Fauteuil basculant
La présente invention a pour objet un fauteuil basculant comprenant, montés sur un cadre, un dossier et un repose-pied articulé.
Beaucoup d'invalides, paralysés des jambes, passent leurs journées dans un fauteuil roulant. Celui-ci leur permet de se déplacer, d'aller à leur travail et de mener une vie plus ou moins indépendante. Or, la circulation déjà affaiblie des paralysés souffre par cette vie sédentaire. La conséquence en est une sennation d'engourdissement extrêmement pénible dans les jambes, ce qui oblige ces malades à se soulever de temps en temps par les bras et de se maintenir dans l'air pour rétablir la circulation. Le soir, souvent les chevilles sont enflées par la même raison.
Chez la plupart de ces invalides, le besoin de s'allonger pour quelque temps se manifeste surtout à partir de midi, mais, spécialement chez ceux qui travaillent, ce désir reste inassouvi, soit par manque de possibilités (divan, etc.), soit par l'impuissance de quitter seul le fauteuil, l'aide d'une tierce personne, même si elle existe, étant toujours ressentie comme pénible.
Le présente invention a pour but la réalisation d'un fauteuil capable de basculer en arrière par un simple mouvement des bras, ne demandant qu'un effort minime, de manière que le malade se trouvera allongé sur son fauteuil même, sans obligation de se déplacer, les jambes surélevées, dans une position idéale pour le rétablissement de la circulation et pour le repos.
Pour cela, l'invention est caractérisée en ce que le dossier est relié au repose-pied par une tringlerie agencée de façon que le repose-pied bascule vers le haut lorsque le dossier bascule vers le bas et vice versa, et en ce que les parties mobiles du fauteuil sont conformées de façon à être au moins approximativement équilibrées quelle que soit leur position.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, deux formes d'exécution du fauteuil selon l'invention.
La fig. 1 est une vue en élévation latérale schématique de la première forme d'exécution;
la fig. 2 une vue en perspective schématique et partielle de cette première forme d'exécution, et
la fig. 3 une vue en élévation latérale schématique de la seconde forme d'exécution.
Le fauteuil comprend une armature rigide en tubes d'acier constituée de deux cadres 1 et 2 munis d'accoudoirs et réunis par des traverses 3, 4. Deux roues arrière 5 et deux roues avant 6 portent le fauteuil. Les roues avant 6, de diamètre plus petit que les roues arrière, sont directrices et peuvent pivoter autour d'axes verticaux. Elles peuvent être placées en arrière, les grandes roues étant en avant quand l'état du malade l'exige. Un repose-pied 7 est porté par deux bras 8 et 9 reliés rigidement l'un à l'autre et articulés aux points 10 et 11 respectivement sur les cadres 1 et 2. Des bras secondaires 12 et 13 solidaires respectivement des bras 8 et 9 s'étendent vers l'arrière et vers le bas à partir de l'axe de pivotement (10, 11) lorsque le repose-pied se trouve dans la position représentée en traits pleins à la fig. 1.
Un dossier 14 dont l'armature est également constituée en tubes d'acier et comprend deux montants latéraux 15 et 16 est articulé autour d'un axe 17, 18 sur des éléments 19 et 20 des cadres 1 et 2. Les montants 15 et 16 se prolongent en dessous de l'axe de pivotement (17, 18) et leurs extrémités inférieures sont reliées respectivement aux extrémités inférieures des bras de levier 12 et 13 par des tringles 21 et 22.
On remarque que chacun des cadres forme avec le montant correspondant du dossier, le bras secondaire du repose-pied et la tringle de liaison un trapèze articulé de sorte que lorsque le dossier bascule vers l'arrière, le repose-pied bascule vers le haut, d'un angle supérieur à celui dont a basculé le dossier.
Le rapport entre ces deux angles peut être choisi à volonté.
Le fauteuil comprend en outre un siège dont les côtés latéraux 23 et 24 sont articulés à leurs extrémités avant autour de l'axe 10, 1 1 et sont supportés à leurs extrémités arrière chacun par le bras arrière de l'un des leviers 25, 26. Ces leviers coudés pivotent chacun sur un des cadres 1 et 2 aux points 27 et 28 et l'extrémité inférieure de leur bras descendant est reliée à l'une des tringles 21 ou 22. Selon les dimensions données aux différentes parties de la construction décrite, la liaison entre les leviers 25 et 26 et les tringles 21, 22 peut être une articulation simple ou une liaison glissante réalisée par exemple grâce à une fente allongée pratiquée dans le levier et dans laquelle est engagé un tenon solidaire de la tringle.
Le dossier et le siège sont complétés par des garnitures de tissu 29 et 30, par exemple de tissu synthétique qui peuvent être rembourrées de caoutchouc mousse et qui sont tendues entre les montants 15 et 16 de même qu'entre les côtés 23 et 24 du siège. Une garniture semblable 31 est tendue entre les bras 8 et 9 qui supportent le repose-pied de façon à constituer un reposejambe. Des poignées 32 permettent de manoeuvrer le fauteuil. En outre, un dispositif de verrouillage 33 bloque le dossier lorsqu'il est en position verticale. Ce dispositif de verrouillage est agencé de façon à s'enclencher automatiquement lorsque le dossier arrive en position verticale. I1 doit ensuite être libéré à la main pour permettre le basculement du dossier vers l'arrière.
