La présente invention a pour objet un meuble à siège où la fonction d'assise et la fonction esthétique sont, au moins partiellement, réalisées à l'aide de structures indépendantes.
Jusqu'à présent, les sièges se composent généralement d'un cadre rigide porté par des supports de base auxquels sont fixés un bâti d'assise et un bâti de dos élastiques ou non. Cette structure primaire est ensuite revêtue ou garnie de matiére textile, de cuir ou de similicuir et est pourvue d'éléments formant coussins.
Il est évident que la forme de tout siège confortable doit, dans la zone d'assise, être plus ou moins adaptée à l'anatomie de la personne assise. L'aspect extérieur des sièges capitonnés actuels reste cependant lié, même en dehors de la zone d'assise, à la forme et à la structure du cadre, en particulier la partie externe: dossier et flancs. Ils suivent généralement des plans plus ou moins verticaux, ce qui gêne l'auteur dans sa créativité en matiére d'expression de la forme.
Dans le cas de sièges à coquille en mousse plastique comme, par exemple, décrit dans le Gebrauchsmuster allemand N" 71 05904, dont la coquille est formée en moule, et qui sert de structure de portée et de soutien, la quantité de mousse plastique nécessaire et, par conséquent, aussi le temps de moussage et de durcissement dans les moules - donc aussi le coût de production - augmentent généralement dans la mesure où l'on donne à la partie externe, dossier et flancs, du fauteuil un profil qui diffère considérablement du profil d'assise (que l'on doit maintenir dans la zone d'assise du siège). Ceci se vérifie à fortiori lorsqu'on veut être très libre dans le choix du profil de la partie externe du siège dans l'intention de garder aussi larges que possible les possibilités d'expression esthétique.
Ceci est illustré de façon détaillée à l'aide de la fig. 1. Le profil d'assise de la coquille portante est indiqué par la ligne 1, tandis que le profil du dos peut, par exemple, suivre la ligne 3, tandis que celui d'un siège plus classique suivra plutôt la ligne 2. On remarque immédiatement que, dans le cas de l'exécution avec la ligne de dos 3, il faut beaucoup plus de matériaux de remplissage en mousse plastique dans la zone du dos et on peut donc conclure que, pour ce type de fabrication de sièges, la structure impose, par la force des choses, en raison des coûts élevés, des restrictions considérables aux possibilités d'expression libre et aux qualités esthétiques du siège.
L'invention a pour objet d'éviter ces restrictions en matière d'expression de la forme en séparant le cadre, qui remplit la fonction de portée et d'assise, de la coquille autoportante du siège à structures de garnissage qui sont ensemble responsables de la
fonction esthétique. Le fait que, de cette manière, la coquille ne doit plus être qu'autoportante et ne doit donc plus recevoir la charge de portée et de soutien réelle des personnes assises, permet par conséquent d'exécuter cette coquille (et donc aussi le siège)
d'une façon beaucoup plus légère et moins solide qu'il ne s'avérait nécessaire auparavant. Ceci apparaît clairement aux fig. 2 et 3, dans lesquelles un exemple d'une structure de siège créée suivant
l'invention est représenté schématiquement.
Le cadre 1 à bâti
d'assise et de dos et à supports de base 4 est placé dans la coquille
autoportante en matière plastique modulée et les supports de
base 4 sont fixés, par exemple, à l'aide de vis 5, à la plaque infé
rieure 2 de la coquille 3. L'épaisseur des parois de la coquille
autoportante 3 est aussi mince que possible et relativement cons
tante et l'économie substantielle qui peut être réalisée sur les
matériaux de coquille par l'introduction d'un cadre séparé dans la
coquille s'étendant autour de ce cadre apparaît clairement
lorsqu'on considère les espaces vides 7 qui sont créés par la
conception selon l'invention. La coquille peut être revêtue des
tissus de garnissage 6 usuels, dont les bords sont repliés et fixés
autour des bords de la coquille.
Le cadre 1 est recouvert de cous
sins 8 assortis, ce par quoi ces coussins 8 épousent, au moins
partiellement, les formes des bords de la coquille 9, respective
ment recouvrent ces bords. La forme de la coquille est donc
entièrement indépendante de la fonction d'assise.
