Unité implantable dans -un corps vivant, système médical d'injection, et procédé chronothérapeutique La présente invention concerne une unité implantable dans un corps vivant, un système médical d'injection destiné à l'optimisation d'une thérapie, et un procédé de traitement thérapeutique d'un patient humain ou animal, avantageusement fondé sur les rythmes biologiques .
Bien qu'elle s'applique à d'autres traitements, desti¬ nés par exemple à la thérapie des affections infectieuses, métaboliques, auto-immunes, toxiques, traumatiques, etc., on décrit l' invention dans son application à la thérapie des cancers.
La plupart des cancéreux reçoivent des perfusions chro¬ niques par l'intermédiaire d'un site d'accès veineux implanté. Ce site est particulièrement utile pour les per¬ fusions ambulatoires de chimiothérapie continue.
On a proposé une approche chronothérapeutique des can¬ cers afin d'une part de réduire la toxicité des molécules et d'autre part d'en augmenter l'efficacité. La chimiothérapie est ainsi effectuée par perfusion chronomodulée avec des horaires déterminés suivant un schéma d'administration chro¬ nothérapeutique.
Cette thérapie repose sur l'étude du rythme circadien et de ses composantes (ce qu'on appelle parfois horloges biologiques) . On a en effet démontré par exemple que les anti-inflammatoires non stéroidiens étaient deux fois moins toxiques pour l'estomac lorsqu'ils étaient pris le soir plutôt que le matin. On a aussi démontré que la toxicité rénale de la gentamycine était plus faible lorsque cet anti- biotique était pris par une perfusion en milieu de journée plutôt que la nuit.
Le rythme circadien comprend diverses composantes, dont des composantes ultradiennes. Ces dernières sont, pour les cas classiques et non pathologiques, en général d'influence négligeable. Cependant, pour des cas particuliers, par exemple sous l'effet d'une administration médicamenteuse, au cours des prémices d'un risque pathologique ou sous l'action d'un traitement ou d'un événement environnemental, ces
composantes ultradiennes sont fondamentalement informatives et permettent une prise de décision et une possibilité d'action précoce.
Le rythme cirσadien est caractérisé par des fréquences correspondant à des périodes de 24 h et ses harmoniques : 12 h, 8 h, 6 h, 4,8 h, 4 h, 3,43 h, 3 h, etc. Les compo¬ santes harmoniques d'ordre élevé de ce rythme décroissent en énergie (et donc en utilité pour définir la structure temporelle) . De ce fait, il ne semble pas utile de relever les informations temporelles pour des périodes inférieures à 1 h.
Cependant, plusieurs facteurs peuvent perturber le système circadien sur lequel repose la chronothérapie : des variations individuelles, la pathologie et la thérapie elle- même. En conséquence, pour un patient donné, il peut exister une différence entre l'heure générale et celle de l'horloge interne du sujet.
On s'est déjà rendu compte que la température interne profonde, qui était régulée par le système circadien, constituait un excellent et robuste marqueur de l'horloge interne d'un patient. Sa mesure donne donc un repère précis de la phase individuelle du rythme circadien et permet ainsi une optimisation du traitement par individualisation des moments d'administration. On a donc déjà tenté d'enregistrer en continu la tempé¬ rature corporelle humaine profonde. Cependant, on ne connaît pas de dispositif permettant un tel enregistrement hors de l'hôpital, car seule la mesure de la température rectale donne des résultats suffisamment probants, et celle-ci ne peut être relevée de façon continue chez des malades pendant des durées prolongées .
On a donc suggéré d'utiliser un détecteur associé à une chambre implantable destinée à l'exécution de perfusions. Le détecteur de température est destiné à être implanté dans le tissu sous-cutané profond, au contact des muscles, et à être isolé des influences thermiques extérieures.
Plus précisément, on a envisagé d'associer à une chambre implantable un détecteur de température et un
émetteur transmettant à intervalles réguliers la valeur de la température mesurée à un récepteur d'un appareil porté à 1'extérieur du corps du patient. Les signaux reçus par le récepteur sont destinés à être enregistrés dans l'appareil porté par le patient puis analysés par le personnel médical, à qui est destiné l'appareil.
