FR2967688A1 - Composition de demoulage - Google Patents

Abstract

La présente invention se rapporte à une composition de démoulage, destinée à la fabrication de pièces en un matériau à prise hydraulique, comprenant au moins 50 % en masse d'au moins un tensioactif dont la température de solidification est supérieure à 20°C. La présente invention se rapporte également à un procédé de préparation de pièces moulées en un matériau à prise hydraulique, comprenant les étapes consistant à enduire les parois d'un moule avec la composition de démoulage ; à introduire le matériau à prise hydraulique à l'état frais dans le moule ; et à retirer la pièce du moule après durcissement dudit matériau à prise hydraulique.

Description

COMPOSITION DE DEMOULAGE

La présente invention se rapporte à une composition de démoulage, notamment utile pour la fabrication de pièces moulées en matériau à prise hydraulique comme le béton. La présente invention se rapporte également à un procédé de démoulage pour pièce moulée dans le matériau à prise hydraulique. Lors de la fabrication de pièces par moulage, il est important de maîtriser l'étape de démoulage afin d'obtenir un aspect de surface intact et homogène et de réduire les non conformités. En particulier, selon la nature du moule, les matériaux à prise hydraulique comme le béton peuvent adhérer aux parois du moule. Pour certains moules constitués d'un matériau fragile, comme par exemple des moules en polystyrène, l'opération de démoulage peut conduire à un arrachement de portions du moule. La pièce moulée obtenue est alors de mauvaise qualité et le moule ne peut pas être réutilisé.

Afin de remédier à cette difficulté, il est connu d'enduire le moule avec une composition dite de décoffrage ou de démoulage. Pour le démoulage de pièces en un matériau à prise hydraulique, on peut utiliser des huiles de démoulage. Le film d'huile ainsi déposé sur les parois du moule permet d'éviter un contact direct entre le matériau à prise hydraulique et la surface du moule, protégeant ainsi ladite surface du moule.

Toutefois, pour certains types de moule, notamment les moules en polystyrène, les parois internes du moule peuvent comprendre une surface ayant une rugosité élevée. L'utilisation d'huile de démoulage conduit à l'obtention d'une pièce moulée dont la surface reproduit au moins partiellement la surface irrégulière du moule, ce qui peut ne pas être souhaitable, notamment pour des raisons esthétiques. En outre, après démoulage, une partie de l'huile de décoffrage reste généralement en surface de la pièce moulée. La présence d'huile de décoffrage en surface de la pièce moulée peut entraîner une modification des propriétés de la surface de la pièce moulée. En particulier, la surface d'une pièce moulée en béton est généralement hydrophile, ce qui peut être une propriété souhaitable pour faciliter la formation d'un film d'eau en surface (et ainsi améliorer les propriétés autonettoyantes de la pièce moulée) ou pour faciliter la pénétration et l'adhésion d'un revêtement de protection déposé sous forme liquide. Les huiles de décoffrage étant des matériaux hydrophobes, il peut alors être nécessaire de nettoyer la surface de la pièce moulée, ce qui implique l'utilisation de solvants adaptés. Afin de répondre aux exigences des industriels, il est devenu nécessaire de trouver une nouvelle composition de démoulage pour des pièces moulées en matériau à prise hydraulique.

Aussi le problème que se propose de résoudre l'invention est de fournir une nouvelle composition de démoulage pour le démoulage de pièces moulées qui n'entraîne pas de dégradation du moule, conduit à l'obtention de pièces moulées ayant une rugosité du même ordre ou inférieure à la rugosité du moule, et qui n'entraîne pas une modification des propriétés d'hydrophobicité de la surface des pièces moulées. De manière inattendue, les inventeurs ont mis en évidence qu'il est possible d'utiliser, comme composition de décoffrage, une composition comprenant au moins un tensioactif visqueux ou solide à température ambiante. Sans vouloir être lié par une quelconque théorie, il est supposé que la composition de démoulage selon l'invention est suffisamment visqueuse, voire tend à se solidifier au moins partiellement, après son application sur les parois du moule de sorte qu'elle comble les reliefs de la surface du moule. Dans ce but, la présente invention propose une composition de démoulage, destinée à la fabrication de pièces en un matériau à prise hydraulique, comprenant au moins 50 % en masse d'au moins un tensioactif dont la température de solidification est supérieure à 20°C. La présente invention propose également un procédé de préparation d'une pièce moulée en un matériau à prise hydraulique, comprenant les étapes suivantes : - éventuellement, chauffer la composition de démoulage pour diminuer la viscosité de la composition de démoulage ; - enduire les parois d'un moule avec la composition de démoulage ; - éventuellement, laisser refroidir la composition de démoulage ; - introduire le matériau à prise hydraulique à l'état frais dans le moule ; et - retirer la pièce du moule après durcissement dudit matériau à prise hydraulique.

