SoLution de conservation d'organes.
La présente invention est relative à une solution de conservation d'organes à basse température.
IL existe deux manières de conserver des organes à basse température. L'une consiste à perfuser L'organe à conserver de manière régulière et continue ; cette méthode s'appeLLe La perfusion hypothermique. L'autre consiste à immerger L'organe dans une ^solution saline maintenue à La température de La glace ; cette méthode s'appelle La conservation hypothermique par réfrigération de contact.
La première méthode a été rapidement abandonnée au profit de La seconde en raison de L'appareiLLage complexe et coûteux que nécessite une perfusion continue.
La conservation hypothermique par réfrigération de contact s'effectue en deux étapes. Tout d'abord, L'organe est perfusé quelques minutes à L'aide d'une solution saline, maintenue à basse température, afin d'éliminer de son réseau vasculaire tout élément sanguin susceptible de provoquer des thromboses Lors de La réimplantation de L'organe. L'organe est ensuite plongé dans ce même type de solution saline, également maintenue à basse température.
Les solutions salines utilisées jusqu'à présent pour
La conservation hypothermique ont toutes une composition voisine de ceLLe décrite en 1969 par CoLLins
(CoLLins et aL) et se caractérisent par des teneurs élevées en K+ et glucose et par des teneurs basses en Na+ et CL-. Une teLLe composition se base sur une constatation faite dès 1966 par KeeLer, selon LaqueLLe un tissu conservé à basse température dans une solution saline du type sanguin subit un gonflement important et une perte de potassium concomittante à un gain de sodium et de chlore, ces modifications de volume
et de contenu ionique s'expliquant très facilement par L'action inhibitrice des basses températures sur Les systèmes actifs thermosensibles de transport ionique.
Le glucose, utilisé en tant qu'agent osmotique non diffusible à travers La membrane plasmique, doit permettre d'éviter tout gonflement cellulaire et Les teneurs ioniques en potassium, sodium et chlore de
La solution de CoLLins sont teLLes qu'eLLes doivent empêcher Les flux ioniques diffusionnels intervenant
à basse température et décrits par KeeLer.
Proposées sous trois variantes, selon La présence ou non d'agents pharmacologiques, Les solutions de CoLLins sont toujours utilisées aujourd'hui pour La conservation hypothermique de reins, foies ou pancréas. IL s'agit plus précisément de La version CoLLins C2 ou d'une variante Légèrement hyperosmotique de celle-ci, définie en 1976 par Euro-TranspLant : L'Euro-CoLLins.
Si ce type de solution a permis d'améliorer considérablement La conservation d'organes à basse température, de nombreux problèmes subsistent néanmoins. Ceux-ci ont tous comme origine Le fait que Les solutions de type CoLLins ne peuvent empêcher un gonflement ceLLuLaire Lors de La conservation hypothermique. Ce gonflement ceLLuLaire peut aboutir à une rupture de La membrane plasmique et, dès Lors, à des nécroses ceLLulaires, ceLLes-ci étant d'aiLLeurs d'autant plus nombreuses que La durée de conservation est Longue.
Ces nécroses perturbent considérablement Le bon dérouLement des transplantations d'organes puisque, par exemple, eLLes provoquent dans plus de 30 % des cas de transplantation rénale une reprise différée de La fonction rénale ou encore Lors des transplantations hépatiques rendent impossible une durée de conservation du foie supérieure à six heures, Laps de temps nettement insuffisant pour La réalisation des tests d'histocompatibilité entre donneur et receveur.
De nombreuses autres solutions ont déjà été réalisées, afin d'empêcher ce gonflement ceLLuLaire à basse température. A titre non exhaustif on peut citer Les
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hyperosmolarité importante. Cependant aucune ne s'avérant significativement plus efficace que Les solutions de type CoLLins, ces dernières continuent d'être Les plus couramment utilisées pour La conservation d'organes.
