La présente invention se rapporte à un procédé, et à un dispositif, pour
éviter les fraudes sur un taximètre ou sur un chronotachygraphe.
Un taximètre est, de manière très générale, un appareil qui a pour objet
d'indiquer le prix à payer pour une course effectuée par le taxi, ce prix dépendant
de plusieurs paramètres, dont entre autres la distance parcourue par le taxi, c'est-à-dire
finalement le nombre de tours de roue effectué par ce véhicule pendant la
course.
Le capteur utilisé pour la mesure de ce nombre de tours de roue est
alors le capteur normalement associé au tableau de bord du véhicule et donc relié
au compteur qui indique à la fois la vitesse instantanée de ce véhicule et le
kilométrage parcouru par celui-ci.
Les véhicules modernes sont pratiquement tous équipés d'un capteur
électromagnétique ou électronique du nombre de tours de roue, dit «capteur
électronique », qui est prévu au niveau de la boite de vitesses, et qui est équipé
d'un connecteur de sortie sur lequel on vient brancher un câble qui recueille et
véhicule les impulsions électriques représentatives du nombre de tours de roue
jusqu'au compteur de vitesse qui équipe le tableau de bord. Le tableau de bord est
alors classiquement équipé d'une sortie auxiliaire, qui est électriquement
connectée en parallèle sur ce câble, et sur laquelle on vient brancher l'entrée
correspondante du taximètre : les impulsions qui sont véhiculées sur ce câble
alimentent donc simultanément le compteur de vitesse du véhicule et le taximètre.
La situation est assez similaire en ce qui concerne les
chronotachygraphes dont les camions doivent obligatoirement être équipés, et qui,
comme on le sait, servent à au moins enregistrer sur un disque la vitesse du
camion, les kilomètres parcourus, et le temps de travail du chauffeur. Il est alors
généralement prévu d'intercaler, sur le câble qui relie le capteur au compteur de
vitesse, un adaptateur électronique qui est alimenté par la batterie à travers un
fusible et qui délivre des impulsions, déduites de celles délivrées par le capteur, en
direction du chronotachygraphe auquel cet adaptateur est relié par un câble
électrique prévu à cet effet.
Ces deux types d'appareils de mesure, taximètres ou
chronotachygraphes, sont plombés par les Services des Poids et Mesures, mais
ceci ne suffit malheureusement pas pour éviter des fraudes de plus en plus
fréquentes.
Une forme de fraude constatée fréquemment à ce jour consiste à
brancher, entre le capteur et le taximètre ou le chronotachygraphe, un petit
générateur d'impulsions auxiliaire dont la fréquence est commandée par celle des
impulsions du capteur et qui délivre en conséquence des impulsions dont la
fréquence diffère, dans un rapport défini qui est par exemple de l'ordre de 1,2, de
celle des impulsions délivrées par ce capteur.
S'agissant d'un taximètre par exemple, la fréquence des impulsions
qui lui sont effectivement appliquées est alors choisie de 1,2 fois supérieure à celle
des impulsions délivrées par le capteur, de sorte que tout se passe comme si le taxi
roulait à une vitesse 1,2 fois supérieure à sa vitesse réelle, ce qui se répercute sur
le prix affiché qui est alors 1,2 fois supérieur au prix que le client devrait
effectivement payer.
Dans le cas d'un chronotachygraphe au dontraire, l'appareil du
fraudeur est alors réglé pour délivrer des impulsions de fréquence 1,2 fois
inférieure à celle des impulsions du capteur et, pour le chronotachygraphe, tout se
passe comme si le camion roulait à une vitesse 1,2 fois inférieure à sa vitesse
réelle.
Bien entendu, ce rapport est la plupart du temps réglable
manuellement.
L'invention vise donc à interdire toute fraude basée sur une
falsification de l'information de vitesse qui est délivrée au taximètre ou au
chronotachygraphe.
