CH709408A2 - Système de commande pour un organe tournant de pièce d'horlogerie. - Google Patents

Abstract

L’invention concerne un système de commande pour un organe tournant d’une pièce d’horlogerie comprenant un organe de commande pour actionner ledit organe tournant et un dispositif de transmission entre ledit organe de commande et ledit organe tournant. Le dispositif de transmission est un dispositif d’engrenage hybride comprenant un premier élément mobile autour d’un premier axe de rotation (10) pourvu d’un galet d’entraînement (25) en matériau élastomère et un deuxième élément mobile (31) autour d’un deuxième axe de rotation (30) pourvu d’une surface de roulement (32). Le galet d’entraînement (25) coopère par friction avec la surface de roulement (32).

Description

[0001] La présente invention concerne un système de commande pour un organe tournant d’une pièce d’horlogerie, et plus particulièrement pour un réhaut.

[0002] Dans le domaine de l’horlogerie, on connaît depuis longtemps les réhauts, qui consistent en une pièce annulaire disposée en périphérie d’un cadran, et qui recouvrent partiellement le bord de ce dernier. Ils peuvent être solidaires ou non d’une lunette à laquelle est ajustée la glace de la montre. Certains réhauts sont mobiles en rotation indépendamment de la lunette, et situés intégralement sous la glace. Pour commander de tels réhauts tournants, le système de commande le plus usuel consiste à utiliser une couronne pourvue d’un pignon terminal à son extrémité, qui engrène avec un crantage agencé sur une surface inférieure du réhaut pour entraîner ce dernier en rotation.

[0003] Un inconvénient de ce type de système de commande est qu’il requiert une denture relativement profonde pour assurer l’encliquetage entre la denture du pignon terminal de la couronne et le crantage du réhaut. Par conséquent, l’encombrement en hauteur est assez important et augmente la taille du boîtier permettant de loger un tel système assurant la transmission entre la rotation de la couronne et celle du réhaut. Par ailleurs, la coopération mutuelle des deux dentures impliquées dans le mécanisme d’engrenage rend ce système de transmission d’une part assez bruyant, et d’autre part relativement malcommode pour des réglage fins. En effet, là l’indexation angulaire du réhaut suite à l’actionnement de la couronne est conditionnée par le nombre de dents du pignon terminal de cette dernière, dont le diamètre est en général nettement inférieur à celui du réhaut. Or il est difficile d’usiner un grand nombre de dents sur une pièce de petite taille, et le nombre de dents de cette pièce influence considérablement les rapports d’engrenage, c’est à dire la démultiplication de la course angulaire du réhaut par rapport à celle de la couronne.

[0004] Un but de la présente invention est par conséquent de proposer une solution alternative pour un système de commande d’un réhaut, et plus généralement d’un organe tournant, dépourvue de ces limitations connues.

[0005] A cet effet, l’invention a pour objet un système de commande pour organe tournant, comprenant un organe de commande pour actionner ledit organe tournant, et un dispositif de transmission entre ledit organe de commande et ledit organe tournant. Le système de commande est caractérisé en ce que le dispositif de transmission est un dispositif d’engrenage hybride comprenant un premier élément mobile autour d’un premier axe de rotation pourvu d’un galet d’entraînement en matériau élastomère, et un deuxième élément mobile autour d’un deuxième axe de rotation pourvu d’une surface de roulement, le galet d’entraînement coopérant par friction avec la surface de roulement.

[0006] L’invention concerne également chaque élément du système de commande composant une partie du dispositif de transmission pris séparément, à savoir: un organe de commande, caractérisé en ce qu’il comprend un premier élément mobile autour d’un premier axe de rotation sur lequel est monté un galet d’entraînement en matériau élastomère; et un organe tournant mobile autour d’un deuxième axe de rotation, caractérisé en ce qu’il comprend un deuxième élément mobile présentant une surface de roulement.

[0007] Un premier avantage de la solution proposée est de conférer un gain significatif d’encombrement en hauteur grâce au profil aplati de la surface de roulement du mobile menant ou du mobile mené du dispositif d’engrenage hybride décrit.

