VANNE AUTOMATIQUE REGLABLE [0001] La présente invention concerne le domaine des techniques hydrauliques et peut être utilisée pour la fermeture des voies d'eau dans les barrages et les jetées 5 ou pour la régulation du niveau de l'eau dans des bassins et des rivières. [0002] On connaît des dispositifs permettant de réguler le niveau de l'eau dans un bassin. De tels dispositifs sont par exemple des vannes hydrauliques 10 automatiques se présentant sous la forme d'un corps pivotant sur un axe horizontal fixé à des piles, et venant reposer sur un socle à un certain niveau du bief amont. Le corps comprend principalement un réservoir et un contrepoids, ainsi que des orifices de remplissage 15 formés du côté du bief amont du corps, et orifices de drainage formés dans le corps du côté du bief aval du corps. [0003] Lorsque le niveau d'eau en amont monte et atteint les orifices de remplissage à un premier niveau 20 prédéfini, le réservoir se remplit. Le remplissage complet du réservoir conjugué aux efforts hydrauliques font alors basculer le corps de la vanne, qui passe ainsi d'une position fermée à une position ouverte. Le maintien en position ouverte de la vanne se traduit par un 25 maintien du corps en position horizontale grâce à l'action de l'écoulement sur le corps et le poids du réservoir contre la force exercée par le contrepoids. Le contrepoids rappelle de manière automatique le corps pour que la vanne se retrouve en position fermée lorsque le niveau d'eau est redescendu et que le réservoir s'est vidé. [0004] Cette vanne se révèle toutefois très instable lors des passages entre position ouverte et fermée, ces 5 passages se faisant très brutalement, de façon binaire. Par ailleurs, la disposition des ouvertures par lesquelles l'eau accède au réservoir peut entraîner son fonctionnement dans des conditions exceptionnelles. En outre, la vanne en position ouverte ne peut retourner en 10 position fermée que lorsque le niveau d'eau correspond au niveau défini par le corps en position horizontale. De ce fait, suite à une crue du bassin en amont nécessitant une ouverture de la vanne, la vanne ne se referme qu'une fois les réserves du bassin grandement diminuées. Ceci n'est 15 pas envisageable, notamment lorsque de telles vannes sont installées dans des zones géographiques présentant des risques importants de sécheresse. [0005] La présente invention vise donc à proposer une vanne hydraulique ne présentant pas les inconvénients de 20 l'état de la technique, permettant notamment de garantir en toute sécurité le bon fonctionnement de la vanne et d'éviter que le niveau du bief amont ne dépasse une cote fixée (lors d'une crue) et que les réserves d'eau ne soient perdues (après une crue). 25 [0006] A cet effet, est proposée selon un premier aspect de l'invention, une vanne, hydraulique, automatique et réglable comprenant un corps pouvant pivoter autour d'un axe horizontal (D), le corps possédant : un réservoir ménagé principalement au-dessus de l'axe (D), disposé avantageusement en partie supérieure du corps, au moins un orifice de remplissage permettant une arrivée d'eau pour remplir le réservoir et au moins un orifice de vidange, ou drainage, du réservoir, ces orifices étant de préférence des trous formés dans le réservoir, et le ou les orifices de vidange étant avantageusement formés sur une face avale du corps, c'est-à- dire une face orientée vers l'aval, et un contrepoids, avantageusement déposé en partie inférieure du corps, en-dessous de l'axe (D). [0007] Le contrepoids est, par exemple, un matériau de densité plus grande que celle du matériau composant le corps de la vanne, ou est constitué du même matériau que le corps de la vanne, ou la partie inférieure du corps peut aussi présenter un espace vide dans lequel des poids 20 peuvent être agencés en fonction des besoins. [0008] Les orifices de vidanges sont également dénommés drains ou purges. De préférence, au moins un orifice de vidange est formé en bas du réservoir de sorte à assurer une vidange complète du réservoir. 