Un tel système a pour objet la connaissance de la phase du rythme circadien et de sa stabilité, pour la définition du traitement. De façon annexe, on a considéré que ce système pouvait aussi permettre une détection précoce du début d'une infec¬ tion ou de rythmes ultradiens. En effet, comme l'indique la figure 1 qui est un graphique représentant les résultats d'une étude réalisée par mesure de températures rectales, une simple laryngite provoque une modification significative (courbe en trait interrompu) de la température qui évolue normalement dans la plage comprise entre les deux courbes en trait plein (moyenne sur huit jours) avec une amplitude en général de l'ordre de 1 ± 0,5 °C. On conçoit facilement l'intérêt d'une alerte lancée dès la détection d'une telle infection.
Le système précité a été conçu, mais non encore réa¬ lisé, pour permettre une meilleure connaissance du patient et une meilleure adaptation du traitement à celui-ci. Cependant, cette adaptation n'est que globale dans la mesure où les résultats obtenus correspondent à des instructions générales, par exemple à un rythme constant de transmission de la température mesurée, quels que soient la période de la journée et l'état du patient, si bien que les résultats obtenus ne sont que globaux.
Il serait avantageux d'obtenir les résultats non seule¬ ment afin qu'ils puissent être utilisés rapidement, et même très rapidement en cas d'incident, mais aussi d'une manière qui s'adapte à l'état du patient, notamment aux variations qui peuvent se présenter, à l'évolution de la pathologie et aux conséquences de la thérapie.
On sait en effet qu'un affinement du traitement d'un cancéreux, par exemple par perfusion continue ou par
administrations quotidiennes répétées au lieu d'une seule permet une augmentation considérable de la tolérance ou de l'efficacité du traitement. De plus, des essais effectués sur des souris ont montré qu'une injection toutes les trois heures d'une quantité modulée de façon sinusoïdale sur la journée donne des résultats meilleurs qu'une injection non modulée, et surtout qu'une injection unique de quantité plus élevée. Ainsi, la figure 2 indique que le temps de survie
(en ordonnées) des souris atteint 55 à 72 jours avec modulation, alors que l'injection unique donne un temps de survie qui n'atteint pas dix jours.
L'invention a pour objet d'obtenir des résultats précis et significatifs obtenus par mesure d'au moins un paramètre d'un corps vivant, de préférence la température profonde du corps vivant, à une fréquence adaptée à l'état de ce corps, avec un système aussi simple et robuste que possible, mettant en oeuvre les technologies déjà éprouvées pour 1'échange de données entre un dispositif implanté dans un corps vivant et un dispositif extérieur. On connaît déjà de nombreux systèmes dans lesquels une unité implantable dans un corps vivant comprend un détecteur d'au moins un paramètre, et un émetteur de données associé à une antenne et qui exécute une émission de données repré¬ sentatives du paramètre à une fréquence d'émission, les données étant destinées à un récepteur extérieur.
Ainsi, le document US-4 871 351 décrit un système qui comprend un ensemble implantable possédant une pompe d'admi¬ nistration de médicaments commandée par échange d'informa¬ tions entre l'ensemble implantable et un ensemble extérieur. Ce système transmet des données relatives au fonctionnement de l'ensemble implantable, mais ne suggère pas la mesure régulière d'un paramètre du corps vivant dans lequel est implanté l'ensemble.
De même, les documents FR-2 792 841, US2002/042596, US2002/156462 et EP-672 427 décrivent des systèmes compor¬ tant une unité implantable, assurant parfois une mesure, mais toujours d'un paramètre de fonctionnement de l'appareil implanté et non du corps vivant. En outre, aucun d'eux ne
suggère la modulation de la fréquence de mesure en fonction des résultats des mesures. Seule la mise en veille est suggérée, pour des raisons d'économie d'énergie, et non en fonction des résultats . L'invention a pour objet de tirer parti de la techno¬ logie connue de communication de données entre un ensemble implantable et un ensemble extérieur pour affiner la connaissance de l'état actuel du patient, et donc pour accroître l'efficacité du traitement du patient ou de sa surveillance, par adaptation des conditions de mesure soit directement, soit avec traitement local des données, grâce à la modulation des conditions de mesure.
