DOMAINE DE L'INVENTION [0001] La présente invention concerne les pneumatiques pour véhicules de tourisme. ARRIERE-PLAN [0002] Les pneumatiques d'un véhicule forment, ensemble avec les roues et les essieux, des masses non suspendues du véhicule. Pour des raisons de sécurité et de confort, les constructeurs de véhicules cherchent à diminuer autant que faire se peut ces masses non suspendues. Le développement de roues légères, pour lesquelles l'allègement a été obtenu par l'utilisation de matériaux légers ou de constructions légères, s'inscrit dans ces efforts. Les pneumatiques constituent également une part significative des masses non suspendues, ce qui explique que la réduction de leur poids est une priorité pour les manufacturiers. A cette motivation s'ajoute le fait que la masse d'un pneumatique se traduit par un coût en matières premières. Si l'on parvient à réduire la masse d'un pneumatique sans augmenter significativement le coût des matériaux utilisés, la réduction de masse entraîne une baisse du prix de revient du pneumatique. [0003] Les efforts visant à réduire la masse des pneumatiques se heurtent naturellement à des limites et peuvent donner lieu à des difficultés. Lorsque l'allègement est obtenu par un amincissement du flanc, on observe parfois l'apparition de défauts d'aspect gênants. L'un de ces défauts d'aspect consiste en ce que, lorsque le pneumatique sort de la presse de cuisson, son flanc est contracté et forme des ondulations circonférentielles. Ce défaut d'aspect, connu sous le nom de « mise en marguerite », ne constitue pas un danger pour l'utilisateur du pneumatique, car il disparaît lorsque le pneumatique est monté sur sa jante de montage et gonflé à sa pression de service. Il crée néanmoins une difficulté d'ordre psychologique car l'utilisateur peut avoir l'impression d'être en présence d'un pneumatique défectueux. Comme le phénomène n'apparaît plus lorsque le pneumatique est dégonflé après un premier gonflage, il serait possible de s'affranchir du problème en gonflant puis dégonflant systématiquement les pneumatiques avant leur mise dans le commerce, mais cette solution est lourde et coûteuse dans sa mise en oeuvre. Il est donc impératif pour un manufacturier de maîtriser ce phénomène et d'éviter son apparition.
RESUME DE L'INVENTION [0004] Un des objectifs de la présente invention est de fournir un pneumatique ayant des flancs amincis mais ne présentant pas le défaut d'aspect mentionné plus haut à la sortie de presse de cuisson. [0005] Cet objectif est atteint par un pneumatique comportant deux bourrelets destinés à entrer en contact avec une jante de montage, chaque bourrelet comportant au moins une structure annulaire de renforcement, la structure annulaire de renforcement possédant, dans toute section radiale, au moins un point radialement le plus à l'intérieur; deux flancs prolongeant les bourrelets radialement vers l'extérieur, les deux flancs s'unissant dans un sommet comprenant une armature de sommet et une armature de frettage, disposée radialement à l'extérieur de l'armature de sommet et surmontée d'une bande de roulement réalisée dans au moins une première composition caoutchouteuse. [0006] Une armature de carcasse s'étend depuis les bourrelets à travers les flancs jusqu'au sommet, l'armature de carcasse comportant une pluralité d'éléments de renforcement de carcasse et étant ancrée dans les deux bourrelets par un retournement autour de la structure annulaire de renforcement, de manière à former dans chaque bourrelet un brin aller et un brin retour. [0007] Le pneumatique possède un plan médian divisant, dans toute section radiale, le pneumatique en deux moitiés de pneumatique. [0008] Chaque moitié du pneumatique comporte au moins une bande extérieure réalisée dans au moins une deuxième composition caoutchouteuse et placée au moins partiellement axialement à l'extérieur du brin retour de l'armature de carcasse, chaque bande extérieure s'étendant radialement jusqu'à une extrémité radialement