La présente invention concerne un dispositif de chronométrage électronique pour la mesure de temps réalisés par des participants lors de compétitions sportives, et plus particulièrement un tel dispositif qui est associé à un système informatique afin d'améliorer le traitement des données ainsi que la présentation des résultats ainsi obtenus.
La chronométrie sportive s'effectue généralement à l'aide des chronographes électroniques à imprimante. Ce sont des appareils composés d'une base de temps, d'un compteur, de mémoires de stockage comprenant le journal d'événements, d'une unité de calcul et de traitement d'informations chronographiques, d'un affichage et d'une imprimante. Ces appareils sont liés aux capteurs de temps au moyen d'interfaces d'entrée et aux informations médiatiques par des interfaces de sortie. Ces appareils peuvent être prévus avec des modules d'applications échangeables qui sont dédiés aux divers sports. Cette technique garantit une sécurité efficace pour tous les temps enregistrés et calculés.
Par contre, cette technique est limitée en souplesse d'application, de vision globale de l'événement sportif à contrôler et en puissance de travail, malgré des modules d'applications échangeables qui demeurent statiques et difficiles à programmer à nouveau, ce qui nuit à la flexibilité.
On connaît également des dispositifs de chronométrage électronique reliés à un micro-ordinateur tel qu'un P.C., qui fait office de traitement des données, voir par exemple le document FR-A-2 698 987. Ainsi, il est possible de travailler avec des informations alphanumériques, d'établir des listes de départ, de résultats et de statistiques. Il permet en outre de modifier les résultats en fonction de facteurs de pondération définis par la réglementation de la compétition.
Toutefois, de tels dispositifs ne peuvent pas opérer en temps réel, ce qui est une limitation importante vis-à-vis de l'information directe exigée par les médias et les sportifs. De plus, ces dispositifs ne sont ni économiques, ni optimaux dans leur gestion, car ils requièrent un opérateur sur chaque appareil.
Pour remédier à ces inconvénients, deux solutions ont déjà été proposées. D'une part, on peut intégrer le programme de chronométrage dans l'ordinateur lui-même, qui devient un appareil de mesure à part entière, et d'autre part, on peut intégrer le circuit de l'ordinateur dans un appareil de chronométrage. Néanmoins, dans les deux cas, outre les inconvénients pratiques dus à l'évolution des technologies informatiques et de leur adaptation matérielle au terrain, les temps mesurés ne sont plus protégés contre des agressions extérieures au système de mesure. En effet, aussitôt qu'une information chronométrique est stockée même momentanément dans une mémoire vive, elle est vulnérable, malgré la présence de systèmes de cryptage. Au travers d'un réseau informatique ou avec un opérateur habile, une donnée chronométrique est modifiable rapidement.
Ainsi, un but de la présente invention est de remédier à ces défauts en présentant un dispositif de chronométrage électronique pour la mesure de temps qui est très flexible et qui permet une amélioration de la présentation visuelle des résultats, mais qui est, en revanche, totalement protégé des manipulations pouvant corrompre les données chronométriques et le journal d'événements contenant ces données.
A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de chronométrage électronique comprenant:
- une cellule d'acquisition, agencée pour recevoir des données temporelles en provenance d'au moins un capteur de mesure d'événements temporels,
- une unité de stockage pour stocker lesdites données temporelles, et
- une unité de traitement desdites données temporelles associée à ladite cellule d'acquisition,
ledit dispositif étant caractérisé en ce que ladite unité de stockage est associée à une interface qui est agencée de manière à permettre à ladite unité de traitement d'accéder à ladite unité de stockage et de lire certaines desdites données temporelles stockées dans ladite unité de stockage sans permettre une modification de ladite unité de stockage par ladite unité de traitement.
Grâce à son interface intelligente, le dispositif selon l'invention permet donc de protéger les données en provenance du monde fermé du chronométrage sportif pour communiquer avec l'environnement ouvert du monde informatique afin d'améliorer et de faciliter la visualisation des résultats.
On va décrire ci-après, à titre d'exemple uniquement, un mode de réalisation de l'objet de l'invention en se référant aux dessins annexés, dans lesquels:
- la fig. 1 représente schématiquement le dispositif de chronométrage électronique selon l'invention,
- la fig. 2 montre plus en détail le dispositif de la fig. 1, et
- la fig. 3 représente schématiquement un diagramme des fonctions dans le temps du dispositif selon l'invention.
