DISPOSITIF OPTIQUE POUR L'ADRESSAGE D'UNE CAVITE ESCLAVE PAR UNE SOURCE LARGE BANDE
La présente invention se rapporte à un dispositif optique comprenant une source optique apte à émettre un faisceau lumineux selon une pluralité de longueurs d'onde d'émission, au moins un laser, chacun desdits au moins un laser comprenant un milieu holographique, des moyens d'injection dudit faisceau lumineux issu de ladite source optique dans ledit au moins un laser, ledit milieu holographique étant apte à générer un hologramme de sorte à faire osciller ledit au moins un laser dans au moins un mode d'oscillation, ledit au moins un mode d'oscillation étant déterminé par au moins une longueur d'onde d'excitation parmi ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission.
Ce type de dispositif est connu, par exemple dans la publication de N. Dubreuil, G. Pauliat et G. Roosen « Tunable
Self-Adaptive Laser Diode with Wavelength All-Optical
Addressing » (ECOC 2004 Proceedings - Vol. 3 - Paper We4.P.O65 - p. 600-601 ), dans laquelle la source optique utilisée est un laser dit « maître » accordable, source de lumière présentant une grande longueur de cohérence. Ce laser maître est utilisé pour adresser une cavité d'un laser esclave par l'intermédiaire d'un enregistrement dans un matériau holographique de la cavité.
Plus précisément, lorsque le faisceau issu du laser maître est injecté dans la cavité du laser esclave, le spectre émis par ce dernier est modifié. La nouvelle structure de modes qui oscille dans la cavité du laser esclave enregistre un hologramme dans le milieu holographique dynamique. Cet hologramme diminue les pertes du ou des modes qui oscillent dans la cavité du laser
esclave et permet le renforcement du fonctionnement du laser esclave sur un mode particulier. Après coupure du faisceau issu de la source maître, l'hologramme persiste et permet au laser esclave de conserver la longueur d'onde imposée par la source maître lors de l'injection. Ainsi, la longueur d'onde du laser esclave est fixée par injection optique d'un faisceau issu d'une source maître et mémorisée par le milieu holographique dynamique inséré dans la cavité du laser esclave. Cette longueur d'onde est alors conservée après extinction du faisceau issu du laser maître. De la sorte, il est possible d'adresser un second laser esclave, éventuellement sur une longueur d'onde différente, le premier laser esclave continuant à osciller selon la longueur d'onde fixée.
Cette méthode avantageuse d'adressage d'un laser esclave par un laser maître possède cependant un certain nombre d'inconvénients.
D'abord, dans le cas de l'utilisation d'un laser maître, il est nécessaire d'ajuster très précisément la longueur d'onde du laser au voisinage d'un mode de la cavité laser esclave pour que la condition d'injection soit respectée. Si la longueur d'onde du laser maître est trop éloignée de celle d'un mode de la cavité esclave, il n'y aura pas déstabilisation du fonctionnement du laser esclave vers un fonctionnement à une longueur d'onde voisine de celle du laser maître. On comprendra que cette nécessité d'ajustement de la longueur d'onde du laser accordable est un inconvénient du montage tel que décrit dans la publication mentionnée ci-dessus.
Un second inconvénient du dispositif selon l'art antérieur mentionné ci-dessus est lié aux contraintes de
polarisation entre le laser maître et le ou les lasers esclave. En effet, dans le cas où l'état de polarisation du laser maître est orthogonal à l'état de polarisation du laser esclave, le fonctionnement du laser esclave ne sera pas perturbé par le faisceau issu du laser maître, et aucun adressage ne pourra être réalisé. C'est pourquoi le montage selon l'art antérieur précité nécessite un contrôleur de polarisation pour au moins éviter que les polarisations des deux lasers ne soient orthogonales. On comprendra que la nécessité de disposer d'un tel contrôleur est un inconvénient du montage selon l'art antérieur précité. De plus, dans la situation où la relation physique entre les lasers maître et esclave est assurée au moyen d'une fibre optique, cette dernière introduit une biréfringence qui a pour effet d'agir sur l'état de polarisation des faisceaux. Il est alors nécessaire de compenser ces variations de biréfringence en ajustant systématiquement le contrôleur de polarisation. Il serait donc avantageux de s'affranchir des contraintes de polarisation entre la source maître et la cavité esclave.