25 [0009] Avantageusement, le corps de la vanne peut présenter une inclinaison par rapport à la verticale lorsque la vanne est en position fermée. De manière générale, quelle que soit l'inclinaison, lorsque la vanne est en position fermée, le corps est dit en position verticale, et lorsque la vanne est en position ouverte, le corps est dit en position horizontale. [0010] La position de l'axe de rotation et l'inclinaison du corps de la vanne sont choisies de sorte 5 à minimiser les quantités de contrepoids nécessaires au maintien de la vanne en position fermée en prenant en compte la surface d'obstruction (i.e. l'espace transversal à la direction du courant, de l'écoulement, cloisonné par la vanne en position fermée) et le 10 déversement maximal avant basculement, à savoir la hauteur d'eau maximale qui recouvre la vanne sans toutefois générer son ouverture. [0011] Selon un mode préférentiel de réalisation de l'invention, la vanne comprend une première conduite, 15 reliée à l'orifice de remplissage, présentant une prise d'eau située plus haut que l'orifice de remplissage, permettant de rehausser l'arrivée d'eau pour remplir le réservoir, et ce, quelle que soit la position de la vanne, c'est-à-dire que la vanne soit ouverte ou fermée. 20 Par exemple, la conduite est coudée, et/ou reliée par une articulation à l'orifice de remplissage. [0012] La première conduite présente ainsi une extrémité reliée à l'orifice de remplissage du réservoir, et une extrémité, la prise d'eau, correspondant à un 25 niveau de remplissage rehaussé. C'est-à-dire que le réservoir se remplit lorsque le niveau de l'eau atteint et/ou dépasse ce niveau de remplissage rehaussé par rapport au niveau de l'orifice de remplissage formé dans le corps de la vanne. [0013] La liaison entre la première conduite et l'orifice de remplissage est de préférence directe, c'est-à-dire que l'orifice de remplissage est un trou sur lequel est connectée la première conduite. Il peut toutefois y avoir un élément intermédiaire, servant par exemple de joint, ou prolongeant hors du réservoir l'orifice de remplissage. [0014] De préférence, la prise d'eau de la première conduite, lorsque la vanne est fermée, est située plus 10 haut que l'orifice dé remplissage et plus haut que le corps de la vanne en position fermée. [0015] Ceci permet un déversement du bassin amont par- dessus le corps de la vanne avant que le réservoir ne commence à se remplir. 15 [0016] Et lorsque la vanne est ouverte, par comparaison avec l'art antérieur, le rehaussement de la prise d'eau par rapport à la position de l'orifice de remplissage lorsque le corps est horizontal permet un arrêt du remplissage du réservoir alors que le niveau 20 d'eau dans le bassin en amont est plus haut. La vanne se referme alors que les réserves d'eau dans le bassin sont plus importantes. [0017] Selon un mode préférentiel de réalisation de l'invention, une conduite est une pièce distincte du 25 corps de la vanne et avantageusement la conduite est déconnectable de l'orifice de remplissage du réservoir du corps de la vanne. Ceci permet alors tout mouvement du corps de la vanne dans un mode de réalisation selon lequel la conduite est fixe, ou de pouvoir changer la 30 conduite, par exemple pour une opération de maintenance. [0018] La liaison entre la conduite et l'orifice de remplissage est alors par exemple un appui simple, de préférence étanche, grâce à la présence d'un système d'étanchéité, par exemple un joint. [0019] En outre, il est possible d'ajuster la longueur et l'orientation de la conduite ainsi que la hauteur de la prise d'eau indépendamment du dimensionnement du corps de la vanne (comme par exemple la détermination du volume du réservoir), ce qui facilite l'adaptation de la vanne à toute installation. Par exemple, une telle vanne peut être adaptée à un ouvrage déjà existant (par exemple un barrage ou un canal). [0020] Par le mouvement du corps de la vanne, l'orifice de remplissage est ainsi connecté, ou non, à la 15 première conduite, i.e. selon que la vanne est en position ouverte ou fermée. Par exemple, lorsque la vanne est fermée (i.e. que le corps est en position verticale), alors l'orifice de remplissage est en vis-à-vis de la conduite ; et lorsque la vanne est ouverte (i.e. le corps 20 en position horizontale) alors l'orifice de remplissage est déconnecté de la conduite. [0021] Avantageusement, une fixation relie la première conduite à un élément autre que le corps de la vanne, par exemple une pile d'un ouvrage dans lequel la vanne serait 25 installée. La fixation de la conduite est toutefois avantageusement démontable (la conduite est alors amovible) de sorte à pouvoir changer la conduite si nécessaire ou pour adapter le niveau de la prise d'eau aux besoins de réserves, ou aux conditions 30 météorologiques, ou encore pour la maintenance. [0022] On appelle « pile » tout élément de structure fixe d'un ouvrage, c'est-à-dire une pile mais aussi par exemple un mur bajoyer d'un ouvrage, ou encore une paroi latérale d'un canal. [0023] Selon un autre mode avantageux de