Suspension hydropneumatique pour véhicule La présente invention a pour objet une s#uspen- sion hydropneumatique pour véhicule constituée d'un piston coulisant à l'intérieur d'un cylindre, la tige du piston étant reliée à l'une des deux parties, suspen due et non suspendue, du véhicule,
le cylindre à l'autre partie et comprenant une chambre pneumati que remplie d'un fluide compressible et un ensemble d'au moins deux chambres hydrauliques remplies d'un fluide incompressible circulant de l'une à l'au tre, sous l'effet du déplacement du piston, à travers un canal muni d'un étranglement et d'un clapet d'évi tement.
De telles suspensions, dans .lesquelles l'étrangle- ment produit les pertes de charge hydraulique créant l'amortissement, sont connues. Dans les réalisations existantes, cependant, le coefficient d'amortissement ne varie, grâce au clapet d'évitement,
que suivant le sens du mouvement relatif de la partie suspendue par rapport à la partie non suspendue, c'est-à-dire sui vant que le véhicule s'écrase au sol ou qu'il rebondit.
Ces réalisations ne prévoient pas une variation auto matique du coefficient d'amortissement en fonction de la masse suspendue ce qui améliorerait :le confort et la tenue de route des véhicules comme les ca mions, les véhicules utilitaires, les engins de chan tier, etc., dans lesquels la masse suspendue varie fortement suivant qu'ils sont chargés ou vides.
C'est là un premier inconvénient des suspensions connues. Celles-ci ne permettent pas non plus d'adapter auto matiquement le coefficient d'amortissement à la vi tesse d'oscillation de la partie suspendue par rapport à la partie non suspendue, c'est-à-dire à la dureté du choc éprouvé par un véhicule rencontrant une ir- régularité de route.
Or cette < dureté dépend de la vitesse de croisière du véhicule, .i bien que les sus pensions connues rendent la tenue de route comme le confort dépendant de cette vitesse de croisière, ce qui représente deux inconvénients de plus.
La présente invention a pour but d'éliminer ces inconvénients en proposant une suspension caracté risée par le fait que l'étranglement comporte un or gane mobile faisant varier l'aire de la section de pas sage et qu'un organe manométrique,
disposé -en amont de l'étranglement et sensible à la pression ins- tantanée au sein du fluide incompressible, commande la position de cet organe mobile.
Le dessin annexé représente, schématiquement et à titre d'exemple, deux formes d'exécution de 1a sus pension faisant l'objet<B>de</B> l'invention.
La fig. 1 montre une coupe longitudinale de l'en semble de la suspension.
La fig. 2 montre, en coupe longitudinale mais à une échelle agrandie, une autre forme d'exécution d'une partie de la fig. 1.
La fig. 3 représente une coupe transversale de cette partie, suivant la ligne III-III de la fig. 2. Comme le montre la fig. 1, la suspension se com pose d'un cylindre 1, dans lequel coulisse un piston 2.
Le cylindre 1 est fermé par un chapeau 3 muni d'un anneau de fixation 4 ; le piston 2 est fixé à l'extrémité d'une tige 5, creuse, munie à l'autre extré- mité d'un anneau de fixation 6.
Le piston 2 est, de plus, muni d'un nez 7 auquel est attachée de manière étanche, par exemple à l'aide d'une rondelle<B>9</B> et<B>de</B> vis 10, l'extrémité rentrante 8a d'une membrane sou ple 8 ayant la forme d'un manchon cylindrique ren trant.
L'autre extrémité 8b de cette membrane 8 est fixée de manière étanche au cylindre 1, par exemple par serrage sous le chapeau 3 à l'aide de vis 11.
L'espace compris entre le chapeau 3, la mem brane 8 et le nez 7 est rempli d'un fluide compressi- ble et forme ainsi une chambre pneumatique 12.
