Procédé de fabrication de ciment Portland à très hante résistance et durcissement rapide. La production de ciments Portland artifi ciels à durcissement rapide, présentant à 48 heures de durcissement une résistance à la compression d'un ordre de grandeur de 300 à 400 kg en mortier normal plastique, et 400 à 600 kg en mortier sec battu, n'a pu être réalisée jusqu'à présent que très difficilement et très irrégulièrement, dans les conditions normales de fabrication par les procédés industriels connus.
Malgré tous les soins apportés au dosage des éléments crûs et à leur cuisson au four rotatif, l'obtention du "clinkerl' (ciment scorifié) de très haute valeur, n'est produite, dans la pratique courante, qu'accidentelle ment et sans que la cause de l'échec ait pu être à ce jour exactement déterminée.
De longues observations et des expériences de recoupement ont conduit les inventeurs à la preuve que la cristallisation irrégulière du clinker était due à l'altération de l'homo généité du mélange crû par les cendres du charbon pulvérisé chauffant le four rotatif et qui ont une composition de nature argileuse.
En brûlant du charbon à 15 % de cendres, on mélange ainsi au ciment pendant la cuisson, dans les conditions ordinaires de marche des fours, près de 4% d'éléments argileux complémentaires alors que dans la préparation du mélange crû,
on s'est efforcé de régler le dosage de l'argile à quelques dixièmes pour cent près. Même avec l'emploi de charbons très purs qui atténuent l'incon vénient, l'altération due aux cendres est encore beaucoup trop importante pour qu'on puisse obtenir normalement une belle cristalli sation régulière.
L'influence des cendres est surtout désas treuse parce que leur addition au ciment ne se fait pas régulièrement, ni comme propor tion, ni comme homogénéité de la répartition.
Suivant la proportion de charbon brûlé, sa teneur en cendres, la composition de celles-ci et la marche du four, l'altération de la composition moyenne du ciment est très variable. La répartition est encore plus variable parce que les cendres se déposent au hasard sur toute la longueur du four. Suivant l'état d'avancement du traitement de la matière à cuire son altération se manifeste successivement: 1 au cmur de la pâte liquide; 2 à la surface des mottes humides; 3 à la surface des granules en décarboni- sation ou en séchage; 4 à la surface des granules, en pleine cuisson.
La présente invention a pour objet un procédé de fabrication de ciment à très haute résistance et durcissement rapide, qui permet de combattre cette altération. Ce procédé se caractérise en ce que dans un four rotatif chauffé au moyeu de charbon pulvérisé, on introduit, en même temps que le charbon, de la chaux dans des propor tions convenables pour convertir les cendres formées par la combustion de ce charbon en un mélange à ciment.
La chaux, qui est de préférence broyée à la même finesse que le charbon de chauf fage et mélangée à ce dernier avant intro duction dans le four, peut être sous forme de chaux vive, de chaux hydratée, etc. Le mélange des cendres du charbon et de la chaux- se dépose sur le ciment que contient le four sans l'altérer, étant donné que chaque particule argileuse des cendres trouve les éléments calcaires nécessaires à sa conversion en ciment.
Un four fonctionnant ainsi présente un aspect particulier de la zone de fusion qui prouve que l'influence des cendres se trouve pratiquement éliminée. Une conséquence directe en est que la cuisson petit être poussée à un degré plus avancé sans qu'une agglutination prématurée exagérée de la matière à cuire (agglutination qui sert de guide à l'opérateur) ne vienne le limiter trop tôt en faussant la base d'observation. L'ob servation ait microscope du clinker produit montre une cristallisation extrêmement régu lière et très dense. Les ciments obtenus ont des résistances tout à fait supérieures.
Une conséquence heureuse subsidiaire de l'invention est l'élimination de la cause principale de la formation des collages annu laires qui obstruent les fours, et qui sont attribuables à l'action fondante des cendres sur les fines particules de matière en voie de cuisson.