La présente invention concerne un dispositif de régulation de la
ventilation d'une pièce d'un bâtiment.
On sait depuis longtemps qu'il est nécessaire de ventiler les
logements ainsi que les locaux tertiaires comme les écoles ou les bureaux,
pour certaines raisons techniques telles que la conservation du bâtiment,
l'évacuation des pollutions spécifiques liées à la présence des occupants,
l'évacuation des pollutions spécifiques liées au bâtiment lui-même, l'évacuation
des pollutions spécifiques liées aux matériels ou machines utilisées dans ces
locaux.
Par ailleurs, la maítrise de cette ventilation est nécessaire pour
limiter les déperditions thermiques liées à ce renouvellement de l'air.
Les fabricants de matériels de ventilation mécanique proposent
généralement des systèmes dits "simple flux" par extraction ou par insufflation,
ou des systèmes dits "double flux", et permettant de remplir les fonctions
principales de la ventilation citées plus haut.
Un système de ventilation simple flux à extraction est caractérisé
par un ensemble de composants permettant le transit de l'air de l'extérieur vers
les locaux dits d'entrée d'air (pièces de vie en logement, pièces recevant une
occupation humaine en locaux tertiaires), passage par les locaux de transit
(circulations) puis passage vers les pièces dites de sorties d'air (ou pièces
"techniques", c'est-à-dire toilettes, cuisine, salle de bain), pour être extrait par
des conduits et rejeté par un ventilateur vers l'extérieur du bâtiment. Dans
l'ordre de passage du flux d'air, on trouve respectivement les
composants suivants: entrées d'air permettant le passage de l'air, passage de
transit sous ou à travers les portes du local, bouches d'extraction autorégulées
ou non, asservies à un polluant ou non, commandables ou non, un réseau de
conduits d'extraction constitué de différents coudes, piquages, et conduits
aboutissant en une ou plusieurs branches à un ou plusieurs ventilateurs.
Dans le cas d'un système simple flux par insufflation, l'ordre des
composants est inversé, on trouve non plus des entrées d'air mais
généralement une sortie d'air composée d'une grille de décompression avec en
complément un volet.
Le système double flux (qui peut concerner un seul local ou un
groupe de locaux) est caractérisé par un ensemble de composants assurant le
balayage de l'air de l'extérieur vers les pièces d'entrée d'air, puis vers les
pièces de sortie d'air pour être extrait par des conduits et rejeté par un
ventilateur vers l'extérieur, l'insufflation par un ventilateur et un réseau de
conduits et des bouches de diffusion d'un air extérieur éventuellement préparé
thermiquement et filtré.
Dans l'ordre de passage du flux d'air, on trouve respectivement les
composants suivants: filtres, préchauffage ou rafraíchissement, ventilateur,
réseau de conduits isolés ou non, grilles de diffusion, passage de transit sous
ou à travers les portes du local, bouches d'extraction autorégulées ou non,
asservies à un polluant ou non, commandables ou non, un réseau de conduits
d'extraction constitué de différents coudes, piquages, et conduits aboutissant
en une ou plusieurs branches à un ou plusieurs ventilateurs.
Dans les locaux à fort besoin de ventilation (en particulier les
locaux à fort taux d'occupation), quel que soit le système utilisé, et plus
particulièrement dans le cas d'un système simple flux par insufflation ou par
extraction, les entrées et sorties d'air sont très souvent difficiles à mettre en
oeuvre. En effet, les débits sont tels que le nombre d'entrées d'air nécessaire
ne peut pas être mis en place sans un problème d'encombrement et/ou
d'esthétique.
Il est de plus difficile, voire impossible, de respecter l'isolement
acoustique de la façade (qui doit respecter en France les termes du décret du
09 janvier 1995 à ce sujet ou par toute autre réglementation nationale fixant un
affaiblissement minimum de façade).
Les débits dans les locaux sont, soit constants, soit modulés en
fonction par exemple de la qualité de l'air intérieur. On comprend alors qu'il est
difficile d'avoir une entrée d'air parfaitement adaptée puisque le débit peut
varier dans le temps. Les entrées ou sorties d'air doivent être dimensionnées
pour le débit maximum.