Elle se rapporte à cet effet à un procédé pour éviter les fraudes sur un
taximètre ou sur un chronotachygraphe, associés l'un à un taxi et l'autre à un
camion équipés l'un et l'autre d'un capteur tachymétrique qui fournit, à ce
taximètre ou à ce chronotachygraphe, une information électrique, telle qu'un train
d'impulsions, qui est représentative de la vitesse du véhicule. Selon l'invention :
- on capte par un moyen autre que ce capteur tachymétrique une
information variant avec la vitesse de rotation du moteur,
- on filtre selon un filtrage sélectif passe-bande ladite information variant
avec la vitesse de rotation du moteur,
- on vérifie au moins par moments qu'il existe une relation entre ladite
vitesse du véhicule et cette dernière information,
- et on déclenche une action anti-fraude si cette relation disparaít au
moins pendant un temps prédéfini.
Avantageusement, cette action anti-fraude consiste à afficher une
information particulière et/ou à interdire le fonctionnement du taximètre ou du
chronotachygraphe.
Typiquement, on considère que ladite relation, entre donc la vitesse du
véhicule et la vitesse de rotation du moteur, disparaít si le niveau du signal de
sortie dudit filtrage est inférieur à une valeur minimale.
Préférentiellement, ce procédé est caractérisé en ce que le test anti-fraude
au cours duquel on vérifie au moins par moments qu'il existe une relation
entre ladite vitesse du véhicule et cette information, est effectué plusieurs fois au
cours d'un laps de temps relativement long par rapport à celui d'un seul test, et en
ce que l'on déclenche finalement cette action anti-fraude si cette relation disparaít
au moins pendant un temps prédéfini sur ce laps de temps.
Typiquement, on effectue ce test anti-fraude plusieurs fois au cours
d'un laps de temps prédéfini et relativement long par rapport à celui d'un seul test,
et en ce que l'on déclenche finalement cette action anti-fraude que si, au bout de
ce relativement long laps de temps, le nombre de tests qui concluent à une fraude
est supérieur à un pourcentage prédéfini du nombre total de tests réalisés pendant
ce laps de temps.
Selon une forme d'exécution, l'information captée variant avec la
vitesse du moteur est le bruit du moteur et le capteur de cette dernière information
est un élément microphonique.
Selon une autre forme d'exécution, l'information captée associée à la
vitesse du moteur est un signal électrique dont la fréquence est proportionnelle à la
vitesse de rotation du moteur. Avantageusement, on peut utiliser comme signal un
signal existant sur le véhicule et dont la fréquence est proportionnelle à la vitesse
de rotation du moteur tel qu'un signal d'allumage ou un signal de vitesse utilisé
par l'électronique du véhicule.
Avantageusement, ce procédé est caractérisé en ce qu'en outre, pour
au moins l'un des rapports de boite de vitesses du véhicule et pour au moins
une vitesse donnée :
- à partir de ladite information variant avec la vitesse de rotation du
moteur, on détermine une première grandeur représentative de la vitesse
de rotation du moteur,
- à partir de l'information électrique du capteur tachymétrique
représentative de la vitesse du véhicule, on détermine une deuxième
grandeur représentative de la vitesse du véhicule,
- on détermine et on enregistre la relation « de référence » existant entre
ces première et deuxième grandeurs,
et en ce que l'on considère que ladite relation précitée, entre donc la vitesse du
véhicule et la vitesse de rotation du moteur, disparaít si, pour ce rapport de boite
donné et pour cette vitesse donnée, la relation qui est alors déterminée, pendant
ledit temps prédéfini, entre lesdites première et deuxième grandeurs diffère au
moins d'une valeur minimale de cette relation « de référence ».
Si l'information captée associée à la vitesse du moteur est
proportionnelle à sa vitesse de rotation, les deux grandeurs sont alors
proportionnelles à la vitesse du véhicule et à la vitesse de rotation du moteur et,
pour un même rapport de boite de vitesses, leur rapport est constant.
L'invention se rapporte aussi à un dispositif pour la mise en oeuvre de
ce procédé, le taximètre ou chronotachygraphe étant équipé d'au moins une unité
logique de calcul et de commande qui reçoit et qui traite les informations de
vitesse en provenance du capteur tachymétrique, caractérisé en ce qu'il comporte
en outre un capteur microphonique du bruit du moteur, ce capteur microphonique
étant connecté à un filtre sélectif passe-bande .
