PLAN DE TRAVAIL EN VITROCERAMIQUE
La présente invention concerne un plan de travail, ou table de travail ou comptoir ou meuble, formé d'au moins une plaque de grandes dimensions positionnée ou destinée à être positionnée horizontalement sur un ou des éléments supports (caisson d'un meuble, pied(s) support(s)) afin d'offrir une surface stable destinée à différents usages. En particulier, la présente invention concerne une table ou un meuble présentant une surface ou plateau (généralement horizontal(e) en position d'utilisation) apte à permettre en simultané ou successivement différentes activités et/ou support d'objets (cette surface ou plateau formant ainsi ce qu'on appelle un plan de travail).
Les matériaux habituellement utilisés pour réaliser des plans de travail sont par exemple le bois, le quartz, le Corian®, etc. Pour la cuisson d'aliments, il existe par ailleurs des surfaces de cuisson de grandes dimensions dans les cuisines, en particulier à usage professionnel, ces plaques étant généralement métalliques et/ou composites. En particulier, il existe des panneaux multicouches, à base de couches ou matériaux céramiques tels que le grès, de couches ou matériaux métalliques de type aluminium et de couches ou matériaux plastiques isolants de type Bakélite, ces panneaux présentant généralement une épaisseur importante (de l'ordre de 12 mm par exemple) et étant de réalisation complexe.
Parallèlement, des plans de cuisson en matériaux de type vitrocéramique ou verre renforcé, de dimensions plus limitées (en particulier de surface généralement inférieure à 0.4 m2, des plaques de surface supérieure pouvant être plus difficiles à obtenir par les procédés habituellement utilisés, et pouvant poser des problèmes en terme de planéité, manutention, etc), existent, pour des usages en particulier domestiques, l'utilisation de matériau vitrocéramique s'étant généralisé ces dernières années pour les plaques de cuisson, en raison notamment des performances de ce matériau pour cet usage et de l'aspect attractif des plaques réalisées.
Il existe actuellement différents types de plaques en vitrocéramique, chaque variante étant le résultat d'études importantes et de nombreux essais, étant
donné qu'il est très délicat de faire des modifications sur ces plaques et/ou sur leur procédé d'obtention sans risquer un effet défavorable sur les propriétés recherchées : pour pouvoir être utilisée comme plaque de cuisson, une plaque vitrocéramique doit généralement présenter une transmission dans les longueurs d'onde du domaine du visible à la fois suffisamment basse pour masquer au moins une partie des éléments de chauffage sous-jacents au repos et suffisamment élevée pour que, selon les cas (chauffage radiant, chauffage par induction, etc), l'utilisateur puisse détecter visuellement les éléments de chauffage en état de marche dans un but de sécurité ; elle doit également présenter une transmission élevée dans les longueurs d'onde du domaine de l'infrarouge dans le cas notamment des plaques à foyers radiants. Les plaques ainsi conçues sont destinées exclusivement à l'usage en tant que plaques de cuisson et ne sont traditionnellement pas destinées à recevoir d'autres objets que les ustensiles résistants à la chaleur utilisés pour la cuisson d'aliments, ni destinées à l'exercice d'autres activités que la cuisson d'aliments.
La présente invention a cherché à élargir la gamme des produits d'équipement ménagers existants, à usage domestique ou professionnel, en mettant au point un nouveau type de produits interactifs permettant des usages plus variés.
Ce but a été atteint par le nouvel équipement ou article ou installation selon l'invention, avantageusement interactif, cet équipement mobilier/ménager (ou meuble) comprenant :
- au moins un plan (ou comptoir ou table) de travail formé d'au moins un substrat (en particulier plaque ou surface ou plateau) en (ou (à base) d'un ou essentiellement constituée d'un) matériau verrier (de préférence en vitrocéramique) monolithique (ou monobloc ou d'un seul tenant), avantageusement essentiellement plan, de surface (longueur par largeur de sa face de plus grandes dimensions) supérieure à 0.7 m2, ledit substrat présentant une luminosité L* inférieure à 10, un flou inférieur à 30 %, et une transmission lumineuse TL inférieure à 10%,
- au moins une source lumineuse, en particulier destinée à matérialiser (rendre visible) une ou des zones ou un ou des éléments ou affichages du substrat, notamment par transmission lumineuse au travers du substrat, cette source se trouvant en particulier sous le substrat et étant cachée par celui-ci
lorsque cette source n'est pas en fonctionnement/est au repos,
- au moins une interface de communication avec au moins un élément du plan (par exemple avec la ou les sources lumineuses), et/ou le cas échéant avec au moins un élément extérieur (hors du plan), par exemple avec un module (une unité, un dispositif) extérieur pour une communication sans fil,
ledit équipement étant en outre dénué d' élément(s) de chauffage.
Le produit mis au point selon l'invention répond au but recherché, la présente invention proposant ainsi un équipement nouveau interactif (permettant notamment l'activation de fonctions telles que l'éclairage et l'affichage de zones ou données) pouvant être utilisé dans toute pièce à vivre, le plan de travail pouvant faire partie d'un meuble plein ou non, d'une table, d'un comptoir, etc, ce plan de travail étant monté ou apte à être monté horizontalement sur (en particulier au sommet de) un ou des éléments supports (caisson d'un meuble, pied(s) support(s)) afin d'offrir une surface stable destinée à différents usages, le plan de travail ou l'équipement selon l'invention présentant une surface supérieure continue apte à permettre en simultané ou successivement des activités (telles que travail, jeux, lecture, etc.), le support d'objets (tels que papiers, ordinateurs, vases, vaisselle, etc.), et la pose de récipients pouvant être chauds sans pour autant endommager la surface du plan de travail ni risques de brûlures par l'activation in situ d'éléments chauffants. Le fait de ne pas présenter d'éléments de chauffage incorporés constitue un élément de sécurité supplémentaire rendant l'utilisation de l'équipement plus sûr, et permet de prolonger la durée de vie des autres composants de l'équipement pouvant être sensibles à la chaleur, en particulier pouvant être sensibles à l'exposition prolongée à la chaleur pouvant intervenir lors de la mise en œuvre répétée des éléments de chauffage. Contrairement à l'usage classique qui est fait des matériaux de type vitrocéramique, traditionnellement utilisés pour servir de plaques de cuisson ou de produits destinés à supporter des hautes températures (tels que des pare-feu), le présent équipement intègre donc ce matériau à destination usuelle haute température, dans un contre-emploi/usage contraire, où il n'est pas associé à des éléments de chauffe, ni exposé à divers feux, tout en présentant malgré tout différents avantages le rendant particulièrement approprié pour cette nouvelle application ou ce nouvel équipement. De façon surprenante, l'utilisation d'une surface vitrocéramique comme simple surface de convivialité sans éléments de
chauffage est particulièrement avantageuse (notamment en termes d'entretien, de pérennité quelles que soient les conditions d'utilisation, etc).