Pour assurer l'équilibre des différentes parties mobiles du fauteuil en toutes positions, on peut engager des masses pesantes, par exemple des barres de plomb à l'intérieur des tubes 8 et 9 et des montants 15 et 16 du dossier. Le cas échéant, ces masses peuvent être pourvues de tenons latéraux traversant des fentes pratiquées dans les tubes de façon à être accessibles de l'extérieur et à pouvoir être réglées en hauteur en fonction des besoins. Si nécessaire, on peut également assurer l'équilibrage du fauteuil au moyen de ressorts armés entre les cadres 1 et 2 et les extrémités inférieures des montants 15 et 16, par exemple.
L'agencement décrit ci-dessus est susceptible d'être réalisé en différentes variantes. Ainsi, les leviers 25 et 26 pourraient être remplacés par des barres rigides articulées à une de leurs extrémités sur l'extrémité arrière des côtés du siège et à leur autre extrémité sur les tringles 21 et 22.
A la fig. 3 on voit une forme d'exécution dans laquelle les leviers 25 et 26 ont également été supprimés. Les côtés latéraux 34 du siège sont articulés sur le cadre 35 à leur extrémité avant et portent à leur extrémité arrière chacun un galet à roulement à billes 36. Celui-ci appuie sur une rampe en spirale 37 solidaire du montant 38 du dossier. I,a spirale décrite par la rampe 37 est ajustée de façon à permettre le roulement du galet 36, à commander l'inclinaison du siège lorsque le dossier se rabat vers le bas, et à maintenir les côtés 34 du siège en position horizontale lorsque le dossier a basculé entre la position représentée à la fig. 3 et la position verticale.
On peut en outre prévoir une plaque protectrice entre les cadres de l'armature et le siège pour éviter que les vêtements du malade ne se coincent au moment du redressement.
Dans une autre forme d'exécution encore, le siège et le repose-pied pourraient pivoter autour de deux axes distincts, le second étant situé plus bas que le premier, et on pourrait prévoir des moyens pour régler l'ampleur du mouvement de repose-pied selon les besoins.
De plus, au lieu d'être monté sur roues, le fauteuil pourrait également être pourvu de pieds ou de cadres de support en tubes d'acier ou en bois, de façon à pouvoir être utilisé comme fauteuil de relaxe pour l'intérieur ou le jardin.
Finalement, le fauteuil pourrait également être pliable et démontable.
Quand le malade désire se coucher, il ouvre le dispositif de verrouillage 33 et appuie son dos contre le dossier en se poussant en arrière par ses deux bras, les mains tenant les accoudoirs solidaires de l'armature. Le poids des jambes équilibre la poussée exercée par le dos sur le dossier, celui-ci bascule doucement en arrière tandis que la partie arrière du siège s'abaisse et que le fauteuil parvient dans la position représentée en pointillé à la fig. l. A la fin du mouvement, le repose-jambe se trouve à peu près dans l'alignement du siège. Le bassin abaissé et les jambes surélevées, le malade se trouve dans la meilleure position pour le rétablissement de la circulation et pour le repos.
Pour retrouver la position assise, il suffit que le malade se redresse légèrement en se hissant à l'aide des accoudoirs de façon que le poids du dos ne s'exerce plus sur le dossier. Le poids des jambes et, le cas échéant, un léger effort de flexion des genoux provoque le déplacement des parties mobiles du fauteuil dans le sens inverse de celui qui vient d'être décrit ci-dessus et le ramène dans la position initiale, le dossier se verrouillant automatiquement à la fin de son déplacement. On conçoit qu'en déterminant judicieusement les poids fixés à la partie inférieure des montants du dossier et du repose-pied, on puisse équilibrer le fauteuil de façon à permettre d'effectuer les deux mouvements pratiquement sans efforts.
Pour les personnes très lourdes, la présence de ressorts additionnels montés comme indiqué ci-dessus entre le cadre et le dossier et agissant de façon à faciliter le rappel du dossier dans sa position verticale produira un effet plus efficace que celui qu'il est possible d'obtenir au moyen de poids.
Le fauteuil roulant décrit a le grand avantage vis-à-vis des fauteuils existants, que le malade ou l'invalide n'a plus besoin de se lever et de quitter sa place pour s'étendre. Ainsi, une manoeuvre pénible et souvent impossible sans l'aide d'une tierce personne est éliminée.
Le fauteuil offre au malade couché, le bassin abaissé et les jambes, de ce fait, d'autant plus élevées, une position idéale pour le rétablissement de la circulation des membres souvent engourdis et pour le repos. Cet abaissement indispensable du bassin n'a pas suffisamment été pris en considération dans le passé.
Le fait de pouvoir se reposer en s'allongeant un moment pendant le travail ou pendant les heures de midi permettra à beaucoup d'invalides d'accepter un travail, ce qu'ils ne pourraient faire sans cette possibilité, d'où une certaine importance sociale, en vue du reclassement des invalides.