Procédé et dispositif pour le graissage au départ par temps froid de tous moteurs et en particulier des moteurs d'avions. D'une façon générale le graissage des mo teurs d'avions est actuellement réalisé au moyen d'une pompe, alimentée par un réser voir, qui envoie de l'huile dans le vilebrequin du moteur, ledit réservoir étant lui-même alimenté par des pompes dites d'épuisement qui, tirant l'huile du carter moteur l'envoient à ce réservoir en passant par un radiateur chargé d'en assurer le refroidissement.
La pompe citée en premier ou pompe de grais sage proprement dite est pourvue d'un by- pass, s'ouvrant pour une pression déterminée, qui, lorsque la résistance à la lubrification et, par suite, la. pression dans le vilebrequin, s'élève au-dessus de la pression-limite préci tée, débite directement dans le carter moteur, ou fait retour à l'aspiration.
Au départ par temps froid, il arrive que de l'huile soit figée dans le vilebrequin. La résistance qu'elle oppose alors au refoule ment de la pompe provoque le fonctionne ment du by-pass précité, de sorte que, sans autre disposition, la lubrification du moteur ne serait que peu ou pas assurée.
Pour obvier à cet inconvénient, on se borne actuellement à réchauffer l'huile du réservoir d'alimentation de la pompe de graissage, soit intra-vase, ce qui est souvent malaisé et toujours assez long, soit extra- vase en faisant appel dans ce dernier cas à des appareils de réchauffage qui sont cer tains sans aucune liaison avec ledit réservoir dont on transvase complètement le contenu, tandis que d'autres sont inclus dans un cir cuit continu partant de ce réservoir et y re tournant.
Dans tous les cas, le matériel utilisé est coûteux, généralement encombrant, et, en tout état de cause ne permet le départ qu'après un temps assez -long, nécessité par le réchauf- fage de l'huile.
La présente invention vise un nouveau procédé pour assurer le graissage de tous mo teurs et en particulier des moteurs d'avions au départ par temps froid, qui évite ces in convénients.
Ce procédé se caractérise en ce qu'on en voie dans le vilebrequin, nonobstant le cou- rani d'huile venant de la pompe de graissage, un courant auxiliaire d'huile chaude sous une pression supérieure à la pression de refou lement de cette pompe, de façon que cette huile chaude progresse dans le vilebrequin, en formant un courant annulaire autour du noyau d'huile froide, et accède directement aux orifices du vilebrequin tout en assurant, chemin faisant, le défigeage de l'huile froide. Cette injection d'huile chaude pourra se faire soit avant la mise en route du mo teur, soit pendant cette mise e n route.
Dans ce dernier cas, elle se produira concurrem ment avec le courant d'huile venant de la pompe de graissage, mais son débit pourra être inférieur à celui de cette dernière.
Ainsi le graissage du moteur du moteur est assuré dés le début au moins par l'huile chaude, de sorte que le départ de ce moteur peut être immédiat. Le moteur contribuant alors lui-même au réchauffage de l'huile de graissage, on conçoit que l'injection auxi liaire d'huile chaude petit être très limitée en durée et en quantité.
Le chauffage préalable de l'huile du cou rant auxiliaire injectée selon le présent pro cédé peut être effectué par tout moyen ap proprié. niais on apportera. au procédé tel que déjà exposé titi perfectionnement avantageux en constituant une réserve d'huile chaude pour l'injection, par un prélèvement effectué dans le circuit même de graissage du moteur, pendant la, marche de celui-ci, alors que <B>l'huile</B> se trouve par conséquent Î Ï, tempé rature relativement élevée,
de sorte qu'il suf fira d'isoler thermiquement cette réserve et de lui fournir seulement un appoint de calo ries correspondant aux pertes du système d'isolement, et ce de façon constante, pendant l'arrêt, pour que cette réserve soit en état d'être utilisée pour une prochaine mise en route.
D'autre part, pour fournir la pression d'injection du courant. auxiliaire d'huile chaude, on utilisera avantageusement l'air comprimé produit et emmagasiné ordinaire ment à. bord même de l'avion.
L'invention vise également un dispositif pour la réalisation (lu présent procédé, qui comporte une bouteille-réservoir d'huile chaude munie de moyens pour la relier, d'une part, à une source de fluide sous pres sion et, d'autre part. à l'entrée du vilebrequin du moteur, concurrernrnent avec le conduit de refoulement de la pompe de graissage, tut clapet de retenue pouvant être prévu dans ce conduit de refoulement en aval du by-pass pour supprimer toute possibilité de reflux de l'huile chaude vers la pompe et vers le ré servoir.
