ENSEMBLE PNEUMATIQUE-ROUE A MOBILITE ETENDUE Domaine de l'invention [0001] La présente invention est relative aux pneumatiques, et plus particulièrement aux 5 ensembles pneumatiques-roues adaptés pour procurer une mobilité étendue au véhicule qui en est équipé. État de la technique [0002] Lors d'une perforation de la paroi d'un pneumatique par un objet perforant tel une vis ou un clou, ou « crevaison », l'air de gonflage du pneumatique peut s'échapper par la 10 perforation et la perte de pression consécutive entraîner une mise à plat du pneumatique et un arrêt du véhicule. [0003] Pour résoudre ce problème des crevaisons qui date du début même de l'utilisation des roues chaussées de pneumatiques gonflés, la solution usuelle est de s'arrêter et de remplacer la roue concernée par une roue de secours. 15 [0004] D'autres solutions ont été imaginées et sont disponibles sur le marché pour éviter d'avoir à utiliser une roue de secours. [0005] Les manufacturiers de pneumatiques ont aussi proposé des pneumatiques pourvus sur leur paroi intérieure ou dans leur structure d'une couche de produits élastiques, visqueux ou pâteux, appelés « produits auto-obturants », permettant une obturation des 20 perforations. Le document WO 2008/080556 Al présente un exemple d'un tel pneumatique. Ces pneumatiques ne sont pas en tant que tel increvables, mais les perforations sont normalement refermées ou obturées par le produit auto-obturant. Cependant, lorsque les objets perforants ont une taille trop importante ou lorsque les perforations se situent en dehors des zones en regard des couches de produit auto- 25 obturants, ces pneumatiques ne règlent pas le problème des crevaisons. On peut estimer qu'environ 70 % des problèmes conduisant à des pertes de pression sont traitées de façon satisfaisante avec ces pneumatiques équipés de produits auto-obturants. [0006] En revanche, dans certains cas, en particulier pour les véhicules blindés ou de sécurité, le besoin de mobilité et la faculté de conduire le véhicule à la suite d'un incident P10-3001 FR - 2 - doivent être totalement assurés. Dans ce but, les manufacturiers ont imaginés d'introduire dans l'ensemble pneumatique/roue des éléments de renforts structurels qui permettent au pneumatique de continuer à rouler en cas d'une perte de pression liée à une crevaison. Ces éléments de renforts peuvent notamment constituer un appui de soutien comme proposé 5 dans le document EP 0 673 324 Bi. Il est alors nécessaire d'ajouter une composition lubrifiante pour retarder, lors d'un roulage à pression réduite ou nulle (dit roulage à plat), la détérioration par échauffement des zones de frottement entre les diverses parties de la surface interne du pneumatique et la face d'appui, radialement extérieure, de l'appui de soutien. Les appuis de soutien permettent à un véhicule qui en est équipé de continuer à 10 rouler, au moins sur une distance limitée et à vitesse réduite, quelle que soit la gravité de la crevaison. [0007] En revanche, la mobilité d'un véhicule à la suite d'une crevaison est réduite, et spécialement la distance franchissable en roulage à plat est limitée. Par ailleurs, la mise en oeuvre de ces solutions est pénalisante, notamment la mise en place directe ou dans des 15 récipients adaptés des compositions lubrifiantes ainsi que leur nettoyage lors d'un démontage après un roulage à plat ou non. Description brève de l'invention [0008] L'invention a pour objet un ensemble pneumatique/roue pour véhicule automobile comportant une jante, un appui de soutien monté sur la jante, un pneumatique en forme de 20 tore ouvert radialement intérieurement avec une paroi intérieure et une paroi extérieure, un sommet, deux flancs et deux bourrelets, une armature de sommet et une armature de carcasse ancrée dans les deux bourrelets et s'étendant au moins desdits bourrelets jusqu'au sommet, ledit pneumatique étant monté sur la jante autour dudit appui et une composition lubrifiante, ladite jante présentant en chacun de ses deux bords périphériques un siège de 25 jante sur lequel est monté un bourrelet dudit pneumatique, et ledit appui étant en appui sur ladite jante entre lesdits deux sièges de ladite jante. [0009] Cet ensemble est caractérisé en ce que la composition lubrifiante est une couche de produit auto-obturant recouvrant, au moins en partie, la paroi intérieure du pneumatique. 30 [0010] Les Demanderesses ont constaté que la couche de produit auto-obturant remplace avantageusement la composition lubrifiante nécessaire pour un roulage à plat du P10-3001 FR - 3 - pneumatique en contact avec l'appui de soutien. Cette couche de produit auto-obturant présente aussi l'avantage d'être plus propre et plus facile à manipuler que les compositions lubrifiantes. [0011] Dans environ 70 % des cas la présence de la couche auto-obturante permet de 5 poursuivre le roulage sans problème. [0012] Lorsqu'il reste une fuite lente, alors le pneumatique partiellement dégonflé va venir en contact avec l'appui de soutien et ce contact va faciliter l'obturation de l'orifice par le produit auto-obturant. Le pneumatique roulant avec une flèche importante va s'échauffer et la pression de gonflage va augmenter en conséquence. Le roulage peut alors 10 se poursuivre en mode gonflé à basse pression, ce qui permet d'augmenter de façon considérable la durée de vie de l'ensemble pneumatique et roue. Le conducteur ainsi averti, peut aussi bien entendu regonfler le pneumatique et poursuivre son déplacement en mode gonflé, normal, après obturation de l'orifice de la fuite par le produit auto-obturant. . [0013] L'ensemble ainsi décrit s'applique à tous les types d'appui de soutien, tels ceux 15 des documents US 7,096,907 B2 ou EP 0 673 324 B1 des Demanderesses ou US 6,463,976 B1 et US 6,672,349 Bi. [0014] Toutefois, selon un mode de réalisation avantageux des appuis de soutien conformes à un objet de l'invention, l'armature de sommet s'étendant axialement sur une longueur L et ledit appui comportant une face radialement extérieure d'appui du sommet 20 du pneumatique, ladite face d'appui s'étend axialement sur une longueur L - 2h, avec h compris entre 10 et 30 mm.. [0015] Cela permet de renforcer la synergie entre l'appui et la couche auto-obturante pour sceller l'orifice de la crevaison lorsque cet orifice se trouve dans le sommet du pneumatique. 25 [0016] De préférence, l'appui comportant une face radialement extérieure d'appui du sommet du pneumatique, la face d'appui présente deux extrémités axiales concaves, dont la concavité est orientée vers l'axe de l'appui. [0017] Ces deux extrémités latérales concaves de la face d'appui ont ainsi une forme adaptée à la paroi interne du pneumatique en regard du sommet. P10-3001 FR -4- 100181 Avantageusement, la face d'appui peut comporter entre les deux extrémités une partie centrale sensiblement cylindrique. [0019] Selon un mode de réalisation avantageux, la jante comportant une portée recevant l'appui, l'appui comporte une base cylindrique, la face d'appui et un corps annulaire reliant 5 la base et la face d'appui. [0020] Très avantageusement, la raideur radiale de la partie centrale de la face d'appui est supérieure à la raideur radiale des extrémités latérales de la face d'appui. [0021] Cela permet à la partie centrale de l'appui de soutien de supporter pratiquement l'ensemble de la charge transmise par le sommet du pneumatique lors d'un roulage à plat 10 tout en permettant aux deux extrémités latérales de faciliter le scellement d'un orifice d'une crevaison quelle que soit la position de cet orifice dans le sommet du pneumatique. [0022] Selon un mode de réalisation particulier, la couche de produit auto-obturant est disposée sur la couche étanche en regard du sommet. [0023] Avantageusement, la couche de produit auto-obturant s'étend sur la couche 15 étanche en regard d'au moins une partie des flancs. [0024] Le remplacement de la composition lubrifiante par une couche de produit auto-obturant présente aussi l'avantage de garantir qu'en cas de roulage à plat, aucun produit lubrifiant ne pourra de répandre à l'interface entre la jante et le bourrelet du pneumatique, évitant ainsi tout risque de rotation relative du pneumatique et de la jante, ce qui contribue 20 à la maîtrise du véhicule. [0025] La couche auto-obturante peut comporter au moins un élastomère thermoplastique styrénique (dit « TPS »). [0026] De préférence, la couche auto-obturante comporte plus de 200 pce d'une huile d'extension de l'élastomère TPS (pce signifiant parties en poids pour cent parties 25 d'élastomère solide). [0027] Le TPS peut être l'élastomère majoritaire de la couche auto-obturante. [0028] L'élastomère TPS peut être choisi dans le groupe constitué par les copolymères blocs styrène/ butadiène/ styrène (SB S), styrène/ isoprène/ styrène (SIS), styrène/ isoprène/ butadiène/ styrène (SIBS), styrène/ éthylène/ butylène/ styrène (SEBS), styrène/ éthylène/ P10-3001 FR 2 9999 8 8 - 5 - propylène/ styrène (SEPS), styrène/ éthylène/ éthylène/ propylène/ styrène (SEEPS) et les mélanges de ces copolymères. [0029] Avantageusement, l'élastomère TPS est choisi dans le groupe constitué par les copolymères SEBS, les copolymères SEPS