Procédé de fabrication d'un tapis à poil tissé Cette invention se rapporte à la fabrication de tapis à poil tissé, tels que ceux appelés Wilton et Axminster.
Selon des procédés connus de fabrication de produits textiles (voir le brevet américain No 2065853, le brevet français No 1064374 et le brevet britannique No 747640), certains des fils sont tout d'abord imprégnés avec un liant, après quoi les fils sont séchés. Les fils sont alors tissés pour former un matériau textile et ce matériau textile doit être ensuite traité de manière à activer le liant pour lui permettre de lier ensemble les fils.
De tels procédés comprennent donc un certain nom bre d'opérations englobant en résumé: une imprégna tion, un séchage, un tissage, l'activation du liant et un séchage ou chauffage subséquent.
Ces procédés connus font appel à une dépense d'éner gie importante, notamment au point de vue énergie de chauffage, étant donné les opérations successives de sé chage, activation du liant et séchage ou chauffage final.
L'invention a pour objet un procédé de fabrication d'un tapis à poil tissé dans lequel on incorpore dans le tissu de fond au moins quelques fils imprégnés d'un adhé sif, servant à consolider la fixation des touffes du poil tissé, caractérisé en ce que l'on effectue le tissage du tapis alors que lesdits fils, imprégnés d'un adhésif aqueux, sont encore humides et en ce que la fixation du poil est obtenue par séchage.
Du fait que selon le procédé revendiqué certains fils sont imprégnés et ensuite tissés, alors qu'ils sont encore humides, un certain séchage des fils imprégnés se pro duira même pendant le tissage, de sorte que l'énergie nécessaire au chauffage en vue d'une phase de séchage subséquente sera réduite. De plus, le tissage de fils à l'état humide demande une moins grande quantité de liant que dans le cas des procédés connus, cités ci-dessus, ce qui permet un coût de fabrication plus bas par rap port à ces procédés connus.
Lors de la mise en oeuvre du présent procédé, les fils de fond sélectionnés, de préférence des fils de trame, et dans certains cas des fils de trame et des fils de chaîne, sont imprégnés avec un adhésif dissous ou dis persé dans l'eau jusqu'à ce que les fils soient saturés d'adhésif et les fils imprégnés sont stockés à l'état hu mide jusqu'à leur tissage. Les fils de fond humides, les fils de poil et les autres fils de fond sont alors tissés en semble pour former le tapis. On peut aussi tisser deux tissus de fond reliés par les fils de poil.
Les fils de fond, aussi bien que les fils de poil, sont habituellement faits d'une multitude de fibres individuel les ou de filaments tordus ensemble pour former des filés. Les fils de poil sont faits d'un type de fibres plus chères, par exemple de laine, de fibres acryliques ou de nylon et sont habituellement tordus de façon lâche ; par contre, les fils de fond sont habituellement faits de rayonne à tapis, de coton, de bandes de papier Kraft tordues pour former des cordons, ou de jute, et sont habi tuellement tordus plus fortement ensemble que les fils de poil.
On peut citer comme exemples d'adhésifs à utiliser en solution ou dispersion aqueuse d'acétate de poly vinyle, des copolymères d'acétate de vinyle avec d'autres monomères éthyléniques, par exemple du styrène, du chlorure de vinyle et autres ; des copolymères d'acétate de vinyle et d'un monomère carboxylé, par exemple d'acide acrylique ; des esters vinyliques<B>;</B> un alcool poly vinylique; des résines acryliques; de la colle d'os; de la caséine, etc. Les copolymères d'acétate de vinyle et d'un monomère carboxylé sont particulièrement effica ces.
Dans certains cas, on peut aussi utiliser des copoly- mères de styrène, de butadiène et d'un monomère carb- oxylé contenant une forte proportion de styrène, par exemple plus de 70 % en poids, d'autres copolymères de butadiène et du latex de caoutchouc naturel.
Comme indiqué ci-dessus, les fils de fond imprégnés d'un adhésif aqueux et à tisser humides sont, de préfé rence, les fils de trame. Il est avantageux d'imprégner les fils de trame avant, pendant ou après que le fil est en roulé sur une canette ou un cône. Lorsque le fil est im prégné sur la canette, celle-ci est stockée à l'état humide, par exemple dans un sac en polyéthylène ou dans une couverture humide.
Une canette de fils de trame peut être imprégnée en l'immergeant dans une solution d'adhé sif et en la chauffant dans un autoclave pendant environ quinze minutes et sous une pression d'un kg/cm2, pour assurer une saturation pratiquement complète de la ca nette, qui est alors placée dans un sac de polyéthylène ou autre matière semblable pour refroidir, de sorte qu'elle peut être utilisée lorsque cela est désiré pour le tissage du tapis.
Il est à remarquer que la canette de fil de trame peut être imprégnée par d'autres procédés, par exemple par une (t percolation technique , assez longtemps pour que la canette soit parfaitement saturée d'adhésif aqueux.