Un des buts essentiels de La présente invention consiste donc à remédier aux inconvénients précités dûs
au gonflement ceLLuLaire Lors de La conservation. La mise au point de La solution suivant L'invention repose sur deux constatations renseignées dans La Littérature :
1. L'agent osmotique des solutions de type CoLLins est Le glucose, supposé non diffusible à travers La membrane plasmique. Cependant, Le glucose est un métabolite cellulaire et La faible activité métabolique persistant à basse température contribue à son entrée dans La ceLLuLe. IL augmente ainsi L'osmoLarité intracellulaire et provoque un appel d'eau dans La cellule, donc un gonflement de ceLLe-ci. Par contre, Le mannitol ou Le sucrose s'avèrent être des agents osmotiques, nettement moins diffusibles à travers La membrane plasmique, donc pLus favorables pour Limiter
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2. Des modifications de volume ceLLuLaire sont généraLement correlées à des variations de teneurs ioniques intracellulaires. Les solutions de conservation d'organes doivent donc viser à éviter tout flux ionique diffusionnel, donc à posséder une composition ionique voisine de ceLLe des ceLLuLes.
IL a paru par suite avantageux de réaliser une solution de conservation d'organes, qui contient du mannitol ou du sucrose en tant qu'agent osmotique et Les sels
des solutions de type CoLLins. Cependant, ces dernières solutions contenant des concentrations
élevées en K+ (115 m eg/L) et basses en
Na+ (10 m eq/L) et CL- (15 m eq/L), soit des concentrations qualitativement comparables aux concentrations ioniques ceLLuLaires mais qui ne peuvent cependant éviter des modifications de teneurs ioniques intraceLLulaires, La solution saline suivant L'invention est caractérisée en ce que Les teneurs ioniques en milliequivaLent/Litre sont comprises pour Le sodium entre
20 et 60 et pour Le potassium comme pour Le chlore entre 40 et 80.
Suivant L'invention La soLution contient comme ion
Na+ du phosphate bisodique et/ou de L'acétate de sodium, comme ion K+ du chlorure de potassium et/ou du phosphate de potassium, et comme ion CL- du bichLorure de caLcium et/ou du chlorure de potassium.
Suivant L'invention encore La soLution renferme du suLfate de magnésium.
Les concentrations prévues pour La soLution suivant L'invention en Na+, K+ et CL- sont teLLes qu'eLLes assurent un maintien des teneurs ioniques intraceLLuLaires en ces trois ions à des valeurs témoins obtenues en conditions physiologiques de température et de salinité.
L'association d'un agent osmotique adéquat, Le mannitol ou Le sucrose et de concentrations ioniques judicieuses suivant L'invention dans une même soLution de conservation d'organes permet d'éviter tout gonflement ceLLuLaire et toute perturbation ionique, comme iL est visible dans Les diagrammes représentant, aux dessins annexés, comparativement une solution type CoLLins et une solution suivant L'invention.
On voit en :
Figures 1 et 2 L'évoLution respectivement du volume ceLLuLaire (kilo d'eau par kilo de poids sec) et des teneurs ioniques intraceLLuLaires de ceLLuLes rénales au cours d'une conservation hypothermique de 24 heures à 0[deg.] C en soLution du type CoLLins, suivie d'une remise à haute température (27[deg.] C) en solution de type sanguin durant trente minutes, et Figures 3 et 4 La même évolution que dans Les figures 1 et 2 mais en solution de conservation suivant L'invention dans une composition donnée à titre d'exemple .
40 meq/L en Na+
60 meq/L en K+
63 meq/L en CL-
avec une osmoLaLité de 320 mosm/kg atteinte par du man-
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REVENDICATIONS S
1. SoLution de conservation d'organe contenant des sels
(Na+, K+, CL-) et du mannitol ou du sucrose, ces produits étant dissous dans de L'eau distilée, caractérisée en ce que Les teneurs ioniques en miLLiequivaLent/ Litre sont comprises pour Le sodium entre 20 et 60 et pour Le potassium comme pour Le chlore entre 40 et 80.