Dispositif de multiplexage optique
La présente invention concerne le domaine de l'acheminement et du traitement des flux lumineux, en particulier en relation avec l'analyse ou l'évaluation de plusieurs flux en alternance par un même appareil, et a pour objet un dispositif de multiplexage d'au moins deux flux lumineux.
La présente invention concerne potentiellement de nombreux domaines d'application, dans lesquels différents flux lumineux doivent être acheminés de manière identique en un unique point ou lieu.
De manière particulière, la présente invention est destinée notamment à optimiser le temps de travail des machines de tri de matériaux à architecture planaire, et plus particulièrement celles utilisant la spectrométrie infra-rouge. Ces machines existantes n'analysent des signaux optiques que pendant 50 % de leur temps de travail, pour les raisons suivantes : en architecture planaire, les objets défilent en vrac sur un convoyeur plan. Ainsi, pour analyser toute la surface du convoyeur, on doit donc effectuer un balayage spatial dans le sens de la largeur du convoyeur. Or, la plupart des choix techniques de balayage aboutissent à cette perte de 50 % .
Ainsi, si on utilise un scanner à miroir oscillant qui fait balayer au faisceau lumineux une ligne perpendiculaire au convoyeur, on n'exploite en général qu'une demi-période du scanner. Le temps de retour, égal au temps de l'aller, n'est pas utilisé car, à cause du défilement, la ligne décrite sur le convoyeur au retour n'est pas parallèle à la ligne décrite à l'aller.
De même, si on utilise un miroir polygonal tournant, (un tel miroir est décrit dans le document WO 00/57160, figures 2 et 3), une partie du temps de rotation n'est pas utilisable : celle où le faisceau lumineux est à cheval sur deux facettes successives du polygone, et où donc son image est éclatée sur le convoyeur. Or, pour conserver des dimensions réalistes de polygone, on choisit généralement une longueur de facette égale à deux fois la dimension du faisceau lumineux. Il s'ensuit que 50 % du temps de rotation n'est pas exploitable.
Dans les deux cas évoqués, la demi-période (balayage d'une ligne complète) a une valeur typique de 4 à 5 ms.
Enfin, si on utilise une pluralité de points de mesures fixes placés au-dessus du convoyeur, chaque point de mesure étant associé à un
faisceau de fibres optiques, un multiplexeur est nécessaire pour analyser à tour de rôle les signaux provenant de chaque faisceau. Un tel multiplexeur est décrit dans le document DE 198 60 284.7 (Lobe). Il comprend une pièce tournante qui fait défiler l'image de la zone de réception à vitesse constante devant les différents faisceaux fixes. Pour ne pas mélanger les signaux en provenance de deux faisceaux différents, ce qui compromettrait la qualité du signal, on doit là encore limiter le niveau de remplissage à 50 %, c'est à dire laisser l'espace d'un faisceau vide entre deux faisceaux pleins.
On voit en effet sur la figure 7 des dessins annexés que les faisceaux fixes (14) (ici représentés à sections de forme ronde) sont balayés successivement par une image mobile (15) de même forme et dimension. Pour éviter tout mélange de signaux, il est nécessaire d'espacer les faisceaux (14) d'une distance au moins égale à leur largeur.
Dans ce dernier cas, la demi-période est plus courte, puisqu'elle correspond à la durée de mesure d'un point et non d'une ligne. Elle est de l'ordre de 1 ms.
Diverses solutions ont déjà été proposées ou pourraient être mises en œuvre pour tenter de résoudre les inconvénients ci-dessus et surmonter les limitations mentionnées précédemment. Une première solution possible pour analyser successivement deux flux lumineux est donnée par un montage de faisceaux en Y, associé à deux obturateurs.
Dans un tel montage, les obturateurs sont fermés et ouverts en alternance, de sorte qu'à tout instant, un seul flux lumineux pénètre dans le faisceau de fibres. L'inconvénient est qu'en vertu des lois de conservation de l'étendue optique, la section de chaque branche du Y est la moitié de celle de la base du Y. Cela signifie que pour une taille de capteur donnée (par la section de la base du Y), on ne peut capter pour chaque flux lumineux que la moitié de la lumière qu'on aurait captée pour un flux unique. En résumé, on perd la moitié du flux lumineux utile, et on perd donc en qualité de signal.
Ce n'est pas gênant dans les applications de type télécommunications, car les signaux sont de nature tout ou rien, et peuvent être amplifiés d'un facteur arbitraire postérieurement. Par contre, cette solution ne convient pas pour des signaux analogiques, pour lesquels le flux lumineux doit être maximisé pour la qualité d'analyse.
Une autre solution, plus adaptée à la spectrométrie, est présentée, à titre d'exemple, dans le document DE 195 22 919 Al. Cette solution comprend également un jeu d'obturateurs, dont un seul est à tout instant en position passante, mais les flux de sortie ne sont pas réunis en un flux unique. Ils sont amenés côte à côte dans la fente d'entrée d'un spectromètre dispersif (à réseau de diffraction). Les spectres résultants en sortie du spectromètre sont décalés les uns par rapport aux autres d'une valeur égale au décalage à l'entrée (voir colonne 4, lignes 24-51). Cette solution nécessite de régler séparément le fonctionnement des différentes voies d'analyse, car elles aboutissent à des capteurs différents, qui ne présentent pas les mêmes tolérances de fabrication, et qui sont connectés à des électroniques d'acquisition différentes. De plus, la solution n'est adaptée qu'au cas où une barrette de capteurs continue est présente en sortie du spectromètre, et ne fonctionne pas si seulement quelques positions sont exploitées en sortie.
En résumé, les différents flux lumineux n'aboutissent pas exactement au même système d'analyse.
