Dispositif électrothermique pour système de propulsion, notamment pour turboréacteur, système de propulsion comprenant un tel dispositif électrothermique, et procédé associé.
L 'invention concerne les systèmes de propulsion, notamment mais non exclusivement les turboréacteurs, et se rapporte plus particulièrement à un dispositif thermoélectrique pour un tel système de propulsion.
Les avions utilisent souvent des systèmes de propulsion à réaction, nommés turboréacteurs, basés sur l'utilisation d'une énergie chimique telle que du kérosène. La poussée générée par un turboréacteur thermochimique résulte de l ' accélération de l ' air entre l ' entrée formée par une manche à air et la sortie formée par une tuyère. L ' accélération est produite par la combustion d'un mélange comprenant par exemple du kérosène et de l ' air comprimé. L 'inflammation du mélange permet de fortement dilater les gaz qui s ' échappent du turboréacteur par la tuyère qui, en raison de sa section convergente, augmente la vitesse de l ' air. Une partie de l ' énergie produite est récupérée à la sortie de la tuyère par une turbine so lidaire d'un compresseur placé en entrée du turboréacteur qui permet de comprimer l ' air entrant dans la chambre de combustion.
La variation de vitesse de l ' air entre l ' entrée et la sortie du réacteur crée une quantité de mouvement, ou poussée, vers l ' arrière du turboréacteur qui, par réaction, engendre un déplacement vers l ' avant du turboréacteur, et donc de l ' avion équipé du turboréacteur.
Différents problèmes se posent avec ce type de propulsion chimique. Ces problèmes sont principalement liés à la combustion incomplète du kérosène, au filtrage du kérosène ainsi qu' à son pompage, à l ' émission de dioxyde de carbone et d' autres particules polluantes, et aux risques inhérents à l 'utilisation d'un carburant (par exemple incendies, dégagement de gaz toxiques, ... ) . L 'inconvénient
maj eur lié à l 'utilisation d'un turboréacteur thermochimique concerne l 'utilisation d'une énergie fossile pour générer une poussée suffisante.
Les engins aérospatiaux tels que des satellites spatiaux comprennent plusieurs systèmes de propulsion. L 'un des systèmes de propulsion est un système de propulsion électrique uniquement utilisé pour les manœuvres spatiales, la poussée pour la mise en orbite étant généralement générée par un système de propulsion thermochimique.
Les systèmes de propulsion électrique utilisés peuvent être des systèmes de propulsion électrothermique, c ' est-à-dire fondés sur la transformation d'une énergie électrique en énergie thermique, capables, d'une part, de convertir une énergie électrique en une énergie thermique par transfert de chaleur entre un arc électrique et un fluide propulseur, et d' autre part, de convertir l ' énergie thermique en énergie cinétique par expansion du fluide chauffé au travers d' une tuyère pour générer une poussée.
Un système de propulsion électrothermique de type « arcj et » embarqué sur un satellite utilise l' énergie électrique fournie généralement par des panneaux so laires pour générer un arc électrique qui réagit avec le fluide propulseur pour augmenter sa température.
Ce type de propulsion thermoélectrique présente l ' avantage par rapport à une propulsion thermochimique d' éviter d' embarquer une énergie fo ssile lourde et dont le rendement est moins bon pour l ' allumage. En effet, l ' énergie électrique peut être fournie à partir de toute source d' énergie électrique appropriée, par exemple des batteries d' alimentation.
La plupart des systèmes de propulsion électrothermique comprennent une anode en forme de tuyère polarisée positivement et une cathode cylindrique ayant une extrémité conique polarisée négativement. L ' anode et la cathode sont maintenues à proximité, séparées par un iso lant. La tuyère définit une chambre d' expansion comportant un passage étroit sur une portion arrière et une ouverture divergente sur une portion avant. La cathode est alignée avec l ' axe
longitudinal de la tuyère anodique, l ' extrémité conique de la cathode s ' étendant dans le passage étroit de la chambre d' expansion.
