Montre à quantième munie d'un correcteur de l'indicateur de quantième
La présente invention a pour objet une montre à quantième munie d'un correcteur de l'indicateur de quantième, dans laquelle la tige de remontoir peut occuper trois positions axiales bien déterminées, la première position ou position enfoncée étant celle du remontage, la position médiane étant celle de la mise à la date qui se fait par rotation de la tige de remontoir, tandis que la troisième position ou position tirée vers l'extérieur est celle de la mise à l'heure.
Plusieurs mécanismes ont déjà été construits, sans résoudre parfaitement les problèmes posés. Dans une forme d'exécution connue, une bascule pivote autour de l'axe de la roue de couronne, et porte un renvoi constamment en prise avec cette roue: la bascule est commandée par une tirette articulée à la tige du remontoir, de façon qu'elle puisse occuper trois positions bien distinctes, soit: la première position où le renvoi n'est pas actif, la deuxième où le renvoi est en prise avec le mécanisme de mise à la date, et une troisième position où le renvoi est en prise avec la minuterie.
Dans une autre forme d'exécution, dans laquelle la tige du remontoir occupe également trois positions axiales différentes, c'est-à-dire la première de remontage, la deuxième de mise à l'heure, la troisième de déplacement de l'aiguille des heures seule; la première position est rendue possible par un pignon coulant embrayé avec le pignon de remontoir; par contre, dans la deuxième position de mise à l'heure, le pignon coulant n'est plus en prise avec le pignon de remontage, mais se trouve en prise avec un renvoi qui actionne les aiguilles d'heures ou de minutes dans un sens ou dans l'autre. Dans la troisième position, le pignon coulant commande toujours le renvoi de mise à l'heure, mais, par le mouvement d'une bascule, une roue intermédiaire immobilise le mobile de la minuterie en prise avec la chaussée, et peut ainsi permettre la rotation seule de l'aiguille des heures.
Enfin, dans une troisième forme d'exécution, il est question, indépendamment de la tige de remontoir, d'un poussoir ayant deux roues de renvoi et pouvant actionner, suivant la pression engendrée sur le poussoir, I'enclenchement ou le déclenchement d'un dispositif de quantième.
Dans la présente invention, l'avantage principal est le déplacement de l'aiguille des heures sans rotation de l'aiguille des minutes, et un réglage indépendant du système à quantième, caractérisé par un poussoir agencé de façon que, s'il est actionné de l'extérieur lorsque la tige de remontoir occupe sa position médiane, il fait sortir de prise ledit correcteur d'avec l'indicateur de quantième et met en prise un mobile solidaire dudit correcteur avec un renvoi commandant l'aiguille des heures, ce qui permet de corriger la position de cette dernière sans influencer l'indication de la ou des autres aiguilles.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemp]e, une forme d'exécution de la montre à quantième faisant l'objet de l'invention. On n'a représenté sur le dessin que ce qui est nécessaire à la compréhension de l'invention.
La fig. 1 est une vue en plan de cette forme d'exécution, les pièces occupant la position de remontage.
La fig. 2 est une vue semblable à celle de la fig. 1, les pièces occupant la position de mise à la date.
La fig. 3 est une vue semblable à celle de la fig. 2, le poussoir étant actionné, de sorte que les pièces occupent la position de correction de l'aiguille des heures.
La tige de remontoir 1 présente une gorge 2 dans laquelle est engagé le plot 3 d'une tirette 4 pivotant librement sur un tenon 5. Une goupille 6 plantée dans la tirette 4 coopère avec l'une ou l'autre de trois encoches d'un ressort de tirette (non représenté), en vue de déterminer trois positions axiales distinctes de la tige de remontoir 1. Sur un carré de la tige de remontoir 1 est monté coulissant un pignon coulant 7 présentant, d'une part, une denture Bréguet susceptible d'entraîner le pi gnon de remontoir 8 et, d'autre part, une denture de chant 9 destinée à coopérer avec un renvoi ]0, appelé renvoi de minuterie inférieur. Dans la gorge 11 du pignon coulant 7 est engagée l'extrémité libre d'une première bascule 12, pivotant librement sur une vis à portée 13 fixée dans la platine 14 et soumise à l'action d'un ressort de rappel 15.