Selon une forme de réalisation, ce dispositif:
- comporte un filtre sélectif commandé dont l'entrée de
commande de sa fréquence de calage est reliée à ladite unité
logique,
- ladite unité logique est programmée pour calculer la fréquence
des impulsions fournies par le capteur tachymétrique, et pour en
déduire, par application d'un facteur représentatif des différents
rapports de la boite de vitesses, la fréquence de calage qu'elle
communique audit filtre sélectif,
- et ce filtre sélectif est associé à des moyens de discrimination de
son signal de sortie, ces moyens fournissant à l'unité logique une
information de concordance entre la fréquence de calage du filtre
et ladite raie de fréquence moteur qui est mesurée par le capteur
microphonique, cette information de concordance étant
appliquée à ladite unité logique qui la considère alors comme
une indication de l'état non fraudé du taximètre ou
chronotachygraphe.
Selon une autre forme de réalisation, ce filtre est calé une fois pour
toutes sur une fréquence qui correspond à un rythme moteur, par exemple de 3500
tours/minute environ, que l'on retrouve pour tous les rapports de boite de vitesses
successifs, et ce n'est que quand le rythme du moteur passe par cette fréquence là
que le microprocesseur du taximètre ou chronotachygraphe effectue une
comparaison entre la vitesse du véhicule qu'il calcule alors en fonction du rapport
de boite de vitesses présentement enclenché et la vitesse qu'il déduit de
l'information du capteur tachymétrique.
Préférentiellement, ladite unité logique a en mémoire des facteurs de
multiplication qui sont chacun caractéristiques d'un rapport déterminé de la boite
de vitesses, de sorte qu'elle calcule ladite vitesse réelle donnée par le capteur
microphonique en fonction de chacun des rapports de la boite de vitesses, et ne
considère alors le test ainsi réalisé comme étant un test qui ne détecte pas de
fraude que si une de ces vitesses réelles, correspondant aux divers rapports de
boite, entraíne une dite information de concordance.
Avantageusement, on détermine et mémorise, dans ladite unité
logique, plusieurs facteurs relatifs chacun à un rapport déterminé de la boite de
vitesses, en vue du calcul par l'unité logique de ladite vitesse réelle, en faisant
rouler le véhicule avec successivement les différents rapports de la boite de
vitesses et en déterminant à chaque fois le facteur de multiplication qui permet
d'obtenir ladite concordance des deux mesures de vitesse du véhicule.
De toute façon, l'invention sera bien comprise, et tous ses avantages et
différentes caractéristiques ressortiront mieux, lors de la description suivante de
deux exemples non limitatifs de réalisation, en référence à la figure unique
annexée qui en est un schéma synoptique.
En se reportant à la figure unique, la référence 1 désigne le capteur
électronique tachymétrique qui est monté sur le véhicule pour faire fonctionner le
taximètre 2.
Un capteur tachymétrique dit « électronique » de véhicule automobile
est un transducteur qui teste un organe mécanique rotatif du véhicule, la vitesse de
rotation de cet organe mécanique étant représentative du nombre de tours de roue
effectué par le véhicule, et le signal électrique généralement alternatif fourni par
ce transducteur correspondant à des impulsions électriques représentatives de ce
nombre de tours de roue. Traditionnellement, cet organe mécanique rotatif est le
plus souvent un des pignons de la boite de vitesses. Cependant, les véhicules
modernes sont maintenant de plus en plus souvent pourvus d'un système de
freinage dit « A.B.S. » qui emploie un capteur électronique pour chaque roue du
véhicule, et l'on utilise alors un de ces capteurs pour faire aussi fonctionner le
taximètre. Généralement, ces véhicules sont équipés de freins à disque sur les
quatre roues, et en conséquence chaque capteur électronique est un capteur de
proximité qui vient tester la présence d'encoches qui sont pratiquées à cet effet sur
l'arête extérieure du disque de freinage.