Plus généralement, l'invention concerne également un plan de travail formé d'au moins un substrat en matériau verrier monolithique de surface supérieure à 0.7 m2, ledit substrat présentant une luminosité L* inférieure à 10, un flou inférieur à 30 %, et une transmission lumineuse TL inférieure à 10%, ce plan de travail étant destiné à équiper un meuble ou équipement interactif multi-usages (destiné à plusieurs usages tels que listés au paragraphe précédent), en particulier tel que défini ci-avant selon l'invention (sans élément(s) de chauffage).
L'invention concerne également l'utilisation d'un substrat, en particulier d'une plaque, en matériau verrier monolithique de surface supérieure à 0.7 m2, ledit substrat présentant une luminosité L* inférieure à 10, un flou inférieur à 30 %, et une transmission lumineuse TL inférieure à 10%, comme plan de travail interactif multi-usages tel que mentionné aux paragraphes ci-dessus.
Comme indiqué précédemment, le plan de travail est formé d'un substrat ou plaque en matériau verrier monolithique (le matériau verrier ayant été formé d'un seul bloc/en une seule pièce, même si le substrat peut le cas échéant présenter des évidements, généralement pratiqués dans la pièce déjà formée, à des fins esthétiques ou fonctionnelles) de grandes dimensions, l'avantage d'une telle plaque monolithique de grandes dimensions étant notamment d'offrir une surface majoritairement continue/uniforme/sans raccords, esthétique et d'entretien facile, ainsi qu'un plus grand confort d'utilisation et une plus grande sécurité (en matière d'étanchéité en cas de renversement de liquide, etc. ), etc. Le substrat consiste essentiellement, voire uniquement, en le matériau verrier, ce substrat/matériau verrier pouvant le cas échant être muni de revêtements de décoration ou fonctionnels de faible épaisseur (notamment de l'ordre de quelques dizaines de nanomètres à quelques centaines de microns, voire plus), par exemple en émail, peinture, couches minces, etc, comme précisé ultérieurement.
Contrairement à l'usage dans les vitrocéramiques notamment, ce (substrat en) matériau verrier est de grandes dimensions, sa surface (correspondant au produit de sa longueur par sa largeur pour sa face de plus grandes dimensions - généralement sa face supérieure, destinée à être apparente et à servir de support d'articles (ménagers ou de travail) étant de dimensions supérieures à 0.7 m2, de préférence supérieures à 0.9 m2, notamment supérieures à 1 m2, en particulier
supérieures ou égales à 2 m2. Or la fabrication de grandes plaques, dans le cas de la vitrocéramique notamment, pose de nombreux problèmes en matière de planéité et de manipulation. Dans la présente invention, une plaque de grandes dimensions, présentant pourtant une bonne planéité, peut néanmoins être avantageusement obtenue en réduisant la vitesse de passage (ou rallongeant l'arche de céramisation ou augmentant le temps de séjour dans l'arche) par rapport à la vitesse (ou à la longueur de l'arche ou au temps standards) habituellement utilisée pour obtenir des plaques vitrocéramiques de dimensions usuelles inférieures à 0.4 m2, comme explicité ultérieurement dans le procédé selon l'invention.
Dans la présente invention, le substrat en matériau verrier forme ainsi avantageusement la majeure partie (au moins 50%), voire la totalité, du plan de travail ou de sa surface ou face destinée à servir à divers usages (généralement face supérieure en position d'utilisation). En particulier, le substrat en matériau verrier occupe avantageusement dans la présente invention au moins 50%, notamment au moins 70%, en particulier au moins 90% de la surface (mesurée généralement en face supérieure, destinée à être apparente et à servir de support d'articles) du plan de travail, et généralement il occupe toute la surface du plan de travail, la surface du plan de travail s'entendant comme la surface pleine occupée par le plan de travail (surface qu'il occupe en excluant celle(s) occupée(s) par des évidements éventuels (tel qu'un évidement dans le plan pour intégrer un évier)) sur la face considérée (généralement sa face supérieure, destinée à être apparente et à servir de support d'articles), voire s'entendant en particulier comme la surface globale correspondant au produit de la longueur du plan de travail par sa largeur). Selon le type de meuble (notamment dans le cas d'un meuble où le plan de travail occupe l'intégralité d'une de ses faces, généralement la face supérieure, par exemple une table, un îlot central ou un simple plan de travail), le substrat en matériau verrier peut ainsi occuper également au moins 50%, notamment au moins 70%, en particulier au moins 90% de la surface d'une face, en particulier de la face supérieure (en position d'utilisation), du meuble, voire occuper toute ladite surface.
Avantageusement, le substrat en matériau verrier forme au moins 50%, notamment au moins 70%, en particulier au moins 90%, voire la totalité, du plan de travail, ou en d'autres termes, le plan de travail (généralement en face
supérieure ou formant la face supérieure du meuble) est principalement (à au moins 50%, notamment au moins 70%, en particulier au moins 90%), en particulier entièrement (ou uniquement) formé du (ou constitué du, ou consiste en le) substrat en matériau verrier (ce matériau verrier étant préférentiellement de la vitrocéramique).
Le substrat/matériau verrier selon l'invention est avantageusement plan (ou majoritairement ou quasiment plan), et présente en particulier une planéité (hauteur entre le point le plus haut et le point le plus bas du substrat par rapport au plan moyen du substrat, à l'exception des déformations volontaires éventuelles opérées sur le substrat à des fins esthétiques ou fonctionnelles) inférieure à 0,1 % de la diagonale du substrat, et de préférence inférieure à 3 mm, notamment inférieure à 2 mm, en particulier inférieure à 1 mm, voire de l'ordre de zéro, en fonction de la taille/surface/diagonale du substrat, la planéité étant mesurée à l'aide d'un ondulomètre de référence SurFiat commercialisé par la société Visuol. Le substrat est généralement de forme géométrique, en particulier rectangulaire, voire carrée, voire circulaire ou ovale, etc., et présente généralement une face "supérieure" (face visible) en position d'utilisation, une autre face "inférieure" (généralement cachée, dans le châssis ou caisson du meuble incorporant le plan de travail) en position d'utilisation, et une tranche (ou chant ou épaisseur). La face supérieure est généralement plane et lisse mais peut aussi présenter au moins une zone en relief et/ou au moins une zone en creux et/ou au moins une ouverture et/ou des bords biseautés (ces formes ayant été ajoutées lors de la fabrication du substrat, par exemple par laminage ou effondrement ou pressage, etc., ou ayant été ajoutées en reprise), etc, ces variations de forme constituant avantageusement des variations continues de la plaque (sans changement de matériaux ou raccords). La face inférieure peut être notamment lisse ou munie de picots augmentant sa résistance mécanique et obtenus par exemple par laminage.
L'épaisseur du substrat en matériau verrier monolithique est généralement d'au moins 2 mm, notamment d'au moins 2.5 mm, en particulier est de l'ordre de 3 à 30 mm, et avantageusement est inférieure à 1 5 mm, en particulier est de l'ordre de 3 à 15 mm, notamment de 3 à 10 mm.