Avantageusement, il n'est pas observé d'arrachement de portions du moule lors de l'opération de décoffrage. L'invention offre comme autre avantage que les propriétés d'hydrophobicité de la surface de la pièce moulée ne sont pas ou peu modifiées par la présence éventuelle de la composition de démoulage selon l'invention en surface de la pièce moulée.

Un autre avantage de la présente invention est que, si besoin est, la composition de démoulage selon l'invention éventuellement présente à la surface de la pièce moulée, une fois retirée du moule, peut facilement être retirée par un nettoyage à l'eau. Un autre avantage de la présente invention est que, si besoin est, la composition de démoulage selon l'invention éventuellement présente sur les parois du moule, une fois la pièce moulée retirée du moule, peut facilement être retirée par un nettoyage à l'eau du moule pour une réutilisation du moule.

Enfin l'invention a pour avantage de pouvoir être mise en oeuvre dans au moins l'une des industries telles que l'industrie du bâtiment, l'industrie chimique (adjuvantiers) et l'industrie cimentière, dans les marchés de la construction (bâtiment, génie civil, routes ou usine de préfabrication), ou dans les centrales à béton.

D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront clairement à la lecture de la description et des exemples donnés à titre purement illustratifs et non limitatifs qui vont suivre. Par l'expression « liant hydraulique », on entend selon la présente invention tout composé ayant la propriété de s'hydrater en présence d'eau et dont l'hydratation permet d'obtenir un solide ayant des caractéristiques mécaniques, y compris les liants hydriques. Le liant hydraulique selon l'invention peut en particulier être un plâtre, un ciment ou de la chaux. De préférence, le liant hydraulique selon l'invention est un ciment. Par l'expression « matériau à prise hydraulique », on entend selon la présente invention un mélange d'au moins un liant hydraulique, avec de l'eau, éventuellement des granulats, éventuellement des adjuvants conformément à la norme EN 934-2, et éventuellement des additions minérales. L'expression « matériau à prise hydraulique », selon l'invention désigne indistinctement un matériau à l'état frais ou durci. Le matériau à prise hydraulique selon l'invention peut être un coulis de ciment, un mortier, un béton ou un coulis de chaux. Préférentiellement, le matériau à prise hydraulique selon l'invention est un coulis de ciment, un mortier ou un béton. Le matériau à prise hydraulique peut être par exemple un béton comme le béton hautes performances (BHP), le béton ultra hautes performances (BUHP), le béton autoplaçant, le béton autonivelant, le béton autocompactant, le béton fibré, le béton prêt à l'emploi, le béton de chantier, le béton moussé, le béton léger, le béton préfabriqué, le béton lourd, le béton extrudé, le béton calandré ou le béton coloré. Par le terme « béton », on entend également les bétons ayant subi une opération de finition telle que le béton bouchardé, le béton désactivé ou lavé, ou le béton poli. On entend également selon cette définition le béton précontraint. On entend par « béton prêt à l'emploi » selon l'invention un béton présentant un temps ouvert d'ouvrabilité suffisant pour permettre le transport du béton jusqu'au chantier où il sera coulé. Le terme « béton » comprend les mortiers, dans ce cas précis le béton comprend un mélange d'au moins un liant hydraulique, de sable, d'eau et éventuellement d'additifs et éventuellement d'additions minérales. Le terme « béton » selon l'invention désigne indistinctement le béton frais ou le béton durci.

Par le terme « prise », on entend selon la présente invention le passage à l'état solide du liant hydraulique par réaction d'hydratation. La prise est généralement suivie par la période de durcissement. Avant la prise, le béton est dit frais, ou à l'état frais.

