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Plaquette de stabilisation d'une fracture du radius
L'invention concerne une plaquette pour la stabilisation et l'ostéosynthèse d'une fracture avec déficit d'os cortical à la partie postéro-externe de la métaphyse du radius.
La fracture du poignet dite de Pouteau-Colles est une fracture du radius accompagnée d'un tassement de l'os. Son ostéosynthèse est difficile ; la réduction du déplacement ne restitue pas l'intégrité osseuse, et la fracture ne peut rester stable à cause du déficit d'os cortical sur la partie postéro-externe de la métaphyse du radius.
Plusieurs solutions ont déjà été proposées en vue de compenser ce trou situé sur la face postéro-externe du radius, dont l'invention mise au point par l'inventeur, et faisant l'objet du document EP-A-0844849, qui est inclus ici à titre de référence.
EP-A-0844849 divulgue une cheville intrafocale pour la stabilisation et l'ostéosynthèse d'une fracture du poignet, en particulier avec déficit d'os cortical à la partie postéro-externe de la métaphyse du radius, dans laquelle le corps de la cheville présente à une extrémité une section plus grande que celle de la seconde extrémité, section plus grande destinée à compenser en substance le déficit osseux à la partie postéro-externe de la métaphyse du radius ; la cheville est d'autre part prévue pour enclaver respectivement la paroi corticale postérieure et la paroi corticale antérieure de la métaphyse du radius.
Une autre solution connue consiste à injecter un ciment dans le foyer de la fracture, pour combler le déficit osseux.
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Avec les solutions connues, il subsiste un risque d'instabilité par basculement ou déplacement antéropostérieur des lèvres de la fracture.
Selon la présente invention, on se propose de fournir un perfectionnement à la solution selon EP-A- 0844849, dans lequel on assure l'effet de comblement ou de compensation du déficit osseux, tout en améliorant la stabilité de la fracture réduite.
On atteint cet objet avec une plaquette pour la stabilisation et l'ostéosynthèse d'une fracture du poignet avec déficit d'os cortical, prévue pour être disposée du côté de la fracture présentant le déficit osseux. La plaquette comprend un corps, sensiblement plan, adapté à la métaphyse distale du radius, solidaire d'au moins un organe de compensation, destiné à prendre une position en saillie par rapport au plan dudit corps, et à servir d'appui aux lèvres de la fracture, en les maintenant écartées, et au moins un moyen de fixation, prévu pour ancrer la plaquette dans l'os ; le ou chaque organe de compensation présente, à son extrémité de liaison audit corps, une dimension sensiblement égale à la hauteur du déficit osseux à compenser.
Selon d'autres aspects de l'invention, la plaquette comprend deux organes de compensation, disposés de part et d'autre du corps ; le corps sert d'organe d'appui pour la métaphyse, pour empêcher un déplacement relatif antéro-postérieur des lèvres de la fracture, tandis que chaque organe de compensation est prévu pour prendre une position hors du plan dudit corps, et être inséré dans le foyer de la fracture pour maintenir écartées les lèvres de la fracture ; chaque organe de compensation se rétrécit à la manière d'un coin, de son extrémité de raccordement audit corps de plaquette, vers son extrémité éloignée
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dudit corps de plaquette, de façon à restaurer sensiblement l'état initial de l'os fracturé, en compensant le déficit osseux ;
le corps de plaquette est percé d'au moins un orifice prévu pour recevoir un organe d'ancrage à l'os ; la plaquette comprend un prolongement dudit corps, sensiblement dans le plan de celui-ci, percé d'un orifice destiné à recevoir une vis à son extrémité éloignée du corps ; la plaquette peut être formée sous une forme plane, dans un matériau déformable, et les organes de compensation être pliés hors du plan dudit corps au moment de la mise en place de la plaquette.
D'autres aspects, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront dans la description qui suit, et du dessin annexé sur lequel :
La figure 1 est une vue en perspective d'une plaquette selon l'invention,
La figure 2 est une vue en perspective d'un autre mode de réalisation d'une plaquette selon l'invention,
La figure 3 est une vue de profil de la plaquette de la figure 2,
Les figures 4 et 5 sont des vues de profil de variantes de la plaquette de l'invention,
La figure 6 représente une ébauche d'une plaquette selon l'invention,
Les figures 7 à 9 sont des schémas montrant la plaquette de l'invention en position dans une fracture réduite,
En se reportant au dessin, la plaquette désignée en bloc par la référence 1 comprend un corps 2, percé d'un orifice 4, et pourvu d'ailes 5,5'sensiblement orthogonales au plan du corps.