Le matériau verrier du substrat utilisé est avantageusement résistant à haute température et/ou présente un coefficient de dilatation nul ou quasi-nul (par
exemple inférieur à 15.10"7 K"1), en particulier est avantageusement de la vitrocéramique ou un verre renforcé (notamment trempé chimiquement ou thermiquement). De préférence, le substrat est un substrat en vitrocéramique. Comme défini selon l'invention, le substrat/matériau verrier est avantageusement faiblement transmissif, peu diffusant et de couleur sombre (définie par la luminosité L*), en particulier de couleur noire ou brun foncé, ce matériau permettant en particulier un affichage par transmission lumineuse au travers du substrat, comme précisé ci-après.
La vitrocéramique utilisée peut être notamment de composition telle que décrite dans les demandes de brevets publiées sous les numéros suivants : WO2012156444, WO2012001300, DE20201201 181 1 , cette vitrocéramique étant en particulier une vitrocéramique d'aluminosilicate de lithium.
On utilise par exemple avantageusement une vitrocéramique comprenant les constituants suivants et/ou obtenue par céramisation à partir d'un verre de composition suivante, dans les limites ci-après exprimées en pourcentages pondéraux : SiO2: 52 - 75 %; AI2O3 :18 - 27 %; Li2O: 2,5 - 5,5 %; K2O : 0 - 3 %; Na2O : 0 - 3 %; :ZnO : 0 - 3,5 %; MgO : 0 - 3 %; CaO: 0 - 2,5%; BaO : 0 - 3,5 %; SrO : 0 - 2 %; TiO2 :1 ,2 - 5,5 %; ZrO2 : 0 - 3 %; P2O5: 0 - 8 %, et de préférence, dans les limites ci-après exprimées en pourcentages pondéraux : SiO2 : 64 - 70 %; AI2O3 : 18 - 21 %; Li2O : 2,5 - 3,9 %; K2O : 0 - 1 ,0 %; Na2O : 0 - 1 ,0 %; ZnO : 1 ,2 - 2,8 %; MgO : 0,20 - 1 ,5 %; CaO : 0 - 1 %; BaO: 0 - 3 %; SrO: 0 - 1 ,4 %; TiO2 : 1 ,8 - 3,2 %; ZrO2 : 1 ,0 - 2,5 %.
La vitrocéramique peut être affinée à l'arsenic (c'est-à-dire de (verre mère de) composition comprenant de l'ordre de 0.5 % à 1 .5% en poids d'oxyde d'arsenic (exprimé en As2O3), ou peut être non affinée à l'arsenic (en particulier présentant un taux d'oxydes d'arsenic inférieur à 0.2 %, en particulier inférieur à 0.1 %, voire nul) ou affinée à l'étain ou affinée au(x) sulfure(s), et peut être obtenue par laminage ou par flottage.
Le matériau verrier peut être également un verre trempé non céramisé, par exemple un aluminosilicate de lithium trempé tel que décrit dans les demandes de brevets publiées sous les numéros suivants : FR1060677, WO2012080672, ou dans la demande déposée en France sous le numéro 1363157, ou encore un verre trempé d'un autre type (sodo-calcique, borosilicate, etc), par exemple tel que décrit dans la demande publiée sous le numéro WO2012146860.
La vitrocéramique ou le verre trempé sont obtenus par les procédés respectifs décrits dans les documents précités en utilisant les cycles et températures de traitement permettant d'obtenir le matériau verrier présentant les caractéristiques sélectionnées données dans la définition de l'invention. Dans le cas des vitrocéramiques, ces procédés sont de préférence modifiés en réduisant la vitesse de passage d'au moins 25%, de préférence d'au moins 50%, ou en augmentant la longueur de l'arche de céramisation ou le temps de séjour dans ladite arche d'au moins 25%, de préférence d'au moins 50%, par rapport respectivement aux vitesses, longueurs et temps normalement utilisés, afin d'obtenir un substrat plan de grandes dimensions comme requis selon l'invention, comme explicité ultérieurement.
Comme défini selon l'invention, le substrat formant le plan de travail est sélectionné de façon à présenter une luminosité L* inférieure à 10, de préférence inférieure à 7, un flou inférieur à 30 %, en particulier inférieur à 28%, voire inférieur à 20%, et une transmission lumineuse TL inférieure à 10%, notamment inférieure ou égale à 8%, cette transmission lumineuse étant préférentiellement non nulle (supérieure à 0%) dans le mode de réalisation de l'invention permettant notamment un affichage lumineux à la surface du substrat par des sources lumineuses placées dessous. Le substrat présente ces caractéristiques sur l'essentiel (en particulier sur au moins 80%, voire sur 100%) de sa surface, exception faite d'éventuels décors localisés (par exemple en émail) ou composants localisés appliqués à sa surface. Ces propriétés sont généralement celles du matériau verrier formant le substrat en lui-même, sans la présence d'un quelconque revêtement, mais le cas échéant peuvent résulter de la combinaison du matériau verrier et d'un revêtement appliqué sur l'essentiel de l'une et/ou l'autre de ses faces principales. Avantageusement, il s'agit des caractéristiques intrinsèques du substrat en matériau verrier, c'est-à-dire que ledit substrat en matériau verrier présente ces caractéristiques en lui-même sans la présence d'un quelconque revêtement.
La luminosité L* est une composante définie dans le système colorimétrique CIE et est évaluée de façon connue, à l'aide notamment d'un colorimètre Byk-Gardner Color Guide 45/0 (colorimétrie en réflexion) sur la face supérieure du substrat posé sur fond blanc opaque.
Le flou mesure le niveau de diffusion lumineuse et est défini, dans le cadre de l'invention, comme étant le rapport de la transmission diffuse sur la transmission totale à une longueur d'onde égale à 550 nm, ce flou étant évalué par exemple à l'aide du spectrophotomètre muni d'une sphère intégrante utilisé pour les mesures de transmission lumineuse.
La transmission lumineuse TL est mesurée selon la norme ISO 9050 :2003 en utilisant l'illuminant D65, et est la transmission totale (intégrée dans le domaine du visible), tenant compte à la fois de la transmission directe et de l'éventuelle transmission diffuse, la mesure étant faite par exemple à l'aide d'un spectrophotomètre muni d'une sphère intégrante, la mesure à une épaisseur donnée étant ensuite convertie le cas échéant à l'épaisseur de référence de 4 mm selon la norme ISO 9050 :2003.