Un troisième inconvénient du dispositif selon l'art antérieur précité est le coût du laser monomode utilisé ainsi que la relative complexité du montage.
Un des buts de la présente invention est donc de remédier à au moins un des inconvénients mentionnés ci-dessus.
A cet effet, on prévoit selon la présente invention, un dispositif optique comprenant une source optique apte à émettre un faisceau lumineux selon une pluralité de longueurs d'onde d'émission, au moins un laser, chacun desdits au moins un laser comprenant un milieu holographique, des moyens d'injection dudit faisceau lumineux issu de ladite source optique dans ledit au
moins un laser, ledit milieu holographique étant apte à générer un hologramme de sorte à faire osciller ledit au moins un laser dans au moins mode d'oscillation, ledit au moins mode d'oscillation étant déterminé par au moins une longueur d'onde d'excitation parmi ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission, caractérisé en ce que ladite source optique comprend une source de lumière émettant simultanément selon ladite pluralité de longueur d'onde d'émission.
Par la suite, ladite source optique comprenant une source de lumière émettant simultanément selon ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission sera dénommé « source large bande ». La pluralité de longueurs d'onde d'émission peut être générée simultanément de façon discrète ou continu. Un exemple d'une telle source large bande est une source produisant de la lumière par un processus d'émission spontanée amplifiée (ESA).
Considérons par exemple un adressage en longueurs d'onde d'un laser esclave selon un peigne de longueurs d'onde espacés de 0,4 nm (100 GHz). Dans ce cas, il est nécessaire selon l'art antérieur mentionné ci-dessus, d'ajuster la longueur du laser maître avec une précision de l'ordre de quelques picomètres (quelques GHz). Selon la présente invention, on peut choisir une source large bande dont la largeur pourrait être typiquement de 0,4 nm (100 GHz), et dont la longueur d'onde centrale pourrait être ajustée autour de la longueur d'onde visée mais avec une précision qui ne serait plus qu'une fraction de l'espacement entre les longueurs d'onde visées pour le laser esclave.
Par ailleurs, dans le cas avantageux où la source large bande émet un faisceau lumineux comprenant tous les états de polarisation, il existe toujours des états de polarisation non
orthogonaux au mode de cavité, ce qui permet d'éviter l'utilisation d'un contrôleur de polarisation.
Afin de sélectionner un mode d'oscillation spécifique associé à ladite au moins une longueur d'onde, lesdits moyens d'injection comprennent avantageusement un filtre optique apte à sélectionner au moins une longueur d'onde de filtrage parmi ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission.
Ladite au moins une longueur d'onde de filtrage est par exemple obtenue en spécifiant une longueur d'onde centrale et une sélectivité spatiale pour le filtre optique, ces deux longueurs pouvant par exemple être accordables.
Par ailleurs, afin de pouvoir modifier ledit mode d'oscillation, ladite au moins une longueur d'onde de filtrage est variable.
Par ailleurs, afin de protéger ladite source optique contre des éclairements parasites extérieurs, lesdits moyens d'injection comprennent éventuellement en outre un isolateur optique positionné en sortie de ladite source optique.
, De plus, afin de pouvoir régler la puissance du faisceau issu de ladite source optique, lesdits moyens d'injection comprennent éventuellement en outre un atténuateur variable.
On notera que de façon connue en soi, ledit laser comprend une cavité optique et un milieu amplificateur.
Par ailleurs, dans un mode de réalisation particulier, lesdits moyens d'injection dudit faisceau lumineux issu de ladite
source optique dans ledit au moins un laser comprennent un circulateur optique.
On notera que l'utilisation d'un tel circulateur optique est avantageuse pour isoler ladite source optique des radiations lumineuses émises par ledit laser, et permet éventuellement de s'affranchir de l'utilisation d 'un isolateur optique.
