La présente invention a trait à un vitrage isolant dans lequel est
incorporé un store perfectionné. Par « vitrage isolant » on désigne ici
communément un vitrage comportant au moins deux panneaux de verre
et/ou d'une matière plastique transparente telle que polycarbonate,
poly(méthacrylate de méthyle) ou similaire, assemblés par un cadre
périphérique, qui enferment une lame intercalaire d'un gaz, notamment de
l'air pouvant être déshydraté quand la structure du vitrage est apte à
garantir l'étanchéité requise. Ce type de vitrage procure une isolation
thermique et phonique améliorée.
Les vitrages isolants sont fréquemment associés à des stores
externes, par exemple des stores vénitiens consistant en général en des
ensembles de lames susceptibles de pivoter selon des axes horizontaux,
entre une position verticale d'obturation et une position horizontale
autorisant le passage d'une partie substantielle des rayons lumineux. De
tels stores externes présentent cependant deux types d'inconvénients.
En premier lieu, ils ont une tendance à retenir de grandes quantités
de poussière, ce qui nécessite des opérations de nettoyage rendues
problématiques par la complexité de forme du store.
En second lieu, ces stores sont fragiles et il convient d'éviter autant
que possible de le soumettre à des chocs ou à des manipulations erronées.
Ces deux problèmes ont pu être résolus conformément à un art
antérieur représenté par le brevet FR 2 697 281 par l'intégration du store
vénitien dans la lame d'air délimitée par deux feuilles de verre d'un vitrage
isolant. Ce montage isole le store de l'atmosphère plus ou moins
poussiéreuse et il permet en outre de séparer les différents organes de
commande du store ― ficelles ou similaire- les uns des autres dans des
espaces conformés à cet effet dans le cadre du vitrage isolant, ce qui est
de nature à diminuer le risque de manipulations incorrectes. Il nécessite
éventuellement d'adapter la largeur des lames du store à celle de la lame
d'air, c'est à dire de la diminuer jusqu'à des valeurs aussi faibles dans
certains cas que 1 à 2 mm.
Dans le cadre décrit précédemment, l'invention a cependant
répondu au besoin d'améliorer les stores connus, mais sur un autre plan
que celui de leur intégration dans un vitrage isolant. Dans le cas des
stores vénitiens courants, par exemple, l'une de leurs caractéristiques est
que toutes les lames qu'ils comprennent définissent des plans parallèles. Il
en résulte que le degré de filtration du rayonnement lumineux, de la
visibilité la moins altérée possible correspondant à une quasi-absence de
filtration, jusqu'à l'obturation, est presque identique sur toute la hauteur
du store, aux variations de l'angle d'incidence du rayonnement près. Or
une fonctionnalité du store vis-à-vis du rayonnement lumineux
différenciée selon la hauteur peut être recherchée.
Il peut ainsi être souhaitable d'obturer une partie supérieure d'un
vitrage pour limiter l'apport de chaleur dû au rayonnement lumineux
pendant que les lames d'une partie inférieure sont en position de visibilité,
ou au contraire de régler les lames d'une partie supérieure d'un vitrage en
position sensiblement horizontale pour qu'elles réfléchissent le
rayonnement lumineux sur le plafond tout en obturant une partie
inférieure.
Plusieurs dispositifs ont été conçus à cet effet.
La demande EP 0 513 468 A1 décrit un store vénitien dont la partie
inférieure est constituée d'une nappe continue pliable verticalement en
accordéon, au lieu de lames disjointes. La seule fonctionnalité possible de
cette partie inférieure est donc l'obturation.
Le modèle d'utilité DE 298 15 654 U1 et la demande EP 0 899
411 A2 décrivent un double store intégré dans un vitrage isolant,
constitué d'un système supérieur de lames et d'un système inférieur de
lames fixés tous deux à un élément intermédiaire horizontal. Celui-ci
constitue un obstacle à la vision, et ces dispositifs ne permettent pas de
libérer au moins une zone à hauteur moyenne du vitrage de tout élément
de store.
Par conséquent l'invention a pour but la mise à disposition d'un
store permettant de différencier le degré de filtration du rayonnement
lumineux d'au moins une partie haute et d'au moins une partie basse et
de dégager au moins une zone à hauteur moyenne du vitrage de tout
élément de store.
Ce but est atteint par l'invention qui en conséquence a pour objet
un store comprenant au moins une partie supérieure et une partie
inférieure. L'invention réside plus particulièrement dans le fait que la
partie supérieure, respectivement la partie inférieure peuvent être
confinées dans leur intégralité et indépendamment l'une de l'autre dans
une partie haute, respectivement une partie basse de la baie pour laquelle
le store est utilisé.