Le substrat selon l'invention tel que défini ci-avant est en particulier d'aspect sombre, et est formé d'un matériau faiblement transmissif et peu diffusant, notamment est d'aspect noir ou brun, permettant notamment, en combinaison avec des sources lumineuses placées dessous, d'afficher des zones lumineuses ou des décors, tout en masquant les éventuels éléments sous- jacents. Le matériau verrier utilisé présente également préférentiellement un indicateur (ou facteur ou coefficient) d'opacité Ω inférieur à 100, et avantageusement supérieur à 93, afin notamment de permettre ledit affichage par des sources sous-jacentes dans un mode de réalisation de l'invention ou un affichage par projection comme indiqué ultérieurement, cet indicateur d'opacité dans la présente invention étant déterminé par la formule Ω = 100 - ΔΕ* et étant évalué en mesurant (colorimétrie en réflexion effectuée à l'aide d'un colorimètre Byk-Gardner Color Guide 45/0) la variation de couleur ΔΕ*, correspondant à la différence entre la couleur, mesurée en réflexion sur la face supérieure du substrat, pour le substrat posé sur fond noir opaque et celle pour le substrat posé sur fond blanc opaque (ΔΕ* = ((LN *-LB *)2 + (aN *-aB *)2 + (bN *-bB *)2)½ , LB *,aB *,bB * étant les coordonnées colorimétriques de la première mesure sur fond blanc et LN *,aN *,bN * étant celles de la seconde mesure sur fond noir dans le système colorimétrique établi en 1976 par la CIE).
Le substrat est de préférence à base d'une vitrocéramique noire comprenant généralement des cristaux de structure β-quartz au sein d'une phase vitreuse résiduelle, la valeur absolue de son coefficient de dilatation étant
avantageusement inférieure ou égale à 15.10"7/°C, voire à 5.10"7/°C, et présentant les caractéristiques précédemment mentionnées, telle que la vitrocéramique des plaques commercialisées sous le nom Kerablack+ par la société Eurokera. En particulier, il peut s'agir d'une vitrocéramique affinée à l'arsenic de composition telle que décrite dans la demande de brevet EP0437228 ou US5070045 ou FR2657079, ou d'une vitrocéramique affinée à l'étain, présentant un taux d'oxydes d'arsenic inférieur à 0.2 % (voire inférieur à 0.1 %, voire inférieur ou égal à 500 ppm, voire nul), par exemple de composition telle que décrite dans la demande de brevet WO 2012/156444, ou encore affinée au(x) sulfure(s) comme décrit dans la demande de brevet WO20080531 10.
Le cas échéant, le substrat peut également comprendre des colorants, donnant par exemple certaines nuances ou teintes, à des taux de préférence inférieurs à 10% en poids, par exemple de l'oxyde de vanadium, de l'oxyde de fer, de l'oxyde de cobalt, de l'oxyde de cérium, de l'oxyde de sélénium, de l'oxyde de chrome, voire de l'oxyde de nickel, de l'oxyde de cuivre et/ou de l'oxyde de manganèse, etc.
Diverses zones et/ou éléments et/ou fonctions et/ou décorations peuvent être signalés par au moins une source lumineuse telle qu'évoquée dans la définition de l'invention, cette source une fois activée permettant d'afficher un motif lumineux (notamment de type disque, cercle, croix, triangle, etc.) de couleur et/ou de dimensions fixes ou variables. D'autres motifs non lumineux peuvent être également présents en permanence (de tout type y compris décor non géométrique, etc.), obtenus notamment par dépôt de couche(s) (en particulier telle(s) qu'utilisée(s) pour la décoration de vitrocéramiques), par exemple en émail ou éventuellement peinture, à la surface de la plaque (notamment en face supérieure, ou éventuellement inférieure selon le type de revêtement).
Dans un mode de réalisation préféré, une ou des zones et/ou éléments et/ou fonctions et/ou décorations sont signalés par, et/ou mis en évidence à l'aide de ou au moyen de, au moins une source lumineuse telle qu'évoquée dans la définition de l'invention, sur activation de ladite source, ladite source étant placée sous le substrat (en position d'utilisation) et étant cachée par celui-ci au repos, ladite source permettant un affichage lumineux par transmission au travers du substrat/plan de travail.
Dans un autre mode de réalisation avantageux, la face, en particulier supérieure (en position d'utilisation) ou apparente, de la plaque est revêtue d'un revêtement opacifiant, en particulier d'un émail ou de couches minces, le taux de couverture dudit revêtement opacifiant dans la zone revêtue étant d'au moins 5%, de préférence d'au moins 20%, en particulier d'au moins 45%, voire de 100%, l'émail présentant le cas échéant (notamment lorsque le taux de couverture est inférieur à 100%) un taux de pigments supérieur à 2% (par rapport au taux de fritte + pigment(s) dans l'émail), en particulier supérieur à 5%, de préférence supérieur à 10%, notamment compris entre 5 et 30%, et/ou présentant un indice de réfraction différent de celui du substrat, et une ou des zones et/ou éléments et/ou fonctions et/ou décorations sont signalés par, et/ou mis en évidence à l'aide de ou au moyen de, au moins une source lumineuse telle qu'évoquée dans la définition de l'invention, sur activation de ladite source, ladite source se trouvant au-dessus (en position d'utilisation) ou du côté de la face apparente de ladite plaque (ou encore du côté où l'affichage est recherché ou doit être vu) et permettant un affichage lumineux par projection (directe) sur cette surface formant écran.
Une ou des sources lumineuses peuvent notamment permettre l'affichage de moyens ou zones de commande (sous forme de touches, logos, voire claviers, etc.), activables par exemple par contact sur la surface du plan (à l'aide par exemple de capteurs situés sous la surface) ou à distance (notamment par communication sans fil), voire par simple mouvement de la main (par capteurs situés le cas échéant à l'extérieur et enregistrant le mouvement, par exemple par triangulation, pour le convertir, à l'aide notamment d'un algorithme et d'une interface adaptés, en l'activation d'une fonction par exemple), ou le cas échéant par la pose d'un objet déterminé à un emplacement déterminé de la plaque. La ou les sources lumineuses peuvent également permettre l'affichage de décors, ou de données diverses (affichage par exemple de pages d'ordinateurs, de recettes de cuisine, etc.) téléchargées par exemple par communication sans fil en utilisant une interface appropriée et projetées ou transmises à partir des sources lumineuses à la surface de la plaque.
Le cas échéant, l'article selon l'invention peut comprendre plusieurs sources lumineuses, pour l'éclairage de plusieurs zones ou pour l'affichage de textes ou décors complexes, ou pour homogénéiser l'éclairage, ces sources
pouvant être disposées suivant des axes et des angles d'éclairage différents pour obtenir l'effet voulu, sans reflets ou ombrages indésirables. En particulier dans le cas d'un éclairage par projection sur le plan formant écran, plusieurs sources sont par exemple disposées de façon que l'angle entre chaque source (ou entre chaque élément, par exemple miroir, envoyant la lumière vers le plan de travail) et la normale au plan de travail soit compris entre 5 et 60°, de préférence entre 30 et 45° pour minimiser les effets d'ombres projetées par une personne opérant sur le plan de travail.
La ou les sources lumineuses peuvent être avantageusement formées par des diodes électroluminescentes, en particulier lorsqu'elles se trouvent sous le plan de travail, pour des raisons notamment d'encombrement, d'efficacité, de pérennité et de résistance aux conditions environnantes.