Comme déjà évoqué, les multiplexeurs rotatifs à vitesse constante, comme décrits dans le document DE-A- 198 60 284 précité et dans le document US 4,261,638 (Wagner), ne sont donc pas adaptés au problème posé.
Il convient de noter de manière additionnelle que le dispositif divulgué par ce document DE ne fournit une solution valable que pour un faisceau lumineux issu d'une fibre optique unique. Cette solution ne peut être adaptée sans perte à un faisceau issu d'un moyen de transmission de lumière différent. En effet, tout faisceau lumineux issu d'une fibre décentrée par rapport à l'axe médian est sujet à des pertes importantes.
De plus, ces multiplexeurs ne sont bien adaptés qu'à des faisceaux lumineux circulaires, et pas à d'autres formes, notamment des fentes. Or, une analyse dans un spectromètre à réseau de diffraction nécessite une fente d'entrée pour une bonne résolution en longueur d'onde.
On pourrait imaginer de les utiliser avec des fentes, mais le temps de passage devant la fente serait très faible par rapport au temps de rotation total, et donc le rendement temporel serait réduit d'autant. En effet, on voit un tel montage sur la figure 8 des dessins annexés : l'encombrement des pièces de support des faisceaux en fente (16) obligerait à espacer ces
faisceaux de la largeur de la pièce, soit nettement plus que la largeur de la fente (17) (qui est typiquement de 200 à 400 μm).
La seule façon de dépasser sensiblement le rendement de 50 % avec ces appareils consiste à les piloter à vitesse non constante, c'est à dire à fabriquer des multiplexeurs rotatifs asservis. Sous contrôle d'un ordinateur, on les fait balayer à vitesse constante la ligne à inspecter, puis on les envoie le plus vite possible au début de la ligne suivante, où on asservit leur position, avant de démarrer le balayage d'une nouvelle ligne. Le temps mort entre deux lignes est alors ramené au temps de stabilisation d'un petit miroir plan piloté par servomoteur. Pour des miroirs de 15 mm de diamètre, proches de nos besoins, les meilleurs temps actuellement disponibles sont de l'ordre de 350 μs. Cela représente environ 10 % de pertes en temps de cycle sur une base de 4 ms de demi-période, ce qui est acceptable. Cependant, les servomoteurs très rapides sont une solution onéreuse, et de durée de vie limitée, à cause de l'usure des roulements.
Par ailleurs, on connaît, pour les spectromètres de laboratoire, un arrangement de miroirs plans montés sur un disque rotatif, qui permet de basculer un faisceau laser selon deux trajets optiques différents, l'un passant par une cuve contenant l'échantillon, l'autre par une cuve vide de référence (« Lasers ; Principes et techniques d'Applications », H. Maillet et al., Technique et documentation - Lavoisier, p. 374, 1990, Paris). On connaît aussi de nombreux montages utilisant des micro-miroirs pour basculer ou non un faisceau laser à angle droit de sa direction incidente : il suffit pour cela de placer ou non un miroir plan à 45° sur le trajet d'un des lasers (voir par exemple le document US 6,701,036, figure 1).
Il est ainsi facile d'amener alternativement deux faisceaux lasers sur le même chemin optique.
Ces montages sont grandement facilités par l'excellente directivité des faisceaux lasers. Par contre, les flux lumineux issus d'un faisceau de fibres optiques ou de supports de nature analogue sont très divergents, et ne peuvent pas être amenés sur le même chemin optique par un simple arrangement de miroirs plans.
Enfin, les documents DE-A-3 608 468 et US-A-3 787 121 divulguent tous deux des dispositifs de multiplexage dans lesquels un obturateur mobile (en l'occurrence un disque rotatif découpé ou échancré) permet d'interrompre périodiquement le passage d'un premier faisceau lumineux et, de ce fait, d'amener en alternance avec ce dernier un ou
plusieurs autres faisceaux lumineux sur le même chemin optique, en particulier vers un appareil d'analyse.
Toutefois, compte tenu de leur description dans les deux documents précités, les dispositifs connus objet de ces derniers ne sont adaptés qu'à des faisceaux de lumière monochromatique et à propagation linéaire (c'est-à-dire non divergente).
En outre, dans le montage décrit et représenté dans le document US-A-3 787 121, le chemin optique est long et complexe (à la différence de celui du montage selon l'invention), et de ce fait ne permet pas d'aboutir à un bon rendement photométrique.
La présente invention a pour but de surmonter au moins les principales limitations décrites ci-dessus pour les systèmes existants sans toutefois que son application soit limitée à de tels systèmes. Elle se propose de fournir une solution pour multiplexer, à l'entrée d'un appareil de mesure optique, les flux lumineux issus d'au moins deux faisceaux de fibres optiques de grande ouverture numérique (par exemple O. N. = 0,22), avec des pertes de lumière minimales, avec des pertes minimales de temps utile de travail, et en mettant en oeuvre une technologie simple et robuste.
La présente invention vise à proposer en particulier, mais non exclusivement, une solution permettant d'utiliser une partie au moins, préférentiellement la plus grande partie, des temps morts précités de 50 % pour analyser le flux lumineux d'au moins une deuxième machine du même type, et ce sans perte de qualité. Il serait ainsi possible d'exploiter les flux lumineux provenant d'au moins deux têtes de lecture différentes avec un seul ensemble d'analyse. De plus, les deux flux lumineux devront suivre exactement le même chemin optique dans l'ensemble d'analyse de manière à être exploités exactement de la même façon.
L'invention devra être adaptée à des flux lumineux de composition quelconque, même si la lumière n'est ni monochrome, ni cohérente, ni polarisée. Ces flux quelconques, et notamment divergents, sont ceux que l'on rencontre en spectroscopie et peuvent comprendre des rayonnements optiques ou photoniques s'étendant de I1UV proche à l'IR lointain, c'est-à-dire d'environ 300 nm à environ 10 000 nm.