Selon l'invention le terme « granulats » désigne des graviers, des gravillons et/ou du sable. Par l'expression « ciment Portland », on entend selon l'invention un ciment de type CEM I, CEM II, CEM III, CEM IV ou CEM V selon la norme « Ciment » NF EN 197-1. Selon l'invention, l'expression « additions minérales » désigne un matériau minéral finement divisé utilisé dans le béton ou le ciment afin d'améliorer certaines propriétés ou pour lui conférer des propriétés particulières. Il s'agit, par exemple, des cendres volantes (telles que définies dans la norme « Ciment» NF EN 197-1 paragraphe 5.2.4 ou telles que définies dans la norme « Béton » EN 450), des matériaux pouzzolaniques (tels que définis dans la norme « Ciment » NF EN 197-1 paragraphe 5.2.3), des fumées de silice (telles que définies dans la norme « Ciment » NF EN 197-1 paragraphe 5.2.7 ou telles que définies dans la norme « Béton » EN 13263 :1998 ou NF P 18-502), des laitiers (tels que définis dans la norme « Ciment» NF EN 197-1 paragraphe 5.2.2 ou tels que définis dans la norme « Béton » NF P 18-506), des schistes calcinés (tels que définis dans la norme « Ciment» NF EN 197-1 paragraphe 5.2.5), des additions calcaires (telles que définies dans la norme « Ciment » NF EN 197-1 paragraphe 5.2.6 ou telles que définies dans la norme « Béton » NF P 18-508) et des additions siliceuses (telles que définies dans la norme « Béton) NF P 18- 509) ou leurs mélanges. Par l'expression « tensioactif » ou « agent de surface », on entend un composé qui diminue la tension superficielle d'un liquide et/ou qui abaisse la tension d'interface entre deux liquides ou entre un liquide et un solide. Par l'expression « rugosité », on entend les irrégularités de l'ordre du micromètre d'une surface qui sont définies par comparaison avec une surface de référence, et sont classées en deux catégories : des aspérités ou « pics » ou « protubérances », et des cavités ou « creux ». La rugosité d'une surface donnée peut être déterminée par la mesure d'un certain nombre de paramètres. Dans la suite de la description, on utilise le paramètre Ra, tel que défini par les normes NF E 05-015 et ISO 4287, correspondant à la moyenne arithmétique de toutes les ordonnées du profil à l'intérieur d'une longueur de base (dans nos exemples, cette dernière a été fixée à 12,5 mm). Par l'expression « angle de contact » ou « angle de mouillage », on entend l'angle formé entre une interface liquide/vapeur et une surface solide. Par l'expression « éléments pour le domaine de la construction », on entend selon la présente invention tout élément d'une construction comme par exemple un sol, une chape, une fondation, un soubassement, un mur, une cloison, une contre-cloison, un plafond, une poutre, un plan de travail, un pilier, une pile de pont, un parpaing, un bloc en béton cellulaire, un tuyau, une canalisation, un poteau, un escalier, un panneau, une corniche, un moule, un élément de voirie (par exemple une bordure de trottoir), une tuile, un revêtement (par exemple de route), un enduit (par exemple de mur), une plaque de plâtre, un élément isolant (acoustique et/ou thermique).

Selon un exemple de réalisation de l'invention, la température de solidification du tensioactif est supérieure à 30°C, de préférence supérieure à 50°C, encore plus préférentiellement supérieure à 70°C. Certains tensioactifs peuvent avoir une phase de transition entre l'état solide et l'état liquide pendant laquelle le matériau se ramollit peu à peu. Dans ce cas, la température de solidification selon la présente invention correspond à la température au-delà de laquelle le tensioactif commence à se ramollir. Selon un exemple de réalisation, le tensioactif est non ionique. Des exemples de tensioactifs adaptés à la réalisation de la composition de démoulage selon l'invention sont les dérivés alcoxylés basés sur des chaines comme : - les alcools gras, linéaires ou ramifiés, saturés, insaturés ou polyinsaturés (par exemple l'alcool laurique polyglycol éther 10 à 50 EO, l'alcool tridécylique polyglycol éther 12 à 50 EO, l'alcool oléique polyglycol éther 25 EO et l'alcool C10 à C32 de Guerbet polyglycol éther 14 à 50 EO) ; - les acides gras C6 à C32, linéaires ou ramifiés, saturés, insaturés ou polyinsaturés (par exemple l'acide oléique polyglycol éther 20 EO et l'acide stéarique polyglycol éther, 15 EO) ; - les dérivés aromatiques, comme le tristyryl phénol, le phénol et les alkylaryl phénols (par exemple le tristyryl phénol 20 EO et le nonylpénol 20 EO, octyl phénol 20 EO) ; - les esters de sucre et de dérivés de sucre (par exemple le monostéarate de sorbitan polyglycol éther 20 EO - les polypropylène glycol et polybutylène glycol (par exemple les polymères par blocs EO-PO-EO et les polymères PO-EO) ; - les polyamines et les amines grasses (par exemple le stéaryl amine polyglycol éther 35 EO) ; -les triglycérides (par exemple l'huile de ricin éthoxylé 85 EO et l'huile de ricin éthoxylé 200 EO). Dans les exemples précédents, le symbole EO signifie oxyde d'éthylène et le symbole PO signifie oxyde de propylène. Toutes les familles et produits cités peuvent posséder sur le groupement hydroxyle terminal un groupement alkyl ou un groupement oxyde de propylène ou un groupement oxyde de butylène.

