Appareil pour le traitement de liquides à travers une membrane
Divers liquides doivent tre charges de certains gaz, mme à saturation, ces gaz donnant lieu ou non à des combinaisons : il s'agit de liquides destinés à des fabrications industrielles, à des préparations diverses, de liquides biologiques comme le sang, etc.
Cette saturation gazeuse des liquides est difficile à réaliser dans certains cas, notamment lorsqu'il est préférable de la pratiquer sur des couches minces, pour des nécessités techniques de rendement, de vitesse et d'efficacité et surtout lorsque le liquide soumis à la charge gazeuse est susceptible, par suite de sa nature, de provoquer la formation de mousse ou d'écume gnante.
Le sang, par exemple, liquide très protéique, dé- gage une mousse extrmement abondante si l'on v fait barboter directement de l'oxygène ; pour rendre le sang utilisable, cette mousse doit tre détruite par un moyen quelconque, démoussage pneumatique, enduit silicone antimousse, etc., mais, en général, les globules sanguins sont plus ou moins altérés.
Diverses adaptations du procédé de barbotage dans le sang de l'oxygène, ou de mélanges gazeux contenant principalement de l'oxygène, ont été réalisées pour tenter de rendre ce type de procédé moins brutal et plus efficace pour le sang. Cepen- dant, ces adaptations ne permettent pas d'oxygéner de façon simple avec une vitesse suffisante et à un taux de saturation en oxygène proche du maximum, des quantités relativement grandes de sang, par exemple d'au moins cinq litres par minute ou de plus de cinq litres.
Dans le cas de 1'exemple de l'oxygénation du sang, les bulles d'oxygène ou de mélange gazeux riche en oxygène se dégagent directement dans le sang, selon des conditions étudiées, par des orifices calibrés ou non, ou à travers une paroi poreuse ou microporeuse ; mais de toute façon, il se forme de la mousse de sang ; ou bien encore, le sang mis directement au contact d'un courant d'oxygène est étalé en couche mince sur une surface aussi grande que possible, immobile ou mobile, qu'il s'agisse par exemple de plateaux, de gouttières, de tubes, de cylindres, de cônes, de disques, de grilles, ou encore le sang est oxygéné par l'oxygène gazeux à travers une membrane normalement hémiperméable ;
dans ce type de procédé, l'oxygène gazeux passe à travers la membrane hémiperméable pour atteindre le sang, mais de tels dispositifs exigent une surface d'échange importante alors que les débits de sang oxygéné obtenus sont relativement faibles.
D'autre part, lorsqu'on se propose de retirer sélectivement et de façon continue certaines substances cristalloïdes, entrant dans la composition de liquides complexes, en général protéiques, on utilise le procédé de dialyse à travers une membrane normalement hémiperméable. Par exemple, on peut extraire du sang des électrolytes, tels que de l'urée en interposant simplement entre le sang et une masse d'eau, une membrane normalement hémiperméable, cette membrane qui fait l'office d'un dialyseur habituel pouvant affecter diverses formes et tre immobile ou mobile.
D'une façon générale, de tels dispositifs sont de réalisation complexe, encombrante, difficiles à aseptiser si cela est nécessaire, la membrane hémiper- méable est fragile et le débit relativement faible.
L'invention a pour objet un appareil pour le traitement de liquides à travers une membrane, caractérisé par le fait qu'il comporte une enceinte à paroi microporeuse, des organes de projection de gaz sous pression dans l'enceinte, un orifice d'in- troduction d'un liquide aqueux dans 1'enceinte, des organes d'amenée du liquide à traiter sur la paroi extérieure de 1'enceinte, un dispositif d'évacuation hors de 1'enceinte du liquide aqueux, et un dispositif d'évacuation du gaz situé dans l'enceinte, ledit dispositif d'évacuation réglant la pression dans ladite enceinte.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'appareil faisant l'objet de l'invention, prévue spécialement pour l'oxygénation ou pour l'épuration sélective du sang, aux fins d'usages biologiques et médicaux.