L'enveloppe du bâtiment a, elle aussi, une très forte incidence sur
la manière dont la ventilation est réalisée. En effet, une mauvaise réalisation du
bâtiment entraíne des perméabilités résiduelles, qui prennent la forme de fuites
d'air dans des interstices traversant les murs du bâtiment, et qui deviennent un
parasite de la ventilation susceptible d'apporter non seulement une
augmentation des pertes thermiques, en présence de vent par exemple, mais
aussi une forte perturbation de la répartition de la ventilation en court-circuitant
la ventilation de certaines parties du bâtiment et en empêchant la hiérarchie,
locaux d'entrée d'air, locaux de transit, locaux de sortie d'air.
L'effet du vent sur un bâtiment entraíne un débit traversant non
maítrisé. Les pressions ou dépressions engendrées sur les façades modifient
les débits entrants ou sortants dans les différents locaux, et peuvent créer une
gêne thermique ainsi que des déperditions thermiques.
Le phénomène de la gravité (tirage thermique) a aussi des effets
perturbateurs très importants sur les systèmes. Dans une maison à étage par
exemple, ou dans un local de grande hauteur il n'est pas rare de constater un
court-circuitage des systèmes de ventilation classiques par le simple effet du
tirage thermique entre les entrées d'air ou sorties d'air du bas et celle du haut
du volume.
Pour résoudre les problèmes énoncés ci-dessus, on a donc
proposé des dispositifs de ventilation permettant d'asservir l'ouverture d'un
ouvrant de façade à la différence de pression résultante (positive ou négative)
entre le local et l'extérieur par un dispositif automatisé. L'ouvrant pouvant être
soit une fenêtre motorisée soit tout autre élément commandable permettant de
faire entrer ou sortir de l'air.
Ainsi, dans des systèmes tels que celui décrit dans le document US
4 960 041, la section de passage d'air à travers les ouvrants en façade, est
asservie au différentiel de pression. il gère le débit d'air entrant ou sortant,
amené par un système mécanique L'objectif est de maintenir un différentiel
de pression à l'intérieur du local par rapport à l'extérieur du local.
Néanmoins, si ce système permet de gérer correctement le niveau
de ventilation du bâtiment en respectant le niveau de différentiel de pression
entre l'intérieur et l'extérieur, le dispositif mis en oeuvre dans ce document relie
nécessairement, grâce à des câblages électriques, les actionneurs des
différents ouvrants du bâtiment, entre eux, et également à un système de
ventilation par insufflation des pièces. La gestion correcte et précise des
différents constituants de ce dispositif composite nécessite une très complexe
et fastidieuse programmation d'une unité centrale de gestion du
fonctionnement des entrées et sorties d'air. En outre, l'installation est
également fastidieuse et complexe, puisqu'elle nécessite l'installation des
câblages et la programmation de l'unité centrale de commande en fonction de
la configuration du bâtiment.
De plus, le fonctionnement du dispositif décrit ne prend absolument
pas en compte la typologie des locaux traités et de leur besoin spécifique d'air
neuf de ventilation (locaux d'entrée d'air, de transit ou de sortie d'air), ni le
confort des usagers du bâtiment, en particulier au niveau acoustique et/ou
thermique.
Le problème sous jacent à l'invention est donc de fournir un
dispositif permettant de maintenir, dans une pièce donnée d'un bâtiment, un
niveau prédéterminé de pression d'air différentielle entre l'intérieur de cette
pièce et l'extérieur du bâtiment, indépendamment du fonctionnement du
système de ventilation mécanique contrôlée (VMC) du bâtiment, c'est-à-dire de
fournir un dispositif de régulation automatique de la ventilation d'une pièce d'un
bâtiment qui soit économique et facile à installer.
L'objectif de l'invention est atteint avec un dispositif de régulation
de la ventilation d'une pièce d'un bâtiment comprenant un dispositif de
traitement de l'air d'au moins cette pièce du bâtiment.