La composition de démoulage peut comprendre un mélange d'au moins deux tensioactifs différents. De préférence, la composition de démoulage ne comprend pas d'huile. De façon avantageuse, le tensioactif peut est un alcool gras éthoxylé ou un mélange d'alcools gras éthoxylés. L'alcool gras éthoxylé peut comprendre une portion lipophile comprenant de 6 à 32 atomes de carbone, de préférence de 8 à 22 atomes de carbone, encore plus préférentiellement de 8 à 18 atomes de carbone. L'alcool gras éthoxylé peut comprendre une portion hydrophile comprenant de 1 à 200 groupes éthoxy, de préférence de 10 à 50 groupes éthoxy, encore plus préférentiellement de 12 à 40 groupes éthoxy. La composition de démoulage peut comprendre, en outre, un ou plusieurs composés choisis parmi un stabilisant, un dispersant, et un conservateur, De préférence, la composition de démoulage comprend plus de 70% en masse, encore plus préférentiellement plus de 95 % en masse, dudit tensioactif.

Selon un exemple de réalisation de l'invention, la composition de démoulage comprend en outre de l'eau. La rugosité Ra de la surface de la pièce moulée peut être inférieure à 50 pm, de préférence inférieure à 20 pm, encore plus préférentiellement inférieure à 15 pm. Selon un exemple de réalisation, le matériau à prise hydraulique est un matériau à base de ciment, notamment un béton. De façon avantageuse, le matériau à prise hydraulique est un béton. De préférence, le béton est un béton à haute performance. La résistance à la compression à 28 jours du béton est alors supérieure ou égale à 60 MPa. De préférence, le béton est un béton à ultra haute performance. La résistance à la compression à 28 jours du béton est alors supérieure ou égale à 100 MPa. Le béton à ultra haute performance peut être, par exemple, un béton à ultra haute performance fibré. Les bétons fibrés à ultra haute performance sont des bétons ayant une matrice cimentaire contenant des fibres. Il est renvoyé au document intitulé « Bétons fibrés à ultra-hautes performances » du Service d'études techniques des routes et autoroutes (Setra) et de l'Association Française de Génie Civil (AFGC). Les fibres sont métalliques, organiques, minérales ou un mélange. La quantité de fibres est généralement faible, par exemple entre 1 et 8 % en volume. Le béton peut comprendre au moins un liant hydraulique et le rapport eau sur ciment (rapport E/C) du béton à l'état frais est inférieur ou égal à 0,34, de préférence inférieur ou égal à 0,28, encore plus préférentiellement inférieur ou égal à 0,26.