Dans la description qui va suivre on désignera le liquide à traiter par le mot sang et le gaz utilisé par le mot oxygène.
La fig. 1 est une vue schématique de l'appareil, représenté pour la plupart de ses parties en coupe longitudinale.
La fig. 2 est-une coupe transversale schématique suivant II-II, fig. 1.
La fig. 3 est une vue schématique suivant 111-111 fig. 1, de la rampe qui amène et distribue le liquide à traiter dans l'appareil.
La fig. 4 est une vue schématique à plus grande échelle d'une partie de la fig. 1, représentant selon une coupe longitudinale des détails supplémentaires et en particulier un presse-étoupe et des organes qui lui sont annexés.
La fig. 5 est une vue schématique frontale de l'un des flasques du rotor, selon sa face interne.
La fig. 6 est une vue schématique en perspective d'un auget que porte à sa périphérie la face interne du flasque représenté fig. 5.
La fig. 7 est une vue schématique longitudinale simplifiée du rotor dont certains détails ont été éli- minés pour plus de clarté, ce rotor supportant une membrane dans 1'enceinte de laquelle est soufflé un liquide pulvérisé sous forme d'aérosol.
La fig. 8 est une coupe schématique de la membrane artificielle limitant l'enceinte.
La fig. 9 est un schéma représentant le circuit du liquide à traiter dans l'appareil.
L'appareil représenté comprend essentiellement deux parties. La première est un ensemble moteur électromécanique comportant des organes moteurs et des dispositifs de commande et de réglage. La deu xième partie est un ensemble fonctionnel amovible, stérilisable, composé principalement d'un carter ou stator, d'un rotor supportant une membrane et de diverses annexes.
Le groupe moteur, destiné à entrainer le rotor, à vitesse de préférence constante et réglable comporte un moteur électrique avec réducteur et variateur de vitesse. Ce variateur peut tre un des divers types connus, mais une réalisation simple qui permet des variations de vitesse relativement étendues de quelques tours minute à plus de 100 tours minute, tout en conservant au moteur son couple, mme à vitesse très faible est constituée selon la fig. 1 par un moteur électrique à courant continu 1, avec réduc- teur de vitesse 2, le courant alternatif du secteur étant transformé en courant continu par un redresseur de courant 3, les variations de la vitesse de rotation du moteur étant provoquées par la commande d'un alternostat 4.
L'arbre du moteur entraîne l'ar- bre du rotor du groupe fonctionnel par l'intermédiaire d'un axe pourvu d'une rotule 5 et d'une goupille amovible à écrou 6 ou de tout autre dispositif adéquat.
Le groupe fonctionnel est construit en matière plastique de préférence transparente et chimiquement inerte. Il comprend selon les fig. 1,2 et 9, un carter ou stator démontable ou deux parties et qui renferme et supporte un rotor, revtu d'une membrane. Le carter a la forme d'un cylindre fermé à ses deux extrémités par des parois latérales. L'axe de ce cylindre est légèrement incliné par rapport à l'horizontale, l'extrémité la plus haute étant du côté de l'arrivée du sang pour permettre l'écoulement de ce liquide par gravité. Ce carter est composé de deux pièces principales ; la pièce supérieure ou couvercle 7 comporte un méplat dans sa région supérieure, par commodité (fig. 2) la pièce inférieure 8 est une gouttière régulièrement hémicylindrique.
Le couvercle 7 s'appuie sur la gouttière 8 selon un plan horizontal passant par l'axe du cylindre, les pièces 7 et 4 étant bordées chacune par un méplat 9 ; entre les méplats 9 est disposé un joint 10 en matière plastique souple. Les parois latérales 11 des pièces 7 et 8 comportent chacune une échancrure symétrique axiale en demi-lune constituant respectivement par leur assemblage un berceau 12 pour l'arbre moteur du rotor et un berceau 13 pour le presse-étoupe qui fait l'office de deuxième arbre du rotor. Les deux pièces 7 et 8 peuvent tre assem blées ou séparées facilement.
