Procédé pour l'extraction de substances miscibles à l'eau contenues dans une boue aqueuse. On éprouve, dans quelques industries, de grandes difficultés à séparer de boues aqueu ses ou humides certaines substances liquides, huileuses ou grasses, de façon à les obtenir tout à fait anhydres, d'une part, et à les extraire quantitativement de la boue à la quelle elles sont mélangées, d'autre part. C'est le cas, en particulier, pour certaines opérations de récupération dans l'industrie des graisses et des huiles et, d'une manière plus spéciale, pour la technique de l'extrac tion de la matière grasse du suint, dans le liquide provenant du désuintage de la laine. Ce liquide se compose essentiellement d'eau, de savon, de graisse, d'alcalis et d'impuretés diverses.
En le laissant reposer, on obtient le dépôt des impuretés les plus grossières. Le liquide surnageant est décanté et acidifié, ce qui, amène la précipitation des acides gras du savon et de quelques matières organiques qui vont former, avec les impuretés fines et la graisse en susi=ension, une boue au fond du vase. Cette boue séparée du liquide ren- ferme encore environ 75 % d'eau et 16 /o de matières grasses. Jusqu'à présent on l'égout tait sur des lits de sciure de manière à l'a mener à une consistance qui permette de la mettre en sacs et de la soumettre à une forte pression dans des presses à chaud. On en extrayait ainsi de 40 à 60 /o du poids total des graisses, le reste étant retenu par le tourteau.
Dans certains cas on épuise les tourteaux, après les avoir séchés, par un solvant des matières grasses. L'ensemble de ces opérations exigeant une grande dépense de chaleur et d'énergie mécanique, on a essayé de récupérer directement les matières grasses au moyen d'un solvant, sans élimi ner l'eau au préalable, mais l'on n'a réussi à obtenir que des émulsions très stables, c'est-à-dire ne se laissant que difficilement décanter.
L'objet de la présente invention est pré cisément un procédé pour l'extraction de substances miscibles à l'eau contenues dans une émulsion provenant du traitement d'une boue aqueuse par un solvant de ces subs tances, utilisant la faculté qu'a une telle émulsion de se scinder par centrifugation en ses constituants, solution aqueuse, d'une part, et solution dans un solvant autre que l'eau, d'autre part, et cela par exemple au moyen d'une centrifuge telle que celle décrite par le brevet suisse N 94277;
ce procédé étant caractérisé par le fait que l'on .rend la boue suffisamment liquide pour qu'elle puisse être soumise à une centrifugation, qu'on l'addi tionne d'un solvant de la substance miscible à l'eau tel que la solution de cette substance dans ce solvant soit plus légère que l'eau, qu'on sépare la solution de l'eau par centri fugation et qu'on sépare finalement le solvant de la substance dissoute en lui.
A titre d'exemple de mise en ceuvre de ce procédé, il va en être décrit une forme d'exécution se rapportant à l'extraction de la matière grasse de la botte résultant de l'acidification. des eaux de désuintage des laines.
Dans l'installation représentée schémati quement au dessin annexé 3 et A' figurent deux bassins de repos et de décantation; B est un réservoir à solution de sulfate de fer, destinée à précipiter la matière savonneuse; ce bac est mis en communication par une pompe C et une canalisation b c c' avec les bassins de repos.
Dans une autre partie de l'installation, qui sert à l'extraction et qui doit. être isolée du reste de l'usine, par crainte du feu, se trouve en F uni émulsifi- cateur muni d'un agitateur F' et mis en relation avec un réservoir H à gazoline, au moyen d'une pompe J et d'une canalisation 1è j f' et avec un réservoir d'acide G au moyen de la canalisation g b <I>c f</I> et de la pompe C.
