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Procédé de transition pour le passage d'un couplage à un autre dans les groupements de moteurs à courant continu.
On sait que, dans les installations destinées à fournir de l'énergie mécanique à l'aide d'une pluralité de moteurs électriques alimentés en courant continu sous ten- sion constante et notamment dans les locomotives et automo- trices électriques, un des procédés de régulation couramment employés consiste à faire varier la tension aux bornes des induits des moteurs en modifiant le mode de groupement de ces derniers et en les couplant, suivant les besoins, soit en série, soit en série-parallèle, soit en parallèle, de manière à répartir entre eux de façon adéquate la tension constante du réseau.
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On sait également que, d'une façon générale, lors du passage d'un couplage au suivant, le changement de ten-- sion ne peut pas être réalisé directement et que, pour évi- ter des à-coups importants dans l'intensité appliquée aux induits des moteurs et dans les couples ou les efforts de traction correspondants, - avec tous les risques que compor- tent cas à-coups au point de vue mécanique et électrique,- il est nécessaire de passer, en ce qui concerne la tension appliquée aux induits, par un ou plusieurs états intermédiai- res assurant une transition progressive.
Mais les méthodes généralement appliquées jusqu'à présent pour réaliser ce passage d'un couplage à un autre im- pliquent toutes l'emploi d'un dispositif dévolteur (résistan- ce, groupe, batterie, etc,.,), qui, pendant la transition, est chargé d'absorber une fraction notable de l'énergie dis-- ponible et qui, de ce fait, doit être largement dimensionné; avec comme conséquence un poids et un encombrement relative- ment hors de proportion avec le résultat à atteindre étant donné la rapidité avec laquelle s'effectue pratiquement la transition.
On a bien cherché, grâce à certaines variantes, à réduire l'importance des dispositifsdévolteurs en question.
On a notamment essayé d'y parvenir en rapprochant, autant que possible, à l'aide d'un shuntage convenable, la dernière courbe économique du couplage inférieur, de la pre- mière courbe économique normale du couplage supérieur,
On peut, par exemple citer à cet égard, le dispo- sitif décrit dans le brevet anglais n 10.072 de 1907,
Toutefois, dans l'état actuel de la technique et pour les types de moteurs usuels; il n'a pas jusqu'à présent été possible, par ce seul moyen, de supprimer totalement les résistances spécifiquement limitatrices d'intensité et d'ef- fort dites "résistances de transition", ou les dispositifs
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auxiliaires spéciaux équivalents.
La présente invention a pour objet un procédé de transition qui, quel que soit le nombre de moteurs que com- porte lé groupement, permet le passage d'un couplage à un couplage supérieur sans emploi d'aucune résistance de transi- tion ou autre dispositif auxiliaire de transition.
Conformément à l'invention, ce résultat est atteint en combinant un relèvement de la dernière courbevitesse- effort du couplage inférieur, relèvement qu'on réalise au moyen d'un shuntage convenable, avec un abaissement de la première courbe vitesse-effort du couplage supérieur, abais- sement qu'on réalise au moyen d'un renforcement temporaire approprié,des champs inducteurs.
Les shuntage et renforcement de champ nécessaires ne demandent alors que l'intervention de dispositifs peu encombrants ; ils peuvent être obtenus par tout moyen connu: ils peuvent notamment l'être au moyen des résistances régla- bles ou des groupes auxiliaires moteurs-générateurs utilisés pour la régulation ou encore par des connexions convenables des champs inducteurs eux-mêmes,
On comprend immédiatement que si les décalages res- pectifs des deux courbes en question sont judicieusement choi-- sis et réalisés, la courbe du couplage supérieur, dont on a obtenu l'abaissement, coupera la courbe du couplage inférieur, dont oh a obtenu le relèvement, en un point tel que la varia- tion d'intensité appliquée aux induits lors du changement de couplage soit acceptable, grâce à quoi,
pour des vitesses voisines de celle correspondant au point d'intersection pré- cité, la transition sera réalisée sans à-coups appréciables.
Le procédé ci-dessus est particulièrement avantageux lorsque, conformément à ce qui est indiqué dans la demande de brevet numéro 344.101 déposée par la demanderesse le '29 .Décembre 1941, les groupements en série-parallèle ou en
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parallèle réalisés comportent une chaîne inductrice où sont montés en série, soit la totalité, soit des fractions complé- mentaires des enroulements inducteurs des divers moteurs.