La pièce 7 (fig. 1) présente une prise d'air à collerette 14, un autre orifice à collerette 15 et un support annulaire interne 16 permettant de placer ou de retirer le dispositif amovible d'arrivée de sang. Ce dispositif est constitué par un réservoir à niveau constant 17, comportant une tubulure d'arrivée 18 prolongée jusque non loin du fond du réservoir et attenant à un filtre à air 19, à coton cardé 19a, démontable, à couvercle et à embase tous deux perforés pour laisser passer l'air, réservoir lui-mme prolongé par une tubulure de sortie ou rampe 20, qui entre dans la pièce 7 par l'orifice 15 et s'appuie sur le support annulaire 16 par son extrémité terminale qui est fermée.
La rampe 20 est légèrement inclinée sur l'horizontale, depuis l'orifice 15 jusqu'au support 16 qui est à niveau plus bas que celui de l'orifice 15, de façon à per mettre l'écoulement du sang par gravité. La rampe 20 est percée de trous de diamètre croissant selon la fig. 3, les plus petits près de l'orifice 15 ayant par exemple 1 mm de diamètre et les plus grands près du support 16 ayant par exemple 3 mm de diamètre. Ces trous permettent la chute régulière du sang qui doit tre soumis à l'oxygénation ou à l'épuration sur la membrane 63 du rotor qui sera décrite plus loin.
La pièce inférieure 8 du carter comporte un canal collecteur inférieur 21, qui prend origine par un orifice en sifflet à la partie la plus basse de la pièce 8 où s'accumule le sang qui s'est étalé sur la membrane 63 du rotor, puis a coulé dans la gout tière constituée par la pièce 8 selon la ligne de plus grande pente. Ce canal 21 est très légèrement incliné sur l'horizontale en sens inverse de l'inclinaison générale du carter forme par les pièces 7 et 8, de sorte qu'il laisse couler naturellement le sang par gravité dans un réservoir 22. Ce réservoir qui a par exemple la forme d'un tronc de cône renversé est fixé à la pièce 8 dans laquelle il s'ouvre largement par sa grande base (fig. 1,2 et 9) et il peut tre orienté par rapport à la pièce 8 selon la fig. 2.
L'extrémité d'arrivée du canal 21 s'abouche tangentiellement au réservoir 22, en dessous du niveau de l'ouverture de ce réservoir 22 dans la pièce 8 selon la fig. 2. Bien entendu le réservoir 22 peut aussi constituer un réservoir séparé de la pièce 8 et y tre relié par une tubulure amovible. La presque totalité du sang qui vient d'tre oxygéné ou épuré sur la membrane du rotor coule donc par le canal 21 et s'accumule dans le réservoir 22, d'où il pourra tre évacué par une canalisation 23, une faible partie du sang seulement pouvant passer directement dans le réservoir 22 par l'ouverture supérieure de celui-ci.
Dans le sang du réservoir 22 plonge par le canal d'une tétine 24, un régulateur de température 25.
Toute la face inférieure de la pièce 8 est doublée par une paroi qui délimite une chambre 26 (fig. 1 et 2) engainant le canal 21 et en partie le réservoir 22, et comportant une tétine 27 et une tétine 28 ; cette chambre 26 avec ses deux tétines 27 et 28 est une chambre à circulation d'eau ; 1'eau peut entrer par la tétine 27 et sortir par la tétine 28 ; selon que cette eau de circulation est chaude ou froide, le sang qui s'écoule en bas de la pièce 8, puis dans le canal 21 et dans le réservoir 22, peut tre réchauffé ou refroidi.