Dans les modes de réalisation préférés, représentés aux figures 2-9, la plaquette comprend un prolongement ou
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patte 3 sensiblement coplanaire avec le corps 2 et destiné à assurer la fixation de la plaquette.
Dans le mode de réalisation simplifié représenté à la figure 1, la patte 3 est absente
Comme on peut le voir au dessin, le corps 2 déborde à sa partie supérieure, de la jonction aile-corps, de façon à assurer une bande d'appui 6 du corps sur le bord supérieur de la fracture.
Ce même appui est nécessaire à la partie inférieure de la plaquette. Dans le mode de réalisation simplifié de la figure 1, il est réalisé par une bande d'appui 6' sensiblement identique à la bande 6 de la partie supérieure. Dans le mode de réalisation des figures 2 à 9, cet appui est déjà assuré par la patte 3, de sorte que la jonction du bord inférieur des ailes 5,5'avec le corps peut se faire à la limite inférieure de celui-ci, comme on le voit par exemple à la figure 6.
L'orifice 4 est prévu pour recevoir facultativement une cheville intrafocale 9 suivant EP-A-0844849 (figure 8), ou encore une vis 10 connue (figure 9). La cheville peut assister l'effet de compensation assuré par les ailes 5, 5'de la plaquette, tout en assurant en même temps un effet de stabilisation en enclavant les parois corticales antérieure et postérieure, tandis que la vis peut assurer la stabilisation en ancrant la plaquette sur le tissu osseux.
L'orifice 4 peut encore être utilisé pour l'injection d'un ciment de comblement dans le foyer de la fracture, la plaquette assurant dans ce cas le maintien de la réduction avant durcissement du ciment, et assistant ensuite l'action de celui-ci, tout en assurant son rôle d'appui vis-à-vis d'un déplacement relatif antéro-postérieur des lèvres de la fracture.
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La patte de fixation 3 est percée à son extrémité intérieure d'un orifice 7 destiné à recevoir une vis ou broche de fixation 8. La longueur de la patte 3 n'est pas en soi une caractéristique de l'invention ; elle doit simplement être suffisante pour permettre de fixer la vis 8 dans l'os sain, à l'écart de la fracture.
La forme de la patte 3 n'est pas non plus une caractéristique de l'invention et peut être généralement quelconque. La forme représentée à la figure 6 a l'avantage de ne pas présenter, à la jonction du corps 2 et de la patte 3, d'angle pouvant blesser le patient.
Comme on l'a déjà mentionné, le bord supérieur des ailes 5,5'se raccorde au corps 2 à distance de son bord supérieur, pour laisser une bande d'appui 6 permettant à la plaque de s'appuyer sur la face postéro-externe de la métaphyse du radius, en la maintenant ainsi vis-à-vis d'un déplacement dans le sens antéro-postérieur. Au bord inférieur du corps, ce rôle est joué par la bande d'appui 6' (figure 1), en association ou non avec la patte 3 (figures 2-9).
A titre de variante, ou de manière complémentaire, on peut également prévoir à la racine des ailes une encoche 11, 11' (figures 4 et 5) destinée à enclaver la paroi corticale postéro-externe, de façon à renforcer l'effet de maintien et de stabilisation.
Dans les modes de réalisation des figures 1-4 et 6- 9, les ailes ont une forme généralement triangulaire. La pointe sera avantageusement arrondie pour ne pas créer de traumatisme.
Cette forme est la forme préférée, dans la mesure où elle correspond sensiblement à la forme de l'ouverture en coin à compenser, et où elle est ainsi susceptible d'assurer une meilleure répartition de l'effort de
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compression (dû à la traction musculaire) sur une plus grande surface des bords des ailes (au mieux, sur toute la longueur de ceux-ci).
Cette forme peut cependant être généralement quelconque, pour autant que la hauteur de l'aile à sa jonction avec le corps-et donc au droit de la paroi corticale postérieure-soit sensiblement égale à la hauteur du déficit osseux à compenser, de manière à restaurer les deux lèvres de la fracture sensiblement dans leur position originelle.
Ainsi, on a représenté à titre d'exemple à la figure 5 une aile courte, de section sensiblement trapézoïdale, qui n'assure un appui que sur la paroi corticale postéroexterne, et non pas également à l'intérieur de la fracture comme dans le cas de l'aile triangulaire.
La section trapézoïdale représentée, avec les bords supérieur et inférieur inclinés à l'écart l'un de l'autre, réalise un effet d'encoche 11, 11'à la jonction avec le corps 2, mais l'aile courte pourrait tout aussi bien être obtenue en tronquant simplement les ailes triangulaires du mode de réalisation de la figure 1.