extérieure, la grandeur DI désignant la distance radiale entre l'extrémité radialement extérieure de la bande extérieure et le point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement. [0009] La bande de roulement comporte, dans toute section radiale et dans chaque moitié de pneumatique, au moins un point radialement le plus à l'intérieur, la grandeur DE désignant la distance radiale entre ce point radialement le plus à l'intérieur de la -2 2966385 -3 bande de roulement et le point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement. [0010] L'armature de sommet comporte une couche radialement intérieure et une couche radialement extérieure, chacune des couches étant renforcée par des éléments 5 de renforcement filaires, les éléments de renforcement de chaque couche étant substantiellement parallèles les uns aux autres, les éléments de renforcement des deux couches étant croisés les uns par rapport aux autres. La couche radialement extérieure de l'armature de sommet s'étend axialement, dans chaque section radiale, de part et d'autre du plan médian du pneumatique, entre deux extrémités axiales de couche 10 extérieure, l'armature de frettage s'étendant axialement de part et d'autre du plan médian du pneumatique, entre deux extrémités axiales d'armature de frettage, de sorte que, dans chaque moitié de pneumatique, l'extrémité axiale d'armature de frettage se situe axialement à l'extérieur de l'extrémité axiale de couche extérieure. [0011] Le flanc comporte, dans chaque moitié de pneumatique, dans une première 15 partie de flanc, formée par l'ensemble des points du flanc ayant une distance radiale DF par rapport au point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, la distance radiale DF étant supérieure ou égale à DI et inférieure ou égale à DE, une portion de flanc réalisée dans au moins une troisième composition caoutchouteuse distincte desdites au moins une première et deuxième compositions 20 caoutchouteuses dans laquelle la bande de roulement et la bande extérieure sont réalisées, la troisième composition caoutchouteuse ayant un module d'élasticité E supérieur ou égal à 1.5 MPa et inférieur ou égal à 10 MPa, et de préférence inférieur ou égal à 3 MPa. [0012] Le flanc a, dans la première partie de flanc, une épaisseur moyenne EA, cette 25 épaisseur étant mesurée perpendiculairement à l'armature de carcasse. [0013] L'armature de frettage est réalisée dans un matériau textile ayant une force de contraction à 180° C (« FC ») inférieure ou égale à 12 N (et de préférence supérieure ou égale à 3 N et inférieure ou égale à 9 N), l'armature de frettage étant formée d'au moins un élément de renforcement orienté circonférentiellement, l'armature de frettage 30 ayant, dans toute section radiale, une pluralité d'intersections avec le plan de section, de sorte que, dans chaque moitié de pneumatique, un nombre NC non nul 2966385 -4 d'intersections se situe axialement à l'extérieur de l'extrémité axiale de couche extérieure de l'armature de sommet. [0014] Dans un pneumatique selon l'invention, le module d'élasticité E, l'épaisseur moyenne EA, le nombre d'intersections NC et la force de contraction à 180° C (FC), 5 sont choisis tels que pour chaque flanc du pneumatique, l'inégalité suivante est vérifiée : K=100- (E-EA2 -P B-NC-FC <16 i où P est l'épaisseur du pneumatique mesurée le long d'une direction perpendiculaire à l'armature de carcasse et ayant une intersection avec l'extrémité axiale de couche 10 extérieure de l'armature de sommet qui se trouve dans la même moitié de pneumatique que le flanc, et où B est la longueur curviligne de l'armature de carcasse entre (a) un point de l'armature de carcasse ayant une distance DI par rapport au point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, et (b) un point de l'armature de carcasse ayant une distance DE par rapport au point radialement le plus 15 à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement. [0015] De préférence, le module d'élasticité E, l'épaisseur