La matrice cimentaire peut comprendre du ciment (Portland), un élément à réaction pouzzolanique (notamment des fumées de silice) et un sable fin. Par exemple, la matrice cimentaire peut comprendre : - du ciment Portland ; -du sable fin ; - un élément de type fumée de silice ; - éventuellement de la farine de quartz ; les quantités étant variables et les dimensions des différents éléments étant choisies entre la gamme micronique ou submicronique et le millimètre, avec une dimension maximale n'excédant pas en général 5 mm ; et Des exemples de matrice sont les BPR, Bétons à Poudre Réactive, tandis que des exemples de BFUP sont les bétons BSIO de Eiffage, Ductal0 de Lafarge, CimaxO de Italcementi et BCV de Vicat. Une cure thermique peut être mise en oeuvre sur ces bétons. Par exemple, la cure thermique comprend, après la prise hydraulique, le chauffage à une température de 60°C ou plus pendant plusieurs heures, typiquement 90°C pendant 48 heures. La présente invention vise également un procédé de préparation d'une pièce moulée en un matériau à prise hydraulique, comprenant les étapes suivantes : - enduire les parois d'un moule avec la composition de démoulage telle que définie précédemment ; - introduire le matériau à prise hydraulique à l'état frais dans le moule ; et - retirer la pièce du moule après durcissement dudit matériau à prise hydraulique. Selon un exemple de réalisation, le procédé comprend en outre, avant l'étape consistant à enduire les parois du moule avec la composition de démoulage, l'étape consistant à chauffer la composition de démoulage à une température supérieure à la température de solidification de la composition de démoulage. A titre d'exemple, la composition de démoulage est chauffée à une température supérieure à la température de solidification de la composition de démoulage d'au moins 5°C. A titre d'exemple, la composition de démoulage selon l'invention est chauffée à une température légèrement supérieure à la température de solidification de la composition de démoulage de façon que la composition de démoulage ait une consistance visqueuse. Ceci facilite l'application de la composition de démoulage selon -un superplastifiant étant ajouté en général avec l'eau de gâchage. A titre d'exemple de matrice cimentaire, on peut citer celles décrites dans les demandes de brevet EP-A-518777, EP-A-934915, WO-A-9501316, WO-A-9501317, WO-A-9928267, WO-A-9958468, WO-A-9923046, WO-A-0158826, W02008/090481, W02009/081277 auxquelles il est renvoyé pour plus de détails. l'invention et évite le coulage de la composition de démoulage selon l'invention le long de parois du moule non horizontales. La composition de démoulage est de préférence appliquée peu après la fin de l'étape de chauffage, de façon que la température de la composition de démoulage au moment de l'application de la composition de démoulage sur les parois du moule soit toujours supérieure à la température de solidification de la composition de démoulage. De préférence, la composition de démoulage selon l'invention chauffée a lorsqu'elle est appliquée sur le moule une viscosité dynamique supérieure à 50 MPas, de préférence supérieure à 70 MPas, encore plus préférentiellement supérieure à 80 MPas lorsqu'elle est mesurée à plus de 50°C. La viscosité dynamique peut être mesurée avec un viscosimètre Brookfield. L'enduction du moule avec la composition de démoulage, éventuellement après l'étape de chauffage, peut être réalisée par des moyens connus en soi, par exemple par application au pinceau, au chiffon, au rouleau, à la spatule, par trempage ou encore par pulvérisation, préférentiellement à la spatule, en une ou plusieurs fois. La quantité de composition à appliquer est choisie de manière à être suffisante pour former un film continu sur l'ensemble de la surface du moule destinée à être en contact avec le béton. L'épaisseur du film de la composition de démoulage formé est généralement de l'ordre de 1 à 100 micromètres mais pourra dépendre de la rugosité de la surface du moule. A titre indicatif, il est généralement suffisant d'appliquer 50 à 200 g/m2 d'une composition de démoulage ayant une viscosité d'environ 85 mPa.s sur un moule en polystyrène. La quantité appliquée sera plus importante sur des moules absorbants ou pour une formulation de viscosité plus élevée.

Selon un exemple de réalisation, le matériau à prise hydraulique est introduit à l'état frais dans le moule après diminution de la température de la composition de démoulage avec laquelle les parois du moule ont été recouvertes. De préférence, le matériau à prise hydraulique est introduit à l'état frais dans le moule après la solidification au moins partielle de la composition de démoulage avec laquelle les parois du moule ont été recouvertes. Selon un exemple de réalisation, le procédé comprend, en outre, avant l'introduction du matériau à prise hydraulique à l'état frais dans le moule, l'étape consistant à attendre le refroidissement de la composition de démoulage à une température inférieure à la température de solidification de la composition de démoulage.

Les surfaces du moule destinées à être en contact avec le matériau à prise hydraulique peuvent avoir une rugosité élevée L'utilisation de la composition de démoulage selon l'invention est alors particulièrement avantageuse dans la mesure où les pièces moulées obtenues ont une rugosité au moins inférieure à la rugosité du moule. Selon un exemple de réalisation, le moule a une rugosité Ra supérieure ou égale à 50 pm, de préférence supérieure ou égale à 100 pm. En particulier, la composition selon l'invention peut être utilisée de façon avantageuse avec un moule dont au moins une paroi en contact avec le matériau à prise hydraulique comprend des rayures, résultant par exemple d'un usage répété du moule. Le moule peut être en un matériau fragile. L'utilisation de la composition de démoulage selon l'invention est alors particulièrement avantageuse dans la mesure où elle évite l'arrachement de portions dudit moule.