A cet effet, la présente invention a pour objet un dispositif de multiplexage permettant d'amener en alternance à une entrée d'un appareil de mesure les flux lumineux divergents de composition quelconque provenant d'au moins deux moyens de propagation ou de transmission de
lumière, tels que par exemple un premier et au moins un deuxième faisceaux de fibres optiques monomodes ou multimodes ou des supports analogues, présentant tous les deux des extrémités de sortie à section en forme de fentes avec des dimensions identiques, dispositif caractérisé en ce qu'il est principalement constitué, d'une part, par un obturateur mobile pouvant présenter au moins deux positions ou états, à savoir au moins une première et au moins une deuxième positions, et, d'autre part, par un miroir fixe apte à diriger, directement ou non, en les focalisant, les flux lumineux issus des moyens de propagation ou de transmission sur l'entrée de l'appareil de mesure, le flux lumineux issu du premier moyen étant dirigé vers ce miroir fixe, et, en ce que l'obturateur mobile comporte au moins une portion munie d'une zone de surface réfléchissante sur sa face tournée vers le ou les deuxième(s) moyen(s) et pouvant être amenée séquentiellement dans une position dans laquelle le flux lumineux issu du premier moyen est masqué ou arrêté par cette portion et le flux lumineux issu du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) est dévié vers le miroir fixe en lieu et place du flux lumineux issu du premier moyen, les pertes de temps utile dans les cycles de mesure étant au plus égales à 5 %.
L'invention sera mieux comprise, grâce à la description ci- après, qui se rapporte à des modes de réalisation préférés, donnés à titre d'exemples non limitatifs, et expliqués avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels : la figure 1 est une représentation schématique d'ensemble du dispositif de multiplexage selon l'invention ; la figure 2 est une vue en plan de la face pourvue de la zone réfléchissante de l'obturateur mobile faisant partie du dispositif de la figure 1, selon un premier mode de réalisation de l'invention ; la figure 3 est une vue de détail montrant le positionnement de l'obturateur par rapport au premier moyen ou support de propagation ou de transmission de lumière ; la figure 4 est une vue similaire à celle de la figure 2 d'une variante de réalisation d'un obturateur mobile rotatif pouvant faire partie du dispositif selon l'invention ;
Ia figure 5 est une vue similaire à celle de la figure 2 d'une variante de réalisation d'un obturateur mobile oscillant pouvant faire partie du dispositif selon l'invention ; la figure 6 est une vue de détail en élévation latérale d'un obturateur mobile comportant au moins une zone de surface réfléchissante en gradins ou étagée selon une autre variante de réalisation de l'invention, et, les figures 9 et 10 sont des représentations schématiques d'unités de multiplexage correspondant à des montages en cascade de trois et de six dispositifs de multiplexage selon l'invention.
La figure 1 montre un dispositif de multiplexage permettant d'amener en alternance à une entrée 7' d'un appareil 7 de mesure les flux lumineux divergents de composition quelconque provenant d'au moins deux moyens de propagation ou de transmission de lumière 1 et 2, tels que par exemple un premier et au moins un deuxième faisceaux de fibres optiques monomodes ou multimodes ou des supports analogues, présentant tous les deux des extrémités de sortie à section en forme de fentes avec des dimensions identiques.
Conformément à l'invention, ce dispositif est principalement constitué, d'une part, par un obturateur mobile 4 pouvant présenter au moins deux positions ou états, à savoir au moins une première et au moins une deuxième positions, et, d'autre part, par un miroir fixe 3 apte à diriger, directement ou non en les focalisant, les flux lumineux issus des moyens de propagation ou de transmission sur l'entrée T de l'appareil de mesure 7, le flux lumineux issu du premier moyen 1 étant dirigé vers ce miroir fixe 3
(c'est-à-dire présentant à sa sortie du premier moyen 1 une direction de propagation dirigée vers le miroir 3).
De plus, l'obturateur mobile 4 comporte au moins une portion munie d'une zone de surface réfléchissante 9 sur sa face tournée vers le ou les deuxième(s) moyen(s) 2 et pouvant être amenée séquentiellement dans une position dans laquelle le flux lumineux issu du premier moyen 1 est masqué ou arrêté par cette portion et le flux lumineux issu du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) 2 est dévié vers le miroir fixe 3 en lieu et place du flux lumineux issu du premier moyen 1. Le dispositif est conçu de telle manière que les pertes de temps utile dans les cycles de mesure sont au plus égales à 5 %.
Par l'expression "extrémité de sortie à section en forme de fente", on entend dans la présente un moyen de propagation (généralement un faisceau de fibres optiques) dont l'extrémité est conformée de telle manière que le flux lumineux sortant présente en section une forme allongée à la manière d'une fente ou d'un trou oblong (voir forme de la zone 12 sur la figure 2).
Une telle extrémité de sortie est, par exemple, obtenue en associant de manière adjacente et selon une direction donnée (alignement) une pluralité d'extrémités de fibres optiques (de manière à former une nappe de fibres, éventuellement à plusieurs couches).
Par l'expression "pertes de temps utile", on entend dans la présente le ratio entre, d'une part, le ou les temps de commutation, c'est-à- dire le ou les temps de passage de la ou d'une première position de l'obturateur 4 à la ou à une deuxième position de ce dernier dans un cycle de mesure (temps pendant lequel aucun faisceau n'est dirigé vers le miroir 3), et, d'autre part, la durée d'un cycle de mesure. Le ou les temps utiles ou actifs correspondent ainsi, par complémentarité, au(x) temps pendant le(s)quel(s) l'obturateur 4 autorise le passage d'un faisceau ou renvoie un faisceau vers le miroir 3, durant un cycle de mesure. Le ratio [temps de commutation/temps utile(s)] peut ainsi être, par exemple, compris entre environ 1/30 et 1/20.