réalisation, la conduite est munie d'un moyen d'ajustement de niveau d'eau au-dessus duquel le réservoir se remplit. [0024] En effet, il est aussi avantageux de pouvoir ajuster le niveau de remplissage, par exemple au fil des 10 saisons Et bien que la conduite soit déconnectable de l'orifice de remplissage et sa fixation démontable, elle est parfois lourde et/ou encombrante. Il est donc préférable de limiter le changement de conduite pour modifier le niveau de remplissage. L'extrémité de 15 remplissage de la première conduite présente alors un moyen d'ajustement du niveau de remplissage. [0025] Ce moyen d'ajustement de niveau d'eau se présente par exemple sous la forme d'un embout venant se positionner sur l'extrémité de remplissage de la 20 conduite. L'embout présente par exemple une section de même forme que celle de la conduite sur laquelle il est apte à être fixé, de dimension différente de sorte à pouvoir s'emmancher sur la conduite et à former, par contact une liaison étanche. La liaison est par exemple 25 sécurisée par une goupille. Et l'embout présente un orifice correspondant à la prise d'eau. [0026] En outre, il est avantageux que l'orifice de remplissage, ou une des extrémités de la conduite, soit assorti d'un système de protection (par exemple un capot 30 ou une grille) pour éviter une intrusion de corps étrangers. Sinon, a posteriori, il est possible de prévoir un système de nettoyage. [0027] Selon un mode avantageux de réalisation, l'orifice de remplissage est situé dans une face latérale 5 du corps de la vanne. Un tel positionnement permet d'isoler l'orifice de remplissage du bassin et d'éviter toute alimentation accidentelle du réservoir. En outre, il est alors possible de positionner la conduite hors de l'écoulement, et de sorte que seule la prise d'eau de la 10 conduite soit dans l'écoulement. La conduite est ainsi moins érodée par le courant. [0028] Selon un mode préférentiel de réalisation, la première conduite est reliée à l'orifice de remplissage lorsque la vanne est en position fermée et la vanne 15 comprend une deuxième conduite reliée à l'orifice de remplissage lorsque la vanne est en position ouverte. Cette deuxième conduite présente avantageusement les mêmes caractéristiques que celles exposées précédemment. Les conduites sont notamment déconnectables pour que 20 l'orifice de remplissage puisse être connecté à l'une ou à l'autre selon la position du corps de la vanne. [0029] Toutefois, la deuxième conduite présente de préférence une prise d'eau située à une cote inférieure, i.e. plus bas, que la prise d'eau de la première 25 conduite. Et avantageusement, la première et la deuxième conduite sont munies d'un moyen d'ajustement de niveau d'eau au-dessus duquel le réservoir se remplit, pour les mêmes raisons que précédemment. [0030] Lors de crues régulières, le contrepoids 30 maintient la vanne en position de fermeture, c'est-à-dire le corps en position verticale. Tant que le niveau de l'eau est en dessous du sommet du corps en position verticale de la vanne, dénommé « crête », la vanne se comporte comme une cloison étanche, c'est-à-dire que l'eau est retenue en amont. [0031] Pour des niveaux compris entre la crête et un premier niveau prédéterminé, appelé ici « niveau haut », situé au-dessus de la crête, l'eau déverse en débordant par-dessus le corps de la vanne. La prise d'eau de la 10 première conduite correspondant ainsi au « niveau haut ». [0032] Lorsque le niveau d'eau atteint ou dépasse le niveau haut, le réservoir se remplit. Le remplissage du réservoir, conjugué aux efforts hydrostatiques et dynamiques, engendre le basculement de la vanne, qui se 15 retrouve alors en position ouverte. [0033] Le volume minimum du réservoir est calculé afin qu'une fois rempli via la première conduite, il déclenche la rotation du corps de sa position verticale à horizontale. Une fois basculé, l'écoulement au-dessus du 20 corps et l'eau dans le réservoir maintiennent le corps dans sa position horizontale. L'alimentation du réservoir est alors réalisée par le biais de la seconde conduite tant que le niveau n'est pas descendu sous un deuxième niveau dénommé « niveau bas ». 