Le moule peut être en acier, en plâtre, en béton, en polyoxyméthylène, en bois bakélisé, en polychlorure de vinyle, en silicone, en polystyrène ou en polyuréthane. De préférence, le moule est en un matériau moussé. A titre d'exemple, le moule est en polystyrène, notamment en polystyrène moussé (et/ou expansé), en polyuréthane, notamment en polyuréthane moussé (et/ou expansé), ou en mousse phénolique. La présente invention propose également une pièce moulée susceptible d'être obtenue par le procédé décrit précédemment. La pièce moulée peut être un élément pour le domaine de la construction. L'invention sera décrite plus en détail au moyen des exemples suivants, donnés à titre non limitatif, en relation avec la figure unique illustrant le principe de mesure d'un angle de contact entre une goutte d'eau et une surface.

EXEMPLES La présente invention est illustrée par les exemples suivants non limitatifs. Dans les exemples, les produits et matériaux utilisés sont disponibles auprès des fournisseurs suivants : Produit ou matériau Fournisseur (1) Ciment Portland blanc Lafarge-France Le Teil (2) Sable BE01 (D50 à 307 pm) Sibelco France (carrière de Bedoin) (3) Filler calcaire DURCAL 1 Tm O MYA (4) Fumées de silice MST SEPR (Société Européenne des Produits Réfractaires) (5) Adjuvant Ductal F2 Chryso (6) SILRES BS 29TM Wacker (7) ISOCARB C32' Sasol (8) LUTENSOL TO 15TM BASF 35 (9) PLURONIC 6800" BASF Le ciment utilisé est un ciment blanc produit par la société Lafarge provenant du site de Le Teil qui est du type CEM 152,5 PMES selon la norme EN 197-1. Le DURCAL 1' a un D10 de 0,8 pm, un D90 de 8 pm et une surface spécifique BET d'environ 5,61 m2/g. Le sable BE01 a un D50 d'environ 317 pm. Le D90, également noté Dv90, correspond au 90ê' centile de la distribution en volume de taille des particules, c'est-à-dire que 90 % des particules ont une taille inférieure au D90 et 10 % ont une taille supérieure au D90. De même, le D10, également noté Dv10, correspond au 10è' centile de la distribution en volume de taille des particules, c'est-à-dire que 10 % des particules ont une taille inférieure au D10 et 90 % ont une taille supérieure au D10. De même, le D50, également noté Dv50, correspond au 50ê' centile de la distribution en volume de taille des particules, c'est-à-dire que 50 % des particules ont une taille inférieure au D50 et 50 % ont une taille supérieure au D50. Le D10, D50 ou le D90 d'un ensemble de particules peut être généralement déterminé par granulométrie laser pour les particules de taille inférieure à 63 pm, ou par tamisage pour les particules de taille supérieure à 63 pm. L'adjuvant Ductal F2 est un polycarboxylate polyoxyalkylène en phase aqueuse. Formulation de béton à ultra haute performance La formulation (1) de béton à ultra haute performance utilisée pour réaliser les essais est décrite dans le tableau 1 suivant : Tableau 1 : Formulation (1) de béton à ultra haute performance Composant Proportion (°/U en masse par rapport à la masse du béton) Ciment Portland Blanc Lafarge Le Teil 31,0 Filler calcaire DURCAL 1 Tm 9,3 Fumées de silice MST 6,8 Sable BE01 44,4 Eau de gâchage 7,1 Adjuvant Ductal F2 1,4 Le rapport eau/ciment est de 0,26. Il s'agit d'un béton à ultra haute performance non fibré.