Plus précisément, les sorties des moyens de propagation ou de transmission 1 et 2, l'obturateur mobile 4 et le miroir fixe 3 sont mutuellement arrangés et disposés entre eux de telle manière que, d'une part, dans la seconde position dudit obturateur mobile 4 une portion de ce dernier munie d'une zone de surface réfléchissante 9 est disposée au niveau de l'intersection des axes de propagation des flux lumineux issus du premier et dudit ou desdits deuxième(s) moyens 1 et 2 en formant plan de symétrie pour ces derniers, et que, d'autre part, dans la ou chaque première position de l'obturateur mobile 4 le flux lumineux issu du premier moyen 1 est transmis vers l'entrée 7' de l'appareil de mesure 7 après focalisation par le miroir fixe 3. Enfin dans la ou chaque deuxième position de l'obturateur mobile 4 le flux lumineux issu du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) 2 est dévié par une zone de surface réfléchissante 9 de l'obturateur mobile 4 et se propage suivant le trajet optique emprunté par le flux lumineux issu du premier moyen 1 dans la ou chaque première position de l'obturateur mobile 4, le flux lumineux issu du premier moyen 1 étant simultanément
masqué ou arrêté par ledit obturateur mobile 4 dans ladite deuxième position.
De manière préférentielle, l'obturateur mobile 4 présente une structure plane, est pourvu sur sa face tournée vers la sortie du ou des deuxième(s) moyen(s) de propagation ou de transmission 2 d'au moins une zone de surface réfléchissante 9, formant chacune une portion de miroir plan, et s'étend au moins partiellement, dans sa ou chaque deuxième position, sensiblement entre les extrémités de sortie du premier et du ou des deuxième(s) moyens allongés de propagation ou de transport de lumière 1 et 2 de telle manière que le rayonnement lumineux réfléchi sur la zone de surface réfléchissante 9 positionnée pour intercepter le flux lumineux délivré par le ou l'un des deuxième(s) moyen(s) de propagation ou de transmission de lumière 2, se propage vers le miroir fixe 3 de focalisation concave comme s'il était issu du premier moyen de propagation ou de transmission 1.
Selon un premier mode de réalisation de l'invention, non représenté aux dessins annexés, l'obturateur peut être déplacé de manière contrôlée par un actionneur linéaire adapté.
Selon un second mode de réalisation de l'invention, représenté sur la figure 5 des dessins annexés, l'obturateur 4 peut être mobile en pivotement, de manière oscillante, entre deux positions extrêmes, par exemple définies par des butées, ledit obturateur 4 se présentant par exemple sous la forme de deux secteurs angulaires de disque 4' et 4" accolés présentant des rayons différents. La zone de surface réfléchissante 9 s'étendra au moins au niveau de la bordure périphérique du secteur angulaire 4' de plus grande dimension, notamment dans la portion de bande annulaire située entre les deux cercles définissant respectivement les pourtours extérieurs circulaires desdits deux secteurs 4' et 4". Selon un troisième mode de réalisation préféré de l'invention, ressortant des figures 1, 2 et 4 des dessins annexés, l'obturateur 4 peut être avantageusement mobile en rotation et être déplacé de manière contrôlée par un actionneur rotatif 5 adapté.
Bien entendu, l'obturateur mobile 4 pourra comporter soit une unique zone de surface réfléchissante 9 (voir figures 2 et 5), soit au moins deux zones de surface réfléchissantes 9 distinctes (voir figure 4).
Bien que les figures des dessins annexés ne représentent que des obturateurs 4 à structures "pleines", il est bien évidemment évident pour l'homme du métier que de tels obturateurs 4 peuvent également être réalisés avec une structure "filaire" ou "squelettique" dans laquelle seule la ou les zone(s) de surface réfléchissante(s) présente(nt) une aire apparente notable en formant une ou des portion(s) de miroir plane(s), apte(s) à bloquer le flux issu du premier moyen 1 et à réfléchir le flux issu du ou d'un second moyen 2 (en position adaptée de l'obturateur 4). Une telle réalisation filaire ou squelettique de l'obturateur permet de réduire leur inertie. Pour les obturateurs rotatoires un équilibrage des masses autour du centre de rotation est souhaitable.
Comme le montrent les figures 1, 2, 4 et 5 des dessins annexés, et en accord avec un mode de réalisation de l'obturateur mobile 4, la ou chaque zone de surface plane réfléchissante 9 est rapportée directement sur la face concernée de l'obturateur mobile 4 et est situé dans un unique plan confondu avec le plan de ladite face.
Avec ce mode de réalisation de l'invention, seuls deux flux lumineux pourront être multiplexes.
En variante, et comme le montre la figure 6 des dessins annexés, la ou chaque zone de surface réfléchissante 9 peut être composée de plusieurs portions de surface réfléchissantes planes contiguës 9', 9", 9'", l'une 9' desdites portions de surface étant située dans un plan confondu avec le plan de la face concernée de l'obturateur mobile 4 et les autres portions de surface 9", 9'" étant situées dans les plans parallèles au plan de la face concernée de l'obturateur mobile 4, à des distances différentes de ce dernier, chacune desdites portions n'étant apte à réfléchir, dans une deuxième position adéquate de l'obturateur mobile 4, que l'un des flux lumineux issus des différents deuxièmes moyens de propagation ou de transmission de lumière 2. Avec ce mode de réalisation, il est possible de multiplexer trois flux lumineux ou plus (dans l'exemple de la figure 6 il y en a quatre), puisque les portions de miroir plan 9', 9", 9'" réalisent une discrimination au niveau des flux lumineux issus des différents deuxièmes moyens de propagation ou de transmission 2 avec leurs sorties et axes de propagation disposés parallèlement entre eux.