Plus précisément, l'invention concerne une unité implantable dans un corps vivant, du type qui comprend un détecteur d'au moins un paramètre du corps vivant, et un émetteur de données associé à une antenne et qui exécute une émission de données représentatives du paramètre au moins à une fréquence d'émission, les données étant destinées à un récepteur extérieur ; selon l'invention, le détecteur comporte un capteur d'au moins un signal représentatif d'au moins un paramètre du corps vivant, et un échantillonneur relié au capteur et destiné à échantillonner la valeur du signal du capteur à une fréquence de mesure, et l'unité implantable comporte un dispositif de commande et de régulation destiné à régler la fréquence de mesure.
De préférence, le dispositif de commande et de régu¬ lation règle aussi la fréquence d'émission des données en fonction de la fréquence de mesure.
Dans un mode de réalisation avantageux, l'unité implan- table comporte en outre une mémoire contenant des données représentatives d'au moins un cycle de variations des don¬ nées, ce cycle de variations ayant avantageusement une durée de vingt-quatre heures.
Dans un mode de réalisation avantageux, le dispositif de commande et de régulation comporte en outre un dispositif de création de données d'alerte destiné à émettre des don¬ nées. Par exemple, les données d'alerte sont obtenues par comparaison de valeurs du signal du capteur à un seuil
supérieur ou inférieur, ou par comparaison de valeurs échan¬ tillonnées à un seuil supérieur ou inférieur.
De préférence, les données d' alerte sont destinées à déclencher une opération de traitement des valeurs échantil- lonnées par le dispositif de commande et de régulation, par exemple en fonction de la valeur du signal du capteur ou de la valeur échantillonnée, en fonction de la variation de la valeur du signal du capteur ou de la valeur échantillonnée, en fonction de la différence entre des valeurs successives du signal du capteur ou de la valeur échantillonnée, ou en fonction du résultat de la comparaison de la valeur du signal du capteur ou de la valeur échantillonnée à une valeur mémorisée, cette valeur mémorisée ayant par exemple été déduite des données relevées 24 h auparavant ou un multiple de 24 h auparavant.
De préférence, le capteur est un capteur de la tempé¬ rature profonde du corps vivant, bien que d'autres para¬ mètres puissent être mesurés, tels qu'un paramètre représen¬ tatif de l'état de repos-activité, la concentration du glucose ou de l'ion calcium, d'autres paramètres liés à la pression artérielle ou au rythme cardiaque et d'autres paramètres de nature physique, chimique ou biologique, tels que le pH d'un fluide. Plusieurs détecteurs peuvent avan¬ tageusement mesurer plusieurs paramètres. De préférence, l'échantillonneur et le dispositif de commande et de régulation, avantageusement avec le dispo¬ sitif d'alerte, forment un seul dispositif électronique.
Dans un mode de réalisation avantageux, l'invention permet une interaction bidirectionnelle entre la partie implantée et la partie extérieure. En effet, il n'est guère envisageable d'implanter un système électronique capable d'effectuer par lui-même d'importants traitements de données tenant compte de nombreux paramètres, car il devrait être extrêmement élaboré, volumineux et gourmand en énergie. En conséquence, dans un système de base, seules les conditions de mesure et d'émission d'un paramètre peuvent être modi¬ fiées par le système extérieur. Dans un système plus élaboré, le dispositif implanté exécute lui-même un
traitement sommaire de données, par exemple permettant la modulation de la fréquence de mesure et/ou la détermination d'une condition d'alerte.
L'invention concerne ainsi un système médical d'injec- tion destiné à l'optimisation d'une thérapie qui comprend un ensemble extérieur, comportant un premier récepteur de don¬ nées, et un ensemble d'injection implantable dans un corps vivant, et comprenant d'une part un dispositif d'injection et d'autre part une unité implantable telle que définie dans les paragraphes précédents .