Il est à noter que les fils de trame peuvent aussi être imprégnés d'adhésif aqueux sous forme de fil simple juste après qu'ils ont quitté la canette et avant l'opéra tion de tissage, par immersion dans un bain d'adhésif. Avantageusement, l'imprégnation du fil de trame est, de préférence, effectuée alors que le fil est enroulé sur la canette.
Cette manière de faire assure que les fils de trame sont complètement saturés d'adhésif avant le tis sage, une grande quantité de fil étant ainsi traitée, ce qui facilite le maintien des fils dans un état humide et évite un séchage ou un durcissage prématuré de l'adhé sif (aussi bien au stockage que lors de l'utilisation) ; en outre, cela évite aussi tout entraînement d'un excès d'adhésif aqueux qui peut tomber sur les autres fils ou sur le métier à tisser lui-même.
Il est à remarquer que pendant le tissage du tapis; qui peut être effectué sur une grande variété de métiers conventionnels, l'adhésif aqueux est absorbé par les au tres fils et fibres en contact avec les fils humides. De plus, au moment où les fils de trame ont été tissés avec les autres fils du tapis, l'adhésif aqueux commence à sécher et à durcir à l'air, ce qui .lie le tapis sans qu'une opération de séchage additionnelle soit toujours néces saire.
II est bien entendu que la liaison adhésive des fils de poil dans le fond du tapis peut être accélérée en chauffant le tapis dans un four à une température d'en viron 1200 C ou plus pendant quelques minutes, en fai sant passer le tapis sous une batterie de lampes de chauffage, en soufflant de l'air chauffé sur lui ou au moyen d'autres procédés connus de séchage.
<I>Exemple 1</I> Une canette de fil de jute est immergée dans une solution colloïdale à 10 % d'un copolymère d'acétate de vinyle et d'acide crotonique obtenu en copolymérisant un mélange de 90 % d'acétate de vinyle
et 10 0/a d'acé- tate crotonique dans une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium. La canette est ensuite chauffée dans un auto clave pendant quinze minutes sous une pression de 1 kg/cm2. La canette retient 75 parties de solution pour 100 parties de fil de jute sec,
c'est-à-dire 7,5 % de ré- sine par rapport au poids du fil sec. La canette est en suite empaquetée dans un sac en polyéthylène, refroidie et stockée humide jusqu'à ce qu'elle soit utilisée. La canette humide est alors utilisée pour former la trame d'un tapis Wilton, les fils de poil étant de laine et les fils de trame étant réglés à 375 g de jute (sec) par m2 de tapis.
Lorsqu'il est sec, le tapis obtenu con tient environ 24 g de résine sèche par m2 et a une résis tance à l'arrachement du poil qui est approximativement égale à celle obtenue en appliquant au dos d'un tapis Wilton tissé à sec de 70 à<B>100</B> g de résine par m2.
<I>Exemple 2</I> En suivant le procédé décrit dans l'exemple 1, un tapis est fabriqué en utilisant une canette de fil de jute imprégné avec une solution aqueuse à 10% d'alcool polyvinylique hydrolysé à 99 % et présentant une visco- sité de 5
centipoises à la concentration de 4 % dans l'eau et à une température de 250 C.
Les résultats obtenus sont semblables à ceux de l'exemple 1. , <I>Exemple 3</I> Un fil de jute est imprégné par un latex de caout chouc naturel prévulcanisé, préparé de manière conven tionnelle en ajoutant du soufre, de l'oxyde de zinc et un accélérateur,
par exemple du diéthyldithiocarbamate de zinc à un concentré de latex centrifugé ayant un contenu solide total de 60 % en poids (un tel latex peut être obtenu dans le commerce sous la marque Revertex , déposée par la titulaire, de manière à obtenir une retenue de caoutchouc sec équivalant à (a) 130 g/m2 de tapis,
et (b) 350 g/m2. Immédiatement après l'imprégnation, on utilise le fil humide pour le tissage d'un tapis Ax- minster.
Aucun séchage spécial du tapis n'est nécessaire. La force requise pour retirer une seule touffe du tapis était de 510 g dans le cas (a) et de 2750 g dans le cas (b).
De manière semblable, du fil de jute était imprégné de latex de caoutchouc naturel additionné d'ammonia que, concentré par évaporation jusqu'à un contenu solide de 62 % (un tel latex peut être obtenu dans le com- merce sous la marque T-.Revertex , déposée par la titulaire),
de façon à obtenir une application de gomme sèche en poids de (c) 180 g/m2 et (d) 350 g/m2. La force requise pour retirer une seule touffe du tapis était de 730 g dans le cas (c) et de 2500 g dans le cas (d).
Ainsi, il ressort clairement des exemples décrits ci- dessus que le procédé revendiqué produit des tapis pré sentant une résistance et une fixation des touffes amé liorées avec une quantité réduite d'adhésif.