Le rotor supportant la membrane 63 qui sera décrite plus loin est entièrement démontable. Il comprend (fig. 1) deux flasques circulaires et des tiges raccordant ces deux flasques entre eux. Le flasque 29 du côté de l'entrée du sang, comporte un arbre creux 30, pourvu d'une cloison interne transversale étanche 31, cet arbre qui est entraîné par l'arbre à rotule du moteur 5 et la goupille 6 fait tourner le rotor sur lui-mme, enfin une gorge 32 permettant de fixer facilement la membrane par un collier de serrage 33 (fig. 1 et 9).
Le flasque 34 (fig. 1) du côté opposé au flasque 29, comprend aussi une gorge 32 pour fixer l'autre extrémité de la membrane 63 par un collier de serrage 33 (fig. 1 et 9) et en outre d'autres organes qui seront décrits plus loin, un presse-étoupe à dou- ble paroi et un système automatique collecteur et éjecteur de la solution aqueuse résultant de la condensation d'un aérosol qui est injecté sous pression dans 1'enceinte limitée par la membrane.
Les tiges 35 (fig. 1,2 et 5), par exemple au nombre de huit, qui relient les deux flasques 29 et 34 entre eux et supportent la membrane 63 sont cylindriques et ont des extrémités légèrement arquées de façon à pouvoir pénétrer dans des canaux creusés dans des masselottes en forme de potence 36, soudées face à face sur les parois internes de chacun des deux flasques, canaux où les extrémités des tiges sont fixées par des goupilles amovibles 37.
Le flasque 34 comporte de plus à sa périphérie, du côté interne, une collerette ou tambour 38 (fig.
1,5 et 6), qui sert à collecter le liquide provenant de la condensation de l'aérosol injecté dans le rotor comme il sera expliqué plus loin.
Le presse-étoupe 39 comprend (fig. 1,4 et 7) une partie fixe centrale constituée par la canalisation 40 dont l'extrémité externe porte une garde 41, et une partie tournant avec le flasque 34 sur lequel elle est fixée et constituée par une canalisation à double paroi 32, une couronne de butée 43 pour l'étoupe 44a, un écrou annulaire presse-étoupe 44 par la lumière duquel passe la canalisation 40 sur laquelle s'adapte cet écrou et qu'il laisse tourner, écrou qui se visse d'autre part par sa paroi externe à la paroi interne de la canalisation 42.
La canalisation 42 admet dans sa lumière et à peu près selon son axe une buse métallique 69 à pulvéri- sation de liquide selon le type des buses de pistolets de peintres, présentant une tétine 45 pour l'admission du liquide, dirigée vers le haut et repliée par un tuyau à un réservoir de liquide 46 (fig. 4 et 7), et une tétine 47 dirigée vers le bas, pour l'admission de gaz, par exemple d'oxygène ou d'un mélange riche en oxygène, et une garde 48 adaptée à la garde plastique 41, sur laquelle elle est fixée, par des vis par exemple, un joint plastique 49 étant interposé entre les gardes 41 et 48 pour assurer l'étanchéité.
Par cette buse est lancé sous pression dans 1'enceinte limitée par la membrane fixée sur le rotor, un aérosol de liquide et d'oxygène, selon la fig. 7 ; cet aérosol se condense à la face interne de la membrane qu'il tapisse d'une couche liquide, le liquide ainsi condensé s'accumulant dans les parties déclives du rotor et finalement dans le tambour 38 du flasque 34.
La canalisation 42 qui fait corps avec la face externe du flasque 34 et qui fait l'office d'arbre terminal du rotor tournant dans le berceau 13 du carter, possède une double paroi qui sert à l'évacua- tion automatique du liquide provenant de la conden- sation de l'aérosol injecté dans le rotor. La face interne du flasque 34 porte à sa périphérie, contre le tambour 38 (fig. 5 et 6), un auget 50. Cet auget se déverse dans un tuyau 51 de courbures repré- sentées par la fig. 5, ce tuyau aboutissant à un orifice 52 communiquant lui-mme avec la cavité 53 de la double paroi de la canalisation 42 du presseétoupe (fig. 4). Cette cavité 53 communique d'autre part vers son extrémité externe, par un orifice 54 avec une tétine d'échappement 55.
