FR2724286A1 - Materiau pour la realisation d'un paillis - Google Patents

Abstract

Ce matériau comprend des morceaux d'écorce de résineux agglomérés par un liant biodégradable. Il est notamment utilisable pour la réalisation d'espaces verts ne devant pas nécessiter d'entretien ou d'arrosage réguliers, tels que des terre-pleins ou bas-côtés de routes ou d'autoroutes, ou des "îlots de verdure" au niveau de carrefours ou de rond-points.

Description

La présente invention concerne un matériau pour la réalisation d'un paillis, ainsi qu'un procédé pour la fabrication de ce matériau.

Il est bien connu en agriculture de répandre de la paille à la surface d'un sol, afin de constituer une couche isolante, dite "paillis". Ce paillis arrête la lumière sans empêcher le passage de l'eau de ruissellement, ce qui protège les surfaces recouvertes contre l'envahissement de l'herbe et préserve leur humidité en limitant l'évaporation due au soleil.

Une technique similaire, consistant à répandre des morceaux d'écorce de résineux, notamment de pin, au pied des plants ou arbustes, est utilisée pour la réalisation d'espaces verts ne devant pas nécessiter d'entretien ou d'arrosage réguliers, tels que des terre-pleins ou bas-côtés de routes ou d'autoroutes, ou des "îlots de verdure" au niveau de carrefours ou de rond-points. La couche d'isolation ainsi constituée est dénommée, par analogie avec les couches de paille précitées, "paillis" ou "paillage".

Ce matériau, usuellement dénommé "mulche", est relativement peu onéreux et assure une bonne protection contre l'envahissement des herbes et contre l'évaporation.

De plus, ces morceaux d'écorce ont une dégradation naturelle relativement lente.

Toutefois, il s'avère en pratique que de telles couches présentent l'inconvénient important de perdre assez rapidement leur efficacité.

En effet, les morceaux d'écorce sont relativement légers et facilement dispersés par le vent ou par le souffle créé par le déplacement des véhicules.

De plus, ces couches forment un milieu dans lequel prolifèrent toutes sortes d'invertébrés ou d'insectes dont les oiseaux sont friands. Ces derniers grattent les couches lorsqu'ils recherchent leur nourriture, et contribuent ainsi à la dispersion des morceaux d'écorce.

Ainsi, bien que ces derniers aient une dégradation naturelle relativement lente, il est nécessaire d'aménager assez fréquemment de nouvelles couches, ce qui est fastidieux et onéreux.

Pour cette raison, il est courant d'aménager des cuvettes au pied des arbres pour recevoir et retenir ces morceaux d'écorce. Ces cuvettes ne remédient toutefois que partiellement aux inconvénients précités et sont relativement difficiles et fastidieuses à réaliser.

On utilise parfois des feuilles de matériau synthétique opaque, notamment du polyéthylène, pour constituer des couches d'isolation. Ces couches présentent l'inconvénient d'avoir un aspect inesthétique et de polluer le sol environnant lorsqu'elles se dégradent.

Par ailleurs, dans le cas d'espaces verts difficiles d'accès, il n'est pas possible ou guère facile d'apporter aux plants ou arbustes les engrais nécessaires ou utiles à leur croissance. La qualité et la longévité des espaces verts s'en ressent, ce qui rend la réfection périodique de ceux-ci nécessaire.

La présente invention vise à remédier à ces différents inconvénients, ressentis de longue date et non solutionnés à ce jour.

A cette fin, le matériau qu'elle concerne comprend des morceaux d'écorce de résineux agglomérés par un liant biodégradable.

Ce matériau se présente ainsi notamment sous forme de plaques qui peuvent être posées sur le sol et être, si besoin est, découpées ou fragmentées aux dimensions voulues.

Ces plaques ont un poids important par rapport à un morceau d'écorce individuel et n'offrent qu'une prise au vent très réduite ou même nulle si elles sont légèrement enfoncées dans le sol. Elles résistent ainsi aux vents et aux souffles générés par le déplacement des véhicules.