Le fond de l'émulsificateur corn- munique par un tube f" avec deux centri fuges différentes K et R; du type décrit dans le brevet susmentionné, qui sont reliées, l'une Zi, d'une part, à titi réservoir 0 à frac tion légère par un canal -Yn et par ce ré servoir 0 à un séparateur-distilleur de gazo line P, par le conduit<I>o</I> h T j p et, d'autre part, à un réservoir ill à fraction lourde, par un canal<I>L l;
</I> l'autre, R, à ce même réser voir 111 par le canal<I>L 1,</I> d'une part, et au réservoir B à sulfate (le fer par le canal R' r', d'autre part. S représente un second sépa- rateur-distilleur et Q tin condenseur à gazo line distillée.
Le fonctionnement de cette installation est le suivant: On fait arriver par la tubulure c., ai les eaux de désuintage des laines dans l'un des deux bacs de repos A et Al, d'une conte nance approximative de<B>10,000</B> litres chacun, en même temps que du bac B l'on envoie par la pompe C environ 1150 litres de solu tion de sulfate de fer.
Au fur et à mesure que le bac de repos se remplit, les eaux se mélangent avec la solution ferreuse et il se forme titi savon de fer qui. dès que le liquide est au repos, se rassemble avec le suint à la surface du liquide tandis que les graisses et les impuretés s'accumulent art fond du bac. Lorsque celui-ci est plein, on change de bac et on laisse reposer le premier. Puis on décante par tube articulé<I>D</I> ou<I>D'</I> la plus grande partie de l'eau intermédiaire qui ne contient plus que des sels alcalins et on l'évacue par le canal D".
L'écume et la boue mélangées sont recueillies en E .E' et acheminées par titi moyen quelconque, par exemple, à l'aide de bai-ils, dans le bâtiment d'extraction. On a soin de laisser dans le mélange boueux suffisamment d'eau pour qu'il soit liquide.
Le mélange boiieus de savon de fer, de suint et d'impuretés est envoyé dans Fémul- sificateur I'. On l'y traite par une quantité d'acide, venant du réservoir G'- au moyen de la pompe C, suffisante pour libérer l'acide gras du savon de fer, puis par tin volume égal de gazoline venant du réservoir H par la pompe J. On remue à fond au moyen de l'agitateur _F'. Il se produit une émulsion très stable d'eau et de graisse dissoute dans la gazoline qui surnage une boue insoluble.
On envoie le tout dans la centrifuge Ii par le tuyau f'. Dans cette centrifuge l'eau et la matière insoluble plus lourdes que le reste de l'émulsion se séparent d'une façon conti- nue à la périphérie et sont évacuées en L et acheminées dans le bac 31, tandis que la fraction légère de l'émulsion, la solution de graisse dans la gazoline, est décantée dans la partie centrale de l'appareil et évacuée en 1\ pour être acheminée dans le réservoir 0.
Lette fraction légère de l'émulsion contient le 95% environ de la gazoline employée et le 85 à 90 % de la totalité des matières grasses. La fraction lourde renferme le reste ,de la gazoline et des matières grasses.
La fraction légère de l'émulsion est re foulée de 0 par la pompe J dans l'alambic P où la gazoline est distillée par un courant -le vapeur d'eau. Entraînée en Pr, elle va se .condenser dans le condenseur Q. et retourne au réservoir H pour servir à de nouvelles opérations. Le résidu de la distillation en P se compose uniquement d'eau et de graisse qui se séparent aisément par ordre de den sité et que l'on peut en extraire la graisse à son état final.
La fraction lourde séparée de l'émulsion par la centrifuge h et se trouvant en 111 est envoyée par la pompe C à l'émulsifieateur r et de là à la seconde centrifuge R qui sé pare une solution claire de sulfate de fer, qui sort en Rr et retourne au bac B, de l'ultime résidu lourd de la boue originaire qui retient encore de la, gazoline.
Ce résidu est envoyé dans l'alambic à boue S oii la gazoline est distillée air moyen de vapeur d'eau pour être condensée en Q et retourner au réservoir H tandis que la boue restant en ,S est vidangée.
Il est bien entendu que l'exemple décrit .ci-dessus ne montre qu'une des applications du procédé et rie saurait en rien limiter le procédé à cette application. L'invention peut s'appliquer à de nombreuses opérations de récupération de sous-produits liquides.