L'espace annulaire compris entre le nez 7, la mem brane 8, le cylindre 1 et la face antérieure 2a du piston 2 forme une première chambre hydraulique 13, tandis que l'espace annulaire compris entre le cylindre 1, la face postérieure 2b du piston 2 et la tige 5 forme une seconde chambre hydraulique 14.
Ces deux chambres hydrauliques 13 et 14 sont reliées entre elles, par l'intermédiaire d'une chambre d'amor- tissement lfi forniée par l'évidement de la tige creuse 5,
grâce à un passage 15 ménagé entre la face an- térieure 2a du piston 2 et cette chambre d'amortisse- ment 16 d'une part, et un canal 17 faisant commu- niquer cette chambre d'amortissement 16 avec la chambre hydraulique 14 d'autre part.
L'ensemble des chambres hydrauliques 13 et 14 et de la chambre d'amartissement 16 est rempli d'un fluide incom- pressible.
Les diamètres du cylindre 1, de la tige 5 et du nez 7 sont choisis de manière que la variation de vo lume de l'une des chambres hydrauliques 13 et 14, consécutive à un déplacement du piston 2 par rap port au cylindre, soit égale et de sens opposé à la variation de volume de l'autre,
de sorte q<B>u</B>e le vo lume total qui est .à disposition du fluide incompres- sible soit constant et indépendant de la position du piston 2.
Le canal 17 comporte un tronçon 18 à l'intérieur duquel se trouve un disque 19 solidaire d'un piston 20 qui coulisse dans un cylindre 21 solidaire de la tige 5 et débouchant à l'extérieur de la suspension.
Un organe élastique, par exemple un ressort 22, équi libre la force due à la pression du fluide incompres- sible contenu dans la chambre d'amortissement 16 et donne au disque 19 une position axiale qui dépend de cette pression, de sorte que, la surface intérieure 23 du tronçon 18 du canal 17 ayant une forme non cylindrique,
le passage compris entre le disque 19 et le tronçon 18 forme un étranglement 24 dont l'aire varie en fonction de cette pression.
Un clapet d'évitement, formé par exemple d'une soupape 25 qui obture, sous l'effet d'un ressort 26 prenant appui sur la, paroi de la tige 5, un orifice 27 ménagé dans le canal 17, relie directement ce canal 17 avec la chambre d'amortissement 16.
Le fonctionnement de la suspension est le sui vant: lorsque le piston 2, poussé par la tige 5, s'en fonce dans le cylindre 1, le volume de la chambre hydraulique 14 augmente de sorte que le fluide in- compressible s'écoule dans le sens représenté par les flèches 30 et 31.
La différence des .pressions, résul- tant de la perte de charge entre l'amont et l'aval de l'étranglement 24, agit dans le même sens que le ressort 26 ;
le clapet d'évitement est donc fermé et le fluide est obligé de traverser l'étranglement 24, la perte de charge provoquant un amortissement dépen- dant de l'aire de cet étranglement, donc de la posi tion du disque 19.
Lorsque le piston 2, tiré par la tige 5, recule, l'écoulement du fluide incompressible a lieu dans le sens inverse, indiqué par les flèches 32 et 33. La dif férence des pressions dynamiques résultant de la perte décharge entre l'amont et l'aval de l'étrangle- ment 24 agit alors à l'inverse du ressort 26.
La sou pape 25 libère l'orifice 27 et le fluide incompressible s'écoule directement du canal 17 dans la chambre d'amortissement 16 en évitant l'étranglement 24.
On voit que lors du recul du piston 2, c'est-à-dire, l'anneau 6 étant attaché à la roue et l'anneau 4 au châssis, l'un et l'autre non représentés, du véhicule, lorsque le véhicule franchit un creux de la route,
le coefficient d'amortissement de la suspension est dé- terminé par la perte de charge à travers l'orifice 27.
