1 L'invention concerne un procédé de suivi d'une activité urinaire d'un patient ainsi qu'un dispositif de me-sure pour mettre en oeuvre un tel procédé.
ARRIERE PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION Une incontinence urinaire est soignée à l'aide de séances de rééducation, d'un traitement médicamenteux ou encore d'une opération chirurgicale. Un examen d'urologie peut s'avérer nécessaire pour connaître la cause exacte d'une incontinence ou pour s'assurer qu'une opération chirurgicale est bien adaptée à une incontinence donnée. Un examen d'urologie détermine comment un système urinaire stocke et relâche ses urines en observant notamment l'évolution de son volume et de sa pression intra- vésicale. A cet égard, il a été constaté que de nombreux événements comme un éternuement ou une toux entraînent une modification de la pression intra-vésicale bien que ces événements n'aient aucun lien direct avec le système urinaire. Il est donc important pour un urologue de con- naître, en plus de la pression intra-vésicale, une pression de référence pour pouvoir interpréter correctement l'évolution de la pression intra-vésicale. La pression de référence est une pression interne, usuellement mesurée dans le système digestif.
Cependant, un dispositif de mesure pour l'urologie est généralement volumineux ce qui empêche un patient de le porter en ambulatoire. Ainsi, un urologue peut difficilement avoir accès à une représentation de l'activité urinaire de l'un de ses patients dans sa vie quotidienne. 2 Il est connu du document WO 2008130467 un dispositif de mesure de pression intra-vésicale du système urinaire d'un patient comportant : - au moins une première sonde destinée à être posi- tionnée dans la vessie du patient pour effectuer au moins une mesure de pression intra-vésicale et générer un signal représentatif de cette mesure ; - au moins une deuxième sonde destinée à être positionnée dans le système digestif du patient pour effec- tuer une mesure de pression de référence et générer un signal représentatif de cette mesure ; - un boîtier électronique comportant des moyens de communication à distance pour recevoir au moins les signaux générés par la première et la deuxième sonde et des moyens de traitement pour comparer les signaux entre eux, la deuxième sonde étant ici avalée par le patient. Ce dispositif miniaturisé et sans fil peut être porté en ambulatoire par le patient et ainsi permettre un enregistrement de son activité urinaire dans sa vie quo- tidienne. Cependant, il a été constaté que la deuxième sonde fournit un signal de référence extrêmement brouillé ce qui ne permet pas une interprétation fiable de la pression intra-vésicale. Par ailleurs, le suc digestif dé- truit progressivement la deuxième sonde ce qui oblige le patient à avaler à intervalle régulier une autre sonde en tout point identique à la deuxième sonde initialement avalée afin d'assurer une mesure en continu de la pression de référence.
OBJET DE L'INVENTION 3 L'invention a pour objet un procédé de suivi d'une activité urinaire d'un patient permettant une interprétation plus fiable de la pression intra-vésicale du patient. L'invention a également pour objet un dispositif de mesure pour mettre en oeuvre un tel procédé, le dispositif de mesure étant portable en ambulatoire par un patient. BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION En vue de la réalisation de ce but, on propose selon l'invention un procédé de suivi d'une activité urinaire d'un patient comportant les étapes de : - introduire une première sonde dans la vessie du patient pour effectuer au moins une mesure de pression intra-vésicale et générer un signal représentatif de cette mesure ; - introduire une deuxième sonde dans un organe du patient autre que la vessie pour effectuer au moins une mesure de pression de référence et générer un signal représentatif de cette mesure ; - recevoir à distance les signaux générés par la première et la deuxième sonde et comparer les signaux entre eux. Selon l'invention, la deuxième sonde est introduite dans un organe pelvien et est conformée pour être intro- duite dans ledit organe par les voies naturelles. Il a été constaté qu'une sonde ainsi introduite dans un organe pelvien du patient fournit un signal de référence plus fiable et plus représentatif de la pression interne. La comparaison de la pression intra-vésicale à la pression interne ainsi mesurée est dès lors plus significative. 4 On propose également selon l'invention un dispositif de mesure de pression intra-vésicale du système urinaire d'un patient comprenant, outre les deux sondes, un boîtier électronique comportant des moyens de communication à distance pour recevoir au moins les signaux générés par la première et la deuxième sonde et des moyens de traite-ment pour comparer les signaux entre eux. Ainsi, le dispositif de mesure est portable en ambulatoire par le patient.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS L'invention sera mieux comprise à la lumière de la description qui suit d'un mode de réalisation particulier non limitatif de l'invention en référence aux figures des dessins annexés parmi lesquelles : - la figure 1 est une vue schématique en coupe du bassin d'un patient équipé d'un dispositif selon l'invention ; - la figure 2 est une vue en coupe d'une vessie équipée de la première sonde du dispositif selon l'invention ; - la figure 3 est une vue en perspective d'une deuxième sonde du dispositif selon l'invention ; - les figures 4 à 6 sont des vues de la deuxième sonde du dispositif en situation dans le rectum du pa- tient, illustrée lors de différentes phases de sa mise en place. DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION L'invention est illustrée en application à un système urinaire féminin. Cette application n'est bien sûr pas limitative.