25 [0034] La présence de la première conduite permet ainsi de ne remplir le réservoir, et donc d'ouvrir la vanne, que pour des crues importantes lors desquelles le débordement ne suffit pas à rétablir le niveau d'eau souhaité. [0035] Une fois la vanne en position ouverte, c'est-à- dire le corps de la vanne basculé, l'orifice de remplissage du corps de la vanne est désormais relié à la deuxième conduite. [0036] La deuxième conduite présente alors une extrémité reliée à l'orifice de remplissage du réservoir lorsque la vanne est ouverte, et une extrémité de remplissage correspondant à un niveau de vidange rehaussé, également appelé « niveau bas », sa prise d'eau, située plus haut que l'orifice de remplissage du réservoir lorsque la vanne est en position ouverte. Le réservoir continue à se remplir lorsque le niveau de l'eau atteint et/ou dépasse ce niveau de vidange rehaussé, c'est-à-dire l'extrémité de remplissage de cette deuxième conduite correspondant au « niveau bas ». [0037] Tant que le niveau d'eau ne descend pas sous le « niveau bas », le réservoir est saturé et la vanne reste en position ouverte. [0038] Une fois le niveau d'eau sous le « niveau bas », le réservoir se vide progressivement, puis le corps de la vanne se redresse et la vanne revient en position fermée. [0039] La présence de la deuxième conduite permet d'arrêter le remplissage du réservoir alors que le niveau d'eau est plus haut que lorsqu'il n'y a pas cette deuxième conduite. Les réserves en eau réalisées préalablement à une crue ne sont ainsi pas perdues suite à une crue. [0040] En outre, le corps de la vanne en position horizontale est encore immergé dans l'écoulement lorsque le réservoir se vide. Le contrepoids est donc dimensionné de sorte à ramener le corps de la vanne en position verticale alors que le réservoir est vide mais que l'écoulement exerce encore des efforts sur le corps de la vanne. L'action de l'écoulement sur le corps de la vanne contre l'action du contrepoids pour ramener le corps à la verticale adoucit le mouvement du corps de sorte que le passage du corps de la position horizontale à la position verticale n'est pas brutal. [0041] Ainsi, lorsque le niveau d'eau atteint ou dépasse le « niveau haut » (correspondant à la prise d'eau de la première conduite) alors que la vanne est en 15 position fermée, il y a débordement par-dessus le corps de la vanne, et le réservoir se remplit par son orifice de remplissage relié à la première conduite. Puis une fois le réservoir rempli, la vanne s'ouvre par pivotement autour de son axe (D) et se maintient en position 20 horizontale, laissant l'eau s'écouler. L'orifice de remplissage est alors connecté à la deuxième conduite, et le réservoir continue à être alimenté tant que le niveau d'eau atteint ou dépasse le « niveau bas » (correspondant à la prise d'eau de la deuxième conduite). Lorsque le 25 niveau d'eau est descendu sous le « niveau bas », le réservoir se vide tandis que l'écoulement continue pardessus le corps de la vanne. Puis, une fois le réservoir vidé, la vanne reprend automatiquement la position fermée grâce au contrepoids. 30 [0042] La vanne, conformément aux particularités techniques décrites ci-dessus, empêche de façon automatique que le niveau de l'eau dans le bassin, barrage, ou rivière, ne dépasse la cote maximale du niveau du bief amont. Son entière automaticité et son fonctionnement ne dépendent que du niveau de l'eau dans le bief amont et rendent ainsi le système très fiable. Ceci est particulièrement important, car les dysfonctionnements des vannes traditionnelles dues à une erreur humaine ou à une panne mécanique sont souvent la cause de ruptures de barrages, et d'inondations. [0043] La position de l'axe de rotation, l'inclinaison du corps de la vanne en position fermée, la quantité de contrepoids ainsi que le volume du réservoir sont calculés afin de satisfaire à l'ensemble des conditions liées aux niveaux de basculement (niveau haut) et de redressement (niveau bas) prédéterminés du corps de la vanne, c'est-à-dire les niveaux d'eau demandant d'ouvrir ou fermer la vanne. [0044] Afin de s'assurer du bon fonctionnement de la vanne après son installation ou lors d'inspections de maintenance, il est avantageux de pouvoir générer le basculement du corps et ce quel que soit le niveau d'eau en amont. L'effort déstabilisant nécessaire à la rotation du corps est apporté par le surpoids occasionné lors du remplissage du réservoir. Le volume minimum du réservoir pour des opérations de maintenance doit garantir qu'en l'absence d'efforts hydrostatique et hydrodynamique, la résultante des moments produits par le poids de la structure, le contrepoids et le réservoir est instable et conduit au basculement du corps. [0045] La présente invention vise aussi un ouvrage hydraulique comprenant une vanne automatique réglable, et au moins une pile, la vanne automatique réglable comprenant un corps pouvant pivoter autour d'un