Cette tétine peut tre revtue d'un tuyau souple pourvu d'une pince à vis de serrage 56, de façon à constituer un échappement à lumière réglable permettant de maintenir une pression définie dans l'enceinte. Le liquide de condensation provenant de l'aérosol injecté dans le rotor et qui s'accumule dans le tambour 38 remplit l'auget chaque fois que celui-ci qui tourne avec le flasque 34 passe au point bas ; lorsque l'auget monte vers le point haut, le liquide qu'il contient s'écoule par le tuyau 51 et tend à tre chassé par la pression qui règne dans 1'enceinte de rotor. Mais par suite de la courbure donnée à ce tuyau tournant et représentée fig. 5, le liquide qui y est entré n'en est jamais chassé d'un seul coup.
Le liquide chassé pénètre par l'orifice 52 dans la cavité 53 puis par l'orifice 54 dans l'échappement 55, que la pince 56 permet de régler convenablement en fonction de la pression qui règne dans le rotor et de la vitesse de rotation de celui-ci. Ainsi, pendant une partie de la rotation du flasque 34, il sort un jet de liquide par l'échappement 55, et pendant le reste de la rotation du flasque 34, il sort un mélange de gaz et de liquide, mais comme l'échappement 55 tourne avec la double paroi 42 du presse-étoupe, une rigole circulaire collectrice externe 57 amovible, qui peut tre accrochée à la paroi postérieure de la pièce 8 du carter et qui est pourvue d'une tubulure d'écoulement 58 permet de recueillir par gravité le liquide éjecté automatiquement par le système d'évacuation du rotor.
Le liquide à saturer de gaz, tel que le sang à oxygéner, peut tre chauffé par divers procédés dif férents qui peuvent tre utilisés séparément ou en association. Par exemple, au système de chauffage par circulation d'eau chaude dans la chambre 26 peut tre associé un système de chauffage de l'aérosol injecté dans l'enceinte limitée par la membrane fixée sur le rotor, ou un système de chauffage du gaz qui sert à la formation de l'aérosol.
Dans le cas du chauffage de l'aérosol qui se dégage dans l'en- ceinte limitée par la membrane fixée sur le rotor, l'échauffement réglable peut tre obtenu par un tube infrarouge en quartz 59 (fig. 1 et 4) contenant une résistance électrique suffisante, par exemple de cinq cents watts, dont les deux fils sortent par la mme extrémité du tube de quartz, l'autre extrémité étant fermée. Ce tube est placé presque dans l'axe de rotor, il est soutenu à chaque extrémité par une embase en verre 60, protégée elle-mme contre l'échauffe- ment par un tube de matière isolante souple 61 qui engaine chaque extrémité du tube de quartz.
La partie terminale effilée de chaque embase prolongeant le tube de quartz est engagée, d'un bout dans le canal de l'arbre creux 30 du rotor, canal fermé par la cloison 31, et de l'autre bout dans la canalisation 40 sous l'extrémité de la buse 65. Les deux fils de la résistance électrique du tube de quartz, qui sont isolés et recouverts d'un tube plastique étanche passent dans la canalisation 40, traversent la garde 48 et sortent à l'extérieur pour leur branchement, par une petite tétine métallique 62 faisant corps avec la garde 48. Le tube infrarouge chauffe l'aérosol et par cet aérosol la membrane qui, à son tour, chauffe le sang qui la recouvre.
La température du sang est réglée automatiquement par le régulateur de température 25, de type usuel, qui plonge dans le sang du réservoir 22 et qui ouvre ou coupe le circuit commandant la résistance du tube de quartz.