Le réacteur est rempli d'un gaz, ou fluide propulseur, et une haute tension est appliquée entre la cathode et l ' anode de manière à générer un arc électrique. L ' arc électrique généré entre les électrodes ionise le gaz de manière à entretenir un plasma et donc un canal de conduction entre la cathode et l ' anode, jusqu' à ce que le gaz atteigne une haute température, l' augmentation de la température et de la pression du gaz engendrant une expansion et une accélération consécutive du gaz propulseur.
Les systèmes de propulsion électrothermique généralement utilisés possèdent une efficacité limitée. Le rendement est en effet inférieur à 50%, c ' est-à-dire que moins de la moitié de l ' énergie électrique est convertie en énergie cinétique, l ' énergie résiduelle étant perdue en énergie calorifique et en particules ionisées .
Les pertes par énergie calorifique ne représentent qu'une part de l ' énergie électrique initiale. L ' efficacité est en fait principalement limitée par des pertes par ionisation et de dissociation des particules qu' on nomme « flux froids » ou plus communément en anglais « frozen flows » . Ces pertes proviennent de l'ionisation, de la dissociation, ou plus généralement du passage des particules à des états mo léculaires excités emprisonnant une partie de l ' énergie. Ces pertes se produisent lorsque le gaz ou le fluide propulseur est chauffé à haute température par l ' arc électrique avant d' être éj ecté au travers de la tuyère. Dans des propulseurs électrothermiques standard à arc électrique, le fluide propulseur chauffé demeure pendant une durée trop courte dans des zones à haute pression et à plus faibles températures, en l'o ccurrence la chambre d' expansion, pour permettre une recombinaison des atomes ou une désexcitation des mo lécules excitées .
Par conséquent, l' énergie des ions et mo lécules encore dans des états excités est perdue et non disponible pour la poussée du réacteur.
En plus de ces pertes dans le réacteur, les propulseurs à arc électrique usuels ne tolèrent pas d' importantes variations dans le
fluide propulseur car l ' arc peut être « soufflé » par un flux de fluide propulseur trop important, rompant le canal de conduction formé par le plasma.
On connaît, du document US 4 882 465 , un système de propulsion électrothermique à arc électrique destiné à la propulsion de satellites pour des manœuvres spatiales uniquement. Ce système comprend une inj ection secondaire de fluide propulseur pour réduire les pertes dues aux « frozen flows » et améliorer l ' efficacité de propulsion.
Cependant, ce type de propulsion n' est généralement utilisé que pour les manœuvres des satellites car la poussée générée par un tel propulseur reste faible par manque de masse de fluide propulseur. De plus, l' inj ection d'un flux secondaire de fluide propulseur est réalisée au travers d'un passage formé dans l ' anode, complexifiant la réalisation de l ' anode.
En effet, les systèmes connus de propulsion à arc électrique ne permettent pas de générer une poussée suffisante pour permettre la propulsion d'un engin aérospatial, notamment aéronautique, en particulier dans un environnement atmosphérique, tel qu 'un avion. La poussée est limitée par la quantité de gaz éj ecté et par les pertes, la quantité de gaz entrant dans le passage étroit étant limitée à cause des risques que l ' arc électrique soit « soufflé » dans le passage étroit.
L 'invention se propose de résoudre les problèmes mentionnés ci-dessus et de permettre de chauffer un flux d ' air assez important pour permettre la propulsion d'un engin aérospatial ou aéronautique tout en évitant des pertes importantes.
Selon un aspect de l' invention, il est proposé un dispositif électrothermique pour système de propulsion, comprenant une chambre primaire comportant une tuyère anodique munie d 'un passage d' entrée, une pointe cathodique au moins partiellement insérée dans le passage d' entrée, une entrée d' air primaire débouchant dans le passage d' entrée, et un générateur de tension disposé entre la tuyère anodique
et la pointe cathodique de manière à générer un arc électrique sur le trajet de l'air injecté dans la chambre primaire.
