Procédé de production continu à écoulement piston de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture
1. Domaine de l'invention
Le domaine de l'invention est celui des procédés de production de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture et des dispositifs mettant en œuvre lesdits procédés. Plus précisément, l'invention concerne également un support de production de racines de plantes hors sol.
2. Solutions de l'art antérieur
Les plantes médicinales sont la source principale de médicaments pour la majorité de la population du monde et représentent 40% des médicaments commercialisés en Europe et aux Etats-Unis. A l'heure actuelle, ces composés sont extraits de plantes sauvages ou cultivées par extraction à l'aide de solvants (éthanol, hexane, acétone,...) et sont commercialisés dans les domaines pharmaceutiques, cosmétiques, neutraceutiques, colorants et alimentaires. Cependant la production de ces composés à partir de plantes cultivées de manière classique ou récoltées dans la nature n'est pas suffisante pour satisfaire la demande grandissante du marché. De plus la récolte de plantes sauvages représente dans de nombreux cas une menace importante pour les espèces ainsi que pour leur écosystème, ce qui est en contradiction avec la demande des consommateurs pour plus de durabilité.
La production de métabolites secondaires bioactifs est dans de nombreux cas trop complexe d'un point de vue métabolique pour être réalisée au sein de microorganismes bactériens ou levuriens qui ne disposent pas du matériel génétique adéquat. La culture de cellules végétales unicellulaires en bioréacteur est rarement satisfaisante. En effet, les lignées cellulaires sont généralement peu stables génétiquement, fragiles, réclamant des nutriments complexes et la production de métabolites secondaires dans ces conditions est instable. De plus de nombreuses molécules bioactives nécessitent, pour être produites, des interactions
entre plusieurs lignées de cellules végétales qui ne peuvent être rencontrées que dans des tissus différenciés comme des racines de plantes.
Les racines des plantes sont une source potentielle de molécules bioactives qui comprennent une diversité déconcertante de métabolites et de protéines, et par conséquent, sont considérées comme le site du métabolisme secondaire unique de la plante entière. Les progrès récents dans la culture de racines in-vitro ont permis de produire de nombreux métabolites secondaires à partir de lignées de racines soit adventives et nécessitant des phytohormones pour croître, soit transformées à l'aide de Rhizobium Rhizogenes et pouvant croître dans des milieux plus simples. Les racines de plantes peuvent en effet être cultivées de manière in-vitro sur support solide ou liquide sans organes aériens (tiges et feuilles) à condition d'être mise en contact avec une source de carbone (glucose,...) et d'hormones de croissance spécifiques à la multiplication racinaires. Ces hormones sont très coûteuses, ce qui empêche le développement de la culture de ce type de racines à l'échelle industrielle. Un exemple de ce type de culture de racine en bioréacteur liquide est donné dans le brevet coréen WO2008100016.
La culture de racines in-vitro peut également être réalisée sans hormones en utilisant des racines transformées par des bactéries telles qu'Agrobacterium Rhizogenes.
Certaines bactéries du sol, telles qu'Agrobacterium Rhizogenes, contiennent des plasmides pouvant infecter les racines des plantes et les amener à croître anormalement. Les racines transformées de cette manière sont particulièrement faciles à cultiver de manière stérile en milieu artificiel en milieu liquide, solide ou aérien (avec alimentation du milieu sous la forme de brouillard), et ont une stabilité génétique et biochimique élevée. Ce type de racine est couramment appelé « hairy roots » ou encore « racines chevelues ».
Actuellement, la principale contrainte pour la production industrielle de racines adventives ou chevelues est le développement et la mise à l'échelle des récipients appropriés (bioréacteurs). La vitesse de croissance de la biomasse végétale est en effet inférieure à celle de levure et de bactéries. Le temps de doublement de la biomasse observé varie de 20 minutes chez E. Coli, 60 minutes chez Saccharomyces Cerevisiae, 100 minutes chez
Lactobacillus Plantarum. Le temps de doublement des cellules végétales présentes dans les racines cultivées in-vitro varie quant à lui de quelques jours à plusieurs semaines en fonction des conditions de culture. Les bio-réacteurs existant ne permettent donc pas de produire de manière industrielle et économique des quantités suffisantes de biomasses et de molécules actives si ce n'est pour des applications à très hautes valeurs ajoutées.
Les bioréacteurs en milieu liquide aboutissent très rapidement à des difficultés d'oxygénation de la biomasse et peu de résultats précis de culture en continu ont été publiés jusqu'à présent.
Pour éliminer le problème de la limitation du transfert d'oxygène en milieu liquide tout en conservant un apport en nutriments suffisants, l'utilisation d'un bioréacteur brumisé tel que décrit par DiLorio et al (Appl. Microbiol. Biotechnol., Vol 37, pp 457-462) est une alternative intéressante.
Les procédés par nébulisation existant, sont tous réalisés en culture batch et mettent en œuvre des bioréacteurs ou enceintes de culture complexes et coûteux de tels procédés sont divulgués dans les documents WO200174992, US2006240544, EP0234868A2, CN102783414, US2009017529, Kim et al (Plant Cell Tiss. Organ Cuit. Vol. 98, pp 25-33, 2009), Huang et al (Enzyme and Microbial Technology, Vol. 35(1), pp 22-32, 2004), Wyslouzil et al (Biotechnol. and Bioeng., Vol. 70(2), pp 143-150, 2000), Sivakumar et al (Biotechnol. Bioeng. Vol. 107(5), pp 802-813), ils permettent quelques applications dans des domaines spécifiques comme celui des cosmétiques et des pharmaceutiques.
Il existe également des bioréacteurs agités jetables à base de plastiques souples pour la production de cellules végétales tel que décrites par Ducos et Al. (Adv Biochem Eng Biotechnol. 2010;115:89-115 ; doi: 10.1007/ 10_2008_28) mais ces bioréacteurs sont en phase liquide, en batch et limité en taille à un volume de 100 1. Des exemples d'utilisation de ce type de réacteur sont donnés également par Eibl et al (Phytochem. Rev. Vol 7, pp 593- 598, 2008) et Stiles et al (Adv. Biochem. Eng. Biotechnol., Vol 134, pp 91-114, 2013).