[0008] Un autre avantage de la solution proposée est qu’elle confère un caractère silencieux mécanisme d’engrenage grâce au galet d’entraînement en matériau élastomère, dont la souplesse évite tout à-coups et bruit de cliquetis d’engrenage, contrairement à la coopération mutuelle de dentures des mobiles menant et mené d’une solution connue de l’art antérieur.

[0009] Encore un autre avantage de la solution proposée est qu’elle permet une réduction des coûts grâce à l’économie à la fois de l’usinage complexe d’une denture d’un mobile de petit diamètre, comme typiquement un pignon d’entraînement, et gain de matière grâce à l’aplanissement des crans d’entraînement, typiquement sur un mobile mené de plus gros diamètre.

[0010] Encore un autre avantage de la solution proposée est qu’elle facilite le positionnement mutuel de l’organe de commande et de l’organe tournant, notamment dans un boîtier, car les propriétés élastiques du galet d’entraînement en matériau élastomère permettent de récupérer des jeux de positionnement pour les axes respectifs des éléments mobiles menants et menés impliqués dans le dispositif d’engrenage proposé.

[0011] D’autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront dans la description suivante d’un mode de réalisation préféré concernant un réhaut entraîné par une couronne de commande, présenté à titre d’exemple non limitatif en référence aux dessins annexés, dans lesquels: <tb>les fig. 1A , 1B et 1C<SEP>montrent respectivement une vue de dessus, en coupe et en trois dimensions d’une carrure destinée à loger le système de commande pour réhaut tournant selon un mode de réalisation préférentiel de l’invention; <tb>les fig. 2A , 2B et 2C<SEP>montrent respectivement une vue de dessus, en coupe et en trois dimensions d’un réhaut tournant selon un mode de réalisation préférentiel de l’invention; <tb>les fig. 3A , 3B et 3C<SEP>montrent respectivement une vue de profil, en coupe et en trois dimensions d’une couronne de commande selon un mode de réalisation préférentiel de l’invention; <tb>la fig. 4<SEP>est une vue en coupe du système de commande pour réhaut tournant selon un mode de réalisation préférentiel de l’invention, intégré dans une montre bracelet; <tb>la fig. 5<SEP>lest une vue de détail de la surface de roulement utilisée pour le réhaut selon le mode de réalisation préférentiel des fig. 2A , 2B et 2C .

[0012] Sur le mode de réalisation préférentiel illustré par l’ensemble des figures qui suivent, on décrit un réhaut utilisé comme organe tournant ainsi qu’une couronne utilisée comme organe de commande. L’homme du métier comprendra toutefois que l’invention s’applique à d’autre types d’organes tournants qui ne constituent pas nécessairement des éléments d’affichage, mais peuvent consister en des éléments de transmission ou de renvoi d’un rouage horloger. Par ailleurs, l’invention concerne également des organes de commande qui ne consistent pas nécessairement en une couronne. Ainsi à titre d’exemple d’un mode de réalisation alternatif non illustré on pourrait ainsi envisager, en remplacement de la couronne comme organe de commande, d’employer un poussoir agissant sur la denture d’un mobile par l’intermédiaire d’un tige de commande, et disposer le galet d’entraînement sur un mobile coaxial et solidaire en rotation du mobile denté entraîné par la tige. Ce mode de réalisation présente toutefois l’inconvénient de ne pas pouvoir effectuer la commande en rotation indifféremment dans les deux sens.

[0013] Selon le vocabulaire horloger usuel, un galet est une pièce formée traditionnellement par un rouleau en acier, et qui vise à remplacer le frottement de glissement par un frottement de roulement (voir le dictionnaire professionnel illustré de l’horlogerie de G–A. Berner, p.518, référence 2221). On se référera donc, dans le cadre de la présente demande, par extension à un galet d’entraînement pour une pièce ayant pour vocation de transmettre un mouvement de rotation par frottement de roulement avec une autre pièce mobile.