Ladite chaîne qui peut d'ailleurs,soit être connectée à l'un des points communs des branches parallèles, soit être séparée de ces dernières, permet en effet une réalisation facile du shnntage et du renforcement de champ qui sont à la base de la méthode.
Le schéma de la fig.l montre le résultat que permet d'obtenir le procédé déjà connu de relèvement, par shuntage, de la courbe du couplage inférieur.
Dans cette figure S et P représentent les courbes vitesse-effort de l'ensemble des moteurs, respectivement pour le couplage inférieur et pour le couplage supérieur. 1 est la courbe des intensités pour un moteur.
Si l'on se propose d'exécuter la transition du cou- plage inférieur au suivant au moment où la vitesse de la ma- chine qui restera forcément constante pendant l'opération est égale à V1, l'effort total étant égal à F1, et l'intensité à Il, on voit que si l'on opérait sans aucune précaution, l'ef- fort passerait instantanément de la valeur F1 à la valeur F2 l'intensité passant elle-même de 11à I2pour chaque moteur.
Il y aurait donc au point de vue des efforts et des intensités des à-coups nuisibles.
Le procédé de shuntage connu dont il a été parlé plus haut et qui a pour effet de relever la courbe vitesse-effort et d'abaisser la courbe des intensités, permet déjà de réali- ser un progrès qui se traduit par l'utilisation des courbes S1 et I', tracées en traits discontinus,
Si dans les nouvelles conditions réalisées, mais bien entendu à la même vitesse constante V1, on passe d'abord des courbes S et I aux courbes SI et I', on voit que l'effort devient F'1 F1' l'intensité par moteur devant I'1.
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On a donc, par ce moyen; réduit l'à-coup d'effort F2 F1à la valeur F2- F1'1
Toutefois, jusqu'ici, on h'a pas, sans l'emploi de résistances de transition, pu ramener la différence F2-F'1 à une valeur acceptable,
La fig.2 montre au contraire les résultats obtenus grâce à la présente invention,
Cette figure est la reproduction du schéma précédent, mais sur lequel on a tracé la courbe P1 qui représente la posi- tion abaissée de la courbe P, cette nouvelle position étant, comme il est dit plus haut, obtenuo par un renforcement des champs des moteurs dont les induits et éventuellement une fraction des inducteurs sont maintenant groupés dans le cou- plage supérieur.
On voit, sur la figure, que la courbe abaissée P1 coupe la courbe relevée S1 en un point voisin de l'horizontale menée par V1, en sorte que l'effort F"1' qui correspond à la vitesse constante V1' est supérieur à F'1 mais se trouve voi- sin de ce dernier.
Il est donc clair que le passage de la courbe S1à la courbe P1 peut être réalisé sans à-coups mécaniques,
On voit également que l'intensité par moteur est devenue I"1' également voisine de I'I' ce qui montre que les coups électriques ne sont pas non plus à redouter.
Il ne reste plus, pour atteindre la courbe normale P, qu'à réduire progressivement le renforcement temporaire des champs,. qui avait permis d'abaisser la courbe P jusqu'en P1
Comme on s'en rend compte facilement, ce procédé est absolument général et n'utilise aucune résistance de transition,. îles deux opérations : shuntage d'une part, renforce- ment des champs inducteurs d'autre part, peuvent, comme on l'ai dit, être réalisées par tout moyen connu, par exemple au moyen de résistances réglables ou à l'aide de groupes auxi-
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liaires d'importance minime, ou par des connexions de champs.
On comprend que l'équipement des véhicules se trouve par là-même considérablement allégé par rapport aux systèmes connus, où la.transition exige l'emploi des résistances de transition ou autres dispositifs auxiliaires spéciaux visés plus haut.
L'amélioration est encore plus sensible si, comme dans les modes de réalisation qui seront décrits plus loin, c'est le dispositif de régulation lui-même qui sert en même temps comme moyen de shuntage et comme moyen de renforcement des champs inducteurs.
A titre d'exemples, plusieurs modes de réalisation ont été décrits ci-après et sont représentés sur les dessins annexés.