Selon une caractéristique générale de l'invention, le dispositif comprend une chambre secondaire dans laquelle circule un flux d'air secondaire en relation d'échange thermique avec le flux d'air primaire chauffé issu de la chambre primaire, le flux d'air secondaire possédant une température inférieure au flux d'air primaire chauffé sortant de la chambre primaire.
La chambre primaire fournit ainsi un premier flux d'air chauffé à haute température permettant par échange thermique de chauffer le flux d'air secondaire acheminé par la chambre de combustion secondaire. Lorsqu'il est intégré à un système de propulsion, par exemple à un turboréacteur, ce dispositif permet ainsi d'obtenir un grand flux d'air chauffé, notamment avant le passage dans la turbine du turboréacteur. Cela permet de réduire les pertes en « flux froids » du flux d'air primaire tout en permettant de chauffer un flux de gaz relativement important sans toutefois « souffler » l'arc.
D'autre part, le flux d'air secondaire ayant une température plus faible que la température du flux d'air primaire chauffé, l'interaction entre les deux flux permet de réduire les pertes énergétiques du flux d'air primaire chauffé dues aux « frozen flows ». La température plus faible du flux d'air secondaire incite les ions et molécules excités du flux d'air primaire chauffé à se désexciter et à se recombiner, et de dégager par conséquent de l'énergie radiative supplémentaire pour, notamment, le chauffage du flux secondaire. Le rendement du chauffage par l'arc électrique est ainsi nettement amélioré par l'interaction entre le flux d'air secondaire froid et le flux d'air primaire chauffé.
Avantageusement, le dispositif électrothermique comprend des moyens de séparation d'un flux d'air comprimé en un flux d'air primaire et un flux d'air secondaire.
Lorsque le dispositif est intégré à un turboréacteur, en séparant ainsi un flux d'air comprimé par le compresseur d'entrée du
turboréacteur, la portion du flux d'air comprimé prélevée pour former le flux d'air primaire injecté dans la chambre primaire peut être dimensionnée pour maximiser le flux d'air primaire chauffé sans risquer de souffler l'arc électrique généré dans la chambre primaire par un flux trop important. Le reste du flux d'air comprimé est utilisé pour former le flux d'air secondaire.
De préférence, la chambre secondaire comprend la chambre primaire. Elle peut être dirigée de manière à prélever une partie du flux d'air comprimé entrant dans la chambre secondaire et à délivrer le flux d'air primaire chauffé dans la même direction que le flux d'air secondaire.
En variante, la chambre primaire débouche orthogonalement dans la chambre secondaire de sorte que le flux d'air primaire chauffé soit orthogonal au flux d'air secondaire, de manière à augmenter la section d'échange thermique.
Le dispositif électrothermique peut avantageusement comprendre en outre au moins une chambre primaire supplémentaire apte à délivrer un flux d'air primaire supplémentaire chauffé par un arc électrique généré à partir d'un générateur de tension sur le trajet du premier flux d'air supplémentaire injecté dans la chambre primaire supplémentaire, la chambre supplémentaire étant en relation d'échange thermique avec le flux d'air secondaire.
L'ajout de chambres primaires supplémentaires permet de multiplier le nombre de chambres primaires en relation d'échange thermique avec la chambre secondaire ce qui permet d'augmenter la température moyenne du flux d'air en sortie du dispositif électrothermique, ou d'augmenter les dimensions du flux d'air secondaire pour une même température de flux d'air en sortie du dispositif de combustion.
L'invention a également pour objet un système de propulsion comprenant un dispositif électrothermique tel que défini ci-dessus pour engendrer un flux de gaz propulseur.
Selon un autre aspect de l'invention, il est proposé un engin aérospatial ou aéronautique comprenant au moins un système de propulsion tel que défini ci-dessus.