Plus précisément, le dispositif selon l'invention est caractérisé en
ce qu'il comprend:
(i) au moins un capteur différentiel de pression d'air entre l'intérieur
de ladite pièce et l'extérieur du bâtiment, (ii) au moins un élément ouvrant motorisé permettant de réaliser la
liaison de l'intérieur de ladite pièce avec l'extérieur du bâtiment, chaque
élément ouvrant étant équipé d'un moteur relié directement au capteur, et géré
électroniquement par un module de gestion intégré permettant la gestion
proportionnelle du degré d'ouverture/fermeture de l'élément ouvrant
correspondant, en fonction de la différence entre la pression différentielle
mesurée à l'intérieur de la pièce, et une valeur cible de pression différentielle
prédéterminée.
Grâce au dispositif de l'invention, la ventilation d'une pièce d'un
bâtiment est régulée, et l'on assure un débit d'air neuf en permanence, quels
que soient les besoins de ventilation, les perturbations liées aux inétanchéités
du bâtiment, la pression du vent contre une façade du bâtiment, ou encore le
tirage thermique dans des bâtiments à plusieurs étages. La régulation s'opère
indépendamment du fonctionnement du système de ventilation VMC du
bâtiment, et également indépendamment du fonctionnement des autres
dispositifs selon l'invention éventuellement installés dans d'autres pièces du
bâtiment. Dans chaque pièce équipée d'un tel dispositif, le capteur de pression
différentiel va mesurer la pression différentielle entre l'intérieur de cette pièce et
l'extérieur, et va comparer cette valeur de pression différentielle à une valeur
cible programmée dans un module de gestion électronique associé au moteur
de l'ouvrant. Si la valeur cible est une dépression (valeur négative en Pascals),
le module commandera la fermeture de l'ouvrant lorsque la pression
différentielle mesurée est supérieure à la valeur cible, et l'ouverture
proportionnelle lorsque la valeur de pression mesurée dans la pièce est
inférieure à la valeur cible. Par ouverture proportionnelle, on entend ouverture
de plus en plus importante de l'ouvrant, au fur et à mesure que la valeur
mesurée s'écarte de la valeur cible.
Le fonctionnement sera inverse lorsque la valeur cible de pression
différentielle est une surpression, c'est-à-dire une valeur positive.
Par exemple, les valeurs cibles de pression différentielle seront
programmées négatives dans le cas d'une VMC simple flux par extraction, et
positives dans le cas où le bâtiment est équipé d'une VMC simple flux par
insufflation. Dans le cas où le bâtiment est équipé d'une VMC double flux, la
valeur cible programmée sera de préférence négative, mais pourra dans
certains cas d'espèce particuliers être au contraire légèrement positive.
Le dispositif dans chaque pièce maintient ainsi un différentiel de
pression constant entre l'intérieur et l'extérieur de la pièce.
Il est à noter que le dispositif de l'invention est particulièrement
simple dans sa structure et dans sa mise en oeuvre. En effet, ce dispositif
comprend un moteur géré électroniquement par un module de gestion tel qu'un
circuit imprimé intégré, un capteur de pression différentiel entre l'intérieur d'une
pièce et l'extérieur du bâtiment. On pourra prévoir d'installer le moteur et le
capteur sur un ouvrant (par exemple une fenêtre) existant, ou bien de fournir à
l'installation, un ouvrant motorisé avec un dispositif selon l'invention (moteur et
capteur de pression différentiel).
Il faut remarquer qu'il y a une interaction entre les différents
ouvrants et la VMC, sans communication explicite entre les différents éléments,
mais qui sont reliés fonctionnellement par le système de ventilation. Le résultat
de la régulation sur l'ensemble de plusieurs pièces est cohérent, bien que les
éléments constitués par les ouvrants et leurs motorisations respectives soient
autonomes.
Selon une forme particulièrement préférée de l'invention, le
dispositif comprend en outre un capteur de présence relié au moteur, et
participant à la gestion du degré d'ouverture/fermeture de l'élément ouvrant
correspondant, de manière à modifier le seuil de pression et ainsi augmenter le
degré d'ouverture ou de fermeture de l'ouvrant motorisé lorsqu'une présence
est détectée dans la pièce.