Au vu de cet état de l'art, il n'existe pas de méthodes de culture continue de racines adventices et/ou chevelues permettant une production industrielle à l'échelle de la tonne. Il
existe donc un besoin pour ce type de procédé permettant de remédier aux inconvénients des procédés existant cités ci -dessus.
3. Objectifs de l'invention
L'invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur. Plus précisément, un objectif de l'invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, est de fournir un procédé continu à écoulement piston de production de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture.
Un autre objectif de l'invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, est de fournir un dispositif mettant en œuvre un procédé continu à écoulement piston de production de racines de plantes hors sol.
L'invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, a encore pour objectif de fournir un support de production de racines de plantes hors sol apte à être utilisé dans un procédé continu à écoulement piston.
4. Exposé de l'invention Conformément à un mode de réalisation particulier, l'invention concerne un procédé continu à écoulement piston de production de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture, ledit support servant d'enceinte de confinement
Selon l'invention, un tel procédé continu à écoulement piston comprend les étapes successives suivantes : · déploiement du support de culture pour production de racines de plantes, ledit support étant muni d'au moins un premier moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres,
• ensemencement au sein dudit support d'un inoculum de racines au travers d'au moins une première ouverture située, dans le sens du défilement du support, en aval dudit au moins premier moyen d'isolation,
• ouverture d'au moins un second moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres, situé, dans le sens du défilement du support, en aval de ladite au moins une première ouverture,
• alimentation par nébulisation d'un milieu de culture au travers d'au moins une seconde ouverture, ladite au moins une seconde ouverture étant située entre lesdits premier et second moyens d'isolation,
• isolation du support contenant les racines en fin de croissance par au moins un troisième moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres,
• récolte des racines la vitesse de défilement dudit support permettant une augmentation de masse de racine d'un facteur au moins égal à 4 entre l'étape d'ensemencement par l'inoculum et la récolte.
Le principe général de l'invention repose sur le fait qu'un inoculum de racines est introduit au sein d'un support de culture par au moins une première ouverture située entre un premier moyen et un second moyen d'isolation maintenus en position fermée, ledit support de culture formant une enceinte de confinement ou bioréacteur. Ensuite, l'alimentation des racines est effectuée par nébulisation d'un milieu de culture au travers d'au moins une seconde ouverture située située entre le premier moyen et le second moyen d'isolation, le support de culture formant une enceinte de confinement ou bioréacteur étant maintenu préférentiellement en surpression. Ledit second moyen d'isolation étant basculé en position ouverte afin d'éviter toute déchirure par surpression trop importante ou bien lorsque les deux moyens d'isolation sont maintenus en position fermée, ledit support étant muni d'au moins une ouverture supplémentaire permettant d'éviter toute déchirure par surpression trop
importante tel qu'un évent ou une soupape et/ou permettant l'évacuation de liquide. Ainsi, lorsque l'on ouvre le second moyen d'isolation, l'alimentation des racines au sein du support est effectuée par nébulisation d'un milieu de culture au travers de la au moins une seconde ouverture, par la suite on arrête l'alimentation par nébulisation et on fait avancer le support, cette succession d'opération étant reproduite au fur et à mesure de l'avancée du support. L'enceinte de confinement ou bioréacteur est donc fermé aux 2 extrémités et dispose d'une ou plusieurs ouvertures pour éliminer l'air ou le liquide en excès et de manière préférentielle maintenue en surpression à l'aide préférentiellement d'un air chargé en brume alimenté par la chambre de nébulisation. Le support formant l'enceinte de confinement ou bioréacteur est mis en mouvement par un dispositif de déplacement en emportant en son sein les racines, de préférence de type chevelues ou adventives, en cours de croissance par toutes techniques connues de l'homme de l'art tel qu'un tapis roulant. Les racines se développent au sein du support au fur et à mesure du déploiement et donc de l'avancée dudit support. Le support est finalement refermé à l'aide d'un troisième moyen d'isolation et les racines étant récoltées avec le bioréacteur, ce dernier pouvant servir d'emballage ou bien étant récoltée directement. Le bioréacteur ou enceinte de confinement est donc renouvelé au fur et à mesure de manière à remplacer la partie s'étant déplacée et permettre l'introduction d'un nouvel inoculum. Les inventeurs ont également déterminé qu'une alimentation des racines par nébulisation d'un milieu de culture permet d'alimenter en nutriment une enceinte de confinement ou bioréacteur ayant une longueur de plus de 10 m tout en gardant une productivité supérieure à 500 g/m2/jour de matière sèche de racine, préférentiellement supérieure à 1 kg/m2/jour.
Ainsi, l'invention repose sur une approche tout à fait nouvelle et inventive d'ensemencement d'un support au défilé par un inoculum de racines, ledit support servant d'enceinte de confinement ou bioréacteur, l'alimentation dudit inoculum étant effectué par nébulisation d'un milieu de culture. Du fait du défilement, le début de l'enceinte de confinement ou bioréacteur est renouvelé au fur et à mesure de manière à remplacer la partie de l'enceinte de confinement ou bioréacteur s'étant déplacée, des racines étant introduites sous forme d'un inoculum pour croître dans ledit réacteur et/ou y produire des métabolites d'intérêt.
Préférentiellement, le support servant d'enceinte de confinement ou bioréacteur est composé d'une enveloppe transparente, et de manière plus préférentielle d'une enveloppe transparente souple constitué de polymère tel que du chlorure de polyvinyle (PVC), du polyamide, du polyéthylène, du polypropylène, du polyéthylène téréphtalate, de l'acide polylactique (PLA), d'un poly-succinate.
Par les termes « métabolites d'intérêt », on entend désigner un composé organique intermédiaire ou issu du métabolisme se présentant en général sous forme de petites molécules ou de monomères.
Par les termes « procédé continu à écoulement piston», on entend désigner un procédé dans lequel un bioréacteur est rempli à une extrémité de manière continue et/ou par des charges successives à des intervalles temporels convenablement réparti dans le temps et vidangé à l'autre extrémité de manière continue et/ou par déchargement successives à des intervalles temporels convenablement réparti dans le temps de manière à ce que à une distance donnée de la première extrémité du bioréacteur, l'état des racines soit identiques Par les termes « défilement d'un support » ou « support au défilé », on entend désigner le fait que le support est en mouvement par rapport à l'endroit où l'ensemencement est effectué.