et les mélanges de ces copolymères. [0030] Selon un autre mode de réalisation, la couche auto-obturante peut comporter au moins (pce signifiant parties en poids pour cent parties d'élastomère solide) : (a) à titre d'élastomère majoritaire, un élastomère diénique insaturé ; (b) entre 30 et 90 pce d'une résine hydrocarbonée ; (c) un plastifiant liquide dont la Tg (température de transition vitreuse) est inférieure à -20°C, à un taux pondéral compris entre 0 et 60 pce ; et (d) de 0 à moins de 120 pce d'une charge. [0031] L'élastomère diénique insaturé est avantageusement choisi dans le groupe constitué par les polybutadiènes, le caoutchouc naturel, les polyisoprènes de synthèse, les copolymères de butadiènes, les copolymères d'isoprène et les mélanges de tels élastomères. [0032] L'élastomère diénique insaturé peut avantageusement être un élastomère isoprénique, de préférence choisi dans le groupe constitué par le caoutchouc naturel, les polyisoprènes de synthèse et les mélanges de tels élastomères. [0033] Avantageusement, le taux d'élastomère diénique insaturé est supérieur à 50 pce, de préférence supérieur à 70 pce. [0034] L'invention a aussi pour objet un ensemble comportant une roue, un pneumatique et un appui de soutien tel que précédemment décrit, tel qu'il comporte en plus un dispositif de mesure de la pression de gonflage de la cavité interne de l'ensemble roue et pneumatique. [0035] Avec un tel ensemble, le dispositif de mesure de la pression de gonflage permet de regonfler à la pression de service dans tous les cas où l'orifice de la fuite a été scellé par le produit auto-obturant. D'autre part, les cas de perte de pression de gonflage nécessitant un roulage à plat deviennent très rares et de plus dans un tel cas, la perte de pression est le plus souvent très lente. Le dispositif de mesure de la pression de gonflage permet d'alerter suffisamment tôt pour effectuer la réparation du pneumatique ou son changement avant que la pression de gonflage ne devienne très basse et ainsi avant tout roulage à plat effectif P10-3001 FR - 6 - Cette alerte permet aussi de regonfler le pneumatique à la pression de service dans le cas où l'orifice est scellé par le produit auto-obturant à la suite du contact avec l'appui. [0036] Un tel dispositif peut être un capteur de pression fixé à la valve de la roue ou à la surface interne du pneumatique ou encore placé dans la structure de celui-ci. [0037] L'invention a aussi pour objet un ensemble comportant une roue, un pneumatique et un appui de soutien tel que précédemment décrit et tel qu'il peut supporter en roulage à plat une accélération transversale de 0,5 g sans subir de décoincement. [0038] La zone basse du pneumatique et les sièges de la roue sont adaptées pour assurer dans toutes les conditions de roulage le maintien du siège du bourrelet sur le siège de jante.
10 Cela est particulièrement nécessaire en cas de roulage à plat. [0039] L'invention concerne particulièrement les pneumatiques destinés à équiper des véhicules à moteur de type tourisme ainsi que SUV ("Sport Utility Vehicles") et camionnettes. Description brève des dessins 15 [0040] L'invention ainsi que ses avantages seront aisément compris à la lumière de la description et des exemples de réalisation qui suivent ainsi que des figures annexées qui schématisent de manière simple, sans respect d'une échelle spécifique : - la figure 1 est une vue en coupe axiale d'un ensemble selon un objet de l'invention composé d'un pneumatique, d'un appui de soutien monté sur une jante de roue et d'une 20 couche auto-obturante ; et - la figure 2 est une coupe axiale d'un second ensemble selon un objet de l'invention. Description détaillée de l'invention [0041] Une direction « circonférentielle » est une direction qui est perpendiculaire à la fois à un rayon du pneumatique et à la direction axiale. 25 [0042] Dans le cadre de ce document, l'expression « mélange caoutchouteux » désigne une composition de caoutchouc comportant au moins un élastomère et une charge. I. Ensembles pneumatiques et roues [0043] La figure 1 illustre un ensemble 100 pneumatique 102, roue 110 et appui 95 tel que décrit dans la demande WO 2007/080180 dans lequel le produit lubrifiant usuel tel que P10-3001 FR - 7 - décrit dans le document WO 2002/04237 par exemple a été remplacé par une couche de produit auto-obturant. La roue 110 de cet ensemble présente un disque 114 et une jante 112 avec deux sièges 118 et 116 de diamètres maximum giesimax et eies2max différents. La zone de liaison entre le disque 114 et la jante 112 est disposée du côté du siège 116 de plus grand diamètre eies2max. Le pneumatique 102 comprend un sommet 104, deux flancs 106 et deux bourrelets 108 de diamètres différents adaptés pour venir reposer sur les sièges 116 et 118 de la jante 112. La jante 112 comprend une portée d'appui 120 autour de laquelle repose sensiblement l'appui de soutien 95 et, entre le siège 116 et la portée d'appui 120, une gorge circonférentielle 122. Cette gorge circonférentielle 122 a pour fonction d'accueillir la valve de roue et de permettre le montage et le démontage du bourrelet 108 du pneumatique sur le siège 116. La portée d'appui 120 et la base 3 de l'appui de soutien 95 comportent aussi des moyens de blocage 11, 12, de l'appui 95 en position. [0044] L'appui 95 comporte aussi des éléments de blocage 96 qui viennent axialement presque en appui contre le flanc 126 de la gorge circonférentielle 122. Le diamètre maximum des éléments de blocage 96 à leur extrémité axiale est supérieur au diamètre eieS2max de quelques millimètres pour permettre le démontage de l'appui 96 par une poussée axiale d'un galet de montage. Les éléments de blocage 96 coopèrent ainsi avec le bossage de sécurité 128 du siège 116 pour bloquer en position le bourrelet 108 du pneumatique 102. [0045] Le produit lubrifiant est ici remplacé par une couche de produit auto-obturant 55 disposée sur la paroi intérieure du pneumatique 102. Cette couche de produit auto-obturant est ici disposée sur l'ensemble de la paroi intérieure du pneumatique, elle peut être limitée dans les flancs mais couvre au minimum la zone en regard du sommet 104 du pneumatique. [0046] Cette couche de produit auto-obturant remplit la fonction de lubrification précédemment assumée par le produit lubrifiant, mais aussi celle d'obturer les orifices de crevaisons éventuelles. [0047] Ce remplacement présente beaucoup d'avantages pratiques : - le produit auto-obturant est plus propre et plus facile à manipuler que le gel (pas de produit à ajouter lors du montage du pneumatique sur la jante) ; P10-3001 FR - 8 - - dans la majorité des cas observés de crevaisons, la couche de produit auto-obturant suffit pour obturer celles-ci et le véhicule peut continuer sa route sans problème ; - dans la minorité des cas où une crevaison au niveau du sommet ne peut pas être complètement scellée par la couche de produit auto-obturant, lorsque la fuite est lente, le trajet peut être achevé en regonflant le pneumatique si nécessaire ; si la fuite n'est pas très lente, alors le pneumatique partiellement dégonflé va venir en contact avec l'appui ; ce contact va aider le produit auto-obturant à sceller l'orifice ; le pneumatique roulant avec une flèche importante va s'échauffer et la pression de gonflage va augmenter en conséquence ; le roulage pourra continuer en mode gonflé à basse pression, ce qui permettra de réaliser des distances élevées ; - seulement dans une minorité de cas, le roulage va se poursuivre sur l'appui et donc avec des conditions de distance et de vitesse limitées ; - dans tous les cas de roulage à plat, le produit auto-obturant ne peut pas se répandre à l'interface siège de jante-bourrelet du pneumatique, évitant tout risque de rotation du pneumatique relativement à la jante et contribuant ainsi à la maîtrise du véhicule. [0048] La figure 2 présente un second ensemble pneumatique / roue / appui de soutien selon un objet de l'invention. Cet ensemble se distingue de l'ensemble 100 par la modification de la face d'appui 2 de l'appui de soutien 95 qui coopère ainsi avec la couche de produit auto-obturant 55 pour augmenter de façon sensible l'efficacité de l'ensemble en cas de crevaison. [0049] L'amplitude de la face d'appui 2 de l'appui de soutien 95 s'étend sensiblement en regard de l'armature de sommet 105 du sommet 104 du pneumatique. La face d'appui 2 de l'appui de soutien comporte deux parties latérales 10 de forme concave, avec la concavité tournée vers l'axe de rotation du pneumatique et une partie centrale 15 qui peut être sensiblement cylindrique ou elle aussi concave mais avec un rayon de courbure bien plus élevé. Ces deux parties latérales coopèrent avec la couche de produit auto-obturant pour garantir que la quantité de produit auto-obturant est suffisante pour sceller tout orifice de crevaison. [0050] L'armature de sommet 105 du sommet 104 s'étend axialement sur une longueur 30 L. La face d'appui 2 de l'appui 95 s'étend axialement préférentiellement sur une longueur L - 2h avec h compris entre 10 et 30 mm. Avec h inférieur à 10 mm, il existe des risques P10-3001 FR - 9 - de contact trop fréquents entre les parties latérales de la face d'appui 2 de l'appui 95 et le flanc intérieur du pneumatique. Au-delà de 30 mm, l'efficacité de l'effet « raclette » peut être réduite. [0051] Il est à noter que les déplacements axiaux relatifs de l'appui et du sommet du 5 pneumatique lors d'un roulage en appui vont faciliter un effet de « raclette ». Il est donc inutile d'augmenter la largeur axiale de la face d'appui 2. [0052] La partie centrale du corps annulaire 1 de l'appui de soutien 95 est dimensionnée pour pouvoir supporter la charge du pneumatique en cas de roulage à plat. Les deux parties latérales 10 ont une rigidité radiale beaucoup plus faible et ont pour seul objectif de réaliser 10 cet effet de « raclette » pour venir combler les orifices de crevaisons dans la zone en regard du sommet du pneumatique. [0053] Les figures 1 et 2 ont pris comme exemple un type très particulier d'ensemble roue pneumatique et appui de soutien, mais l'invention englobe tous les types d'appuis de soutien.