Selon une première variante d'exécution de l'invention, le bâtiment
est équipé d'un dispositif de traitement de l'air qui est un dispositif de
ventilation mécanique contrôlée - habituellement appelé "VMC" ― simple flux à
extraction, la valeur cible de pression différentielle programmée dans le circuit
électronique de gestion du moteur de l'ouvrant, étant alors négative. Dans ce
cas, on vise à maintenir la pièce dans laquelle le dispositif selon l'invention est
installé, en dépression par rapport à l'extérieur du bâtiment.
Selon une seconde variante d'exécution de l'invention, le dispositif
de traitement de l'air qui équipe le bâtiment est un dispositif VMC simple flux à
insufflation, la valeur cible de pression différentielle programmée dans le circuit
électronique de gestion du moteur de l'ouvrant, étant alors positive.
Selon une troisième variante d'exécution de l'invention, le dispositif
de traitement de l'air est un dispositif de ventilation VMC double flux. Dans ce
cas, la valeur cible de pression différentielle qui sera programmée dans le
circuit électronique de gestion du moteur de l'ouvrant, sera au choix positive ou
négative, par choix d'installation, et dans tous les cas, cette valeur cible sera
très peu différente de la pression extérieure.
Dans tous les cas, les éléments ouvrants sont choisis parmi les
fenêtres, plénums, caissons, volets de surpression/dépression, registres, et/ou
sorties de ventilation en toiture.
Dans les locaux à fort besoin de ventilation, un des avantages de
l'invention est d'utiliser de préférence, pour réaliser la fonction entrée/sortie
d'air, un élément existant de la façade dans le cas de l'utilisation d'un ouvrant
déjà en place. On s'affranchit du problème de mise en oeuvre d'un nombre
important de modules d'entrée d'air ou d'un élément en façade pas toujours
très esthétique.
Avec le dispositif de l'invention, dans la pièce, il n'y a plus d'entrée
d'air restant toujours ouverte quel que soit le besoin en air neuf de cette pièce.
Ce dispositif a également pour avantage d'inhiber l'effet de l'air
traversant en cas de vent. On s'affranchit du courant d'air dans un local soumis
à l'effet du vent, réduisant ainsi un débit traversant et donc les déperditions
thermiques et un inconfort lié à un flux d'air froid non maítrisé.
L'invention permet de compenser dans une certaine mesure les
conséquences, en termes de débit d'air, d'éventuels défauts d'étanchéité à l'air
du bâtiment et donc d'éviter une ouverture systématique de l'ouvrant pour
l'entrée ou la sortie d'air dans certaines pièces.
L'invention permet de compenser les défauts inhérents au tirage
thermique constatés dans les systèmes simple flux par extraction, où l'entrée
d'air des étages se comporte comme une sortie d'air du fait du tirage thermique
supérieur à la dépression crée par le dispositif spécifique de ventilation.
En complément, le dispositif selon l'invention offre la possibilité d'un
rafraíchissement nocturne pendant la saison estivale, par ouverture plus
importante ou totale des ouvrants.
Pour sa bonne compréhension, l'invention va à présent être décrite
en détail, en référence au dessin schématique annexé, représentant à titre
d'exemple non limitatif, deux formes particulières d'exécution d'un dispositif de
régulation de la ventilation selon l'invention.
La figure 1 est une vue schématique d'un bâtiment équipé d'un
dispositif selon l'invention, avec capteur de présence, dans laquelle toutes les
pièces du bâtiment sont occupées, sans effet de vent à l'extérieur du bâtiment ; La figure 2 est une vue similaire à la figure 1, dans laquelle toutes
les pièces du bâtiment sont occupées, avec un effet de vent à l'extérieur du
bâtiment ; La figure 3 est une vue schématique similaire à la figure 1, dans
laquelle une pièce du bâtiment est inoccupée, sans effet de vent à l'extérieur
du bâtiment. La figure 4 est une vue schématique d'un bâtiment d'habitation à
plusieurs étages, équipé d'un système de VMC par extraction, et dont les
pièces sont chacune équipée d'un dispositif selon l'invention, sans capteur de
présence.
Dans les exemples qui suivent, cités à titre non limitatif, on
considèrera que chacune des pièces du bâtiment est équipée d'un dispositif 1
selon l'invention. On pourrait néanmoins envisager un bâtiment dans lequel
seule une pièce, ou certaines pièces soi(en)t équipée(s), auquel cas, seule la
régulation de la ventilation d'air neuf par gestion de l'ouverture/fermeture des
ouvrants en façade dans cette ou ces pièce(s), serait assurée.
