Construction destinée à résister au souffle d'une bombe à grande puissance L'examen des résultats de l'explosion d'Hiro shima et des explosions postérieures des bombes ato miques A et H démontre que seules les superstruc tures sont détruites, effet qui se comprend fort aisé ment en raison de la propagation au ras du sol des principales ondes de choc.
Il est assez mal aisé de concevoir une construc tion en superstructure telle qu'elle puisse résister au souffle d'une bombe atomique. C'est la raison pour laquelle, jusqu'à présent, les abris construits à cet effet sont enterrés.
Cette solution, qui offre l'inconvénient d'obliger le transfert rapide (un exercice de défense passive qui s'est déroulé à Stockholm a démontré que l'on dispose de moins d'une minute entre l'émission du signal d'alerte et la fermeture des portes des abris souterrains) des individus et des objets précieux à tout titre, depuis la construction en superstructure jusqu'à la construction souterraine, ne peut être considérée que comme un pis-aller, en raison de la destruction inévitable des objets intransportables.
La présente invention a pour objet une construc- tion pouvant trouver application tant dans le do maine militaire (tour de guet, tours de contrôle, de radar, de projecteurs, de radiotélescope des terrains d'aviation, garage pour voiture goniométrique, voi- ture-radar d'approche, magasins, hôpital, infirmerie, etc.) que dans le domaine civil, et a pour but de résoudre avantageusement le problème de la protec tion contre les déflagrations d'une bombe de gros calibre ou d'une bombe atomique.
Cette construction est caractérisée en ce qu'elle comprend une plate-forme munie de moyens sus ceptibles de lui donner des mouvements verticaux, alternativement ascensionnels et descensionnels, lui permettant de se trouver tantôt au niveau du sol environnant, tantôt au fond d'un puits creusé au- dessous de ladite plate-forme.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la construction faisant l'ob jet de l'invention.
La fig. 1 en représente une coupe. La fig. 2 est une vue de détail du joint formé entre la toiture et le sol environnant.
La fig. 3 est une vue en plan d'une forme d'exé cution à usage d'habitation.
La fig. 4 montre un détail du montage de galets de roulement.
La fig. 5 est une vue de détail illustrant une variante du joint formé entre la toiture et le sol envi ronnant.
Les fig. 6 et 7 sont des vues schématiques mon trant une forme d'exécution destinée à la protection d'une installation de radar.
Comme on le voit sur la fig. 1, la construction représentée peut présenter deux positions extrêmes dues à une translation de sa plate-formé 1 : position A en élévation par rapport au sol S, et position B, au fond d'un puits P creusé dans ledit sol.
Ce puits P est constitué par un mur de soutènement cylin drique empêchant la poussée des terres environnan tes et muni, s'il y a lieu, de fondations 2a. Il est re connu depuis longtemps la supériorité de la résis tance à l'écrasement d'un tube, le choix de la forme circulaire pour le puits offrant donc les meilleures garanties de sécurité en cas de point d'impact de bombe à proximité.
En outre, cette forme permet de réaliser une rampe hélicoïdale 2b solidaire de la paroi intérieure du mur de soutènement 2. Cette rampe sert de chemin de roulement à des galets por teurs, tels que 3 et 4, fixés à des arbres tourillonnant dans des chapes 5 solidaires de la plate-forme 1 que l'on choisit de surface circulaire.
Bien entendu, il est possible d'envisager de cons- truire l'édifice sur la plate-forme d'un. élévateur du type classique, mais cette solution implique l'emploi de moyens puissants (moteurs ou vérins) en raison du poids à soulever.
On voit qu'il suffit de provoquer la rotation de la plate-forme, grâce à un groupe motoréducteur M, pour que celle-ci s'élève en même temps, la puis sance dépendant de l'inclinaison de la rampe.
Pour conserver à la plate-forme un centrage convenable par rapport au puits, on dispose des galets de guidage 6 dont les arbres tourillonnent dans des chapes 7, également solidaires de la plate-forme 1. Il suffit donc de rendre moteur, en l'entraînant par le groupe motoréducteur M, un de ces galets 6 pour que la rotation et l'élévation de la plate-forme 1 s'effectuent avec une puissance relativement fai ble, la rotation et la descente pouvant être libres sous la seule influence de la gravité, un freinage pouvant être obtenu par tout moyen approprié.
Le puits P est partiellement couvert par une dalle 8 percée d'un trou central traversé par les murs 9 qui supportent la toiture en coupole 10. Cette dernière est munie d'un chêneau circulaire 10a destiné à recevoir les eaux de pluie. Ce chêneau peut être relié à un puisard ou à un égout (non représentés). La périphérie de la coupole 10 recouvre le bord de l'orifice du puits P et forme avec la dalle 8 un joint d'étanchéité dont nous verrons plus loin l'usage.
Ce joint est avantageusement constitué par un bourre let 10b (fig. 2) ou mieux par une pluralité d'anneaux métalliques 10c (fig. 5) placés con.centriquement à ladite coupole et faisant saillie sous la face inférieure des bords de celle-ci coopérant avec un lit de sable 11 ménagé dans une rigole circulaire 8a, de préfé rence ayant une entrée étroite (fig. 5), prévue dans la dalle 8. Il serait possible de remplacer le sable par une masse de plomb que le frottement des an neaux métalliques 10c ramollirait suffisamment pour qu'un joint étanche se forme.
Il est souhaitable, en cas d'explosion atomique, d'isoler de l'ambiance l'intérieur de la construction pour éviter une contamination de l'air nécessaire à la respiration. C'est à cet effet .qu'est destiné le joint qui vient d'être décrit, étant bien entendu qu'à partir du moment où la construction est descendue dans le puits, elle se comporte comme un abri souterrain, tant en ventilation qu'en conditionnement d'air.