Ces diodes sont avantageusement de type puce(s) semi conductrice(s), en matériaux minéraux (DEL ou LED en anglais), émettant notamment dans une direction, et peuvent être encapsulées, c'est-à-dire comprendre un composant semi-conducteur et une enveloppe (par exemple en résine type époxy ou nylon), encapsulant le composant semi-conducteur. Ces diodes peuvent aussi être des puces semi-conductrices sans lentilles de collimation par exemple de taille de l'ordre de la centaine de μιτι ou du mm, éventuellement avec une encapsulation minime (par exemple de protection).
Les diodes peuvent le cas échéant être portées par un support ou barrette ou embase, cette embase pouvant présenter une surface (plane ou inclinée) traitée et/ou rendue réfléchissante pour une meilleure efficacité lumineuse, par exemple revêtue d'une laque ou peinture et/ou couche miroir, et/ou couplée à un réflecteur blanc ou métallique pour mieux diriger le rayonnement émis.
Le cas échéant, on peut également utiliser des diodes électroluminescentes organiques (OLED), consistant notamment en une superposition de couches semi-conductrices organiques entre des électrodes, et produisant différentes couleurs au pixel près suivant le cheminement de l'électricité à travers les couches organiques. D'autres types de sources lumineuses peuvent également être utilisées, conjointement ou alternativement aux diodes précitées, par exemple lampes halogènes ou à incandescence, lasers ou écrans à cristaux liquides, les sources pouvant le cas échéant être utilisées en combinaison avec des lentilles ou miroirs, etc.
L'assemblage de chaque source ou des sources (à la plaque ou à une autre partie de l'équipement ou à une partie extérieure (associée audit équipement), telle qu'un rail ou un dispositif suspendu au-dessus du plan de travail) peut se faire par soudure, clipsage, collage, etc, le cas échéant par l'intermédiaire d'un autre élément ; par exemple, on peut monter des diodes, soudées sur un support lui même logé au fond d'un profilé métallique, par clipsage ou collage du profilé. Le positionnement de la ou des sources (par rapport à la plaque notamment) est adapté pour permettre un affichage au travers du substrat dans le mode de réalisation préféré où des sources se trouvent sous la plaque, ou pour permettre une projection (notamment par le dessus) sur la plaque servant d'écran dans le cas où celle-ci est revêtue d'un revêtement opacifiant et où des sources se trouvent du côté où l'affichage doit être vu.
Les sources, ainsi que leur alimentation et actionnement, peuvent être dissocié(e)s ou non de façon à permettre un éclairage simultané ou individuel des zones d'éclairage voulues, selon les besoins. Chaque source peut être monochromatique (couleur pure) ou polychromatique (couleur de synthèse).
Par « source lumineuse monochromatique » on entend une source lumineuse présentant un seul pic d'émission dans la gamme des longueurs d'onde visibles et tel que la largeur du pic varie de 1 à 100 nm, préférentiellement de 5 à 50 nm.
Par « source lumineuse polychromatique » on entend une source lumineuse qui présente au moins deux pics d'émission à des longueurs d'onde différentes dans la gamme des longueurs d'onde visibles. La couleur perçue (par la rétine) est alors issue d'un mélange entre les différentes longueurs d'ondes. Il peut s'agir d'une LED, et/ou d'un afficheur à LED(s), avec un spectre d'émission présentant un pic d'émission principal et un autre pic d'émission, par exemple de fluorescence, plus large que le pic principal, et généralement de plus faible intensité. La LED polychromatique émet en particulier selon une première émission (de forte ou de faible intensité) comprise entre 400 et 500 nm et selon une deuxième émission (de forte ou de faible intensité) dans le visible au-delà de 500 nm (cas par exemple de LEDs formées d'au moins un cristal électroluminescent et de phosphore(s) photoluminescent(s)). On peut notamment utiliser comme sources des LEDs blanches fabriquées par exemple à partir d'une puce de cristal semi-conducteur tel que le nitrure de gallium/indium (InGaN)
émettant dans le bleu, recouverte d'une résine transparente (telle que silicone ou époxy) contenant des luminophores minéraux (par exemple YAG:Ce), absorbant le bleu et émettant dans le jaune. On peut également utiliser des LEDs à émissions polychromatiques, par exemple formées de trois sources monochromatiques d'intensités réglées de manière indépendante de type « RGB » (avec trois sources : rouge, verte et bleue), etc.
Une ou des sources peuvent également être intégrées dans ou couplées à ou combinées à une ou des structure(s) de type afficheur(s) (par exemple à diodes électroluminescentes dits « à 7 segments » ou à cristaux liquides), bandeau ou écran de commande électronique à touches sensitives et affichage digital (le cas échéant par communication sans fils à l'aide d'une interface), etc
Outre la ou les sources, l'article selon l'invention peut aussi comprendre au moins un guide d'onde destiné à propager la lumière d'une partie à l'autre de l'article (en particulier par réflexion totale interne ou par réflexion métallique), en particulier lorsque les sources sont placées sous le plan de travail, chaque source lumineuse étant alors rattachée au guide concerné et coopérant avec celui-ci en émettant en son sein son rayonnement lumineux afin que le guide le transmette, la ou les sources lumineuses émettant/étant couplées par exemple par la tranche ou chant du guide. Ce guide est avantageusement clair ou transparent, et peut être notamment rapporté (assemblé après avoir été conçu séparément) sous la face inférieure de la plaque. Il peut être organique et/ou plastique (par exemple en polycarbonate ou polyméthacrylate de méthyle PMMA), ou minéral, et est de préférence minéral ; en particulier, il s'agit d'un verre. L'article selon l'invention peut comprendre plusieurs guides dédiés chacun à une ou plusieurs zones d'éclairage, ou un guide unitaire, pourvu le cas échéant d'ouvertures. Le guide peut être solidarisé au substrat par collage et/ou clipsage, ou par encapsulation, etc. L'assemblage du guide peut se faire directement sur le substrat ou sur une autre partie de l'équipement ou d'un support sur lequel est monté le plan de travail, par exemple peut être solidarisé au caisson sur lequel repose le plan de travail. Le guide permet, entre autres, de mieux conduire la lumière jusqu'aux zones d'éclairage voulues et est notamment approprié avec le substrat utilisé selon la présente invention.
Dans le cas notamment où une ou des sources sont placées sous le plan de travail, le cas échéant associées à au moins un guide d'onde, l'équipement
peut également comprendre dans la zone d'éclairage, au moins un moyen d'extraction du rayonnement émis par la ou les sources, par exemple un ou des éléments ou traitements diffusants, en particulier une couche rapportée sur la surface et/ou tout traitement ou texturation différentielle de la surface (local ou sur toute la surface) du guide d'onde ou de la surface d'extraction, comme la gravure laser, l'impression d'émail, l'attaque chimique (acide..) ou mécanique (sablage...), etc. Une surface d'extraction peut le cas échéant être prévue dans l'épaisseur du guide, suivant par exemple une technologie de gravure interne par laser. La géométrie et la rugosité du bord d'un guide d'onde peuvent également être travaillés pour permettre une extraction locale et contrôlée de la lumière. Le ou les moyens d'extraction permettent d'extraire les rayonnements du guide vers la zone d'éclairage voulue. Ils peuvent être combinés le cas échéant avec un autre traitement permettant de cibler les zones d'éclairage, par exemple avec une sérigraphie occultante (masquant certaines zones et empêchant le passage de la lumière) déposée sur une partie d'une face du substrat.
