Houe à bras.
Les houes à bras utilisées à ce jour sont manoeuvrées à l'instar des pioches et le travail de la terre est un travail de force, qui ne peut se faire avec rapidité et est d'un prix de revient élevé. La terre se trouve relevée irrégulièrement, surtout si l'ouvrier n'est pas des plus qualifiés ; aussi les semis et les plantations sont irréguliers, tant en ce qui concerne, par exemple, l'espacement, les conditions d'aération de la terre et la répartition des engrais.
On a donc cherché à améliorer les conditions de travail pour augmenter le rendement, et ceci notamment en cherchant à améliorer l'outil.
Dans ce but, la présente invention a pour objet une houe à bras, destinée notamment aux travaux de jardinage, comprenant un outil de travail porté par un manche, caracté- risée en ce qu'elle comprend un guidon et un organe d'appui, coopérant avec un dispositif démultiplicateur, le tout de façon que l'opé- rateur, en immobilisant l'organe d'appui par rapport au sol et en exerçant une traction sur le guidon, provoque le déplacement de la houe avec un effort moindre que s'il agissait directement sur le manche.
Suivant une forme d'exécution de la houe, le dispositif démultiplicateur est constitué par un moufle comprenant une poulie disposée au voisinage immédiat de l'outil de travail et autour de laquelle passe une corde dont une extrémité est fixée à l'organe d'appui et l'autre extrémité au guidon.
Suivant une autre forme d'exécution, la poulie du moufle est à deux gorges, l'une d'elles servant au guidage du brin de la corde attaché au guidon et l'autre au guidage du brin de la corde attaché à l'organe d'appui, deux poulies de renvoi étant prévues pour diriger la corde d'une gorge à l'autre.
Suivant une autre forme d'exécution de la houe, le dispositif démultiplicateur est constitué par un levier, dont le point d'articulation, réglable pour modifier le rapport des bras de levier, est monté au voisinage de l'outil de travail, et dont les extrémités sont reliées respectivement au guidon et à l'organe d'appui.
Le dessin représente, à titre d'exemple, trois formes d'exécution de la houe.
La fig. 1 est une vue en perspective de la houe, en position de travail, avec le dispositif démultiplicateur constitué par un moufle.
La fig. 2 représente une vue en perspective d'une variante d'exécution du dispositif représenté en fig. 1.
La fig. 3 donne une forme d'exécution où le dispositif démultiplicateur est constitué par un système de bras de levier réglables.
Comme le représente la fig. 1, la lame 1 de la houe, comprenant le soc et le versoir est portée par une ferrure 3 qui forme manchon pour s'adapter au manche en bois 4 de la houe ; ce manchon est percé de deux trous pour le passage d'un boulon 5 qui rend solidaire le manche et la ferrure.
A cette ferrure est soudée la chape 6 portant l'axe 8 de la poulie 7 du moufle. Deux manchons en fer forgé 13 et 14 sont fixés au manche chacun par un boulon 15 et 16.
A chacun de ces manchons est soudée une bagne 11 et 12, la bague du manchon infé- rieur 11 porte un ergot à l'intérieur. Ces bagues ont pour but de maintenir un tube en acier dans lequel est ménagé une rainure pour le passage de l'ergot de la bague infé- rieure.
Le coulissement de l'ergot dans la rainure du tube permet le déplacement de ce tube le long du manche-et évite sa rotation dans les bagues.
Le tube est terminé à sa partie supérieure par un guidon à poignées de traction 18, à sa partie inférieure il est percé de deux trous pour le passage d'un boulon 17, qui sert à la fixation du câble 9 du moufle.
Ce câble passe sur la poulie et va s'accrocher à une ferrure 2 qui s'adapte à la chaussure de l'opérateur. Cette ferrure est constituée par une bande métallique faisant le tour de la semelle à crampon de la chaussure et se termine à l'avant de la chaussure par un trou pour la fixation du câble.
Le fonctionnement de la houe est le sui vant :
L'opérateur exerce un effort de traction sur les poignées de guidon solidaire du tube qui coulisse dans les bagues et tire sur le câble, qui passe dans la gorge de la poulie, son extrémité fixée au pied formant point d'appui. L'axe de la poulie se déplace d'après le principe de moufle d'une longueur moitié de celle du guidon et l'effort sur l'axe de la poulie sera le double de l'effort sur le guidon, cet axe étant solidaire de la lame, celle-ci exercera sur la terre arable l'effort subi par l'axe.
Il pousse ensuite le guidon en sens inverse, tout en reculant le pied qui porte l'extré- mité du câble, il repose son pied sur le sol pour constituer le nouveau point d'appui et tirer à nouveau le guidon à lui et la série d'opérations recommence.
Pour éviter que le câble ne se dégage de la gorge de la poulie lorsque le guidon est repoussé en avant, on peut prévoir, ainsi que le montre la fig. 2, une poulie à double gorge et deux poulies de renvoi pour le moufle. En reculant le pied, l'opérateur fait tourner la poulie à double gorge par le brin de câble qui n'est pas soumis au mou se produisant lorsque le guidon est poussé en avant, et ce mouvement transmis par l'intermédiaire des deux poulies de renvoi au brin de câble devant subir ce mou, tient ce brin convenablement tendu et l'empêche ainsi de sortir de sa gorge.
Comme variante de la forme d'exécution du dispositif démultiplicateur, on pourra substituer aux poulies un système à bras de levier réglables (fig. 3), ce qui permet d'augmenter la force utile de la lame de la houe dans le labour et d'augmenter ainsi sa profondeur.
A remarquer que le point d'appui est toujours le pied de l'opérateur.
On peut-utiliser cette houe dans différents travaux de l'agriculture : le labour à faible profondeur peut se faire dans les champs et les vignes, le labour profondeur moyenne dans les jardins potagers où la terre souvent travaillée est plus meuble.
Le sarclage des plantations régulièrement escapées peut se faire grâce au guidage parfait de la houe.
Le travail de la terre sous toutes ses formes pourra donc se concevoir d'une nouvelle manière qui le rendra moins pénible, plus rapide et mieux fait.