[0014] Les fig. 1A , 1B et 1C montrent respectivement une vue de dessus, en coupe et en trois dimensions d’une carrure 5 destinée à recevoir le système de commande selon l’invention, formé par une couronne 1 et un réhaut, illustrés sur les fig. 2A , B , C et 3A , B , C qui suivent. La carrure 5 comprend deux paires de cornes 53 d’attache pour bracelet, ainsi qu’une portée 50 formant une surface d’appui pour le réhaut tournant. Dans la carrure sont percés un premier trou traversant taraudé 51 ainsi qu’un deuxième trou traversant taraudé 52, de préférence pour le montage de tubes de couronne. Au niveau de chacun de ces trous taraudés sont disposées respectivement une première échancrure 501 et une deuxième échancrure 502, visibles sur la fig. 1A . Ces échancrures permettent de passer une clef pour le montage ou le changement de divers éléments constitutifs de la couronne 1 assemblée à la carrure 5 lors d’un service après-vente, et notamment galet d’entraînement 25 sur son axe.

[0015] La fig. 1B montre une vue en coupe de la carrure 5 selon le premier axe de coupe B–B de la fig. 1A , traversant le premier trou traversant taraudé 51, sur laquelle on peut voir l’épaisseur de la portée 50, tandis que sur la fig. 1C on distingue les mêmes éléments que sur la fig. 1A , hormis les première et deuxième échancrures 501, 502.

[0016] La fig. 2A montre une vue de dessus du réhaut 3 destiné à être monté sur la carrure 5 des fig. 1A , 1B , et 1C précédentes, sur lequel on distingue sa face supérieure, consistant en une surface oblique d’affichage 34, ici dépourvue d’éléments d’affichage, mais que l’on peut discerner plus loin sur la fig. 4 , ainsi que la surface supérieure 371 d’un rebord périphérique 37, destinée à fournir une surface d’appui pour un élément annulaire disposé à sa périphérie. La fig. 2B montre le réhaut 3 selon le deuxième axe de coupe C–C de la fig. 2A , et met en évidence le rebord périphérique 37, et la surface supérieure 371 ainsi que la surface inférieure 372 de celui-ci, la surface oblique d’affichage 34, mais surtout la surface de roulement 32 qui coopère avec le galet d’entraînement 25, visible sur les fig. 3A , 3B et 3C suivantes de la couronne. Cette surface de roulement 32, visant à transmettre le mouvement de rotation de la couronne 1 lorsque cette dernière est actionnée par l’utilisateur de la montre, s’étend le long d’une face inférieure de forme annulaire du réhaut 3, et on peut constater que cette surface de roulement 32 se situe dans un plan d’engrenage 35 perpendiculaire au deuxième axe de rotation 30 du réhaut 3. Cette surface de roulement 32 est formée de préférence par une denture plate, comme illustrée plus loin sur la fig. 5 , ou encore un moletage voire même une matériau présentant une rugosité suffisante pour garantir la transmission du roulement du galet d’entraînement 25 en évitant tout glissement. La fig. 2C illustre les mêmes éléments constitutifs du réhaut 3 que la fig. 2A décrite précédemment, à savoir la surface oblique d’affichage 34, ainsi que le rebord périphérique 37 et sa surface supérieure 371.

[0017] La fig. 3A illustre une vue de profil d’une couronne 1 selon un mode de réalisation préférentiel de l’invention. Bien qu’il s’agisse d’une couronne non vissée ne présentant qu’une seule position axiale par rapport à la carrure, on comprendra que le système d’engrenage hybride ainsi que la disposition d’un galet d’entraînement 25 sur une couronne est indépendant de la structure de couronne employée, et qu’ainsi une couronne du type vissée pourrait tout à fait être employée également sans sortir du cadre de l’invention ni imposer de limites structurelles au mécanisme d’engrenage hybride proposé entre le galet d’entraînement 25 et la surface de roulement 32 du réhaut 3, ou tout autre élément mobile à entraîner.