La membrane 63 qui est soutenue par les tiges et les flasques du rotor et qui est serrée de façon étanche sur les gorges 32 par des colliers de serrage 33 (fig. 1 et 9) est constituée par un cylindre de tissu multibrin, résistant, à maille serrée, tissu en matières textiles naturelles ou artificielles, par exemple un tissu de polyamides dont la maille a été resserrée par calandrage sur les deux faces. Les fils 64 (fig. 8) qui constituent cette membrane sont revtus soit par bain, soit par application au pinceau ou au pistolet de peinture, ou par tout autre procédé, d'un film d'enduit au silicone 65, film adhérant bien au tissu choisi et ne s'hydratant pas ; l'enduit au silicone est suffisamment dilué à l'éther, pour l'emploi.
Ainsi constituée, cette membrane suppor- tée par le rotor se gonfle par la pression d'oxygène insufflé dans 1'enceinte qu'elle limite, sa surface externe est lisse et non mouillable par l'eau. Mais cette membrane est encore plus ou moins grossièrement microporeuse : si l'oxygène la traverse à l'état gazeux sous pression, il se dégage dans le sang qui la recouvre et peut provoquer la formation de mousse de sang.
Par contre si l'oxygène est dissous dans la nappe liquide 66 qui tapisse la face interne de la membrane et qui provient de la condensation de l'aérosol 57 formé par l'oxygène et par un liquide aqueux, 1'eau ou une solution saline, l'oxygène dissous dans la nappe liquide 66 traverse selon la flè- che (fig. 8) la membrane 63 qui le cède au sang 68 qui la recouvre ; le sang se trouve à la pression atmosphérique du fait de la prise d'air 14 du carter, il se sature aussitôt en oxygène, sa couleur passe du rouge noirâtre au rouge vif rutilant, le taux de saturation en oxygène pouvant atteindre 99 ou 100 ! o, sans qu'il se forme de mousse, à l'instar de ce qui se passe à travers la membrane du poumon vivant.
La membrane artificielle ainsi préparée ne laisse pas passer directement de liquide 66 et corrélativement le sang ne passe pas à travers la membrane, le liquide qui circule dans le rotor et qui est éjecté par l'échappement 55 n'est par exemple absolument pas teinté par le pigment rouge du sang.
L'augmentation de la vitesse de la rotation du rotor, réglée par le dispositif électronique, permet d'augmenter corrélativement la surface active de la membrane, de porter par exemple sa surface fonctionnelle à cinquante mètres carrés par minute ou à plus de cinquante mètres carrés et de saturer d'oxygène cinq litres de sang veineux par minute, sans léser les globules sanguins.
Le sang a donc un circuit général qui est le suivant selon les flèches indicatrices portées sur la fig. 9, il entre dans l'appareil par la tubulure 18 du réservoir à niveau constant 17 ; il s'écoule par gravité par la rampe 20, passe par les trous de celle-ci et tombe sur la membrane 63 fixée par les deux colliers de serrage 33 et qui tourne à une vitesse de préférence constante réglée par l'alternostat 4 ; à la surface de la membrane, le sang qui se trouve à la pression atmosphérique est aussitôt saturé d'oxygène et chauffe exactement à la température désirée, par exemple à 37 C ;
le sang ainsi oxygéné et chauffé coule presque entièrement dans la gouttière constituée par la pièce 8 du carter, selon la ligne de plus grande pente, puis coule par le canal collecteur 21 dans le réservoir 22 atteignant par exemple un niveau défini que le réglage de l'appareil peut permettre de maintenir constant. Le passage du sang par le canal 21 rend justement plus facile le réglage du circuit, en surveillant la constance du niveau dans le réservoir 22, de telle sorte que le sang ne s'accumule pas dans la grande capacité constituée par la gouttière de la pièce 8, ce dont on se rendrait moins immédiatement compte si le canal 21 n'existait pas ; de plus, le sang s'écoule dans le canal 21 sans turbulence et sans formation de bulles d'air.
La quantité relativement très faible de sang qui entre directement dans le réservoir 22 par sa large ouverture supérieure, ne modifie pratiquement pas les conditions du principe. Le sang oxygéné et chauffé qui s'accumule dans le réservoir 22 sort ensuite par la canalisation 23 aux fins d'utilisation.