Dans une forme d'exécution avantageuse du dispositif pour l'exécution du procédé per fectionné, le compartiment <B>(le</B> pression de la dite bouteille est. pourvu d'un organe de mise à l'atrnosphére, dont la manmuvre permet, après vidange de la. bouteille, lorsque le mo teur marche normalement et depuis un cer tain temps, d'assurer un nouveau remplissage de cette bouteille par de l'huile du courant rie graissage normal qui, < laits ces conditions.
se trouve à une température relativement éle vée, cette manmuvre étant effectuée de pré férence lorsqu'on est près d'arrêter le moteur.
La bouteille pourra être réalisée sans pis ton et comporter alors des moyens pour fer mer, d'une part, e n fin de vidange, la. sortie d'huile et. d'autre part. en fin dr# rempIis- age, la communication de la bouteille avec l'atmosphère.
La bouteille remplie de façon indiquée plus haut pourra être renfermée dans une en ceinte qui sera, isolée thermiquement et pour vue d'une source de chauffage permanent pouvant être adaptée à compenser seulement les lentes déperditions de chaleur dit système d'isolement, et les pertes par conduction par les tuyauteries.
Cette source chauffante pourra être cons tituée, par exemple, par une résistance élec trique alimentée par le courant du bord, ou par un réchaud catalytique à essence.
Le dispositif petit encore être perfectionné par l'adoption de moyens supprimant les pertes par conduction par les tuyauteries. cet effet, la bouteille sera montée amovible- ment entre deux raccords < t accrochage ra- Aide, et il sera prévu une enceinte isolante et chauffage apte à recevoir la bouteille dé tachée.
La source chauffante peut dans ce der nier cas avoir une puissance calorifique plus faible que dans le cas précédent. Ce dernier moyen peut être disposé hors de l'avion et permet alors d'éviter d'avoir recours aux moyens du bord, en particulier au courant de la batterie.
Encore que, comme on vient de le dire, la puissance de la source chauffante puisse alors être réduite, étant donné qu'on dispose actuellement de moyens d'isolement thermi que assurant la conservation des tempéra tures pendant un temps relativement long, il y aura intérêt à prévoir cette source de fa çon qu'elle puisse, à la demande, fournir un plus grand débit de chaleur, ne serait-ce que pour assurer le tout premier chauffage du contenu de la. bouteille avant sa première mise en service.
Enfin, il va de soi qu'au lieu des disposi tions précédentes, on pourrait constituer sur l'aérodrome un stock permanent de bouteilles d'huile disposées dans une enceinte chauf fante et calorifugée, et qu'on utiliserait au fur et à mesure des besoins en remplaçant chaque fois dans cette enceinte la bouteille qu'on viendrait d'enlever par une bouteille pleine telle que celle dont elle aurait pris la place sur le moteur.
Le dessin annexé montre, à titre d'exem ple, une forme d'exécution du dispositif pour la réalisation du procédé selon l'invention et un exemple d'application d'un dispositif ana logue sur un moteur particulier.
La fig. 1 est un schéma d'ensemble en élévation partie en coupe de. ladite forme d'exécution.
La fi-. 2 montre en coupe verticale un ap pareil pour le chauffage de la bouteille déta chée du dispositif.
La fig. 3 est une coupe longitudinale partielle du vilebrequin d'un moteur particu lier auquel un dispositif du genre de celui de la fig. 1 est adapté. La fig. 4 est une coupe suivant la ligne 4-4-4-4 de la fig. 3.
La fig. 5 est une coupe verticale schéma tique d'une variante de la bouteille.
Ainsi qu'on le voit sur la fig. 1 du des sin, le dispositif pour l'exécution du procédé selon l'invention comporte une bouteille 10, métallique de préférence, munie intérieure ment d'un piston coulissant 11 qui délimite deux compartiments 12 et 13 dont l'un, 12, est relié à une source d'air sous pression, telle qu'un réservoir, tandis que l'autre, 13, contenant de l'huile chaude est relié à l'entrée du canal 14 intérieur au vilebrequin 15 du moteur, par exemple par l'intermédiaire de la boîte 16 habituellement prévue pour l'arri vée de l'huile refoulée par la pompe de grais sage 17.
Sur la fig. 1, 18 désigne le réservoir d'a limentation de ladite pompe, lequel réservoir est lui-même alimenté par une pompe 19, d'é puisement du carter moteur 20,à travers un radiateur 21.
