FR2721532A1 - Procédé et dispositif pour l'épuration biologique de gaz. - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un procédé d'épuration d'un gaz chargé en matières polluantes, consistant à faire passer ledit gaz à travers au moins un biofiltre (1) selon un flux ascendant, ledit biofiltre étant constitué par un lit de matériau granulaire (2) servant de support à une biomasse destinée à dégrader lesdites matières polluantes, et à arroser ledit lit avec un liquide d'arrosage contenant des éléments nutritifs nécessaires au développement de la biomasse, caractérisé en ce qu'il consiste à utiliser des particules légères et inertes d'un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm pour constituer ledit lit de matériau granulaire et à faire subir périodiquement audit lit une phase d'expansion et de lavage lorsqu'il est colmaté ou partiellement colmaté, ladite phase d'expansion et de lavage consistant à faire passer, selon un courant ascendant, un fluide de lavage à l'intérieur dudit lit de façon à augmenter son volume d'au moins 30 % et ainsi à débarrasser ledit lit des impuretés le colmatant.

Description

Procédé et dispositif pour l'épuration biologique de gaz.

L'invention concerne le domaine du traitement des gaz en vue de leur épuration et, le cas échéant, en vue de leur désodorisation. L'invention s'applique notamment, mais non exclusivement, au traitement des gaz industriels chargés en substances polluantes.

Parmi les techniques connues d'épuration de gaz, certaines consistent à faire passer le gaz à épurer sur une ou plusieurs couches d'un matériaux adsorbant, tel que du charbon actif, qui permet la rétention des substances polluantes contenues dans le gaz traité.

Quoiqu'efficaces, de tels procédés nécessitent, pour être mis en oeuvre sur des débits importants, la réalisation d'installations de grandes dimensions et donc couteuses.

D'autres techniques connues de traitement de gaz consistent à dégrader les substances polluantes contenues dans les gaz par une biomasse.

On connaît ainsi les biolaveurs, dans lesquels la pollution est piégée dans une eau de lavage puis dégradée dans un deuxième réacteur par une biomasse appropriée et les biofiltres dans lesquels la biomasse est une biomasse fixée et la pollution peut être dégradée directement. C'est plus précisément à cette technique de biofiltration que se rapporte l'invention.

On connaît dans l'état de la technique, notamment par le brevet français FR 2591122, un procédé pour l'épuration de gaz contenant des polluants biodégradables consistant à faire passer le gaz traité à travers un support constitué de couches de tourbe en présence de microorganismes et à humidifier lesdites couches avec des solutions aqueuses apportant des nutriments de complément. La biomasse épuratrice se développant dans les lits de tourbe utilise, en tant que source de carbone et source d'azote, la matière organique ou minérale présente dans la tourbe et dans les solutions aqueuses d'arrosage.

On connaît également dans l'état de la technique des biofiltres à base de maërl dont les carbonates sont consommés par la biomasse.

Un inconvénient des biofiltres peut résulter du fait qu'ils ont tendance à se colmater progressivement, spécialement si le substrat est organique et biodégradable, et ainsi à montrer des capacités de traitement diminuant dans le temps.

De plus, de tels biofiltres présentent également l'inconvénient de ne pas permettre de vitesses de passage très élevées, ce qui nécessite de configurer les filtres de façon à ce qu'ils aient une surface de filtration importante. Pratiquement, les vitesses de traitement pouvant être atteintes avec de telles installations n'excèdent pas 150 mètres par heures.

Enfin, les biofiltres connus montrent aussi l'inconvénient de réagir lentement aux brusques variations de charge, ce qui limite leur domaine d'emploi.

L'objectif de la présente invention est de fournir un procédé de traitement de gaz ne présentant pas les inconvénients des procédés de l'état de la technique.

En particulier, l'un des objectifs de la présente invention est de résoudre le problème du colmatage des biofiltres.

Un autre objectif de l'invention est de fournir un dispositif pour la mise en oeuvre d'un tel procédé.