De plus, selon un autre mode de réalisation, lesd its moyens d'injection comprennent des moyens de commutation spatiale comportant au moins une sortie et des moyens de filtrage de ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission apte à sélectionner au moins une longueur d'onde de filtrage parmi ladite pluralité de longueurs d'onde d'émission, chacune desdites au moins une sortie desdits moyens de commutation spatiale étant reliée à chacun desdits lasers de sorte à injecter sélectivement ledit faisceau lumineux issu de ladite source optique dans chacun desdits laser, ladite sélection de chacun desdits lasers étant fonction de ladite au moins une longueur d'onde de filtrage.
Dans ce dernier mode de réalisation, dans le cas d'une pluralité des dits lasers esclave, il est avantageux de pouvoir adresser ces dernières selon différentes longueurs d'onde.
Selon un mode de réalisation, lesdits moyens de filtrage sont intégrés aux dits moyens de commutation au sein d'un multiplexeur-démultiplexeur, de préférence accordable pour l'ajustement des longueurs d'ondes associées à chaque sortie ainsi que de la sélectivité et/ou d'une largeur de sélectivité spatiale.
D'autres buts et avantages de la présente invention apparaîtront dans sa description détaillée ci-dessous.
L'invention sera également mieux comprise en référence aux dessins suivants, dans lesquels les mêmes références désignent des éléments identiques ou similaires.
La figure 1 représente un schéma du dispositif selon la présente invention ; - La figure 2 représente un schéma du dispositif selon un premier mode de réalisation de la présente invention;
La figure 3 représente un schéma du dispositif selon un second mode de réalisation de la présente invention;
La figure 4 représente un schéma du dispositif selon un troisième mode de réalisation de la présente invention;
La figure 5 représente un schéma du dispositif selon l'invention dans le cadre d'une réalisation expérimentale.
La figure 6 représente les résultats d'adressage obtenus grâce à l'utilisation d'un dispositif selon la présente invention.
Illustré figure 1 , on a représenté schématiquement un dispositif 1 selon l'invention. Ce dispositif comprend un laser 3 appelée par la suite « laser esclave ». De façon connue en soi, ce laser 3 comprend une cavité optique formée par les miroirs C et CS, et un milieu amplificateur MA. Ce laser 3 comprend également un milieu holographique MH dynamique. La longueur d'onde de la cavité optique du laser esclave 3 est fixée par
injection optique d'un faisceau issu d'une source optique 2 dite « source maître ». Cette source maître 2 est une source lumineuse SL externe ayant un spectre large bande et est éventuellement filtrée au moyen d'un filtre optique FO.
Lorsque le faisceau issu de la source maître est injecté dans la cavité du laser esclave, le spectre émis par ce dernier est modifié. La nouvelle structure de modes qui oscille dans la cavité du laser esclave 3 enregistre un hologramme dans le milieu holographique dynamique. Cet hologramme diminue les pertes du ou des modes qui oscillent dans la cavité du laser esclave 3 et permet le renforcement du fonctionnement du laser esclave sur un mode particulier. Après coupure du faisceau issu de la source maître 2, l'hologramme persiste et permet au laser esclave 3 de conserver la longueur d'onde imposée par la source maître lors de l'injection. Ainsi, la longueur d'onde du laser esclave 3 est fixée par injection optique d'un faisceau issu d'une source maître 2 et mémorisée par le milieu holographique dynamique inséré dans la cavité du laser esclave. Cette longueur d'onde est alors conservée après extinction du faisceau issu de la source maître 2.
Le laser esclave comprend un milieu amplificateur MA et une cavité linéaire formée par au moins deux miroirs C et CS, dénommés respectivement « coupleur » et « coupleur de sortie » à l'intérieur de laquelle est inséré un milieu holographique dynamique MH. La source maître comprend une source de lumière à spectre d'émission large bande SL qui peut-être éventuellement filtrée au moyen d'un filtre optique de type passe-bande centré autour d'une longueur d'onde fixe ou ajustable FO.
