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Palier amortisseur de chocs pour un mobile d'un mouvement d'horlogerie La présente invention a pour objet un palier amortisseur de chocs pour un mobile d'un mouvement d'horlogerie, comprenant un élément de contre- pivot en matière plastique Putolubrifiante, mobile axialement et soumis à l'action d'un ressort.
Dans les paliers de ce type déjà connus, le ressort présente des caractéristiques telles qu'il peut fléchir sous l'effet de la poussée exercée par le mobile sur le contre-pivot lorsque le mouvement dans lequel le palier est monté subit un choc. En général, le ressort est monté dans le palier avec une certaine tension de pré-armage de sorte que le contre-pivot ne quitte sa position de repos que lorsque le mobile exerce sur lui une force minimum donnée.
Or, les matières plastiques utilisables dans les paliers du type mentionné, du fait de leurs propriétés auto- lubrifiantes, sont relativement tendres et risquent d'être marquées par le pivot du mobile lorsque ce dernier bute contre le contre-pivot.
On a déjà proposé, pour éviter ce risque, de constituer également le ressort en une matière plastique. Toutefois, on a constaté que cette mesure n'était pas suffisante et que la face de butée du contre-pivot pouvait tout de même être marquée par le pivot du mobile dans certaines circonstances particulières et notamment lorsque le mouvement qui porte le palier était soumis à des mouvements périodiques.
Le but de la présente invention est de remédier à cet inconvénient. Pour cela, dans le palier selon l'invention, ledit élément de contre-pivot est solidaire d'une masselotte dont le centre de gravité est situé sur l'axe du palier et dont la masse est suffisante pour provoquer un déplacement de l'élément de contre-pivot contre l'action du ressort lors d'un choc axial. Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution et une variante du palier selon l'invention.
La fig. 1 est une coupe axiale de ladite forme d'exécution, la fig. 2 une coupe axiale de ladite variante. Les paliers représentés aux fig. 1 et 2 sont destinés à être montés dans un pont d'un mouvement de montre et constituent chacun le palier supérieur d'un mobile de ce mouvement.
Le palier de la fig. 1 comprend un corps 1 de forme annulaire, présentant dans sa partie supérieure un logement central 2, limité vers le bas par un fond plat 3 et par une paroi latérale 4 dont la face interne est tronconique. Le fond 3 est percé d'une ouverture centrale 5 dans laquelle est engagée l'extrémité du pivot supérieur 16 d'un mobile pivoté dans le palier décrit. A sa partie supérieure, le logement 2 est limité par un rebord annulaire 6 qui est interrompu en deux endroits diamétralement opposés par des échancrures 7.
Dans le logement 2 est engagée une masselotte 8 ayant la forme générale d'un disque circulaire percé d'une ouverture axiale 9. Cette masselotte est limitée par une face inférieure plane et par une face latérale tronconique qui correspondent aux faces internes du logement 2. Dans sa face supérieure plane est pratiquée une gorge transversale 10 de profil rectan- gulaire qui traverse la masselotte 8 de part en part, diamétralement. La profondeur de la gorge 10 est minimum en son centre et augmente progressivement vers ses extrémités.
La masselotte 8 qui s'adapte exactement dans le logement 2, son ouverture centrale 9 étant coaxiale à l'ouverture 5, est constituée en métal fritté dont le poids spécifique est de l'ordre de 15. Elle est maintenue en place dans le corps de palier 1 par un ressort 11 ayant la forme d'une lame
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rectiligne de profil rectangulaire engagée dans la gorge 10. Les extrémités de cette lame 11 sont engagées sous le rebord 6 de sorte que la lame ressort 11 est armée entre la partie centrale de la masselotte 8 et des portions diamétralement opposées du rebord 6.
Pour la mettre en place, on engage ses extrémités dans les échancrures 7 puis on fait tourner l'ensemble de la masselotte 8 et de la lame 11 d'un quart de tour autour de son axe. La lame 11 est constituée en une matière plastique du type Del- rin (marque déposée). Comme on le voit à la fig. 1, elle présente une saillie centrale 12 de forme cylin- drique qui est engagée dans l'ouverture 9 de la masselotte 8 et dont la face extrême inférieure est plane.
A son extrémité inférieure, l'ouverture 9 présente une portion élargie qui forme un logement cylindrique dans lequel est engagé un coussinet 13 constitué de la même matière que la pièce (11, 12). Ce coussinet 13, de forme connue, présente une ouverture centrale coaxiale au palier et destinée à guider latéralement le pivot du mobile pivoté dans le palier décrit. La face inférieure de la portion cylindrique 12 s'étend au niveau du fond du logement du coussinet 13 et forme la butée axiale du pivot dudit mobile.
Dans la variante représentée à la fig. 2, le contre- pivot, au lieu d'être constitué par un élément solidaire de la lame ressort 11, est constitué par une pièce indépendante ayant-la forme d'un disque cylindrique 14. Ce disque 14 est engagé dans le fond du logement du coussinet 13, ce logement étant alors un peu plus profond que dans le cas de la fig. 1. Le ressort du palier de la fig. 2 est constitué par une lame 15 identique à la portion 11 de la pièce (11, 12) de la fig. 1.
L'ouverture 9 de la masselotte 8 permet de dégager facilement le contre-pivot 14 et le coussinet 13 lors d'un démontage du palier.
Pour expliquer le fonctionnement du palier décrit, on peut considérer par exemple, le cas où le mouvement dans lequel ce palier est monté se déplace vers le haut à une vitesse constante, puis subit un choc qui l'immobilise brusquement.
Pendant le déplacement à vitesse constante, l'extrémité supérieure du-pivot 16 du mobile pivoté dans le palier considéré, n'est pas en contact avec le contre-pivot car le palier est ajusté avec un certain jeu axial. La masselotte 8 aussi bien que le mobile ont une certaine énergie cinétique due à leur masse et à la vitesse du déplacement. Au moment où la vitesse diminue brusquement, lors du choc, l'énergie cinétique de la masselotte est absorbée par le ressort qui subit une force tendant à la déformer.
La valeur de la masse de la masselotte est choisie en fonction des caractéristiques du ressort de telle façon que l'énergie cinétique de la masselotte soit suffisante à elle seule pour provoquer une déformation du ressort. Le contre-pivot s'écarte donc de sa position de repos par rapport au corps de palier 1 avant que le pivot du mobile ne soit entré en contact avec lui. Ainsi, au moment où le pivot et le contre-pivot entrent en contact, ce dernier n'est pas immobile.
Il se déplace encore vers le haut avec une certaine vitesse, tout en étant freiné par l'action du ressort, de sorte que le choc de la pointe du pivot sur le contre-pivot est beaucoup moins brutal que dans les paliers usuels où seule l'action du mobile sur le contre-pivot provoque la déformation du ressort.
Ainsi on a constaté que dans un palier destiné à pivoter un mobile pesant 65 mg et comprenant un ressort capable de se déformer sous l'effet d'une charge de 1 g, une masselotte de 14 mg rendue solidaire du contre-pivot protégeait ce dernier d'une façon efficace. Les chocs axiaux étaient parfaitement absorbés par le ressort sans que le contre-pivot soit marqué.
Le palier décrit ci-dessus présente donc le grand avantage de permettre l'utilisation d'une matière plastique autolubrifiante non seulement pour la fabrication du coussinet, mais aussi pour la fabrication du contre-pivot tout en évitant le risque de voir le contre-pivot marqué par la pointe du pivot lors de chocs axiaux répétés.