Une deuxième bascule 16, appelée bascule de renvoi de minuterie, ayant le même pivotement que la première bascule 12, est disposée dans le même plan que cette bascule 12 et est commandée par cette dernière. La deuxième bascule 16 est soumise à l'action d'un ressort de rappel 17 et sa rotation dans le sens horaire des figures est limitée par une butée non représentée. A l'extrémité libre de la deuxième bascule 16 est monté fou le renvoi 10 mentionné plus haut.
Une troisième bascule 18, appelée bascule de correction de la date et de l'heure, pivotant librement sur un tenon 19, est disposée au-dessus de la deuxième bascule 16 et est soumise à l'action d'un ressort de rappel 20. Elle est commandée par un poussoir décrit plus loin.
Sur la troisième bascule 18 est monté fou un correcteur de quantième formé d'une étoile 21 et d'une roue dentée 22 solidaires l'une de l'autre. La roue dentée 22 est en prise avec le renvoi 10 pivotant sur la deuxième bascule 16. Dans le voisinage de l'étoile 21, on aperçoit une partie de la couronne de quantième 23 portant sur sa face supérieure les chiffres 1 à 31 (non représentés), destinés à apparaître successivement à travers une fenêtre du cadran de la montre. On voit encore sur le dessin un renvoi de minuterie supérieur 24 disposé dans le voisinage du correcteur de quantième 21, 22, ce renvoi 24 étant en prise avec une roue de minuterie supérieure 25 dont le pignon 26 engrène avec la roue des heures 27 portant l'aiguille des heures non représentée. Une roue de minuterie inférieure 28 est disposée au-dessous de la roue de minuterie supérieure 25.
Des moyens sont prévus pour positionner la roue supérieure 25 par rapport à la roue inférieure 28, par exemple des moyens magnétiques. Le renvoi de minuterie inférieur 10 est susceptible d'entrer en prise avec la roue de minuterie inférieure 28 ou, le cas échéant, avec les deux roues de minuterie 25 et 28 s'il est assez épais.
Un poussoir 29, pivotant librement sur la vis à portée 13, est commandé par un levier-poussoir 30 pivotant en 31, qui est susceptible d'être actionné de l'extérieur de la montre par un bouton non représenté. Le levier-poussoir 30 porte une goupille 32 engagée dans une fente 33 du poussoir 29. Un sautoir 34, porté par le poussoir 29, présente à son extrémité libre une encoche 35 susceptible de s'accrocher à une goupille 36 plantée dans la première bascule 12.
La couronne de quantième 23 est, comme d'habitude, sous l'action d'un sautoir non représenté, assurant une position stabIe de la couronne 23.
Le fonctionnement de la montre représentée est le suivant:
Lorsque la tige de remontoir 1 occupe sa première position (fig. 1) la première bascule 12 maintient, sous l'action de son ressort de rappel 15, le pignon coulant 7 en prise avec le pignon de remontoir 8, de sorte que la denture de chant 9 du pignon coulant 7 n'est pas en prise avec le renvoi de minuterie inférieur 10. Cette position est la position de remontage. Au moment du changement de date, vers minuit, le mouvement de la montre fait avancer d'un pas la couronne de quantième 23, laquelle fait tourner l'étoile de correcteur 21, sans fonction; en effet, la roue de correcteur 22 n'est à ce moment pas en prise avec le renvoi de minuterie supérieur 24.
Lorsque la tige de remontoir 1 vient en position médiane (fig. 2) la tirette 4 fait tourner la première bascule 12 dans le sens anti-horaire, de sorte que le pignon coulant 7 sort de prise d'avec le pignon de remontoir 8, mais sa denture de chant 9 vient engrener avec le renvoi de minuterie inférieur 10. La première bascule 12 est presque venue en contact avec la deuxième bascule 16, sans l'actionner. Si l'on fait tourner la tige de remontoir 1, dans un sens ou dans l'autre, le pignon coulant 7 fait tourner le renvoi 10 qui entraîne à son tour la roue de correcteur 22 et, par suite, I'étoile de correcteur 21 qui est engagée dans la denture de la couronne de quantième 23. On peut donc opérer la mise à la date très rapidement.