Par les termes « déploiement du support », on entend désigner la mise en position du support avant l'endroit où l'ensemencement est effectué. Ledit déploiement correspond à un dépliage ou un déroulement du support, préférentiellement un déroulement du support.
Par les termes « moyen d'isolation », on entend désigner un moyen d'isolation mécanique tel que pince, clip.
Par le terme inoculum, on entend désigner un échantillon contenant des racines de plantes entière ou en morceaux, destiné à être introduit au sein d'un milieu favorable à sa multiplication, afin d'en produire une quantité supérieure.
Par les termes « récolte des racines », on entend désigner la récolte des racines proprement dite ou bien la récupération du support comprenant les racines ledit support étant fermé à ses extrémités par les moyens d'isolation formant ainsi une poche scellée.
Selon une mise en œuvre préférée, la au moins première ouverture permettant l'ensemencement du support par un inoculum de racines correspond à la au moins seconde ouverture permettant l'alimentation par nébulisation d'un milieu de culture, de ce fait l'ensemencement du support et l'alimentation par nébulisation d'un milieu de culture sont effectués par la même ouverture. En d'autres termes, lesdites au moins une première ouverture et au moins une seconde ouverture sont confondues. Ainsi, une telle mise en œuvre permet l'utilisation de support de structure et de fabrication simplifiée.
Selon une mise en œuvre préférée, la au moins première ouverture et/ou la au moins seconde ouverture sont situées sur la partie supérieure du support.
Ainsi, l'ouverture ne sera pas encombrée par les racines et/ou le liquide formé par la brume condensée. De plus une alimentation par le dessus permet également une meilleure répartition des particules de milieu nébulisé dans le ciel de l'enceinte formée par le support au-dessus des racines en croissance, les particules subissant la force de la gravité.
Selon une mise en œuvre préférée ou conforme à l'invention, le premier moyen d'isolation de l'étape de déploiement correspond au second moyen d'isolation de l'étape d'ensemencement lorsque le cycle de ces étapes est recommencé.
Avantageusement, le support de culture se présente sous forme d'une bande comprenant au moins une feuille inférieure et au moins une feuille supérieure reliées entre elles par au moins un moyen de solidarisation.
Par les termes « moyen de solidarisation », on entend désigner tout moyen permettant de solidariser les feuilles inférieure et supérieure entre -elles lesdits moyens étant sélectionné parmi le groupe consistant en thermosoudage, couture, collage, préférentiellement les
feuilles sont solidarisées à leurs extrémités latérales ou bords par collage ou thermosoudage afin de former un tube lors de la mise en surpression du support après ensemencement.
Ainsi, l'enceinte de confinement ou bioréacteur formé par le support est séparé physiquement de l'environnement extérieur et permet la croissance des racines dans un environnement contrôlé et aseptisé et/ou stérile.
Selon une mise en œuvre préférée du mode précédent, le support de culture comprend au moins une feuille perméable solidarisée à au moins une première feuille inférieure et à au moins une première feuille supérieure et située entre ces dernières, ledit support étant muni d'au moins un évent, d'au moins un drain et d'au moins une ouverture permettant l'ensemencement et/ou permettant l'alimentation par nébulisation d'un milieu de culture.
Ainsi un tel support présente l'avantage de permettre aux racines de croître autour de la au moins une feuille perméable en se servant d'elle comme support et en évitant de se tasser sous l'effet de leur propre poids. Les racines peuvent garder une densité de lit de racines suffisamment faible et un espacement racinaire suffisamment élevé qui permettront aux particules d'aérosol de pénétrer et d'alimenter le cœur du lit racinaire. Ce type de support avec au moins une feuille perméable solidarisée est simple à fabriquer, présente un encombrement stérique faible et est donc également simple à stériliser.
Selon une mise en œuvre préférée ou conforme à l'invention, le procédé selon l'invention est tel que l'étape de déploiement du support de culture correspond à un déroulement dudit support.
Ainsi, le support non-déployé possède un encombrement stérique faible ce qui facilite son stockage ainsi que d'éventuelle étape de stérilisation par exemple par irradiation et/ou par pasteurisation.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que l'inoculum de racine comprend des morceaux de racines ayant une taille d'au moins 50 mm et d'au plus
Ainsi, les morceaux de racines disposent à la fois d'une taille compatible avec une croissance rapide et un nombre par unité de masse suffisant que pour former après leur croissance un tapis de racines homogène à l'intérieur du support.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que les racines sont de type chevelu.
Ainsi, les racines cultivées dans le procédé ne nécessitent pas d'ajout d'hormone de croissance dans le milieu de culture.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que tel que les particules d'aérosol constituant l'alimentation par nébulisation ont un diamètre moyen inférieur ou égal à 4 μχη et de manière préférentielle inférieure ou égale à 2 //m.
Ainsi, les particules d'aérosol auront une masse inférieure, une surface spécifique supérieure par unité de masse et donc auront moins tendance à sédimenter au sein du support et donc pourront être transportées sur des plus grandes distances. De plus, leur petite taille leur permettra de pénétrer plus profondément au sein du lit de racines et nourriront plus efficacement les racines situés au centre du lit comparée à des particules d'aérosol de diamètre moyen supérieur à 4 μτη. L'exemple 3 ci-après montre que la croissance des racines de Salvia miltiorrhiza est directement impactée par la taille moyenne des particules d'aérosol.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que l'ensemencement dudit support est réalisé dans une chambre blanche.
Ainsi, les différentes manipulations, tels que l'inoculation et les connections entre la chambre de nébulisation et la seconde ouverture, pourront être réalisées en condition aseptique et limiteront le risque de contamination de l'environnement contrôlé à l'intérieur du support. Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel qu'il comprend une étape de stimulation de la croissance des racines par illumination et/ou modification de la composition du milieu de culture.
