PROCEDE DE BIODEGRADATION DE MATIERES RICHES EN PROTEINES ET / OU LIPIDES
L'invention concerne un procédé de biodégradation de matières riches en protéines et/ou lipides. Le tourteau de palmiste (PKM pour Palm kernel meal) désigne le sous produit issu de l'extraction de l'huile d'amande de palmiste riche en acide gras saturés (42% en acide laurique-C12), une matière première en cosmétique et en savonnerie. Ce déchet industriel
(sous-produit) de l' agro-industrie du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq) est peu utilisable dans l'alimentation des animaux monogastriques tels que les porcs, les poulets ou les poissons à cause de sa mauvaise digestibilité. Ce déchet ou sous-produit contient pourtant une forte teneur en protéines brutes (18 à 20%) et en matières grasses brutes (36%>). La mauvaise assimilation des nutriments est due à la forte teneur en fibres (non- starch polysaccharides) contenus dans les tourteaux de palmiste. Ces mêmes protéines et lipides peuvent être profitables uniquement chez les ruminants, grâce aux actions des enzymes sécrétés par de la micro flore intestinale. Dans le complexe agro-industrie de palmier à huile en Guinée, l'huilerie rejette chaque année entre 600 et 700 tonnes de tourteaux de palmiste (équivalence de 100 à 150 tonnes dé protéines et 250 tonnes de matières grasses non exploités). La Malaisie et l'Indonésie, les deux premiers pays producteurs de l'huile de palme, en produisent près de 4 millions de tonnes annuellement. Une partie est exportée à très bas prix vers l'Europe (Grande Bretagne, Pays bas et Allemagne) et l'Australie. Mais la quantité produite est telle qu'il reste chaque année une importante quantité de tourteaux qui n'est pas valorisée convenablement. Depuis 2001, il a été démontré qu'il est possible de faire extraire les protéines et lipides contenus dans les tourteaux de palmiste par un bio procédé peu onéreux en utilisant les asticots issus de la mouches bleue, Calliphora spp. Au cours de ces tests préliminaires, les tourteaux sont laissés à l'air libre et les mouches, appartenant au moins à trois espèces, viennent déposer leurs œufs. La récolte des asticots peut se faire à partie de la troisième semaine. Cependant, le rendement de la conversion peut être très variable.
Les larves d'insectes, notamment les asticots, sont exploitées de façon limitée. En effet, quelques usages connus faisant recours aux asticots existent, parmi lesquels on peut citer l'asticot thérapie, car l'asticot produit des antibiotiques et contribue à la cicatrisation des plaies profondes. Cette méthode est encore employée sporadiquement en Grande Bretagne mais elle suscite néanmoins toujours des réticences. Un autre usage des asticots est la fabrication des appâts pour la pêche. Là aussi la quantité nécessaire ne dépassera guère quelques tonnes. Une raison pouvant expliquer l'usage limité des asticots est la barrière psychologique. De mémoire d'homme, quand on parle de mouches et des asticots, on pense à l'aspect insalubre, non hygiénique et à plus forte raison quand il s'agit d'élevage et d'une production massive des asticots (plusieurs dizaines de millions). De ce fait on peut faire allusion à des dangers potentiels causés par la prolifération et à des possibilités de contaminations provoquées par les mouches bien connues comme agents pathogènes intermédiaires. Il existe un autre usage des asticots en criminologie (entomologie judiciaire) : en effet les asticots présents sur le cadavre servent à dater le moment du crime et les analyses faites sur les asticots peuvent transcrire les produits absorbés par la victime. Ce dernier type d'usage des asticots ne fait que rappeler leur côté d'insalubrité et éloigne l'image utile que peuvent procurer les vertus des asticots. L'un des aspects de l'invention est de fournir un procédé de biodégradation de matières riches en protéines et/ou lipides permettant de valoriser lesdites matières à ce jour non convenablement exploitées. L'un des autres aspects de l'invention est de fournir un procédé de dégradation de matières riches en protéines et / ou lipides dont toutes les étapes sont contrôlées. L'un des autres aspects de l'invention est de permettre l'obtention massive de larves d'insectes, nourries à partir de matières à dégrader. L'un des autres aspects de l'invention est de proposer un procédé permettant d'améliorer et de contrôler le rendement de conversion de matières riches en protéines et / ou lipides en biomasse de larves d'insectes. L'un des autres aspects est de fournir un procédé permettant une production . massive d'asticots qui sont susceptibles d'être exploités comme aliments pour animaux ou susceptibles d'être utilisés pour en extraire des substances biochimiques à intérêts pharmaceutiques ou des compléments alimentaires à valeur probiotique ou diététique.