Au dessin, on a représenté des ailes à bords symétriques (ailes en forme de triangle isocèle), ce qui correspond sensiblement à la forme en coin du foyer de la fracture. On peut cependant également prévoir des bords dissymétriques, éventuellement mieux adaptés à un type de fracture particulier.
A la figure 6, on a représenté une plaquette à l'état déployé, c'est-à-dire avec tous les éléments coplanaires.
La plaquette peut en effet être livrée sous cette forme au chirurgien qui réalisera le pliage des ailes 5, 5'hors du plan du corps 2 au moment de l'intervention,
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en ajustant ainsi au mieux le dispositif à la fracture en cause.
Cette ébauche de plaquette plane présente encore l'avantage d'un moindre volume occupé et d'une plus grande facilité d'emballage et de stockage.
Les figures 7 à 9 sont des schémas représentant la plaquette en position dans une fracture réduite. Plus particulièrement, la figure 7 représente schématiquement la plaquette fixée à l'os par une vis 8 passant par l'orifice de la patte ; la figure 8 est un schéma analogue à celui de la figure 7, montrant la plaquette en position, associée à une cheville intrafocale 9 connue, et la figure 9 montre la plaquette en position, fixée à l'os par deux vis ou broches 8,10.
Comme on le comprendra à la lumière de la description qui précède, la plaquette de l'invention fournit un nouveau dispositif original de réduction et de stabilisation d'une fracture avec déficit osseux.
De manière synthétique, la plaquette de l'invention comprend un organe d'appui (le corps 2), un moyen de fixation (l'orifice 4 du corps 2 et/ou l'orifice 7 de la patte 3) et un, ou de préférence deux organes de compensation (5,5').
L'organe d'appui 2 est destiné à s'appliquer contre la face postérieure de la métaphyse du radius pour empêcher un déplacement relatif, dans le sens antéropostérieur, des lèvres de la fracture. Les organes de compensation 5,5'sont destinés à s'insérer dans le foyer de la fracture en la maintenant en extension, avec ses lèvres écartées, à l'encontre de l'effort de contraction exercé par les tissus mous. Facultativement, les organes de compensation peuvent également assurer un effet de fixation, par l'intermédiaire des encoches 11,
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11'. Le moyen de fixation est prévu pour fixer la plaquette en position, avec le corps en appui sur la métaphyse, et les organes de compensation 5, 5'dans le foyer de la fracture, en ancrant la plaquette dans le tissu osseux.
Dans le mode de réalisation de la figure 1, ce moyen de fixation sera une cheville intrafocale ou une vis passant par l'orifice 4 (la vis-de plus faible diamètre que la cheville-pouvant encore passer par un orifice supplémentaire adapté-non représenté-percé dans le corps de la plaquette). Dans le mode de réalisation des figures 2 à 9, ce sera une vis 8 passant par l'orifice 7 dans la patte 3, éventuellement assistée par une cheville 9 ou une vis supplémentaire 10 (figures 7,8 et 9).
Entre autres avantages, le mode de réalisation pourvu de la patte 3 reporte la fixation à l'écart de la fracture, dans l'os sain, assurant ainsi un ancrage ferme et fiable ; également, et surtout lorsque la vis 8 est utilisée seule pour fixer ou ancrer la plaquette, cette fixation à l'écart du foyer permet à l'élasticité de la plaquette (généralement en métal) de jouer un certain effet de ressort pour maintenir la plaquette fermement contre la paroi osseuse, avec les ailes dans le foyer.
Pour renforcer cet effet, la patte 3 peut encore être très légèrement cintrée.
Par rapport à la cheville intrafocale selon EP-A- 0844849, la plaquette de l'invention présente l'avantage d'assurer une meilleure stabilité vis-à-vis d'une bascule latérale (transversalement par rapport à la direction antéro-postérieure), grâce à la présence des deux ailes (5, 5') écartées. La stabilité est encore renforcée par la présence des surfaces (6, 6'et 3) assurant un appui sur la face postérieure du radius, du côté du déficit
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osseux, en évitant ainsi un glissement dans le sens antéro-postérieur des lèvres de la fracture. Enfin, la fixation de la patte 3 à l'os, au moyen de la vis 8 passant dans l'orifice 7, assure de manière très fiable le maintien en place de la plaquette, puisque celle-ci est fixée par une vis ancrée dans l'os sain, à distance de la fracture.