Dans un premier exemple représenté aux figures 1 à 3, le bâtiment
est un bâtiment de plein pied, comportant deux pièces, et muni d'un dispositif
de ventilation centralisée (VMC) à insufflation.
Ce bâtiment comporte deux pièces 2, chacune disposant d'un
élément ouvrant 3, les deux pièces communiquant par une ouverture 4,
constituée par une grille de transfert
Ce dispositif 1 comprend, pour chaque pièce 2 du bâtiment, d'une
part un capteur différentiel de pression d'air 6 entre l'intérieur de ladite pièce et
l'extérieur du bâtiment, et d'autre part un élément ouvrant motorisé 3 disposé
en façade dudit bâtiment permettant de réaliser la liaison de l'intérieur de ladite
pièce avec l'extérieur du bâtiment, chaque élément ouvrant comprenant un
moteur 5 relié au capteur 6, permettant la gestion proportionnelle du degré
d'ouverture/fermeture de l'élément ouvrant correspondant, en fonction de la
différence entre la pression différentielle mesurée à l'intérieur de la pièce, et
une valeur cible prédéterminée.
Dans le présent exemple, le dispositif 1 comprend en outre un
capteur de présence 9 relié au moteur 5, qui participe à la gestion du degré
d'ouverture/fermeture de l'élément ouvrant correspondant, de manière à
augmenter le degré d'ouverture ou de fermeture de l'ouvrant motorisé
lorsqu'une présence est détectée dans la pièce.
Les différents capteurs 6, 9 sont reliés directement au moteur 5 de
chaque élément ouvrant 3, et un module de gestion - prenant la forme d'un
circuit imprimé ― est associé à chaque moteur et permet de gérer la commande
et le degré d'ouverture ou de fermeture de l'élément ouvrant correspondant, en
fonction d'une part des pressions intérieure et extérieure détectées, de la
présence ou non de personnes dans la pièce correspondante, et d'autre part
en fonction de valeurs prédéterminées pour la surpression désirée dans
chaque pièce du bâtiment. On notera que dans le présent exemple, on
souhaite mettre chaque pièce en surpression car le bâtiment est équipé d'un
système de VMC par insufflation. Dans le cas contraire d'une ventilation
mécanique par extraction, la valeur cible programmée dans le dispositif de
l'invention sera une valeur de pression différentielle négative, de manière à
maintenir la pièce en dépression.
Il est à noter ici, de manière tout à fait importante, que grâce au
capteur de présence situé dans chaque pièce du bâtiment équipée d'un
dispositif selon l'invention, il est facile de réguler efficacement la ventilation tout
en maintenant un niveau acoustique très confortable. En effet, l'élément
ouvrant d'une pièce donnée du bâtiment sera ouvert pour assurer le
renouvellement d'air, prioritairement lorsque cette pièce est inoccupée. Son
ouverture sera toujours liée à la pression. La pression sera alors inférieure
dans les pièces occupées, l'élément ouvrant sera alors vraisemblablement
fermé dans la pièce occupée, afin de limiter le niveau sonore dû à la circulation
d'air et au bruit provenant de l'extérieur du bâtiment.
Comme cela est représenté au dessin, le système de ventilation 8
(VMC) installé dans le bâtiment est un dispositif simple flux à insufflation. Il se
compose d'une centrale de ventilation qui insuffle de l'air neuf à l'intérieur du
bâtiment et le distribue aux différentes pièces du bâtiment grâce à un réseau
de conduites. Il est à noter que le système de ventilation est autonome et
indépendant du dispositif de l'invention.
Les éléments ouvrants sont choisis parmi les fenêtres, plénums,
caissons, volets de surpression/dépression, registres, et/ou sorties de
ventilation en toiture. Dans l'exemple décrit ici et comme représenté au dessin,
les ouvrants sont des fenêtres coulissantes, dont l'ouverture et la fermeture par
coulissement le long d'un rail (non représenté au dessin) sont commandés par
le moteur 5.