Selon encore un autre aspect de l'invention, il est proposé un procédé de traitement électrothermique d'air dans un système de propulsion, comprenant l'injection d'un flux d'air primaire dans une chambre primaire, la génération d'un arc électrique sur le trajet du flux d'air primaire injecté dans la chambre primaire.
On injecte un flux d'air secondaire dans une chambre secondaire en relation d'échange thermique avec le flux d'air primaire chauffé dans la chambre primaire, le flux d'air secondaire possédant une température inférieure au flux d'air primaire chauffé sortant de la chambre primaire.
Avantageusement, on sépare un flux d'air comprimé en un flux d'air primaire et un flux d'air secondaire, le flux d'air secondaire étant plus important que le flux d'air primaire.
De préférence, on injecte le flux d'air primaire chauffé dans la direction du flux d'air secondaire pour maximiser la quantité de flux d'air dans la direction de sortie du dispositif électrothermique.
Avantageusement, on injecte au moins un flux d'air primaire supplémentaire dans une chambre primaire supplémentaire, on chauffe le flux d'air primaire supplémentaire à l'aide d'un arc électrique généré dans la chambre primaire supplémentaire, le flux d'air primaire supplémentaire chauffé étant en relation d'échange thermique avec le flux d'air secondaire.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à l'examen de la description détaillée de modes de réalisation et d'un mode de mise en œuvre de l'invention, nullement limitatifs, et des dessins annexés, sur lesquels :
la figure 1 illustre de manière schématique une vue en coupe d'un dispositif électrothermique selon un premier mode de réalisation de l'invention ;
la figure 2 représente schématiquement une vue en coupe d'un turboréacteur comprenant un dispositif électrothermique selon un second mo de de réalisation de l' invention ;
la figure 3 présente un organigramme d'un procédé de traitement électrothermique de l ' air, selon un mo de de mise en œuvre de l 'invention.
Sur la figure 1 est illustrée de manière schématique une vue en coupe d'un premier mode de réalisation d'un dispositif électrothermique électrique selon l 'invention. Le dispositif électrothermique est destiné à être intégré à un système de propulsion à réaction, notamment pour engins aérospatiaux, y compris aéronautiques, pour des déplacements dans l ' atmosphère, ou astronautiques pour des déplacements spatiaux, et constitue un dispositif de propulsion destiné, en fonctionnement, à générer une poussée engendrée par une accélération d'un gaz entre l ' entrée et la sortie du dispositif.
Le dispositif électrothermique 1 comprend une chambre primaire 2 montée à l' intérieur d'une chambre secondaire 3 , la chambre secondaire 3 possédant des dimensions supérieures à celles de la chambre primaire 2.
La chambre secondaire 3 comprend une ouverture 4 d' admission d ' air permettant une inj ection d'un fluide propulseur, tel que de l ' air, et une sortie d' échappement 5 permettant d' expulser l ' air de la chambre secondaire 3 , et par conséquent du dispositif électrothermique 1 .
La chambre primaire 2 constitue une chambre de chauffage primaire assurant le chauffage d'une partie de l ' air admis en entrée du dispositif. Elle comprend une anode 6 ici en forme de tuyère comportant un passage d' entrée 7 et une ouverture d' expansion 8. On notera toutefois que l'on ne sort pas du cadre de l' invention lorsque l ' anode adopte un profil de forme droite et non courbée en tuyère. Le passage d' entrée 7 comprend une section plus étroite que le reste de
l'anode 6. La chambre primaire 2 comprend également une cathode 9 en forme de pointe avec un corps cylindrique et une pointe conique. La cathode 9 est alignée avec l'axe longitudinal de la tuyère anodique 6. La cathode 9 est insérée dans la chambre primaire de manière que la pointe conique soit située au voisinage du passage d'entrée 7.
La chambre primaire 2 comprend en outre une entrée 10 d'air en regard de l'ouverture 4 d'admission d'air de la chambre secondaire 3 et débouchant sur le passage d'entrée 7.