Le capteur 1, qui est donc en pratique placé soit au niveau de la boite
de vitesses soit au niveau d'une des roues du véhicule, délivre donc sur ses bornes
de sortie 3, 4 des impulsions représentatives du nombre de tours de roue effectué
par le véhicule.
Ces impulsions sont appliquées d'une part, par les connexions 5, 6 au
taximètre 2, et d'autre part, par les connexions 7, 8 aux circuits de comptage de
vitesse et de totalisation kilométrique qui font partie du tableau de bord du
véhicule, ainsi qu'éventuellement aux circuits de freinage «A.B.S.» de ce
véhicule.
Dans le taximètre 2, les impulsions en provenance du capteur 1 sont
tout d'abord appliquées à un amplificateur 9 de séparation et d'adaptation, dont les
signaux de sortie sont appliqués sur une des entrées 10 d'un microprocesseur 11
qui constitue l'unité logique centrale, ou « C.P.U. », de ce taximètre.
En particulier, le microprocesseur 11 reçoit, par des pressions exercées
sur des boutons poussoirs 12-15 placés sur la face avant-du taximètre, des signaux
de commande qui sont par exemple soit des signaux de tarifs ou de
fonctionnement du taximètre, soit des signaux de paramétrage du taximètre, soit
des signaux de code.
Quoi qu'il en soit, lorsque le microprocesseur 11 reçoit des impulsions
en provenance du capteur 1 sur son entrée 10, il émet en réponse, sur une sortie
16, des impulsions dont la fréquence est représentative, compte tenu des
paramètres préalablement introduits dans le microprocesseur 11 par le clavier 12-15,
du nombre de tours de roue effectué, depuis la dernière mise en route du
taximètre au moyen du clavier 12-15, par le véhicule.
Ces impulsions sont appliquées, comme il se doit, au circuit 18 de
comptage et d'affichage du prix à payer.
Une fraude possible consiste à brancher en série sur la ligne
tachymétrique de sortie du capteur 1, par exemple entre les bornes 3, 4 et les
bornes 19, 20 de dérivation des connexions 5 et 6, un générateur d'impulsions
commandé qui multiplie le rythme des impulsions entrantes par un facteur
déterminé (ajustable manuellement le cas échéant), par exemple un facteur 1, 2.
Conformément à l'invention, et donc pour éviter ce type de fraude
basé sur une falsification du train d'impulsions émis par le capteur 1 :
- on détecte, par capteur microphonique, le bruit du moteur du
véhicule,
- on filtre ce bruit pour déterminer s'il comporte une raie de
fréquence qui correspond à la fréquence moteur que l'on calcule
en fonction, en particulier, de ladite information du capteur
tachymétrique,
- et on déclenche une action anti-fraude si, pendant au moins un ou
des temps prédéfinis, on ne constate pas l'existence d'une telle
raie de fréquence.
Typiquement, cette action anti-fraude consiste à afficher, par exemple
sur la face avant du taximètre ou chronotachygraphe, une information particulière,
par exemple «Err», et/ou à interdire le fonctionnement du taximètre ou du
chronotachygraphe.
Selon la réalisation représentée sur le dessin, une pastille
microphonique 26 est collée sur le moteur 27 du véhicule ou sur un des éléments
de son circuit d'échappement. Cette pastille 26 est par exemple une pastille
microphonique piézo-électrique, céramique, ou électrostatique. Préférentiellement,
cette pastille est un capteur de chocs, par exemple du type piézo-céramique.
Si le moteur du véhicule est un moteur à explosion, ou moteur à
essence, et, dans une moindre mesure mais d'une manière néanmoins décelable, si
ce moteur est un moteur à combustion, ou moteur diesel, un pic sonore sera émis
par ce moteur à chaque impulsion communiquée à un cylindre par une explosion
ou combustion du mélange. En fonction de la vitesse du moteur lui-même, la
pastille 26 va donc engendrer une série d'impulsions électriques.