Méthode de préparation du béton à ultra haute performance Le béton à ultra haute performance selon la formulation (1) est réalisé au moyen d'un malaxeur de type RAYNERI. L'ensemble de l'opération est réalisé à 20°C. La méthode de préparation comprend les étapes suivantes : -A T = 0 seconde : mettre le ciment, les fillers calcaire, les fumées de silice et le sable dans le bol de malaxeur et malaxer durant 7 minutes (15 tours/min) ; -A T = 7 minutes : ajouter l'eau et la moitié de la masse d'adjuvant et malaxer pendant 1 minute (15 tours/min) ; -A T = 8 minutes : ajouter le restant d'adjuvant et malaxer pendant 1 minute (15 tours/min) ; -A T = 9 minutes : malaxer pendant 8 minutes (50 tours/min) ; et -A T = 17 minutes : malaxer pendant 1 minute (15 tours/min). -A partir de T = 18 minutes : couler le béton dans le ou les moules prévus à cet effet. 15 Procédé de mesure d'un anale de mouillaqe ou de contact La figure 1 illustre le principe de la mesure d'un angle de mouillage entre une surface solide 10 d'un échantillon 12 en béton et une goutte 14 d'un liquide déposée sur la surface 10. On désigne par la référence 16 l'interface liquide/gaz entre la goutte 14 et 20 l'air ambiant. La figure 1 est une coupe selon un plan perpendiculaire à la surface 10. Dans le plan de coupe, l'angle de mouillage a correspond à l'angle, mesuré depuis l'intérieur de la goutte 14 de liquide, entre la surface 10 et la tangente T à l'interface 16 au point d'intersection entre le solide 10 et l'interface 16. Pour effectuer la mesure de l'angle de mouillage, l'échantillon 12 est placé dans 25 une salle à température de 20°C et une humidité relative de 50 %. On dispose une goutte d'eau 14 ayant un volume de 3,0 pL sur la surface 10 de l'échantillon 12. La mesure de l'angle est réalisée par un procédé optique, par exemple en utilisant un dispositif d'analyse de forme (en anglais Drop Shape Analysis), par exemple le dispositif DSA 100 commercialisé par Krüss. Les mesures sont répétées cinq fois et la valeur de 30 l'angle de contact mesuré entre la goutte d'eau et le support est égale à la moyenne de ces cinq mesures.

Procédé de mesure de la ruqosité Ra en surface de l'échantillon en béton La mesure est réalisée avec un rugosimètre à palpeur commercialisé par la 35 société MITUTOYO sous l'appellation SURFTEST SJ-201 M. Le paramètre de rugosité 10 moyenne (Ra) est mesuré à cinq reprises sur une distance de 12,5 mm et la valeur de rugosité Ra est égale à la moyenne de ces cinq mesures.

Exemple 1 de comparaison Un moule en polystyrène moussé a été utilisé pour la réalisation d'un cube en béton de 10 cm de côté. Le béton utilisé est le béton à ultra haute performance selon la formulation (1). Les parois internes du moule n'ont pas été revêtues d'une composition de décoffrage.

Exemple 2 de comparaison Un moule en polystyrène moussé a été utilisé pour la réalisation d'un cube en béton de 10 cm de côté. Le béton utilisé est le béton à ultra haute performance selon la formulation (1). Une composition de décoffrage a été utilisée pour recouvrir les parois internes du moule. La composition de décoffrage correspond à l'huile de décoffrage SILRES BS 29TM qui est un mélange de silane, de siloxane et de résines synthétiques. L'huile de décoffrage a été appliquée au pinceau à 25°C avec une quantité de 125 g/m2.

Exemple 3 de comparaison Un moule en polystyrène moussé a été utilisé pour la réalisation d'un cube en béton de 10 cm de côté. Le béton utilisé est le béton à ultra haute performance selon la formulation (1). Une composition de décoffrage a été utilisée pour recouvrir les parois internes du moule. La composition de décoffrage correspond à l'acide gras ISOCARB C32' qui est un acide carboxylique comprenant une chaîne carbonée à 32 atomes de carbone. La composition de décoffrage a été appliquée à 70°C au pinceau avec une quantité de 125 g/m2.

Exemple 4 selon l'invention Un moule en polystyrène moussé a été utilisé pour la réalisation d'un cube en béton de 10 cm de côté. Le béton utilisé est le béton à ultra haute performance selon la formulation (1). Une composition de décoffrage a été utilisée pour recouvrir les parois internes du moule. La composition de décoffrage correspond à un tensioactif non ionique LUTENSOL TO 15TM qui est un tensioactif de formule C13H27O(CH2CH2O)15H qui est à l'état visqueux à 25°C. La température de solidification du tensioactif LUTENSOL TO 15TM est d'environ 22°C. La composition de décoffrage selon l'invention est visqueuse à 25°C. La composition de décoffrage a été appliquée à 50°C au pinceau avec une quantité de 125 g/m2. La viscosité du tensioactif PLURONIC 6800' mesurée à 41 °C au viscosimètre Brookfield DV-II+Pro est de 85 mPas.