De préférence, l'ensemble extérieur comprend un second émetteur de données et un dispositif de traitement de don¬ nées, et l'ensemble implantable d'injection comprend un second récepteur de données destiné à recevoir des données d'instruction du second émetteur, et un dispositif de commande et de régulation destiné, en fonction des instruc¬ tions reçues par le second récepteur, à déterminer au moins une condition choisie parmi les conditions de mesure du paramètre du corps vivant par le détecteur et les conditions d'émission, par le premier émetteur, des données correspon¬ dant à une valeur mesurée par le détecteur.
Dans un mode de réalisation, l'ensemble extérieur comprend au moins deux parties, une première partie compor¬ tant au moins un dispositif d'enregistrement de données provenant de l'ensemble implantable, et une seconde partie comportant le dispositif de traitement des données, la seconde partie étant destinée à recevoir sur commande des données du dispositif d'enregistrement de données.
De préférence, le dispositif de traitement de l'ensemble extérieur est destiné à adapter les données d'instruction d'une part aux données reçues depuis le pre¬ mier émetteur et d'autre part à d'autres informations rela¬ tives au corps vivant dans lequel est implanté l'ensemble implantable. Dans un mode de réalisation, une condition déterminée par le dispositif de commande et de régulation comprend une condition au moins liée à la fréquence à laquelle le détecteur mesure le paramètre du corps vivant.
Dans un exemple de réalisation, une condition déter¬ minée par le dispositif de commande et de régulation comprend une condition au moins liée à la période déterminée d'exécution de l'émission des données relatives au paramètre du corps vivant par le premier émetteur.
De préférence, le dispositif de commande et de régula¬ tion de l'ensemble implantable est en outre destiné à exé¬ cuter un traitement de données.
De préférence, le traitement de données exécuté par le dispositif de commande et de régulation comprend un traite¬ ment de compression des données à émettre par le premier émetteur.
Dans un mode de réalisation avantageux, le système comporte en outre un dispositif d'alerte, et le dispositif de commande et de régulation de l'ensemble implantable déclenche, directement ou non, le dispositif d'alerte lors- qu'une condition liée au paramètre mesuré par le détecteur est remplie. Par exemple, le dispositif d'alerte est tenu par la partie extérieure portée par le patient qui peut être immédiatement avisé, par exemple par un message détaillé affiché sur cette partie. Dans un exemple, la condition liée au paramètre mesuré est le dépassement d'au moins une valeur limite inférieure ou supérieure du paramètre.
De préférence, l'ensemble implantable d'injection est une chambre implantable en sous-cutané profond destinée à la diffusion ou au recueil de liquide, ou une pompe implantable d'injection de liquide.
De préférence, l'ensemble implantable d'injection comporte en outre une alimentation électrique indépendante. L'invention concerne aussi un procédé de traitement d'une affection d'un patient humain ou animal, du type qui comprend la détermination du rythme circadien du patient affecté par l'affection par mesure de sa température pro¬ fonde, et l'administration au patient d'au moins une compo- sition efficace pour le traitement de l'affection du patient à au moins un moment de la journée déterminé d'après le rythme circadien ; selon l'invention, l'étape de détermina¬ tion du rythme circadien du patient comprend la mesure de la
température profonde du patient à une fréquence de mesure déterminée par une unité implantée, l'évaluation de l'état du patient par comparaison du rythme circadien ainsi déterminé en continu à un rythme circadien de référence du patient dans l'unité implantée, et, suivant l'état ainsi déterminé, l'exécution d'au moins une opération choisie parmi la modification de la fréquence de mesure, la trans¬ mission de données spécifiques d'alerte, et la modification de l'administration d'une composante efficace. De préférence, le procédé comprend l'obtention de données spécifiques d'alerte par comparaison de valeurs du signal mesuré ou de valeurs échantillonnées à un seuil supérieur ou inférieur.