Tout l'ensemble en matière plastique ainsi décrit peut tre stérilisé par exemple par des antiseptiques, ou par un courant d'oxygène ozonisé que l'on fait passer dans les différentes parties de l'appareil pendant un temps suffisant, de l'ordre d'une heure à quelques heures, ou par tout autre moyen. L'appareil qui comprend des protections bactériologiques constituées par le filtre à air 19, à coton 19a et par des bourres convenables de coton cardé disposées dans la prise d'air 14, et dans les parties libres de l'orifice 15 d'entrée de la rampe et des berceaux 12 et 13, reste stérile et l'oxygénation, le chauffage ou l'épuration du sang sont pratiqués aseptiquement.
Le mme appareil peut servir d'autre part à l'épuration sélective du sang, par exemple, dans le cas où le sang contient un excès d'urée ou d'autres substances que l'on a besoin de retirer en grande partie de la circulation. Il s'agit d'un deuxième type général d'utilisation du mme appareil.
Dans ce cas, la vitesse de rotation de la membrane peut tre suffisamment ralentie pour que le contact entre elle et le sang soit prolongé. L'appareil est utilisé de telle sorte que le sang s'accumule suffisamment dans la gouttière de la pièce 8 du carter, par exemple en obturant l'orifice d'entrée du canal 21, de façon que la membrane trempe par toute sa surface, en tournant, dans le sang accumulé dans cette gouttière. Enfin, l'aérosol injecté dans le rotor est composé d'eau distillée et d'oxygène ou simplement d'eau distillée et d'air comprimé. Le sang est chauffé, par exemple par circulation d'eau chaude dans la chambre à circulation 36 et, si cela est nécessaire, par le tube infrarouge 69, ou au contraire peut tre refroidi par circulation d'eau froide dans la chambre à circulation 26.
Dans de telles conditions, la membrane fonctionne d'une manière différente de celle qui a été décrite pour l'oxygénation du sang, et des substances cristalloïdes en excès, telle l'urée par exemple, peuvent tre extraites par elle à partir du sang qui s'étale sur sa surface externe. Ces substances s'accumulent dans 1'eau distillée qui forme une nappe liquide sur la face interne de la membrane, nappe qui provient de la condensation de l'aérosol, d'eau et d'air. L'eau qui est éjectée par l'échappement 55 contient alors des substances cristalloïdes, extraites sélectivement du sang et notamment de l'urée, tandis que les grosses molécules du sang ne franchissent pas la membrane. On peut ainsi pratiquer efficacement une épuration sélective et continue du sang, dans des conditions simples et à gros débit.
La préparation de la membrane, le montage, la stérilisation, l'utilisation, le démontage et le nettoyage de tout l'ensemble de l'appareil décrit sont faciles.
L'appareil est peu encombrant et aisément transportable. Le sang est bien oxygéné, chauffé ou refroidi à volonté et reste toujours à la pression atmosphérique.
On peut utiliser des membranes formées par des supports de diverses matières, recouverts d'enduits de nature diverse ; on peut aussi utiliser comme membranes des feuilles minces d'origine naturelle ou synthétique comme des feuilles de polyamides, polyéthylène, polystyrène, éthylcellulose ou feuilles en tout autre matière, que ces feuilles soient employées avec un support textile ou d'autre nature, ou soient disposées entre deux supports l'un sur la face interne, l'autre sur la face externe de la feuille, ou sans aucun support.
On peut aussi faire pénétrer dans 1'enceinte limitée par la membrane, par des orifices séparés, d'une part la solution aqueuse, d'autre part le gaz sous pression.
Le liquide à traiter peut tre distribué non à l'extérieur de la membrane mais à l'intérieur, l'en- ceinte sous pression de gaz étant alors limitée par la face externe de la membrane et la paroi d'un carter étanche. D'une façon générale 1'enceinte sous pression peut tre constituée par une cavité limitée
au moins partiellement par une membrane immobile
ou mobile, quelles que soient la forme et la dispo
sition de cette membrane.