Les figs. 3 et 4 sont des schémas montrant l'applica- tion de l'invention à un groupe de deux moteurs-série, la figo 3 représentant les deux moteurs couplés en série, et la fig. 4 représentant le couplage supérieur.
Comme on le voit, dans le couplage série de départ, les enroulements inducteurs l'et 2' sont, suivant une dispo- sition connue, montés en série en aval des deux induits 1 et 2,
En ce qui concerne le couplage supérieur qu'il s'a- git de réaliser, on remarquera que seuls les induits 1 et 2 y sont couplés en parallèle, les inducteurs l'et 2' restant en série, mais il est aisé de se rendre compte que les ca- ractéristiques obtenues avec ce dernier mode de montage peu- vent être identiques à celles obtenues avec le couplage nor- mal des moteurs-série si le courant qui passe dans la chaîne d'inducteurs est le même que celui qui passe dans une seule branche des induits, condition qu'il est toujours possible de satisfaire en shuntant judicieusement ladite chaîne d'in- ducteurs.
La courbe de shuntage maximum du couplage suivant la fig. 3 peut être obtenue, par exemple par l'insertion de
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résistances en parallèle avec les deux enroulements, ou bien par court-circuitage d'un certain nombre de,spires des enrou- lements inducteurs (méthode du "tap-field"), ou encore par l'emploi d'une génératrice montée en dérivation aux bornes desdits inducteurs, ou par tout autre moyen connu.
Dans l'exemple représenté, le shuntage des inducteurs 1', 2' est réalisé à l'aide de deux résistances, respective- ment r et ± qui sont pourvues chacune d'un contacteur a ou b de mise en ou hors-circuit.
Ceci posé, la transition s'opèrera comme suit:
Le mécanicien commenoe par fermer simultanément les contacteurs a et b ce qui lui permet d'obtenir la courbe de shuntage maximum série, laquelle constitue la dernière courbe de vitesse économique du couplage série.
Puis, au moment choisi par lui, il provoque l'ou- .verture des contacteurs a et b suivie immédiatement de la mise en parallèle des deux induits accompagnés de leurs enroulements auxiliaires respectifs.
Dès cet instant, le courant qui passe dans la chaîne d'inducteurs étant le double de chaque courant induit, la cour-.. be normale plein champ du couplage parallèle se trouve considé- rablement abaissée et, suivant les caractéristiques propres à chaque cas, peut se rapprocher suffisamment de la courbe shuntée, voire même la recouper, dans une zône d'intensités et d'efforts admissibles, ce qui, comme on l'a vu plus haut, est la condition nécessaire et suffisante pour l'obtention d'une transition sans à coups.
Il apparaît avec évidence que, pour profiter de toutes les vitesses économiques offertes par le couplage pa- rallèle, il suffira dès lors d'insérer à nouveau, progressi- vement, les résistances de shuntage qui, à cet effet, seront rendues réglables.
Le retour au couplage série s'opère sans difficulté en exécutant les manoeuvres dans l'ordre inverse,
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Comme on le voit, la transition a été réalisée sans l'insertion, dans le cixuit principal en liaison directe avec les induits, de résistances importantes qui, dans l'exemple précité, auraient dû absorber une fraction notable (1/2) de la tension d'alimentation.
Les résistances de shuntage que l'on a utilisées peuvent être de dimensions réduites puisqu'elles sont alimen- tées sous tension très faible ; d'autre part, comme on l'a dit, elles sont utilisées, non seulement pour la transition ,mais aussi pour l'obtention d'une gamme de vitesses économiques.
Bien entendu, tout mode de shuntage approprié, utilisant des moyens autres que des résistances, pourrait être employé pour répoudre le problème de la transition,
En particulier, dans le cas où le calcul montre- rait que la courbe du couplage supérieur à champ renforcé, obtenue par la sommation, dans les inducteurs, des courants qui traversent les branches parallèles, ne serait pas suf- fisamment basse, il conviendrait d'adopter, comme dispositif auxiliaire, un groupe moteur-générateur monté en dérivation aux bornes des inducteurs connectés entre eux en série, le- dit groupe pouvant alors, alternativement servir au shuntage desdits inducteurs et au renforcement du champ, suivant la puissance fournie par la génératrice,
Toutefois,
l'emploi d'un tel groupe moteur-géné- rateur comme moyen de renforcement du champ est d'autant moins nécessaire que le nombre des moteurs du groupement est plus considérable.