De préférence, l'étape d'exécution d'au moins une opération comprend l'exécution d'une opération de traitement de valeurs échantillonnées par le dispositif de commande et de régulation en fonction de la valeur du signal du capteur ou de la valeur échantillonnée, de la variation de la valeur du signal mesuré ou de la valeur échantillonnée, de la différence entre des valeurs successives du signal mesuré ou de la valeur échantillonnée, ou du résultat de la comparai¬ son de la valeur du signal mesuré ou de la valeur échan¬ tillonnée à une valeur mémorisée.
Le procédé est par exemple destiné au traitement non seulement des cancers, mais aussi à celui des affections infectieuses, métaboliques, auto-immunes, toxiques, trauma- tiques, etc.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à la lecture de la description qui va suivre d'exemples de réalisation, faite en référence aux dessins annexés sur lesquels : les figures 1 et 2 ont déjà été décrites ; la figure 3 est un diagramme synoptique représentant les principaux éléments d'un dispositif médical d'optimisa- tion de thérapie selon l' invention ; la figure 4 est un diagramme synoptique représentant les principaux éléments d'un dispositif médical bidirection¬ nel d'optimisation de thérapie selon l'invention ; et
la figure 5 représente une variante de la partie extérieure du dispositif de la figure 4.
La figure 3 représente un dispositif médical qui comporte un ensemble implantable 10 et un ensemble extérieur 12.
Dans ce système de type unidirectionnel, l'ensemble implantable 10 est une chambre implantable munie d'un module électronique comprenant un détecteur 14 de température, comprenant un capteur et un échantillonneur, une alimenta- tion 16, en général une pile électrique, et un émetteur 18 qui est destiné à émettre des données correspondant à la valeur de la température obtenue par le détecteur 14. Un dispositif 24 de commande et de régulation assure le fonc¬ tionnement de l'ensemble du système. Ces données sont reçues par un récepteur 20 d'un ensemble extérieur 12 qui comporte aussi un circuit 26 de traitement, enregistrées, puis utilisées pour l'évaluation des rythmes circadiens du patient et de leur évolution.
La figure 4 représente un système de type bidirection- nel qui comporte aussi un ensemble implantable 10 et un ensemble extérieur 12. En plus des éléments décrits en référence à la figure 3, l'ensemble implantable 10 comporte un récepteur 22, et l'ensemble extérieur comporte un second émetteur de données 28 capable d'émettre des signaux desti- nés au récepteur 22.
Les signaux reçus par le récepteur 22 sont traités par le circuit 24 de commande et de régulation afin que celui-ci effectue ou commande diverses opérations : variation du rythme de détection du paramètre ou des paramètres, varia- tion du rythme d'émission des données par l'émetteur 18, détermination de conditions d'urgence nécessitant le déclen¬ chement d'une alerte, etc.
Dans un exemple de réalisation, l'ensemble implantable 10 est formé par une chambre implantable double munie de réservoirs de dimensions réduites pour que le circuit élec¬ tronique et l'antenne puissent être logés. Le volume total du circuit électronique de l'ensemble implantable est infé¬ rieur à 1 cm3. Lorsque le paramètre mesuré est la
température, le détecteur donne une résolution de 0,1 *C et une précision absolue de 0,2 'C, dans la plage de tempéra¬ tures comprises entre 35 et 42 "C. L'échantillonnage de la température peut être exécuté toutes les minutes et même plus fréquemment en cas d'urgence, ou toutes les dix minutes ou même toutes les heures ou plus en période de repos.
L'antenne de la chambre implantable peut n'occuper qu'un faible volume. Ainsi, elle peut être constituée d'une simple boucle disposée par exemple d'un côté de la chambre, lorsque les réservoirs sont métalliques. Comme cette dispo¬ sition peut présenter des contraintes d'émission, notamment de directivité des signaux émis, il est possible d'utiliser d'autre réalisations.