axe horizontal (D), le corps possédant : un réservoir ménagé principalement au-dessus de l'axe (D), disposé avantageusement en partie supérieure du corps, au moins un orifice de remplissage permettant une arrivée d'eau pour remplir le réservoir et au moins un orifice de vidange du réservoir, les orifice étant des trous formés dans le réservoir, et le ou les orifices de vidange étant avantageusement formés sur une face avale du corps, c'est-à-dire une face orientée vers l'aval, et un contrepoids, avantageusement déposé en partie inférieure du corps, en-dessous de l'axe (D). [0046] L'ouvrage comprend aussi généralement un socle, c'est-à-dire une dalle servant de plancher à l'ouvrage sur laquelle l'extrémité inférieure de la vanne repose. [0047] De préférence, un amortisseur est présent entre le corps de la vanne et le socle. Il est soit fixé au 25 socle soit monté sur la face avale du corps de la vanne. [0048] On désigne par pile un montant ou une paroi fixe de l'ouvrage. Un ouvrage tel qu'un barrage comprend généralement deux murs bajoyers (parois de soutènement latérales), et dans certains cas (pour des ouvrages de très grandes dimensions, par exemple s'étendant sur plusieurs centaines de mètres), il peut aussi comprendre des piles intermédiaires. Dans le cas d'un canal, une pile désignera la paroi de support sur une rive. [0049] Par simplicité, on désignera par « pile » un montant de l'ouvrage placé dans le sens de l'écoulement, que ce soit un mur bajoyer, une paroi fixe, ou une pile à proprement parler. [0050] Le corps de la vanne comprend avantageusement un système d'étanchéité périmétrique permettant d'assurer l'étanchéité avec une pile ou le corps d'une autre vanne. [0051] Pour une simplicité de mise en oeuvre, un ouvrage selon l'invention ne comprend de préférence qu'une ou deux vannes entre deux piles. [0052] Chacune des vannes de l'ouvrage présente les mêmes caractéristiques que celles exposées précédemment. [0053] En particulier, il est avantageux que la vanne comprenne une première conduite, reliée à l'orifice de remplissage, et déconnectable de l'orifice de remplissage, présentant une prise d'eau située plus haut que l'orifice de remplissage que la vanne soit ouverte ou fermée. [0054] En outre, la première conduite est avantageusement reliée à l'orifice de remplissage lorsque 25 la vanne est fermée et la vanne comprend une deuxième conduite reliée à l'orifice de remplissage lorsque la vanne est ouverte, la première et la deuxième conduite étant déconnectables de l'orifice de remplissage du réservoir du corps de la vanne, et la deuxième conduite présente une prise d'eau située plus bas que la prise d'eau de la première conduite. [0055] Selon un mode préférentiel de réalisation, la première conduite est intégrée dans la pile. [0056] De préférence, la vanne comprend une première et une deuxième conduite, et il est avantageux qu'au moins une des conduites soit intégrée dans la pile, voire que la première et la deuxième conduite soient intégrées dans la pile. [0057] On entend par « intégrée » que la première (et/ou la deuxième) conduite peut être formée dans la pile, par exemple usinée, moulée, ou creusée dans le matériau constituant la pile, ou une empreinte peut être présente dans la pile, l'empreinte correspondant à la forme de la conduite qui est un élément distinct venant se positionner dans l'empreinte. Ainsi, bien que la conduite soit intégrée, elle peut être changée si besoin. [0058] Selon un autre mode de réalisation, la première conduite est au moins partiellement intégrée à la pile, de sorte que son extrémité formant la prise d'eau se trouve plus en amont des piles. Tant que le niveau d'eau en amont dépasse la prise d'eau de la première conduite, le réservoir est alimenté. [0059] Dans le cadre d'une conduite intégrée dans une pile, il faut alors prendre en compte que l'écoulement de l'eau engendre une baisse du niveau d'eau au passage de la vanne (c'est-à-dire quand le bassin déverse) par rapport au niveau de l'eau très en amont. Ceci est couramment appelé « profil d'affaissement ». La position de la prise d'eau est ainsi déterminée en prenant en compte le profil d'affaissement de la ligne d'eau et les conditions hydrodynamiques propres à chaque ouvrage. [0060] Afin de redresser le corps pour un niveau d'eau atteignant le niveau bas, le volume maximal du réservoir est déterminé de sorte que, sous l'action réduite du poids de l'eau dans le réservoir, du poids de la structure, des forces hydrodynamiques et du poids du réservoir, le corps doit rester en position ouverte.