Ainsi, il est possible de stimuler la production de métabolites d'intérêt sous forme de composés bioactifs par des stress induits lumineux pour augmenter la croissance des racines et/ou leur production en composés actifs. Ces stress lumineux peuvent être réalisés soit aux longueurs d'onde visible par un éclairage classique, soit spécialisé d'horticulture, soit à des longueurs d'onde spécifique avec un éclairage avec des LED 380-500 nm, préférentiellement entre 400-450 nm, soit encore par un éclairage aux longueurs d'onde UV, préférentiellement entre 270-290 nm. L'intérêt de la technologie faisant l'objet de l'invention est que l'éclairage peut être disposé à n'importe quel moment de la croissance des racines. Il est ainsi possible par exemple de ne stimuler la production des composés bioactifs qu'à un stade avancée de la croissance de manière à éviter que ces composés bioactifs en trop grande concentration ne viennent inhiber la croissance des racines. La société demanderesse a découvert de manière surprenante que la production de tanshinone pouvait être augmentée de 200% en appliquant sur les racines chevelues de Salvia miltiorrhiza un traitement lumineux avec une longueur d'onde de 440 nm. De même et de manière préférentielle, les racines peuvent être éclairées à une intensité photonique de 150 μ mole/sec/m2 à des longueurs d'onde de 600 nm +/-20 nm pour stimuler leur croissance.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel qu'il comprend une étape d'élicitation des racines par illumination et/ou modification de la composition du milieu de culture et/ou stimulation acoustique. Ainsi, la combinaison de différente stimulation de croissance et/ou de production de composés actifs soit de manière simultanée, soit de manière successive, soit de manière continue, soit de manière discontinue permet d'exposer les racines aux conditions permettant la croissance optimale et la productivité et/ou concentration en composés actifs optimale.
Selon une mise en œuvre avantageuse d'au moins une des deux mises en œuvre précédentes, le procédé selon l'invention est tel que les étapes de stimulation et/ou d'élicitation sont pratiquées sur tout ou partie du support.
Ainsi, il est possible de ne stimuler la croissance et/ou éliciter la production de composés actifs que lorsque les racines sont dans leur phase de croissance le nécessitant. Il est par
exemple possible de n'éliciter la production de composés bioactifs que lorsque la croissance des racines est terminée, certains de ces composés étant inhibiteurs pour la croissance à proprement dit.
Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que la racine cultivée est sélectionnée parmi le groupe consistant en racine de l'espèce Arabidopsis thaliana, Arctium majus, Armoracia rusticana, Artemisia annua, Astragalus membranaceous, Atropa belladonna, Azadirachta indica, Berberis vulgaris, Calystegia sepium, Catharanthus roseus et trichophyllus , Cinchosa pubescens, Cistanche tubulosa, Datura stramonium, Derris trifolia, Dioscorea vollosa, Echinacea angustifolia, pallida et purpurea, Eleutherococcus senticosus, Fallopia multiflora, Gloriosa superba, Glycyrrhiza glabra et uralensis, Harpagophytum procumbens, Hydrastis canadensis, Hyoscyamus muticus, Hypericum perforatum, Ipomea aquatica, Leontopodium alpinum, Lepidium meyenii et peruvianum, Lippia dulcis, Lithospermum erythrorhizon, Morinda citrifolia, Morus alba et nigra, Ophiorrhiza pumila, Panax ginseng et quinquifolium, Perilla fruitescnens , Piper methysticium, Polygonum cuspidatum, Ptychopetalum olacoides, Pueraria lobata et phaseoloides, Rhodiola rosea, Salvia milthiorrhiza et prevalzkii, Sanguinaria canadensis, Sophora flavescens, Stizolobium hassjoo, Taxus brevifolia, Trigonella foenumgraceum, Whitania somnifera, Yucca shidigera, Wasabia japonica, préférentiellement en racine de l'espèce Salvia milthiorrhiza et Panax ginseng . Selon une mise en œuvre avantageuse des trois modes de mise en œuvre précédents, le procédé selon l'invention est tel que l'étape d'élicitation des racines pour produire un métabolite d'intérêt de type tanshinone est effectuée par illumination par un éclairage à des longueurs d'onde comprise entre 380 et 500 nm, ladite élicitation étant préférentiellement effectuée sur des racines de type salvia miltiorrhiza. Selon une mise en œuvre avantageuse, le procédé selon l'invention est tel que l'étape d'élicitation et/ou l'étape de stimulation de la croissance des racines est effectuée en présence d'au moins un composé sélectionné parmi le groupe de composés consistant en acétate de sodium, acide jasmonique, jasmonate de méthyl, extrait de levure, acide salicylique, acides gras, acides gras en C12, éthylène, oxyde nitreux et dioxyde de carbone.
L'exemple 6 ci-après montre l'augmentation de production de Tanshinone avec une élicitation de 100 ppm d'extrait de levure.
Les termes « acides gras en C12 », on entend désigner un acide gras contenant 12 atomes de carbone. L'invention concerne également un dispositif de production semi-continue de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture, ledit support servant d'enceinte de confinement ou bioréacteur, apte à mettre en œuvre le procédé selon l'invention, ledit dispositif comprenant :
• une unité d'alimentation en support, · un mécanisme de défilement du support,
• une chambre de nébulisation alimentée par un gaz porteur,
• une connexion entre la chambre nébulisation et le support, le support étant muni de moyens d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres, d'au moins un évent et d'au moins un drain et d'au moins une ouverture permettant l'ensemencement et/ou permettant l'alimentation par nébulisation d'un milieu de culture situés entre deux moyens d'isolation successifs. Préférentiellement, le support formant l'enceinte de confinement ou bioréacteur présente des rétrécissements de la circonférence lorsque celui-ci est alimenté en milieu de culture, ces rétrécissements étant obtenus préférentiellement à l'aide de pince externe.
Par les termes « unité d'alimentation du support », on entend désigner tout système permettant de limiter l'encombrement stérique du stockage du support, tels que le pliage- empilage, l'enroulage en bobine, préférentiellement l'unité d'alimentation se présente sous forme d'une bobine.