Les oiseaux ne peuvent disperser les morceaux d'écorce agglomérés de ces plaques tant que le liant n'est pas complètement dégradé.

En outre, après complète dégradation du liant, les morceaux d'écorce restent plus ou moins imbriqués les uns dans les autres et n'offrent que peu de prise au vent, ce qui contribue de manière importante à prolonger la durée d'efficacité des couches.

Par ailleurs, le caractère biodégradable du liant fait qu'aucune substance synthétique nocive pour les plants ou arbustes n'est libérée dans le sol par ces plaques. Lorsque les morceaux d'écorce finissent eux-mêmes par être dégradés, il ne subsiste aucune trace du liant pouvant s'accumuler dans le sol en dessous des nouvelles plaques ultérieurement mises en place.

L'invention permet donc d'augmenter sensiblement la périodicité de l'aménagement de nouvelles couches, de plusieurs mois ou même de plusieurs années, avec les avantages économiques qui en résultent. Elle évite également d'avoir à aménager des cuvettes au pied des plants ou arbustes.

Avantageusement, le matériau selon l'invention contient au moins une substance constituant un engrais, apte à être libérée dans le sol au fur et à mesure de la dégradation du matériau. Cette substance est de préférence constituée par une poudre de corne de bovin incorporée au matériau lors de sa fabrication, une telle poudre se transformant lentement en engrais lorsqu'elle se dégrade.

Suivant une forme de réalisation préférée de l'invention, le liant employé est à base d'amidon ou de cellulose, et peut notamment simplement être constitué par de la farine de blé alimentaire, le cas échéant additionnée d'eau. Ce liant, outre sa totale biodégradabilité, donne au matériau une macro-porosité adéquate.

La présente invention concerne également un procédé de fabrication de ce matériau.

Ce procédé consiste à mélanger des morceaux d'écorce de résineux avec un liant biodégradable à base d'amidon ou de cellulose, à ajouter éventuellement un engrais à ce mélange, notamment sous forme de poudre, à répartir une couche de ce mélange sur une surface, à compresser cette couche sous une pression de l'ordre de un à dix bars et à opérer une cuisson de ce mélange, selon une température de l'ordre de 220 et pendant une durée de l'ordre de 60 minutes.

La compression permet d'imbriquer les morceaux d'écorce et d'augmenter leur surface de contact avec le liant.

La cuisson permet d'opérer une polymérisation du liant assurant la cohésion du matériau, ainsi qu'une déshydratation du mélange.

Claims (8)

REVENDICATIONS

1 - Matériau pour la réalisation d'un paillis, caractérisé en ce qu'il comprend des morceaux d'écorce de résineux agglomérés par un liant biodégradable.

2 - Matériau selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend des morceaux d'écorce de pin.

3 - Matériau selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce qu'il se présente sous forme de plaques.

4 - Matériau selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'il contient au moins une substance constituant un engrais, apte à être libérée dans le sol au fur et à mesure de la dégradation du matériau.

5 - Matériau selon la revendication 4, caractérisé en ce que cette substance est constituée par une poudre de corne de bovin incorporée lors de sa fabrication.

6 - Matériau selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le liant employé est à base d'amidon ou de cellulose.

7 - Matériau selon la revendication 6, caractérisé en ce que le liant est constitué par de la farine additionnée d'eau.

8 - Procédé pour la fabrication du matériau selon l'une des revendication 1 à 7, caractérisé en ce qu'il consiste à mélanger des morceaux d'écorce de résineux avec un liant biodégradable à base d'amidon ou de cellulose, à ajouter éventuellement un engrais à ce mélange, notamment sous forme de poudre, à répartir une couche de ce mélange sur une surface, à compresser cette couche sous une pression de l'ordre de un à dix bars et à opérer une cuisson de ce mélange, selon une température de l'ordre de 220 et pendant une durée de l'ordre de 60 minutes.