Le filtre optique FO est optionnel si la source SL présente des caractéristiques spectrales requises, en particulier si la
bande d'émission correspond au mode d'oscillation que l'on veut exciter au sein de la cavité optique 3.
Le faisceau issu de la source maître 2 est injecté dans le laser esclave 3, soit directement, soit en ayant au préalable traversé un isolateur optique IO qui protège la source maître contre des éclairements parasites extérieurs et/ou un atténuateur variable AV qui permet de régler la puissance du faisceau issu du laser maître à injecter dans le laser esclave.
Les liaisons optiques qui figurent entre les différents éléments (flèches noires sur les figures) se font soit en espace libre, soit dans des guides d'onde optique, par exemple de type fibre optique.
On décrit maintenant différents modes de réalisation avantageux de la présente invention.
Illustré figure 2, selon un premier mode de réalisation, on réalise l'injection du faisceau émis par la source maître 2 dans la cavité optique du laser esclave à travers un circulateur optique
CO. Le faisceau issu de la source maître pénètre dans le circulateur optique CO, et est alors dirigé directement dans le laser esclave 3, en incidence sur le miroir CS. Le faisceau laser produit par le laser esclave peut sortir à travers le coupleur C ou bien à travers le coupleur de sortie CS. Le faisceau émis à travers le coupleur de sortie CS est incident sur le circulateur optique CO et est dirigé vers l'extérieur et non vers la source maître.
L'utilisation d'un circulateur optique CO est particulièrement intéressante lorsque le coupleur C du laser esclave est un miroir hautement réfléchissant. En outre, le circulateur optique CO isole
la source maître contre les radiations lumineuses émises par le laser esclave et permet de s'affranchir d'un éventuel isolateur optique IO tel que décrit plus haut.
Selon une variante, le faisceau issu de la source maître pénètre dans le circulateur optique CO, et est alors dirigé directement dans le laser esclave 3, en incidence sur le miroir C. Le faisceau laser produit par le laser esclave peut sortir à travers le coupleur C ou bien à travers le coupleur de sortie CS. Le faisceau émis à travers le coupleur de sortie C est incident sur le circulateur optique CO et est dirigé vers l'extérieur et non vers la source maître. Le faisceau émis à travers le coupleur de sortie CS est quant à lui dirigé vers l'extérieur.
Selon un second mode de réalisation illustré figure 3, on utilise avantageusement le faisceau lumineux issu de la source maître pour l'injection dans différents lasers esclave.
En effet, le temps d'injection au niveau d'un laser esclave correspond sensiblement au temps nécessaire au milieu holographique MH pour s'inscrire, et suite à cette inscription, on peut utiliser le faisceau pour un autre laser esclave, le premier laser esclave continuant à osciller dans le mode sélectionné.
On déplace donc selon ce mode de réalisation, le faisceau issu de la source maître vers le ou les lasers esclave à contrôler. On dispose donc par exemple N lasers esclave tels que décrits ci- dessus, tous reliés à la source maître par une matrice de commutation spatiale MCS. Cette matrice a pour fonction de sélectionner un chemin optique pour relier le faisceau issu du laser maître vers un ou plusieurs lasers esclave qui sont reliés aux différentes sorties S1 , S2, ... SN de la matrice MCS.
L'utilisation d'une seule source maître pour contrôler N lasers esclave est d'un très grand intérêt, en particulier lorsque la source maître 2 est accordable en longueur d'onde, en agissant par exemple sur le filtre optique FO. Chaque laser esclave est alors adressable à des longueurs d'onde différentes. Cet adressage est optique et reconfigurable. Pour changer la longueur d'onde de fonctionnement d'un laser esclave, il suffit de réitérer le processus d'injection en ayant au préalable accordé la source maître au voisinage d'une nouvelle longueur d'onde. On dispose ainsi d'une matrice de lasers à adressage optique de la longueur d'onde reconfigurable.
Selon une variante de ce mode de réalisation, on peut également intégrer un circulateur optique CO entre la source maître et la matrice de commutation spatiale et bénéficier ainsi des avantages susmentionnés du circulateur optique CO.