Le cas échéant, dans le cas notamment où une ou des sources sont placées sous le plan de travail, l'équipement peut également comprendre au moins un filtre (couplé (en fonctionnement) à au moins une source (de même qu'à la plaque, la zone colorée obtenue résultant notamment de (l'action/l'effet de) ces trois composants)), de façon à former une zone lumineuse colorée de couleur choisie (la couleur d'une source perçue au travers d'un substrat en vitrocéramique de couleur sombre étant modifiée par rapport à la couleur d'origine de la source par le passage au travers de la plaque), positionné généralement entre la source et la plaque, ce filtre pouvant notamment être combiné (ou solidarisé) à la source et/ou à la plaque et/ou éventuellement à un autre élément intermédiaire.
Par "filtre" on entend un filtre optique (à action sur la transmission de la lumière), en particulier coloré (l'action sur la transmission de la longueur d'onde se faisant en fonction des longueurs d'onde), ce filtre étant en particulier un élément ou matériau, généralement plan, notamment sous forme de film ou couche ou composite, à base d'au moins un matériau organique ou minéral, (semi-)transparent (dans le sens notamment où il est transparent à certaine(s) longueur(s) d'onde du visible et non transparent à/en bloquant/en affectant d'autre(s), ce filtre présentant en outre généralement une transmission lumineuse d'au moins 5% et en particulier d'au moins 30%), en particulier permettant
d'absorber et/ou de réfléchir et/ou de réémettre certaines longueurs d'onde du spectre visible. Ce filtre peut être avantageusement un filtre par absorption (l'action sur la transmission de la lumière se faisant par absorption à certaines longueurs d'onde, la lumière absorbée pouvant notamment être convertie en chaleur et/ou émise à d'autres longueurs d'onde), ou peut être également un filtre par réflexion (l'action sur la transmission de la lumière se faisant par réflexion à certaines longueurs d'onde). Le filtre peut être rapporté (fabriqué séparément) et combiné à au moins une source lumineuse et/ou au plan de travail, ou il peut être intégré ou réalisé directement sur ledit plan et/ou ladite source, par exemple sous forme d'une couche imprimée, par exemple par jet d'encre. Le rayonnement émis par la source passe par le filtre correctif afin de produire l'affichage recherché au travers du substrat auquel cet ensemble est combiné. Le filtre peut permettre de former différentes couleurs, par exemple au moins une zone colorée de couleur blanche ou d'une couleur de synthèse obtenue par un mélange à plusieurs longueurs d'onde.
Les filtres peuvent être des polymères transparents colorés, des verres colorés, la coloration se faisant par dépôt ou dans la masse, ou peuvent être des couches déposées sur les sources ou le substrat ou un autre support, etc. On utilise de préférence un ou des filtres par absorption, permettant avantageusement d'obtenir l'effet ou la couleur choisi(e) quel que soit l'angle d'incidence de l'observation, formé par exemple par dépôt (par sérigraphie, par impression jet d'encre ou laser, par spray, par trempage, par application au rouleau, etc) d'un ou plusieurs colorants ou pigments minéraux ou organiques (éventuellement dissous ou dispersés dans un médium, en particulier une résine de type silicone, époxy ou acrylique, ou polyuréthane, une encre à séchage UV, ou une matrice minérale de type sol-gel) en surface du substrat choisi (verrier ou plastique/polymère de type polyéthylène téréphtalate, polycarbonate, acrylate, polyétheréthercétone (PEEK), etc), les colorants ou pigments sélectionnés résistant avantageusement à la chaleur.
On peut également utiliser un ou des filtres agissant par réflexion lumineuse (Cette réflexion étant en particulier contrôlée par des interférences se produisant au sein d'un empilement de couches minces constituées de différents matériaux, une couche mince étant une couche dont l'épaisseur est inférieure à la longueur d'onde de la lumière), notamment des filtres de type dichroïques, à base
d'empilements (de couches) interférentiels semi-réfléchissants, etc, réalisés par exemple par dépôt (sous vide) en phase vapeur physique (PVD) ou chimique (CVD) de couches de haut et de bas indices de réfraction en alternance, le substrat sur lequel le dépôt est effectué pouvant être un matériau verrier ou un polymère.
Le ou les filtres sont choisis en fonction le cas échéant de la plaque utilisée, de la couleur recherchée, de la source, et de l'effet recherché (par exemple conservation de la couleur de la source pour une source donnée ou quelle que soit cette source, ou obtention d'une couleur cible différente de la couleur initiale de la source après transmission au travers de l'ensemble plaque/filtre), par combinaison le cas échéant de filtres existants ou par réalisation d'un filtre approprié pour arriver au spectre de transmission voulu en agissant sur différentes variables (concentration de pigments, type de pigments, épaisseur du filtre, etc. dans le cas d'un filtre par absorption, ou nombre de couches, indice de chaque matériau, épaisseur du filtre, dans le cas d'un filtre dichroique, etc.).
Le filtre peut être rapporté/déposé le cas échéant sur la plaque (sur sa face inférieure), notamment par collage, dépôt (d'une couche faisant office de filtre) par impression laser ou jet d'encre, par sérigraphie, par spray, etc, ou peut être fixé entre la source et la plaque, ou être monté sur la source (par dépôt, collage, encapsulation, capuchonnage, etc). Le cas échéant, le filtre peut être inséré entre la source lumineuse et la surface d'injection de la lumière d'un guide d'onde.
La combinaison source/plaque et le cas échéant filtre permet d'obtenir un affichage coloré ou blanc au travers du substrat sombre et/ou sur ledit substrat, avec des effets lumineux particulièrement recherchés en termes de design. L'article peut présenter une ou plusieurs zones lumineuses/d'affichage à usage fonctionnel et/ou décoratif, la ou lesdites zones pouvant être dans toute zone de la plaque, et l'on peut avoir plusieurs zones lumineuses/d'affichage différenciées (couleur, niveau de luminance), et/ou chaque zone peut elle-même présenter différentes couleurs.
Comme indiqué précédemment, l'équipement selon l'invention comporte également au moins une interface de communication avec au moins un élément du plan (tel que la ou les sources lumineuses), et/ou avec un élément extérieur du plan, par exemple pour une communication sans fil.
Cette interface de communication (homme-machine ou machine-machine notamment) peut être un dispositif permettant notamment de commander ou transmettre les commandes aux sources lumineuses, à partir de ou par l'intermédiaire de boutons ou touches de commande intégrées au plan de travail ou déportées sur un élément extérieur avantageusement amovible ou mobile, dans le cas notamment d'une commande par communication sans fil.
