La présente invention concerne un répétiteur sonore pour feux tricolores destiné à faciliter le déplacement des piétons en ville, plus particulièrement des personnes aveugles ou malvoyantes, répétiteur du type comportant un boîtier dans lequel sont logés un dispositif émetteur et un haut-parleur. "La traversée d'un carrefour à feux par une personne aveugle ou malvoyante est une opération complexe qui peut être résumée en trois phases : - localisation du début de la traversée ^ analyse des informations et choix du moment de la traversée ^ traversée de la chaussée." (citation tirée du document "Répétiteurs de feux piétons 15 pour personnes aveugles et malvoyantes" - Certu - janvier 2006 - page 7). Les informations dont il est question ci-dessus peuvent être fournies à la personne soit par des répétiteurs tactiles (vibreurs placés sur un poteau à 20 proximité de la traversée) soit par des répétiteurs sonores, de loin préférés par les aveugles et malvoyants. En France tout au moins, la nature des messages sonores est strictement réglementée (la phase rouge du feu piéton comporte un message parlé "rouge piéton" et la phase 25 verte du feu piéton est figurée par un signal sonore codé, à savoir une succession de "bip" qui va en s'accélérant lorsque le changement de phase devient imminent). Le remplacement, pour la phase verte, du message parlé par une série de "bip" est loin de faire l'unanimité des 30 intéressés, en raison des risques de confusion avec d'autres bruits environnants tels que ceux des avertisseurs de recul de certains véhicules ou ceux de démarrage des tramways. Indépendamment de cette question de la nature des 35 messages, le Certu reconnaît l'existence de risques de confusion lorsque les passages piétons sont trop proches les uns des autres (Certu - supra - page 18). Un cas particulièrement problématique est celui des refuges en milieu de chaussée qu'ils soient droits ["L'équipement en répétiteurs de feux de ce type de traversée est aujourd'hui difficile, sans en revoir l'aménagement et la conception" (Certu - supra - page 25)] ou triangulaire [Les expérimentations effectuées à Lyon sur ce type de traversées montrent que les risques d'ambiguïté sont importants. Le Certu ne recommande pas l'implantation de répétiteurs sonores pour ce type de traversée et oriente les gestionnaires de la voirie sur l'utilisation de répétiteurs tactiles correctement positionnés" (Certu - supra - page 26). La note intitulée "Schéma directeur d'accessibilité de la voie publique aux personnes handicapées" publiée, en juillet 2001, par la Mairie de Paris avait déjà stipulé, quatre ans plus tôt : "Lors de l'étude d'un carrefour l'opportunité d'équiper une traversée doit faire l'objet d'une réflexion particulière. L'équipement simultané de tous les feux de signalisation d'un même carrefour ne sera réalisé que s'il ne présente aucun risque de confusion pour les utilisateurs." Cette même note ajoute que, dans le cas de deux demi-traversées gérées séparément de part et d'autre d'un refuge central "lorsqu'un dispositif technique ne laissant aucune ambiguïté sur la possibilité de traverser sans danger sera disponible sur le marché, il sera mis en place". En 2008, l'association Pont de Vue sur la Ville a porté plainte contre X au parquet de Lyon pour "mise en danger de la vie d'autrui", demandant qu'il soit revenu aux messages parlés avec indication du nom de la rue et que les carrefours complexes soient équipés (sous-entendu, de répétiteurs sonores). En 2010, le problème n'est toujours pas résolu. Une des raisons en est que les répétiteurs sonores 35 existants, tels que celui identifié par la référence 1 sur la Figure 1 annexée, "arrosent" une vaste zone 2 de sorte que, si plusieurs répétiteurs sonores sont implantés à proximité les uns des autres (passages piétons rapprochés, refuges en milieu de chaussée), il y a chevauchement entre leur zone d'arrosage. La présente invention a pour objectif de remédier à cet inconvénient en apportant un répétiteur sonore pour feux tricolores qui, à l'instar des lasers en matière de rayonnement lumineux, émet un "faisceau de son". Un laser sonore est décrit dans US 6 771 785 et US 6 775 388 et il est utilisé dans d'autres applications 10 que celles prévues ici. Ainsi, les dispositifs AS-24 et AS-16 commercialisés par la déposante et incorporant le laser sonore objet des brevets précités diffusent le son de manière parfaitement directionnelle et ils sont utilisés dans des applications 15 qui se satisfont d'un cône de diffusion ayant un diamètre compris entre 1,5 m (AS-24) et 2,0 m (AS-16) mesuré à 4 m de la source. Ces dispositifs ne sont pas utilisables tels quels pour l'application envisagée. 20 Selon l'invention, à cette même distance de 4 m, le diamètre du cône de diffusion est compris entre 0,3 et 0,6 m, de préférence 0,4 m, et pour ce faire la puissance du haut-parleur compris dans le dispositif a une puissance comprise entre 8 et 12 W, de préférence de 10 W. 25 Ainsi, le dispositif formant laser sonore inclus dans le répétiteur selon l'invention émet un faisceau de son qui n'atteint que la personne se trouvant dans l'axe du faisceau, donc convenablement positionnée pour entreprendre la traversée, et il transmet des informations parfaitement 30 intelligibles. Le répétiteur sonore selon l'invention peut donc équiper des traversées complexes et mêmes des refuges en milieu de chaussée. Le répétiteur sonore selon l'invention comprend un boîtier adapté à être monté sur un poteau ou sur un mur et 35 à être orienté dans un plan horizontal et dans un plan vertical de façon à diriger convenablement le faisceau sonore émis par le laser sonore qu'il renferme.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante faite en référence à l'application de l'invention à l'assistance aux personnes aveugles ou malvoyantes, mais il est bien entendu qu'elle peut aider également des piétons ayant une vision normale, qui nécessiteraient toutefois la confirmation de la couleur du feu piéton pour une raison ou pour une autre. Cette raison peut être, par exemple, une gêne dans l'appréciation de la couleur du feu, par suite de l'ensoleillement.