Afin d'éviter des interférences entre les différents flux lumineux reçus au niveau de l'entrée 7' de l'appareil 7, et éventuellement de permettre
de ménager un délai de traitement ou d'évaluation entre deux phases de mesure, il peut être avantageusement prévu que, lors du passage de la ou d'une première position vers la ou une seconde position ou vice-versa, l'obturateur mobile 4 passe par une position intermédiaire dans laquelle le flux lumineux issu du ou de chaque deuxième moyen 2 n'est pas dévié ou réfléchi, en étant préférentiellement masqué ou arrêté, et le flux lumineux issu du premier moyen 1 est également masqué ou arrêté.
En outre, en fonction des mesures à réaliser et d'éventuelles différences de caractéristiques d'analyse ou de traitement, il peut être prévu que l'étendue de la ou des zones de surface réfléchissantes 9 et le déplacement de l'obturateur mobile 4, à vitesse constante, à vitesse variable ou avec asservissement, soient déterminés de telle manière que les durées d'exposition de l'entrée 7' de l'appareil de mesure 7 aux flux lumineux issus des différents moyens de propagation et de transmission 1 et 2 sont sensiblement identiques, ou différents.
Conformément à un mode de réalisation très avantageux de l'invention, représenté aux figures 1, 2, 3 et 4 des dessins annexés, l'obturateur mobile 4 consiste en un disque échancré ou découpé périphériquement et déplacé en rotation autour de son centre, et en ce que les différentes positions de l'obturateur mobile 4, définissant les différents états du dispositif de multiplexage, correspondent à des plages de positions angulaires déterminées dudit disque, ce dernier comportant au moins un secteur angulaire 4" autorisant la propagation du flux lumineux issu du premier moyen 1 vers le miroir fixe 3 et au moins un secteur angulaire 4' apte à réfléchir vers le miroir fixe 3 le flux lumineux issu du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) 2 et simultanément à masquer ou à arrêter le flux lumineux issu du premier moyen 1.
Préférentiellement, le disque 4 peut comporter deux secteurs angulaires 4', 4" délimités périphériquement par des portions de cercles de diamètres différents (arcs de cercle de rayons de courbures différents), le secteur angulaire 4' correspondant au cercle de plus grand diamètre comportant au moins une zone de surface réfléchissante 9 sur l'une des faces dudit disque 4, préférentiellement sous la forme d'une ou de plusieurs portion(s) de bande annulaire délimitée(s) par les deux cercles. Comme le montre la figure 4 des dessins annexés, et selon une variante de réalisation avantageuse permettant de réduire la vitesse de rotation du disque 4 et d'équilibrer ladite pièce 4, tout en conservant un
séquençage rapide des flux lumineux issus des différents moyens 1 et 2, il peut être prévu que ledit disque 4 est constitué par des secteurs angulaires 4', 4" délimités périphériquement par des portions de cercles de diamètres différents, plus précisément par au moins deux secteurs angulaires 41 délimités par le grand cercle et au moins deux secteurs angulaires 4" délimités par le petit cercle, les secteurs 4' et 4" des deux types précités étant disposés de manière alternée et les secteurs angulaires 4' de plus grandes dimensions comportant chacun au moins une zone de surface réfléchissante 9 sur l'une des faces dudit disque 4, préférentiellement sous la forme d'une ou de plusieurs portion(s) de bande annulaire délimitée(s) par les deux cercles.
Afin de créer des périodes de transition entre deux séquences de flux lumineux provenant de moyens différents et d'éviter toute interférence entre ces flux successifs au niveau de l'appareil 7, le disque 4 comporte également au moins deux secteurs angulaires intermédiaires 10, dont chacun est situé entre deux secteurs angulaires consécutifs 4' et 4" de chacun des deux types précités, lesdits secteurs angulaires intermédiaires 10 étant délimités périphériquement par le cercle de grand diamètre, mais dépourvus de zone de surface réfléchissante 9. En fonction de la disposition de l'entrée 7' par rapport au miroir fixe 3, par exemple fonction de l'encombrement maximum alloué au dispositif de multiplexage, ce dernier peut en outre comporter au moins un miroir de déviation 6, préférentiellement plan, redirigeant le flux lumineux réfléchi et focalisé par le miroir fixe concave 3 vers l'entrée 7' du dispositif de mesure 7.
En vue d'éviter toute perturbation susceptible d'être provoquée par le flux lumineux non focalisé issu du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) de propagation ou de transmission de lumière 2, au niveau de l'entrée T et lorsque l'obturateur mobile se trouve dans la ou une première position, le dispositif de multiplexage selon l'invention peut également comporter un élément 17 formant écran disposé de manière à empêcher une propagation directe du flux lumineux issu du ou des deuxième(s) moyen(s) 2 vers l'entrée 7' de l'appareil de mesure 7, lorsque l'obturateur mobile 4 est dans la ou une première position (voir représentation en traits interrompus mixtes sur la figure 1).
En variante ou de manière supplémentaire à la disposition précédente, l'entrée 7' de l'appareil 7 peut être orientée et conformée pour
éviter la réception du flux lumineux provenant, en propagation directe, du ou de l'un des deuxième(s) moyen(s) 2. De plus, cette caractéristique additionnelle permet de privilégier la réception du flux lumineux focalisé provenant du miroir fixe 3, après avoir été éventuellement dévié ou redirigé par au moins un miroir de déviation 6.