15 II. Couche de produit auto-obturant [0054] Dans ce qui suit, sauf indication expresse différente, tous les pourcentages (%) indiqués sont des % en masse. [0055] D'autre part, tout intervalle de valeurs désigné par l'expression « entre a et b» représente le domaine de valeurs supérieur à « a» et inférieur à « b» (c'est-à-dire bornes a 20 et b exclues) tandis que tout intervalle de valeurs désigné par l'expression « de a à b» signifie le domaine de valeurs allant de « a » jusqu'à «b » (c'est-à-dire incluant les bornes strictes a et b). [0056] L'abréviation « pce » (en anglais "phr") signifie parties en poids pour cent parties d'élastomère à l'état solide (du total des élastomères solides si plusieurs élastomères solides 25 sont présents). [0057] Par l'expression composition «à base de », il faut entendre de manière générale une composition comportant le mélange et/ou le produit de réaction de ses différents composants, certains de ces composants pouvant être susceptibles de (voire destinés à) réagir entre eux, au moins en partie, lors des différentes phases de fabrication de la P10-3001 FR - 10 - composition, par exemple au cours de son éventuelle réticulation ou vulcanisation (cuisson) finale. II-1. Couche de produit auto-obturant à base d'un élastomère thermoplastique styrénique [0058] Selon un mode de réalisation préférentiel, la couche auto-obturante 55 comporte un élastomère thermoplastique styrénique (dit « TPS ») et plus de 200 pce d'une huile d'extension de l'élastomère. Les élastomères thermoplastiques styréniques sont des élastomères thermoplastiques se présentant sous la forme de copolymères blocs à base de styrène. [0059] De structure intermédiaire entre polymères thermoplastiques et élastomères, ils 1() sont constitués de manière connue de séquences rigides polystyrène reliées par des séquences souples élastomère, par exemple polybutadiène, polyisoprène ou poly(éthylène/butylène). Ce sont souvent des élastomères triblocs avec deux segments rigides reliés par un segment souple. Les segments rigides et souples peuvent être disposés linéairement, en étoile ou branchés. 15 [0060] L'élastomère TPS est choisi dans le groupe constitué par les copolymères blocs styrène/ butadiène/ styrène (SBS), styrène/ isoprène/ styrène (SIS), styrène/ isoprène/ butadiène/ styrène (SIBS), styrène/ éthylène/ butylène/ styrène (SEBS), styrène/ éthylène/ propylène/ styrène (SEPS), styrène/ éthylène/ éthylène/ propylène/ styrène (SEEPS) et les mélanges de ces copolymères. 20 [0061] Plus préférentiellement, l'élastomère est choisi dans le groupe constitué par les copolymères SEBS, les copolymères SEPS et les mélanges de ces copolymères. [0062] L'élastomère TPS peut constituer la totalité de la matrice élastomère ou la majorité pondérale (de préférence pour plus de 50 %, plus préférentiellement pour plus de 70%) de cette dernière lorsqu'elle comporte un ou plusieurs autre(s) élastomère(s), thermoplastiques 25 ou non, par exemple du type diéniques. [0063] Des exemples de telles couches auto-obturantes et de leurs propriétés sont divulgués dans les documents FR 2 910 382, FR 2 910 478 et FR 2 925 388. [0064] Une telle couche auto-obturante peut être préformée par extrusion d'un profilé plat aux dimensions appropriées pour son application sur un tambour de fabrication. Un 30 exemple de réalisation est présenté dans le document FR 2 925 388. P10-3001 FR -2. Couche de produit auto-obturant à base d'élastomère diénique [0065] Selon un autre exemple de réalisation préférentiel, la couche auto-obturante 55 est constituée d'une composition élastomère comportant au moins, à titre d'élastomère majoritaire (préférentiellement pour plus de 50 pce), un élastomère diénique insaturé, entre 30 et 90 pce d'une résine hydrocarbonée et un plastifiant liquide de température de transition vitreuse ou Tg inférieure à -20°C, à un taux compris entre 0 et 60 pce (pce signifiant parties en poids pour cent parties d'élastomère solide). Elle a pour autre caractéristique essentielle d'être dépourvue de charge ou d'en comporter moins de 120 pce. - Élastomère diénique [0066] Par élastomère ou caoutchouc « diénique », on rappelle que doit être compris, de manière connue, un élastomère issu au moins en partie (i.e., un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes (monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non). [0067] Ces élastomères diéniques peuvent être classés dans deux catégories, saturés ou insaturés. On entend dans la présente demande par élastomère diénique « insaturé » (ou « essentiellement insaturé ») un élastomère diénique issu au moins en partie de monomères diènes conjugués et ayant un taux de motifs ou unités issus de diènes conjugués qui est supérieur à 30% (% en moles) ; c'est ainsi que sont exclus de cette définition des élastomères diéniques tels que les caoutchoucs butyl ou les copolymères de diènes et d'alpha-oléfines type EPDM qui peuvent être qualifiés d'élastomères diéniques « saturés » ou « essentiellement saturés » en raison de leur taux réduit de motifs d'origine diénique (toujours inférieur à 15% en moles). [0068] On utilise préférentiellement un élastomère diénique insaturé dont le taux (% en moles) de motifs d'origine diénique (diènes conjugués) est supérieur à 50%, un tel élastomère diénique étant plus préférentiellement choisi dans le groupe constitué par les polybutadiènes (BR), le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les copolymères de butadiènes (par exemple de butadiène-styrène ou SBR), les copolymères d'isoprène (bien entendu, autres que caoutchouc butyl) et les mélanges de tels élastomères. [0069] Par opposition à des élastomères diéniques du type liquide, l'élastomère diénique 30 insaturé de la composition est par définition solide. De préférence, sa masse moléculaire moyenne en nombre (Mn) est comprise entre 100 000 et 5 000 000, plus préférentiellement P10-3001 FR - 12 - entre 200 000 et 4 000 000 g/mol. La valeur Mn est déterminée de manière connue, par exemple par SEC : solvant tétrahydrofuranne ; température 35°C; concentration 1 g/1 ; débit 1 ml/min ; solution filtrée sur filtre de porosité 0,45 iam avant injection ; étalonnage de Moore avec des étalons (polyisoprène) ; jeu de 4 colonnes « WATERS » en série (« STYRAGEL » HMW7, HMW6E, et 2 HT6E) ; détection par réfractomètre différentiel (« WATERS 2410 ») et son logiciel d'exploitation associé (« WATERS EMPOWER »). [0070] Plus préférentiellement, l'élastomère diénique insaturé de la composition de la couche auto-obturante est un élastomère isoprénique. Par « élastomère isoprénique », on entend de manière connue un homopolymère ou un copolymère d'isoprène, en d'autres termes un élastomère diénique choisi dans le groupe constitué par le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les copolymères de butadiène-isoprène (BIR), les copolymères de styrène-isoprène (SIR), les copolymères de styrène-butadiène-isoprène (SBIR) et les mélanges de ces élastomères. [0071] Cet élastomère isoprénique est de préférence du caoutchouc naturel ou un polyisoprène cis-1,4 de synthèse; parmi ces polyisoprènes de synthèse, sont utilisés préférentiellement des polyisoprènes ayant un taux (% molaire) de liaisons cis-1,4 supérieur à 90%, plus préférentiellement encore supérieur à 95%, notamment supérieur à 98%. [0072] L'élastomère diénique insaturé ci-dessus, notamment élastomère isoprénique tel que caoutchouc naturel, peut constituer la totalité de la matrice élastomère ou la majorité pondérale (de préférence pour plus de 50%, plus préférentiellement pour plus de 70%) de cette dernière lorsqu'elle comporte un ou plusieurs autre(s) élastomère(s), diéniques ou non diéniques, par exemple du type thermoplastiques. En d'autres termes et de préférence, dans la composition, le taux d'élastomère diénique insaturé (solide), notamment d'élastomère isoprénique tel que caoutchouc naturel, est supérieur à 50 pce, plus préférentiellement supérieur à 70 pce. Plus préférentiellement encore, ce taux d'élastomère diénique insaturé, notamment d'élastomère isoprénique tel que caoutchouc naturel, est supérieur à 80 pce. [0073] Selon un mode de réalisation particulier, la couche de produit auto-obturant