<Desc/Clms Page number 1>
Procédé de traitement mécanique de la tourbe.
La présente invention concerne le traitement méca- nique de la tourbe, en vue de sa déshydratation et de son utilisation ultérieures.
Ainsi qu'on le sait la tourbe est formée d'humus provenant de la décomposition de végétaux dont le degré d'évo- lution varie suivant la flore et l'âge des couches superposées.
A l'examen, on constate que les matières qui composent la tour- be peuvent être classées en deux espèces ayant des caractères physiques nettement différents:
1 . La matière colloïdale composée principalement de cellules très évoluées.
2 . La matière fibreuse composée principalement des fibres ligneuses des plantes qui ont constitué la tourbière.,
<Desc/Clms Page number 2>
et des racines ou radicelles ligneuses provenant des arbustes et des buissons qui se sont développés à sa surface.
La matière colloïdale et la matière fibreuse, inti- mement mélangées dans la tourbe brute, sont extraites ensem- ble de la tourbière et, dans les procédés connus de traite- ment mécanique, après enlèvement des plus grosses racines, on les soumet ensemble à la déshydratation par pressage, pour ne procéder qu'ensuite à une séparation grossière des matières fibreuses par criblage de la tourbe déshydratée. Un second criblage, donnant une séparation plus poussée mais encore très incomplète, a lieu généralement après séchage de la tourbe.
Cette façon de procéder, principalement lorsque le but du traitement est la fabrication de briquettes de tourbe pour laquelle les matières fibreuses sont impropres, présente l'inconvénient que les fibres et radicelles sont mal éliminées et encombrent ou obstruent les appareils et machines. En outre, après séchage, une grande partie des fibres sont devenues si légères qu'elles restent en suspen- sion dans l'air et créent un danger constant d'incendie et d'explosion.
La présente invention a pour but d'écarter ces inconvénients et d'apporter au traitement de la tourbe de notables simplifications et économies.
Elle consiste, à cet effet, à séparer mécaniquement la matière fibreuse de la matière colloïdale alors que la tourbe est à l'état brut,et à faire subirà chacune de ces matières un traitement séparé et approprié à leurs caractè- res propres.
<Desc/Clms Page number 3>
L'expérience montre que la déshydratation mécanique de la matière fibreuse est beaucoup plus aisée et plus rapide que celle de la tourbe brute, de sorte que le traitement sépa- ré des fibres se justifie par l'économie de matériel et de temps qu'il permet de réaliser, peu importe que le but poursui- vi soit la récupération des fibres de tourbe pour l'indus- trie textile ou la fabrication de briquettes au moyen de la matière colloTdale. Cette dernière, débarrassée des fi- bres, est évidemment plus aiséeà traiter que la tourbe bru- te ou partiellement criblée; son volume moindre pour une même quantité de produit final propre.au briquetage permet de réduire l'installation nécessaire pour la déshydrater et la sécher, ainsi que les quantités requises d'adjuvants de déshydratation, poussier de tourbe sec, bandes absorban- tes etc.
On opère la séparation mécanique de la tourbe brute en matière fibreuse et matière colloïdale par pression de la tourbe contre une surface perforée propre à retenir la matière fibreuse et à laisser passer la matière collorda- le par ses perforations. Pour assurer un grand débit au séparateur, il est avantageux que la surface perforée soit mobile, de préférence tournante, et que la tourbe soit pres- sée contre cette surface perforée mobile par une surface pleine, capable de se déformer élastiquement pour épouser localement les inégalités de la couche de tourbe sans s'écar- ter entièrement de la surface perforée .au passage de parties grossières.
Ces conditions peuvent tre réalisées par l'em- ploi de deux tambours dont l'un est perforé et l'autre revêtu de caoutchouc, qui tournent l'un à coté de l'autre ou l'un dans l'autre de façon que la tourbe soit pressée entre eux.
<Desc/Clms Page number 4>
Le dessin annexé représente à titre d'exemple deux formes d'exécution d'un séparateur de tourbe conforme à l'invention, et un schéma d'installation pour le traite- ment séparé de la matière fibreuse et de la matière collor- dale.
Fig. 1 montre en coupe transversale un séparateur à tambours disposés côte-à-côte,
Fig. 2 est une vue analogue d'un séparateur à tam- bours logés l'un dans l'autre,
Fig. 3 montre le séparateur de la Fig. 2 partie en élévation de face et partie en coupe longitudinale, et
Fig. 4 représente schématiquement une installation de traitement séparé.
Sur la Fig. l, deux tambours 1 et 2, respective- ment percé de perforations 3 et garni d'un manchon de caoutchouc 4, tournent c6te-à-c8te en étant serrés l'un vers l'autre. La tourbe brute arrivant par la goulotte 5 est pressée par le tambour caoutchouté contre le tambour perforé, dans lequel la matière colloïdale de la tourbe pé- nètre à travers les perforations 3 pour passer sur un transpor- teur 6 qui l'emporte, tandis que la matière fibreuse adhérant aux tambours est enlevée par les racloirs 7 et emportée par le transporteur 8.
Dans la variante représentée sur les Figs. 2 et 3, le tambour caoutchouté 9 est logé dans le tambour perforé 10 et pressé contre la paroi interne de celui-ci par un le- vier 11 à ressort réglable 12. Un transporteur 13 amène la tourbe brute à l'intérieur du tambour perforé et la déver- se entre la paroi perforée et le tambour caoutchouté. La matière colloïdale, chassée par la pression, tombe à travers les perforations sur un transporteur 14 (Fig. 3); la matière
<Desc/Clms Page number 5>
fibreuse qui adhère à la paroi interne du tambour perforé en est détachée par le racloir 15 à ressort réglable 16 pour être évacuée par le transporteur 17.
La matière fibreu- se et la matière collordale, .ainsi évacuées séparément du séparéteur sont traitées séparément, pour les déshydrater, dans des groupes de presses différents.
Dans l'installation représentée sur la Fig. 4, un groupe de séparateur A alimente un groupe de presses B trai- tant la matière fibreuse et des groupes de presses C trai- tant la matière colloïdale. Les transporteurs 14 desservent directement les presses C, tandis que les transporteurs 17 alimentent un silo 18 d'ou la matière fibreuse est amenée par un transporteur 19 aux presses B.
Une déshydratation sommaire de la matière fibreuse étant suffisante pour qu'elle puisse servir de combustible ali- mentant les chaudières d'une installation de briquetage de tourbe, le groupe de presses B traitant'cette matière peut être réduit à deux unités, par exemple. On utilisera avantageusement comme adjuvants de déshydratation dans ces presses les résidus secs de la fabrication, tels que les produits récupérés des appareils de dépoussiérage et les refus fibreux ou grossiers des tamisages à sec.
Pour respecter la proportion dans le cas où le groupe B comprend deux presses, les groupes C peuvent comprendre neuf presses servant à déshydrater la matière colloïdale de la tour- be, destinée au briquetage. Une installation de presses trai- tant la tourbe brute, non séparée, devrait comporter, pour une même production de briquettes, plusieurs presses supplémentai- res qui sont économisées grâce au traitement séparé permettant une déshydratation plus rapide.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux dé- tails d'exécution décrits et représentés à titre d'exemple, et
<Desc/Clms Page number 6>
on ne sortirait pas de son cadre en y apportant des modifications
REVENDICATIONS ---------------------------
1. Procédé de traitement mécanique de la tourbe, carao. térisé en ce qu'on sépare mécaniquement la matière fibreuse de la matière colloïdale de la tourbe brute, avant de procéder à la déshydratation.