Par les termes « mécanisme de défilement du support », on entend désigner tout système permettant de déplacer le support tel qu'un tapis roulant, suspension sur câbles en mouvement, plateau munis de rouleaux, préférentiellement un tapis roulant sur lequel le support est déposé. Par les termes « chambre de nébulisation », on entend plus particulièrement désigner une enceinte fermée à l'intérieur de laquelle du milieu de culture est introduit par exemple à l'aide d'une pompe péristaltique ou tout autres techniques connues de l'homme de l'art et nébulisé dans la chambre soit à l'aide d'un diffuseur alimenté en milieu sous pression, soit d'un nébulisateur ultrasonique ou de tout autres techniques connues de l'homme de l'art pour former des particules de liquide de diamètre moyen inférieur ou égal à 50 μτη, préférentiellement inférieure ou égal à 10 μχη, plus préférentiellement inférieure ou égal à 5 μιη, le plus préférentiellement inférieur ou égal à 4 μνη et de manière la plus préférée de diamètre moyen inférieur ou égal à 2 μτη. Une entrée d'air comprimé sur la chambre de nébulisation permet d'emporter la brume formée à un débit suffisant pour alimenter, à travers une ou plusieurs connexions, l'enceinte de confinement ou réacteur en brume sur une distance supérieure à 5 m et de manière préférentielle supérieure à 10 m.
Par les termes « chambre de nébulisation alimentée par un gaz porteur », on entend désigner une enceinte munie d'une alimentation en milieu de culture sous forme brumisée, l'alimentation en milieu de culture sous forme brumisée étant soit insérée dans la chambre par des buses d'injection, soit formée au sein de la chambre à l'aide de nébulisateur à ultrasons et mélangée à un flux de gaz permettant de porter les particules d'aérosol formées tout au long du support.
Par les termes « connexion entre la chambre nébulisation et le support », on entend désigner un ou plusieurs tuyaux munis ou non de vannes et de branchement permettant d'alimenter le flux de gaz portant les particules d'aérosol entre la chambre de brumisation et une ou plusieurs ouvertures du support.
Selon un mode de réalisation avantageux ou conforme à l'invention, le dispositif selon l'invention est tel que qu'il comprend une chambre blanche permettant l'ensemencement.
Par les termes « chambre blanche », on entend désigner une pièce ou un espace où la concentration en micro-organismes est maîtrisée afin de minimiser l'introduction, la génération, la rétention de ces micro-organismes au sein du support tel que par filtration de l'air et/ou traitement de l'air à l'aide de rayonnement et/ou par traitement chimique et/ou thermique de l'air. De manière préférentielle, la chambre blanche sera maintenue en surpression par injection d'air filtré afin de maintenir la concentration en micro-organismes à des niveaux inférieurs tel qu'exposé par la norme ISO 14644-1 Classe 3.
5. Liste des figures
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de mise en œuvre du procédé selon l'invention, de la présentation d'un dispositif apte à mettre en œuvre un procédé selon l'invention mais également d'exemples de productions de racines par mise en œuvre d'un procédé selon l'invention. Ces exemples sont donnés à titre de simples exemples illustratifs et non limitatifs, et des dessins annexés, parmi lesquels :
• la figure 1 décrit de manière schématique les étapes successives d'un procédé selon l'invention,
• la figure 2 illustre un dispositif apte à mettre en œuvre un procédé selon l'invention,
• la figure 3 présente sous forme de graphique une production de racines chevelues de Salvia Milthiorriza en bioréacteur par mise en œuvre d'un procédé selon l'invention,
• la figure 4 présente sous forme de graphique une production de racines chevelues de Salvia Milthiorriza en bioréacteur en fonction de la fréquence du brumisateur par mise en œuvre d'un procédé selon l'invention,
• la figure 5 présente sous forme de graphique une production de racines chevelues de Panax Ginseng en bioréacteur par mise en œuvre d'un procédé selon l'invention.
6. Description d'un mode de réalisation de l'invention
On présente, en relation avec la figure 1 , un mode de mise en œuvre d'un procédé continu à écoulement piston de production de racines de plantes hors sol par défilement d'un support de culture, ledit support servant d'enceinte de confinement. Ledit procédé comprend les étapes successives suivantes :
1. déploiement du support de culture pour production de racines de plantes, ledit support étant muni d'au moins un premier moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres (1),
2. ensemencement au sein dudit support d'un inoculum de racine au travers d'au moins une première ouverture située, dans le sens du défilement du support, en aval dudit au moins premier moyen d'isolation (2),
3. ouverture d'au moins un second moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres, situé, dans le sens du défilement du support, en aval de ladite au moins une première ouverture (3),
4. alimentation par nébulisation d'un milieu de culture au travers d'au moins une seconde ouverture, ladite au moins une seconde ouverture étant située entre lesdits premier et second moyens d'isolation et mise en surpression du support (4),
5. isolation du support contenant les racines en fin de croissance par au moins un troisième moyen d'isolation permettant de compartimenter le support et d'isoler les différents compartiments ainsi crées les uns des autres (5),
6. récolte des racines (6).
Avantageusement le procédé selon l'invention peut comprendre une étape additionnelle de stimulation de la croissance des racines par illumination et/ou par modification de la composition du milieu de culture et/ou une étape d'élicitation des racines par illumination et/ou par modification de la composition du milieu de culture et/ou par stimulation
acoustique, ladite étape additionnelle étant insérée entre les étapes 4 et 5 ou étant confondue avec l'étape 4.
Un exemple particulier de procédé selon l'invention est exposé ci-après. Ledit procédé comprend les étapes de :
1. déroulement d'une bobine de support de culture pour production de racines de plantes, ledit support se présentant sous forme de bande comprenant deux feuilles jointes à leurs extrémités ou bords et étant muni d'un premier moyen d'isolation sous forme de pince ou clip de fermeture pour sac,
2. ensemencement au sein dudit support d'un inoculum de racine au travers d'au moins une première ouverture située, dans le sens du défilement du support, en aval dudit au moins premier moyen d'isolation,
3. ouverture d'au moins un second moyen d'isolation sous forme de pince ou clip de fermeture pour sac, ledit second moyen étant situé, dans le sens du défilement du support, en aval de ladite au moins une première ouverture, ledit second moyen correspondant, par déplacement du support, au premier moyen d'isolation de l'étape 1 du cycle d'étape précédent,
4. alimentation par nébulisation d'un milieu de culture au travers d'au moins une seconde ouverture, ladite au moins une seconde ouverture étant située entre lesdits premier et second moyens d'isolation et mise en surpression du support, ledit support formant ainsi un réacteur ou enceinte de confinement sous forme d'un tunnel,
5. isolation du support contenant les racines en fin de croissance par au moins un troisième moyen d'isolation,
6. récolte des racines, durant l'ensemble du procédé, le support est transporté par un tapis roulant, l'inoculum de racines introduit au sein du support s'y développe simultanément avec le transport de celui-
ci jusqu'à être récoltée en sortie. En outre le support constituant l'enceinte confinement ou réacteur est renouvelé au fur et à mesure de manière à remplacer la partie s' étant déplacée et des racines y sont introduites pour y croître et/ou produire des métabolites d'intérêts.