Les flux lumineux délivrés par les moyens 1 et 2 peuvent être de nature continue ou discontinue, notamment lorsque les moyens de génération ou d'éventuel prétraitement desdits flux présentent un fonctionnement discontinu ou séquentiel. II est avantageusement prévu, en cas de fourniture de flux lumineux discontinus par les moyens de propagation ou de transmission 1 et 2, que le déplacement de l'obturateur mobile 4 soit asservi à l'un desdits flux lumineux, de même que les moyens de génération de l'autre ou de chacun des autres flux lumineux. Les moyens de propagation ou de transmission de lumière 1 et
2 fournissant les flux lumineux traités et acheminés alternativement par le dispositif de multiplexage selon l'invention vers l'appareil de mesure et d'analyse 7 consistent préférentiellement en des guides d'onde ou des supports de transmission analogues tels que par exemple des faisceaux de fibres optiques.
Toutefois, l'invention peut également s'appliquer à des moyens 1 et 2 d'autres types tels que des parcours optiques au moins partiellement immatériels, des moyens de prétraitement des flux lumineux, des moyens de multiplexage préalables du même type que celui de l'invention ou d'un type différent.
Ainsi, l'un au moins des moyens de transmission ou de propagation de lumière 1, 2 peut consister en un dispositif de multiplexage optique, soit du type de celui de l'invention, soit d'un autre type connu.
En particulier, l'invention comprend aussi, comme le montrent les figures 9 et 10, une unité de multiplexage à N voies d'entrée recevant autant de flux lumineux issus de moyens de propagation ou de transmission de lumière, caractérisée en ce qu'elle est constituée par N-I dispositifs de multiplexage tels que décrits ci-dessus, montés en cascade.
Dans ce qui suit, on décrira une réalisation pratique, non limitative, de l'invention, mettant en œuvre un obturateur mobile 4 rotatif.
Coinme cela ressort de la figure 1, le dispositif de multiplexage ou multiplexeur optique selon l'invention comprend essentiellement les composants suivants :
- un miroir plan 9, monté sur un support 4 en rotation à vitesse uniforme, qui dévie périodiquement le second faisceau 2 vers le récepteur (appareil 7), tout en occultant le premier faisceau 1 ; quand le miroir s'efface, c'est le deuxième faisceau qui parvient au récepteur ;
- un miroir concave 3 (sphérique ou elliptique) fixe, qui focalise en aval du miroir 9 précédent le flux lumineux à l'entrée T du récepteur.
Sur la figure 1 qui représente schématiquement le multiplexeur optique, on peut définir les points et les objets suivants :
Al : le centre de l'extrémité du faisceau de fibres 1, A2 : le centre de l'extrémité du faisceau de fibres 2 ;
B : l'intersection des centres des flux des deux faisceaux
I et 2 ;
C : le centre optique d'un miroir concave 3 ;
D : l'entrée d'un appareil de mesure 7 (par exemple un spectromètre).
Le miroir 3, sphérique ou elliptique, permet de focaliser à l'entrée D le flux lumineux provenant d'un des faisceaux 1 ou 2. Un miroir plan 6 est placé devant le trajet du flux lumineux pour réorienter le flux vers le spectromètre placé à l'extérieur. Un obturateur formant miroir rotatif 4 tournant grâce un moteur 5 permet d'alterner entre les deux entrées 1 et 2. Les faisceaux 1 et 2 sont placés symétriquement par rapport à la surface supérieure du miroir 4 (plan de la zone de surface réfléchissante). Les trajets optiques avant et après le miroir concave 3 sont de même longueur, de sorte que l'image du faisceau au point D a la même dimension et ouverture angulaire qu'à la sortie des faisceaux Al ou A2. Il y a conservation intégrale de l'étendue optique et du flux lumineux, aux pertes de réflexion près.
La figure 2 représente le miroir 4 : il a la forme générale d'un disque échancré : il est composé d'une zone réfléchissante 9 sur une moitié de la circonférence ; sur l'autre moitié, la partie externe est évidée pour laisser passer la lumière, et une partie non réfléchissante 11 permet de
limiter les effets de balourd. Des portions neutres 10 sont placées de chaque côté du disque de façon à éviter le chevauchement des flux lumineux 8.
La figure 3 montre l'intersection entre le flux lumineux et la surface du miroir 4. Dans le cas où ces flux lumineux doivent être focalisés à l'entrée d'un spectromètre, les fibres optiques sont alignées en fente. Le flux lumineux, une fois sorti des fibres, s'élargit selon l'ouverture numérique des fibres optiques pour intercepter la zone 12 sur le miroir 4. Les faisceaux peuvent être indifféremment composés de fibres optiques monomodes ou multimodes, mais auront une forme et une taille identique. Le multiplexeur optique selon l'invention fonctionne de façon cyclique, chaque tour étant subdivisé en quatre étapes ou phases :
1) La première étape ou phase correspond à la configuration donnée lorsque la zone 11 passe au point B. Le flux lumineux émis par le faisceau 1 passe librement à travers la zone évidée, et est focalisé en D grâce au miroir concave 3 puis au miroir plan 6. Cette zone 11 est déterminée de façon qu'il n'y ait aucune perte optique.
2) La deuxième étape ou phase assure la transition du faisceau 1 vers le faisceau 2. Elle a lieu lorsque l'une des zones 10 passe au point B. Elle permet de ne pas mélanger les flux lumineux émis par les faisceaux d'entrées 1 et 2. La zone 10 concernée, opaque et absorbante (non réfléchissante) sur sa face supérieure ou avant, ne réfléchit pas le flux lumineux du faisceau 2, tout en cachant par son autre face inférieure ou arrière celui émis par le faisceau 1.
3) Dans la troisième étape ou phase, le flux lumineux émis par le faisceau 2 est dévié par la zone réfléchissante 9 du miroir 4, et rejoint exactement le trajet optique du faisceau 1 dans la première étape, puisque les faisceaux 1 et 2 sont symétriques par rapport à la surface réfléchissante. Il est donc focalisé au point D par le miroir concave 3 et le miroir plan 6, alors que le faisceau 1 reste caché par le disque, sa propagation étant arrêtée par ce dernier.