Comme la demanderesse l'a en effet montré dans sa demande de brevet n P. 344.101 du 29 Décembre 1941, visée plus haut, il apparaît que plus le nombre de branches paral- lèles est élevé, plus le courant traversant la chaîne induc- trice série est important.
Si donc, partant d'un couplage série ou série-parallèle, on passe à un couplage supérieur
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comportant un nombre sensiblement plus grand de branches, le champ se trouvera automatiquement renforcé, et par suite la caractéristique du nouveau couplage sera abaissée dans une mesure qui sera fonction de l'accroissement du nombre de branches parallèles,
Faisant application de ce qui vient d'être dit et généralisant la disposition des figs. 3 & 4, on va mainte- nant décrire l'application du procédé objet de l'invention au cas de n moteurs à excitation subdivisée, groupés en m bran- ches parallèles de u moteurs chacune (mu = n), et que l'on se propose de grouper en p branches parallèles de h moteurs cha- cune, étant entendu que l'on a pm et, par suite hu, avec ph=n.
PASSAGE DU COUPLAGE INFERIEUR AU COUPLAGE SUPERIEUR
Les figs 5à 9 sont des schémas représentatifs du pro- cédé appliqué à la transition montante:
Bans toutes ces figures, on a supposé chaque induit 1,.....n connecté à ses enroulements auxiliaires de commu- tation et à une fraction 1'.....n' de ses inducteurs, les en- roulements inducteurs complémentaires 1"...n" étant montés en série dans une chaîne, reliée d'une part au point commun aval des branches parallèles, et d'autre part au pôle négatif de l'alimentation,
Il est clair, toutefois, que les extrémités de la chaîne pourraient au contraire être reliées respectivement au point commun amont des branches parallèles et au pôle positif de l'alimentation.
La fig, 5 représente ainsi un couplage série-paral- lèle à champ renforcé du cas le plus général.
Procédant conformément à la présente invention, on va tout d'abord obtenir la courbe de shuntage maximum dans le montage considéré, et cela, par un des moyens connus rappelés
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dans la demande de brevet précitée et comportant l'utilisa- tion d'une résistance réglable, d'un groupe moteur-générateur, d'une batterie, etc...
Dans l'exemple représenté par la Fig. 6, on a choisi une résistance réglable, R, qui peut être mise en circuit ou hors circuit par la fermeture ou l'ouverture d'un contacteur on
Le curseur qui était à une position quelconque (po- sition représentée en pointillé), étant amené à la position de résistance minimum (trait plein), le shuntage du groupe de mo- teurs est maximum,
Il en résulte que les conditions qui s'établissent correspondent à la courbe du couplage considéré la plus élevée possible.
A partir du moment où ces conditions sont atteintes, le conducteur peut opérer la transition.
A cet effet, afin d'établir les conditions voulues pour que, dans la période suivante, la situation corresponde à la courbe la plus basse du champ renforcé, il commence, suivant les circonstances, soit par ouvrir le tontacteur o (fig.7), soit, si cela est suffisant, par ramener le curseur à une position adéquate (non représentée).
Immédiatement après, à l'aide de contacteurs ap- propriés tels que d (fig. 8) tous commandés simultanément, il court-circuite u - h moteurs dans chacune des m branches parallèles.
Il ne lui reste plus qu'à séparer ces m fractions de branches par l'ouverture de contacteurs e, et, à l'aide de cJntacteurs f, à réunir ces m (u - h) moteurs, groupés en p-m branches de h moteurs en série, en parallèle à côté des m premières (fig.9).
A partir de ce moment, la transition est terminée et, partant de la courbe abaissée de couplage supérieur uti- lisée, on peut reprendre la régulation de la machine en
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faisant varier le shuntage par déplacement du curseur sur la résistance réglable R jusqu'à la position jugée convenable, et fermeture du contacteur o.