En réalité, le microphone ou détecteur de chocs 26 va détecter, en plus
des chocs répétitifs dus aux explosions du mélange, une foule d'autres bruits
répétitifs se produisant à d'autres fréquences de répétition.
Le signal de sortie 28, qui comprend donc tout un spectre de
fréquences, du microphone ou détecteur de chocs 26, est appliqué à un filtre
numérique 33, qui est un filtre passe-bande, à flancs raides, par exemple d'ordre 4
à 7, dont la bande passante à 3 dB est par exemple de l'ordre de 20 % par rapport à
sa fréquence centrale de calage, c'est-à-dire correspond sensiblement, en
pourcentage par rapport à cette fréquence centrale, à un pourcentage de tolérance
de ± 10%.
Le microprocesseur 11 reçoit, sur son entrée 10, les impulsions en
provenance du capteur tachymétrique. Il mesure leur période, en déduit leur
fréquence, et applique cette fréquence, après l'avoir multipliée par un facteur de
correction qui est caractéristique d'un des rapports de la boite de vitesses, sur
l'entrée de commande 34 du filtre passe-bande 33, en lui imposant ainsi cette
fréquence corrigée comme fréquence centrale de calage.
Parmi le spectre de fréquences qu'il reçoit sur son entrée 28, le filtre
passe-bande 33 ne va sélectionner, au pourcentage dû à sa largeur de bande près,
que, si elle existe, la raie de fréquence qui correspond à cette fréquence centrale de
calage.
Bien entendu, il ne faut sélectionner cette fréquence que si elle
correspond effectivement à celle du moteur, et donc si en conséquence le signal en
sortie 35 du filtre 33 est d'amplitude supérieure à un seuil déterminé.
Pour cette raison, la sortie 35 du filtre 33 est appliquée à un
Convertisseur Analogique/Numérique 36, dont la sortie numérisée 37 est
appliquée au microprocesseur 11. Ce dernier en déduit l'amplitude du signal en
sortie du filtre 35, et, si cette amplitude est supérieure à un seuil déterminé, il
valide l'information. Dans le cas contraire, le microprocesseur multiplie la
fréquence des impulsions du capteur tachymétrique par un facteur représentatif
d'un autre rapport de la boite de vitesses, et applique à nouveau le résultat obtenu
sur la connexion 34, en tant que nouvelle fréquence de calage, et ainsi de suite
jusqu'à avoir essayé tous les facteurs respectivement représentatifs de chacun des
rapports de cette boite de vitesses. Si alors aucun signal en sortie 35 du filtre 33
n'a été validé, c'est qu'il y a présomption de fraude, et le microprocesseur
enregistre en conséquence ce test comme négatif et donc éventuellement
caractéristique d'une fraude, et donc comme une information de falsification.
Les facteurs précités sont mis en mémoire, à l'installation et mise en
route du taximètre ou chronotachygraphe par un installateur agréé, dans le
microprocesseur 11 auquel il est relié par la liaison bidirectionnelle 32, en faisant
rouler le véhicule avec successivement les différents rapports de la boite de
vitesses et en déterminant à chaque fois le facteur de multiplication qui correspond
à la détection concordante d'une raie de fréquence.
Si des informations de falsification sont enregistrées par le
microprocesseur 11 continûment pendant un temps minimal prédéfini, par
exemple de quelques minutes, c'est qu'il y a fraude et le microprocesseur 11
bloque alors le taximètre.
Ce dernier affiche alors un signal d'erreur, et il ne peut être remis en
roue qu'en tapant, sur le clavier 12-15, un code secret qui est seul connu des
techniciens accrédités.
A noter que, lorsque l'on repasse au point mort à chaque changement
de vitesse, un signal de falsification est nécessairement enregistré, aucun lesdits
facteurs ne correspond alors au déplacement du véhicule au point mort. Le temps
minimal précité de par exemple quelques minutes permet alors de s'affranchir de
cette situation, car il faut bien moins de plusieurs minutes pour changer de vitesse.