Lors de l'enfoncement du .piston 2, c'est-à-dire lors que le véhicule franchit une bosse de la route, le coefficient d'amortissement est déterminé par la perte de charge à travers Z'étranglement 24. Cette perte de charge dépend de l'aire de l'étranglement 24, donc de la position du disque 19 ;
cette dernière, à son tour, dépend d'une part de la pression instantanée régnant dans la chambre 16, qui, la membrane 8 étant souple, est égale à la pression instantanée dans le coussin pneumatique 12, d'autre part de la perte de charge à travers l'étranglement 24, donc de la vitesse d'enfoncement du piston 2.
Le coefficient d'amortissement est donc fonction finalement des trois variables: masse suspendue, vitesse relative de la masse suspendue par rapport à la masse non sus pendue,
sens de cette vitesse relative. La loi suivant laquelle le coefficient d'amortissement dépend de ces trois variables est déterminée par la dimension de l'orifice 27 du clapet d'évitement d'une part et par la forme de @la surface intérieure 23 du tronçon 18 d7au- tre part.
Le constructeur a une grande latitude pour donner à cette dernière la forme requise dans les di vers cas pratiques.
L'avantage de la suspension décrite réside dans le fait que son amortissement dépend de la masse sus pendue du véhicule et varie en fonction du débatte- ment instantané de la roue et de la vitesse d7oscilla- tion instantanée de cette dernière.
En d'autres termes, l'amortissement s'adapte automatiquement à la charge du véhicule, à la hauteur de la dénivellation franchie et à la vitesse de croisière à laquelle ce franchisse ment a lieu. D'où un confort et une tenue de route accrus. Un autre avantage réside dans 1e fait que le coussin pneumatique est limité
par une membrane souple. Cela élimine les problèmes d'étanchéité du coussin pneumatique.
Un autre avantage résulte de ce que la sépara tion entre le fluide compressible et le fluide incom pressible à l'aide de la membrane 8 élimine les incon- vénients résultant d'une émulsion de l'un dans l'autre.
De plus, le fait que la membrane n'a pas à résis- ter à la pression régnant au sein du coussin pneuma- tique, puisqu'elle s'appuie sur le fluide incompressible et sur le cylindre, permet de la choisir très mince, donc très souple.
Son élasticité propre n'a donc pas d'influence sur les caractéristiques de la suspension.
La forme d'exécution représentée à la fig. 2 a l'avantage qu'une seule et même pièce sert à la fois de tronçon profilé du canal d'écoulement et de clapet d'évitement.
Le canal 17 contient une douille 50, profilée intérieurement, qui peut coulisser à son inté- rieur. Cette douille 50 se trouve maintenue appliquée par sa partie arrière 50d contre un épaulement 51 ménagé dans ce canal 17, par un ressort 52, qui prend appui sur le piston 20.
La paroi de cette douille 50 comporte au moins un passage, en l'oc currence une rainure 53 sur sa surface extérieure, dis posé de façon à établir une communication directe entre la chambre d'amortissement 16 et l'intérieur du canal 17 lorsque la douille 50 :est éloignée de l'épau lement 51 et à être obturé lorsque la douille 50 est appliquée sur cet épaulement 51.
On voit que, dans cette forme d'exécution, la douille 50 sert de clapet d'évitement, la lumière 54 comprise entre la face ar rière 50d et l'épaulement 51 jouant le même rôle que l'orifice 27 (fig. 1) de la forme d'exécution décrite plus haut.
La surface :intérieure 23 die cette douille a la forme profilée nécessaire pour faire varier l'aire de l'étranglement 24 selon la loi requise.
On voit que, dans cette forme d'exécution, une seule et même pièce sert à la fais de tronçon profilé et de clapet d'évitement, ce qui simplifie la construction. Comme variantes, on peut prévoir, au lieu des rainures 53, 53a et 53b , de simples plats usinés sur la surface ex térieure de la douille 50,
-ou des trous longitudinaux dans sa paroi. Il suffit que les passages ainsi formés débouchent sur la face 50a de la douille 50 à une distance de l'axe qui soit supérieure au diamètre inté rieur de l'épaulement 51.