moyenne EA, le nombre d'intersections NC et la force de contraction à 180° C (FC), sont choisis tels que pour chaque flanc du pneumatique, K < 11. [0016] De préférence, l'épaisseur moyenne EA est supérieure ou égale à 2 mm et 20 inférieure ou égale à 5 mm, le nombre d'intersections NC est supérieur ou égal à 3 et inférieur ou égal à 15 et l'épaisseur P du pneumatique est supérieure ou égale à 8 mm et inférieure ou égale à 15 mm. [0017] Le fait de prévoir des renforts ayant une force de contraction à 180° C faible a pour effet de réduire les forces en jeu et, par conséquent, d'éviter les défauts d'aspect 25 qui en résultent, sans toutefois modifier le comportement mécanique du sommet du pneumatique. [0018] Selon un mode de réalisation préférentiel, l'armature de frettage est réalisée dans un matériau pour lequel la force développée à 180° C à 3% de déformation est supérieure ou égale à 25 N. 2966385 -5 [0019] De manière préférentielle, l'armature de frettage est réalisée en polyester, et plus préférentiellement encore en PEN (polyéthylène naphthalate), en PET (polyéthylène téréphthalate) ou en PK (polycétone). [0020] Le PET comporte notamment l'avantage de réduire le risque 5 d'endommagement par corrosion des câbles métalliques de l'armature de sommet, du fait de la plus faible rétention d'eau par des éléments de renforcement en PET. [0021] Bien entendu, il peut être avantageux de combiner plusieurs ou même tous les modes de réalisation préférentiels.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS 10 [0022] La figure 1 représente un pneumatique selon l'art antérieur. [0023] La figure 2 représente une vue en perspective partielle d'un pneumatique selon l'art antérieur. [0024] La figure 3 représente, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique. [0025] La figure 4 représente, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique selon 15 l'invention. [0026] La figure 5 illustre le concept de « force de contraction à chaud ». [0027] La figure 6 montre la courbe force - allongement pour quatre types d'éléments de renforcement textiles.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION 20 [0028] Dans l'emploi du terme « radial » il convient de distinguer plusieurs utilisations différentes du mot par la personne du métier. Premièrement, l'expression se réfère à un rayon du pneumatique. C'est dans ce sens qu'on dit d'un point P1 qu'il est « radialement intérieur » à un point P2 (ou « radialement à l'intérieur » du point P2) s'il est plus près de l'axe de rotation du pneumatique que le point P2. Inversement, un 25 point P3 est dit « radialement extérieur à » un point P4 (ou « radialement à l'extérieur » du point P4) s'il est plus éloigné de l'axe de rotation du pneumatique que le point P4. On dira qu'on avance « radialement vers l'intérieur (ou l'extérieur) » lorsqu'on avance en direction des rayons plus petits (ou plus grands). Lorsqu'il est question de distances radiales, ce sens du terme s'applique également. 2966385 -6 [0029] En revanche, un fil ou une armature est dit « radial(e) » lorsque le fil ou les éléments de renforcement de l'armature font avec la direction circonférentielle un angle supérieur ou égal à 80° et inférieur ou égal à 90°. Précisions que dans le présent document, le terme « fil » doit être entendu dans un sens tout à fait général et 5 comprend les fils se présentant sous la forme de monofilaments, de multifilaments, d'un câble, d'un retors ou d'un assemblage équivalent, et ceci, quelle que soit la matière constituant le fil ou le traitement de surface pour favoriser sa liaison avec le caoutchouc. [0030] Enfin, par « coupe radiale » ou « section radiale » on entend ici une coupe ou 10 une section selon un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique. [0031] Une direction « axiale » est une direction parallèle à l'axe de rotation du pneumatique. Un point P5 est dit « axialement intérieur » à un point P6 (ou « axialement à l'intérieur » du point P6) s'il est plus près du