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La présente invention a pour objet une nouvelle pré- paration médicamenteuse dont le but est de provoquer, par son administration, une chasse rapide et presque immédiate du bol fécal contenu dans les parties distales du tube digestif, en provoquant l'élimination des produits non assimilés des matières
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alimentaires et d'une grande partie des corps bactériens qui ont prolifère dans la lumière digestive ;elle présente donc l'avan- tage d'éviter la formation et l'absorption des toxines micro- biennes dont la toxicité générale, aussi bien que les actions locales, doivent être redoutée*.
On sait que jusqu'à ces derniers temps, une élimination plus rapide que naturelle du bol fécal pouvait être obtenue, en général, par trois moyens
1/ Administration de lavements suffisamment volumineux pour entraîner de façon mécanique, mais *usai par excitation des mouvements de l'intestin, lo bol fécal stagnant a son niveau de façon indésirable.
2/ Administration, généralement par voie orale ; a/ de purgatifs salins provoquant un appel d'eau qui favorise, par un mécanisme analogue au précédent, une chasse intestinale. b/ de laxatifs mécaniques qui augmentent le volume des résidus de la .gestion et rendent leur consistance plus molle. c/ de substances qui, comme les glucosides anthraquinoniques (ou leurs dérivés), irritent la muqueuse intestinale et par là activent le péristaltisme.
(Cette classification n'est d'ailleurs pas absolue et un même médicament purgatif peut avoir un effet imputable à l'inter vention simultanée de plusieurs de ces mécanismes).
Or, de telles substances sont d'absorption désagréable, n'agissent souvent qu'après passage à travers la barrière hépa- tique et ont donc une action secondaire non souhaitable sur le foie. Elles favorisent, après leur action, une diminution du rythme et de l'amplitude du péristaltisme, de sorte que l'effet purgatif peut être suivi de constipation.
Pour remédier à cet état, on a déjà proposé d'associer
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aux purgatifs agissant par irritation du colon,des agents ten @ sio-actifs qui, effectivement, potentialisent considérablement l'activité des anthraquinoniques. Cette association permet d'obtenir la même action avec de plus petites quantités de ces dérivés et atténue, et même supprime dans certains cas, les effets secondaires.
Comme le suractif n'a lui-même, lorsqu'il est introduit, per os, aucune action sur les fibres intestinales, qu'il n'augmente ni le rythme des mouvements, ni leur amplitude (on constate également cette absence d'action du produit sur l'intestin isolé) on pouvait supposer que l'effet physiologique recherché était dû aux propriétés physiques du tensio-actif permettant une meilleure homogénélsation des constituants du bol' fécal. A ces propriétés, s'ajoute l'action potentialisatrice don est part : haut, vraisemblablement explicable par une il est parlé plus haut, vraisemblablement explicable par une action sur la perméabilité des membranes, en notant toutefois que celle-ci ne s'accompagne pas de déséquilibre ionique j secondaire.
La demanderesse a maintenant constaté qu'introduit di- rectement dans le colon, le suractif, même en milieu relative- ment peu hydraté (à l'inverse des grandes quantités d'eau des lavements dans lequel il a parfois été prescrit) provoque une augmentation de la quantité de fecôs émises, dans les minutes qui suivent et que cette action n'était suivie, dans les mo- ments pu les jours qui suivent, d'aucune constipation.
Bien mieux, et de façon encore plus inattendue, elle a trouvé que cette action était potentialisée par l'incorpora- tion à la solution de suractif de produits dont l'action parait physiologiquement neutre et dont l'emploi n'était destiné qu'à augmenter la viscosité de la solution de manière à empêcher un
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écoulement trop rapide du liquide à travers l'anus.
L'invention vise donc, au titre de médicaments nouveaux, les associations médicamenteuses d'au moins un agent tensio- actif en solution, pseudo-solution ou suspension aqueuse, et d'un agent épaississant ayant pour effet d'augmenter la visco site du milieu.
Un des surfactifs utilisés dans la présente est le dioctylsulfosuccinate de sodium en solution ou en suspension dans l'eau à une concentration variant entre 0,5 et 2,5 %.
D'autres agents surfactifs classiques pourront également être utilisés à des concentrations physiologiquement équivalentes.
L'agent épaississant peut être, soit une substance d'origine végétale ou animale comme les mucilage ou gels obtenus à partir des semences de Psyllium, de Lin ou analogues, les gommes ou encore la gélatine, soit une substance synthétique comme, par exemple,un polymère de poids moléculaire élevé (30000 à 100000) de la polyvinylpyrrolidone, la carboxyméthyl- cellulose, ou analogues.
A titre d'exemple, on donne ci-après les résultats obtenus dans une série d'essaie ayant pour but de mettre en évidence la synergie laxative formée par l'association d'un dérivé
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de la polyvinylpyrrolidone et du dioctylsulfosuccinate de so- dium.
Un lot d'animaux entretenus dans une même enceinte depuis au moins deux semaines, donc rendant tous la même nourriture normale, sont divisés en trois groupes de quatre (rats), en quatre groupes de dix (souris).
