Procédé de fabrication de bois lamellé L'invention a pour objet un procédé de fa brication de bois lamellé.
On sait que, jusqu'ici, on fabrique habituel lement du bois lamellé en soumettant les lamel les de bois préalablement empilées les unes sur les autres à l'action simultanée de la chaleur et de la pression, la chaleur ayant pour but de provoquer la polymérisation de la résine dont on a imprégné au préalable les lamelles et la pression étant poussée à une valeur telle que non seulement elle contribue à l'assemblage des lamelles entre elles, mais, également, assure une densification substantielle de ces dernières.
Dans de tels procédés, il est nécessaire d'avoir recours à une pression relativement très élevée, de l'ordre de 200 kg/cm-, précisément en vue de conférer au produit terminé les qua lités de résistance qui sont requises. On est donc conduit à l'utilisation de presses hydrauli ques d'un prix considérable, qui devient rapi dement prohibitif dès que les dimensions de l'article en bois lamellé à fabriquer augmentent au-delà d'une certaine valeur, relativement peu élevée.
On connaît également un procédé suivant lequel les lamelles sont traitées individuelle ment par une presse hydraulique, en vue de leur stabilisation, ce traitement s'effectuant à chaud. Un tel procédé n'évite pas l'utilisation de presses hydrauliques d'un prix de revient élevé. L'invention a pour but de fournir un pro cédé de fabrication de bois lamellé qui n'exige plus l'application de pressions aussi élevées au moyen de presses hydrauliques, mais qui per mette, néanmoins, d'obtenir des articles termi nés ayant des qualités au moins équivalentes à celles des articles obtenus par les procédés sus- rappelés.
Le procédé selon l'invention est caracté risé en ce qu'on soumet une lamelle de bois préalablement imprégnée de résine thermo durcissable, à une action de laminage conduite à une température inférieure à la température de polymérisation de la résine, par exemple à froid. Cette opération peut être faite par pas sage de la lamelle résinifiée entre des cylin dres de laminoir.
La lamelle de bois résinifiée peut être sou mise à plusieurs laminages successifs dont les actions s'ajoutent.
Des lamelles de bois ainsi traitées peuvent servir à la fabrication de plateaux ou autres articles en bois lamellé, par empilage et com pression à chaud, au moyen d'une presse hy draulique, d'un nombre voulu de ces lamelles.
Le dessin annexé illustre, à titre d'exemple, une mise en ceuvre du procédé selon l'inven tion.
On part d'un bois, de préférence non rési neux, qu'on soumet aux opérations habituelles de déroulage, tranchage ou sciage, pour l'ob- tention de feuilles de placage. Ces feuilles sont séchées de manière que l'humidité restante ne soit pas supérieure à 8 à 10 %.
Les feuilles sont ensuite imprégnées à refus, par exemple par le' procédé de vide et pression, ou bien par trempage prolongé, d'une résine synthétique ou d'un mélange de résines synthétiques thermodurcissables.
Le solvant de la résine ou des résines est ensuite éliminé par séchage, à froid ou à chaud, mais dans tous les cas à une température infé rieure à la température de polymérisation de ladite résine.
Chaque feuille ainsi préparée, 10, est en suite passée dans un laminoir qui peut consis ter en trois groupes de cylindres, respective ment 11 et 12, 13 et 14, 15 et 16. Le nombre de groupes de cylindres peut d'ailleurs être dif férent de trois, comme il se conçoit.
Chaque groupe ou train de cylindres est réglé de manière qu'il ménage entre les cylin dres un intervalle inférieur à celui du groupe qui le précède et supérieur à celui du groupe qui le suit. Les cylindres d'un train sont solli cités au rapprochement l'un vers l'autre par une pression d'environ 250 kg par cm de lon gueur de cylindre.
Par exemple, la feuille de hêtre résinifiée, 10,a une épaisseur à l'entrée du laminoir de 2 mm et une densité de 0,70. Après passage dans le premier train, son épaisseur n'est plus que de 1,6 mm. Après passage dans les deux pre miers trains, elle n'est plus que de 1,3 mm, et après passage dans les trois trains du laminoir, elle n'est plus que de 1 mm, la densité étant alors devenue 1,4.
La lamelle de bois résinifiée est ainsi sou mise à une pression du même ordre que celle à laquelle on soumet des lamelles ou empilages de lamelles d'après les procédés précédents rap pelés ci-dessus, de l'ordre de 200 kg/cm , mais par un appareillage beaucoup plus simple et bien meilleur marché - à savoir un ou plu sieurs couples de cylindres de laminoir - que les presses hydrauliques fournissant des pres sions analogues.
Il se produit une sorte d'interpénétration des molécules de résine et des éléments ligneux du bois, fournissant à froid un matériau, jouis sant de qualités bien supérieures à une lamelle de bois naturel et même à une lamelle de bois non résinifiée, mais simplement soumise à une action de pression.
En particulier, de telles lamelles sont sou ples et résistantes et peuvent être stockées sans risque de reprise d'humidité.
On conçoit que, par ce procédé, on puisse obtenir des lamelles de toute longueur, celle-ci n'étant plus limitée par des considérations d'ap pareillage. Le déroulement de l'opération en continu est en outre favorable à la rapidité de l'exécution.
Les feuilles résinifiées ainsi densifiées, dont les fibres ont été resserrées et agglomérées avec les molécules de résine sont empilées, suivant une quantité convenable, et après découpage ou autre opération de détermination de con tour, intérieur ou extérieur, sont soumises à une pression entre les plateaux chauffants d'une presse hydraulique à chaud. La pression exer cée est de l'ordre de 25 à 80 kg/cm= suivant la résine synthétique employée. Il est à noter que cette opération a simplement pour but d'as surer la polymérisation de la résine contenue dans les lamelles - une quantité complémen taire de résine pouvant d'ailleurs être ajoutée entre les lamelles s'il y a lieu - et l'assem blage des lamelles.
Elle n'a pas pour but d'ame ner une densification du bois, ce résultat ayant été obtenu au cours de la phase précédente. On peut donc, pour cette phase d'assemblage, uti liser des presses hydrauliques fournissant une pression relativement faible, de l'ordre de 25 à 80 kg/cm-. Cette valeur dépend de la résine employée. La température peut être, par exem ple, de 150,1 et le temps de compression de l'ordre de la minute par mm d'épaisseur.
Le fait que le matériau soumis à l'action de la presse hydraulique a déjà été densifié par son passage dans le laminoir permet d'éviter l'utilisation d'une presse à poinçon et moule comme dans les opérations de pressage classi ques.
En outre, le fait que le matériau soumis à l'action de pressage a pratiquement la même épaisseur que le matériau définitif, permet de réduire considérablement la quantité de cha leur nécessaire pour opérer la transformation, en opposition aux procédés antérieurs dans lesquels le matériau avait initialement une épais seur bien supérieure à celle du produit final, ce dont il fallait tenir compte pour l'apport de chaleur.
L'homogénéité du produit obtenu est par faite, étant donné que chacun des feuillets cons titués a été densifié isolément au préalable.
Le procédé décrit peut s'appliquer aussi bien à la fabrication de plateaux qu'à la fabri cation d'articles de forme quelconque en bois lamellé.
Il sort donc de la presse un plateau ou une pièce formée qui peut être immédiatement uti lisée.