Dans le présent exemple, l'ouverture et la fermeture des éléments
ouvrants 3 est gérée par le dispositif de l'invention, de manière à maintenir les
pièces 2 du bâtiment en surpression par rapport à l'extérieur, afin de maintenir
une circulation d'air depuis la VMC, à travers chaque pièce, vers l'extérieur du
bâtiment. Dans ce cas, malgré la bonne étanchéité des éléments ouvrants du
bâtiment, on sait qu'une certaine quantité d'air s'échappe à travers les parois
du bâtiment, entre l'intérieur et l'extérieur de celui-ci, et même d'une pièce à
l'autre, comme cela est représenté symboliquement au dessin par des flèches
en pointillés.
Différents cas de figure du fonctionnement du dispositif selon
l'invention dans le présent exemple, vont à présent être décrits en référence
aux figures 1 à 3.
Dans le cas représenté à la figure 1, toutes les pièces du bâtiment
sont occupées, et le dispositif de ventilation 8 met en surpression ces
différentes pièces par insufflation d'air frais en provenance de l'extérieur,
comme cela est représenté symboliquement par deux flèches en provenance
des conduites de ventilation.
Dans ce cas, les éléments ouvrants 3 de chaque pièce 2 du
bâtiment qui est équipée d'un dispositif 1 sont ouverts, mais la section (ou
degré) d'ouverture est faible pour chacun d'eux. L'air circule à travers le
bâtiment de manière globalement identique pour chaque pièce d'entrée d'air.
Dans le cas représenté à la figure 2, le bâtiment est soumis à un
vent latéral. L'effet du vent est différent suivant l'orientation des façades. Les
façades au vent - qui est représenté par une triple flèche à la figure 2 - sont en
surpression, les façades sous le vent sont en dépression d'air. Les pièces
situées du coté de la façade au vent se retrouvent alors à une pression
inférieure à la pression extérieure. Dans ce cas il est inutile d'ouvrir l'élément
ouvrant 3a en façade de la pièce correspondante 2a, comme cela est
représenté à la figure 2. En effet, ceci aurait pour effet de faire entrer de l'air et
non pas d'en faire sortir, et d'apporter un inconfort thermique.
En revanche, les pièces situées sous le vent, sont en dépression
d'air par rapport à l'extérieur du bâtiment, et il est alors nécessaire d'ouvrir
l'ouvrant 3b pour permettre l'évacuation de l'air vicié. Dans ce cas, le vent
perturbe beaucoup moins la ventilation du bâtiment et le confort des occupants
que dans le cas d'éléments ouvrants dont l'ouverture / fermeture n'est pas
asservie à la différence de pression détectée entre le bâtiment et l'extérieur. Le
local d'entrée d'air se comporte également ici comme un local de sortie d'air.
En outre, grâce à la présente invention, les déperditions thermiques sont
réduites puisque l'on optimise le débit d'air frais circulant à travers le bâtiment
(évitant aussi une gêne thermique pour les occupants).
Suivant les débits insufflés et suivant l'effet du vent, la section de
passage de la sortie d'air ainsi que son positionnement est optimisé, comme
cela est représenté aux figures 1 et 2.
Ainsi, on notera que dans le cas représenté à la figure 1, le
bâtiment n'est pas soumis à un effet de vent, et donc les éléments ouvrants 3
ont un degré d'ouverture relativement faible. En revanche, en cas de vent
comme cela est illustré à la figure 2, l'élément ouvrant situé sous le vent a un
degré d'ouverture beaucoup plus important.
Si toutes les pièces ne sont pas occupées comme cela est
représenté à la figure 3, la fenêtre 3b de la pièce vide 2b sera ouverte de
manière préférentielle, également en fonction de la pression différentielle
mesurée entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment. Ceci aura pour effet
d'évacuer ou faire entrer l'air et de faire éventuellement baisser la pression
dans les pièces occupées 2a - selon les perméabilités, grilles de transfert ou
ouvertures entre les différentes pièces ―. La pression y étant plus faible, il ne
sera alors pas utile d'ouvrir l'élément ouvrant 3a de la pièce occupée 2a,
comme cela est représenté à la figure 3.