Dans une première variante, le réservoir ou les réser- voirs ne sont pas conducteurs : ils sont par exemple formés de céramique, afin qu'une boucle d'antenne puisse entourer pratiquement toute la chambre. Dans une seconde variante, un réservoir au moins, de forme circulaire, peut constituer lui-même une antenne, par exemple par dépôt d'un dessin d'antenne sur un réservoir d'un matériau non conducteur. Dans une troisième variante, une longue antenne efficace peut être disposée le long du cathéter auquel est connectée la chambre implantable.
La figure 5 représente une variante de l'ensemble extérieur 12. L'ensemble extérieur 12' comprend deux parties séparables 30 et 32. La partie 30 est destinée à être transportée par le patient, alors que la partie 32 est destinée à être située dans des locaux médicaux.
La partie 30 transportable par le patient comprend non seulement le récepteur de données 20, mais aussi un dispositif d'enregistrement de données 34, un dispositif de commande 36 et, de préférence, une alerte 38. La partie 32 destinée à être située dans des locaux médicaux comprend le circuit de traitement de données 26 et éventuellement le second émetteur 28, bien que celui-ci puisse aussi se trou¬ ver dans la partie transportable 30.
La référence 40 désigne un dispositif de connexion temporaire de la partie 30 transportable par le patient et
de la partie 32 destinée à être située dans des locaux médicaux. Ce dispositif de connexion est bidirectionnel. Il peut s'agir de connecteurs électriques. Cependant, il peut aussi s'agir d'une liaison sans fil, réalisée entre des émetteurs—récepteurs disposés l'un dans la partie trans¬ portable 30 et l'autre dans la partie 32 destinée à être située dans des locaux médicaux.
La référence 38 désigne un dispositif d'alerte, par exemple un ronfleur, un vibreur ou une liaison à hautes fréquences vers un centre de gestion. Ce dispositif est de préférence incorporé à la partie transportable par le patient. De cette manière, lorsque le circuit 24 de commande et de régulation de la partie implantable 10 détecte une condition d'alerte, par exemple une variation excessivement rapide ou anormale de l'évolution d'au moins un paramètre mesuré, par comparaison à des seuils de valeurs ou de variation, ou tout simplement le défaut de fonctionnement d'un élément quelconque, il commande l'émission d'un signal d'alerte par l'émetteur 18, si bien que le circuit de commande 36 de la partie transportable 30 peut déterminer cette condition d'alerte et commander l'alerte 38. L'utili¬ sateur est de préférence avisé de la nature de l'alerte par un message présenté sur un afficheur.
Bien entendu, pour des raisons de sécurité, le circuit de commande et de régulation 24 peut commander de manière connue la transmission d'un signal indiquant que le dispo¬ sitif implantable fonctionne effectivement, afin que, en l'absence de réception d'un signal quelconque, le circuit de commande 36 de la partie transportable puisse déterminer cette absence d'émission ou la perturbation de la transmis¬ sion et en déduire l'existence d'un défaut de transmission. On ne décrit pas plus en détail ce système, car il est bien connu dans le domaine des dispositifs de sécurité.
La présence d'un circuit 24 de commande et de régu- lation permet un traitement sommaire des données du détec¬ teur 14 destiné à réduire le nombre d'opérations les plus consommatrices d'énergie. En effet, l'alimentation 16 de la partie implantable doit pouvoir assurer le fonctionnement
pendant plusieurs années, et il est donc nécessaire non seulement qu'elle ait un petit volume et donc une grande densité d'énergie, mais aussi que l'énergie consommée soit aussi réduite que possible. L'une des fonctions essentielles du circuit 24 de commande et de régulation est de réduire au maximum le fonc¬ tionnement de l'émetteur, soit par réduction de sa durée ou de sa fréquence de fonctionnement, soit par réduction des données émises. Par exemple, la transmission d'un signal indiquant que le paramètre garde la même valeur que le signal précédent consomme moins d'énergie que la transmis¬ sion d'un signal représentant la valeur elle-même. Un tel traitement doit évidemment être réalisé dans la partie implantable. Dans un exemple de détermination du paramètre commandé qui est le rythme d'émission, l'émission par la partie implantable a une périodicité longue si le paramètre ne varie pas significativement, et plus courte dans le cas contraire, avec éventuellement des "bips" intermédiaires indiquant que le système n'est pas en panne.