4) Enfin, la quatrième étape ou phase est symétrique de la deuxième, et assure la transition du faisceau 2 vers le faisceau 1 : aucun des deux faisceaux ne passe vers
P appareil 7 puisque l'autre des zones 10 se trouve sur les trajets optiques des deux faisceaux 1 et 2. On décrira à présent, pour montrer la faisabilité pratique de l'invention, une solution qui satisfait diverses contraintes constructives et constitue une réalisation possible de l'invention.
Sur les figures 1, 2, et 3, on définit les notations suivantes : Rl : le rayon de la zone non réfléchissante 11 ; R2 : le rayon de la zone réfléchissante 9 ; x : la distance entre les points A2 et C. y : la distance entre les points A2 et B. φ : l'angle de l'arc de cercle non utilisable par le multiplexeur (zone 10) ; α : le 1A angle d'ouverture des fibres optiques ;
On suppose que les deux faisceaux 1 et 2 ont en extrémité une forme en fente, de longueur LO et de largeur 10. Le flux lumineux s'élargit pour intercepter la zone 12 sur le miroir 4. Les dimensions de la zone 12 sont données par : longueur : L = (LO + 2 . tg α . y ) / cos β , largeur : 1 = 10 + 2 .tg α . y. On a aussi les relations
Rl = R2 - L φ = Atan(l / Rl)
Certaines contraintes de dimensionnement sont avantageusement respectées pour optimiser les propriétés et performances du dispositif selon l'invention :
- R2 doit être minimisé pour limiter l'encombrement et faciliter la rotation à grande vitesse du disque ;
- La distance x doit être minimisée pour obtenir un rendement optimum (> 96 %) du miroir concave, dans le cas où il est sphérique; si le miroir est elliptique, cette contrainte disparaît, mais la réalisation est plus complexe ;
- y doit être minimisé pour minimiser la taille de la zone 12 tout en respectant un espacement mécanique suffisant.
- l'angle φ (taille angulaire des zones de transition 10) doit préférentiellement être inférieur ou égal à 3 % de la circonférence du disque pour optimiser le rendement temporel.
Si on prend par exemple : LO = 4 mm, 10 = 0,2 mm, α = 12°, x = y = 10 mm, β = 45° , R2 = 70 mm ; alors on trouve : L = 11,67 mm, 1 = 4,45 mm, Rl = 58 mm, φ = 4,5°. Dans ce cas, l'ensemble des contraintes précitées est respecté, car la perte due aux recouvrements des faisceaux d'entrée est de 4,5° / 180° = 2,5 %.
Une variante de réalisation avantageuse est représentée sur la figure 4 des dessins annexés. Cette variante présente une optimisation de la conception du disque du point de vue mécanique, sans changer le principe ni les avantages précédents. En coupant le disque en 4 portions au lieu de 2, on peut faire tourner le moteur deux fois moins vite pour un même temps d'analyse. De plus, la pièce mécanique est équilibrée, car son centre d'inertie est confondu avec son centre de rotation. Cela évite des balourds susceptibles de fatiguer prématurément les roulements. Le prix à payer pour ce changement est un doublement des pertes en temps aux transitions entre 1Zi de tour : on passe de 2,5 à 5 % (pertes de temps utile), ce qui reste très acceptable.
Des zones de transition seront prévues au niveau des bords adjacents de deux portions contiguës. La taille (angulaire ou surfacique) des zones de transition 10 détermine directement la perte de temps utile. Leur taille doit être au moins suffisante pour permettre un blocage simultané des différents faisceaux par l'obturateur (donc supérieure à la section des faisceaux au niveau dudit obturateur). Préférentiellement, leur taille sera légèrement supérieure à cette taille minimale afin de garantir une absence totale d'interférence entre les différents faisceaux.
Il convient de noter que le moteur peut tourner à vitesse constante et asservie, ce qui donne un fonctionnement cyclique entre les faisceaux (1) et (2), avec des temps égaux d'analyse. Aux vitesses standard de l'industrie, soit 3.000 tours/mn, on a une fréquence de 50 Hz, soit 10 ms environ de temps d'analyse pour chaque faisceau avec le miroir de la figure 2, et 5 ms avec celui de la figure 4. Il est facile d'accélérer le système jusqu'à 15 000 tours/min, ce qui donne 2 ms ou 1 ms d'analyse pour chaque faisceau, selon le miroir choisi. Le moteur 5 peut aussi être asservi en position, ce qui permet un fonctionnement piloté, et donc d'allouer des temps d'analyse différents à chacun des côtés. Dans ce mode, il est souhaitable de stabiliser le disque
loin des zones de transition 10. On traverse alors ces zones à la vitesse maximum du moteur. Si celle-ci est de 15 000 tours/mn, et la zone de transition est de 3 % (en angle ou en surface) du demi-tour (effectué en 2 ms), et le temps de transition est de 60 μs. C'est le temps minimum de basculement entre les deux voies. La durée d'acquisition à l'arrêt doit alors être supérieure au temps restant pour stabiliser la position du disque, soit environ 1 ms. On a donc les mêmes vitesses maximales que dans le mode à vitesse constante, mais on a en plus la possibilité de rallonger le temps d'analyse d'un des deux faisceaux. Cette performance très élevée est obtenue avec un moteur asservi de qualité ordinaire, car la tolérance sur la position finale est importante.
Bien que non représenté sur les figures annexées, le fonctionnement coopérant des différents composants du dispositif de multiplexage optique nécessite des circuits et des interfaces de synchronisation. Dans la réalisation préférentielle précitée, un top (signal impulsionnel) fixe signale chaque départ de tour, c'est à dire une position absolue par tour, et un codeur relatif donne à tout instant le déplacement du miroir 4. On peut ainsi asservir la rotation du miroir à la vitesse d'oscillation du miroir oscillant d'où provient le faisceau 1. L'oscillation de l'autre miroir oscillant (celui d'où provient le faisceau 2), est également asservie en fréquence et en phase à cette oscillation.