Ces différents objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints grâce à l'invention qui concerne un procédé d'épuration d'un gaz chargé en matières polluantes, consistant à faire passer ledit gaz à travers au moins un biofiltre selon un flux ascendant, ledit biofiltre étant constitué par un lit de matériau granulaire servant de support à une biomasse destinée à dégrader lesdites matières polluantes, et à arroser ledit lit avec un liquide d'arrosage contenant des éléments nutritifs nécessaires au développement de la biomasse, lequel est caractérisé en ce qu'il consiste à utiliser des particules légères inorganiques et inertes d'un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm environ pour constituer ledit lit de matériau granulaire et à faire subir périodiquement audit lit une phase d'expansion et de lavage lorsqu'il est colmaté ou partiellement colmaté, ladite phase d'expansion et de lavage consistant à faire passer, selon un courant ascendant, un fluide de lavage à l'intérieur dudit lit de façon à augmenter son volume d'au moins 30 % et ainsi à débarrasser ledit lit des impuretés le colmatant. On notera que lesdites particules pourront aussi se présenter sous forme tubulaire.

Le support de la biomasse utilisé dans le cadre de la présente invention a la particularité d'être inorganique et inerte par rapport aux polluants, aux produits formés et à la biomasse, en ce sens qu'il ne peut être consommé sous quelque forme que ce soit par celle-ci. De plus le matériau utilisé est léger, c'est-à-dire qu'il présente une densité inférieure à 1 ou sensiblement égale à 1.

Ledit matériau granulaire étant inerte vis-à-vis de la biomasse, lesdits éléments nutritifs nécessaires à ladite biomasse seront apportés en totalité ou en quasi-totalité par le liquide d'arrosage du lit granulaire. On notera toutefois que, dans certains cas de figures, le gaz à épurer lui-même pourra véhiculer une partie des nutriments nécessaires à la biomasse.

On notera que, d'une façon classique, le passage du gaz dans le biofiltre et l'arrosage du lit auront lieu de façon telle que le gaz connaisse un mouvement ascendant dans le lit de matériau granulaire inorganique et que le liquide d'arrosage connaisse un mouvement descendant dans le lit de matériau granulaire inorganique, à contrecourant dudit gaz. Toutefois, on pourra aussi mettre en oeuvre des courants croisés (liquide descendant verticalement et le gaz transitant horizontalement).

On notera également que l'arrosage du lit de matériau granulaire inorganique pourra être effectué de manière continue ou discontinue.

L'invention permet donc de décolmater périodiquement le lit de matériau granulaire en le débarrassant des impuretés qui l'encombrent grâce au fluide de lavage qui autorise une expansion importante du lit. Ce fluide a donc pour effet d'entraîner les impuretés tout en déplaçant les particules constituant le lit. Les frottements accompagnant ce déplacement contribuent au décolmatage.

Le procédé selon l'invention permet d'atteindre des vitesses de traitement beaucoup plus élevée que les vitesses autorisées par les biofiltres de l'état de la technique.

En pratique, il pourra être envisagé de travailler à des vitesses de 400 m/h et plus.

Selon une variante préférentielle de l'invention, ledit fluide de lavage est un mélange d'eau et d'air. Un tel mélange permet d'accroître l'efficacité du décolmatage. Le mélange pourra notamment se présenter sous la forme d'eau contenant des bulles d'air dont l'action permettra de soulever efficacement les particules constituant le lit pour les brasser et ainsi décolmater le lit.

Egalement préférentiellement, le procédé comprend une étape consistant à recycler l'eau du fluide de lavage. I1 est ainsi possible de réduire la quantité d'eau nécessaire à la mise en oeuvre du procédé.

La phase de lavage et d'expansion du lit pourra être déclenchée à intervalles réguliers. Toutefois, selon une variante intéressante de l'invention, le procédé comprendra une étape consistant à mesurer la perte de charge du liquide transitant dans ledit biofiltre pour déclencher ladite phase d'expansion et de lavage lorsque la perte de charge excède un seuil prédéterminé.

L'invention concerne également un dispositif pour la mise en oeuvre d'un tel procédé comprenant un biofiltre constitué par au moins un lit de matériau granulaire servant de support à une biomasse, des moyens d'amenée d'un gaz à épurer dans la partie inférieure du biofiltre, des moyens d'arrosage dudit lit avec un liquide d'arrosage contenant des éléments nutritifs destinés à ladite biomasse et des moyens d'évacuation du gaz épuré dans la partie supérieure du biofiltre caractérisé en ce que ledit lit de matériau granulaire est installé dans une zone inférieure dudit biofiltre et est constitué de particules légères et inertes d'un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm environ, en ce qu'il comprend des moyens d'amenée d'un fluide de lavage dudit lit et en ce que ledit biofiltre présente une zone supérieure d'expansion prévue au-dessus dudit lit et ayant des dimensions suffisantes pour permettre au volume dudit lit d'être augmenté d'au moins 30 % lors de ladite phase d'expansion et de lavage.