Lorsque le niveau du bassin en amont passe sous le niveau bas, l'alimentation du réservoir cesse. Le réservoir se draine progressivement et la résultante des efforts hydrostatiques, hydrodynamiques sont insuffisantes pour équilibrer le moment stabilisant du contrepoids. Le corps se redresse automatiquement. [0061] Avantageusement, l'orifice de remplissage du réservoir est formé dans une face latérale du corps. L'orifice de remplissage se retrouve alors directement en vis-à-vis de l'extrémité de la première conduite, ou de la deuxième le cas échéant, selon la position du corps, tandis que la ou les conduites restent fixes. [0062] La vanne peut être dimensionnée de telle manière qu'au moment du basculement de la vanne le niveau dans le réservoir reste sous l'orifice de remplissage. Il est alors préférable que l'orifice de remplissage soit formé en haut du réservoir. Les pertes en eau dans le réservoir sont ainsi limitées lors de la rotation du panneau. Une fois en position abaissée, l'orifice de remplissage est en contact étanche avec la deuxième conduite et le processus de remplissage recommence.
Compte tenu de la position d'admission de la deuxième conduite, il est possible de prévoir que de l'eau sortira par l'extrémité inférieure de la deuxième conduite (i.e. l'extrémité en contact avec l'orifice de remplissage du réservoir quand le corps est à l'horizontal) avant que le contact n'ait été opéré entre cette extrémité et l'orifice de remplissage. Mais ce décalage ne nuit en rien au bon fonctionnement de la vanne. [0063] Selon un mode de réalisation préférentiel, la première et la deuxième conduite sont totalement intégrées dans la pile. Ceci réduit notablement l'encombrement de l'ouvrage, facilite la réalisation de l'étanchéité entre l'orifice de remplissage du réservoir et la première et la deuxième conduite, ainsi que la réalisation de l'étanchéité lors du passage de l'orifice de remplissage entre la première et la deuxième conduite. En outre, cela facilite l'intégration d'une vanne selon l'invention à un ouvrage préexistant, puisqu'il est alors nécessaire de créer des logements dans la pile pour y intégrer les conduites. [0064] Selon un autre mode avantageux de réalisation, au moins une des conduites est munie d'un moyen d'ajustement de niveau d'eau au-dessus duquel le réservoir se remplit. De préférence, la première et la 25 deuxième conduite comprennent de tels moyens. [0065] Ainsi, lorsque la conduite (que ce soit la première et/ou la deuxième) est difficilement modifiable, ou dans le cas où la conduite est formée dans la pile et qu'il n'est alors pas possible de la mouvoir ou la 30 changer, l'extrémité de remplissage de la conduite présente alors de préférence un moyen d'ajustement du niveau de remplissage. [0066] Ce moyen d'ajustement de niveau d'eau se présente par exemple sous la forme d'un embout venant se 5 positionner sur l'extrémité de remplissage de la conduite comme décrit précédemment. [0067] Selon un autre exemple, notamment dans le cas où la conduite est intégrée dans la pile, l'embout prend la forme d'une cavité creusée ou formée dans la pile et 10 recouverte d'une plaque venant, par exemple, se positionner sur La cavité qui prolonge l'extrémité de la conduite. La plaque comprend alors un trou. La plaque est facilement changeable. IL est par exemple possible de disposer d'un jeu de plaques présentant chacune un trou à 15 des positions différentes. La cavité et La plaque présentent alors des moyens de fixation complémentaires de sorte à assurer la fixation de la plaque, et des moyens d'étanchéité pour assurer l'étanchéité entre la cavité, la conduite et la plaque. Les moyens de fixation 20 permettent néanmoins de retirer la plaque, manuellement et/ou avec l'aide d'un outil, pour la remplacer. [0068] De préférence, lorsque la vanne est ouverte, le corps est maintenu horizontal d'une part par la balance entre le contrepoids et le réservoir rempli, et d'autre 25 part par la présence d'une butée. [0069] Avantageusement, l'ouvrage comprend en outre un dégrilleur pour éviter un amalgame d'éléments entre le socle et la face avale de la vanne dans sa position ouverte pouvant gêner une fermeture de la vanne. Un 30 dégrilleur se présente généralement sous La forme d'une grille ancrée dans le socle et/ou les piles et placée en amont de la vanne. La hauteur de la grille par rapport au socle peut se limiter à la position de l'axe de rotation (D) de la vanne. [0070] Avantageusement, l'ouvrage présente un sillon apte à recevoir un batardeau