La chambre primaire 2 comprend également un générateur de courant 11 électriquement raccordé entre la tuyère anodique 6 et la cathode 9. Le générateur de courant 11 est configuré pour appliquer une différence de potentiel entre la cathode 9 polarisée négativement et l'anode 6 polarisée positivement, et ainsi engendrer un arc électrique 12 entre la pointe de la cathode 9 et la tuyère anodique 6, dans le passage d'entrée 7.
L'arc électrique 12 est ainsi généré sur la trajectoire du flux d'air primaire 13 injecté dans la chambre primaire 3 par l'entrée 10 d'air jusque dans le passage d'entrée 7. L'arc électrique 12 permet l'ionisation du flux d'air primaire 13 et la création d'un plasma permettant de chauffer le flux d'air primaire 13 traversant le passage d'entrée 7. Un flux d'air primaire chauffé 14 s'échappe ensuite par l'ouverture d'expansion 8.
Le flux d'air primaire 13 injecté dans la chambre primaire 2 est injecté avec une trajectoire tourbillonnaire initiée par exemple par les aubes rotatives d'un compresseur placé en amont du dispositif électrothermique 1. La trajectoire tourbillonnaire du flux d'air primaire 13 permet d'augmenter la quantité d'air interagissant directement avec l'arc électrique 12, et ainsi d'optimiser le chauffage du flux d'air secondaire 15 sans augmenter le flux et risquer de souffler l'arc électrique 12. Bien entendu, on pourrait également, en variante, prévoir une injection d'air primaire selon une trajectoire droite, ou rectiligne.
La chambre secondaire 3 reçoit un flux d'air secondaire 15 à travers l'ouverture 4 d'admission d'air qui vient se mélanger au flux d'air primaire chauffé 14 à la sortie de la chambre primaire 2. La chambre secondaire 3 constitue dès lors une chambre de chauffage secondaire assurant le chauffage d'une portion du flux d'air admis par l'ouverture 4 mais non prélevée par la chambre primaire, sous l'action du flux d'air primaire 14 chauffé. Le flux d'air secondaire 15 possède également une trajectoire tourbillonnaire initiée par exemple par les pâles d'un compresseur. La trajectoire tourbillonnaire permet d'améliorer le mélange entre le flux d'air primaire chauffé 14 et le flux d'air secondaire 15, en augmentant la distance, et donc la surface, d'interaction entre les deux flux 14 et 15. On pourrait toutefois, en variante, prévoir une injection d'air secondaire selon une trajectoire droite.
Comme on le conçoit, le chauffage du flux délivré en sortie 5 d'échappement résultant du mélange des flux d'air primaire 13 et secondaire 15 permet d'augmenter la pression et, par conséquent, la vitesse du flux de sortie.
Dans ce premier mode de réalisation, le flux d'air primaire 13 est réalisé en prélevant à l'aide de l'entrée 10 d'air une portion du flux d'air secondaire 15 admis dans le dispositif 1 au niveau de l'ouverture d'admission 4.
Sur la figure 2 est représentée de manière schématique une vue en coupe d'un turboréacteur comprenant un dispositif électrothermique de propulsion selon un mode de réalisation de l'invention.
Le turboréacteur 20 électrothermique comprend une enceinte 21 comportant un étage d'admission 22 et un étage de sortie 23 séparés par un étage de traitement thermique 24. L'étage d'admission 22 comprend un compresseur 25 et l'étage de sortie 23 comprend une turbine 26. La turbine 26 est mécaniquement couplée au compresseur 25 par un arbre de transmission 27. Le compresseur 25 comprend, dans ce mode de réalisation, une pluralité de roues à aubes 28 de compression de manière à augmenter le facteur de compression, et
ainsi augmenter la quantité d' air comprimé inj ecté dans l ' étage de combustion 24. De la même manière, la turbine 26 comprend une pluralité de roues à aubes 29 permettant d' augmenter la quantité d ' air expulsé et la force transmise par l ' arbre de transmission 27 au compresseur 25 via l ' arbre de transmission 27.