On remarquera que la descente peut provoquer une lé gère surpression qui évitera les entrées de gaz toxi que, surpression qui peut être maintenue par vapo risation d'un gaz liquéfié. oxygène, par exemple. Sur la fig. 1, il a été indiqué une entrée d'air secondaire 12 pouvant être ouverte en temps normal et obturée en cas de danger, par exemple par un volet 13 commandé à distance, voire automatique ment, lorsque certaines conditions sont réunies.
La construction décrite peut être l'objet d'appli cations non militaires dans des constructions civiles, car, outre son indestructibilité et, par conséquent, la sécurité de ses occupants (hors le cas où la bombe percute directement la construction) elle offre les avantages suivants: - impossibilité d'effraction, une fois la maison descendue, il ne reste comme seule couver ture que la trappe placée au-dessus de l'es calier de secours 14 permettant d'accéder à la toiture-terrasse 10 depuis l'intérieur de la maison ;
- économie de chauffage, la maison par grand froid pouvant être partiellement ou complè tement descendue, le puits P constituant alors un matelas d'air isolant ; - possibilité de choisir pour la pièce utilisée l'orientation désirée vers le soleil en hiver, vers le nord l'été. Il suffit en. effet de donner à la rampe un. pas inférieur à 20 cm pour que l'on puisse arrêter la rotation en un point désiré, tout en. jouant sur la hauteur de la marche constituée entre le niveau supérieur de la dalle 8 et le niveau de la plate-forme 1. L'habitat posant quelques problèmes particu liers, il est démontré par les fig. 1 et 3 comment ceux-ci pourraient être résolus.
En dehors du chauffage électrique qui n'offre pas de difficultés, le chauffage par combustion (ma zout, gaz de ville ou butane, autrement dit une com bustion pouvant être interrompue immédiatement, sans continuation d'émission de fumée ou d'acide carbonique) peut être utilisé avec une telle maison, en plaçant le conduit de cheminée 15 selon les che minée 15a ou les appareils 15b de telle manière qu'ils puissent déboucher dans ledit conduit.
Ce conduit doit être muni d'un dispositif interrupteur du même type que celui prévu pour l'entrée d'air 12, et s'opposant à l'entrée d'air en cas d'alerte. Ce con duit, en outre, peut être arrêté à environ 1 m du sol intérieur de l'habitation, cet interrupteur doit être placé au-dessous du faite de la coupole pour subsis ter même si la partie extérieure du conduit 15 venait à être arrachée par la déflagration.
Il est évident que pour alléger cette construc tion, il serait souhaitable qu'elle soit réalisée en matériaux légers. Avantageusement donc, tout au moins dans les constructions civiles, l'aluminium est à préconiser tant pour la plate-forme 1 que pour les murs 9, par contre, la coupole 10 peut être ob tenue en béton de ponce, en béton réfractaire, en briques, voire en briques diatomées, et recouverte d'une tôle d'aluminium ou mieux d'acier inoxydable.
Au-dessus du plafond 22 est placé soit une mince couche de plomb, soit un bassin 21 sur la quasi- totalité de la superficie de la construction. Ce bassin peut être rempli d'eau à un moment opportun par une canalisation non représentée et être vidée par une évacuation télécommandée, dirigé vers l'égout des eaux de pluies.
En résumé, la construction décrite présente les avantages suivants en regard des divers effets dus à une bombe du type A ou H.
En ce qui concerne le souffle Etant enterrée, seule la coupole est soumise à l'onde de choc, sa forme même la rend invulnérable tant durant la phase de surpression que durant la phase de dépression qui suit.
Quant à la chaleur La coupole en brique, recouverte de ciment réfractaire, puis d'une pellicule d'aluminium, ou mieux d'acier inoxydable, est largement suffisante pour tenir, d'une part, au rayonnement thermique, réfléchir les rayons calorifiques vers le ciel et, d'autre part, éviter la transmission de chaleur par conducti- bilité à l'intérieur de la construction, d'autant plus que la pointe d'élévation de température ne dure que trois à quatre secondes.
En matière de radiations Jusqu'ici on a essayé d'absorber les rayonnements d'origine nucléaire, alors que dans le cas présent on cherche à les dévier, ce qui est un problème beau coup plus simple ; c'est pourquoi il est judicieux de donner une forme en coupole à la toiture et aussi de la recouvrir d'un métal réfléchissant.
On sait que des particules électrisées sont d'ail leurs facilement absorbables ; une feuille de papier arrête les rayons Alpha, .quelques centimètres de béton arrêtent les électrons et positrons, projetés, ainsi que les protons, à partir des substances hydro génées, par des neutrons.
Les rayons Gamma ne sont jamais totalement arrêtés, mais une intensité de 2Me V -(inférieure à la tolérance) peut être obtenue avec les épaisseurs suivantes<B>:</B> - eau 50 cm - béton 25 cm - fer 7 cm - plomb 6 cm.
La forme de la coupole et son pouvoir réfléchis sant doivent permettre d'éviter toute traversée de rayons Gamma ; néanmoins, l'épaisseur de la coupole est suffisante pour diminuer ceux-ci à une valeur acceptable, d'autant plus .que l'on peut placer entre le plafond et ladite coupole un bac 21 pouvant se remplir d'eau au moment opportun.
L'écran de plomb est efficace contre les neutrons, néanmoins, en raison d'une émission secondaire pos sible de rayons Gamma, il est recommandé de pla cer dans le bas 21 précité, du bore, par exemple sous la forme de solution aqueuse de borax ou de car bure de bore.