pour isoler l'amont du système par exemple pour la maintenance à sec ou un démontage d'éléments. [0071] La présente invention prévoit aussi 10 l'agencement d'un système de protection contre les éléments flottants. [0072] L'invention, selon un mode préférentiel de réalisation, sera bien comprise et ses avantages apparaîtront mieux à la lecture de la description 15 détaillée qui suit, à titre indicatif et nullement limitatif, et en référence aux dessins annexés présentés ci-après : Les figures 1 à 6 représentent le fonctionnement d'une vanne dans un ouvrage, 20 selon l'invention ; La figure 7 représente un ouvrage comprenant deux piles, sans vanne ; La figure 8 représente une pile vue de profil depuis l'intérieur de l'ouvrage ; 75 La figure 9 représente le corps d'une vanne, vu de profil (figure 9a), en coupe (9b) et sa face avale (9c). [0073] Les éléments identiques représentés sur les figures 1 à 9 sont identifiés par des références numériques identiques. [0074] Un ouvrage selon l'invention comprend principalement une vanne comprenant un corps 1, et une pile 2. [0075] Le corps 1 d'une vanne présente une partie inférieure 11 et une partie supérieure 12. [0076] La partie inférieure 11 comprend un contrepoids 13. Le contrepoids 13 est dimensionné selon les besoins de construction de l'ouvrage. Il est par exemple constitué du même matériau que le corps 1 de la vanne, par exemple en acier, ou d'un matériau plus lourd. Le corps d'une vanne est de préférence fait en acier (principalement en raison des vibrations induites par des chocs sur des butées lors des phases d'ouvertures/fermetures). Mais le contrepoids peut être en béton, par exemple, pour des questions économiques si l'encombrement reste correct. [0077] La partie supérieure 12 comprend un réservoir 14. Lorsque la vanne est fermée, c'est-à-dire que le corps 1 est en position relevée, le réservoir 14 est vide. [0078] Le corps 1 présente une face amont 101, une face avale 102, et au moins une face latérale 103, en l'occurrence deux faces latérales 103. [0079] Selon le présent exemple de réalisation, le réservoir 14 comprend un orifice de remplissage 17 débouchant sur une face latérale 103, et des orifices de vidange 16, en l'occurrence neuf, répartis dans la hauteur et la largeur du réservoir de sorte que la vidange du réservoir puisse se faire progressivement. Les orifices de vidanges 16 débouchent sur la face avale 102 Il est toutefois nécessaire qu'au moins un orifice de vidange, voire une rangée d'orifices de vidange, se trouve au niveau du fond du réservoir afin de pouvoir le purger intégralement. [0080] La face amont 101 d'un corps 1 d'une vanne 10 selon l'invention, dans le présent exemple de réalisation, est pleine, continue. Elle ne présente pas de prise d'eau. Elle présente notamment une variation de pente au niveau de la partie supérieure 12 du corps 1 afin de favoriser l'écoulement. 15 [0081] La face avale 102 présente les orifices de vidange 16, ainsi qu'un amortisseur 18. La face avale 102 présente plusieurs ruptures de pente afin de limiter les perturbations de l'écoulement. Lorsque la vanne est ouverte, l'amortisseur 18 vient en appui sur une butée 20 22. [0082] Selon le présent exemple de réalisation, l'orifice d'alimentation 17 est présent sur une seule face latérale 103. Il serait toutefois possible de concevoir un orifice d'alimentation 17 sur chacune des 25 faces latérales 103 du corps de la vanne. [0083] Le corps 1 de la vanne est mobile en rotation autour d'un axe 15 grâce à une liaison pivot formée entre le corps 1 et l'axe 15. L'axe 15, qui est par exemple une barre métallique, est positionné dans des logements 27 30 présents dans deux piles 2. [0084] Dans le présent exemple de réalisation, l'ouvrage comprend deux piles 2 différentes. Les deux piles 2 pourraient toutefois être identiques. Dans ce cas, le corps 1 de la vanne présenterait alors un orifice 5 de remplissage 17 sur chacune de ses deux faces latérales 103, ou alors l'ouvrage comprendrait deux vannes dont le corps 1 n'aurait qu'un orifice de remplissage 17. Les corps 1 des deux vannes seraient alors agencés en miroirs, de sorte que chacun des orifices de remplissage 10 17 soit orienté vers la pile 2 adjacente au corps 1 correspondant. [0085] Une pile 2 présente une face 21 qui est orientée vers la vanne. Une face 21 est alors adjacente à une face latérale 103 du corps 1 d'une vanne. 