comporte, préférentiellement à titre d'élastomère majoritaire, un coupage (ou « mélange ») 30 d'au moins deux élastomères solides : P10-3001 FR - 13 - - au moins un (c'est-à-dire un ou plusieurs) polybutadiène ou copolymère de butadiène, dit "élastomère A", et - au moins un (c'est-à-dire un ou plusieurs) caoutchouc naturel ou polyisoprène de synthèse, dit "élastomère B". [0074] Comme polybutadiènes, on peut citer notamment ceux ayant une teneur en unités -1,2 comprise entre 4% et 80% ou ceux ayant une teneur en cis-1,4 supérieure à 80%. Comme copolymères de butadiène, on peut citer notamment les copolymères de butadiène-styrène (SBR), les copolymères de butadiène-isoprène (BIR), les copolymères de styrènebutadiène-isoprène (SBIR). Conviennent notamment les copolymères SBR ayant une teneur en styrène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement entre 20% et 40%, une teneur en liaisons -1,2 de la partie butadiénique comprise entre 4% et 65%, une teneur en liaisons trans-1,4 comprise entre 20% et 80%, les copolymères BIR ayant une teneur en isoprène comprise entre 5% et 90% en poids et une Tg de -40°C à -80°C, les copolymères SBIR ayant une teneur en styrène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement comprise entre 10% et 40%, une teneur en isoprène comprise entre 15% et 60% en poids et plus particulièrement entre 20% et 50%, une teneur en butadiène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement comprise entre 20% et 40%, une teneur en unités -1,2 de la partie butadiénique comprise entre 4% et 85%, une teneur en unités trans -1,4 de la partie butadiénique comprise entre 6% et 80%, une teneur en unités -1,2 plus -3,4 de la partie isoprénique comprise entre 5% et 70% et une teneur en unités trans - 1,4 de la partie isoprénique comprise entre 10% et 50%, et plus généralement tout copolymère SBIR ayant une Tg comprise entre -20°C et -70°C. [0075] Plus préférentiellement encore, l'élastomère A est un homopolymère de butadiène, en d'autres termes un polybutadiène (BR), ce polybutadiène ayant préférentiellement un 25 taux (% molaire) de liaison cis-1,4 supérieur à 90%, plus préférentiellement supérieur à 95%. [0076] L'élastomère B est du caoutchouc naturel ou un polyisoprène de synthèse ; parmi les polyisoprènes de synthèse, sont utilisés préférentiellement des polyisoprènes cis-1,4, préférentiellement ceux ayant un taux (% molaire) de liaisons cis-1,4 supérieur à 90%, plus 30 préférentiellement encore supérieur à 95%, notamment supérieur à 98%. P10-3001 FR - 14 - [0077] Les élastomères A et B ci-dessus peuvent être par exemple à blocs, statistiques, séquences, microséquencés, et être préparés en dispersion ou en solution ; ils peuvent être couplés et/ou étoilés et/ou branchés ou encore fonctionnalisés, par exemple avec un agent de couplage et/ou d'étoilage ou de fonctionnalisation. Pour un couplage à du noir de carbone, on peut citer par exemple des groupes fonctionnels comprenant une liaison C-Sn ou des groupes fonctionnels aminés tels que benzophénone par exemple ; pour un couplage à une charge inorganique renforçante telle que silice, on peut citer par exemple des groupes fonctionnels silanol ou polysiloxane ayant une extrémité silanol (tels que décrits par exemple dans US 6 013 718), des groupes alkoxysilanes (tels que décrits par exemple dans US 5 977 238), des groupes carboxyliques (tels que décrits par exemple dans US 6 815 473 ou US 2006/0089445) ou encore des groupes polyéthers (tels que décrits par exemple dans US 6 503 973). A titre d'autres exemples de tels élastomères fonctionnalisés, on peut citer également des élastomères (tels que SBR, BR, NR ou IR) du type époxydés. [0078] Selon un mode de réalisation préférentiel, le rapport pondéral élastomère 15 A: élastomère B est préférentiellement compris dans un domaine de 20:80 à 80:20, plus préférentiellement encore compris dans un domaine de 30:70 à 70:30, en particulier de 40:60 à 60:40. [0079] C'est dans de tels domaines de concentrations respectives des deux élastomères A et B que l'on a observé, selon les différentes utilisations particulières visées, les meilleurs 20 compromis en termes de propriétés auto-obturantes et de température d'utilisation, en particulier lors d'une utilisation à basse température (notamment inférieure à 0°C), comparativement à l'utilisation de caoutchouc naturel seul ou de polybutadiène seul. [0080] Les élastomères A et B sont par définition solides. Par opposition à liquide, on entend par solide toute substance n'ayant pas la capacité de prendre à terme, au plus tard au 25 bout de 24 heures, sous le seul effet de la gravité et à température ambiante (23°C), la forme du récipient qui la contient. [0081] Par opposition à des élastomères du type liquides utilisables éventuellement comme plastifiants liquides dans la composition de l'invention, les élastomères A et B et leur coupage se caractérisent par une viscosité très élevée : leur viscosité Mooney à l'état 30 cru (i.e., non réticulé) ML (1+4), mesurée à 100°C, est de préférence supérieure à 20, plus préférentiellement supérieure à 30, en particulier comprise entre 30 et 130. P10-3001 FR - 15 - [0082] Pour rappel, la viscosité ou plasticité Mooney caractérise de manière connue des substances solides. On utilise un consistomètre oscillant tel que décrit dans la norme ASTM D1646 (1999). La mesure de plasticité Mooney se fait selon le principe suivant : l'échantillon analysé à l'état cru (i.e., avant cuisson) est moulé (mis en forme) dans une enceinte cylindrique chauffée à une température donnée (par exemple 35°C ou 100°C). Après une minute de préchauffage, le rotor tourne au sein de l'éprouvette à 2 tours/minute et on mesure le couple utile pour entretenir ce mouvement après 4 minutes de rotation. La viscosité Mooney (ML 1+4) est exprimée en "unité Mooney" (UM, avec 1 UM=0,83 Newton-mètre). [0083] Selon une autre définition possible, on entend également par élastomère solide un élastomère à haute masse molaire, c'est-à-dire présentant typiquement une masse molaire moyenne en nombre (Mn) qui est supérieure à 100 000 g/mol ; de préférence, dans un tel élastomère solide, au moins 80%, plus préférentiellement au moins 90% de l'aire de la distribution des masses molaires (mesurée par SEC) est située au-delà de 100 000 g/mol. [0084] De préférence, la masse molaire moyenne en nombre (Mn) de chacun des élastomères A et B est comprise entre 100 000 et 5 000 000 g/mol, plus préférentiellement entre 150 000 et 4 000 000 g/mol ; en particulier elle est comprise entre 200 000 et 3 000 000 g/mol, plus particulièrement entre 200 000 et 1 500 000 g/mol. Préférentiellement, leur indice de polymolécularité Ip (Mw/Mn) est compris entre 1,0 et 10,0, en particulier compris entre 1,0 et 3,0 en ce qui concerne l'élastomère A, entre 3,0 et 8,0 en ce qui concerne l'élastomère B. [0085] L'homme du métier saura ajuster, à la lumière de la présente description et en fonction de l'application particulière visée pour la composition de l'invention, la masse molaire moyenne et/ou la distribution des masses molaires des élastomères A et B. Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, il pourra par exemple opter pour une large distribution de masses molaires. S'il souhaite privilégier la fluidité de la composition auto-obturante, il pourra favoriser plutôt la proportion de basses masses molaires. Selon un autre mode de réalisation particulier, combinable ou non au précédent, il pourra aussi privilégier la proportion de masses molaires intermédiaires en vue d'optimiser plutôt la fonction d'auto-obturation (remplissage) de la composition. Selon un autre mode de réalisation P10-3001 FR - 16 - particulier, il pourra privilégier plutôt la proportion de hautes masses molaires en vue d'augmenter la tenue mécanique de la composition auto-obturante. [0086] L'obtention de ces différentes distributions de masses molaires pourra se faire par exemple par mélangeage d'élastomères diéniques (élastomères A et/ou élastomères B) de 5 départ différents. [0087] Selon un mode de réalisation préférentiel de la couche auto-obturante, le coupage d'élastomères solides A et B ci-dessus constitue le seul élastomère solide présent dans la composition auto-obturante de l'invention, c'est-à-dire que le taux global des deux élastomères A et B est alors de 100 pce ; en d'autres termes, les taux d'élastomère A et 10 d'élastomère B sont par conséquent chacun compris dans un domaine de 10 à 90 pce, de préférence de 20 à 80 pce, plus préférentiellement de 30 à 70 pce, en particulier de 40 à 60 pce. [0088] Selon un autre mode de réalisation particulier de la couche auto-obturante, lorsque le coupage d'élastomères A et B ne constitue pas le seul élastomère solide de la 15 composition de l'invention, ledit coupage constitue préférentiellement l'élastomère solide majoritaire en poids dans la composition de l'invention ; plus préférentiellement, le taux global des deux élastomères A et B est alors supérieur à 50 pce, plus préférentiellement supérieur à 70 pce, en particulier supérieur à 80 pce. [0089] Ainsi, selon des modes de réalisation particuliers de l'invention, le coupage 20 d'élastomères A et B pourrait