Bien que l ' étage de combustion 24 puisse être équipé d 'un dispositif 1 tel que décrit précédemment en référence à la figure 1 , il est ici pourvu d'un dispositif électrothermique 100 selon un second mode de réalisation de l' invention. Les éléments du dispositif électrothermique 100 selon le second mode de réalisation identiques au dispositif électrothermique 1 selon le premier mode de réalisation comportent les mêmes références numériques. Comme dans l ' exemple de réalisation décrit précédemment, le dispositif électrothermique 1 00 est destiné à assurer un traitement thermique de l ' air admis en entrée pour engendrer une augmentation de la pression du gaz et son expansion ainsi que son accélération consécutive pour générer, en sortie, une poussée.
Le dispositif électrothermique 100 selon le second mode de réalisation diffère du dispositif électrothermique 1 selon le premier mode de réalisation en ce qu' il comprend deux chambres primaires 2 disposées dans une unique chambre secondaire 3 cylindro-annulaire.
Les deux chambres primaires 2 sont disposées de part et d' autre de l ' arbre de transmission 27 et sont montées chacune sur un bras B fixé sur un manchon 30 disposé autour de l' arbre de transmission 27 et délimitant la paroi radialement interne de la chambre secondaire 3. Le manchon 30 est indépendant de l ' arbre de transmission 27 de manière à rester fixe lorsque l ' arbre de transmission 27 est mis en rotation. Cette disposition permet de générer deux flux d' air primaire chauffé 14 répartis de part et d' autre de l ' arbre de transmission 27 et ainsi d' augmenter la quantité d ' air primaire chauffé destiné à chauffer le flux d' air secondaire 15 dont la température est inférieure à celle des flux d' air primaire chauffé 14.
Dans ce mode de réalisation, les flux d'air primaire 13 entrant dans les chambres primaires 2 sont prélevés dans le flux d'air comprimé délivré par le compresseur 25, le flux d'air comprimé non prélevé formant le flux d'air secondaire 15 circulant dans la chambre secondaire 3. Dans le second mode de réalisation, les flux d'air primaire 13 et le flux d'air secondaire 15 ont donc la même température initiale en entrée du dispositif électrothermique 100, avant d'être chauffé.
Le flux d'air secondaire 15 est chauffé par les flux d'air primaire chauffé 14 en sortie des chambres primaires 2. Les flux d'air chauffé, primaire 14 et secondaire 15, ainsi mélangés sont alors délivrés aux roues à aubes 29 de la turbine 26 qui sont mises en rotation et entraînent le compresseur 24 de l'étage d'admission 22 via l'arbre de transmission 27.
L'énergie électrique engendrant les arcs électriques 12 entre les anodes 6 et les cathodes 9 est convertie dans les chambres primaires 2 en énergie calorifique. Cette énergie calorifique est transférée par les flux d'air primaire chauffé 14 au flux d'air secondaire 15 de manière à générer un flux d'air de sortie chauffé. Comme indiqué précédemment, l'apport d'énergie calorifique au flux d'air de sortie engendre une augmentation consécutive de l'énergie cinétique, la différence de température entre l'entrée et la sortie du turboréacteur 20, c'est-à-dire entre l'étage d'admission 22 et l'étage de sortie 23, générant une différence de pression et de vitesse de l'air entraînant l'apparition d'une force de poussée du turboréacteur 20 vers l'avant qui s'ajoute à la force générée par le débit d'air.
Dans un autre mode de réalisation, il est possible d'envisager un turboréacteur comprenant un dispositif électrothermique comprenant plus de deux chambres primaires de manière à augmenter la quantité de flux d'air primaire chauffé.