[0018] La couronne 1, mobile autour d’un premier axe de rotation 10, est composée classiquement d’un tube 13, destiné à être monté à la carrure 5 par chassage ou vissage, au-dessus duquel est agencé un capot 11 actionnable par l’utilisateur de la montre. Au niveau de l’extrémité proximale de la couronne, sur la gauche des fig. 3A , 3B , et 3B , est agencé le galet d’entraînement 25, sous la forme d’un premier joint torique du type O-ring ou d’un joint surmoulé. Le galet d’entraînement 25 est réalisé en matériau élastomère précisément pour augmenter les forces de frottement et améliorer la qualité de la transmission du roulement, à la manière d’un pneu d’un véhicule sur le revêtement d’une route. Entre l’organe de transmission, solidaire en rotation de la couronne 1 sur laquelle est agencé le galet d’entraînement 25, et le tube 13, est agencé de préférence une bague de friction 14, qui se présente sous la forme d’un deuxième joint de section de préférence rectangulaire afin de maximiser la surface de frottement avec chacune des pièces. Les surfaces de friction se présentent alors sous une forme annulaire dans chacun des plans de friction. On pourrait toutefois également envisager un joint de forme torique de type O-ring ou également consister en un joint surmoulé, ce nécessiterait néanmoins une compression axiale plus importante du joint pour garantir les mêmes forces de frottement. Cette bague de friction 14, vise à augmenter le couple de mise en rotation du réhaut et éliminer ainsi les mouvements parasites et involontaires du réhaut lors des manipulations de la couronne 1. Bien que selon le mode de réalisation préférentiel illustré, la couronne 1 ne soit pas une couronne vissée, une telle bague de friction 14 est particulièrement avantageuse pour une couronne vissée ayant plusieurs position axiales, notamment lors de la transition d’une position verrouillée ou vissée «TO» à une position tirée ou dévissée «T1» de réglage. En effet, dans le cadre d’une montre de plongée par exemple, l’avantage d’une couronne vissée consisterait à bloquer à la demande et par vissage la rotation du réhaut, afin d’en éviter tout déplacement accidentel. Ceci s’avère indispensable pour des raisons de sécurité, car des indications temporelles critiques pour une plongée, comme par exemple un temps restant avant d’effectuer un palier de décompression, ne doivent en aucun cas pouvoir être modifiés. Parallèlement au verrouillage par vissage, la bague de friction demeure dans ce cas indispensable pour empêcher toute rotation accidentelle du réhaut précisément lors des opérations de dévissage, et surtout de revissage de la couronne.

[0019] La fig. 3B montre une vue en coupe selon le troisième axe de coupe A–A de la fig. 3A , ou l’on peut voir, en plus des autres éléments déjà décrits sur la fig. 3A , un cylindre central 12 taraudé pour être relié à une tige de commande, ainsi que la jupe axiale 111 et le couvercle 112 du capot 11. On peut également distinguer par ailleurs les éléments d’étanchéité de la tête de couronne vis-à-vis de l’intérieur de la carrure, c’est-à-dire un troisième joint 16, également de forme torique, recouvert par un deckring 15. Le troisième joint torique 16 est par ailleurs maintenu axialement à l’aide d’une entretoise 17. Sur la fig. 3C , les éléments de la couronne 1 illustrés sont similaires à ceux déjà décrits au vu de la fig. 3A , c’est-à-dire le galet d’entraînement 25, la bague de friction 14 et le tube 13; néanmoins, on peut distinguer un logo «H» sur la face externe 113 du capot 11, et mieux visualiser le moletage sur le pourtour de la jupe axiale 111 du capot 11, prévu pour faciliter la préhension et la manipulation de la couronne par l’utilisateur.

[0020] La fig. 4 montre une vue en coupe du détail du mécanisme de commande selon le mode de réalisation préférentiel de l’invention, où le réhaut 3 et la couronne de commande 1 illustrées séparément par les fig. 2 et 3 précédentes sont désormais intégrés dans la carrure 5 d’une montre.

