Clavier de machine à écrire. Les claviers ordinaires de machine à écrire ne sont conçus que selon deux critères: la simplicité et les nécessités de construction. Cette simplicité conviendrait à une main où les quatre doigts externes seraient identiques.
I1 en résulte pendant la frappe un grand nombre de mouvements gauches et inutiles. D'autre part, les doigts butent fréquemment contre les touches voisines de la touche uti lisée, inconvénient qui apparaît particulière ment à l'usage du cinquième doigt, dont la maladresse provient moins de sa faiblesse que de sa longueur et de la difficulté de l'allon ger tout en contractant le quatrième, dont il est anatomiquement trop solidaire. La dif ficulté de l'usage du cinquième doigt, dans ces conditions, est telle que nombre de dac tylographes, même professionnels, ne se ser vent que de huit doigts.
De plus, l'unifor mité du clavier a pour conséquence une mé moire tactile difficile.
La présente invention a pour objet un clavier de machine à écrire, caractérisé en ce que les touches sont réparties en quatre rangées étagées, les touches affectées à cha que main, dans chacune des quatre rangées, étant disposées, en projection verticale, selon une courbe à concavité dirigée vers le haut et, en projection horizontale, selon une courbe présentant une concavité dirigée vers l'avant du clavier. Un tel clavier tient ainsi compte de l'anatomie de la main et des lois psycho physiologiques de la mémoire tactile, simple ment par un relief approprié à l'inégalité de longueur et de force des doigts.
Il permet, grâce au fait qu'il implique cependant une technique très voisine de la technique habi tuelle, une adaptation très rapide pour les personnes habituées aux claviers usuels, faci lite la frappe, augmente sa rapidité et celle des progrès au cours de la pratique, grâce à une mémorisation plus facile et donc plus rapide.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du clavier faisant l'objet de l'invention.
Fig. 1 en est une vue en élévation. Fig. 2 en est une vue en plan. Dans la forme d'exécution représentée, les touches sont réparties en quatre rangées éta gées. Les touches affectées à l'une des mains forment un groupe disposé de l'un des côtés du plan médian du clavier, tandis que les touches affectées à l'autre main forment un second groupe disposé de l'autre côté dudit plan médian, les touches de ces deux groupes étant disposées symétriquement par rapport à ce plan médian.
D'autre part, dans chacune des quatre rangées de touches, les touches affectées à chaque main sont disposées, en projection verticale, selon une courbe à concavité dirigée vers le haut, comme on le voit en fig. 1, et en projection horizontale, selon une courbe présentant une concavité dirigée vers l'avant du clavier.
La position relative naturelle des deux mains n'étant pas. le parallélisme qu'imposent les claviers usuels, on a intérêt, lorsque les doigts reposent sur leurs touches respectives, à ce que les axes des mains fassent entre eux un certain angle. Dans la forme d'exécution représentée, l'angle choisi est celui donné pratiquement par l'écart courant des leviers de touches et l'écart horizontal courant de leurs rangées. Ainsi, les touches de chaque groupe sont disposées en colonnes rectilignes, parallèles, inclinées par rapport au plan mé dian du clavier.
A deux leviers voisins cor respondent deux touches de rangées succes sives et affectées au même doigt, de sorte que l'axe des touches d'un doigt et la direction de ce même doigt se trouvent dans le même plan vertical et que la main, pour passer d'une rangée jà une autre, se déplace simple ment le long de son axe. Les quatrième et deuxième doigts étant en moyenne de même longueur, les quatre touches du quatrième doigt sont disposées -suivant l'un des grands côtés d'un rectangle, dont l'autre grand côté correspond avec la plus voisine des deux co lonnes de quatre touches du deuxième doigt, les petits, côtés du rectangle étant horizon taux.
L'inclinaison du grand côté est donnée par le décalage vertical habituel des rangées. Cette inclinaison est la même pour toutes les colonnes parallèles de touches affectées à chaque doigt. La position de la main étant ainsi déterminée par les deuxième et qua trième doigts, la position naturelle du troi sième est telle que le centre de sa touche, dans chacune des rangées, doit se situer légè rement plus bas et à peu près dans un plan vertical perpendiculaire au plan médian du clavier et passant par le centre de la touche du quatrième doigt.