L'invention, par la mise à disposition de deux parties de store
séparées, autorise pour chacune des deux parties un réglage du degré de
filtration du rayonnement lumineux différencié. La conception d'organes
de commandes différents pour chacune des deux parties est aisée.
D'autre part le confinement de la partie supérieure et de la partie
inférieure en haut et en bas de la baie permet d'en dégager une partie de
hauteur moyenne, jusqu'à la quasi-totalité de sa surface, de tout élément
de store, et autorise dans cette zone une vision sans obstacle.
Bien que les stores à lames du type stores vénitiens aient été
mentionnés précédemment, tout moyen d'occultation et/ou filtration
graduelle du rayonnement lumineux peut enter dans la constitution
desdites parties supérieure et inférieure de store : à ce titre peuvent être
cités des panneaux mobiles en voiles ou tissus divers, ou en matériaux
aptes à changer de couleur, à foncer ou à passer d'un état opaque à un
état translucide ou transparent, de manière réversible sous l'effet de
diverses excitations, tels que des matériaux électrochromes,
photochromes, à cristaux liquides ou similaires.
Bien entendu, il est envisageable, voire recommandé en cas de
recherche d'effets différents pour la partie supérieure et la partie
inférieure, d'utiliser des matériaux, couleurs et systèmes et principes de
filtration du rayonnement différents pour les deux parties. A cet égard
peut être mentionné l'emploi d'un store vénitien pour la partie supérieure
et d'un tissu réfléchissant pour la partie inférieure, ou l'inverse. Tel est le
cas notamment lorsque l'on recherche un effet dit de « daylighting »
consistant en une réflexion et une diffusion du rayonnement lumineux
incident vers le haut.
Selon les cas il est aisément compréhensible que le mode de
confinement desdites parties supérieure et inférieure comprendra un
empilement et/ou un pliage et/ou un enroulement...
Cependant, conformément à une variante préférée de l'invention, le
store comprend au moins un ensemble de lames supérieur et un ensemble
de lames inférieur, les lames de l'ensemble supérieur et les lames de
l'ensemble inférieur étant susceptibles de pivoter indépendamment les
unes des autres, un élément d'extrémité inférieure dudit ensemble
supérieur, respectivement un élément d'extrémité supérieure dudit
ensemble inférieur étant reliés aux lames de l'ensemble auquel ils
appartiennent de manière à pouvoir toutes successivement les entraíner
vers le haut, respectivement vers le bas.
Ce store vénitien rend simultanément possibles
- tout positionnement angulaire des lames de l'ensemble supérieur,
c'est à dire de la position horizontale à la position verticale, et de même et
indépendamment de celui-ci, tout positionnement angulaire des lames de
l'ensemble inférieur ;
- le rassemblement progressif vers le haut des lames de l'ensemble
supérieur par mouvement ascendant de l'élément d'extrémité inférieure de
cet ensemble et/ou le rassemblement progressif vers le bas des lames de
l'ensemble inférieur par mouvement descendant de l'élément d'extrémité
supérieure de cet ensemble.
En faisant pivoter les lames hautes et basses selon des angles
différents, une proportion plus ou moins importante du rayonnement
lumineux est autorisée à pénétrer dans l'enceinte délimitée, selon un
angle plus ou moins fermé, c'est à dire une déviation du rayonnement
plus ou moins importante.
Les hauteurs des ensembles de lames supérieur et inférieur sont
variables l'une en fonction de l'autre d'une valeur minimale faible à la
quasi-totalité de la hauteur du vitrage.
La hauteur de la zone comprise entre les ensembles de lames
supérieur et inférieur, ne présentant pas d'obstacle à la vision, varie d'une
valeur nulle à la quasi-totalité de la hauteur du vitrage.
D'autre part l'emploi de lames présentant une concavité sur toute
leur longueur est connu. L'orientation vers le haut de la concavité des
lames de l'ensemble supérieur favorise la réflexion du rayonnement
lumineux vers le haut, notamment vers le plafond. De manière similaire
l'orientation vers le bas de la concavité des lames de l'ensemble inférieur
tend à rabattre la lumière vers le sol et est de nature à éviter dans une
certaine mesure l'éblouissement des occupants de l'enceinte délimitée.
Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les lames et
l'élément d'extrémité inférieure de l'ensemble supérieur d'une part, les
lames et l'élément d'extrémité supérieure de l'ensemble inférieur d'autre
part, sont reliés les unes à l'autre par des fils de chaínes verticaux en
échelles transmettant le pivotement aux lames.