plan médian du pneumatique que le point P6. Inversement, un point P7 est dit « axialement extérieur 15 à » un point P8 (ou « axialement à l'extérieur » du point P8) s'il est plus éloigné du plan médian du pneumatique que le point P8. Le « plan médian » du pneumatique est le plan qui est perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique et qui se situe à équidistance des structures annulaires de renforcement de chaque bourrelet. Lorsqu'il est dit que le plan médian sépare, dans toute section radiale, le pneumatique en deux 20 « moitiés » de pneumatique, cela ne veut pas dire que le plan médian constitue nécessairement un plan de symétrie du pneumatique. L'expression « moitié de pneumatique » a ici une signification plus large et désigne une portion du pneumatique ayant une largeur axiale proche de la moitié de la largeur axiale du pneumatique. [0032] Une direction « circonférentielle » est une direction qui est perpendiculaire à la 25 fois à un rayon du pneumatique et à la direction axiale. [0033] Deux éléments de renforcement sont dits « parallèles » dans ce document lorsque l'angle formé entre les deux éléments est inférieur ou égal à 20°. [0034] Dans le cadre de ce document, l'expression « composition caoutchouteuse » désigne une composition de caoutchouc comportant au moins un élastomère et une 30 charge. [0035] Par « module d'élasticité » d'une composition caoutchouteuse, on entend le module d'extension sécant obtenu en traction selon la norme ASTM D 412 de 1998 (éprouvette « C ») : on mesure en seconde élongation (c'est-à-dire après un cycle 2966385 -7 d'accommodation) les modules sécants apparents à 10% d'allongement, notés « MA10 » et exprimés en MPa (conditions normales de température et d'hygrométrie selon la norme ASTM D 1349 de 1999). [0036] La figure 1 représente schématiquement un pneumatique 10 selon l'art 5 antérieur. Le pneumatique 10 comporte un sommet comprenant une armature de sommet (invisible à la figure 1) surmontée d'une bande de roulement 30, deux flancs 40 prolongeant le sommet radialement vers l'intérieur, ainsi que deux bourrelets 50 radialement intérieurs aux flancs 40. [0037] La figure 2 représente schématiquement une vue en perspective partielle d'un 10 autre pneumatique 10 selon l'art antérieur et illustre les différentes composantes du pneumatique. Le pneumatique 10 comprend une armature de carcasse 60 constituée de fils 61 enrobés de composition caoutchouteuse, et deux bourrelets 50 comportant chacun des armatures de renforcement circonférentielles 70 (ici, des tringles) qui maintiennent le pneumatique 10 sur la jante (non représentée). L'armature de 15 carcasse 60 est ancrée dans chacun des bourrelets 50. Le pneumatique 10 comporte en outre une armature de sommet comprenant deux nappes 80 et 90. Chacune des nappes 80 et 90 est renforcée par des éléments de renforcement 81 et 91 filaires qui sont parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à l'autre, en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 70°. Le pneumatique 20 comporte encore une armature de frettage 100, disposée radialement à l'extérieur de l'armature de sommet, cette armature de frettage étant formée d'éléments de renforcement 101 orientés circonférentiellement et enroulés en spirale. Une bande de roulement 30 est posée sur l'armature de frettage ; c'est cette bande de roulement 30 qui assure le contact du pneumatique 10 avec la route. Le pneumatique 10 représenté 25 est un pneu « tubeless » : il comprend une « gomme intérieure » 110 en composition caoutchouteuse imperméable au gaz de gonflage, recouvrant la surface intérieure du pneumatique. [0038] La figure 3 représente schématiquement, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique 10. Ce pneumatique 10 comporte deux bourrelets 50 destinés à entrer en 30 contact avec une jante de montage (non représentée). Chaque bourrelet comporte une structure annulaire de renforcement 70 (ici une tringle). La référence 71 désigne le