Selon une variante de l'invention, ledit lit est constitué de particules en argile expansé présentant un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm.L'argile expansé a le double avantage de présenter un coût peu élevé et de permettre une bonne humidification du lit.

De plus l'argile expansé présente des pores permettant à la biomasse de se développer. On notera toutefois que les particules du lit pourront être constituées d'un autre matériau inorganique inerte tel que du verre poreux et tout matériau fritté.

Egalement préférentiellement, ladite zone supérieure d'expansion est délimitée latéralement par des parois inclinées convergeant vers ledit lit, favorisant le retour desdites particules dans ladite zone inférieure à l'arrêt de ladite phase d'expansion et de lavage. Le biofiltre montrera donc, dans un tel cas, une section différente au niveau du lit et de la zone d'expansion. On pourra aussi prévoir que le dispositif selon l'invention ne présentera pas de telles parois inclinées convergentes au niveau de la zone supérieure d'expansion. En tout état de cause, celle-ci ne devra pas être configurée de façon à gêner l'expansion du lit.

Avantageusement, le dispositif comprend des moyens de recyclage du fluide de lavage incluant de préférence un décanteur.

Egalement avantageusement, le dispositif comprend des moyens de recyclage du liquide d'arrosage.

Selon une variante intéressante, un tel dispositif comprend au moins une couche de matériau granulaire disposée à la sortie dudit biofiltre et permettant d'affiner l'épuration du gaz traité.

Préférentiellement, ladite couche est constitué de charbon actif.

Selon une variante intéressante de l'invention, le dispositif comprend également des moyens de mesure de la perte de charge du gaz transitant dans le dispositif. De tels moyens pourront être avantageusement mis en oeuvre pour détecter automatiquement le colmatage du lit. Pratiquement, ce colmatage pourra être révélé lorsque lesdits moyens détecteront une perte de charge excédant une valeur prédéterminée.

L'invention, ainsi que les différents avantages qu'elle présente, seront plus facilement compris grâce à la description qui va suivre de deux exemples de réalisation en référence aux dessins dans lesquels:
- la figure 1 représente schématiquement un premier mode de réalisation d'une installation pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention,
- les figures 2a et 2b représentent schématiquement un second mode de réalisation d'une installation pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention incluant deux biofiltres montés en série, la figure 2a montrant la fonctionnement en cycle d'épuration et la figure 2b montrant le fonctionnement en cycle de lavage.

En référence à la figure 1, le dispositif de traitement de gaz présente dans sa partie inférieure, un canalisation 3 permettant d'amener un gaz à épurer et, dans sa partie supérieure une cheminée 5 d'évacuation du gaz épuré.

Le dispositif comprend un biofiltre 1 dans la partie inférieure duquel est disposé un lit de particules d'argile expansé présentant un diamètre allant de 0,7 cm à 1 cm selon les particules et une densité de l'ordre d'environ 0,7 (correspondant à une densité en vrac d'environ 0,4). Ces particules servent de support à une biomasse chargée de dégrader les matières biodégradables contenues dans un gaz à épurer. Le lit de particules est supportés par un plancher grillagé dont les orifices présentent une taille autorisant le passage de tout fluide et empêchant le passage desdites particules.

Le biofiltre 1 présente par ailleurs une zone d'expansion 8 prévue au-dessus du lit granulaire 2 configurée pour ne pas gêner l'expansion de ce lit lors de la mise en oeuvre du procédé selon l'invention. A cet effet, la zone d'expansion est délimitée par des parois inclinées 9 convergeant vers le biofiltre. Dans le cadre du présent exemple de réalisation, les parois 9 sont inclinées d'environ 45" par rapport à l'horizontale mais on pourra envisager, dans d'autres modes de réalisation de doter ces parois d'une inclinaison plus ou moins forte.Pratiquement, l'inclinaison des parois 9 sera suffisante pour empêcher l'accumulation de particules constituant le lit contre elles et pour favoriser le retour de ces particules au niveau du lit 2 lorsque la phase de lavage du lit sera terminée, et sera généralement d'au moins 30 par rapport à l'horizontale. La zone d'expansion 8 présente par ailleurs un volume suffisamment important pour permettre l'expansion du lit.

