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Dispositif de rappel magnétique de l'ancre d'une pièce d'horlogerie La présente invention a pour objet un dispositif de rappel magnétique de l'ancre d'une pièce d'horlogerie. Ce dispositif est particulièrement destiné aux pièces d'horlogerie électriques à balancier moteur dans lesquelles la transformation du mouvement alternatif du balancier en un mouvement de rotation unidirectionnel s'opère par un encliquetage constitué, par exemple, par un plateau calé sur l'axe de balancier, une ancre d'encliquetage et une roue d'encliquetage, ces trois organes étant construits selon les principes connus permettant à la roue d'être commandée par l'ancre et de tourner toujours dans le même sens.
Du fait que la roue d'encliquetage est entraînée par l'ancre, on ne peut bénéficier d'aucun effet de tirage de la roue sur l'ancre en vue de maintenir cette dernière contre les goupilles de limitation. L'ancre est donc libre, ce qui entraîne une fréquente interaction du dard et du petit plateau, organes de verrouillage de l'ancre. Cette interaction altère la qualité de réglage de la pièce d'horlogerie.
II existe de nombreux dispositifs permettant de maintenir l'ancre contre les goupilles de limitation. La plupart de ces dispositifs sont mécaniques et comprennent des ressorts, sautoirs, etc., permettant de retenir l'ancre dans chacune de ses deux positions extrêmes de fin de course. Ces dispositifs sont généralement délicats à mettre en #uvre. Ils nécessitent des ajustements de la part de l'ouvrier qui monte la pièce et, le plus souvent, ils doivent être lubrifiés.
Dans un autre dispositif connu, le tracé de l'échappement est modifié de façon à supprimer l'effet de tirage de la roue sur l'ancre, et le maintien de l'ancre contre les butées de limitation est obtenu par des moyens magnétiques, en particulier par des goupilles magnétiques. Le dispositif objet de la présente invention reprend cette idée, mais présente de nombreuses améliorations.
Dans une pièce d'horlogerie à balancier moteur, dont le moteur est non polarisé, il est essentiel que les armatures mobiles solidaires du balancier et les armatures fixes ou pièces polaires du stator ne soient pas le siège d'une aimantation permanente, si faible soit-elle. Une telle aimantation provoque en effet des défauts d'isochronisme qui rendent tout à fait inintéressants les garde-temps envisagés. L'application pure et simple du dispositif de rappel magnétique de l'ancre décrit ci-dessus conduit précisément, en raison de sa conception sommaire, à la magnétisation des tôles du moteur par effet de fuite magnétique.
Le dispositif suivant l'invention permet précisément d'éviter pratiquement toute fuite magnétique provenant du dispositif de rappel magnétique de l'ancre. Il est caractérisé par un aimant permanent fixé à la platine du mou-
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vement de la pièce d'horlogerie, aimant contre les extrémités duquel s'appuient deux goupilles magnétiques limitant la course de l'ancre en servant à cet effet de butées à une pièce en matière perméable au magnétisme, calée sur la tige d'ancre et comprenant deux trous de limitation dans chacun desquels est engagée une desdites goupilles, ladite pièce étant conformée de manière à fermer pratiquement le circuit magnétique de l'aimant permanent.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du dispositif objet de l'invention.
La fig. 1 est une vue en plan de dessus de cette forme d'exécution.
La fig. 2 est une coupe suivant la ligne II-11 de la fig. 1.
Le dispositif représenté comprend un aimant permanent 1 constitué par un barreau relativement long par rapport à sa section. L'aimant 1 est formé d'un alliage à grande rémanence et à grande force coercitive, tel que les produits Ticonal ou Alnico (marques déposées) ; il est magnétisé dans le sens de sa longueur, de sorte que, par exemple, le pôle Sud se trouve à gauche et le pôle Nord à droite, dans les fig. 1 et 2. L'aimant permanent 1 est serti de façon non représentée sous la platine 2, dans une creusure 3 de celle-ci.
Deux goupilles cylindriques 4 et 5, façonnées dans un alliage à très haute perméabilité magnétique, tel que les produits Armco ou Per- malloy (marques déposées), sont chassées dans la platine 2 et s'appuient contre les extrémités de l'aimant 1, les goupilles étant orientées perpendiculairement à l'aimant 1. Ce dernier forme ainsi une sorte de pont sur les goupilles 4 et 5.
Afin de fermer aussi complètement que possible le champ magnétique de l'aimant 1 flanqué des goupilles 4 et 5, un shunt magnétique, constitué par une plaque de tôle 6 découpée dans une matière à très haute perméabilité magnétique et à faible rémanence, telle que les produits Armco ou Permalloy , est calé sur la tige d'ancre 7. La section du shunt 6 est déterminée de manière qu'il ne soit en aucune façon saturé par le flux de l'aimant permanent 1. Dans la plaque 6 sont découpés deux trous circulaires 8 et 9.
L'ancre 10, pivotée entre la platine 2 et la barrette 11, est ici du type ancre de côté , mais il va de soi qu'elle pourrait tout aussi bien être du type dans lequel la fourchette se trouve approximativement sur la droite reliant l'axe de la roue d'ancre et l'axe de l'ancre.
Le calage de la plaque 6 sur la tige d'ancre 7, ainsi que la disposition des goupilles 4 et 5 dans la platine 2, sont choisis de telle sorte que la limitation de la course de l'ancre 10, définie par son angle de levée, s'opère géométriquement par l'arrêt des parois des trous 8 et 9 de la plaque 6 contre les goupilles 4 et 5. De cette manière, dans chacune des deux positions extrêmes de l'ancre 10, le circuit magnétique est fermé pratiquement sans entrefer. Sa réluctance est ainsi extrêmement faible vis-à- vis de la réluctance de fuite de l'aimant 1 vers les tôles du moteur, ce qui représente un grand avantage par rapport au dispositif connu susmentionné de rappel magnétique de l'ancre.
D'autre part, le fait que, lors du mouvement de l'ancre 10 par rapport aux goupilles 4 et 5, les goupilles restent constamment à l'intérieur des trous circulaires 8 et 9 du shunt magnétique 6, constitue un autre avantage du dispositif qui, durant toute la course de l'ancre, travaille ainsi avec des réluctances de circuit magnétique très faibles. Comme l'attraction du shunt 6 par les goupilles 4 et 5 pourrait être relativement forte lorsque le shunt 6 est collé contre les goupilles, on cale sur les goupilles, à la hauteur du shunt 6, une bague mince 12 en matière non magnétique, de manière à créer un entrefer très faible évitant le collement du shunt 6 contre les goupilles. Cette bague 12 peut être un simple vernis, une gaine en matière plastique ou encore une douille métallique non magnétique à parois minces.
Selon une variante, les trous 8 et 9 du shunt 6, au lieu d'être circulaires, peuvent être de forme, comme montré en pointillé en 13 dans la partie droite de la fig. 1. Cette forme allongée, mieux adaptée, des trous du
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shunt 6 permet de fermer encore plus complètement le circuit magnétique de l'aimant 1, quelle que soit la position de l'ancre 10.
Bien que le dispositif décrit et représenté soit plus particulièrement destiné aux pièces d'horlogerie électriques à balancier moteur, il va de soi qu'il s'applique également aux pièces d'horlogerie mécaniques à échappement à ancre.