La fig. 1 montre schématiquement un dispositif de chronométrage électronique selon l'invention désigné par la référence générale D. Le dispositif D comprend une cellule d'acquisition 2 des données temporelles pouvant communiquer au moyen d'une interface 1 avec une unité de traitement 4 de ces données, cette dernière pouvant être une unité programmable réalisée par exemple sous forme d'un micro-ordinateur ou P.C. L'interface 1 permet le dialogue entre la cellule d'acquisition 2 et l'unité de traitement 4 des données, comme cela sera expliqué plus en détail ci-après.
On se réfère maintenant à la fig. 2. Le rôle de la cellule d'acquisition 2 correspond à celui d'un chronographe électronique classique et est donc d'acquérir les temps provenants des différents capteurs 8 de chronométrage agencés pour mesurer les événements temporels lors d'un événement sportif 7.
A cet effet, la cellule d'acquisition 2 comporte, d'une manière connue en soi, une interface d'entrée et de sortie des données (non représentée), une base de temps (non représentée), une unité de stockage, dit le journal d'événements 9 pour mémoriser les données temporelles 6 provenant des capteurs 8 disposés de manière à pouvoir détecter le déroulement de l'événement sportif 7, une mémoire tampon de sortie et une imprimante témoin (non représentées) enregistrant toutes les impulsions chronographiques fournies par les capteurs 8 en temps réel et dans l'ordre chronologique avant un traitement quelconque.
L'unité de traitement 4 est en soi incapable de chronométrer une compétition sportive. Elle est associée au moyen d'une liaison classique, par exemple un câble bidirectionnel RS-232, à la cellule d'acquisition 2 pour permettre une présentation et/ou une visualisation souhaitée.
Un opérateur de l'unité de traitement 4 peut envoyer, par exemple au moyen d'un clavier 13, des commandes ou des instructions à la cellule d'acquisition 2 pour l'instruire à transmettre les données temporelles nécessaires au calcul du temps de course et à la visualisation souhaitée.
Avantageusement, il est prévu un programme d'application dédié à la discipline sportive à contrôler dans l'unité de traitement 4. Ce programme peut être agencé de manière à gérer le dialogue entre la cellule 2 et l'unité de traitement ou le P.C. 4 et pour préparer les données temporelles 6 reçues pour la visualisation prévue.
Selon l'invention, il est prévu de protéger les données temporelles 6 provenant des capteurs 8 des influences extérieures pouvant corrompre ces informations chronologiques. C'est pourquoi l'unité de traitement 4 n'est pas liée directement à la cellule d'acquisition 2, mais au moyen de l'interface 1.
En effet, l'interface 1 permet le dialogue entre l'unité de traitement 4 et la cellule d'acquisition 2, et plus précisément entre cette unité 4 et l'unité de stockage ou journal d'événements 9. A cet effet, l'interface 1 est agencé de manière à permettre une certaine autorisation d'accès aux données stockées dans le journal 9 pour éviter qu'un tiers non autorisé puisse lire et/ou copier les données temporelles 6. Cette interface assure donc un verrouillage de l'information, et elle peut être réalisée par exemple sous forme d'un logiciel de protection acceptant un mot de passe avant de libérer le transfert des données temporelles 6 de la cellule d'acquisition 2 vers l'unité de traitement 4. Chaque fois que l'interface 1 reçoit un mot de passe correct de l'unité de traitement 4, l'interrogation du journal 9 par l'unité de traitement est autorisée.
Selon l'invention, aucune modification du journal 9 n'est permise, seulement une autorisation de lecture du journal peut être donnée par l'interface 1.
De préférence, l'unité de traitement 4 est réalisé sous forme d'un ordinateur programmable qui est agencé de manière à charger un logiciel d'opération en fonction de l'événement sportif 7 à surveiller en l'interface 1 vers la cellule d'acquisition 2. Ce logiciel d'opération peut être utilisé pour gérer la façon de stocker les différentes données temporelles 6 reçues des capteurs 8 à des endroits ou des mémoires prédéterminées dans l'unité de stockage 9. Ainsi, l'adaptation de la cellule d'acquisition 2 à l'événement 7 à surveiller peut être facilitée à cause d'un logiciel d'opération dédié à cet événement.
Le fonctionnement du dispositif de chronométrage D selon l'invention sera expliqué ci-après à l'aide de la fig. 3 qui montre schématiquement un diagramme de fonctions dans le temps du dispositif D.
L'axe vertical de la fig. 3 représente le temps commençant à l'instant t0, et l'axe horizontal montre les différentes instructions et données temporelles qui traversent les différents composants du dispositif D selon l'invention.