Illustré figure 4, encore selon un autre mode de réalisation, la matrice de commutation spatiale MCS peut être remplacée par un multiplexeur-démultiplexeur MUX dont la fonction de relier la source maître à N laser esclaves 3 par l'intermédiaire des sorties S1 , S2, ... , SN du multiplexeur-démultiplexeur MUX, tout en introduisant une fonction de sélectivité spectrale.
Le multiplexeur-démultiplexeur MUX réalise donc également un fonction de filtrage optique de la source large bande SL, ce qui permet par exemple de s'affranchir d'un filtre optique FO tel que précédemment décrit.
Selon une variante du mode de réalisation précédemment décrit, on peut également insérer un circulateur optique CO entre la source large bande SL et le multiplexeur-démultiplexeur MUX.
Les avantages d'un tel circulateur optique CO sont alors ceux évoqués précédemment.
Illustré figures 5 et 6, on décrit maintenant un dispositif selon l'invention pour lequel des résultats expérimentaux ont été obtenus.
La source large bande SL utilisée est une source fibrée de type « Emission Spontanée Amplifiée ». Elle est basée sur l'utilisation d'une fibre optique dopée aux ions erbium pompés par une diode laser. La fibre ainsi pompée délivre en sortie un faisceau spatialement cohérent par émission selon le mode fondamental de la fibre, dont le spectre continu s'étend sur une bande spectrale large comprise entre 1565 - 1610 nm. Elle fournit en outre une puissance supérieure à + 10 dBm (10 mW). La source utilisée est par exemple une source vendue sous le nom commercial « Fiber White » par la société « Photonetics ». Enfin, le processus à la base de la génération du faisceau est un processus de génération de photons par émission spontanée dont certains sont ensuite amplifiés, le faisceau contient tous les états de polarisation possibles.
Le faisceau issu de la source large SL est alors filtré via un filtre optique FO dont la longueur d'onde centrale est ajustable, de même que la largeur spectrale selon laquelle le filtre est passant. C'est un filtre de type passe-bande. On peut par exemple utiliser un démultiplexeur utilisé en télécommunication mais dont la particularité est d'autoriser un réglage de l'espacement entre canaux (et donc de la longueur d'onde de chaque filtre) et de la largeur spectrale associée aux canaux. Un tel filtre est par exemple connu sous le nom commercial « Tunable Mies » vendu par la société « Kylia ». Ses performances autorisent un
ajustement de la largeur du filtre compris 20 et 50 GHz et totalement accordable en longueur d'onde sur les bandes C et L (entre 1530 et 1610 nm).
On peut également disposer à la suite du filtre précédemment décrit, un atténuateur variable pour contrôler la puissance à injecter dans le laser esclave. On positionne également un circulateur optique CO permettant à la fois de réaliser l'injection depuis la source maître dans la cavité du laser esclave, et l'analyse des propriétés issues du laser esclave.
La source laser esclave 3 est par exemple une source à diode laser montée en cavité étendue comprenant un cristal photoréfractif. Elle est constituée d'une diode laser limitée par diffraction et dont la face de sortie est traitée anti-reflet (coefficient de réflexion résiduel inférieur à 0,001 %). Elle joue le rôle de milieu amplificateur. La cavité du laser est formée par le miroir de la face arrière de la diode et d'un miroir plan distant de coefficient de réflexion autour de 10 %. La collimation du faisceau émis par la diode laser est réalisée à l'aide d'une lentille asphérique. Enfin, un cristal photoréfractif de Tellurure de Cadmium (Cd Te) est inséré entre la lentille et le miroir distant. Le cristal constitue un milieu holographique dynamique dans lequel se développera spontanément un réseau d'indice de réfraction.
L'analyse du signal en sortie du laser esclave et de la source maître est réalisée de deux manières grâce à l'insertion d'un coupleur 50/50. Un Fabry-Perot, par exemple vendu sous le nom commercial « Melles Griot » permet de vérifier le caractère monomode de l'oscillation tandis qu'un analyseur de spectre optique par exemple vendu sous le nom commercial « Walics »
mesure simultanément les spectres optiques associés au maître et à l'esclave avec une résolution de 20 pm.