La bouteille 10 est rejiée à une source d'air sous pression et au vilebrequin par les conduites 22 et 23 respectivement. Un robi net 24 sur la conduite 22 permet d'ouvrir ou d'interrompre à volonté l'arrivée d'air sous pression.
La bouteille 10 pourràit être branchée à demeure entre les conduites 22 et 23. Dans ce cas, elle serait entourée sur place par une source de chauffage approprié quelconque, elle-même logée de préférence dans une en ceinte calorifugée.
Dans la forme d'exécution représentée à la fig. 1, cette bouteille est montée amovible ment entre les deux conduites au moyen de raccords à. jonction rapide; 25 et 26,à soupape s'ouvrant automatiquement sous l'effet de l'enclanchement. Dans ce cas, un robinet 27 intercalé sur la conduite 23 permet de fermer celle-ci lorsque la bouteille n'est pas en place. Sur le dessin (fig. 1), on a représenté la bou teille comme étant détachée de la canalisation 23, à seule fin de pouvoir montrer plus nette ment le raccord 26.
Pour éviter toute erreur dans le branchement, .il sera avantageux de prévoir deux types de raccord, l'un, 25. à trois mortaises d'en clancliement, l'autre, 26, à deux mortaises.
Dans le cas ci-dessus d'une bouteille dé montable il va de soi que celle-ci pourrait être remplie hors du di.:positif par un moyen quelconque, mais, comme il a été dit, le pro cédé sera avantageusement perfectionné en remplissant cette bouteille sur place, après qu'elle aura effectué sa fonction, au moyen de la, pompe de graissage même. Pour cela, il suffira de prévoir une mise à l'atmosphère du compartiment 1 ? au moyen d'un robi net ?8.
Le dispositif représenté comporte sur la fil-. 1 encore ,iii clapet de retenue <B>29</B> en aval du conduit de liy-pas., 311. de la pompe 17. dont, le. clapet est figuré en 31.
Ceci pour supprimer tout chemin à, l'huile chaude vers la pompe et e31 amont, bien que, en raison du faible débit du courant d'huile chaude et de sa pénétration directe vers le vilArequin. grâce à sa hante pression; la possibilité d'un reflux vers la pompe soit très aléatoire.
Dans ces conditions, et en supposant la bouteille pleine d'huile chaude en place sur le dispositif le fonctionnement. de celui-ci est le suivant: On ouvre les robinets 27 et 24, le robinet 28 étant fermé. L'air comprimé pénétrant dans la bouteille repowse le piston 11 qui, en avançant, refoule graduellement l'huile chaude du compartiment 13 dans la conduite 33 et par suite dans la boîte 16 et le vile brequin 14-15.
En admettant que ce dernier soit plein d'huile froide figée, on conçoit très bien que l'huile chaude injectée trouvera un chemin au tour du noyau d'huile froide et avancera sous forme d'un courant annulaire autour de ce noyau.
Ainsi, tout en défigeant l'huile froide elle accédera directement aux orifices de giclage du vilebrequin, de sorte que le graissage du moteur commencera d'être as suré et que celui-ci pourra, dans ces condi tion, être mis en route en même temps que l'injection d'huile chaude ou quelques instants après le début. de celle-ci.
Dès lors, la fluidité et par suite le débit du courant d'huile principal, insignifiant au début, augmentera rapidement par suite de l'échauffement supplémentaire provoqué par le fonctionnement du moteur, et au bout de leu de temps ce courant principal ,sera en mesure d'assurer le graissage à lui seul. La contenance de la bouteille et la valeur du dé bit d'huile chaude seront naturellement éta blies pour que ce débit prenne fin à ce mo ment.
Lorsque l'avion sera près d'atterrir, en tout cas un peu avant d'arrêter le moteur, il suffira d'ouvrir le robinet 28 de mise à. l'at mosphère - après avoir fermé le robinet 24, pour éviter toute perte d'air comprimé pour assurer automatiquement le remplissage de la bouteille par de l'huile venant du cir cuit de graissage même et se trouvant déjà par conséquent à une température relative nient élevée.
Pour pouvoir disposer de cette réserve lors d'une nouvelle mise en route, il suffira prati quement de conserver à l'huile sa tempéra ture, on de l'augmenter légèrement. Pour cela, dan: le dispositif de la fi-. 1 où la bou teille: est amovible, on fermera le robinet 27, on enlèvera la. bouteille et on la transportera dans une enceinte isolante et chauffante telle que celle représentée en fig. 2, disposée soit à bord, soit à terre.