Ce qui vient d'être indiqué appelle d'ailleurs les observations suivantes:
Le moyen qui sert à la régulation dans le couplage inférieur sert également pour réaliser les préparatifs immédiats de la transition proprement dite, puis la régula- tion dans le couplage supérieur,
D'autre part, pour opérer la transition, il n'est pas, dans tous les cas, nécessaire de partir de la courbe de shuntage maximum du couplage inférieur, ni d'abaisser au ma- ximum la courbe de champ renforcé du couplage supérieur choisi,
Il suffit d'obtenir, pour la vitesse à laquelle on se trouve, un recoupement mutuel suffisant d'une courbe de shuntage du couplage inférieur et d'une courbe de champ ren- forcé du couplage supérieur.
En d'autres termes, il est, dans certains cas, possible de conserver un certain degré de shun- tage, On conçoit d'ailleurs que ceci puisse éventuellement être réalisé par une position unique du curseur sur la résis- tance R.
On peut également concevoir que, pour une vitesse et un effort déterminés, il puisse y avoir deux courbes se recoupant de telle manière qu'il n'y ait absolument aucune réaction à la transition pour ce point de fonctionnement.
Pour le comprendre, fl suffit de se reporter aux courbes de la fig, 2.
Par ailleurs, la description de la transition précé- dente a montré un temps (fig.7) dans lequel on revient en fait au montage de la fig. 5 avant de passer à celui de la fig.8
En réalité, ce temps, est pratiquement, confondu avec le suivant (fig. 8) lequel consiste dans le court-circuttage des u-h moteurs de chaque branche,
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En effet, par suite des inerties électriques et mécaniques ainsi que de la rapidité de fonctionnement de l'équipement électrique, tout se passe comme si le montage de la fig,8 succèdait directement à celui de la fig.6.
Enfin, le passage de la fig8 à la fig.9 étant lui aussi extrêmement rapide, il y a lieu de noter que si les intensités dans les inducteurs de la chaîne 1"...n" arrivent à suivre le contrôle des positions fournies par l'équipement, les parties mécaniques et tout particulière- ment (lorsqu'il s'agit de matériel de traction) les atte- lages ne sont nullement affectées par ces variations élec- triques. Au surplus, ces variations électriques s'opérant dans de bonnes conditions pour les moteurs, il n'y a abso- lument rien à craindre pour la bonne tenue de ces moteurs.
Au total - compte tenu d'une part de la rapidité de fonctionnement de l'équipement, d'autre part de la sécuri- té électrique due au renforcement instantané du champ (fig.
8) qui résulte du mode de couplage - on comprend - et le calcul montre - que la transition pourra s'opérer avec des à coups aussi réduits qu'on le désire.
On peut signaler en passant que les variations brusques d'intensité: eties surintensités auxquelles sont soumis les divers enroulements induits ou inducteurs des moteurs ne présentent pas de danger pour ces derniers si l'on a soin de renforcer les montages et les liaisons électriques à l'intérieur desdits moteurs (soudures, fixation de bobinages, etc...)
Il convient d'ailleurs d'indiquer qu'il n'est pas nécessaire de court-circuiter les enroulements complémentaires des m (u-h) moteurs au moment de la mise en court-circuit de ces derniers (fig.8) puisque leurs induits sont alors inactifs.
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RETOUR AU COUPLAGE INFERIEUR - La transition des- cendante (passage du couplage supérieur au couplage infé- rieur) s'opère de façon inverse, c'est à dire en se plaçant tout d'abord dans les conditions qui correspondent à la courbe du champ renforcé du couplage supérieur, puis en mettant hors circuit les m (u-h) moteurs dans leurs p-m branches, et en les replaçant dans les m premières branches, par exemple en queue, et enfin en les réunissant au circuit de ces m branches.
Les schémas des figs 10à 14 montrent la suite de ces opérations.
Le schéma de la fig.IO représente le montage série- parallèle où les n moteurs sont groupés en p branches de h moteurs chacune.
En cours de marche, le coulisseau de la résistance variable R se trouve appliqué sur un plan quelconque de cette dernière, assurant ainsi un certain shuntage de la chaîne
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1"...n".
Pour amorcer la transition, on commence par ramener le coulisseau sur un cran de shuntage moins élevé, afin d'obtenir le renforcement de champ désiré, renforcement qui est maximum si l'on ouvre le contacteur o comme représenté sur la fig.ll.
On opère ensuite la mise hors circuit des p-m branches, par ouverture des contacteurs f (fig.12).