15 [0086] Selon le présent exemple de réalisation, une seule pile 2 présente une première conduite 31 et une deuxième conduite 41. [0087] La première conduite 31 présente à une extrémité un orifice 32 en contact avec l'orifice de 20 remplissage 17 du corps 1 de la vanne lorsque la vanne est fermée, et la deuxième conduite 41 présente à une extrémité un orifice 42 en contact avec l'orifice de remplissage 17 du corps 1 de la vanne lorsque la vanne est ouverte. 25 [0088] A l'autre extrémité, la première conduite 31 et la deuxième conduite 41 présentent chacune un moyen d'ajustement du niveau d'eau. [0089] Le moyen d'ajustement du niveau d'eau raccordé à la première conduite 31 est réalisé par une cavité 33 creusée dans la pile 2. La cavité 33 est recouverte d'une plaque 61 présentant un trou 62. Le positionnement du trou 62 sur la plaque 61 permet ainsi d'ajuster la cote du remplissage du réservoir 14, c'est-à-dire le niveau d'eau à partir duquel le réservoir commence à se remplir. [0090] Dans le présent exemple de réalisation, le réservoir 14 commence à se remplir pour un niveau d'eau 53 comme le montre la figure 3. [0091] Le moyen d'ajustement du niveau d'eau raccordé à la deuxième conduite 41 est aussi réalisé par une cavité 43 creusée dans la pile 2. La cavité 43 est recouverte d'une plaque 71 présentant un trou 72. Le positionnement du trou 72 sur la plaque 71 permet ainsi d'ajuster la cote d'arrêt de remplissage du réservoir 14, c'est-à-dire le niveau d'eau en-dessous duquel le réservoir ne se remplit plus. [0092] Dans le présent exemple de réalisation, le réservoir 14 ne se remplit plus pour un niveau d'eau 55, par exemple, comme le montre la figure 5. [0093] Pour comparaison, dans l'art antérieur, l'orifice de remplissage est formé dans la face amont 101 du corps de la vanne et les conduites n'existent pas. Le réservoir arrête alors de se remplir que pour un niveau d'eau en amont équivalant à la cote 50, c'est-à-dire quand la face amont 101 du corps fait surface, n'est plus immergé. Les réserves en eau seraient alors grandement diminuées. [0094] Par ailleurs, l'ouvrage tel que représenté comprend aussi une grille 25 permettant de stopper des détritus ou tout élément qui pourrait obstruer ou gêner le fonctionnement de la vanne. L'ouvrage présente aussi des sillons 26 permettant d'installer un batardeau. [0095] Enfin, l'ouvrage comprend un socle 8 présentant une butée 23. La butée 23 comprend un amortisseur 24 sur lequel est en appui le corps 1 de la vanne lorsque la vanne est fermée. La butée 23 comprend aussi avantageusement un joint. [0096] Lorsque la vanne est fermée, et qu'il n'y a pas de débordement, le niveau normal de soutenance est représenté par exemple par le niveau 56 figure 6. Le maintien de la vanne en position fermée (lorsque le corps s'appuie sur la butée 23 du socle 8) est garanti par le fait que la résultante des forces hydrostatiques, du contrepoids 13 et du poids de la vanne crée un moment maintenant la vanne en position fermée. [0097] A la figure 1, la vanne est fermée. Le niveau 51 est le niveau au-delà duquel il y a débordement pardessus le corps 1 de la vanne. [0098] A la figure 2, il y a débordement par-dessus la crête de débordement, constituée par le bord supérieur du corps 1 de la vanne. Le réservoir 14 est et reste vide car le niveau 52 est en dessous de l'orifice 62. [0099] A la figure 3, le niveau d'eau est au niveau 53 qui a atteint le niveau du trou 62. La vanne se maintient en position fermée. L'eau continue à déborder par-dessus le corps 1 de la vanne tandis que le réservoir 14 se remplit, l'eau passant d'abord par l'ouverture de prise d'eau, i.e. le trou 62, puis la conduite 31, puis par l'orifice 32 et l'orifice 17 du réservoir 14. [00100] Une fois le réservoir rempli, les forces hydrostatiques et le poids du réservoir 14 l'emportent 5 sur le poids du contrepoids 13, c'est-à-dire que le moment de chute devient supérieur au moment de maintien, le corps 1 pivote autour de son axes 15, passe en position horizontale et s'y maintient tant que le niveau d'eau est au-dessus du trou 72, par exemple à la cote 54. 10 [00101] La couche d'eau au-dessus du corps 1 de la vanne et le poids de l'eau dans le réservoir 14 maintiennent la vanne entre les piles 2 en position ouverte. [00102] Lorsque le niveau de l'eau dans le bassin 15 baisse, jusqu'à descendre sous le niveau du trou 72, par exemple en atteignant la cote 55, le débordement pardessus le corps 1 de la vanne continue mais le réservoir 14 n'est plus rempli et se vide par les orifices de vidange 16. La somme des moments des forces oblige alors 20 le corps 1 de la vanne à revenir en position fermée. Il n'y a plus de débordement.