être associé à d'autres élastomères (solides) minoritaires en poids, qu'il s'agisse d'élastomères diéniques insaturés ou saturés (par exemple butyl), ou encore d'élastomères autres que diéniques, par exemple des élastomères thermoplastiques styréniques (dits "TPS"), par exemple choisis dans le groupe constitué par les copolymères blocs styrène/ butadiène/ styrène (SBS), styrène/ isoprène/ styrène (SIS), styrène/ 25 butadiène/ isoprène/ styrène (SBIS), styrène/ isobutylène/ styrène (SIBS), styrène/ éthylène/ butylène/ styrène (SEBS), styrène/ éthylène/ propylène/ styrène (SEPS), styrène/ éthylène/ éthylène/ propylène/ styrène (SEEPS) et les mélanges de ces copolymères. [0090] De manière surprenante, le coupage d'élastomères A et B ci-dessus, non chargé (ou très faiblement chargé), s'est révélé capable, après ajout d'une résine hydrocarbonée 30 thermoplastique dans le domaine étroit préconisé, de remplir la fonction d'une composition auto-obturante performante. P10-3001 FR - 17 - - Résine hydrocarbonée [0091] Le deuxième constituant essentiel de la composition auto-obturante selon ce second mode de réalisation est une résine hydrocarbonée. [0092] La dénomination « résine » est réservée dans la présente demande, par définition 5 connue de l'homme du métier, à un composé qui est solide à température ambiante (23°C), par opposition à un composé plastifiant liquide tel qu'une huile. [0093] Les résines hydrocarbonées sont des polymères bien connus de l'homme du métier, essentiellement à base de carbone et hydrogène, utilisables en particulier comme agents plastifiants ou agents tackifiants dans des matrices polymériques. Elles sont par 10 nature miscibles (i.e., compatibles) aux taux utilisés avec les compositions de polymères auxquelles elles sont destinées, de manière à agir comme de véritables agents diluants. Elles ont été décrites par exemple dans l'ouvrage intitulé « Hydrocarbon Resins » de R. Mildenberg, M. Zander et G. Collin (New York, VCH, 1997, ISBN 3-527-28617-9) dont le chapitre 5 est consacré à leurs applications, notamment en caoutchouterie pneumatique 15 (5.5. "Rubber Tires and Mechanical Goods"). Elles peuvent être aliphatiques, cycloaliphatiques, aromatiques, aromatiques hydrogénées, du type aliphatique/aromatique c'est-à-dire à base de monomères aliphatiques et/ou aromatiques. Elles peuvent être naturelles ou synthétiques, à base ou non de pétrole (si tel est le cas, connues aussi sous le nom de résines de pétrole). Leur température de transition vitreuse (Tg) est 20 préférentiellement supérieure à 0°C, notamment supérieure à 20°C (le plus souvent comprise entre 30°C et 95°C). [0094] De manière connue, ces résines hydrocarbonées peuvent être qualifiées aussi de résines thermoplastiques en ce sens qu'elles se ramollissent par chauffage et peuvent ainsi être moulées. Elles peuvent se définir également par un point ou température de 25 ramollissement (en anglais, "softening point"), température à laquelle le produit, par exemple sous forme de poudre, s'agglutine ; cette donnée tend à remplacer le point de fusion, assez mal défini, des résines en général. La température de ramollissement d'une résine hydrocarbonée est généralement supérieure d'environ 50 à 60°C à la valeur de Tg. [0095] Dans la composition de la couche auto-obturante, la température de 30 ramollissement de la résine est préférentiellement supérieure à 40°C (en particulier P10-3001 FR - 18 - comprise entre 40°C et 140°C), plus préférentiellement supérieure à 50°C (en particulier comprise entre 50°C et 135°C). [0096] Ladite résine est utilisée à un taux pondéral compris entre 30 et 90 pce. En dessous de 30 pce, la performance anti-crevaison s'est avérée insuffisante en raison d'une rigidité trop importante de la composition, alors qu'au-delà de 90 pce, on s'expose à une tenue mécanique insuffisante du matériau avec en outre un risque de performance dégradée à haute température (typiquement supérieure à 60°C). Pour ces raisons, le taux de résine est préférentiellement compris entre 40 et 80 pce, plus préférentiellement encore au moins égal à 45 pce, notamment compris dans un domaine de 45 à 75 pce. [0097] Selon un mode de réalisation préférentiel de la couche auto-obturante, la résine hydrocarbonée présente au moins une (quelconque), plus préférentiellement l'ensemble des caractéristiques suivantes : - une Tg supérieure à 25°C; - un point de ramollissement supérieur à 50°C (en particulier compris entre 50°C et 135°C) ; - une masse moléculaire moyenne en nombre (Mn) comprise entre 400 et 2000 g/mol ; - un indice de polymolécularité (Ip) inférieur à 3 (rappel : Ip = Mw/Mn avec Mw masse moléculaire moyenne en poids). [0098] Plus préférentiellement, cette résine hydrocarbonée présente au moins une (quelconque), plus préférentiellement l'ensemble des caractéristiques suivantes : - une Tg comprise entre 25°C et 100°C (notamment entre 30°C et 90°C) ; - un point de ramollissement supérieur à 60°C, en particulier compris entre 60°C et 135°C ; - une masse moyenne Mn comprise entre 500 et 1500 g/mol ; - un indice de polymolécularité Ip inférieur à 2. [0099] La Tg est mesurée selon la norme ASTM D3418 (1999). Le point de ramollissement est mesuré selon la norme ISO 4625 (méthode "Ring and Ball"). La macrostructure (Mw, Mn et Ip) est déterminée par chromatographie d'exclusion stérique (SEC): solvant tétrahydrofuranne ; température 35°C ; concentration 1 g/1 ; débit 1 ml/min ; solution filtrée sur filtre de porosité 0,45 i.tm avant injection ; étalonnage de Moore avec des étalons de polystyrène ; jeu de 3 colonnes « WATERS » en série (« STYRAGEL » P10-3001 FR - 19 - HR4E, HR1 et HR0.5) ; détection par réfractomètre différentiel (« WATERS 2410 ») et son logiciel d'exploitation associé (« WATERS EMPOWER »). [00100] A titres d'exemples de telles résines hydrocarbonées, on peut citer celles choisies dans le groupe constitué par les résines d'homopolymère ou copolymère de 5 cyclopentadiène (en abrégé CPD) ou dicyclopentadiène (en abrégé DCPD), les résines d'homopolymère ou copolymère terpène, les résines d'homopolymère ou copolymère de coupe C5 et les mélanges de ces résines. Parmi les résines de copolymères ci-dessus, on peut citer plus particulièrement celles choisies dans le groupe constitué par les résines de copolymère (D)CPD/ vinylaromatique, les résines de copolymère (D)CPD/ terpène, les 10 résines de copolymère (D)CPD/ coupe C5, les résines de copolymère terpène/ vinylaromatique, les résines de copolymère coupe C5/ vinylaromatique, et les mélanges de ces résines. [00101] Le terme « terpène » regroupe ici de manière connue les monomères alpha-pinène, beta-pinène et limonène ; préférentiellement est utilisé un monomère limonène, composé 15 se présentant de manière connue sous la forme de trois isomères possibles : le L-limonène (énantiomère lévogyre), le D-limonène (énantiomère dextrogyre), ou bien le dipentène, racémique des énantiomères dextrogyre et lévogyre. A titre de monomère vinylaromatique conviennent par exemple le styrène, l'alpha-méthylstyrène, l'ortho-méthylstyrène, le métaméthylstyrène, le para-méthylstyrène, le vinyle-toluène, le para-tertiobutylstyrène, les 20 méthoxystyrènes, les chlorostyrènes, les hydroxystyrènes, le vinylmésitylène, le divinylbenzène, le vinylnaphtalène, tout monomère vinylaromatique issu d'une coupe C9 (ou plus généralement d'une coupe Cs à Cm). [00102] Plus particulièrement, on peut citer les résines choisies dans le groupe constitué par les résines d'homopolymère (D)CPD, les résines de copolymère (D)CPD/ styrène, les 25 résines de polylimonène, les résines de copolymère limonène/ styrène, les résines de copolymère limonène/ D(CPD), les résines de copolymère coupe C5/ styrène, les résines de copolymère coupe C5/ coupe C9, et les mélanges de ces résines. [00103] Toutes les résines ci-dessus sont bien connues de l'homme du métier et disponibles commercialement, par exemple vendues par la société DRT sous la 30 dénomination « Dercolyte » pour ce qui concerne les résines polylimonène, par la société Neville Chemical Company sous dénomination « Super Nevtac » ou par Kolon sous P10-3001 FR - 20 - dénomination « Hikorez » pour ce qui concerne les résines coupe C5/ styrène ou résines coupe C5/ coupe C9, ou encore par la société Struktol sous dénomination «40 MS» ou «40 NS» ou par la société Exxon Mobil sous dénomination « Escorez » (mélanges de résines aromatiques et/ou aliphatiques). - Charge [00104] La composition de couche auto-obturante selon ce second mode de réalisation a pour autre caractéristique essentielle de comporter de 0 à moins de 120 pce d'au moins une (c'est-à-dire une ou plusieurs) charge, dont 0 à moins de 30 pce d'au moins une (c'est-à-dire une ou plusieurs) charge renforçante. [00105] Par charge, on entend ici tout type de charge, qu'elle soit renforçante (typiquement à particules nanométriques, et préférentiellement de taille moyenne en poids inférieure à 500 nm, notamment entre 20 et 200 nm) ou qu'elle soit non-renforçante ou inerte (typiquement à particules micrométriques, et préférentiellement de taille moyenne en poids supérieure à 1 iam, par exemple entre 2 et 200 p.m). La taille moyenne en