La description qui précède montre bien les avantages de l'invention par rapport aux dispositifs existants :
- Elle ne fait appel qu'aux propriétés géométriques de la lumière, et est donc applicable à tout type de lumière, polychromatique ou non, polarisée ou non, cohérente ou non ;
- Les faisceaux suivent exactement le même chemin optique à l'intérieur de l'appareil de mesure ; - Pendant qu'il est actif, chaque faisceau occupe la totalité de l'étendue optique du capteur, optimisant ainsi son utilisation ;
- Les pertes de lumière sont minimisées : le trajet optique le plus long comprend uniquement trois réflexions, soit environ 15 % de pertes avec des miroirs standards, et potentiellement 3 % avec des réflectances optimisées (99 %).
- Les pertes de temps utile dans le cycle de mesure sont minimales : celles-ci sont limitées à 5 %, très loin des 50 % obtenus avec des systèmes rotatifs ;
- Des faisceaux de fibres de même forme, mais pas nécessairement circulaires, peuvent être multiplexes, notamment des faisceaux en forme de fente allongée ;
- La seule pièce mobile est un disque motorisé tournant à vitesse constante : ce type de montage est connu pour sa robustesse et sa durée de vie. L'application principale de l'invention, appelée « biplexeur » dans la suite du texte, peut consister à coupler deux têtes de lecture (appelées aussi voies d'analyse ou « voies » et matérialisées par les deux faisceaux 1 et 2) à un seul appareil de mesure 7, chaque voie fonctionnant 50 % du temps, et l'appareil de mesure 7 fonctionnant quasiment à 100 % de son temps.
Comme déjà évoqué précédemment, il est en outre possible de cascader plusieurs biplexeurs ou dispositifs de multiplexage selon l'invention (et pas seulement deux). Par exemple, avec trois biplexeurs notés respectivement Bl, B2, et B3 (voir figure 9), on peut combiner quatre voies fonctionnant chacune 25 % du temps. Si les têtes de lecture sont notées Ll, L2, L3, L4, on peut réaliser l'agencement suivant : Bl reçoit les signaux de Ll et L2, B2 reçoit les signaux de L3 et L4 ;
B3 reçoit les signaux sortant respectivement de Bl et de B2. B3 amène à l'entrée de l'appareil de mesure les signaux en provenance de chacune des 4 voies, selon une séquence périodique de période T3. Cela impose que T3 soit deux fois plus longue que la période Tl,2 commune à Bl et B2 : T3 = 2 . Tl,2.
La figure 10 montre de manière analogue à la figure 9 la mise en cascade de six biplexeurs permettant de combiner sept voies d'entrée.
Si on synchronise les rotations pour que les temps morts de Bl, B2 et B3 soient simultanés (passage des secteurs intermédiaires 10), les temps morts totaux sont limités à la même valeur que ceux de B 1 ou B2.
La fréquence de fonctionnement globale à quatre voies est ainsi la moitié de celle qu'on peut obtenir avec deux voies. Les pertes en lumière sont doublées, et les pertes en temps ne sont pas augmentées.
En appliquant le même raisonnement avec un ou plusieurs étage(s) supplémentaire(s), on peut piloter 8 voies avec 7 biplexeurs, ou 16 voies avec 15 biplexeurs, etc.. Cependant, la complexité et le coût augmentent, ainsi que les pertes de lumière, et l'intérêt va par conséquent en diminuant.
Pour un nombre important et pair de voies, noté 2N, il peut être plus intéressant de combiner deux multiplexeurs rotatifs connus (par exemple celui décrit dans le document DE 198 60 284 précité), chacun choisissant une voie parmi N, avec un seul biplexeur ou dispositif de multiplexage selon l'invention. On obtient ainsi un multiplexeur global dont le rendement temporel est proche de 100 %.
Enfin, pour un nombre important et impair de voies, noté 2N-1, on peut appliquer le dispositif précédent avec l'arrondi au nombre pair supérieur, c'est à dire 2N voies. Pour le rendement temporel, on admet ainsi la perte d'une seule voie parmi 2N, ce qui reste acceptable.
Pour un nombre N intermédiaire de voies, typiquement entre 3 et 10, la variante de réalisation de l'invention représentée sur la figure 6 peut être intéressante. Le disque rotatif 4 est muni de N-I petits miroirs 9',
9", 9'" parallèles au disque, mais placés à des hauteurs différentes sur le disque, le premier d'entre eux étant dans le plan du disque. Le faisceau 1 est toujours placé en dessous du disque, et est actif lorsque la zone évidée passe devant lui. Chacun des N-I autres faisceaux est actif lorsque le miroir 9', 9",
9"' correspondant passe devant lui, et envoie ainsi son flux lumineux vers le miroir concave 3. Chacun des miroirs 9', 9", 9'" joue en plus le rôle d'écran pour empêcher le flux du faisceau précédent d'atteindre le miroir 3.
L'obturateur rotatif 4 devient sensiblement plus lourde et complexe, ce qui ralentit le système, mais le principe précédent de l'invention est conservé.
Ainsi, le dispositif selon l'invention permet d'avoir simultanément un bon rendement géométrique dans la transmission d'un faisceau fortement divergent et d'obtenir la commutation entre deux faisceaux de forme identique en fente, et un bon rendement temporel, c'est- à-dire que l'appareil de mesure reçoit l'un ou l'autre des deux faisceaux, mais pas les deux, pendant près de 95 % du temps de cycle. Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisations décrits et représentés aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment du point de vue de la constitution des divers
éléments ou par substitution d'équivalents techniques, sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.