Dans une réalisation particulièrement pratique de l'invention,
l'élément d'extrémité supérieure de l'ensemble de lames inférieur comporte
un axe maintenu horizontal à une hauteur choisie et réglable.
D'autre part l'invention a également pour objet un vitrage isolant
comportant deux panneaux transparents assemblés par un cadre
périphérique, qui enferment une lame intercalaire d'air, entre lesquels est
positionné un store vénitien tel que décrit ci-dessus.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaítront
dans la description qui suit du dessin en annexe, qui est une
représentation schématique partielle éclatée d'un double store vénitien
conforme à l'invention, d'éléments de montage de celui-ci et d'éléments
d'un vitrage isolant dans lequel le store est intégré.
Les feuilles de verre flotté 5, 6 sont des constituants d'un vitrage
isolant. Dans certains cas l'une des deux feuilles , voire les deux, peuvent
être constituées d'une matière plastique transparente telle que
polycarbonate, poly(méthacrylate de méthyle) ou similaire.
Les feuilles 5, 6 sont assemblées au moyen d'un cadre de montage
non représenté.
Est intégré dans le vitrage isolant, c'est à dire dans l'espace délimité
par les feuilles 5, 6 et leur cadre de montage, un store vénitien constitué
d'un ensemble de lames supérieur 1 et d'un ensemble de lames inférieur
2. L'ensemble de lames supérieur 1 est fixé au montant horizontal
supérieur du cadre de montage du vitrage isolant, à l'intérieur de la lame
d'air déshydraté, par l'intermédiaire d'un profilé creux parallélépipédique
en deux parties 10a, 10b ; l'ensemble de lames inférieur 2 est fixé au
montant horizontal inférieur du cadre de montage du vitrage isolant par
l'intermédiaire d'un profilé creux parallélépipédique en deux parties 11a,
11b.
D'autre part, l'ensemble de lames supérieur 1 comprend un élément
d'extrémité inférieure 3 rigide relié aux lames de l'ensemble 1 par des fils
de chaínes verticaux 7 en échelles. De tels fils en échelles sont
manoeuvrés de l'extérieur selon un fonctionnement bien connu de manière
à faire pivoter ensemble l'élément 3 et les lames de l'ensemble 1, de la
sorte constamment orientés selon des plans parallèles.
Les mêmes relations fonctionnelles existent entre les lames de
l'ensemble inférieur 2 et l'élément d'extrémité supérieure 4 de cet
ensemble 2 qui sont reliés par des fils de chaínes verticaux en échelles 8.
L'élément 4 est monté à rotation autour de son axe de symétrie
longitudinal 9, dont chacune des deux extrémités est assemblée à un
élément d'entraínement 12, un seul des deux éléments 12 étant
représenté. Chacun des deux éléments 12 peut glisser verticalement à
l'intérieur d'un profilé creux 13 présentant sur toute sa hauteur une
rainure qui permet la liaison de l'axe 9 à l'élément 12. Les profilés creux
13 sont fixés sur les montants latéraux verticaux du cadre de montage du
vitrage isolant, dans la lame d'air déshydraté. Chaque élément 12
comporte un alésage fileté d'axe vertical, destiné à coopérer avec une tige
filetée 14 installée dans le profilé 13. L'extrémité inférieure de la tige filetée
14 consiste en un engrenage conique 15 en prise avec un engrenage
conique 16 en prolongement d'un arbre horizontal dont l'axe coïncide avec
l'axe de symétrie longitudinal du profilé creux 11a, 11b. Cet arbre est
susceptible d'être mis en rotation soit au moyen de commandes manuelles
extérieures au vitrage, soit au moyen d'un moteur, notamment électrique,
pouvant être intégré dans le profilé creux 11a, 11b. Il en résulte une mise
en rotation de la tige filetée 14, déplaçant vers le haut ou vers le bas, selon
le sens de rotation dudit arbre et de la tige filetée 14, l'élément
d'entraínement 12 et l'élément d'extrémité supérieure 4. Bien que le
mécanisme associant l'élément d'entraínement 12, le profilé 13, la tige
filetée 14 et les engrenages coniques 15 et 16 ne soit représenté sur la
figure que du côté gauche du vitrage, un dispositif analogue est également
présent du côté droit. Cependant, dans d'autres variantes, ce dispositif
analogue est absent du côté droit.
Un dispositif analogue peut également être employé pour déplacer
verticalement l'élément d'extrémité inférieure 3.