Des moyens de mesure de la perte de charge 20 du gaz à sa sortie du lit 2 sont également prévus.

Une couche de charbon actif en grains 13 est par ailleurs installée au dessus du biofiltre 8 dans la partie supérieure du dispositif afin d'affiner l'épuration du gaz après qu'il ait transité dans le lit granulaire de particules d'argile.

Le dispositif représenté comprend aussi un dispositif d'arrosage 4 du lit 2 relié à un réservoir de liquide d'arrosage 14 par une canalisation munie d'une pompe 14a. Ce liquide d'arrosage est constitué d'eau à laquelle ont été additionnés des éléments nutritifs nécessaires à la biomasse colonisant le biofiltre. Le dispositif d'arrosage inclut des moyens de recyclage 12 comprenant une canalisation 15 (équipée d'une vanne de vidange l5a) récupérant l'eau d'arrosage au pied du biofiltre 1 et la renvoyant dans le réservoir 14. Ainsi la quantité d'eau nécessaire à l'arrosage et la quantité de nutriments devant être ajoutés à cette eau se trouve diminuées. Le réservoir 14 présente une forme favorisant la décantation de l'éventuelle biomasse pouvant être entraînée avec le liquide d'arrosage recyclée et son évacuation en 16.

Enfin, le dispositif possède des moyens permettant de laver et d'expanser le lit de matériau granulaire 2. Ces moyens sont constitués par une canalisation d'amenée d'eau 7 en pied de biofiltre couplée à une canalisation d'amenée d'air 17 également en pied de biofiltre, l'eau et l'air amenés formant un fluide de lavage. Ces canalisations sont équipées de pompes 7a, 17a permettant d'amener l'eau et l'air à une vitesse suffisante dans le biofiltre. On notera que, l'arrivée d'air pourra être facultative et que, dans d'autres modes de réalisation, on pourra se contenter d'eau seule en tant que fluide de lavage.

Au niveau de la phase d'expansion 8, une canalisation 18 est prévue pour récupérer le fluide de lavage pour le réacheminer vers le décanteur 1 1 sans entrainer les particules constitutives du lit granulaire du filtre. Cette canalisation 18 et ce décanteur 11 forment alors avec la canalisation 7 des moyens 10 permettant le recyclage de l'eau de lavage.

Une canalisation d'évacuation 19 de l'air du fluide de lavage est prévue pour renvoyer celuici vers l'évacuation 5. Dans d'autres modes de réalisation, il pourra être envisagé de traiter cet air dans le biofiltre en le ramenant en pied de biofiltre en vue de son épuration.

D'un point de vue fonctionnel, le fonctionnement du dispositif décrit est le suivant.

Le lit granulaire de particules d' argile expansé est ensemencé avec des bactéries qui selon la nature de la pollution à abattre seront des bactéries hétérotrophes ou des bactéries autotrophes. Le lit ainsi ensemencé est ensuite continûment ou périodiquement arrosé avec la solution nutritive contenue dans le réservoir 14 grâce aux moyens d'arrosage 4. Une fois qu'une flore essentiellement autotrophe ou essentiellement hétérotrophe selon la nature de l'ensemencement de départ s'est suffisamment développée dans le lit granulaire 2, le dispositif peut être mis en oeuvre pour épurer un gaz chargé en polluants biodégradables.

Ce gaz est alors amené dans le dispositif par la canalisation 3 en pied de biofiltre puis transite dans le lit 2 au sein duquel les polluants qu'il contient sont adsorbés sur les particules d'argile expansé. La biomasse présente dégrade alors les substances ainsi piégées. Pendant la durée de la phase d'épuration, l'arrosage du lit continue à contre courant du déplacement du gaz traité dans le dispositif.

Après son passage dans le lit 2, le gaz transite dans la zone d'expansion 8 avant de pénétrer dans la couche 13 de charbon actif en grains. Les substances polluantes n'ayant pas été retenues par le lit granulaire 2 sont alors adsorbées sur ce charbon actif.

Lorsque le développement de la biomasse dans le lit 2 se traduit par une perte de charge supérieure à un seuil prédéterminé, les moyens 20 de détection de perte de charge déclenchent automatiquement les moyens de lavage et d'expansion du lit et l'arrêt de l'alimentation du dispositif en gaz à épurer. On notera toutefois que, dans d'autres modes de réalisation de l'invention, la mise en oeuvre des moyens de lavage et d'expansion pourra être activée périodiquement sans avoir à recourir à des moyens de détection de perte de charge.