Si l'on actionne le bouton commandant le levierpoussoir 30 et le poussoir 29 lorsque la tige de remontoir 1 occupe sa position médiane, on obtient la position des pièces représentée sur la fig. 3. La goupille 32 occupe maintenant l'autre extrémité de la fente 33 et le poussoir 29 est venu dans une position telle que sa goupille 37 repousse la troisième bascule 18 dans le sens horaire, à l'encontre de l'action du ressort de rappel 20. Le correcteur de quantième 21, 22 est donc éloigné de la denture de la couronne de quantième 23, et la roue de correcteur 22 entre en prise avec le renvoi de minuterie supérieur 24, tout en restant en prise avec le renvoi 10. Lors du déplacement susmentionné du poussoir 29, le sautoir 34 est entré en prise avec la goupille 36 plantée dans la première bascule 12, de sorte que le poussoir 29 est maintenu dans sa nouvelle position.
Si l'on fait maintenant tourner la tige de remontoir 1, dans un sens ou dans l'autre, le pignon coulant 7 fait tourner le renvoi 10 qui entraîne à son tour la roue de correcteur 22 et, par suite, le renvoi 24 et la roue de minuterie supérieure 25; cette dernière actionne, par son pignon 26, la roue des heures 27. On peut donc déplacer l'aiguille des heures, sans influencer l'indication donnée par l'aiguille des minutes. Ceci est particulièrement utile lorsqu'on change de fuseau horaire, par exemple lors de voyages en avion.
Si l'on repousse maintenant la tige de remontoir 1 dans sa position enfoncée, la tirette 4 agit sur un nez 38 du levier-poussoir 30 et ramène ce dernier dans sa position primitive. La goupille 32 du levier-poussoir 30 ramène aussi le poussoir 29 dans sa position initiale. La troisième bascule 18 reprend sa position sous l'action de son ressort de rappel 20 et la première bascule 12 est ramenée dans sa position primitive par son ressort de rappel 15. On retrouve donc la position de remontage.
A partir de la position médiane de la tige de remontoir 1 (sans actionnement du bouton commandant le levier-poussoir 30 et le poussoir 29) représentée sur la fig. 2, on peut tirer la tige de remontoir 1 dans sa troisième position, ou position extérieure, non représentée sur le dessin. La tirette 4 fait tourner davantage la première bascule 12 dans le sens anti-horaire, de sorte que cette bascule 12 fait tourner la deuxième bascule 16 dans le même sens, à l'encontre de l'action du ressort de rappel 17. La denture de chant 9 du pignon coulant 7 est encore en prise avec le renvoi 10 qui engrène maintenant avec la roue de minuterie inférieure 28.
Le renvoi 10 engrène aussi avec la roue de correcteur 22, mais l'étoile de correcteur 21 n'est plus engagée dans la denture de la couronne de quantième 23, car un tenon 39 en forme de demi-lune, planté dans la deuxième bascule 16 a repoussé la troisième bascule 18 et a amené la roue de correcteur 22 en prise avec le renvoi 24. Si l'on fait tourner la tige de remontoir 1, dans un sens ou dans l'autre, le pignon coulant 7 fait tourner le renvoi 10, qui entraîne la roue de minuterie inférieure 28; en même temps, le renvoi 10 entraîne la roue de correcteur 22, qui actionne à son tour le renvoi 24 et la roue de minuterie supérieure 25. D'ailleurs, comme déjà dit, le renvoi 10 peut être fait assez épais pour engrener simultanément avec les deux roues de minuterie 25 et 28.
On peut donc opérer la mise à l'heure normale de la montre, c'est-à-dire corriger simultanément la position des aiguilles des heures et des minutes. L'étoile de correcteur 21 tourne sans fonction.
Si l'on repousse la tige de remontoir 1 vers l'intérieur, on retrouve d'abord la position médiane de la fig. 2, puis la position de remontage de la fig. 1. Si ce mouvement de la tige 1 se fait sans rotation, il n'y a aucun risque de provoquer au passage une correction de date intempestive.
Reste à examiner ce qui se passe si l'on tire la tige de remontoir 1 dans la troisième position ou position extérieure, à partir de la position médiane, après actionnement du bouton commandant le levier-poussoir 30 et le poussoir 29, représentée sur la fig. 3. Dans ce cas, la première bascule 12 tourne dans le sens anti-horaire, sous l'action de la tirette 4, de sorte que sa goupille 36 sort de l'encoche 35 du sautoir de poussoir 34. Cependant, le poussoir 29 reste dans sa position, car il n'est soumis à l'action d'aucun ressort. A part cela, les pièces occupent la position de mise à l'heure décrite plus haut.
Dès que l'on repousse la tige de remontoir I vers llin- térieur, on retrouve successivement les positions de mise à la date et de remontage.