De préférence, l'interface permet la communication sans fil avec une unité extérieure au plan de travail (cette unité pouvant faire partie de l'équipement selon l'invention et pouvant elle-même constituer une interface), permettant par exemple l'activation à distance des sources lumineuses et/ou la commande de différentes fonctions (affichage de données sur le plan de travail, etc), les commandes données par l'unité extérieure étant transmises par l'interface aux composants concernés de l'équipement. L'interface peut également être une interface de commande située au niveau du plan (bandeau de commande) transmettant les commandes par fils ou éventuellement sans fils à d'autres composants du plan ou hors du plan (par exemple aux sources déportées du plan dans le cas d'un éclairage par projection).
L'unité extérieure dans le cas d'une commande à distance peut être par exemple sous forme d'un clavier, d'une tablette ou d'un écran tactile, d'un téléphone mobile, cette unité pouvant être fixe (par exemple fixée sur un mur) ou mobile (pouvant le cas échéant être posée sur le plan de travail). Ce mode de réalisation présente notamment l'avantage d'éviter les traces de doigts (inesthétiques et visibles sur les matériaux verriers) sur le plan de travail. Dans un soucis de sécurité notamment, la communication sans fil peut être avantageusement prévue pour être de portée limitée (par exemple limitée au volume de la pièce dans laquelle l'équipement se trouve) et/ou munie de sécurités pour éviter l'activation par mégarde par une personne non présente. La communication sans fils s'effectue en particulier par ondes électromagnétiques ou radioélectriques, le cas échéant à l'aide de systèmes de type Bluetooth, WLAN, wifi, puce RFID, etc.
L'interface peut permettre de transmettre différents signaux initiés par contact ou même par mouvement pour activer différents composants comme déjà évoqué (par exemple elle peut convertir un mouvement, détecté par des capteurs par triangulation, ces capteurs étant reliés à cette interface (et en faisant partie le
cas échéant), en l'activation d'une fonction (par exemple l'éclairage de zones, etc.). Elle peut également permettre le téléchargement et/ou la transmission de données diverses (telles que pages internet, fonds d'écrans, recettes de cuisine, etc.), ces données étant par exemple transmises à des sources lumineuses permettant en particulier leur affichage à la surface du plan de travail.
Au moins une interface est généralement située sur ou sous le plan de travail ou à proximité. L'équipement selon l'invention peut également comprendre plusieurs interfaces, de même type ou différentes, permettant par exemple l'activation de différents éléments, ou l'équipement peut comprendre plusieurs interfaces, fonctionnant le cas échéant différemment (de constitution différente, opérant à différentes fréquences, etc.) pour piloter un même élément avec un niveau renforcé de sécurité. L'interface peut être formée de capteur(s), connecteur(s), élément(s) de commande, tout autre composant électrique ou électronique ou électromagnétique, etc.
Outre l'interface, l'équipement ou le plan de travail peuvent être munis de différents câbles, connecteurs ou autres éléments, notamment électriques contribuant à la transmission de commandes d'une partie à l'autre de l'équipement.
L'équipement, en particulier le plan de travail, selon l'invention peut également comporter divers revêtements fonctionnels et/ou décoratifs, notamment parmi ceux généralement utilisés avec les matériaux verriers concernés, par exemple à base d'émail, de peinture, de couche(s) mince(s) (par exemple métallique(s), diélectrique(s), etc.), etc. Par exemple, l'une des faces du substrat peut comporter une ou des couches ou un ou des motifs en émail, à but décoratif et/ou afin de signaler un ou des éléments (afficheurs, etc.), et/ou servant de masquage (pour éviter par exemple la vision directe des sources, ce masquage n'étant cependant pas nécessaire avec les substrats sélectionnés selon l'invention), et/ou pour d'autres fonctions (comme extracteur de lumière ou pour homogénéiser l'éclairage, etc.). En particulier, le plan de travail peut être muni d'une couche fonctionnelle lui conférant une ou des propriétés supplémentaires telles qu'anti-rayures, renforcement mécanique, anti-traces, antidébordement, etc.. Le revêtement peut être effectué par exemple par des procédés tels que la sérigraphie, le dépôt par pulvérisation cathodique ou pneumatique, le jet d'encre ou d'émail, etc, le revêtement pouvant être appliqué
notamment sur la face apparente ou sur la face opposée, selon le type de revêtement et la fonction recherchée. Par exemple, dans le cas d'un décor par émail, celui-ci est préférentiellement déposé en face supérieure pour des raisons de visibilité notamment, tandis qu'une couche opacifiante en peinture est préférentiellement déposée sur la face opposée non apparente pour une meilleure protection contre l'abrasion notamment, etc.
Comme indiqué précédemment, les décorations (ou au moins une partie d'entre elles) ou affichages du plan de travail peuvent également être obtenus avec avantages par affichage lumineux (plutôt que par dépôt d'un revêtement), voire par projection lumineuse sur le plan formant écran lorsque celui-ci est revêtu d'au moins une couche opacifiante (en particulier d'émail), comme déjà évoqué précédemment.
La présente invention concerne également un procédé de fabrication d'un équipement selon l'invention, en particulier du plan de travail dudit équipement, lorsque ce plan de travail est formé d'au moins un substrat en vitrocéramique de surface supérieure à 0.7 m2, dans lequel on effectue au moins un cycle de céramisation d'une plaque de verre de surface supérieure à 0.7 m2 pour obtenir ledit substrat, et selon lequel on réduit la vitesse de passage d'au moins 25%, de préférence d'au moins 50%, ou on augmente la longueur de l'arche de céramisation ou le temps de séjour dans ladite arche d'au moins 25%, de préférence d'au moins 50%, par rapport respectivement à la vitesse, la longueur ou le temps de séjour optimaux ou usuels pour obtenir un substrat en vitrocéramique de surface inférieure à 0.4 m2.
Pour mémoire, la fabrication des plaques vitrocéramiques s'opère généralement comme suit : dans un four de fusion, on fond le verre de composition choisie pour former la vitrocéramique, puis on lamine le verre fondu en un ruban ou feuille standard en faisant passer le verre fondu entre des rouleaux de laminage et on découpe le ruban de verre aux dimensions souhaitées. Alternativement au laminage, le verre peut être flotté, comme décrit par exemple dans la demande de brevet WO2008056080, avant d'être le cas échéant découpé. Les plaques, déjà découpées ou non, sont ensuite céramisées de manière connue en soi, la céramisation consistant à cuire les plaques suivant le profil thermique choisi pour transformer le verre en le matériau polycristallin appelé « vitrocéramique » dont le coefficient de dilatation est nul ou quasi-nul et
qui résiste à un choc thermique pouvant aller jusqu'à 700°C. La céramisation comprend généralement une étape d'élévation progressive de la température jusqu'au domaine de nucléation, généralement situé au voisinage du domaine de transformation du verre, une étape de traversée en plusieurs minutes de l'intervalle de nucléation, une nouvelle élévation progressive de la température jusqu'à la température du palier de céramisation, le maintien de la température du palier de céramisation pendant plusieurs minutes puis un refroidissement rapide jusqu'à la température ambiante. Le cas échéant, le procédé comprend également une opération de découpe (généralement avant céramisation), par exemple par jet d'eau, traçage mécanique à la molette, etc. suivie par une opération de façonnage (meulage, biseautage,...). Le procédé peut également comprendre une étape de laminage ou effondrement pour former des reliefs particuliers.
