Bouchon pour dispositif d'injections hypodermiques
et procédé pour sa fabrication
La présente invention concerne un bouchon pour dispositif destiné aux injections hypodermiques, notamment des seringues et des cartouches hypodermiques destinées à emmagasiner des médicaments, comprenant une enveloppe tubulaire bouchée à chaque extrémité. Le bouchon peut être destiné à l'usage soit comme organe de fermeture d'une cartouche, soit comme piston d'une seringue. Dans une cartouche de ce type, un organe de fermeture peut agir comme bouchon susceptible d'être traversé par une pointe d'aiguille à double pointe dont l'autre pointe sert à l'injection du médicament à un patient.
Le second organe de fermeture peut agir comme piston pour expulser le médicament à travers l'aiguille.
On a utilisé de telles cartouches depuis plusieurs années en médecine et en médecine dentaire, mais on a rencontré des difficultés pour éviter une contamination du médicament. Ces difficultés proviennent du fait que les fermetures sont faites ordinairement en caoutchouc, et que certains solvants du médicament attaquent ce caoutchouc. Pour résoudre ce problème, on a proposé des fermetures de com positions diverses qui sont stables pendant une certaine période de contact avec le médicament. I1 est évident que certains médicaments réagissent moins que d'autres avec la matière constituant la fermeture. Le problème reste cependant d'actualité et présente une importance primordiale pour les cartouches, dans lesquelles les médicaments peuvent être gardés pendant une période considérable.
I1 se pose encore pour les seringues, quand on utilise un piston d'une matière élastique. De plus, les fermetures des cartouches sont légèrement hygroscopiques et permettent une légère infiltration du liquide de support du médicament.
On a rencontré encore d'autres difficultés quand les bouchons sont faits en caoutchouc, pour maintenir une certaine lubrification entre le caoutchouc du bouchon ou de la fermeture agissant comme piston et le verre de l'enveloppe. Très souvent, un piston colle si étroitement à l'enveloppe de verre qu'il est impossible de faire une injection ou, en mettant les choses au mieux, la rigidité du mouvement du piston ne permet pas à l'opérateur de contrôler la vitesse de l'injection qui, lorsqu'elle est trop grande, produit une rupture et un traumatisme du tissu dans lequel le médicament est injecté. Jusqu'ici, on n'a trouvé aucune solution satisfaisante à ces problèmes.
Le bouchon faisant l'objet de la présente invention, pour dispositif d'injections hypodermiques, comprenant un corps d'une matière élastique, est caractérisé en ce que ladite matière élastique est enfermée dans un capuchon préformé en éthylène halogéné, de préférence le polytétrafluoréthylène connu sous le nom de Fluon, le capuchon couvrant au moins l'extrémité du corps exposée au médicament lors de l'emploi et la surface engageant la paroi de l'enveloppe dans laquelle le bouchon est ajusté. De cette manière, le médicament est protégé de la contamination par réaction avec la matière constituant le bouchon, et en même temps, étant donné les propriétés antifriction de l'éthylène halogéné, le bouchon est capable de glisser librement dans l'enveloppe constituant la cartouche ou la seringue.
Le corps du bouchon est de préférence moulé dans le capuchon préformé, puis on le laisse prendre.
Comme le corps du bouchon est protégé par la présence du capuchon, la matière dont il est constitué n'est pas importante, pourvu qu'elle soit élastique. Le bouchon peut être avantageusement moulé en caoutchouc, de la manière connue, puis vulcanisé sur place. Alternativement, le capuchon préformé peut être pressé sur le bouchon après qu'il a été moulé. Dans l'un et l'autre cas cependant, il est essentiel que le capuchon lui-même puisse être préformé, parce qu'il est impossible de le mouler simplement autour du bouchon. La raison en est que le polytétrafluoréthylène est normalement formé à partir d'une dispersion qui nécessite un frittage à des températures plus élevées que la matière constituant le bouchon ne peut supporter.
Le capuchon préformé est préparé de préférence à partir d'une dispersion dans un support approprié. I1 peut être formé d'un certain nombre de couches produites chacune par recouvrement avec la dispersion de la couche précédente contenue dans un moule, puis par frittage du revêtement ainsi obtenu. Ces revêtements peuvent être appliqués par vaporisation ou par trempage, par exemple. Le capuchon peut aussi être formé par étirage à chaud à partir d'une matière en feuille.
Quand le capuchon préformé est formé dans un moule, comme on vient de le dire, et que le bouchon est moulé dans le capuchon, avant d'être vulcanisé ou avant de se prendre, on a trouvé que lorsque le bouchon terminé doit être retiré du moule, le capuchon a tendance à coller au moule plutôt qu'au corps du bouchon. Pour surmonter cette difficulté, la surface interne du capuchon peut être rendue rugueuse avant que le corps du bouchon ne soit moulé sur place. Cette surface rugueuse permet au capuchon de verrouiller le corps du bouchon, facilitant ainsi le retrait du capuchon hors du moule.
Le capuchon peut être formé aussi dans un moule de métal mince qui, une fois le corps du bouchon moulé sur place, est éliminé par dissolution dans un réactif approprié.