L'eau présente dans le réservoir 1 1 est alors envoyée par la canalisation 7 en pied de réacteur concomitamment à l'envoi d'air par la canalisation 17. Le mélange d'air et d'eau ainsi formé arrive dans le biofiltre 1 et provoque l'expansion du lit. Cette expansion est effectuée de façon suffisamment importante pour que le lit voit son volume augmenter d'au moins 30 % c'est-à-dire que les pompes 7a et 17a inculque une vitesse suffisamment forte au fluide de lavage pour autoriser une telle augmentation de volume.

Lors de son passage dans le lit 2, le fluide de lavage provoque la mise en mouvement des particules d'argile expansé et permet le décollement de la biomasse en excès qui colmate le lit. Après avoir transité dans la zone d'expansion 8, ce fluide de lavage chargé en matières organiques est alors évacué par la canalisation 18 jusqu'au décanteur 11. L'air de ce fluide de lavage est quant à lui évacué par l'évacuation 5 via la canalisation 19.

Après un temps de lavage et d'expansion suffisant au décolmatage du lit granulaire 2, l'apport de fluide de lavage est stoppé et le lit retrouve son volume initial. La phase d'épuration peut alors être reprise. Durant toute la phase d'épuration, l'eau d'arrosage présente dans le décanteur 1 1 subit une décantation. L'essentiel de la matière organique qu'elle contient ayant décanté peut alors être soutiré en 21.

Le dispositif décrit a été mis en oeuvre sur un gaz industriel chargé en isopropa nol à raison d'environ 200 mg/m3 en moyenne. Dans ce but le lit 2 a été ensemencé avec une flore bactérienne majoritairement hétérotrophe. La vitesse du gaz à épurer a été fixée à 400 m/h. Au bout de 3 semaines, les moyens 20 ont détectés une perte de charge requérant le décolmatage du lit. De l'eau de lavage a alors été amenée dans le biofiltre à une vitesse comprise entre 5 et 6 m /h pendant 0,3 h en présence d'air autorisant le décolmatage rapide et efficace du lit granulaire. L'opération d'épuration a alors pu être reprise rapidement.

Dans un autre mode de réalisation de l'invention, représenté aux figures 2a et 2b, il a été choisi de munir le dispositif de deux biofiltres 1 et la équipés chacun d'un lit granulaire 2, 2a constitué de particules légères, inertes et inorganiques et de zones d'expansion 8, 8a, les zones du dispositif dans lesquels les lits de particules sont installés formant des étranglements. Comme dans le cas de l'exemple précédent, le dispositif est muni d'une couche de charbon actif d'affinage 13 dans sa partie supérieure.

Dans ce mode de réalisation, les particules constituant les lits 2 et 2a sont de natures différentes pour chaque lit. ll s'agit de particules d'argile expansé pour le biofiltre 1 et de billes de plastiques pour le biofiltre lab. Toutefois, dans d'autres modes de réalisation, il pourra être envisagé d'utiliser des particules de même nature pour les deux lits.

Un réservoir de liquide d'arrosage 14, faisant aussi office de décanteur pour le recyclage de celui-ci est relié à une rampe 4 permettant l'arrosage du lit granulaire 2. Ce réservoir présente une purge 16. D'une façon analogue, un réservoir de liquide d'arrosage 14a relié à un rampe 4a est prévu pour permettre l'arrosage du lit granulaire 2a. Ce réservoir 14a est également relié à un dispositif de récupération 30 du liquide d'arrosage présentant la forme d'un entonnoir.

La taille de chaque zone d'expansion 8, 8a est suffisante pour permettre l'expansion des deux lits granulaires lors de la mise en oeuvre des moyens de lavage.

Un tel dispositif présente l'avantage de permettre l'épuration de plusieurs types de composés polluants contenus dans un même gaz. A cet effet, on pourra choisir d'ensemencer les lits avec des bactéries ou champignons différents. Chaque biofiltre pourra ainsi être dédié à la dégradation de composés particuliers.

La figure 2a montre la même installation au cours d'un cycle de lavage. Au cours d'un tel cycle, le liquide d'arrosage est envoyé à contrecourant à partir du réservoir 14 (et éventuellement du réservoir 14a) et récupéré dans le réservoir 14 par l'intermédiaire des rampes 4 et 4a. Une amenée d'air 31 et une amenée d'eau 32 en pied du biofiltre 1 sont également prévues pour améliorer la qualité du lavage.