Afin d'obtenir les résultats d'adressage, on balaye le spectre en longueur d'onde avec la source large et on enregistre tous les modes adressés. La figure 6 présente l'ensemble des spectres qui ont été mémorisés par le laser esclave après injection de la source large bande filtrée au moyen du filtre accordable. A chaque spectre correspond une position de la longueur d'onde centrale du filtre accordable et est mesuré après extinction de la relation maître-esclave. La figure 6 fait également apparaître le spectre de la source large ayant permis d'adresser chaque mode.
Les pics de longueurs d'onde de la figure 6 indiquent que l'adressage une source large bande fonctionne convenablement avec un dispositif conforme à la présente invention.
Nous décrivons maintenant une application industrielle de la présente invention dans le domaine des télécommunications. Le dispositif peut par exemple servir d'émetteur dans les réseaux optique passifs (PON, pour « Passive Optical Networks » en langue anglaise). Les PON se réfèrent aux réseaux par fibres optiques qui peuvent être déployés pour les réseaux dits « d'accès » qui se situent au plus prés des abonnés.
Le dispositif selon la présente invention peut offrir des améliorations significatives par rapport aux solutions actuellement étudiées. Certaines de ces solutions consistent à relier des abonnés à un central par l'intermédiaire de fibres optiques, l'abonné disposant d'un émetteur centré autour d'une longueur d'onde particulière relié au central par une fibre. A chaque abonné correspond une longueur d'onde. Pour des raisons de
coûts une des solutions retenues actuellement serait de disposer chez l'abonné d'une diode laser de type Fabry-Perot qui, isolée de toute illumination externe, présente une pauvre qualité spectrale. En disposant dans le central d'une source lumineuse de type émission spontanée amplifiée (ESA), et en reliant la sortie de cette source aux différentes diodes laser disposées chez l'abonné, par l'intermédiaire d'un circulateur optique, lui même relié à un multiplexeur/démultiplexeur (MUX), il a été démontré que les diodes laser de chaque abonné se calent autour de la longueur d'onde imposée par le canal du MUX auquel elle est reliée. Ces diodes sont alors modulées pour pouvoir transmettre en retour une information de l'abonné vers le central.
L'inconvénient de ce type d'architecture est que le contrôle en longueur d'onde desdits lasers disposés chez les abonnés impose de devoir continuellement mettre en relation les lasers et la source ESA. Dès que les lasers ne sont plus injectés par cette source, il s'en suit une disparition des propriétés spectrales appropriées de ces diodes et par voie de conséquence une rupture de la transmission. En outre, le fait que soit continuellement présent une source d'ESA gêne les photorécepteurs. En effet, cette source d'ESA engendre de la lumière parasite au niveau des photorécepteurs ce qui diminue la qualité du rapport signal à bruit de détection au détriment de la qualité de la transmission. Enfin, le fait que chacune des diodes laser soit soumise à l'injection via une source externe de type ESA engendre un excès de bruit supplémentaire sur le faisceau émis par ces diodes.
Au contraire, selon la présente invention il n'est nécessaire de soumettre les dits lasers esclave à l'injection du faisceau issu de la source maître que pendant une durée brève (typiquement 100 ms) afin de sélectionner les longueurs d'ondes des différents
lasers esclave. Ces derniers ne sont alors plus soumis à l'injection et peuvent transmettre en régime de modulation une information des abonnés vers le central. On comprend aisément que la qualité du rapport signal à bruit au niveau des photorécepteurs sera alors améliorée : la source ESA étant absente contrairement aux systèmes présentés dans la littérature.
En outre, on s'attend à que les faisceaux émis par les lasers esclave soit beaucoup moins bruités que ceux des diodes laser soumises à l'injection d'une source ESA. Enfin, la qualité spectrale observée au niveau des lasers esclave (taux de suppression des modes latéraux supérieurs à 35 dB) fait que l'on peut s'attendre à une très faible diaphonie entre les différents canaux associés à chaque abonné.