Les (p-m) h moteurs sont alors groupés en m séries de u-h moteurs, que l'on branche respectivement en queue de chacune des m branches restées en circuit, et cela, à l'aide des contacteurs e, tandis que les contacteurs d sont maintenus fermés, en sorte que lesdits moteurs se trouvent tout d'abord court-circuités (fig 13).
Pour achever l'opération, il suffit maintenant d'ouvrir les contacteurs d pour mettre en circuit les u-h
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moteurs ajoutés à chacune des m premières branches (fgi.14) et l'on peut, dès lors, avec le couplage inférieur ainsi rétabli reprendre la régulation de la machine par shuntage à l'aide de la résistance réglable R, le contacteur o étant fermé au moment voulu.
Dans l'exemple ci-dessus, on a admis que la chaîne complémentaire 1"...n" était invariablement fixée au point commun amont ou aval des branches parallèles; mais, comme on le verra ci-après dans les exemples des figs 15 et 16, il est clair qu'une alimentation séparée de ladite chaîne permettrait, avec la même facilité, l'application du procédé, dans le sens montant comme dans le sens descendant.
La fig.I5 représente le même groupement de départ que celui de la fig5 en ce qui concerne les m branches paral-, lèles de chacune u moteurs à excitation subdivisée, mais dans lequel la chaîne complémentaire est alimentée par une généra- trice G, entraînée par un moteur M, lui-même alimenté par la source commune aux moteurs.
Dans cette figure, la régulation de la tension aux bornes de la chaîne complémentaire - régulation qui condi- tionne l'obtention des caractéristiques favorables à la tran- sition - est assurée par l'enroulement E, connecté en séria avec les branches parallèles, commandé par un contacteur k, et régulé par une résistance réglable r, montée en parallèle aux bornes dudit enroulement.
L'enroulement complémentaire séparé E1 n'a pas, en général, à intervenir dans l'opération de transition.
Comme précédemment, l'opération de transition as... cendante s'effectuera en partant d'une caractéristique élevée du couplage inférieur, obtenue d'une manière analogue en insé- rant le minimum de résistance r, ce qui a pour effet de ré- duire le courant passant dans l'enroulement E (le contacteur k étant fermé) et partant, de diminuer le courant qui
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traverse la branche complémentaire.
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En d'autrestermes9 l'effet obtenu est analogue, à, un effet de shuntage des champs complémentaires,
Evidemment la courbe de shuntage maximum (courant minimum dans 1"...n") sera obtenue par l'ouverture du con- taeteur k, ou par l'insertion de la valeur minimum de la ré- sistance r,
Partant de cette position de la caractéristique, il ne restera plus qu'à réaliser les opérations décrites dans le cas précédent, savoir: renforcement des champs complémentaires par la manoeuvre du coulisseau de la résis- tance r dans le sens de l'augmentation de ladite résistance; court-circuitage des u-h moteurs dans les m branches paral- lèles;
formation des p franches parallèles par l'adjonction de p-m nouvelles branches de h moteurs chacune, et enfin reprise de la régulation par la manoeuvre du coulisseau,
Bien entendu, le retour au couplage inférieur s'o- père, en exécutant les opérations inverses.
Dans le cas où, par suite de nécessités de construc- tion, la régulation sur la résistance r serait insuffisante pour obtenir un bon recoupement des courbes de transition, on pourrait utiliser, en le faisant parcourir par un courant approprié, l'enroulement E1 prévu pour des fonctionnements annexes de la locomotive (stabilisation, récupération, etc) et cela sous forme additive ou bien antagoniste à l'enroule- ment E.
Naturellement et comme dans le cas précédent, la transition peut s'effectuer entre deux caractéristiques autres que les caractéristiques respectivement maximum et minimum de shuntage et de renforcement de champ.
Le shéma de la fig. 16 représente une variante du montage de l'enroulement E; réalisée en vue de réduire les dimensions dudit enroulement et par suite de la résistance
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dans le cas où les intensités parcourant ces deux éléments seraient trop importantes,
Le branchement de ces deux éléments aux bornes d'une résistance supplémentaire (laquelle d'ailleurs pour- rait éventuellement être réglable) montée en série avec les branches parallèles, permet d'obtenir cette amélioration constructive,
Il va de soi que tout ce qui précède n'est pas limité à l'emploi de moteurs de construction mécanique et électrique classique.