Or, dans le choix exact de l'écart horizontal et vertical des touches, de petites différences sont sans importance, vu la mobilité des doigts, de sorte qu'un relief déterminé convenable pour une main moyenne convient à toutes les mains. Il est donc pratiquement indiqué, pour de simples raisons de commodité de montage ainsi que d'esthétique de construction, de placer le centre de la. touche du troisième doigt exacte ment dans 1e plan vertical perpendiculaire au plan médian du clavier et passant par le centre de la touche du quatrième doigt, ainsi qu'on le voit en fig. 2.
Dans la forme d'exé cution ici représentée, ce décalage horizontal de la touche du troisième doigt est combiné avec un décalage vertical de 1/2 centimètre (fig. 1). En raison de considérations analo gues, la touche du cinquième doigt est sur élevée, par rapport à celle du quatrième, d'un écart vertical de 1 centimètre;
son centre se trouve dans un plan vertical perpendiculaire au plan vertical médian du clavier et passant par le centre des deux touches du deuxième doigt, La deuxième de ces deux touches est surélevée, par rapport à la première, d'un écart vertical de 1/2 centimètre, afin que le troisième doigt, par l'obstacle de celle-ci, ne soit d'aucun encombrement à son usage.
Dans le clavier représenté et décrit, l'or dre des lettres reste le même que celui des claviers habituels, avec cette différence que, groupées symétriquement pour les deux mains, les touches les plus usuelles sont plus rationnellement réparties entre les deux mains. Les mêmes-doigts sont donc affectés aux mêmes lettres, de telle sorte qu'il n'y a pas de difficulté à. passer de l'usage d'un clavier courant à celui du présent clavier. Seules font exception les quatre touches moins usitées et placées habituellement sur les bords du clavier (du reste de façon varia ble selon les marques), ce qui présente l'in convénient d'un travail supplémentaire dé volu au doigt le plus faible.
Dans le clavier représenté, ces touches sont affectées au deuxième doigt et sont disposées au centre du clavier, dans l'angle formé par les deux groupes de touches affectées aux deux mains, comme on le voit en fig. 2.
C'est un fait d'expérience qu'un relief différencié se prête mieux ià la mémoire tant tactile que visuelle qu'une surface plus ou moins uniforme. Aussi, le clavier représenté présente-t-il, en plus de l'avantage techni que, celui de faciliter la mémoire des posi tions relatives des touches et par conséquent la frappe aveugle, notablement plus rapide.
Les claviers ordinaires présentent un der nier inconvénient: la touche des majuscules, celle dont l'enfoncement demande le plus d'effort, s'y trouve placée sur les bords, c'est- à.-dire que son actionnement est encore attribué au cinquième doigt, à moins d'un déplace ment de la main qui engendre une perte de temps et une difficulté à retrouver la position normale de la main sur le clavier.
Dans le clavier représenté, deux touches à majuscules sont disposées à l'avant du clavier, dans une position permettant de les, actionner au moyen des pouces, particulièrement solides et mo biles, et sans déplacement de la main.
I1 est aisé de transformer le clavier d'une machine quelconque en une forme d'exécution du clavier selon l'invention. Il suffit pour cela de transformer la forme des leviers de touches et de changer l'ordre des caractères de frappe conformément @à la nouvelle suc cession des leviers de touches.
Parmi les facteurs qui créent la diffi culté de frappe du cinquième doigt, il en est un, la petitesse de surface de frappe du doigt, dont on peut considérablement diminuer l'im- portance, et de façon très simple.
La préci sion d'attaque de la touche doit en effet être d'autant plus grande que la surface de la tou che, d'une part, et celle de frappe du doigt, d'autre part, sont plus petites. On peut donc compenser l'insuffisance de la deuxième, constante, par un accroissement de la pre mière, et cela d'autant plus avantageusement que l'imprécision de frappe du cinquième doigt est encore augmentée par les autres facteurs anatomiques déjà signalés: faiblesse musculaire, solidarité avec le quatrième doigt.
Il est donc indiqué, dans l'exécution du cla vier ici décrit, de donner aux quatre touches affectées au cinquième doigt de chaque main, une surface plus grande que celle des touches affectées aux deuxième, troisième et qua trième doigts.