L'invention a pour objet l'utilisation d'asticots provenant d'œufs de diptères, et plus particulièrement de brachycères, pondus sur un substrat, notamment un substrat amovible, vis-à-vis duquel la contamination microbienne est maîtrisée, et transférés sur des matières riches en protéines et/ou lipides, pour la dégradation desdites matières. L'invention met à profit la combinaison de deux caractéristiques, à savoir : faire pondre des diptères sur un substrat donné, et transférer les œufs pondus sur des matières riches en protéines et/ou lipides pour les dégrader. La combinaison de ces deux caractéristiques permet de contrôler quantitativement et qualitativement la ponte, donc les asticots qui en découlent, ainsi que la bioconversion des matières à dégrader qui résulte du développement des susdits asticots. Le terme « asticot » correspond également au terme « larve ». Par substrat, on désigne à la fois le matériau organique en décomposition nécessaire à la ponte des diptères, ainsi que le réceptacle dans lequel est contenu le matériau organique, par exemple, un bocal contenant des matières organiques en décomposition. L'expression « substrat vis-à vis duquel la contamination microbienne est maîtrisée » signifie que les diptères qui pondent sur les substrats ne sont jamais en contact avec l'extérieur. Selon un mode de réalisation avantageux, l'invention concerne un procédé de production d'asticots à partir d'œufs de diptères et plus particulièrement de brachycères, caractérisé en ce que des diptères reproducteurs d'asticots se nourrissent à partir d'une source d'alimentation distincte du lieu de ponte des oeufs qui donnent naissance auxdits asticots. Ce procédé de production d'asticots repose également, par la connaissance de la biologie de diptère Calliphora, sur la séparation entre le lieu de ponte et la source d'alimentation et sur le fait que les diptères se nourrissent à partir d'une source d'alimentation, distincte du lieu de ponte des œufs qui donnent naissance aux dits asticots. La séparation des deux lieux facilite la gestion distincte entre l'élevage des diptères reproducteurs et la collecte des œufs de diptères. Selon un mode de réalisation avantageux, l'invention concerne un procédé de production d'asticots à partir d'œufs de diptères et plus particulièrement de brachycères, caractérisé en ce que des diptères reproducteurs d'asticots sont dans une enceinte close les isolant de l'extérieur pendant toute la durée de leur vie et en ce qu'ils se nourrissent à
partir d'une source d'alimentation distincte du lieu de ponte des oeufs qui donnent naissance auxdits asticots. L'enceinte close isolant les diptères de l'extérieur pendant toute la durée de leur vie permet d'éviter que les diptères se comportent comme des agents pathogènes. Par enceinte close, on désigne par exemple une cage grillagée, dont la dimension des mailles du grillage est adaptée à la taille des diptères, afin que ceux-ci ne puissent pas s'échapper. L'expression « isolant de l 'extérieur pendant toute la durée de vie » signifie que les conditions sont telles que les diptères naissent à l'intérieur de l'enceinte, et que, lorsqu'ils meurent, ils sont remplacés par d'autres diptères qui naissent eux aussi à l'intérieur de l'enceinte. Ceci permet d'éviter aux diptères de jouer le rôle de vecteurs pathogènes dans la contamination microbienne. Selon un mode de réalisation avantageux, dans le procédé de l'invention, la source d'alimentation comprend essentiellement des glucides et le lieu de ponte comprend une source de protéines animales en décomposition. A titre d'exemple non limitatif, la source d'alimentation est constituée de fruits mûrs, de miel, de solutions glucosées - vitaminées. Le lieu de ponte comprend des protéines animales de préférence fraîchement en décomposition (restes de poissons, boyaux de volaille, tripes d'animaux ou autres déchets de poissonnerie et / ou d'abattoir, tous réduits en miettes ou petits morceaux). L'avantage de séparer le lieu de ponte et la source de nourriture permet de pouvoir gérer plus convenablement le nourrissage et la collecte des œufs de diptères. Selon un autre mode de réalisation de l'invention, les diptères appartiennent au sous-ordre des brachycères, et plus particulièrement à une famille choisie parmi Calliphoridae, et notamment sont du genre : Calliphora, Drosophilae, Lucilia, Sarcophaga, Muscina, Musca, Glossina, Scatophaga. Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, les asticots sécrètent des enzymes protéases et lipases appropriées à la biodégradation des matières riches en protéines et/ ou lipides qui sont reconverties en biomasse d'asticots. L'invention concerne également un procédé de dégradation de matières riches en protéines et / ou lipides, comprenant :
- une étape de production de diptères reproducteurs d'asticots, à partir de nymphes provenant d'une seule et même espèce, placés dans une enceinte close, - une étape de croissance des diptères pendant environ un mois, jusqu'au stade de reproduction, - une étape d'obtention d'œufs à partir de diptères selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention et de collecte des œufs, - une étape d'incubation des œufs jusqu'à éclosion, donnant des asticots, - une étape de mise en développement des asticots obtenus à l'étape précédente dans une structure alimentée en matières riches en protéines et /ou lipides à dégrader. L'étape de production de diptères et celle de croissance sont dans des conditions telles qu'il n'y a pas contact des diptères avec l'extérieur, ce qui évite la contamination microbienne, comme déjà précédemment indiqué. En général, la durée entre la ponte des œufs et leur collecte est d'environ 5 à 7 jours, notamment d'environ 4 jours. L'étape d'incubation comprend un transfert des œufs dans un lieu d'incubation.