point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. [0039] Deux flancs 40 prolongent les bourrelets 50 radialement vers l'extérieur et s'unissent dans un sommet comprenant une armature de sommet, formée par les 2966385 -8 couches 80 et 90, et une armature de frettage 100, disposée radialement à l'extérieur de l'armature de sommet et surmontée d'une bande de roulement 30 réalisée dans au moins une première composition caoutchouteuse. [0040] L'armature de frettage 100 est formée, de manière connue de la personne du 5 métier, d'au moins un élément de renforcement orienté circonférentiellement. La figure permet de discerner une pluralité d'intersections (dessinées sous la forme de cercles) de l'armature de frettage 100 avec le plan de section. [0041] La référence 200 désigne le plan médian qui divise le pneumatique en deux moitiés 11 et 12. 10 [0042] L'armature de sommet comporte une couche 80 radialement intérieure et une couche 90 radialement extérieure, chacune des couches étant renforcée par des éléments de renforcement filaires, les éléments de renforcement de chaque couche étant parallèles les uns aux autres, les éléments de renforcement des deux couches étant croisés les uns par rapport aux autres. 15 [0043] La couche 90 radialement extérieure de l'armature de sommet s'étend axialement, dans chaque section radiale, de part et d'autre du plan médian 200 du pneumatique, entre deux extrémités axiales 95 et 96 de couche extérieure. De même, l'armature de frettage 100 s'étend axialement de part et d'autre du plan médian 200 du pneumatique, entre deux extrémités axiales 105 et 106 d'armature de frettage. Dans 20 chaque moitié 11 et 12 de pneumatique, l'extrémité axiale d'armature de frettage se situe axialement à l'extérieur de l'extrémité axiale de couche extérieure. [0044] Le pneumatique 10 comporte en outre une armature de carcasse 60, s'étendant depuis les bourrelets 50 à travers les flancs 40 jusqu'au sommet. L'armature de carcasse comporte une pluralité d'éléments de renforcement de carcasse ; elle est 25 ancrée dans les deux bourrelets par un retournement autour de la tringle 70, de manière à former dans chaque bourrelet un brin aller 61 et un brin retour 62. [0045] Chaque moitié 11 et 12 du pneumatique comporte en outre une bande extérieure 120 réalisée dans une deuxième composition caoutchouteuse et placée au moins partiellement axialement à l'extérieur du brin retour 62 de l'armature de 30 carcasse 60, chaque bande extérieure s'étendant radialement jusqu'à une extrémité 121 radialement extérieure, la grandeur DI désignant la distance radiale entre l'extrémité 121 radialement extérieure de la bande extérieure 120 et le point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. 2966385 -9 [0046] La bande de roulement 30 comporte, dans chaque moitié du pneumatique, un point 31 radialement le plus à l'intérieur, la grandeur DE désignant la distance radiale entre ce point 31 radialement le plus à l'intérieur de la bande de roulement 30 et le point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. 5 [0047] Le flanc 40 comporte, dans chaque moitié de pneumatique, dans une première partie 41 de flanc, formée par l'ensemble des points du flanc ayant une distance radiale DF par rapport au point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, la distance radiale DF étant supérieure ou égale à DI et inférieure ou égale à DE, une portion de flanc réalisée dans au moins une troisième composition 10 caoutchouteuse distincte desdites au moins une première et deuxième compositions caoutchouteuses dans laquelle la bande de roulement et la bande extérieure sont réalisées (ce qui permet notamment de discerner les limites de cette portion de flanc par rapport à la bande de roulement 30 et la bande extérieure 120 sur une coupe de pneumatique), la troisième composition caoutchouteuse ayant un module d'élasticité E 15 supérieur ou égal à 1.5 MPa et inférieur ou égal à 10 MPa. [0048] Le flanc a, dans la première partie de flanc, une épaisseur