C'est ainsi que le mode de transition qui fait l'ob- jet de l'invention est applicable à des moteurs comportant, dans une même carcasse unitaire, plusieurs induits et les inducteurs correspondants, pour autant qu'il soit possible de subdiviser les dits inducteurs et de coupler les induits,
Par extension, au surplus, le même mode de transi- tion est également applicable si, sur un même collecteur, il est possible de capter des tensions différentes au moyen de lignes de balais appropriées, auquel cas les couplages pourraient s'opérer entre les lignes de balais, d'une part, et les inducteurs, d'autre part,
De même, le procédé s'applique si un même moteur comporte, avec un induit unique,plusieurs collecteurs pos- sédant chacun des lignes de balais adéquates aux divers en- roulements,
les groupements entre les lignes de balais correspondant à une série d'enroulements pouvant se faire sous forme série, série-parallèle ou éventuellement parallè- le. Ces divers groupements constitueraient alors les diver- ses branches séries-parallèles dont il a été question plus haut, branches séries-.parallèles qui comporter aient, dans chaque branche série, les fractions d'enroulements inducteurs correspondantes, et qui débiteraient par leur couplage en série-parallèle ou parallèle, sur la chaîne unique corres-
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pondant à la totalité des fractions complémentaires des machines élémentaires.
Si l'on considère que la progression ou la régres- sion de la courbe fondamentale de l'ensemble¯moteur susvisé, peut être obtenue par exemple par la rotation des lignes de balais, il pourra être intéressant d'appliquer le procédé pour assurer le passage d'une position des balais correspondant à la courbe maximum du couplage inférieur, à la position dé- calée correspondante à la coube minimum d'un couplage su- périeur.
A cet effet, la régulation qui, dans les exemples précédents était obtenue en agissant sur la chaîne complé- mentaire, pourra, dans le cas envisagé, être obtenue par des déoalages appropriés des balais. A cette régulation ' par le décalage pourra d'ailleurs être adjointe la régula- tion sur la chaîne complémentaire précédemment décrite..
Dans ce qui précède, on a vu que la régulation, en vue de la transition, était le plus souvent et le plus commodément obtenue par la régulation de la chaîne induc- trice complémentaire. Il peut être avantageux, cependant, dans certains cas d'opérer cette régulation et d'obtenir no- tamment une courbe de shuntage élevée pour le couplage infé- rieur, en court-circuitant dans chaque branche tout ou par- tie des enroulements constamment reliés aux moteurs élémen- taires. Il est évident que l'effet obtenu sera une éléva- tion de la courbe si on diminue la fraction d'enroulement en service ou l'intensité du courant qui parcourt ce dernier
La manoeuvre inverse assure l'abaissement voulu dans le cas du couplage supérieur.
Bien entendu ceci n'exclut pas le fonctionnement concomittent ou successif de la régulation de la chaîne complémentaire ou toute autre régulation adéquate.
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Dans le cas prévu à la fig. 9 de la demande de bre- vet numéro 344.101- du 29 Décembre 1941 à laquelle il a été fait référence plus haut - cas où seuls, les induits, ac- compagnés de leurs enroulements de commutation respectifs, figurent dans les branches parallèles, alors que la totalité des inducteurs forme une chaîne unique disposée comme l'é- tait la chaîne complémentaire dans les autres modes de réa- lisation (connectée ou séparée); la méthode de transition précédemment décrite s'applique, bien entendu, sans aucune difficulté.
TRANSITION OU RECUPERATION - DAns tout ce qui précède, on a envisagé simplement la transition aller et retour entre deux couplages en fonctionnement moteur,
Le même système s'applique intégralement pour la transition aller et retour, dans la marche en récupéra- tion. il suffit pour cela que l'ensemble du schéma prévu pour la récupération - c'est à dire comportant le moyen d'excitation de la chaîne inductrice unique voulu pour que les induits fonctionnent en génératrices - permette pour une vitesse donnée le recoupement d'une courbe basse du couplage supérieur avec une courbe haute du couplage infé- rieur (utilisation notamment d'un Enroulement tel que E1 figs 15 et 16).
En récupération, en effet, la transition la plus intéressante est celle qui autorise le passage d'un coupla- ge supérieur à un couplage inférieur.