<Desc/Clms Page number 1>
Élément thermocompensé pour dispositif élasto-mécanique La présente invention a pour objet un élément thermocompensé pour dispositif élastomécanique, pour applications en dehors du domaine de la mesure du temps. Les dispositifs élastomécaniques tels que les dispositifs ressort-masse, les diapasons et autres résonateur, les dispositifs électro- et magnétomécaniques à rappel élastique pour instruments de mesure, etc., comprennent tous un élément dont le module d'élasticité est entre autres déterminant pour la fréquence d'oscillation, la force ou le couple de rappel.
Puisqu'il importe que cette fréquence, ces forces ou ces couples de rappel dépendent aussi peu que possible de la température dans le domaine d'utilisation, notamment aux températures ambiantes, il est utile que la variation du module puisse être adaptée à la variation des autres paramètres déterminant cette fréquence, ce; forces ou ces couples de rappel.
On a déjà proposé d'utiliser des alliages ferromagnétiques dont le point de Curie est voisin de la température ambiante. Dans le domaine d'utilisation, ces alliages sont donc toujours plus ou moins ferromagnétiques. ce qui peut évidemment compromettre le fonctionnement du dispositif élastomécanique.
On a également proposé l'emploi d'autres matériaux tels que des alliages non ferreux ou des verres, en utilisant d'autres transformations ou particularités structurales de l'état solide, par exemple les transformation d'ordre et les effets de l'anisotropie d'une texture d'écrouissage, lesquels assurent la constance du module d'élasticité, dans le domaine de température. Ces matériaux présentent d'autres inconvénients tels que les effets d'hystércèse thermique.
La présente invention a pour but d'éviter ces inconvénients.
L'élément thermocompensé pour dispositif élasto- mécanique, en un matériau qui, dans l'intervalle de température d'utilisation, présente une anomalie du module d'élasticité en fonction de la température, ayant comme conséquence un coefficient thermo-élastique demeurant voisin de zéro dans ledit intervalle, est caractérisé en ce que le matériau est constitué par un métal ou un alliage antiferromagnétique dont le point de Néel, où le matériau passe de l'état antiferromagnétique à l'état para- magnétique, est situé dans ledit intervalle ou dans son voisinage.
Dans la description qui suit, on a décrit, à titre d'exemple, quelques formes d'exécution de l'élément, la figure unique du dessin étant un schéma explicatif de l'effet thermocompensateur.
On sait que le ferromagnétisme est une propriété cristalline comme le prouve le fait que les vapeurs de fer ou le fer liquide ne sont pas ferromagnétiques ou le fait qu'il suffit de modifier très légèrement la structure cristalline de certains cristaux non magnétiques pour les rendre ferromagnétiques. On sait que cette propriété est provoquée par la mise en parallèle du spin de certains électrons du cristal. Lorsque la température du matériau dépasse le point de Curie, il perd ses propriétés ferromagnétiques et passe à l'état paramagnétique. Cet effet est d0 au fait que l'agitation thermique, à ces températures, empêche la mise en parallèle des spins.
Dans son voisinage, le coefficient thermo-élastique présente une anomalie appelée effet delta-E.
Les substances antiferromagnétiques peuvent être considérées en général comme constituées par deux réseaux cristallins ferromagnétiques déportés l'un par rapport à l'autre, les spins étant parallèles dans chacun des réseaux, mais opposés d'un réseau à l'autre, de sorte que les effets se compensent. Ces matériaux ne peuvent pas être rendus ferromagnétiques par l'action de champs extérieurs. Au point de Néel qui correspond au point de Curie, la substance passe de l'état anti- ferromagnétique à l'état paramagnétique de façon ana-
<Desc/Clms Page number 2>
logue aux corps ferromagnétiques qui passent de l'état ferromagnétique à l'état paramagnétique.
Ainsi, contrairement aux substances ferromagnétiques, les substances antiferromagnétiques demeurent insensibles aux champs magnétiques extérieurs, des deux côtés du point de Néel.
On a représenté sur le dessin un intervalle de la tem. pérature d'utilisation délimité entre Tl et T2. le point de Néel N pouvant être situé, suivant différents cas possibles, soit à gauche de l'intervalle (N,), soit dans l'intervalle (N2), soit à droite de l'intervalle (N:;).
En ordonnée, on a reporté le module d'élasticité M qui passe par un point d'inflexion 1, de sorte que le coefficient thermo-élastique, représenté par la tangente à la courbe, passe deux fois par zéro dans l'intervalle T,-T2 et, entre ces deux points zéro, par un maximum, au point d'inflexion 1. Exemple I: L'élément est constitué par un alliage de fer et de manganèse additionné d'au moins un stabilisant tel que chrome ou carbone. D'autres éléments peuvent être ajoutés à l'alliage en vue de satisfaire à différentes conditions que la fabrication demande de l'alliage.
Le point de Néel de l'alliage fer-manganèse austéni- tique passe de -140- C pour 10% Mn en poids à plus de 200', C pour 40 à 50 % Mn. Pour stabiliser la phase (gamma)
austénitique de cet alliage au-dessous de 25 % Mn (point de Néel correspondant : T- 100 C), environ 0,5 % de carbone est nécessaire; ce pourcentage pour- rait être remplacé partiellement par 3 à 5 % de chrome. Exemple 2:
L'élément est constitué par du chrome pur ou par un alliage chrome-vanadium ou chrome-manganèse. Le module d'élasticité du chrome pur présente en fonction de la température un minimum suivi d'un point d'inflexion à une température inférieure à son point de Néel (point de Néel du chrome pur : environ 400 C).
La position de ce point de Néel et de l'anomalie élastique qui s'y rattache peut être variée dans l'échelle de température par l'addition soit de manganèse, qui hausse le point de Néel (environ -1- 70-- C par % de Mn). soit de vanadium, qui l'abaisse (environ -90@, C par 0/a de V).