En référence à la figure 1 à 6, l'invention est ici décrite en relation avec un dispositif de mesure d'une pression intra-vésicale. 5 L'invention a pour objet un procédé de suivi d'une activité urinaire d'un patient. A cet effet, le dispositif de mesure comporte au moins une première sonde 10 destinée à être positionnée dans la vessie 1 d'un patient. La première sonde 10 comporte un capteur 11 pour effectuer au moins une mesure de pression intra-vésicale et transformer la mesure en un signal représentatif de la pression intra-vésicale. Le capteur 11 comporte des moyens électroniques pour transformer le signal en don-nées numériques et est associé à un ballon 12 permettant la flottaison de la première sonde 10. La première sonde 10 flotte ainsi dans les urines 2 stockées dans la vessie 1 et l'urologue peut alors retirer le cathéter. Ici, la mesure de pression est effectuée en temps réel de même que la transmission des données numériques correspondantes. A cet effet, la première sonde 10 comporte une radio étiquette 13 pour communiquer à distance. La première sonde 10 se positionne comme suit : un urologue introduit la première sonde 10 dans la vessie 1 à l'aide d'un cathéter équipé d'une pompe (non représenté ici) et gonfle ensuite le ballon 12 à l'aide de la pompe. En outre, le dispositif de mesure de l'invention comporte au moins une deuxième sonde 20 conformée pour être introduite dans un organe pelvien du patient par voies naturelles, plus précisément ici le rectum 4. La deuxième sonde 20 comporte une paroi en forme d'ogive 21 facilitant son introduction. La deuxième sonde 20 com- 6 porte un capteur 22 pour effectuer une mesure de pression de référence et transformer la mesure en un signal représentatif de la pression de référence. Le capteur 22 comporte des moyens électroniques pour transformer le si- gnal en données numériques. Identiquement à la première sonde 10, la mesure de pression est effectuée en temps réel de même que la transmission des données numériques correspondantes. A cet effet, la deuxième sonde 20 comporte une radio éti- quette 23 pour communiquer à distance. Les données numériques correspondantes à la pression intra-vésicale ainsi que celles correspondantes à la pression de référence étant communiquées à distance par les deux sondes 10, 20, il est dès lors très facile de comparer les données entre elles et d'en déduire une évolution de la pression intra-vésicale uniquement liée à l'activité urinaire du patient. Le dispositif de mesure de l'invention comporte, outre les deux sondes 10,20, un boîtier électronique 30 extérieur au corps du patient pour communiquer à distance avec au moins la première 10 et la deuxième sonde 20. A cet effet, le boîtier électronique 30 comporte un lecteur 31 pour communiquer par radio-identification avec la première 10 et la deuxième sonde 20, le lecteur 31 compor- tant au moins une antenne. Selon un mode de réalisation privilégié, le lecteur comporte plusieurs antennes 32 portée autour de sa taille et deux autres autour de ses cuisses. En service, le lecteur 31 émet des radiofréquences par l'intermédiaire des antennes 32 pour interro- ger séquentiellement les radio-étiquettes 13,23 de chacune des sondes 10,20 et récupérer ainsi à distance les 7 données numériques représentatives de la pression intravésicale et de référence. Dès que la radio-étiquette 13,23 de l'une des sondes 10,20 est interrogée, le capteur correspondant mesure la pression dans l'organe considéré, transforme la mesure en un signal représentatif de cette pression puis transforme le signal en données numériques. La radio-étiquette 13,23 transmet ensuite à distance les données numériques au lecteur 31.