[0021] Selon l’invention, le dispositif d’engrenage hybride du système de commande pour organe tournant proposé concerne la transmission d’un mouvement de rotation entre un premier élément mobile et un deuxième élément mobile autour de leur axe de rotation respectif à l’aide d’un engrenage par frottement de roulement entre les deux pièces mobiles, l’une étant équipée sur son pourtour d’un matériau élastomère et l’autre d’un matériau plus dur, comme par exemple du métal ou de l’acier. L’engrenage est qualifié d’«hybride» non seulement pour cette première raison d’inadéquation potentielle entre les deux matériaux responsables de la transmission, mais également parce qu’il est possible de faire coopérer des surfaces de nature différente, tel qu’un crantage, un moletage et ou encore une surface rugueuse avec une surface lisse, comme celle du galet d’entraînement 25. La coopération d’éléments de nature différente est inhabituelle pour un mécanisme de transmission par engrenage traditionnel où les dentures d’un premier mobile sont prévues pour coopérer avec d’autres dentures d’un autre mobile.

[0022] Selon le mode de réalisation préférentiel décrit où l’organe tournant est un réhaut 3 et l’organe de commande est une couronne 1, le premier élément mobile 31 peut être considéré comme le corps du réhaut 3, référencé sur la fig. 4 , alors que le réhaut 3 comprend ici par ailleurs une rondelle en téflon 33 agencée au-dessus de son rebord périphérique 37. Cette rondelle en téflon 33 vient en appui sur la surface supérieure 371 de celui-ci, afin de minimiser les frottements avec la lunette 6. Le deuxième élément mobile, qui est solidaire en rotation du galet d’entraînement 25, est formé ici par le canon central 2 de la couronne 1, solidaire également en rotation du capot 11 de la couronne 1 suite au visage de sa partie supérieure filetée 21 dans le trou borgne taraudé 121 du cylindre central 12.

[0023] Selon le mode de réalisation préférentiel décrit, on pourra noter que le galet d’entraînement 25 est agencé sur un élément menant, c’est-à-dire le canon central 2 solidaire en rotation de la couronne 1, tandis que la surface de roulement 32 est agencée sur un élément mené, c’est-à-dire l’élément mobile 31 du réhaut 3. Un tel agencement du galet d’entraînement 25 en matériau élastomère est avantageux sur l’élément menant pour améliorer l’efficacité de la transmission ainsi que de diminuer les coûts de production, notamment lorsque la circonférence de celui-ci, en l’occurrence voisine de celle de sa partie inférieure 23 – taraudée pour la fixation éventuelle d’une tige de commande – est nettement inférieure à la circonférence de l’élément mené, comme le réhaut 3, ce qui permet d’économiser de la matière élastomère, et simplifie par ailleurs l’usinage de l’élément mobile 31 ainsi que du canon central 2. Par ailleurs, alors que l’engrenage s’effectue par frottement de roulement mutuel, on pourra remarquer que le rapport des circonférences de l’élément menant par rapport à l’élément mené permet de définir un rapport d’engrenage continu, contrairement à un ratio entre des nombres de dents entre un mobile menant et un mobile mené, qui est fonction de valeurs discrètes. On se dispense parallèlement de denture pointues et profondes traditionnelles et ainsi de tout à coup d’indexation. Par ailleurs, la solution proposée dispense également d’un positionnement très précis des axes de rotation relatifs mutuel des pièces, aussi souvent appelé «entraxe», ces jeux de positionnement pouvant être récupérés grâce aux propriétés plastiques du galet d’entraînement 25 en élastomère qui sera alors plus ou moins comprimé contre la surface de roulement du mobile à entraîner en rotation. Le montage du dispositif de commande en est ainsi simplifié, ce qui permet des gains de productivité additionnels.