moyenne EA, cette épaisseur étant mesurée perpendiculairement à l'armature de carcasse. [0049] La figure 4 représente, en coupe radiale, une portion d'un pneumatique selon l'invention. Le bourrelet 50 et le sommet de ce pneumatique (non représentés) sont 20 sensiblement identiques aux parties correspondantes du pneumatique représenté à la figure 3. [0050] On discerne les parties axialement extérieures des couches 80 et 90 de l'armature de sommet et de l'armature de frettage 100, disposée radialement à l'extérieur de l'armature de sommet et surmontée d'une bande de roulement 30 réalisée 25 dans au moins une première composition caoutchouteuse. [0051] L'armature de frettage 100 est formée, de manière connue de la personne du métier, d'au moins un élément de renforcement orienté circonférentiellement. La figure permet de discerner une pluralité d'intersections (dessinées sous la forme de cercles) de l'armature de frettage 100 avec le plan de section. Elle est réalisée dans un 30 matériau textile ayant une force de contraction à 180° C (FC) inférieure ou égale à 12 N. [0052] Chacune des couches radialement intérieure 80 et radialement extérieure 90 formant l'armature de sommet est renforcée par des éléments de renforcement filaires, 2966385 -10- les éléments de renforcement de chaque couche étant parallèles les uns aux autres, les éléments de renforcement des deux couches étant croisés les uns par rapport aux autres. Préférentiellement, dans un pneumatique selon l'invention, la densité de fils est supérieure ou égale à 60 et inférieure ou égale à 125 fils par décimètre. 5 [0053] La couche 90 radialement extérieure de l'armature de sommet s'étend axialement jusqu'à une extrémité axiale 95 de couche extérieure. De même, l'armature de frettage 100 s'étend axialement jusqu'à une extrémité axiale 105 d'armature de frettage. Dans un pneumatique selon l'invention, dans chaque moitié de pneumatique, l'extrémité axiale 105 d'armature de frettage se situe axialement à l'extérieur de 10 l'extrémité axiale 95 de couche extérieure, de sorte que, dans chaque moitié de pneumatique, un nombre NC non nul d'intersections (en l'occurrence, treize intersections) se situe axialement à l'extérieur de l'extrémité axiale de la couche extérieure 90 de l'armature de sommet, dont la position axiale est indiquée à l'aide du trait 210. 15 [0054] A la figure 4, on discerne également la partie radialement extérieure de la bande extérieure 120, réalisée dans une deuxième composition caoutchouteuse. La bande extérieure s'étend radialement jusqu'à une extrémité axiale 121 radialement extérieure, la grandeur DI désignant la distance radiale entre l'extrémité axiale 121 radialement extérieure de la bande extérieure 120 et le point 71 radialement le plus à 20 l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70 (non représentée). [0055] Est également visible le point 31 radialement le plus à l'intérieur de la bande de roulement. la grandeur DE désignant la distance radiale entre ce point 31 radialement le plus à l'intérieur de la bande de roulement 30 et le point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. 25 [0056] Le flanc 40 comporte, dans une première partie de flanc (indiquée à l'aide de la double flèche 41), formée par l'ensemble des points du flanc ayant une distance radiale DF par rapport au point radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement, la distance radiale DF étant supérieure ou égale à DI et inférieure ou égale à DE, une portion de flanc réalisée dans au moins une troisième composition 30 caoutchouteuse distincte desdites au moins une première et deuxième compositions caoutchouteuses dans laquelle la bande de roulement 30 et la bande extérieure 120 sont réalisées, cette troisième composition caoutchouteuse ayant un module d'élasticité E supérieur ou égal à 1.5 MPa et inférieur ou égal à 10 MPa. [0057] Le flanc a, dans la première partie de flanc, une épaisseur moyenne EA, cette épaisseur étant mesurée perpendiculairement