Dans les dessins annexés : - la Figure 1 reproduit la figure 4 de la page 18 du document Certu précité, - la Figure 2 est une version modifiée de cette Figure 1 illustrant la mise en oeuvre de l'invention ; - la Figure 3, reproduisant un croquis inclus dans la fiche 5 du document suisse "Un espace public pour tous", illustre un refuge en milieu de chaussée non équipé de répétiteur, et - la Figure 4, de même origine que la Figure 3, illustre une aire de bifurcation non équipée de répétiteur. L'inclusion des Figures 3 et 4 n'est là que pour montrer à quelles difficultés peuvent se heurter les personnes aveugles ou malvoyantes pour traverser les chaussées. Dans le cas d'espèce, il ne s'agit certes pas de traversées équipées de feux tricolores, mais cela montre des géométries possibles de lieu susceptibles d'être équipées du répétiteur sonore selon l'invention, alors que les répétiteurs sonores existants sont inutilisables. La Figure 3 montre, en milieu de chaussée, un refuge ou îlot 3 inclus entre deux passages pour piétons 4 et 5. Le refuge est équipé de bandes d'éveil de vigilance 6 signalant à la personne la limite du refuge et de lignes de guidage 7 le conduisant d'un passage pour piétons 4 à l'autre 5.
La Figure 4 montre une aire de bifurcation 8 entre trois passages pour piétons 9, 10 et 11. L'aire de bifurcation est équipée de bandes d'éveil de vigilance 6, de bandes de guidage 7 et d'un champ d'éveil 12 prévenant les piétons aveugles ou malvoyants de la présence d'un obstacle (ici le bord de la surélévation 13). Le piéton aveugle ou malvoyant différencie les bandes 5 d'éveil de vigilance, les champs d'éveil et les lignes de guidage par leur relief. Si l'on examine une situation de traversée équipée de feux tricolores 14 et d'un répétiteur sonore 1 selon l'art antérieur, traversée telle que représentée à la Figure 1, 10 on voit un passage pour piétons 15 entre deux trottoirs 16 comportant, dans l'alignement du passage 15 une zone abaissée équipée d'une bande d'éveil de vigilance 6. Il est représenté un piéton aveugle ou malvoyant P qui actionne un boîtier 17 monté sur un poteau 18 qui porte un répétiteur 15 sonore 1 orienté vers la chaussée 19. Si, au moment où le piéton P actionne le boîtier 17, le feu piéton 20, monté sur le même poteau que les feux tricolores 14, est au rouge pour les personnes voyantes, le répétiteur 1 émet un signal sonore "rouge piéton". Lorsque le feu piéton passe au vert, 20 le répétiteur 1 émet un signal sonore constitué d'une série de bip, signal sonore qui arrose, selon 2, la zone entourant le poteau 18. Au lieu d'activer le répétiteur 1 au moyen du boîtier 17, le piéton P pourrait le faire à l'aide d'une 25 télécommande, ce qui lui éviterait d'avoir à localiser le poteau 18 et le boîtier 17. La zone d'arrosage 2 est incompatible avec l'utilisation du répétiteur 1 dans certaines situations, notamment celles représentées aux figures 3 et 4. 30 Selon l'invention, comme le montre la figure 2 où seul le répétiteur a été changé par rapport à la figure 1, le répétiteur 21 est orienté vers le piéton P et il émet un faisceau sonore 22 étroit et directionnel, de sorte que seul un piéton se trouvant directement dans son axe peut 35 entendre le message. Le message sera émis à une intensité de l'ordre de 60 dB. Même s'il y a réflexion des ondes sonores sur le sol, selon un faisceau 22', la pollution sonore éngendrée par ce faisceau 22' ne sera que de 15-20 dB, niveau insuffisant pour perturber l'écoute d'un autre faisceau de 60 dB émis par un répétiteur voisin. Il s'ensuit que plusieurs répétiteurs peuvent être placés à proximité les uns des autres, comme cela est nécessaire pour équiper des traversées complexes, sans qu'il y ait chevauchement entre les messages débouchant sur un risque de confusions dangereuses pour les aveugles et malvoyants. La qualité de la transmission du son permettra, pour autant que la réglementation l'autorise, de diffuser des messages plus sophistiqués et utiles qu'une série de bip ou "rouge piéton", tels que le nom de la rue traversée, la présence d'un refuge en milieu de chaussée, la présence d'une aire de bifurcation, etc.) A titre d'exemple non limitatif, le dispositif formant laser sonore utilisé selon l'invention aura avantageusement une puissance maximale de 10 W. Le haut-parleur aura des dimensions de l'ordre de 20 x 20 x 2 cm et l'amplificateur des dimensions de l'ordre de 14 x 18 x 0,8 cm. Le tout sera logé dans un boîtier métallique, par exemple, d'une taille de l'ordre de 22 x 37 x 4 cm, orientable autour d'un axe vertical et d'un axe horizontal. Ce boîtier pourra aussi bien être monté sur un poteau que, par exemple, sur un mur.
Comme on l'aura compris à la lecture de la présente description, le répétiteur sonore selon l'invention apporte une solution à un problème (équipement des traversées complexes) connu depuis de nombreuses années mais resté, jusqu'ici, sans solution en dépit des demandes répétées des associations de personnes aveugles ou malvoyantes, les pouvoirs publics ayant dû opter pour une absence d'équipement sonore plutôt que pour un équipement dangereux.