Il est également possible d'envisager un turboréacteur comprenant une seule chambre primaire. Dans ce cas, on prévoira un arbre de transmission creux à l'intérieur duquel est injecté le flux d'air
comprimé délivré par le compresseur, l'arbre creux comprenant un dispositif électrothermique avec une chambre primaire centrale.
Sur la figure 3 est présenté un organigramme d'un procédé de traitement électrothermique de l'air aspiré dans un turboréacteur selon un mode de mise en œuvre de l'invention.
Le procédé de traitement électrothermique comprend dans une première étape 301, l'admission d'un flux d'air comprimé dans un dispositif électrothermique comprenant une chambre de traitement thermique primaire 2 disposée dans une chambre secondaire 3 de traitement thermique.
Dans une étape suivante 302, on prélève une partie 13 du flux d'air comprimé admis dans le dispositif électrothermique et on injecte ce flux d'air primaire 13 dans la chambre primaire 2.
Puis, dans une étape 303, on génère un arc électrique 12 sur le trajet du flux d'air primaire 13 injecté dans la chambre primaire 2 de manière à ioniser l'air et former un plasma permettant de chauffer le flux d'air primaire 13 et ainsi former un flux d'air primaire chauffé 14.
Dans une étape suivante 304, on injecte un flux d'air secondaire 15 dans une chambre secondaire 3, le flux d'air secondaire 15 étant formé à partir du flux d'air comprimé restant après le prélèvement réalisé à l'étape 302 pour former le flux d'air primaire 13. Le flux d'air secondaire 15 est alors à une température inférieure à la température du flux d'air primaire chauffé 14.
La chambre secondaire 3 est réalisée de sorte que le flux d'air secondaire 15 soit en relation d'échange thermique avec le premier flux d'air chauffé 14 lorsque celui-ci sort de la chambre primaire 2. Cet échange thermique permet d'une part de réduire les pertes énergétiques dues aux « frozen flows », la température plus faible du flux d'air secondaire 15 forçant la recombinaison des molécules et des ions se trouvant dans des états excités à la sortie de la chambre primaire 2. D'autre part, l'échange thermique entre le flux d'air primaire chauffé 14 et le flux d'air secondaire 15 permet également de
chauffer le flux d' air secondaire 15 et d' obtenir ainsi en sortie du dispositif électrothermique un flux d' air de sortie possédant une température supérieure à la température du flux d' air comprimé admis .
Le flux d ' air de sortie peut alors être délivré à une turbine d'un turboréacteur pour actionner l ' arbre de transmission reliant le compresseur 25 à la turbine 26, avant d' être expulsé du turboréacteur 20 et de générer une force de poussée vers l ' avant du turboréacteur 20.
L 'invention fournit ainsi un dispositif électrothermique capable de chauffer un flux d' air assez important pour permettre la propulsion d'un engin aérospatial. Le dispositif électrothermique permet d' augmenter le rendement énergétique d'une chambre de traitement électrothermique à arc électrique et d' augmenter la quantité d' air chauffé dans un turboréacteur.
On notera en outre que le dispositif électrothermique qui vient d' être décrit permet d' augmenter la durée pendant laquelle le flux d' air se situe dans des conditions favorables à la récupération des « frozen flows », c ' est-à-dire des pertes par ionisation et de dissociation des particules, en réduisant la vitesse du flux primaire.
On notera enfin que l' invention n' est pas limitée aux mo des de réalisation décrits précédemment.
En effet, dans les exemples de réalisation décrits en référence aux figures 1 et 2, la chambre de traitement thermique primaire 2 débouche dans l ' axe de la chambre de traitement thermique secondaire.
Il serait également possible, en variante, d' orienter différemment la chambre de traitement primaire de manière qu ' elle soit orientée orthogonalement à la chambre secondaire de telle sorte que le flux d' air primaire chauffé soit orthogonal au flux d ' air secondaire afin d' augmenter la section d' échange thermique entre les deux flux d' air primaire et secondaire.