Tube luminescent. On sait que, pour obtenir des tubes lumi nescents de différentes couleurs et de bons rendements, on enduit intérieurement ces tubes de matières fluorescentes et qu'on les remplit ensuite d'une atmosphère composée d'un mélange de gaz rares et de mercure. Les radiations du mercure produisent la fluores cence.
Dans ces tubes, les inconvénients dus à la présence du mercure peuvent, en certains cas, être importants:. des taches opaques se pro duisent sur la surface interne du tube après un certain temps; puis, la tension de vapeur du mercure, dépendant beaucoup de la tem pérature, devient, par temps froids (vers 0 ou 5 centigrades) assez faible pour que les radiations du mercure fassent presque com plètement défaut.
Suivant la présente invention, on pare- à ces inconvénients par le remplissage de tels tubes avec un gaz rare ou mélange de gaz rares de numéros atomiques au moins égaux à 36, donc, pratiquement, avec du krypton, du xénon ou leur mélange, à l'exclusion de toute vapeur de mercure, la matière fluorescente utilisée étant une poudre fluorescente au sili cate de zinc, c'est-à-dire une poudre composée au moins pour sa plus grande partie de sili cate de zinc; par exemple de la poudre de willemite.
La demanderesse a en effet reconnu que ces deux gaz excitent la fluorescence d'une poudre fluorescente au silicate de zinc beau coup plus activement que ne le font les trois autres gaz rares pour cette même poudre, ou d'autres poudres fluorescentes actuellement employées dans des tubes de ce genre, et suf fisamment pour permettre de supprimer l'em ploi du mercure.
Par exemple, dans les limites de pression du gaz de remplissage de 1 à 10 mm. de mercure qui sont celles utilisées pour un fonctionnement industriel des tubes luminescents usuels, un tube de 20 mm de diamètre, recouvert intérieurement d'une pou dre fluorescente au silicate de zinc fonction nant avec un courant de 25 milliampères, a une intensité lumineuse de fluorescence nulle lorsqu'il est rempli avec de l'hélium ou du néon.
Ce tube a une intensité lumineuse de fluorescence 1 (en unités arbitraires) lorsqu'il est rempli d'argon sous la pression de 2 mm de mercure qui est sensiblement la pression correspondant au rendement optimum pour ce gaz, et sous la même pression, une intensité lumineuse de fluorescence de 4 à 6 lorsqu'il est rempli de krypton et de 5 à 8 lorsqu'il est rempli de xénon.
L'intensité lumineuse de tels tubes rem plis de krypton, de xénon ou d'un mélange de ces gaz ne subit alors aucun changement appréciable, non plus que leur teinte ni leurs caractéristiques, électriques, lorsque la tempé- rature ambiante descend à des températures basses, alors que les mêmes tubes remplis de mercure subiraient de fortes modifications.
L'intérêt de ces tubes se trouve accru par le fait que le krypton et le xénon ont une très faible chute de tension par mètre de tube; pour une même intensité de courant et un même diamètre, un tube rempli de krypton consomme une énergie 1,5 fois plus faible et un tube rempli de xénon une énergie 3,5 fois plus faible que le même tube rempli de mer cure.
La demanderesse a reconnu que, pour avoir le meilleur rendement lumineux, on avait intérêt à prendre des tubes de gros dia mètre, de l'ordre de 40 à 80 mm recouverts d'une poudre fluorescentë au silicate de zinc, remplis de krypton, de xénon ou d'un mélange de ces gaz sous des pressions d'un à quelques millimètres de mercure et fonctionnant sous des intensités de courant de l'ordre de 50 à 100 milliampères.
Par exemple, avec des tubes de gros dia mètre, comme susdit, poudrés intérieurement avec du silicate de zinc et remplis de xénon sous une pression de 1 mm et fonctionnant au régime de 100 milliampères, la demanderesse a. obtenu des consommations inférieures à 1 watt par bougie décimale.