L'invention n'est, en principe, pas limitée à l'exécution représentée aux fig. 2 et 3. Il est en effet également possible de ne fixer la coquille autoportante qu'au bâti du dos du cadre primaire ou qu'au bâti d'assise. 11 peut éventuellement y avoir une liaison fixe a la fois avec le bâti d'assise et les supports de base à condition que ces deux parties du cadre primaire soient fermement liées entre elles. Il est essentiel que la coquille ne forme pas ainsi une liaison fixe avec le bâti d'assise (et/ou les supports de base) et le bâti du dos d'une manière telle qu'elle doive supporter la charge des personnes assises; la coquille doit uniquement être autoportante.
Les espaces vides qui peuvent être créés par l'application de l'invention offrent un avantage supplémentaire en ce que l'absorption de la chaleur par les coussins, dans le cas où l'on reste longtemps assis, peut plus facilement être évacuée que dans le cas de formes de siège entièrement remplies de mousse.
En plus des possibilités d'expression esthétique et de l'économie de matériaux en ce qui concerne la coquille, on constate en général aussi une réduction considérable du temps de fabrication, quelles que soient les matières premières et/ou les techniques de formage utilisées. Il est évident que l'économie de matière plastique présente, en la période de pénurie actuelle, des avantages économiques importants.
Si l'on veut utiliser des mousses plastiques rigides thermodurcies, par exemple du polyuréthanne ou certaines compositions de mousse de phénol-formaldéhyde comme matière première pour la coquille, le temps nécessaire au moussage et au durcissement de la mousse dans les moules sera fort diminué par rapport au temps nécessaire pour des coquilles de siège entièrement remplies de mousse. A cela s'ajoute encore que le placement de structures de renforcement métalliques (inserts) dans les moules, autour desquelles a lieu la formation de mousse, ainsi que le traitement préalable de ces inserts favorisant l'adhérence peuvent être abandonnés puisque la coquille selon l'invention ne doit plus remplir la fonction de portée et de soutien pour la personne assise et ne doit donc plus être renforcée spécialement.
En soi, le matériau d'insert, relativement lourd, qui est souvent nécessaire dans les coquilles de siège entièrement en mousse, est également superflu.
Il est également possible d'utiliser comme matière première des mousses thermoplastiques, par exemple, à base de polystyrène résistant au choc ou de polymères acrylonitrile-butadiène-styrène.
Tout comme pour les mousses thermodurcies, la forme peut être obtenue par injection et moussage dans les moules. La structure obtenue peut en outre avoir un noyau poreux et une enveloppe massive, comme c'est d'ailleurs aussi le cas pour les mousses thermodurcies. La surface extérieure de la coquille devra généralement être garnie ou revêtue de tissus d'achèvement dans les deux cas.
Un achèvement séparé de la surface extérieure peut cependant en général être évité lorsqu'on exécute le formage à l'aide de la soi-disant méthode par injection-sandwich. La structure de la coquille peut présenter alors un noyau moussé ou non (par exemple polystyrène moussé) entouré d'une couche extérieure massive (par exemple, ABS) ou d'une enveloppe ayant des propriétés de surface adéquates.
La coquille peut évidemment aussi être fabriquée par injection de thermoplastiques (non moussés) tels que, par exemple, du polystyrène résistant au choc, de l'ABS, des polyoléfines, des polyamides... dans lesquels on peut ou non, ou seulement partiellement, introduire des fibres de verre ou d'autres éléments de renforcement. Evidemment, les polyesters ou résines d'èpoxy à fibre de verre classiques peuvent également être moulés comme matériaux de coquilles.
Le thermoformage du polystyrène, de l'ABS, des polyoléfines, du méthacrylate de polyméthyle, du chlorure de polyvinyle ou d'autres polymères est, pour de petites séries, une méthode de
formage plus avantageuse que l'injection et n'est donc pas une technique sans importance en ce qui concerne la fabrication de coquilles de siège selon l'invention. Le formage à froid de l'ABS, par exemple, est également applicable.
Comme nous l'avons déjà mentionné incidemment, il est souvent souhaitable de consolider, au moins localement, la structure de la coquille à l'aide d'éléments de renforcement: par exemple, dans les bords de la coquille et/ou dans les accoudoirs.