[0024] Sur la fig. 4 , la couronne de commande 1 est une couronne n’ayant qu’une seule position axiale vis-à-vis de la carrure, qui comporte un capot 11 saillant hors de la carrure 5 et qui peut être actionné en rotation par l’utilisateur de la montre. On pourrait toutefois utiliser une couronne vissée dans le cadre de l’invention sans que cela n’affecte le dispositif de transmission particulier proposé. Le capot 11 est monté au-dessus d’un tube 13, ici pourvu d’un filetage 131 pour son assemblage par vissage à la carrure 5 dans le premier trou traversant 51 taraudé dans lequel est introduit un cylindre central 12 solidaire du capot 11, et qui est pourvu à son extrémité d’un trou borgne taraudé 121 pour l’assemblage à un canon central 2, présentant pour sa part une partie supérieure filetée 21. Le canon central 2 forme ainsi un premier élément mobile de l’organe de commande que constitue la couronne 1; il est mobile en rotation par rapport au tube 13 vissé à la carrure 5 et c’est au niveau de son extrémité proximale, c’est-à-dire la partie inférieure taraudée 23 pour l’adjonction éventuellement d’un tige de commande – non représentée – qu’est agencé le galet d’entraînement 25 en matériau élastomère, en remplacement d’un pignon terminal comme sur des couronnes traditionnelles. Le galet d’entraînement 25 formé ici par un premier joint torique qui est disposé dans une rainure délimitée par deux butées axiales 24, agencées dans un plan perpendiculaire au premier axe de rotation 10 de la couronne, qui est aussi celui du canon central 2 et qui peuvent venir de matière avec le canon central 2 ou consister en des rondelles montées sur ce dernier.

[0025] Selon le mode de réalisation préférentiel illustré par la fig. 4 , on peut constater qu’un deuxième joint, de section de préférence rectangulaire ou carrée, est agencé autour du canon central 2, venant en appui sur un épaulement 22. Ce deuxième joint constitue la bague de friction 14, déjà visible sur les fig. 3A , 3B et 3C précédemment décrites, et qui est agencée entre le canon central 2 et le tube 13 vissé à la carrure 5 afin d’augmenter le couple d’actionnement de la couronne 1, est ainsi éviter d’imposer tout mouvement parasite au réhaut 3. La bague de friction 14 est ici maintenue axialement entre l’épaulement 22 du canon central 2, qui peut également être formé par une rondelle, même éventuellement l’autre face de la rondelle utilisée comme butée axiale 24 pour le galet d’entraînement 25, et l’extrémité inférieure 132 du tube 13 vissé à la carrure 5. Légèrement comprimée entre l’extrémité inférieure 132 du tube 13, fixe par rapport à la carrure, et l’épaulement 22 solidaire en rotation du canon central 2, cette bague de friction permet donc de rendre plus difficile l’actionnement en rotation de la couronne 1, et par suite sécurise plus efficacement la position angulaire du réhaut 3. Selon le mode de réalisation préférentiel décrit, on pourra constater que cette bague de friction 14 est interposée entre le tube 13 et une partie du canon central 2, ici l’épaulement 22, de telle sorte que les frottements sont agencés dans des plans perpendiculaires au premier axe de rotation 10 de la couronne 1. On pourra qualifier ce type de frottement comme des frottements axiaux. Selon une variante, on pourrait toutefois envisager agencer une telle bague de friction 14 directement à l’intérieur du tube 13 de la couronne, dans une gorge aménagée directement sur le canon central 2, de telle sorte que les frottements ne soient plus axiaux, mais radiaux. L’avantage d’utiliser une bague de friction 14 axiale, comme celle représentée sur la fig. 4 , est qu’elle permet de s’affranchir d’épaisseurs de parois substantielles pour pouvoir y agencer une rainure suffisamment profonde et y loger l’élément de friction. Elle est ainsi compatible avec des tubes de couronne présentant des parties terminales de diamètre réduit, et à faible paroi en dessous de la partie filetée pour l’assemblage à la carrure, comme celle du tube 13 représenté, ce qui permet notamment de centrer au besoin un cercle d’emboîtage du mouvement.

[0026] La partie saillante de la couronne 1 hors de la carrure 5 montre une vue agrandie du détail des éléments illustrés à la fig. 3B , à savoir un cylindre central 12 taraudé relié au canon central 2, la jupe axiale 111 et le couvercle 112 du capot, ainsi que les éléments d’étanchéité de la tête de couronne vis-à-vis de l’intérieur de la carrure, c’est-à-dire un troisième joint 16 torique, recouvert par un deckring 15, et maintenu par ailleurs axialement à l’aide d’une entretoise 17. Ces éléments n’ont toutefois pas d’influence sur le mécanisme d’engrenage hybride proposé dans le cadre de la présente invention, et en particulier sur l’agencement du galet d’entraînement 25.

