Prothèse dentaire. La présente invention a pour objet une prothèse dentaire dont les dents postérieures comportent à la surface d'occlusion des fa cettes multiples, présentant un caractère ana tomique de nature à faciliter les mouvements normaux de la mâchoire.
En raison des inclinaisons variables des condyles ,des êtres humains, il a été parfois difficile de disposer des dents artificielles de façon à éviter le déplacement des dentiers par suite des angles brusques des cuspides, lesquels donnaient lieu à des forces s'exer çant dans un sens préjudiciable au maintien des dentiers et le principal but de la présente invention est de réduire dans la plus large me sure possible toutes ces forces défavorables.
Dans le brevet suisse no 132736, du 8 mars <B>1926,</B> on a exposé un procédé et un dispositif permettant d'obtenir des formes ou ébauches primitives dont les surfaces d'occlusion de dents artificielles peuvent être tirées. Dans un exemple décrit dans ce brevet, on a supposé des mouvements- mandibulaires moyens et les dents qui en résultaient présentaient des angles en harmonie avec ces mouvements.
Dans le brevet suisse no 197419, on a dé crit la taille des surfaces d'occlusion dans le but d'obtenir des caractéristiques plus effi caces de fonctionnement, à la manière d'ou tils.
Des recherches étendues ont permis de constater que lorsque les angles que font les facettes s'abaissant d'arrière en avant par rap port au plan d'occlusion vont en diminuant progressivement postérieurement-antérieure- ment le long de la mâchoire, il est possible d'obtenir de grands avantages.
Dans la taille des ébauches primitives, il peut être fait usage de l'articulateur du pre mier brevet susmentionné avec ce qu'on est convenu d'appeler des "dents de requin", ses divers mouvements de taille ou de sculpture étant influencés par une inclinaison moyenne de condyle et une inclinaison de table d'inci- sion en harmonie avec les dents naturelles.
On a constaté, au cours des recherches, que là où les dents naturelles fonctionneraient d'une manière efficace avec des inclinaisons plus abruptes, une plus grande efficacité s'obte nait, avec des dents artificielles, en dimi nuant progressivement l'inclinaison en allant des molaires aux incisives.
Grâce à cet agencement, les surfaces d'oc clusion des dents sont disposées de manière à garantir une bonne mastication, et il permet en outre de tailler les surfaces d'occlusion des dents, en leur conservant leur efficacité, de manière à réduire la hauteur des cuspides par rapport au plan d'occlusion moyen et dimi nuer ainsi l'éventualité d'efforts susceptibles de provoquer le déplacement du dentier.
Outre des croquis schématiques d'expli cation, une forme d'exécution de l'objet de l'invention est représentée, à titre d'exemple, dans le dessin annexé, dans lequel: Fig. 1 est une vue en plan d'une forme ou ébauche primitive taillée; Fig. 2 à 7, inclusivement, montrent des vues de côté de la mâchoire humaine et laissent voir l'influence qu'exercent sur les angles de facette les divers angles de condyle avec des angles de table d'incision différents;
Fig. 8 et 9 sont des vues schématiques qui montrent l'effet produit sur les angles de fa cettes latérales si on maintient l'angle de con dyle et si on change l'angle de table d'inci sion; Fig. 10 est une vue de côté de la mâchoire montrant les facettes des dents, l'angle du trajet du condyle et l'angle de la table d'inci sion étant égaux;
Fig. 11 est une vue analogue montrant les angles d'inclinaison des facettes décroissant postérieurement-antérieurement d'une cuspide à la suivante, l'angle du trajet (lu condyle étant ici le même qu'à la fig. 10 et. l'angle de la.
table d'incision ayant été abaissé, et Fig. 12 à 15, inclusivement, montrent une rangée de dents du fond dont les facettes pré sentent des angles allant en diminuant d'ar rière en avant d'une cuspide à l'autre et dans lesquelles des fosses sont taillées dans les fa- cettes tout en leur conservant entièrement ou en plus grande partie leurs périmètres, en con servant ainsi les bords originaux de contacts des facettes et en conservant par ce moyen les angles de l'ébauche primitive.
Dans un exemple décrit dans le brevet suisse no 132736, on supposait que l'inclinai son moyenne du condyle, c'est-à-dire l'angle que fait sa trajectoire avec le plan d'occlu sion moyen, était de 33 degrés et que la table d'incision était placée sous un angle corres- pondant, ce qui donnait des facettes à incli naisons équivalentes.
Dans le présent cas, on prend aussi un angle de condyle de 33 degrés, mais il va de soi que ce genre de taille pour rait être agencé de manière à s'adapter à toute inclinaison de condyle. Toutefois, les travaux de recherches auxquels l'inventeur s'est livré ont révélé qu'il y a avantage à placer la table d'incision sur l'instrument tailleur ou sculp teur sous un angle plus petit par rapport à l'inclinaison de condyle choisie,
en réduisant ainsi progressivement les angles d'inclinaison de facettes en allant des molaires aux inci sives.
Dans la vue en plan de l'ébauche taillée représentée à la fig. 1, P sont les facettes de la mâchoire inférieure s'abaissant d'arrière en avant. F les facettes s'abaissant d'avant en arrière et L les facettes latérales. On voit la situation de ces facettes en outre aux fig. 10 et 11.
La fig. 2 montre une mâchoire dans la quelle l'inclinaison de condyle est de 45 de grés et où la table d'incision a été placée sous le même angle. Des perpendiculaires partant de ces inclinaisons de réglage ne se coupent qu'à l'infini, du fait qu'elles sont parallèles les unes aux autres. Il s'ensuit que toutes les facettes s'abaissant d'arrière en avant de l'é bauche primitive, établies avec ces angles, au ront une même inclinaison correspondante par rapport au "plan d'occlusion".