à l'armature de carcasse 60. [0058] Désignons par P l'épaisseur du pneumatique, mesurée le long d'une direction 220 perpendiculaire à l'armature de carcasse 60 et ayant une intersection avec l'extrémité axiale 95 de la couche 90 radialement extérieure de l'armature de sommet, et par B la longueur curviligne de l'armature de carcasse 60 entre (a) un point 66 de l'armature de carcasse 60 ayant une distance DI par rapport au point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70 (non représentée à la figure 4), et (b) un point 67 de l'armature de carcasse 60 ayant une distance DE par rapport au point 71 radialement le plus à l'intérieur de la structure annulaire de renforcement 70. (Pour ne pas trop charger la figure 4, nous avons décalé axialement le flèche indiquant la longueur curviligne B par rapport à la carcasse 60.) [0059] La demanderesse a constaté que le paramètre K =100 B-NC-FC pertinent pour détecter la vulnérabilité d'une architecture de pneumatique par rapport au phénomène de la « mise en marguerite ». Pour obtenir un pneumatique résistant à l'apparition de ce défaut d'aspect, il convient de choisir le module d'élasticité E, l'épaisseur moyenne EA, le nombre d'intersections NC et la force de contraction à 180° C (FC) tels que, pour chaque flanc du pneumatique, K < 16, et encore plus préférentiellement, que K < 11. [0060] La détermination de la « force de contraction à 180° C » FC mérite quelques commentaires. Pour déterminer la force de contraction à chaud d'un renfort textile, on détermine la courbe force-allongement du renfort placé dans une étuve régulée à une température constante de 180 ± 0.5° C. La figure 5 montre un exemple de la courbe que l'on peut obtenir. [0061] Plus précisément, on place le renfort sous une prétension très faible (0.5 cN/tex) puis on chauffe le renfort jusqu'à une température de 180°, tout en maintenant la prétension. Lorsque la température est atteinte, on réalise une traction sur le fil. [0062] Notons que contrairement aux courbes force-allongement les plus habituelles, qui sont déterminées à température ambiante, les courbes présentées aux figures 5 et 6 ont été obtenues à 180° C. Or les renforts se contractent sous l'influence de la température et retrouvent leur longueur initiale uniquement après avoir été mis sous (E-EA2.P est très 2966385 -12- tension. L'élongation E, ramenée à la longueur du renfort à la température ambiante, est donc négative à tension T nulle. La valeur de l'élongation à tension T nulle est directement corrélé au « potentiel de contraction à chaud » du renfort utilisé. [0063] La force de contraction à 180° C (FC) est définie comme étant la force 5 développée lors du passage à 0% de déformation. Un autre paramètre important est la force développée à environ 3 % de déformation, car, compte tenu de la température et de la centrifugation générée par la vitesse, c'est un point de fonctionnement typique du pneumatique roulant à sa vitesse limite, c'est-à-dire la vitesse la plus haute à laquelle le pneu peut rouler sans dommage. 10 [0064] Le « potentiel de contraction à chaud » (CC) est une grandeur bien connue de la personne du métier, est la variation relative de longueur d'un renfort positionné, sous une prétension de 0.5 cN/tex (rappel : 1 cN/tex est égal à 0.11 gramme/denier), entre les plateaux d'un four (appareil du type Testrite) régulé à une température constante de 185 ± 0.5° C. Le potentiel de contraction à chaud est exprimé en % par la formule 15 suivante : CC [%]= 100 Lo - Li Lo où Lo est la longueur initiale du renfort a la température ambiante et L, la longueur de ce même renfort à 185°C. La longueur L, est mesurée au bout d'une durée de stabilisation du renfort a la température de 185°C, égale à 120 s ± 2 %. Pour les 20 renforts textiles, le potentiel de contraction à chaud est la conséquence de l'ensemble des opérations que le renfort a subi lors de son élaboration ou de sa mise en oeuvre. [0065] La plupart des textiles habituellement utilisés