Le dessin représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du bouchon selon l'invention et un moule destiné à la formation d'un capuchon coopérant avec ledit bouchon.
La fig. 1 est une coupe d'une cartouche comprenant cette forme d'exécution.
La fig. 2 est une coupe du moule pour la formation du capuchon représenté à la fig. 1.
La fig. 3 est une coupe, à plus grande échelle, d'une partie d'une fermeture contenue dans le moule représenté à la fig. 2.
La cartouche représentée à la fig. 1 comprend une enveloppe tubulaire 1 munie de deux bouchons formant fermetures d'extrémité 2 et 3. La fermeture frontale 2 est destinée à être percée pour une aiguille hypodermique à double pointe et présente, en conséquence, un évidement 4 pour recevoir une pointe de l'aiguille et un évidement 5 sur sa face arrière. Le but de l'évidement 5 est de donner à la fermeture une épaisseur relativement faible dans la zone de pénétration de l'aiguille, tout en laissant en même temps une surface de contact avec l'enveloppe 1 de la cartouche relativement grande. La fermeture 2 présente également une bride 6 qui l'empêche d'être entraînée dans la cartouche par la poussée exercée par l'aiguille hypodermique. La fermeture arrière 3 est disposée dans l'enveloppe 1 et vient en contact avec un médicament 7 contenu dans la cartouche.
Les deux fermetures 2 et 3 comprennent un corps d'une matière élastique enfermé dans un capuchon préformé 12 et 13, respectivement. Pour chaque fermeture, le capuchon couvre l'extrémité du corps en contact avec le médicament 7 et aussi la surface du corps qui engage la paroi de l'enveloppe 1 de la cartouche. Les capuchons 12 et 13 ont une épaisseur comprise entre 5 et 7,5 centièmes de millimètre, ou légèrement plus, et sont constitués de polytétrafluoréthylène. L'emploi de ce dernier donne des résultats très satisfaisants par le fait qu'en plus de ses propriétés antifriction, cette substance est complètement inerte et non hygroscopique, résistant ainsi à l'attaque de tout médicament connu normalement utilisé.
La fig. 2 montre un moule destiné à la production du capuchon préformé 13 enfermant la fermeture arrière 3 de la forme d'exécution représentée à la fig. 1. Le moule 20 présente un intérieur creux 21 correspondant à la forme à donner au capuchon 13. On peut évidemment utiliser un moule semblable pour la production du capuchon 12 et aussi pour former un piston d'une seringue. Le moule est constitué en acier inoxydable hautement poli qui résiste à la corrosion et facilite le retrait de la fermeture après moulage. Pour former le capuchon 13 dans le moule, on applique à l'intérieur de celuici un revêtement d'une dispersion du commerce de polytétrafluoréthylène, par vaporisation ou par trempage. On sèche la dispersion et on la fritte à environ 380 à 4000 C, et on répète ce procédé couche par couche jusqu'à obtenir l'épaisseur désirée pour le polytétrafluoréthylène.
Cette épaisseur est généralement comprise entre 5 et 7,5 centièmes de millimètre, comme indiqué plus haut, mais peut être augmentée si nécessaire. Quand le capuchon 13 est achevé, la matière élastique constituant le corps de la fermeture est moulé dans ce capuchon et on le laisse prendre. Dans le cas du caoutchouc, la prise est évidemment obtenue par un procédé normal de vulcanisation.
Pour faciliter le retrait du capuchon 13 du moule 20, sa surface intérieure peut être rendue rugueuse comme le montre la fig. 3, de manière que le capuchon tende à coller au corps de la fermeture plutôt qu'au moule. La paroi du capuchon 13 est formée d'un certain nombre de couches 25. Quand la couche finale est appliquée, des particules 26 sont dispersées sur la surface humide. Ces particules peuvent être formées de polytétrafluoréthylène sous forme de rognures, de particules de métal ou de céramique. Elles adhèrent à la surface humide et, quand elles sont frittées ou chauffées, elles forment des aspérités qui verrouillent la matière 27 de la fermeture. Cette dernière peut être ainsi retirée du moule 20 avec le capuchon 13 intact.
Dans une variante, le moule peut être fait d'une feuille d'aluminium susceptible de résister aux températures nécessaires au frittage ou à la vulcanisation. Ce moule peut être d'abord étiré, et son intérieur revêtu ensuite de couches successives de polytétrafluoréthylène. Ce dernier peut aussi être appliqué sur la feuille d'aluminium plate, et la feuille composée ainsi obtenue peut être étirée pour former le moule pour la matière élastique de la fermeture.
Dans l'un et l'autre cas, la matière élastique est alors moulée sur place et l'aluminium est éliminé par dissolution à l'aide d'un réactif tel que l'acide chlorhydrique ou l'hydroxyde de sodium, pour laisser subsister la fermeture finie.
Le moule 20 représenté à la fig. 2 peut être légèrement modifié pour la production d'un piston de seringue, et on peut utiliser dans ce but l'une des méthodes décrites plus haut.