Dans cas con ditions, si on réglait à ces angles l'articula- teur du brevet susmentionné, les inclinaisons antéro-postérieures de toutes les facettes en question influencées par ces réglages seraient de 45 degrés. La disposition qui est représentée à la fig. 3 montre un mouvement de condyle de 45 degrés analogue, l'angle de la table d'in cision ayant été diminué toutefois à 21 de grés. Des perpendiculaires partant de la même manière des deux inclinaisons de réglage s'in- tersectent au point R (non-représenté).
Si on prend ce point d'intersection comme centre de rotation, les inclinaisons des facettes sont dé terminées par les arcs tracés à partir de ce centre de rotation commun. On remarquera qu'en utilisant cette table d'incision abaissée, on a diminué les inclinaisons des facettes par rapport à celles de la fig. 2, leurs angles d'in clinaison diminuant d'arrière en avant le long de la mâchoire.
Dans la disposition qui est représentée à la fig 4, on a maintenu l'angle de condyle de 45 degrés, mais la table d'incision a été ré glée à zéro. Des perpendiculaires tracées de la même manière se rejoignent au point R' (non-représenté) et à une distance des zones de réglage bien moindre que dans la figure précédente, le centre de rotation étant, d'une manière correspondante, davantage à l'aplomb de la rangée de dents. Par conséquent, les arcs tracés dans le voisinage de la rangée de dents sont moins inclinés. que les arcs tracés depuis le centre de rotation de la fig. 3.
Dans la disposition qui est représentée à la fig. 5, dans laquelle le réglage du condyle a été maintenu à 45 degrés et la table d'inci sion, ajustée à moins 30 degrés, le centre de rotation P", à partir duquel les aros sont tra cés, donne des dents dont les surfaces d'occlu sion sont pratiquement horizontales. On né glige évidemment le fait que les surfaces sont des arcs, étant donné que la surface est si pe tite que les surfaces des facettes peuvent être considérées comme étant des cordes de ces pe tits arcs. Ceci, bien entendu, s'applique à cha que cas.
La fig. 6 montre l'inclinaison de condyle et l'inclinaison de la table d'incision comme étant toutes deux réglées à 30 degrés. Dans ce cas également, les perpendiculaires tracées à partir des surfaces de réglage sont paral lèles et ne se coupent qu'à l'infini et les inclinaisons des facettes étant déterminées par ces réglages, celles-ci sont toutes taillées à 30 degrés.
La fi-. 7 montre l'influence exercée sur l'inclinaison des facettes par la diminution dé l'inclinaison de la table d'incision.
Les recherches entreprises ont permis de faire certaines constatations définies qui in diquent que les mouvements latéraux -de la mâchoire sont également modifiés sous l'in fluence de l'abaissement de cette table d'in cision. Par conséquent, toutes les facettes in clinées latéralement et celles qui s'abaissent sagittalement d'arrière en avant sont in fluencées.
Les fig. 8 et 9, qui complètent les fig. 6 et 7, montrent l'influence qu'exerce le ré glage de la table d'incision sur les inclinai sons latérales des facettes. Ces inclinaisons ont été obtenues géométriquement et la fig. 8 montre l'inclinaison latérale des facettes avec inclinaison sagittale de condyle de 30 degrés et un angle de table d'incision de 30 degrés, tandis que la fig. 9 est destinée à montrer la diminution de l'inclinaison latérale des fa cettes lorsque,
en maintenant l'inclinaison sa gittale de condyle à 30 degrés, on abaisse la table d'incision à un angle de 15 degrés.
Fig. 10 est une vue de deux rangées cor respondantes des dents dont les facettes s'a baissant d'arrière en avant P sont taillées avec une inclinaison de condyle de 33 degrés et une table d'incision à 33 degrés, alors que la fig. 11 montre deux rangées de dents cons tituant des prothèses conformes à la présente invention et dont les dents sont taillées avec une inclinaison de condyle de 33 degrés, tan dis que l'inclinaison de la table d'incision a été diminuée.
Dans la disposition de la fig. 10, toutes les facettes s'abaissant d'arrière en avant de chaque dent conservent l'angle de 33 degrés, tandis que, à la fig. 11, l'angle d'inclinaison de chaque facette diminue progressivement d'une cuspide à l'autre d'arrière en avant. Dans cette dernière figure, on n'a indiqué que les angles d'inclinaison des facettes du den tier du haut seulement; mais il va de soi que ces angles correspondent aux angles des fa cettes correspondantes des dents du dentier du bas.
La fig. 11 montre en outre que la hau teur des cuspides va en augmentant de l'ex trémité postérieure vers l'extrémité antérieure de la prothèse, c'est-à-dire que les hauteurs des cuspides varient en sens opposé à l'angle d'inclinaison des facettes.
Si on se réfère maintenant de nouveau aux fig. 8 et 9, on voit que si on diminue les an gles d'inclinaison sagittale des facettes comme à la fig. 11, l'angle d'inclinaison latérale se trouve réduit en conséquence.
Les fig. 12 à 15 montrent les surfaces d'occlusion de dents dans lesquelles les fa cettes sont établies de la manière décrite.
Les dents peuvent aussi comporter, outre des facettes s'abaissant d'arrière en avant, des facettes latérales, les angles d'inclinaison que font ces dernières au plan d'occlusion, diminuant de la seconde molaire à la. première bicuspide.
Il va de soi que, dans la pratique, diverses combinaisons avec plusieurs grandeurs d'angle d'inclinaison donneront, dans certains cas, les résultats désirés.