La chambre de nébulisation est constituée d'une enceinte fermée à l'intérieur de laquelle du milieu de culture est introduit par exemple à l'aide d'une pompe péristaltique ou tout autres techniques connues de l'homme de l'art et nébulisé dans la chambre soit à l'aide d'un diffuseur alimenté en milieu sous pression, soit d'un nébulisateur ultrasonique ou de tout autres techniques connues de l'homme de l'art pour former des particules de liquide de diamètre moyen inférieur ou égal à 50 μιη, préférentiellement inférieure ou égal à 10 μιη, plus préférentiellement inférieure ou égal à 5 //m, le plus préférentiellement inférieur ou égal à 4 μνη et de manière la plus préférée de diamètre moyen inférieur ou égal à 2 μχη. Une entrée d'air comprimé sur la chambre de nébulisation permet d'emporter la brume formée à un débit suffisant pour alimenter, à travers une ou plusieurs connexions, le tunnel externe en brume sur une distance supérieure à 5 m et de manière préférentielle supérieure à 10 m. Le support est préférentiellement transparent, et de manière plus préférentiel transparente et souple, et constitué de polymère tel que du chlorure de polyvinyle (PVC), du polyéthylène, du polypropylène, du polyéthylène téréphtalate, de l'acide polylactique (PLA), un poly- succinate constitué de polymère tel que le poly-vinyl chloride, le polyéthylène, le polypropylène, le polyéthylène téréphtalate, le poly-lactic acid, le poly-succinate. Le support fermé aux 2 extrémités, dispose d'une ou plusieurs ouvertures pour éliminer l'air ou le liquide en excès et de manière préférentielle maintenue sous surpression à l'aide préférentiellement de l'air chargé en brume alimenté par la chambre de nébulisation.
Les racines sont récoltées en isolant la partie du support les contenant du reste du support et en détachant cette partie du support. Cette opération peut se faire par toutes techniques connues de l'homme de l'art et préférentiellement en écrasant les parois du support à l'aide de 2 pinces et en coupant la partie située entre les deux pinces de manière à limiter les contacts entre l'intérieur du support et son environnement externe.
Lorsque le support est mis en mouvement, ledit support est continuellement renouvelé et inoculé à l'aide de racines chevelues.
Pour augmenter la teneur en matière active des racines, il est possible d'éliciter la production de ces composés bioactifs par des stress induits lumineux soit aux longueurs d'onde visible par un éclairage classique d'horticulture, soit à des longueurs d'onde spécifique avec un éclairage avec des LED 380-500 nm et préférentiellement entre 400-450 nm, soit encore par un éclairage aux longueurs d'onde UV et préférentiellement entre 270-290 nm. Un avantage du procédé selon l'invention est que l'éclairage peut être disposé à n'importe quel moment de la croissance des racines. Il est ainsi possible par exemple de ne stimuler la production des composés bioactifs qu'à un stade avancée de la croissance de manière à éviter que ces composés bioactifs en trop grande concentration ne viennent inhiber la croissance des racines. Comme décrit dans l'exemple 4 ci-après, la société demanderesse a découvert de manière surprenante que la production de tanshinone pouvait être augmentée de 200% en appliquant sur les racines chevelues de Salvia Miltiorrhiza un traitement lumineux avec une longueur d'onde de 430 nm.
De même et de manière préférentielle, comme décrit dans l'exemple 5 ci-après, les racines peuvent être éclairées à une intensité photonique de 150 /<mole/sec/m2 à des longueurs d'onde de 600 nm +/-20 nm pour stimuler leur croissance.
Il est possible d'éliciter la croissance des racines et/ou la production de molécules bioactives en utiliser des composés chimiques à ajouter au milieu tel que sodium acétate, acide jasmonique, jasmonate de méthyl, extrait de levure, acide salicylique, acides gras, acides gras en C 12 ou de composés gazeux tels que l'éthylène, le dioxyde de carbone et/ou l'oxyde nitreux. L'exemple 6 ci-après montre l'augmentation de production de Tanshinone avec une élicitation de 100 ppm d'extrait de levure. II est également possible d'éliciter la production de composés bioactifs en exposant les racines à des ultrasons.
D'autres espèces peuvent également être produite dans le procédé décrit dans cet invention comme le Panax Ginseng décrit dans les exemples 7 et 8 ci-après ou encore les espèces
suivantes : Arabidopsis thaliana, Arctium majus, Armoracia rusticana, Artemisia annua, Astragalus membranaceous, Atropa belladonna, Azadirachta indica, Berberis vulgaris, Calystegia sepium, Catharanthus roseus et trichophyllus, Cinchosa pubescens, Cistanche tubulosa, Datura stramonium, Derris trifolia, Dioscorea vollosa, Echinacea angustifolia, pallida et purpurea, Eleutherococcus senticosus, Fallopia multiflora, Gloriosa superba, Glycyrrhiza glabra et uralensis, Harpagophytum procumbens, Hydrastis canadensis, Hyoscyamus muticus, Hypericum perforatum, Ipomea aquatica, Leontopodium alpinum, Lepidium meyenii et peruvianum, Lippia dulcis, Lithospermum erythrorhizon, Morinda citrifolia, Morus alba et nigra, Ophiorrhiza pumila, Panax ginseng et quinquifolium, Perilla fruitescnens, Piper methysticium, Polygonum cuspidatum, Ptychopetalum olacoides, Pueraria lobata et phaseoloides, Rhodiola rosea, Salvia milthiorrhiza et prevalzkii, Sanguinaria canadensis, Sophora flavescens, Stizolobium hassjoo, Taxus brevifolia, Trigonella foenumgraceum, Whitania somnifera, Yucca shidigera, Wasabia japonica. .La figue 2 illustre un dispositif apte à mettre en œuvre un procédé selon l'invention. Le réacteur est constitué des parties suivantes décrites sur la Figure 2
1. un support sous forme d'un tunnel plastique souple et étanche en PVC (20) fermé au 2 extrémités et déposé sur un tapis roulant de 15 m de long pour 1 m de large (21) alimenté à partir d'un boudin de PVC enroulé et stérilisé par irradiation. Ce tunnel est composé de 15 compartiments de 1 m3 communiquant entre eux par des rétrécissements de la circonférence du tunnel à l'aide de pince externe en métal,
2. une zone stérile à atmosphère contrôlée à l'entrée du système permettant de fixer les connections d'entrée et de sortie de manière aseptique sur l'ouverture du sac et d'inoculer le sac avec des racines (22). Cette zone stérile est constitué d'une hotte à flux laminaire de marque DLF 660EC de CLEAN AIR TECHNIEK W adaptée au niveau des parois.