Les exemples de réalisation de l'invention ici décrits n'ont pas pour objet de réduire la portée de l'invention. I1 pourra donc être envisagé d'y apporter des modifications sans sortir du cadre de l'invention. En particulier, le lit de matériau inorganique inerte servant de support à la biomasse pourra être constitué d'autres matériaux que l'argile expansée. I1 pourra également être envisagé de ne pas prévoir de différences de section au niveau du lit et de la zone d'expansion.

Claims (13)

REVENDICATIONS

1. Procédé d'épuration d'un gaz chargé en matières polluantes, consistant à faire passer ledit gaz à travers au moins un biofiltre (1) selon un flux ascendant, ledit biofiltre étant constitué par un lit de matériau granulaire (2) servant de support à une biomasse destinée à dégrader lesdites matières polluantes, et à arroser ledit lit avec un liquide d'arrosage contenant des éléments nutritifs nécessaires au développement de la biomasse, caractérisé en ce qu'il consiste à utiliser des particules légères inorganiques et inertes d'un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm pour constituer ledit lit de matériau granulaire et à faire subir périodiquement audit lit une phase d'expansion et de lavage lorsqu'il est colmaté ou partiellement colmaté, ladite phase d'expansion et de lavage consistant à faire passer, selon un courant ascendant, un fluide de lavage à l'intérieur dudit lit de façon à augmenter son volume d'au moins 30 % et ainsi à débarrasser ledit lit des impuretés le colmatant.

2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit fluide de lavage est un mélange d'eau et d'air.

3. Procédé selon la revendication 2 caractérisé en ce qu'il comprend une étape consistant à recycler l'eau du fluide de lavage.

4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé en ce qu'il comprend une étape consistant à mesurer la perte de charge du liquide transitant dans ledit biofiltre pour déclencher ladite phase d'expansion et de lavage lorsque la perte de charge excède un seuil prédéterminé.

5. Dispositif de filtration pour la mise en oeuvre du procédé selon les revendications 1 à 4 du type comprenant au moins un biofiltre (1) constitué par au moins un lit de matériau granulaire (2) servant de support à une biomasse, des moyens d'amenée (3) d'un gaz à épurer dans la partie inférieure du biofiltre, des moyens d'arrosage (4) dudit lit avec un liquide d'arrosage contenant des éléments nutritifs destinés à ladite biomasse et des moyens d'évacuation (5) du gaz épuré dans la partie supérieure du biofiltre caractérisé en ce que ledit lit de matériau granulaire est installé dans une zone inférieure (6) dudit biofiltre et est constitué de particules légères et inertes d'un diamètre d'au moins 0,5mm, en ce qu'il comprend des moyens d'amenée (7) d'un fluide de lavage dudit lit et en ce que ledit biofiltre présente une zone supérieure d'expansion (8) prévue au-dessus dudit lit et ayant des dimensions suffisantes pour permettre au volume dudit lit (2) d'être augmenté d'au moins 30 % lors de ladite phase d'expansion et de lavage.

6. Dispositif selon la revendication 5 caractérisé en ce que ledit lit (2) est constitué de particules en argile expansée présentant un diamètre compris entre 0,5 et 5 cm.

7. Dispositif selon la revendication 5 ou 6 caractérisé en ce que ladite zone supérieure d'expansion (8) est délimitée latéralement par des parois inclinées (9) convergeant vers ledit lit, favorisant le retour desdites particules dans ladite zone inférieure (6) à l'arrêt de ladite phase d'expansion et de lavage.

8. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 7 caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de recyclage (10) du fluide de lavage.

9. Dispositif selon la revendication 8 caractérisé en que les moyens de recyclage (10) du fluide de lavage incluent un décanteur (11).

10. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 9 caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de recyclage du liquide d'arrosage (12).

11. Dispositif selon l'une des revendication 5 à 10 caractérisé en ce qu'il comprend au moins une couche (13) de matériau granulaire disposée à la sortie dudit biofiltre et permettant d'affiner l'épuration du gaz traité.

12. Dispositif selon la revendication 1 1 caractérisé en ce que ladite couche permettant d'affiner l'épuration du gaz traité est constitué de charbon actif.

13. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 12 caractérisé en ce qu'il présente des moyens (20 de mesure de la perte de charge dudit biofiltre (1).