Dans le cas contraire, l'ouverture sera optimisée (car la pression
d'air y est plus faible), afin d'obtenir ainsi un confort (thermique et acoustique)
plus élevé, comme cela est représenté à la figure 3. Dans tous les cas de
figure de fonctionnement de l'invention, les algorithmes multicritères de
régulation, c'est-à-dire les paramètres de programmation intégrés au circuit
imprimé faisant la liaison entre les différents capteurs et le moteur 5 de chaque
élément ouvrant, seront adaptés suivant le type de ventilation: simple flux par
insufflation ou par extraction, double flux, débits fixes ou modulés.
Dans un second exemple représenté à la figure 4, le bâtiment est
un bâtiment à étages, comportant trois pièces superposées 2a, 2b, 2c
(numérotées du bas vers le haut au dessin), et muni d'un dispositif de
ventilation centralisée (VMC) à extraction comprenant une unités d'aspiration et
une extraction commune en partie haute. Dans ce second exemple, le dispositif
selon l'invention installé dans chaque pièce (2a, 2b et 2c) ne comporte pas de
capteur de présence, mais uniquement un ouvrant (notés respectivement 3a,
3b et 3c au dessin pour chacune des pièces du bâtiment) - par exemple une
fenêtre coulissante ― dont l'ouverture et la fermeture sont commandées par un
moteur 5, ce dernier étant relié à un capteur de pression différentiel 6. Le
fonctionnement du dispositif est identique à celui décrit ci-avant dans le premier
exemple. Comme dans le premier exemple, on a représenté les fuites d'air
dues à la perméabilité du bâtiment par des flèches en traits pointillés. On aura
noté que, dans le présent exemple, les entrées d'air dues à la perméabilité du
bâtiment se font de l'extérieur vers l'intérieur du bâtiment, puisque l'intérieur de
chaque pièce du bâtiment est en dépression par rapport à l'extérieur (la
ventilation des pièces est réalisée en extraction d'air).
Dans ce logement, la ventilation est continue et permanente. Dans
l'exemple décrit à la figure 4, le besoin de ventilation a été défini comme étant
identique aux trois niveaux, et de ce fait, chacune des pièces des trois niveaux
a été équipée d'un dispositif selon l'invention.
Néanmoins, les pressions différentielles aux différents niveaux sont
différentes car elles sont liées, entre autres, à l'altitude des entrées d'air
(représentées par des flèches en trait plein situées au niveau des ouvrants en
façade et orientées de l'extérieur du bâtiment vers l'intérieur de celui-ci). La
dépression d'air dans chaque pièce par rapport à l'extérieur, sera plus
importante au fur et à mesure que l'on descend dans le bâtiment. Dans ce cas,
dans chaque pièce du bâtiment, le dispositif selon l'invention va permettre
d'optimiser la section de passage de l'ouvrant 2a, 2b ou 2c, afin d'avoir un
débit identique dans toutes les pièces, et d'éviter que l'entrée d'air de la pièce
du haut 2c ne devienne à un moment une sortie d'air, ce qui peut se produire
quand la dépression dans le logement lié au système de ventilation devient
inférieure au tirage thermique entre l'entrée d'air du bas et celle du haut.
Dans chaque pièce, l'effet du vent et le tirage thermique seront
prises en compte par le dispositif selon l'invention, grâce à la mesure de
pression par le capteur de pression différentiel. De ce fait, on peut dans
certains cas avoir une entrée d'air (particulièrement celle du bas) pratiquement
fermée. Dans ce cas, le débit est assuré par une dépression plus importante
sur une ouverture minimale, inversement à l'étage, le débit est garantie avec
une faible dépression et une ouverture plus importante. Comme on l'aura
compris à l'aide des deux exemples ci-dessus, l'invention fournit un dispositif
simple dans sa structure, qui puisse être installé pièce par pièce dans un
bâtiment, en fonction du type de ventilation mécanique déjà installé dans ce
bâtiment. Ainsi par exemple dans le cas d'un bâtiment équipé en VMC simple
flux par insufflation, seules les pièces d'entrée d'air seront équipées du
dispositif selon l'invention, à l'exception des pièces de transit et de sortie d'air.
Il va de soi que l'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation
décrite ci-dessus à titre exemple mais qu'elle en embrasse au contraire toutes
les variantes.