Ceux du premier groupe reçoivent, au moyen d'une sonde intestinale, 0,1 ml (souris) ou 0,25 ml (rats) du gel suivant
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Dioctyleulfosuccinate de sodium ............ 1 g Polyvinylpyrrolidone ....................... 10 g
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Eau ............Q.s.p.
100 ml
Ceux du deuxième groupe reçoivent la môme quantité de gel de polyvinylpyrrolidone à 20 % dans l'eau, agent notoire- ment non laxatif, et peut être même constipant
Ceux du troisième groupe reçoivent la môme quantité da solution aqueuse à 1 % de dioctylsulfosuccinate de sodium qui n'agit normalement que par voie purement physique - comme il a été indiqué au début Ceux du quatrième groupe reçoivent la même quantité d'eau,
Aussitôt après l'administration du produit, les animaux sont placés dans une cage à double fond permettant la récolte des fecès. Après une demi-heure, les animaux réintègrent leur habitat habituel.
Chaque groupe d'animaux subit, à tour de rôle, tous les traitements, en espaçant chaque traitement de trois jours.
Les fecès sont pesées chaque fois et les poids sont ad- ditionnés. La somme des résultats trouvés est donc indépendante du poids des animaux pour chaque traitement,
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<tb>
<tb> Animal <SEP> Poids <SEP> des <SEP> fecès
<tb> Lot <SEP> n 1 <SEP> Lot <SEP> n 2 <SEP> Lot <SEP> n <SEP> 3 <SEP> Lot <SEP> n <SEP> 4
<tb> Souris <SEP> 1,296 <SEP> 0,794 <SEP> 0,919 <SEP> 0,771
<tb> 1,246 <SEP> 0,638 <SEP> 0,979 <SEP> 0,810
<tb> 1,315 <SEP> 0,731 <SEP> 1,118 <SEP> 1,160
<tb> 1,032 <SEP> 0,623 <SEP> 0,840 <SEP> 1,168
<tb> 4,889 <SEP> 2,786 <SEP> 3,856 <SEP> 3,909
<tb> Rats <SEP> 1,558 <SEP> 0,976 <SEP> 1,730
<tb> 4,300 <SEP> 3,467 <SEP> 2,168
<tb> 1,637 <SEP> 0,856 <SEP> 0,000
<tb> 7,501 <SEP> 5,299 <SEP> 3,898
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Des expériences analogues, portant sur une plus grande
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durée de séjour dans les cages,
permettant un recueil intégral des fecès, montrent que les différences de poids suivant le traitement subi par les animaux n'augmentent pas au contraire, ils tendent à s'uniformiser. Un tel résultat est facilement explicable si l'on tient compte que les animaux d'ayant rien à manger pendant toute l'expérience ne peuvent éliminer, outre les corps bactériens qui ont proliféré, que les déchets alimentaires se trouvant déjà dans le tube digestif au début de l'essai.
Quoi qu'il en soit, les résultats trouvés mettent bien en évidence, 1/ l'action de chasse du bol fécal presque instantanée par le surfactif en solution relativement concentrée mais à faible dose, 2/ la potentialisation de cette action par l'épaississant.
L'intérêt de ce laxatif consiste encore : 1) dans son absence totale de toxicité expliquée par la non absorption de chacun des groupes de constituants cités, leur complète inertie chimique, de plus, aucun d'eux n'est susceptible de provoquer de déséquilibre ionique - 2) dans sa tolérance parfaite puisqu'aucun des constituants n'est agressif pour les muqueuses et ne peut directement exalter les mouvements péristaltiques.-
3) dans son action antiseptique, reliée notamment à la présence du mouillant dont ces propriétés ont été constatées en clinique dermatologique et gynécologique. Cette action antiseptique étant renforcée par l'action détoxicante générale et intense des polyvinylpyrrolidones.
Les indications thérapeutiques découlent - de la simplicité de prescription
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- de la rapidité d'action, - de l'atoxicité, - de la bonne tolérance, - de l'action antiseptique, - du pouvoir détoxiquant, - du pouvoir décongestionnant.
Ces trois derniers facteurs donnent un pouvoir anti- inflammatoire très utile.
Ainsi, il s'avère donc possible d'obtenir : A. - une vacuité rapide et parfaite du colon et du rectum chez un sujet qui doit subir à une heure donnée des examens d'explo- ration par exemple : - urographie intravei use - lavement baryté, - rectoscopie, - clichés de l'abdomen sans préparation, - radiographie osseuse du bassin et de la colonne lombaire.
B. - une vacuité parfaite du colon et du rectum, facilement, efficacement et rapidement doublée d'une désinfection indispen- sable dos muqueuses coliques, rectales et anales.
- chez le constipé et particulièrement chez le nourrisson et chez l'enfant, - chez le sujet qui doit subir toutes les interventions portant sur le colon, le rectum ou l'anus lui-même, - chez l'opéré dont sera facilitée et simplifiée l'évacuation post-opératoire qui nécessite généralement un lavement hyper- tonique, - chez les sujets souffrant d'hémorroïdes, de fissure anale, de fistule anale, etc...
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C. - Une vacuité parfaite du colon et du rectum, facilement, efficacement et rapidement, chez un sujet que de simples rai- sons d'hygiène pratique oblige à des exenorations à heures fixes.