comme éléments de renforcement dans les armatures de frettage de pneumatiques pour véhicules de tourisme ont une force de contraction et un potentiel de contraction à chaud 25 relativement importants. Ainsi on trouve une force de contraction à chaud d'environ 14 N et un potentiel de contraction à chaud de 10.7 % pour les câblés nylon (2 x 140 tex) commercialisés par la société Yarnea. [0066] Précisons que les valeurs revendiquées pour la force de contraction à 180° C sont obtenus sur des renforts avant leur incorporation dans le pneumatique. En 30 principe, il est aussi possible de déterminer la force de contraction d'un renfort après son extraction du pneumatique, mais il faut alors effectuer les mesures sur des fils 2966385 -13- extraits près du plan médian du pneumatique, car à cet endroit la présence de l'armature de sommet réduit fortement les changements de microstructure lors de la cuisson et du refroidissement qui s'ensuit, dans ce cas, les valeurs évoquées restent les mêmes. 5 [0067] De bons résultats ont été obtenus avec des éléments de renforcement en polyester. Parmi les polyesters, on peut citer par exemple les PET (polyéthylène téréphthalate), PEN (polyéthylène naphthalate), PBT (polybutylène téréphthalate), PBN (polybutylène naphthalate), PPT (polypropylène téréphthalate), PPN (polypropylène naphthalate). 10 [0068] La figure 6 montre la courbe force-allongement pour quatre types d'éléments de renforcement textiles. Elle donne les valeurs de tension (en N) nécessaires pour obtenir une certaine élongation (en %), à une température de 180° C. Deux domaines d'élongation sont particulièrement mis en évidence : le domaine de faibles élongations indiqué par « 1 » est le domaine d'élongations balayé au moment de la fabrication des 15 pneumatiques ; le domaine indiqué par « 11 » correspond au domaine dans lequel se trouve la frette lors de l'utilisation du pneumatique et qui détermine par conséquent l'efficacité du frettage. La pente de la courbe force-allongement d'un élément de renforcement correspond au module de l'élément de renforcement. Pour jouer son rôle de frette tout en ne pénalisant pas le procédé de fabrication, un élément de 20 renforcement devrait développer une force faible dans le domaine 1 et développer une force importante dans le domaine 11. [0069] Le tableau 1 indique la nature des éléments de renforcement dont la courbe force-allongement est donnée à la figure 6 : Courbe Trait Matériau Structure TPM [1] FC [N] CC [%] « A » mixte Nylon 2 x 140 tex 250 13.4 7 « B » en tireté Nylon 2 x 140 tex 250 8.0 3.7 « C » en pointillés PET 2 x 110 tex 470 8.6 2.2 « D » plein PET 2 x 144 tex 420 6.8 2.2 Tableau 1 25 [1] tours par mètre 2966385 -14- [0070] Comme on le voit bien sur la figure 6, les éléments de renforcement de type « C » et « D » permettent d'obtenir des forces comparables à l'élément de renforcement de type « A » dans le domaine Il et une force nettement moindre à l'élément de renforcement de type «A» dans le domaine 1, ce qui est bénéfique vis-à- 5 vis de l'apparition du phénomène de mise en marguerite, alors que l'élément de renforcement de type « B » développe une force proche des éléments de renforcement de type « C » et « D » dans le domaine 1, mais aussi une force moindre dans le domaine 11 et sera donc moins efficace en tant qu'élément de renforcement pour l'armature de frette. 10 [0071] Le tableau II montre les résultats obtenus pour différents pneumatiques et permet d'apprécier la pertinence du choix du critère K : Pneu Dimension E EA P B NC FC K FR [MPa] [mm] [mm] [mm] [N] [1] 1 205/55 R 16 2.37 4.7 12 40.0 13 1.34 9 S 2 205/55 R 16 2.31 3.9 12 40.3 10 1.34 8 S 3 225/55 R 16 2.36 4.5 12 34.7 13 1.34 9 S 4 205/55 R 16 2.35 4.4 12 45.0 10 1.34 9 S 5 205/55 R 16 2.37 4.7 12 25.0 10 1.34 19 PS 6 185/55 R 15 2.35 4.4 12 56.0 3 1.34 24 PS 7 205/65 R 15 2.39 4.3 12 54.0 3 1.34 24 PS 8 195/55 R 16 2.37 5 12 25.8 3 1.34 69 PS Tableau II [1] fréquence du défaut d'aspect (S : fréquent ; PS : rare) 15