Procédé pour fondre et affiner le magnésium et ses alliages. .L'utilisation industrielle du magnésium pur ou allié à d'autres métaux pour la fabri cation de certaines pièces a été jusqu'ici res treinte par suite de la difficulté que l'on éprouve à éviter l'inflammation spontanéè de ce métal ou son oxydation exagérée, lors que l'on veut l'amener à l'état de fusion pour la coulée et le débarrasser des impure tés qu'il contient.
On a déjà tenté de résoudre cette diffi-, culté en abaissant par addition d'une certaine quantité de zinc le point de fusion du ma gnésium et de ses alliages, aussi bas que pos sible, mais le zinc s'allie très difficilement avec le magnésium et nuit à sa bonne con servation. L'alliage ainsi obtenu est insta ble et perd avec le temps, par suite de trans formations internes, ses qualités de résis tance mécanique.
En outre, il se prête d'autant moins au forgeage, laminage et autres opérations thermo-mécaniques en usage dans la métal lurgie, que la teneur en zinc est plus forte. Enfin, ces alliages ne sont pas susceptibles d'être soudés par voie autogène. D'autre part, les alliages de magnésium jusqu'ici obtenus contiennent toujours une certaine quantité de chlorures et oxychlorures occlus, impuretés qui sont particulièrement nuisibles à la bonne qualité du métal.
La présente invention a pour objet un procédé pour fondre et affiner le magnésium et ses alliages.
Suivant ce procédé, le magnésium ou un alliage de celui-ci est fondu en présence de fluorure de magnésium avec du calcium sous forme fragmentée et en assez faible quantité pour qu'il n'en reste que des traces dans le produit obtenu. On peut ajouter à ce mé lange du chlorure d'ammonium.
On peut ainsi obtenir des métaux ou alliages parfai tement stables, conservant indéfiniment, sans modification, leurs propriétés, qui se prêtent particulièrement bien à toutes les opérations thermo-mécaniques en usage dans la métal lurgie, telles que le forgeage, le, laminage etc., et possédant, suivant leur composition, des qualités de dureté, élasticité, diactibilité; etc. particulièrement précieuses, et se prêtent à la soudure autogène. Le calcium possède la propriété d'abais ser le point de fusion du magnésium aussi bien que le zinc, que l'on a jusqu'ici em ployé à cet effet.
Il permet donc de procé der dans des conditions favorables aux opé rations de fusion, affinage, épuration, l'in flammation spontanée et l'oxydation exagérée du magnésium étant ainsi évitées. D'autre hart, la présence du calcium, en petites quan tités dans le magnésium ne nuit pas à. sa bonne qualité; au contraire, il permet de réaliser un métal ou alliage possédant à la fois une très, grande légéreté et une très grande dureté. Les quantités de calcium ajoutées et ayant donné des résultats parti culièrement intéressants varient entre '5/100o et 3,e000. Enfin, le produit obtenu contenant du magnésium et des traces de calcium se laisse fort bien souder par voie autogène.
L'addition du fluorure de magnésium a pour effet de débarrasser entièrement l'alliage ob tenu de toutes impuretés contenant du chlore, telles que chlorures et oxychlorures.
La suppression de ces impuretés rend le produit obtenu particulièrement apte au for geage, la.miuage, etc. et assure sa bonne con servation.
On peut par exemple opérer de la ma nière suivante: De préférence, le métal ou alliage de ma gnésium brut utilisé comme matière première est placé dans un creuset préalablement sau poudré de fluorure de magnésium. Du fluo- rure de magnésium est également réparti parmi les morceaux de métal et répandu a la surface de la masse métallique. Dès que, sous l'action de la chaleur, le métal ou al liage commence à. se ramollir, on effectuera un brassage énergique de la masse pour réa liser un mélange très intime du métal et chi fluorure de magnésium. Celui-ci agit comme purificateur et sépare de la masse les chlo rures et oxychlorures qu'il fait remonter à la surface du bain.
Lorsque la, masse métallique est devenue suffisamment fluide, on y incorpore la quan tité de calcium voulue suivant<B>le</B> métal ou l'alliage à obtenir. II y a intérêt à intro duire le calcium sous forme finement frag mentée, car cet état favorise la très grande diffusion du calcium dans le magnésium et la réaction se produit même avec une telle violence qu'il en résulte un vigoureux bras sage de la masse très favorable au bon con tact des divers constituants en présence. Le calcium réduit en petits morceaux est, par exemple, enfermé dans un tube en magné sium de parois minces et ce tube est. enfoncé au sein même de la masse.
L'enveloppe tu bulaire en magnésium fond rapidement et le calcium se dissout instantanément et en pro duisant un fort bouillonnement.
On saupoudre alors la surface de la masse de chlorure d'ammonium. Celui-ci forme une croûte qui protège le bain métal lique contre l'oxygène de l'air et empêche son oxydation exagérée.
On pourrait également constituer la croûte protectrice par du fluorure de magné sium employé soit isolément, soit en combi naison avec clu chlorure d'ammonium. L'on obtient ainsi une couche qui surnage et cons titue déjà une bonne protection du métal.
On saupoudre ensuite cette couche de fluorure avec du soufre, par exemple, pulvé rulent: celui-ci fond et brûle lentement en donnant une atmosphère d'anhydride sulfu reux au-dessus de la. couche de fluorure, cette couche étant ;:ï -aile température beaucoup moins élevée que le métal. De la sorte, le dégagement des vapeurs sulfureuses est. as sez lent pour que le personnel n'en soit pas incommodé et, en outre, le contact direct du soufre avec le magnésium étant évité, la for mation de sulfures et d'oxysulfures de ma gnésium n'est plus à craindre.
On obtient de la sorte sans qu'il puisse se produire d'inflammation ni d'oxydation exagérées un produit à. base de magnésium, ne contenant pas de zinc, contenant des tra ces de calcium ci- débarrassé des impuretés nuisibles, notamment des chlorures et oxv- chlorures.