[0027] Comme on peut le voir sur la fig. 4 , le galet d’entraînement 25 en matériau élastomère coopère avec une surface de roulement 32 agencée sur la face inférieure d’un corps de réhaut 3, qui constitue un mode de réalisation préférentiel d’organe tournant dans le cadre de l’invention. Le réhaut 3 est composé d’un deuxième élément mobile 31, c’est-à-dire le corps du réhaut sur lequel est agencée la surface de roulement 32, recouvrant partiellement le bord du cadran 4, et qui pourvu d’un rebord périphérique 37 annulaire sur lequel est montée une rondelle en téflon 33 afin de minimiser les frottements avec la lunette 6, qui est par ailleurs recouverte de la glace 7 et montée à cran sur la carrure 5. Afin de garantir l’étanchéité vers l’intérieur la carrure, un joint d’étanchéité formé par un quatrième joint 61 torique est agencé entre la lunette 6 et la carrure 5, et similairement, un cinquième joint 81 torique est interposé entre le fond 8 et la carrure 5.

[0028] Selon le mode de réalisation préférentiel illustré appliqué à l’entraînement en rotation d’un réhaut 3 par une couronne, la surface de roulement 32 s’étend essentiellement dans un plan d’engrenage parallèle au premier axe de rotation 10 de la couronne 1, c’est-à-dire perpendiculairement au deuxième axe de rotation 30 du réhaut 3. Par conséquent, le mécanisme d’engrenage hybride fait office de renvoi sans nécessiter l’emploi de dentures inclinées pour gagner de la place en hauteur. On comprendra toutefois qu’il serait possible d’agencer un dispositif d’engrenage hybride selon l’invention comprenant une surface de roulement 32 oblique, notamment à 45 degrés par rapport à l’axe de rotation du mobile mené ou menant, pour effectuer un renvoi à 90 degrés, ou encore agencer une surface de roulement 32 s’étendant non plus dans un plan mais dans une portion cylindrique en périphérie d’un mobile coopérant avec un mobile tournant selon un axe parallèle, afin d’assurer la transmission en rotation à un deuxième mobile tournant selon un axe de rotation parallèle.

[0029] La fig. 5 montre le détail d’une surface de roulement 32 selon un mode de réalisation préférentiel, où elle est agencée sur la face inférieure du deuxième mobile 31 du réhaut et s’étend le long d’une surface annulaire située dans un plan perpendiculaire au deuxième axe de rotation 30, c’est à dire le plan d’engrenage 35, référencé sur la fig. 3B . La surface de roulement 32 est formée ici d’une denture plate 36, dont le profil de denture est supérieur à 90 degrés, et de préférence entre 100 et 130 degrés, ici 120 degrés sur la fig. 5 . Un tel profil ne serait pas adapté pour un engrenage mutuel de dentures sur des mobiles adjacents en raison du risque de glissement, mais est parfaitement adapté ici pour limiter l’encombrement et garantir la transmission de la rotation par roulement du galet d’entraînement 25 en matériau élastomère, légèrement comprimé dans les creux de cette denture plate 36. A titre d’alternative, on pourrait employer un moletage, formé par exemple par des stries obliques s’étendant dans une direction unique ou deux directions symétriquement opposées, la différence avec la denture plate correspondant à une profondeur moins importante des empreintes formées sur la surface de roulement 32, permettant ainsi un léger gain en hauteur additionnel. Il est également possible de remplacer la denture plate 36 ou le moletage par une surface plane très rugueuse afin de permettre la transmission du roulement dans risque de glissement; néanmoins une telle alternative présenterait le risque d’user rapidement le galet d’entraînement 25 en arrachant du matériau élastomère en raison du caractère très abrasif de la surface de roulement 32, et nécessiter ainsi fréquemment le son remplacement. En tout état de cause, si une denture plate 36 est utilisée ou un moletage, la profondeur des dentures ou des empreintes n’excédera de préférence pas un quart de millimètre (c’est-à-dire 0.25mm), et selon le mode de réalisation préférentiel décrit, cette profondeur est de préférence comprise entre 0.05 et 0.20mm, afin de gagner le maximum de hauteur possible par rapport à un mécanisme d’engrenage classique.