La modulation des conditions de mesure pose cependant certains problèmes. D'après le théorème de Nyquist, l'échan¬ tillonnage à une certaine période permet d'accéder à des informations de période double (correspondant à la fréquence de Nyquist) . Si des composantes du signal échantillonné ont une énergie importante au delà de la fréquence de Nyquist (deux fois la fréquence d'échantillonnage) , le relevé du signal échantillonné est fondamentalement erroné, et on peut observer un effet stroboscopique par exemple. II faut donc que la fréquence d'échantillonnage soit suffisante lorsque le rythme d'évolution du paramètre mesuré
(la température dans le cas considéré) est perturbé de manière rapide, et que la vitesse de prise des échantillons croisse. En pratique, si l'on échantillonne à une fréquence suffisamment élevée, le signal est convenablement échantil¬ lonné, et on peut en déduire que cette fréquence est trop élevée et donc réduire le nombre d'échantillons utiles à enregistrer ou à transmettre. Si le signal est échantillonné
à une fréquence insuffisante, on ne peut savoir s'il est nécessaire d'augmenter cette fréquence puisque le signal est échantillonné de façon erronée.
Des analyses plus élaborées peuvent aussi être effec- tuées comme par exemple le calcul du spectre par transformée de Fourier ou des filtrages adaptés afin de déterminer la période optimale de conservation des données.
En résumé, si l'on échantillonne trop vite par rapport à une fréquence jugée optimale, le signal est convenablement capté, mais la quantité d'information retenue et l'énergie dépensée sont surabondantes ; si l'on n'échantillonne pas assez vite par rapport à une fréquence jugée optimale, le signal n'est pas convenablement capté et ne peut pas être récupéré. La fréquence jugée optimale varie cependant avec l'agression que subit le patient, la régularité ou l'irré¬ gularité de la perturbation que provoque cette agression, etc. de sorte que la modulation des conditions de mesure dépend du patient lui-même.
Ainsi, la modulation des conditions de mesure, et donc le traitement de données effectué au moins en partie dans le circuit 24 de commande et de régulation, a une incidence primordiale sur la qualité des résultats obtenus et sur les ressources en énergie nécessaires dans l'ensemble implanté.
On a considéré un système dans lequel le dispositif d'alerte est incorporé à la partie transportable de l'ensemble extérieur. Cependant, il est aussi possible d'exécuter la fonction d'alerte dans la partie 32 située dans des locaux médicaux. Dans ce cas, il est avantageux que la liaison 40 entre les parties 30 et 32 de l'ensemble extérieur soit réalisée sans fil, par exemple par un téléphone portable ou une autre liaison à hautes fréquences.
En effet, le dispositif de traitement 26 de l'ensemble extérieur 32 peut être un dispositif de traitement commun qui gère des données relatives à de nombreux patients et qui permet la détermination de conditions qui ne pourraient pas être déterminées à partir d'un seul patient.
Un tel type de liaison permet l'adaptation du trai¬ tement médical de chaque patient non seulement aux données
individuelles du patient, mais aussi à d'autres données concernant par exemple des groupes de patients, et permet de faire bénéficier au plus tôt chaque patient des connais¬ sances tirées de l'évolution de la maladie de plusieurs patients ou d'un groupe de patients simultanément.
Ainsi, les prescriptions décisionnelles du personnel médical peuvent tenir compte des connaissances acquises à partir d'un ensemble de patients.
En résumé, l'invention concerne un système médical qui permet de connaître des caractéristiques intrinsèques et évolutives du rythme circadien du patient concerné, et d'adapter le traitement d'après ces caractéristiques.
L'invention concerne aussi l'application de ce système médical à des traitements thérapeutiques d'affections, notamment de cancers.
Bien entendu, diverses modifications peuvent être apportées par l'homme de l'art aux systèmes qui viennent d'être décrits uniquement à titre d'exemple non limitatif sans sortir du cadre de l' invention.