Cet appareil accessoire comporte un boî tier 32, muni d'un couvercle 33 à fermeture rapide, et possédant intérieurement. une gar niture calorifuge 34, et un moyen de chauf fage tel qu'une résistance électrique 35 entou rée d'amiante. ou autre isolant, une chambre d'air étant ménagée entre celle-ci et la gar niture 34. Une prise de courant 36 permet d'alimenter la résistance 35. La cavité inté rieure libre de cet appareil est adaptée pour recevoir la bouteille 10 munie seulement de ses deux éléments de raccord.
La capacité calorifique de la résistance 35 (ou de tout autre moyen de chauffage em ployé) pourra être minime, plus faible que dans le cas où le réchauffage serait assuré à bord de l'avion, du fait que les pertes par conduction par les tuyauteries sont ici évi tées. Il y aura intérêt cependant à. la prévoir suffisamment importante pour pouvoir assu rer éventuellement le chauffage total du con tenu de la bouteille, ne serait-ce que pour la toute première mise en service de la bouteille.
Dans le cas d'une résistance électrique, il suffira, pour cela, de prévoir un rhéostat ou l'équivalent.
On conçoit aussi qu'au lieu d'un appareil à bouteille unique tel que celui de la fig. 2, on pourrait établir un appareil à batterie de bouteilles, au moyen d'un boîtier à plusieurs compartiments, de façon à disposer d'une ré serve de bouteilles qu'on utiliserait au fur et à mesure des besoins, chaque bouteille en levée étant remplacée par une bouteille pleine telle que celle dont elle prendrait la place sur l'avion.
Les fig. 3 et 4 montrent une variante d'adaptation du dispositif à un moteur parti culier, se distinguant uniquement de la pré cédente par le fait qu'ici le clapet-de retenue 29 est inexistant.
Sur la fig. 3, 151 désigne le vilebrequin et 141 son canal intérieur. Celui-ci est ici ali menté par un conduit 37 intérieur à l'arbre 38 de commande des pompes, lequel conduit débouche à son extrémité postérieure dans une chambre 39 communiquant par des lu mières 40 avec une boîte 41 renfermant les engrenages de commande des diverses pompes.
Sur la fig. 4, la chambre 39 a été repré sentée comme une tubulure afin de rendre cette figure plus compréhensible. Sur cette fig. 4, 42 désigne l'un des engrenages de la pompe de graissage qui débite dans le conduit axial 43 débouchant dans la boîte 41. 44 dé signe la soupape<B>du</B> by-pass de cette pompe.
L'arrivée du courant auxiliaire - d'huile chaude se fait par la conduite 231, qui s'iden tifie à celle -23 de la fig. 1. Cette conduite se termine par une pipe 45 qui la fait com muniquer avec une tubulure 46 débouchant dans la chambré 41.
Les .moyens débitant l'huile chaude. n'ont pas été répétés sur la fig. 3; étant semblables à ceux de la fig. 1.
La bouteille équipée comme indiqué plus haut peut naturellement fonctionner dans toutes les positions.
Dans la variante de la fig. 5, la bouteille établie en vue de fonctionner seulement dans la position verticale, ne comporte plus de pis ton, mais elle est munie de moyens, d'une part, pour fermer son orifice de sortie en fin de vidange pour éviter l'introduction d'air comprimé dans le circuit de graissage et pour, d'autre part, fermer automatiquement la communication avec- l'atmosphère, en fin de remplissage de la bouteille par de l'huile provenant du circuit de graissage.
Ainsi qu'on le voit sur cette fig. 5, la bouteille à. huile chaude 50 comporte ici du côté de l'admission d'air comprimé, un flot teur 51, guidé de toute manière appropri6e et solidaire d'une soupape 52. Celle-ci est adaptée pour obturer l'orifice 53 en fin de remplissage de la bouteille par de l'huile chaude provenant du circuit de graissage du moteur, le robinet 28 de mise en communica tion avec l'atmosphère étant alors ouvert et le robinet 24 d'air comprimé étant fermé, comme il a été expliqué plus haut. , Aussitôt que le remplissage est terminé, on ferme le robinet 28.
La bouteille ainsi remplie peut être lais sée sur place dans le cas où un dispositif d'isolement a été prévu pour conserver à l'huile chaude sa température.
Lorsque le moment de l'utilisation sera venu, il suffire d'ouvrir le robinet d'air com primé 24 et le contenu de la bouteille sera re foulé vers le vilebrequin du moteur par la conduite 23.
Pour éviter, en fin de vidange de la bou teille, l'introduction d'air comprimé dans -le circuit de graissage, il est prévu dans le fond de la bouteille une soupape 54 à flotteur 55, destinée à obturer à ce moment l'orifice de sortie 56.