Dans la présente invention, la vitrocéramique suit un cycle de céramisation lui donnant les propriétés recherchées, en particulier un aspect sombre/noir/brun, peu transmissif et peu diffusant.
D'autres détails et caractéristiques avantageuses ressortiront ci-après de la description d'un mode de réalisation non limitatif de l'invention en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- La figure 1 représente une vue schématique en perspective d'un équipement selon l'invention;
- La figure 2 représente une vue schématique de dessus d'un équipement similaire (les ustensiles à la surface ou les éléments sous-jacents de meuble n'étant pas représentés) ;
- la figure 3 représente une vue schématique de côté dans laquelle un pan du meuble (23) a été enlevé pour laisser apparaître certains composants de l'équipement.
Dans cet exemple l'équipement (1 ) selon l'invention comprend un meuble (2) formé d'un caisson (4) surmonté d'un plan de travail (5) formé d'au moins un substrat monolithique (6) en vitrocéramique de 2.7 m2 de surface, ce substrat occupant la majorité (ici la totalité) de la surface (mesurée en face supérieure) du plan de travail. Ce substrat est par exemple une plaque du type de celle commercialisée sous la référence KeraBlack+ par la société Eurokera, cette plaque présentant une face supérieure lisse et une face inférieure munie de
picots, et une épaisseur de 8 mm, et présentant une luminosité L* de 0.12, un flou de 0.6%, une transmission lumineuse TL de 0.03%, et un indicateur d'opacité de 99.96. Ce substrat est par exemple obtenu en procédant comme dans la demande de brevet WO 2012156444 mais en réduisant la vitesse de passage dans l'arche de céramisation de 50%.
Alternativement, ce substrat peut être aussi par exemple une plaque de 5.5 m2 en vitrocéramique du type de celle commercialisée sous la référence KeraVision par la société Eurokera, cette plaque présentant une face supérieure lisse et une face inférieure lisse, et une épaisseur de 6 mm, et présentant une luminosité L* de 1 .08, un flou de 2.17%, une transmission lumineuse TL de 3.8%, et un indicateur d'opacité de 99.53. Ce substrat est par exemple obtenu en procédant comme dans la demande de brevet WO 2012001300 mais en réduisant la vitesse de passage dans l'arche de céramisation de 50%.
Le substrat utilisé présente une couleur noire (dans les deux cas précités). Dans les deux cas, le substrat en vitrocéramique obtenu présente une planéité de moins de 2 mm (la planéité obtenue étant entre 2 et 3 mm pour une vitesse réduite de 25% seulement, et étant de plus de 15 mm pour une vitesse inchangée par rapport à celle utilisée dans la demande précitée pour obtenir une plaque de dimensions standards inférieure à 0.4 m2), la planéité recherchée pour de bonnes propriétés optiques notamment, étant inférieure à 3 mm, de préférence inférieure à 2 mm.
L'équipement peut comprendre également une ou plusieurs sources lumineuses (8, 8'), à titre décoratif pour des effets lumineux, ou destinées par exemple à signaler des emplacements (par exemple pour déposer des ustensiles chauds), ces sources pouvant être notamment placées sous le substrat et cachées par le substrat lorsqu'elles sont au repos. Ces sources signalent par exemple une ou des zones à l'aide par exemple de cercle(s) lumineux de taille plus ou moins importante et de couleur (9) délimitant chaque emplacement (les couleurs pouvant le cas échéant être identiques ou différentes selon les emplacements). Dans le cas présent, les sources sont déportées latéralement par rapport aux zones à éclairer (comme indiqué en figure 3), et la lumière est transmise jusqu'aux zones choisies par l'intermédiaire d'un guide d'onde (10). Ce guide optique (10) se présente par exemple sous forme d'une plaque de verre clair borosilicate de 3 mm d'épaisseur et les sources (8) sont formées par
exemple d'une pluralité de LEDs portées par une embase logée dans un profilé, les sources se trouvant sur une partie de la tranche du guide hors des zones d'éclairage, l'article comprenant en outre des moyens d'extraction du rayonnement émis par les sources, ces moyens se présentant sous forme de zones émaillées ou sablées 1 1 situées chacune sous chacune des zones d'éclairage voulues.
L'équipement comprend en outre au moins une interface de communication (12) (cachée par le substrat) par exemple avec les sources lumineuses, cette interface communiquant également sans fils avec une unité extérieure sous forme, par exemple, d'une tablette tactile (13) pour l'activation de différentes zones et fonctions de la plaque ou de l'équipement. L'unité extérieure peut être avantageusement mobile et reposer sur le plan de travail (figure 1 ) ou servir pour l'activation à distance (figure 3) de différentes zones ou fonctions. Alternativement ou cumulativement, l'interface pourrait également comprendre ou être reliée à un bandeau de commande fixe situé en surface du substrat (2) pour l'activation de différentes zones et fonctions, en particulier du substrat.
Le cas échéant l'équipement peut être associé à ou comprendre également (ou alternativement au système d'éclairage formé par les sources lumineuses sous le substrat) un système d'éclairage (14) surplombant le plan de travail, ce système intégrant au moins une source lumineuse (8') pour l'éclairage du plan de travail ou la signalisation de zones (en particulier dans ce dernier cas lorsque la face supérieure du substrat (6) est revêtue d'un émail opaque).
L'équipement comporte également d'autres éléments, notamment des câbles électriques (15) pour l'activation des sources, et comporte des tiroirs (16) ou des placards (17) aménagés dans le caisson supportant le plan de travail, pour le rangement de divers articles, etc. L'équipement peut également comporter d'autres éléments, par exemple le plan de travail peut comporter un encadrement, le substrat peut être revêtu d'un décor permanent, localisé ou non, par exemple en émail, le caisson peut être plein ou comporter différents évidements (tel que l'évidement (18), ou intégrer d'autres éléments (par exemple des tiroirs, etc.). Le plan de travail (5) peut servir pour différents usages, tels que l'écriture (comme symbolisée par le papier et le stylo (19)), le support d'objets (comme symbolisé par la vaisselle (20)), l'utilisation comme table de cuisine (permettant notamment de manger ou déposer des récipients de cuisson (21 ) le cas échéant chauds, etc),
etc. Le cas échéant, le caisson peut également être remplacés par des pieds supports (par exemple uniquement les parois 22 et 23, ou quatre pieds au quatre coins, l'équipement sous le plan de travail dans ce cas étant préférentiellement caché par un coffrage localisé de quelques centimètres d'épaisseur sous le substrat) à l'image d'une table.
L'équipement selon l'invention peut notamment être utilisé avec avantages pour réaliser une nouvelle gamme de meubles multi-usages et intéractifs sans zones de cuisson.