Les deux sondes 10,20 ne nécessitent aucune source d'énergie qui leur soit propre. Selon une caractéristique connue de la radio-identification, c'est le lecteur 31 qui fournit à courte distance l'énergie dont les deux sondes 10,20 ont besoin lorsqu'il active les radio- étiquettes correspondantes 13,23. Le boîtier électronique 30 comporte une batterie rechargeable 33 qui rend le dis-positif de mesure autonome. Le boîtier électronique 30 comporte en outre des moyens de traitement numérique 34 pour comparer les don- nées numériques représentatives de la pression intravésicale à celles de la pression de référence et en déduire une évolution de la pression intra-vésicale unique-ment liée à l'activité urinaire du patient. Selon un aspect particulier de l'invention, le boî- tier électronique 30 comporte un enregistreur 35 pour l'archivage des données numériques générées par les deux sondes 10,20 et de l'évolution de la pression intravésicale calculée par les moyens de traitement numérique 34.30 8 Selon un aspect particulier de l'invention, la deuxième sonde 20 comporte des moyens de son immobilisation dans l'organe pelvien (le rectum 4), permettant de garantir que la deuxième sonde ne s'échappe pas de l'organe.
Sur l'exemple illustré, les moyens d'immobilisation comportent des moyens de fixation à la paroi rectale 5. Les moyens de fixation comportent : - Des premier et deuxièmes cathéters 24,25, dont l'un est équipé d'une pompe ; - Une aiguille 27. Les moyens de fixation sont utilisés comme illustré aux figures 4 à 6. L'urologue introduit la deuxième sonde 20 par les voies naturelles 3, positionne la deuxième sonde 20 dans le rectum 4 du patient à l'aide d'un cathé- ter 24 et fixe la deuxième sonde 20 à la paroi rectale 5 du patient à l'aide d'un deuxième cathéter 25 associé à une pompe. Une fois la deuxième sonde 20 plaquée contre la paroi rectale 5, la pompe du cathéter 25 aspire une partie de la muqueuse de la paroi rectale 5 à l'intérieur d'un évidement 26 de la deuxième sonde 20 puis une aiguille 27, montée mobile sur la deuxième sonde 20 entre une position escamotée et une position haute, est repoussée à l'intérieur de l'évidement 26 à travers un orifice 28, l'aiguille 27 passant ainsi de sa position escamotée à sa position haute. En service, l'aiguille 27 est donc en position haute et s'étend de part et d'autre de l'évidement 26 à travers la partie de paroi rectale aspirée ce qui immobilise la deuxième sonde 20 contre la paroi rectale 5 comme illustrée à la figure 6.
9 L'invention n'est pas limitée à ce qui vient d'être décrit et englobe toute variante entrant dans le cadre défini par les revendications. En particulier, bien que l'on ait indiqué que la première sonde 10 mesurait la pression intra-vésicale, la première sonde 10 pourra également effectuer en parallèle d'autres mesures de paramètres physiques de la vessie 1 comme une mesure de volume de la vessie 1 ou de débit des urines 2 lors de mictions. En outre, d'autres mesures de pression pourront être effectuées à différents endroits du système urinaire comme une mesure de pression dans l'urètre. Bien que l'on ait indiqué que la communication entre chacune des deux sondes 10, 20 et le lecteur 31 du boî- tier électronique 30 se faisait par radio-identification, on pourra utiliser tout autre mode de communication sans fils comme une communication par rayonnement infrarouge. Enfin, bien que l'on ait indiqué la transmission des don-nées numériques était effectuée en temps réel, les don- nées pourront être stockées dans une mémoire et transmises ultérieurement. Bien que l'on ait illustré ici la deuxième sonde 20 dans le rectum 4, la deuxième sonde 20 pourra bien entendu être positionnée dans tout autre organe pelvien comme par exemple le vagin. Bien que l'on ait indiqué que la deuxième sonde 20 était immobilisée dans l'organe pelvien grâce à des moyens de fixation comportant une aiguille 27, la deuxième sonde 20 pourra être immobilisée par tout autre moyen sous réserve que le dispositif de mesure soit portable en ambulatoire. On pourra ainsi conformer la deu- 10 xième sonde 20 en une forme adaptée anatomiquement à immobilisée dans l'organe pelvien où elle se positionne, par exemple en forme de tampon. On pourra également immobiliser la deuxième sonde 20 par aimantation à la pre- mière sonde 10, chaque sonde comportant un aimant de polarité opposée qui s'attirent à travers la paroi de la vessie 1. En variante, on pourra se passer de tout moyen d'immobilisation, si la deuxième sonde ne risque pas d'être expulsée de l'organe pelvien.10