3. une alimentation en air comprimé stérile garantissant une pression positive à l'intérieur du tunnel plastique et d'apporter l'oxygène nécessaire à la croissance des racines (23). Cette alimentation d'air stérile se fait à travers un filtre Pall Advanta 10"
et d'un compresseur à air déshuilé CoenCo (à un débit de 3 m3/h) au travers de l'unité de nébulisation.
4. d'une alimentation du milieu de culture par nébulisation (24) (cuve en inox équipée d'un détecteur de niveau et d'une unité d'atomisation à ultrason de marque Beijing Ultrasonic 2Mhz). La brume dont les particules ont une taille moyenne de 2 μπ\ est transférée grâce au flux d'air sur toute la longueur du tunnel. La cuve de nébulisation est alimentée à un débit de 81/h par une pompe péristaltique Masterflex.
5. d'une ou plusieurs purges d'air (25) équipée de filtre à Air Sartorius et précédé d'un demister de marque Sulzer pour éviter leur colmatation. 6. d'une ou plusieurs sorties permettant de drainer le liquide excédentaire.
Exemple 1 : Transformation de Salvia Milhiorriza en racines chevelues
Les feuilles d'une plante saine de 2 ans de Salvia Miltiorriza sont d'abord désinfectées avec le protocole suivant :
1. Simple rinçage à l'eau du robinet 2. Passage pendant 20 secondes dans une solution d'éthanol à 70%
3. Passage pendant 6 minutes dans une solution d'hypochlorite de calcium à 6%
4. 3 rinçages successifs à l'eau ultra pure (étape réalisée dans une hotte à flux laminaires).
Ensuite, les feuilles sont blessées à l'aide d'un scalpel stérile, puis infectées avec la souche LMG-152 de Rhizobium rhizogenes, qui a une densité optique comprise entre 0,7 et 1. Les feuilles sont ensuite mises pendant une semaine sur le milieu «Murashige et Skoog » (MS) ( Sigma-Aldrich ref : M5519), dans l'obscurité et à 24°C.
Le milieu est composé de 4,4 g/L de poudre MS, de 20 g/L de sucrose, de 7g/L d'agar et d'aucunes phytohormones. Après l'incubation, les feuilles sont transférées dans un milieu « MS » liquide (même composition que le solide mais sans agar) avec 250mg/L
d'Ampicilline et 250mg/L de Cefotaxime pendant 4-5 jours et sous agitation pour se débarrasser de la bactérie.
Après les 4-5 jours, les feuilles sont remises sur un milieu « MS » solide à 24°C et les racines apparaissent après 2-3 semaines aux endroits des blessures. Une fois suffisamment développées, on récupère ces racines que l'on met dans un milieu « MS » liquide sous agitation pour favoriser la croissance. On les repique toutes les deux semaines dans ce même milieu jusqu'à atteindre une quantité de biomasse de 10 kg nécessaire pour l'inoculation du réacteur.
Exemple 2 : Production de racines de Salvia Milthiorrhiza dans le réacteur brumisé Un exemple d'un tel bioréacteur continu qui rencontre la description de l'invention est donnée dans cet exemple.
Le milieu MS autoclavé, composé des ingrédients mentionnés dans le tableau suivant, est introduit dans le brumisateur grâce à une pompe péristaltique à un débit de 8 1/h.
Ingrédients Ppm
Glucose 50000
Glycine 2
Myo-inositol 100
Nicotinic acid 0-5
Pyridoxyne HCL 0,5
Thiamine 0,1
CaCl2 332
KH2P04 170
KN03 1900
MgS04 180
NH4N03 1650
CoCl2 0,025
CuS04 0,025
Sous la hotte à flux laminaire, le compartiment n est isolé du compartiment n+1 et du rouleau de sac en amont par 2 pinces de séparation. Toutes les 24 h, le tapis roulant est mis en route, et le sac est déroulé vers la sortie de la chambre stérile de lm. Le compartiment n devient alors le compartiment n+1 et le sac vide sous la hotte devient le compartiment n. Des racines coupées en morceaux de 50-100 mm de Salvia Miltiorrhiza transformées par Agrobacterium Rhizogenes obtenue dans l'exemple 1 pour croître en absence de partie aérienne et d'hormones de croissance sont inoculées par l'ouverture supérieure du premier compartiment (n) du tunnel plastique PVC étanche et stérile selon une répartition spatialement homogène de 10 kg de racines par mètre carré. Ce compartiment est alors connecté au compartiment" n+1 en enlevant la pince de séparation tout en conservant la pince de séparation avec le rouleau de sac en amont du système. L'arrivée du mélange air/milieu brumisé est alors déconnectée du compartiment n+1 et reconnecté au compartiment n.
Après 15 jours et ensuite toutes les 24h, le compartiment n+15 est isolé du tunnel à l'aide de 2 pinces de séparation adjacente et le film plastique est découpé entre les deux pinces. Les sacs obtenus sont pesés pour en déterminer la masse racinaire en déduisant le poids du sac. La figure 2 indique les masses de racines récoltées sur un mois dans le réacteur. Au total 1743 kg de racines fraîches ont été produite par cette technologie en un mois.