Il convient toutefois de remarquer que le conducteur peut dans certains
cas décider de rouler en roue libre, donc au point mort, pendant un temps bien
supérieur à quelques minutes, ce qui entraínerait alors une malencontreuse
commande de blocage.
Pour remédier à ceci, l'invention prévoit, d'une manière générale et
quel que soit le dispositif de mise en oeuvre utilisé, d'effectuer un test
anti-fraude - réalisé comme décrit ci-dessus - un grand nombre de fois au cours
d'un laps de temps prédéfini et relativement long par rapport à celui d'un seul test.
Par exemple, si chaque test dure cinq minutes, on réalise ce test toutes les cinq
minutes et pendant un laps de temps pouvant aller de plusieurs heures à par
exemple une journée. On peut aussi typiquement réaliser ces tests successifs sur
un laps de temps d'une journée et d'une demi-journée, tout ceci se faisant sous
commande du microprocesseur 11.
Au bout de ce laps de temps, le microprocesseur regarde si le nombre
de tests concluant à une fraude est supérieur à un pourcentage déterminé, par
exemple de l'ordre de 5 %, du nombre de tests total effectué pendant ce laps de
temps. Si c'est le cas, il émet un signal de falsification qui bloque le taximètre ou
chronotachygraphe. Si ce n'est pas le cas, aucun signal de falsification n'est émis.
En reprenant un des exemples précédents, le laps de temps est d'une
journée, et l'on autorise donc le conducteur à rouler en roue libre pendant environ
une heure sans bloquer pour autant son taximètre ou chronotachygraphe.
De même, lorsque le véhicule est à l'arrêt et qu'en conséquence
aucune impulsion n'est appliquée au microprocesseur 11 sur son entrée 10, le
microprocesseur 11 ne prend pas en compte les impulsions de falsification qu'il
reçoit alors sur son entrée 32.
Selon un autre exemple de réalisation, on se réfère toujours à la figure
unique, mais la liaison 34 n'existe pas (ou n'est pas activée si elle existe), et le
filtre 33 n'est pas un filtre commandé, ou du moins a sa fréquence de calage fixée
une fois pour toutes.
Selon cette autre forme d'exécution, le filtre passe-bande 33 est calé
sur une fréquence centrale qui correspond à un régime moteur usuel, typiquement
de l'ordre de 3 500 tours/minute par exemple, que l'on retrouve, lorsque le
véhicule roule normalement, dans chacun des différents rapports de sa boite de
vitesses. On compare alors la vitesse du véhicule, à ce moment là où le régime
moteur passe à cette fréquence de calage, que le microprocesseur 11 du taximètre
ou chronotachygraphe calcule en fonction du rapport de boite alors enclenché, à
celle fournie par le capteur tachymétrique, et l'on déclenche l'action anti-fraude
précitée si ces deux mesures de vitesse ne concordent pas, dans les conditions de
tolérance et de répétition suffisante du test qui ont été définies ci-dessus.
En d'autres termes, le filtre 33 est calé une fois pour toutes sur une
fréquence qui correspond à un rythme moteur usuel, par exemple de 3 500
tours/minute environ, que l'on retrouve pour tous les rapports de boite de vitesses
successifs, et ce n'est que quand le rythme du moteur passe par cette fréquence là
que le microprocesseur 11 du taximètre ou chronotachygraphe effectue une
comparaison entre la vitesse du véhicule qu'il calcule alors en fonction du rapport
de boite de vitesses présentement enclenché et la vitesse qu'il déduit de
l'information du capteur tachymétrique 1.
Comme il va de soi, l'invention n'est pas limitée aux deux exemples
de réalisation qui viennent d'être décrits. C'est ainsi qu'en variante, l'information
captée associée à la vitesse du moteur est un signal électrique dont la fréquence est
proportionnelle à la vitesse de rotation du moteur. Avantageusement, on peut
utiliser comme signal un signal existant sur le véhicule et dont la fréquence est
proportionnelle à la vitesse de rotation du moteur tel qu'un signal d'allumage ou
un signal de vitesse utilisé par l'électronique du véhicule.