poids étant mesurée de manière bien connue de l'homme du métier (à titre d'exemple, selon la demande W02009/083160 paragraphe 1.1). [00106] A titre d'exemples de charges connues comme renforçantes par l'homme du métier, on citera notamment du noir de carbone ou une charge inorganique renforçante telle que la silice en présence d'un agent de couplage, ou un coupage de ces deux types de charge. En effet, de manière connue, la silice est une charge renforçante en présence d'un agent de couplage lui permettant de se lier à l'élastomère. [00107] Comme noirs de carbone, par exemple, conviennent tous les noirs de carbone, notamment les noirs conventionnellement utilisés dans les bandages pneumatiques. Parmi ces derniers, on citera par exemple les noirs de carbone de grade (ASTM) 300, 600, 700 ou 900 (par exemple N326, N330, N347, N375, N683, N772, N990). Comme charges inorganiques renforçantes conviennent notamment des charges minérales hautement dispersibles du type silice (Si02), notamment les silices précipitées ou pyrogénées présentant une surface BET inférieure à 450 m2/g, de préférence de 30 à 400 m2/g. [00108] A titre d'exemples de charges autres que renforçantes, ou charges inertes connues 30 par l'homme du métier, on citera notamment celles choisies dans le groupe constitué par les cendres (i.e., résidus de combustion), les microparticules de carbonates de calcium naturels P10-3001 FR - 21 - (craie) ou synthétiques, les silicates synthétiques ou naturels (tels que kaolin, talc, mica, cloisite), les silices (en l'absence d'agent de couplage), les oxydes de titane, les alumines, les aluminosilicates (argile, bentonite), et leurs mélanges. Des charges colorantes ou colorées par exemple par des pigments pourront être avantageusement utilisées pour colorer la composition selon la couleur désirée. Préférentiellement, la composition de l'invention comporte une charge autre que renforçante choisie parmi le groupe constitué par la craie, le talc, le kaolin et leurs mélanges. [00109] L'état physique sous lequel se présente la charge est indifférent, que ce soit sous forme de poudre, de microperles, de granulés, de billes ou toute autre forme densifiée 10 appropriée. Bien entendu, on entend également par charge des mélanges de différentes charges, renforçantes et/ou non renforçantes. [00110] Ces charges, renforçantes ou autres, sont habituellement là pour donner de la stabilité dimensionnelle, c'est-à-dire une tenue mécanique minimale à la composition finale. On en met de préférence d'autant moins dans la composition que la charge est 15 connue comme renforçante vis-à-vis d'un élastomère, notamment d'un élastomère diénique tel que du caoutchouc naturel ou du polybutadiène. [00111] L'homme de l'art saura, à la lumière de la présente description, ajuster le taux de charge de la composition de l'invention afin d'atteindre les niveaux de propriétés souhaités et adapter la formulation à l'application spécifique envisagée. Préférentiellement, la 20 composition de l'invention comporte de 0 à moins de 100 pce de charge, de préférence de 0 à moins de 70 pce de charge, dont 0 à moins de 15 pce de charge renforçante, de préférence 0 à moins de 10 pce de charge renforçante. [00112] Plus préférentiellement encore, la composition de l'invention comporte de 0 à 70 pce de charge dont 0 à moins de 5 pce de charge renforçante. De manière très 25 préférentielle, la composition de l'invention comporte une charge autre que renforçante, a un taux pouvant aller de 5 à 70 pce, de préférence de 10 à 30 pce. [00113] Selon l'application envisagée, l'invention peut notamment se décliner en deux modes de réalisation, selon le taux de charge. En effet, une quantité de charge trop élevée, pénalise les propriétés requises de souplesse, de déformabilité et d'aptitude au fluage, 30 tandis que la présence d'une certaine quantité de charge (par exemple de 30 à moins de 120 pce), permet d'améliorer la processabilité, et de diminuer le coût. P10-3001 FR - 22 - [00114] Ainsi, selon un premier mode particulier de réalisation, la composition est très faiblement chargée, c'est-à-dire qu'elle comporte de 0 à moins de 30 pce de charge au total (dont 0 à moins de 30 pce de charge renforçante), préférentiellement 0 à moins de 30 pce de charge, dont 0 à moins de 15 pce de charge renforçante (plus préférentiellement 0 à moins de 10 pce de charge renforçante). Selon ce premier mode de réalisation, cette composition a pour avantage de permettre une composition auto-obturante ayant de bonnes propriétés anti-crevaison à froid et à chaud. [00115] De manière plus préférentielle selon ce premier mode particulier de réalisation, si une charge renforçante est présente dans la composition de l'invention, son taux est préférentiellement inférieur à 5 pce (soit entre 0 et 5 pce), en particulier inférieur à 2 pce (soit entre 0 et 2 pce). De tels taux se sont avérés particulièrement favorables au procédé de fabrication de la composition de l'invention, tout en offrant à cette dernière d'excellentes performances auto-obturantes. On utilise plus préférentiellement un taux compris entre 0,5 et 2 pce, en particulier lorsqu'il s'agit de noir de carbone. [00116] Préférentiellement également selon ce premier mode particulier de réalisation, si une charge autre que renforçante est utilisée, son taux est de préférence de 5 à moins de 30 pce, en particulier de 10 à moins de 30 pce. [00117] Par ailleurs, selon un second mode particulier de réalisation, préférentiel, la composition comporte de 30 à moins de 120 pce de charge, préférentiellement de plus de 30 à moins de 100 pce, et plus préférentiellement de 35 à 80 pce, dont, selon ce second mode de réalisation, 0 à moins de 30 pce de charge renforçante (plus préférentiellement de 0 à moins de 15 pce). Selon ce second mode particulier de réalisation, cette composition a pour avantage d'améliorer la processabilité, et de diminuer le coût tout en n'étant pas trop pénalisée quant à ses propriétés de souplesse, de déformabilité et d'aptitude au fluage. Par ailleurs, ce second mode de réalisation confère à la composition une performance anticrevaison nettement améliorée. [00118] De manière préférentielle selon ce second mode particulier de réalisation, si une charge renforçante est présente dans la composition de l'invention, son taux est préférentiellement inférieur à 5 pce (soit entre 0 et 5 pce), en particulier inférieur à 2 pce (soit entre 0 et 2 pce). De tels taux se sont avérés particulièrement favorables au procédé de fabrication de la composition de l'invention, tout en offrant à cette dernière d'excellentes P10-3001 FR - 23 - performances auto-obturantes. On utilise plus préférentiellement un taux compris entre 0,5 et 2 pce, en particulier lorsqu'il s'agit de noir de carbone. [00119] Préférentiellement selon ce second mode particulier de réalisation, le taux de charge autre que renforçante est de 5 à moins de 120 pce, en particulier de 10 à moins de 100 pce et plus préférentiellement de 15 à 80 pce. De manière très préférentielle, le taux de charge autre que renforçante est compris dans un domaine allant de 25 à 50 pce, plus préférentiellement encore de 30 à 50 pce. - Plastifiant liquide [00120] La composition de la couche de produit auto-obturante selon le second mode de réalisation peut comporter en outre, à un taux inférieur à 60 pce (en d'autres termes entre 0 et 60 pce), un agent plastifiant liquide (à 23°C) dit «à basse Tg » dont la fonction est notamment de ramollir la matrice en diluant l'élastomère diénique et la résine hydrocarbonée, améliorant en particulier les performances d'auto-obturation «à froid » (c'est-à-dire typiquement pour une température inférieure à 0°C) ; sa Tg est par définition inférieure à -20°C, elle est de préférence inférieure à -40°C. [00121] Tout élastomère liquide, toute huile d'extension, qu'elle soit de nature aromatique ou non-aromatique, plus généralement tout agent plastifiant liquide connu pour ses propriétés plastifiantes vis-à-vis d'élastomères, notamment diéniques, est utilisable. A température ambiante (23°C), ces plastifiants ou ces huiles, plus ou moins visqueux, sont des liquides (c'est-à-dire, pour rappel, des substances ayant la capacité de prendre à terme la forme de leur contenant), par opposition notamment à des résines hydrocarbonées qui sont par nature solides à température ambiante. [00122] Conviennent notamment des élastomères liquides à faible masse moléculaire moyenne en nombre (Mn), typiquement comprise entre 300 et 90 000, plus généralement entre 400 et 50 000, par exemple sous la forme de caoutchouc naturel dépolymérisé, de BR, SBR ou IR liquides, tels que décrits par exemple dans les documents brevet US 4 913 209, US 5 085 942 et US 5 295 525 précités. Peuvent être également utilisés des mélanges de tels élastomères liquides avec des huiles telles que décrites ci-après. [00123] Conviennent également des huiles d'extension, notamment celles choisies dans le 30 groupe constitué par les huiles polyoléfiniques (c'est-à-dire issues de la polymérisation d'oléfines, monooléfines ou dioléfines), les huiles paraffiniques, les huiles naphténiques (à P10-3001 FR - 24 - basse ou haute