Afin d'éviter toute complication de fabrication supplémentaire que l'introduction locale de matériaux de renforcement peut entraîner, il est cependant parfois conseillé de rendre les bords de la coquille et/ou les accoudoirs plus épais là où nécessaire.
L'exécution suivant l'invention présente un avantage supplémentaire en ce qu'elle permet d'économiser des matériaux et du temps si la coquille doit être revêtue de tissus de garnissage. Il suffit, en effet, de fixer le tissu à la coquille en le collant à certains endroits. Les bords du tissu sont simplement repliés autour des bords de la coquille et fixés du côté intérieur de ces bords, par exemple à l'aide de colle ou d'agrafes, sans qu'il faille apporter un achèvement spécial à cette fixation, comme cela se présente souvent pour les sièges classiques, parce que, dans ce dernier cas, le tissu de garnissage, souvent imprimé, de la zone d'assise doit correspondre exactement et soigneusement à celui de la partie externe: dos et flancs. Dans l'exécution suivant l'invention, cependant, les bords de la coquille sont recouverts de coussins là où cela s'avère souhaitable.
Un autre avantage très important de l'invention consiste en ce que l'on peut utiliser le même bâti d'assise standard pour toutes les formes de coquille possibles. De ce fait, la production peut suivre plus rapidement et plus souplement les tendances de la mode en ce qui concerne la conception des sièges, étant donné que seule une partie de la construction de siège est modifiée.
Inversement, là où un seul type de bâti d'assise peut être entouré par différentes sortes de coquilles, il est également possible de placer dans un même type de coquille différentes constructions de bâti, selon les désirs du consommateur. L'application de l'invention permet donc une souplesse particulièrement grande dans le processus de fabrication puisqu'elle permet de monter des sièges totalement différents à partir des mêmes installations de montage. Les bâtis de siège peuvent, si on le désire, être munis, par exemple, d'un dossier détachable et/ou à inclinaison réglable.
Le bâti du dossier peut, par exemple, être entièrement incorporé dans ou entouré d'un coussin souple de telle sorte que la coquille autoportante n'entoure principalement que la partie Inférieure du siège jusqu'à hauteur des accoudoirs. Il est également possible de monter dans l'espace de la coquille, sous le coussin d'assise, une mécanique repliable, fixée au support de base et pouvant être retirée de la coquille et dépliée jusqu'à former un cadre de lit, comme décrit, par exemple, par le brevet belge N' 7831 86. Le bâti du dossier est alors monté de façon à ne pas être fixé au cadre repliable et est fixé, par l'intermédiaire des supports de base postérieurs 4, à la coquille du siège, tandis que les coussins d'assise sont de préférence déposés librement sur le bâti d'assise
replié.
Des bâtis de sièges-lits peuvent en principe également être placés dans la coquille.
L'invention n'est évidemment pas limitée aux sièges d'une personne, mais est évidemment applicable aux canapés, aux combinaisons de sièges, par exemple dans les véhicules, les salles à manger, les salles de réunion, etc.
Toutes sortes d'accessoires peuvent facilement et esthétiquement être introduits dans la coquille modulée, tels que cendriers, lampes, téléphones, haut-parleurs, tablettes et tiroirs et/ou autres petites armoires ou espaces de rangement pour, par exemple, des livres, des journaux, un nécessaire à écrire et à fumer, de petits appareils de commande à distance, le chauffage et le conditionnement d'air.
L'énorme liberté de création que l'invention laisse à l'auteur peut éventuellement se manifester dans d'autres domaines. Le dos des sièges ou canapés modulés peut, par exemple, être allongé afin de réaliser par exemple de faux panneaux de séparation, de petits baldaquins... tandis qu'il est également possible de ménager, par exemple, de petits tabourets ou repose-pieds. Il est en outre possible d'appliquer l'invention aux lits et d'entourer le cadre de repos portant et muni de supports de base d'une coquille autoportante fixée au cadre de repos et/ou aux supports de base avec tête de lit, table de chevet... Ainsi, les structures de lit ayant des cadres de repos superposés peuvent aussi être assemblées esthétiquement.