Le lit racinaire en sortie du réacteur a une épaisseur moyenne de 21.4 cm pour une densité d'encombrement de 27%. Les racines sont alors récoltées en découpant le sac et séchées dans un tunnel de séchage microonde de la marque Amisy AMSD-FN12 d'une capacité de 100 kg/h jusqu'à une concentration en matière sèche de 85%.
Exemple 3 : Taille des gouttes de brumes versus réacteur
Pour déterminer l'impact de la taille des particules de brouillard sur l'apport en nutriments aux racines et le transport de ces nutriments tout au long du tunnel, nous avons modifié l'expérience de l'exemple 4 en changeant au jour 1 la fréquence du générateur de 2 Mhz à 1 ,6 Mhz ou 1 Mhz ce qui correspond à une augmentation de la taille des particules de brouillard de 2μπι à 4μπι et 10/im.
Nous pouvons observer sur la figure 3 que lorsque l'on augmente la taille des particules de brouillard, le transfert de nutriment vers les racines se réduit de manière conséquente avec une diminution importante de la productivité de racines de plus de 40% pour la fréquence à l ,6Mhz et 75% pour la fréquence à 1 Mhz par rapport à une fréquence de nébulisation à 2 Mhz après 15 jours de culture.
Exemple 4: Elicitation à la lumière de la production de Tanshinone sur des racines Salvia Miltiorrhiza
Pour augmenter la teneur en matière active des racines, il est possible d'éliciter la production de ces composés bioactifs par des stress induits lumineux soit aux longueurs d'onde visible par un éclairage, soit à des longueurs d'onde spécifique avec un éclairage avec des LED.
Dans le cadre de cet exemple, nous avons modifié l'exemple 2 en ajoutant une rampe de lampes LED (VEGELED 430 nm 9W de la société Colasse SA) à un 1 m au-dessus des compartiments 1 à 10 ( 10 spots par m). Ces lampes sont allumées 10 h par jour fournissant une luminosité d'environ 150 /*mole/s/m2.
Nous avons analysé la concentration en Tanshinone A dans les racines ayant été exposée à la lumière 430 nm et non-exposée. Les résultats montrent clairement une augmentation de 250% de la concentration en Cryptanshinone et Tanshinone 2A et de 233% de Tanshinone 1.
La tanshinone A a été analysée selon le protocole décrit Gupta et al (2011) sur une colonne Waters C18 (5 μηι, 4.6 x 250 mm) avec comme éluant un mélange Acetonitrile:eau (58:42) à 1 ml min-1 à température ambiante et une détection à 245 nm.
Exemple 5: Elicitation à l'aide d'un éclairage à 600 nm de la croissance des racines chevelues de Salvia Mitiorrhiza Dans le cadre de cet exemple, nous avons modifié l'exemple 2 en ajoutant une rampe de lampes LED (VEGELED 600 nm 9W de la société Colasse SA) à un 1 m au-dessus des compartiments 1 à 10 ( 10 spots par m). Ces lampes sont allumées 16 h par jour fournissant une luminosité de d'environ 150 /imole/s/m2.
Nous pouvons voir qu'après 15 jours de fonctionnement, nous observons une augmentation de 34 à 38% de la quantité de biomasse fraîche produite.
Exemple 6: Elicitation chimique à l'aide d'extrait de levure de la production de Tanshinone par des racines Salvia Miltiorrhiza
Dans le cadre de cet exemple, nous avons modifié l'exemple 2 en ajoutant une rampe de lampes LED (VEGELED 600 nm 9W de la société Colasse SA) à un 1 m au-dessus des compartiments 1 à 10 ( 10 spots par m). Ces lampes sont allumées 16 h par jour fournissant une luminosité de d'environ 150 //mole/s/m2.
La tanshinone A a été analysée selon le protocole décrit Gupta et al (2011) sur une colonne Waters C18 (5 μηι, 4.6 x 250 mm) avec comme éluant un mélange Acetonitrile:eau (58:42) à 1 ml min-1 à température ambiante et une détection à 245 nm.
Exemple 7: Obtention de racines chevelues de Panax Ginseng Pour obtenir des racines chevelues de Panax Ginseng, des graines stratifiées achetées chez Graines Baumaux (France) ont été trempées dans de l'eau durant une nuit et ensuite traitée avec une solution à 1% volumique de cetrimide durant 5 minutes.
Les graines ont ensuite été trempée 1 min. dans l'éthanol et 3 minutes dans une solution de HgCl2 1 g/1 à température ambiante. Les graines dont la surface a ainsi été stérilisée sont trempées dans une solution stérile de Chloramphenicol 500 ppm, Neomycin 500 ppm et tetracycline 500 ppm durant une heure avant d'être déposée sur un gel Agar-Mushashino acheté chez Sigma-Aldrich dans une boîte de Pétri. Les racines et les feuilles des plants obtenu par germination de ces graines et culture durant 30 jours sont découpés en morceaux de 2-3 cm et injecté à l'aide d'une épingle avec une culture de 36 h de la souche LMG-152 de Rhizobium rhizogenes dans un milieu YMB contenant 50 ppm de Kanamycin. Les morceaux de plantes infectées sont cultivés sur un milieu Mushashino durant 48h à 28°C. Après 48h, les morceaux de plantes infectées sont repiqués dans des milieux liquides Mushashino contenant 1000 ppm de Cephalexin et 1000 ppm d'ampicillin tous les 4 jours durant 2 semaines. Ensuite, les racines infectées obtenues sont cultivées dans un milieu liquide Mushashino sans antibiotique à l'obscurité jusqu'à apparition des racines chevelues.
Exemple 8 : Culture de racines de Ginseng
Nous avons utilisés l'équipement et les conditions de culture de l'exemple 4 en modifiant uniquement le milieu de culture (MS ½) et le type de racines chevelues cultivées (Panax Ginseng obtenu dans l'exemple 7) et la vitesse de déplacement du tapis (1 m tous les 2 jours) et donc de récolte (1 sac tous les 2 jours).
Nous observons sur le graphique suivant que le procédé décrit dans l'invention permet de produire après séchage de 5,5 à 8,8 kg de matière sèche de racines de Panax Ginseng tous les 2 jours pour une teneur en Ginsenosides assez stable de 4,7 à 5,4% massique.