viscosité, hydrogénées ou non), les huiles aromatiques ou DAE (Distillate Aromatic Extracts), les huiles MES (Medium Extracted Solvates), les huiles TDAE (Treated Distillate Aromatic Extracts), les huiles minérales, les huiles végétales (et leurs oligomères, e.g. huiles de colza, soja, tournesol) et les mélanges de ces huiles. [00124] Selon un mode de réalisation particulier, on utilise par exemple une huile du type polybutène, en particulier une huile polyisobutylène (en abrégé « PIB »), qui a démontré un excellent compromis de propriétés comparativement aux autres huiles testées, notamment à une huile conventionnelle du type paraffinique. A titre d'exemples, des huiles PIB sont commercialisées notamment par la société UNIVAR sous la dénomination « Dynapak Poly » (e.g. « Dynapak Poly 190 »), par BASF sous les dénominations « Glissopal » (e.g. « Glissopal 1000 ») ou « Oppanol » (e.g. « Oppanol B12 ») ; des huiles paraffiniques sont commercialisées par exemple par EXXON sous la dénomination « Telura 618» ou par Repsol sous la dénomination « Extensol 51». [00125] Conviennent également, à titre de plastifiants liquides, des plastifiants éthers, esters, phosphates, sulfonates, plus particulièrement ceux choisis parmi esters et phosphates. A titre de plastifiants phosphates préférentiels, on peut citer ceux qui contiennent entre 12 et 30 atomes de carbone, par exemple le trioctyle phosphate. A titre de plastifiants esters préférentiels, on peut citer notamment les composés choisis dans le groupe constitué par les trimellitates, les pyromellitates, les phtalates, les 1,2-cyclohexane dicarboxylates, les adipates, les azélaates, les sébacates, les triesters de glycérol et les mélanges de ces composés. Parmi les triesters ci-dessus, on peut citer comme triesters de glycérol préférentiels ceux qui sont constitués majoritairement (pour plus de 50 %, plus préférentiellement pour plus de 80 % en poids) d'un acide gras insaturé en C18, c'est-à-dire d'un acide gras choisi dans le groupe constitué par l'acide oléique, l'acide linoléique, l'acide linolénique et les mélanges de ces acides. Plus préférentiellement, qu'il soit d'origine synthétique ou naturelle (cas par exemple d'huiles végétales de tournesol ou de colza), l'acide gras utilisé est constitué pour plus de 50% en poids, plus préférentiellement encore pour plus de 80% en poids d'acide oléique. De tels triesters (trioléates) à fort taux d'acide oléique sont bien connus, ils ont été décrits par exemple dans la demande WO 02/088238 (ou US 2004/0127617), à titre d'agents plastifiants dans des bandes de roulement pour pneumatiques. P10-3001 FR - 25 - [00126] La masse moléculaire moyenne en nombre (Mn) du plastifiant liquide est préférentiellement comprise entre 400 et 25 000 g/mol, plus préférentiellement encore comprise entre 800 et 10 000 g/mol. Pour des masses Mn trop basses, il existe un risque de migration du plastifiant à l'extérieur de la composition, tandis que des masses trop élevées peuvent entraîner une rigidification excessive de cette composition. Une masse Mn comprise entre 1 000 et 4 000 g/mol s'est avérée constituer un excellent compromis pour les applications visées, en particulier pour une utilisation dans un pneumatique. [00127] La masse moléculaire moyenne en nombre (Mn) du plastifiant peut être déterminée de manière connue, notamment par SEC, l'échantillon étant préalablement solubilisé dans du tétrahydrofuranne à une concentration d'environ 1 g/1; puis la solution est filtrée sur filtre de porosité 0,451.1m avant injection. L'appareillage est la chaîne chromatographique «WATERS alliance ». Le solvant d' élution est le tétrahydrofuranne, le débit de 1 ml/min, la température du système de 35°C et la durée d'analyse de 30 min. On utilise un jeu de deux colonnes « WATERS » de dénomination « STYRAGEL HT6E ». Le volume injecté de la solution de l'échantillon de polymère est de 100 pl. Le détecteur est un réfractomètre différentiel «WATERS 2410» et son logiciel associé d'exploitation des données chromatographiques est le système «WATERS MILLENIUM ». Les masses moléculaires moyennes calculées sont relatives à une courbe d'étalonnage réalisée avec des étalons de polystyrène. [00128] En résumé, le plastifiant liquide est préférentiellement choisi dans le groupe constitué par les élastomères liquides, les huiles polyoléfiniques, les huiles naphténiques, les huiles paraffiniques, les huiles DAE, les huiles MES, les huiles TDAE, les huiles minérales, les huiles végétales, les plastifiants éthers, les plastifiants esters, les plastifiants phosphates, les plastifiants sulfonates et les mélanges de ces composés. Plus préférentiellement, ce plastifiant liquide est choisi dans le groupe constitué par les élastomères liquides, les huiles polyoléfiniques, les huiles végétales et les mélanges de ces composés. [00129] L'homme du métier saura, à la lumière de la description et des exemples de réalisation qui suivent, ajuster la quantité de plastifiant liquide en fonction des conditions 30 particulières d'usage de la composition auto-obturante, notamment du pneumatique dans lequel elle est destinée à être utilisée. P10-3001 FR - 26 - [00130] De préférence, le taux de plastifiant liquide est compris dans un domaine de 5 à 40 pce, plus préférentiellement dans un domaine de 10 à 30 pce. En dessous des minima indiqués, la composition élastomère risque de présenter une rigidité trop forte pour certaines applications tandis qu'au-delà des maxima préconisés, on s'expose à un risque de cohésion insuffisante de la composition et de propriétés auto-obturantes dégradées. - Additifs divers [00131] Les constituants de base de la couche auto-obturante précédemment décrits, à savoir élastomère diénique insaturé, résine plastifiante hydrocarbonée, plastifiant liquide et charge optionnels sont suffisants à eux seuls pour que la composition auto-obturante remplisse totalement sa fonction anti-crevaison vis-à-vis des pneumatiques dans lesquels elle est utilisée. [00132] Toutefois, divers autres additifs peuvent être ajoutés, typiquement en faible quantité (préférentiellement à des taux inférieurs à 20 pce, plus préférentiellement inférieurs à 15 pce), comme par exemple des agents de protection tels que des anti-UV, anti-oxydants ou anti-ozonants, divers autres stabilisants, des agents colorants avantageusement utilisables pour la coloration de la composition auto-obturante. Selon l'application visée, des fibres, sous forme de fibres courtes ou de pulpe, pourraient être éventuellement ajoutées pour donner plus de cohésion à la composition auto-obturante. [00133] Selon un mode de réalisation préférentiel du second mode de réalisation de la composition de la couche de produit auto-obturant, la composition auto-obturante comporte en outre un système de réticulation de l'élastomère diénique insaturé pouvant être constitué d'un seul ou plusieurs composés. Cet agent de réticulation est préférentiellement un agent de réticulation à base de soufre et/ou d'un donneur de soufre. En d'autres termes, cet agent de réticulation est un agent dit "de vulcanisation". [00134] Selon un mode de réalisation préférentiel, l'agent de vulcanisation comporte du soufre et, à titre d'activateur de vulcanisation, un dérivé guanidique c'est-à-dire une guanidine substituée. Les guanidines substituées sont bien connues de l'homme du métier (voir par exemple WO 00/05300) : on citera à titre d'exemples non limitatifs la N,N'- diphénylguanidine (en abrégé "DPG"), la triphénylguanidine ou encore la di-o- tolylguanidine. On utilise de préférence la DPG. Le taux de soufre est par exemple compris entre 0,1 et 1,5 pce, en particulier entre 0,2 et 1,2 pce (notamment entre 0,2 et 1,0 pce) et le P10-3001 FR - 27 - taux de dérivé guanidique est lui-même compris entre 0 et 1,5 pce, en particulier entre 0 et 1,0 pce (notamment dans un domaine de 0,2 à 0,5 pce). [00135] Ledit agent de réticulation ou vulcanisation ne nécessite pas la présence d'un accélérateur de vulcanisation. Selon un mode de réalisation préférentiel, la composition 5 peut donc être dépourvue d'un tel accélérateur, ou tout au plus en comporter moins de 1 pce, plus préférentiellement moins de 0,5 pce. [00136] Toutefois, de manière générale, si un tel accélérateur est utilisé, on peut citer comme exemple tout composé (accélérateur dit primaire ou secondaire) susceptible d'agir comme accélérateur de vulcanisation des élastomères diéniques en présence de soufre, 10 notamment des accélérateurs du type thiazoles ainsi que leurs dérivés, des accélérateurs de types sulfénamides, thiurames, dithiocarbamates, dithiophosphates, thiourées et xanthates. A titre d'exemples de tels accélérateurs, on peut citer notamment les composés suivants : disulfure de 2-m ercaptob enz othi azyl e (en abrégé "MB T S " ), N-cyclohexy1-2-benzothiazyle sulfénamide ("CBS"), N,N-dicyclohexy1-2-benzothiazyle sulfénamide ("DCBS"), N-ter- 15 buty1-2-benzothiazyle sulfénamide ("TBBS"), N-ter-buty1-2-benzothiazyle sulfénimide ("TBSI"), dibenzyldithiocarbamate de zinc ("ZBEC"), 1-phény1-2,4-dithiobiuret ("DTB"), dibuthylphosphorodithioate de zinc ("ZBPD"), 2-éthylhexylphosphorodithioate de zinc ("ZDT/S"), disulfure de bis 0,0-di(2-éthylhexyl)-thiophosphonyle ("DAPD"), dibutylthiourée ("DBTU"), isopropyl-xanthate de zinc ("ZIX") et les mélanges de ces 20 composés. Selon un autre mode de réalisation avantageux, le système de vulcanisation ci-dessus peut être dépourvu de zinc ou d'oxyde de zinc (connus comme activateurs de vulcanisation), ou tout au plus en comporter moins de 1 pce, plus préférentiellement moins de 0,5 pce. [00137] Selon un autre mode de réalisation particulier préférentiel de l'invention, l'agent de 25 vulcanisation comporte un donneur de soufre. La quantité d'un tel donneur de soufre sera ajustée de préférence entre 0,5 et 15 pce, plus préférentiellement entre 0,5 et 10 pce (notamment entre 1 et 5 pce), notamment de manière à atteindre les taux de soufre équivalents préférentiels indiqués précédemment. [00138] Les donneurs de soufre sont bien connus de l'homme du métier, on citera 30 notamment les polysulfures de thiurame, connus accélérateurs de vulcanisation et ayant pour formule (I) : P10-3001 FR - 28 - R1 IRi N S N I XI R2 R2 dans laquelle : - x est un nombre (entier, ou décimal dans le cas de mélanges de polysulfures) qui est égal ou supérieur à deux, de préférence compris dans un domaine de 2 à 8; - Ri et R2, identiques ou différents, représentent un radical hydrocarboné, de préférence choisi parmi les alkyles ayant 1 à 6 atomes de carbone, les cycloalkyles ayant 5 à 7 atomes de carbone, les aryles, aralkyles ou alkaryles ayant 6 à 10 atomes de carbone. [00139] Dans la formule (I) ci-dessus, R1 et R2 pourraient former un radical hydrocarboné 10 bivalent comportant 4 à 7 atomes de carbone. [00140] Ces polysulfures de thiurame sont choisis plus préférentiellement dans le groupe constitué par le disulfure de tétrabenzylthiurame ("TBzTD"), le disulfure de tétraméthylthiurame ("TMTD"), le tétrasulfure de dipentaméthylènethiurame ("DPTT"), et les mélanges de tels composés. Plus préférentiellement est utilisé le TBzTD, 15 particulièrement aux taux préférentiels indiqués ci-dessus pour un donneur de soufre (soit entre 0,1 et 15 pce, plus préférentiellement entre 0,5 et 10 pce, notamment entre 1 et 5 pce). [00141] Outre les élastomères solides et autres additifs précédemment décrits, la composition de l'invention pourrait aussi comporter, préférentiellement selon une fraction 20 pondérale minoritaire par rapport au coupage d'élastomères solides A et B, des polymères solides autres que des élastomères, tels que par exemple des polymères thermoplastiques. [00142] Outre les élastomères précédemment décrits, la composition auto-obturante pourrait aussi comporter, toujours selon une fraction pondérale minoritaire par rapport à l'élastomère diénique insaturé, des polymères autres que des élastomères, tels que par 25 exemple des polymères thermoplastiques compatibles avec l'élastomère diénique insaturé. P10-3001 FR - 29 - - Fabrication de la couche de produit auto-obturant [00143] La composition de la couche auto-obturante selon le second mode de réalisation précédemment décrit peut être fabriquée par tout moyen approprié, par exemple par mélangeage et/ou malaxage dans des mélangeurs à palette ou à cylindres, jusqu'à obtention 5 d'un mélange intime et homogène de ses différents composants. III. Fabrication d'un pneumatique avec couche auto-obturante [00144] Les pneumatiques des figures 1 et 2 peuvent être fabriqués, comme l'indique le document WO 2011/032886 en intégrant une couche auto-obturante dans une ébauche non vulcanisée de pneumatique en utilisant un tambour de fabrication et les autres techniques 10 usuelles dans la fabrication des bandages pneumatiques. [00145] Plus précisément, une couche de protection, par exemple un film thermoplastique chloré, est appliquée en premier sur le tambour de fabrication. Cette couche de protection peut être enroulée tout autour du tambour de fabrication puis soudée. On peut aussi mettre en place un manchon de protection soudé au préalable. On applique ensuite, 15 successivement, tous les autres composants usuels du pneumatique. [00146] La couche de produit auto-obturant est disposée directement sur la couche de protection. Cette couche a été au préalable pré-formée par toute technique connue, par exemple extrusion ou calandrage. Son épaisseur est préférentiellement supérieure à 0,3 mm, plus préférentiellement comprise entre 0,5 et 10 mm (en particulier pour des bandages 20 pneumatiques de véhicules de tourisme entre 1 et 5 mm). Une couche étanche est alors mise en place sur la couche auto-obturante, suivie par la nappe carcasse. [00147] Dans un procédé de fabrication deux temps, l'ébauche de pneumatique est alors conformée pour prendre la forme d'un tore. La couche de protection constituée d'une composition à base d'un film polymère thermoplastique chloré a une rigidité suffisamment 25 faible, une extensibilité uniaxiale et biaxiale suffisantes et est suffisamment liée à la surface de la couche auto-obturante en raison du collant de celle-ci pour suivre les mouvements de l'ébauche de pneumatique sans se décoller ni se déchirer. [00148] Après la conformation, les nappes sommet et la bande de roulement sont mises en place sur l'ébauche du pneumatique. L'ébauche ainsi achevée est placée dans un moule de P10-3001 FR - 30 - cuisson et est vulcanisée. Pendant la vulcanisation, la couche de protection protège la membrane de cuisson du moule de tout contact avec la couche auto-obturante. [00149] A la sortie du moule de cuisson, la couche de protection reste attachée à la couche auto-obturante. Cette couche de protection ne comporte aucune fissure ni déchirure et se 5 décolle sans aucune difficulté de la membrane de cuisson. [00150] Ces pneumatiques peuvent aussi être fabriqués en utilisant un noyau rigide imposant la forme de la cavité intérieure du bandage. Dans ce procédé, on applique alors en premier la couche de protection sur la surface du noyau, puis l'ensemble des autres constituants du pneumatique. L'application sur le noyau est réalisée dans l'ordre requis par 10 l'architecture finale. Les constituants du pneumatique sont disposés directement à leur place finale, sans subir de conformation à aucun moment de la confection. Cette confection peut notamment utiliser les dispositifs décrits dans le brevet EP 0 243 851 pour la pose des fils du renfort de carcasse, EP 0 248 301 pour la pose des renforts de sommet et EP 0 264 600 pour la pose des gommes caoutchouteuses. Le pneumatique peut être moulé et 15 vulcanisé comme exposé dans le brevet US 4 895 692. La présence de la couche de protection permet, comme dans le cas de la membrane de cuisson, de séparer aisément le pneumatique du noyau à l'issue de la phase de vulcanisation. [00151] Il est aussi possible de mettre en place la couche de produit auto-obturant après la vulcanisation du pneumatique par tout moyen approprié, par exemple par collage, par 20 pulvérisation ou encore extrusion directe sur la surface interne du pneumatique. [00152] La couche de produit auto-obturant présentée à la figure 2 correspond au second mode de réalisation décrit précédemment. Ces couches sont constituées d'une composition auto-obturante comportant les trois constituants essentiels que sont du caoutchouc naturel (100 pce), environ 50 pce de résine hydrocarbonée ("Escorez 2101" de la société Exxon 25 Mobil - point de ramollissement égal à environ 90°C) et environ 15 pce de polybutadiène liquide ("Ricon 154" de la société Sartomer Cray Valley - Mn égale à 5200 environ) ; elle comporte en outre une très faible quantité (1 pce) de noir de carbone (N772). [00153] La composition auto-obturante ci-dessus a été préparée à l'aide d'une extrudeuse mono-vis (L/D = 40) telle que décrit dans le document WO 2011/092179 Ai; le mélange 30 des trois constituants de base (NR, résine et plastifiant liquide) a été réalisé à une température (comprise entre 100 et 130°C) supérieure à la température de ramollissement P10-3001 FR - 31 - de la résine. L'extrudeuse utilisée comportait deux alimentations (trémies) différentes (NR d'une part, résine et plastifiant liquide d'autre part préalablement mélangés à un température de 130 à 140°C environ) et une pompe d'injection liquide sous pression pour le mélange résine/ plastifiant liquide (injecté à une température de 100 à 110°C environ) ; quand l'élastomère, la résine et le plastifiant liquide sont ainsi intimement mélangés, on a constaté que le pouvoir collant parasite de la composition diminuait de manière très significative. [00154] Des résultats similaires ont été obtenus en utilisant comme couche auto-obturante une composition comportant un élastomère thermoplastique styrénique TPS, telle que 10 précédemment décrite. [00155] L'extrudeuse ci-dessus était pourvue d'une filière permettant d'extruder le masterbatch aux dimensions voulues vers un mélangeur externe à cylindres, pour incorporation finale des autres constituants, à savoir le système de vulcanisation à base de soufre (par exemple 0,5 ou 1,2 pce) et DPG (par exemple 0,3 pce) et du noir de carbone (à 15 un taux de 1 pce), à basse température maintenue à une valeur inférieure à +30°C (refroidissement des cylindres par circulation d'eau). P10-3001 FR