D'abord, l'opérateur de l'unité de traitement 4 peut envoyer une instruction 15 comportant un mot de passe, ou un code d'identification, à l'interface 1 pour établir le dialogue avec la cellule d'acquisition 2 et, éventuellement, pour ensuite permettre le chargement d'un logiciel d'opération de la cellule d'acquisition 2 afin d'initialiser la cellule 2 et de commencer le chronométrage. D'une façon connue en soi, l'unité de traitement 4 comprend encore un écran 18 sur lequel les différentes opérations sont visualisées. La cellule d'acquisition 2 est alors prête à transmettre les données temporelles 6 vers l'unité de traitement 4. L'instruction 15 peut encore comprendre une directive de l'opérateur de n'envoyer que certaines données temporelles 6 destinées au calcul souhaité.
A l'instant ti, la première des données temporelles 6, celle qui correspond à l'instant de départ, provient du capteur 8 et est captée par la cellule d'acquisition 2. Elle est stockée dans l'unité de stockage 9 et imprimée sur l'imprimante témoin, non représentée. Comme l'interface 1 établit une connexion entre la cellule 2 et l'unité de traitement 4, cette donnée 6 est transmise immédiatement, à l'instant ti, à l'unité de traitement 4 qui la visualise sur son écran 18. Dès lors, cette donnée reçue est considérée valable et elle est disponible pour un traitement ultérieur quelconque par l'opérateur de l'unité de traitement 4.
Ensuite, à l'instant ti+1, une donnée parasite 19 est captée par le capteur 8. Cette donnée 19 peut être engendrée par exemple par un arbitre ou un oiseau qui passe devant le capteur. Bien entendu, ce passage est détecté normalement et la donnée temporelle est transmise vers l'unité de traitement 4. Cette donnée parasite 19 est également visualisée sur l'écran 18 et stockée dans le journal d'événements 9 pour un contrôle de toutes les données détectées. Toutefois, cette donnée ne sera pas acceptée en tant qu'une donnée valide suivant le système d'opération utilisée qui n'accepte normalement qu'une donnée reçue dans une fenêtre de temps prédéterminée. La donnée parasite 19 n'est donc pas disponible pour un traitement par l'opérateur, mais il est possible de prévoir une validation à posteriori d'une telle donnée si elle s'avère quand même correcte.
Ce traitement et/ou validation d'une donnée parasite étant connu de l'homme du métier, ils ne seront pas décrits en détail ici.
A l'instant ti+2, une deuxième donnée parasite 19 est également visualisée sur l'écran 18 et stockée dans le journal 9, mais elle ne sera pas prise en considération non plus si elle n'arrive pas dans le temps prévu et elle n'est donc pas disponible non plus dans l'unité de traitement 4.
Ainsi, à l'instant ti+3, l'opérateur peut envoyer, également d'une façon connue en soi, une instruction d'annulation 20 à l'interface 1 pour invalider la réception de cette donnée parasite 19 et pour demander à l'interface 1 de transmettre la prochaine donnée reçue. Cette donnée, référencée 21 à la fig. 3, arrive à l'instant ti+4 dans l'interface 1 et est alors transmise vers l'unité programmable 4, où elle est visualisée sur l'écran 18 et prise en compte par l'unité de traitement 4 pour le calcul du temps de course. Ce résultat de calcul, référencé 22 à la fig. 3, est ensuite envoyé dans le monde extérieur qui peut être un réseau informatique.
On comprend ainsi que les données sont stockées dans l'unité de stockage, ou journal d'événements 9, et sont imprimées avant tout traitement. Tout traitement ultérieur ne modifie que la présentation ou la visualisation de ces données, mais ne peut pas modifier le journal 9 lui-même parce que ce journal 9 est limité en autorisation d'accès. La cellule d'acquisition 2 ne peut pas classer ni traiter les données elle-même, ceci étant géré par le logiciel d'opération qui a été chargé par l'unité de traitement 4 préalablement.
Grâce à la séparation de l'unité de traitement 4 et l'unité de stockage ou journal d'événements 9, et grâce à la limitation d'accès de ce dernier, une instruction 23 provenant du réseau extérieur ne peut en aucun cas altérer ce journal 9 de l'interface 1 faute d'autorisation d'accès suffisante et faute de possibilité de modifier le contenu de l'unité de stockage.
Bien entendu, le dispositif de chronométrage électronique qui vient d'être décrite peut subir différentes modifications et se présenter sous d'autres variantes évidentes à l'homme du métier sans sortir du cadre de la présente invention.