Claims (15)

1. Système de commande pour organe tournant, comprenant un organe de commande pour actionner ledit organe tournant, et un dispositif de transmission entre ledit organe de commande et ledit organe tournant, caractérisé en ce que ledit dispositif de transmission est un dispositif d’engrenage hybride comprenant un premier élément mobile autour d’un premier axe de rotation (10) pourvu d’un galet d’entraînement (25) en matériau élastomère, et un deuxième élément mobile (31) autour d’un deuxième axe de rotation (30) pourvu d’une surface de roulement (32), ledit galet d’entraînement (25) coopérant par friction avec ladite surface de roulement (32).

2. Système de commande pour organe tournant selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite surface de roulement (32) est formée par une denture plate (36) ou un moletage.

3. Système de commande pour organe tournant selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit galet d’entraînement (25) est formé par un premier joint torique.

4. Système de commande pour organe tournant, caractérisé en ce que ledit premier axe de rotation (10) dudit premier élément mobile est perpendiculaire audit deuxième axe de rotation (30) dudit deuxième élément mobile (31).

5. Système de commande pour organe tournant selon la revendication 4, ledit galet d’entraînement (25) coopérant par friction avec ladite surface de roulement (32) essentiellement dans un plan d’engrenage (35) perpendiculaire audit deuxième axe de rotation (30) dudit deuxième élément mobile (31).

6. Système de commande pour organe tournant selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit organe tournant est un réhaut (3), et que ledit organe de commande est une couronne (1).

7. Système de commande pour organe tournant selon la revendication 6, caractérisé en ce qu’il comprend par ailleurs une bague de friction (14) formée par un deuxième joint de section rectangulaire mobile autour dudit premier axe de rotation (10) de ladite couronne (1).

8. Organe de commande, caractérisé en ce qu’il comprend un premier élément mobile autour d’un premier axe de rotation (10) sur lequel est monté un galet d’entraînement (25) en matériau élastomère.

9. Organe de commande, caractérisé en ce qu’il est formé par une couronne (1) comportant un tube (13), un canon central (2) et un capot (11), ledit canon central (2) étant solidaire en rotation par rapport audit capot (11), caractérisé en ce que ledit premier élément mobile dudit organe de commande est formé par ledit canon central (2), mobile en rotation par rapport audit tube (13).

10. Organe de commande selon la revendication 8, caractérisé en ce que ledit canon central (2) est muni de butées axiales (24) disposées dans des plans perpendiculaires audit premier axe de rotation (10), entre lesquelles est logé un premier joint torique formant ledit galet d’entraînement (25).

11. Organe de commande selon l’une des revendications 8 ou 9, caractérisé en ce qu’il comprend par ailleurs une bague de friction (14) entre ledit tube (13) et ledit canon central (2), formée par un deuxième joint de section rectangulaire agencé autour dudit premier axe de rotation (10) de ladite couronne (1).

12. Organe de commande selon la revendication 11, caractérisé en ce que ledit deuxième joint est maintenu axialement entre l’extrémité inférieure (132) dudit tube (13) et un épaulement (22) dudit canon central (2).

13. Organe tournant mobile autour d’un deuxième axe de rotation (30), caractérisé en ce qu’il comprend un deuxième élément mobile (31) présentant une surface de roulement (32).

14. Organe tournant selon la revendication 13, caractérisé en ce qu’il consiste en un réhaut (3), et que ladite surface de roulement (32) est formée d’une denture plate (36) ou d’un moletage s’étendant essentiellement dans un plan d’engrenage (35) perpendiculaire audit deuxième axe de rotation (30).

15. Organe tournant selon la revendication 14, ledit réhaut (3) tournant étant composé d’un dit deuxième élément mobile (31) pourvu d’un rebord périphérique (37) annulaire surmonté d’une rondelle en téflon (33).