Exemple 5 selon l'invention Un moule en polystyrène moussé a été utilisé pour la réalisation d'un cube en béton de 10 cm de côté. Le béton utilisé est le béton à ultra haute performance selon la formulation (1). Une composition de décoffrage a été utilisée pour recouvrir les parois internes du moule. La composition de décoffrage correspond à un tensioactif non ionique PLURONIC 6800" qui est un copolymère ayant un groupe polypropylène glycol central et deux groupes polyéthylène glycol latéraux. La masse molaire du groupe polypropylène glycol central du tensioactif PLURONIC 6800" est 1750 g/mol et le pourcentage de monomères polyéthylène glycol dans le tensioactif PLURONIC 6800" est 80 %. Le tensioactif PLURONIC 6800" est solide à 25°C et a la consistance d'une cire. La température de fusion du tensioactif PLURONIC 6800" est d'environ 48°C. La composition de décoffrage a été chauffée à environ 60°C pour la rendre liquide et a été appliquée au pinceau avec une quantité de 110 g/m2. La viscosité du tensioactif PLURONIC 6800" mesurée à 56°C au viscosimètre Brookfield DV-II+Pro est de 2800 mPas. Pour chacun des exemples 1 à 5, la rugosité et l'angle de mouillage du cube en béton ont été mesurés. Les surfaces du moule et du cube ont été inspectées visuellement pour déterminer si des morceaux du moule en polystyrène ont été arrachés lors du démoulage du cube en béton. Les résultats sont indiqués dans le tableau (2).

Tableau (2) Exemple Arrachement Angle de Rugosité Ra du moule mouillage Exemple n°1 - Pas de Oui 0° supérieure à composition de décoffrage 100 pm Exemple n°2 - Composition Non 86° supérieure à de décoffrage : 100 pm SILRES BS 29" Exemple n°3 - Composition Non 56° 22 pm de décoffrage : ISOCARB C32TM Exemple n°4 - Composition Non 0° 12 pm de décoffrage : LUTENSOL TO 15' Exemple n°5 - Composition Non 0° 8 pm de décoffrage : PLURONIC 6800' Pour l'exemple 1, en l'absence de composition de décoffrage, il a été observé un arrachement de morceaux du moule lors du décoffrage. En outre, la rugosité du cube en béton est importante, les reliefs du moule étant reproduits en surface du béton. Pour l'exemple 2, lorsqu'une huile de décoffrage liquide à 25°C a été utilisée, il n'y a pas eu d'arrachement. Toutefois, la rugosité du cube en béton est importante et la surface en béton est hydrophobe. Pour l'exemple 3, lorsqu'un acide gras a été utilisé, il n'y a pas eu d'arrachement et la rugosité de la surface du cube en béton est diminuée. Toutefois, la surface en béton est hydrophobe.

Pour les exemples 4 et 5, lorsqu'une composition de décoffrage selon l'invention a été utilisée, il n'y a pas eu d'arrachement, la rugosité de la surface en béton est diminuée et la surface en béton reste hydrophile.

Claims (10)

1. REVENDICATIONS1. Composition de démoulage, destinée à la fabrication de pièces en un matériau à prise hydraulique, comprenant au moins 50 % en masse d'au moins un tensioactif dont la température de solidification est supérieure à 20°C.
2. 2. Composition de démoulage selon la revendication 1, dans laquelle le tensioactif est non ionique.
3. 3. Composition de démoulage selon la revendication 1 ou 2, comprenant plus de 70% en masse dudit tensioactif.
4. 4. Composition de démoulage selon la revendication 3, comprenant plus de 95% en masse dudit tensioactif.
5. 5. Composition de démoulage selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, comprenant, en outre, de l'eau.
6. 6. Procédé de préparation d'une pièce moulée en un matériau à prise 20 hydraulique, comprenant les étapes suivantes : - enduire les parois d'un moule avec la composition de démoulage selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 ; - introduire le matériau à prise hydraulique à l'état frais dans le moule ; et - retirer la pièce du moule après durcissement dudit matériau à prise hydraulique. 25
7. 7. Procédé selon la revendication 6, comprenant, en outre, avant l'étape consistant à enduire les parois du moule avec la composition de démoulage, l'étape consistant à chauffer la composition de démoulage à une température supérieure à la température de solidification de la composition de démoulage.
8. 8. Procédé selon la revendication 6 ou 7, dans lequel le moule est en un matériau moussé.
9. 9. Pièce moulée obtenue par le procédé selon l'une quelconque des 35 revendications 6 à 8. 30
10. 10. Pièce moulée selon la revendication 9, dans laquelle le matériau à prise hydraulique est un matériau à base de ciment, notamment un béton.