Cette étape d'incubation est particulièrement avantageuse puisqu'elle permet une maturation des asticots nécessaire à l'apparition ou à la maturation des enzymes utiles à la biodégradation. L'étape de mise en développement correspond à une mise en culture et nécessite généralement le transfert des asticots dans des structures alimentées régulièrement en matières à dégrader qui servent de nourriture aux asticots. L'étape de mise en développement dure généralement environ 25 à environ 50 jours, notamment environ 25 à environ 35 jours, notamment environ 30 jours. Par ailleurs, l'étape dite larvaire comprend la collecte des œufs, leur éclosion et l'élevage larvaire pendant 4 à 6 jours, notamment environ 5 jours. Selon un mode de réalisation avantageux, les matières à dégrader contiennent environ 15% à environ 25% de protéines et notamment d'environ 18 % à environ 20% de protéines, et d'environ 25% à environ 35% de lipides, et notamment d'environ 30% à environ 32% de lipides. Selon un autre mode de réalisation, dans lequel les matières riches en protéines et/ou lipides sont choisies parmi : les tourteaux de palmiste, les tourteaux d'arachide, les tourteaux de coton, les tourteaux de colza, les tourteaux de tournesol, les farines animales, la drèche de bière et les déchets agro-alimentaires.
Les matières riches en protéines et/ou lipides sont généralement peu appropriées, voire impropres à la consommation par les animaux d'élevage, à savoir les porcs, poulets et poissons. On a présenté ci-après, en fonction des produits, les inconvénients liés à leur usage direct :
Selon un autre mode de réalisation, le procédé d'invention comprend : - une étape de croissance des diptères reproducteurs d'asticots, à partir de nymphes - une étape de ponte des oeufs, - une étape de collecte et de transfert des œufs non encore éclos, pour incubation et éclosion, notamment dans des récipients. - une étape d'incubation des œufs et d' éclosion en jeunes asticots ou développement larvaire pendant 5 à 7 jours, notamment pendant 4 jours, ou pendant 4 à 6 jours, notamment 5 jours, à l'obscurité,
- une étape de transfert des jeunes asticots dans une structure contenant initialement une quantité appropriée de matières riches en protéines et /ou lipides, - une étape de dégradation des matières riches en protéines et/ou en lipides résultant de la mise en développement des dits asticots obtenus à l'étape précédente dans une structure alimentée en matières à dégrader, lesquelles sont ajoutées progressivement en quantités proportionnelles aux besoins de la biomasse formée en asticots, et en vue du grossissement final des asticots. L'étape d'incubation des œufs permet l' éclosion des œufs en jeunes asticots et a lieu de préférence à l'obscurité, c'est à dire à l'abri de la lumière. L'étape d'incubation dure généralement de 5 à 7 jours, et notamment 4 jours, ou de 4 à 6 jours, notamment 5 jours, en fonction de la température .En effet, la température agit sur le métabolisme des asticots et agit donc sur la vitesse de croissance : le froid ( < 20°c) ralentit la croissance et la température élevée ( autour de 30°c) accélère le croissance. Par «jeunes asticots » on désigne les jeunes larves issues de l'éclosion des œufs ayant entre 7 à 10 jours d'âge (après l'éclosion) ou entre 4 et 6 jours d'âge notamment 5 jours (après l'éclosion). La structure qui reçoit les jeunes asticots contient initialement des matières riches en protéines et /ou lipides en faible quantité. Environ trois kg de tourteaux de palmiste finement broyés et humectés sont fournis pour environ 1 kg de biomasse de jeunes asticots. Par « quantités proportionnelles (de matières à dégrader) aux besoins de la biomasse », on désigne la quantité nécessaire pour la croissance de la biomasse des asticots mais ajoutée progressivement au fur et à mesure en fonction des besoins des asticots. Par « grossissement final des asticots », on désigne le stade d' asticots « adultes » ayant 30 jours à partir de la date de l'éclosion et qui sont prêts à être mis en conserve par salage et séchage. Le grossissement final est obtenu au bout d'environ 25 à environ 30 jours après la mise en développement. Par « structure », on désigne par exemple des bacs métalliques ou en plastique, en fibre de verre ou en béton, notamment en inox, ayant notamment un volume à partir de 1 m , ces indications étant données à titre non limitatif.
Un mode de réalisation avantageux du procédé comprend : - la croissance des diptères reproducteurs d'asticots, à partir de nymphes, dans une enceinte close - la collecte et le transfert des œufs pondus, tous les quatre jours, dans un premier lot de récipients, suivie de - la mise en incubation (mise en éclosion) des œufs du susdit premier lot de récipients, pendant 4 jours dans l'obscurité, pour obtenir un premier lot déjeunes asticots, et simultanément une remise en collecte des œufs pondus dans la susdite enceinte, dans un autre lot de récipients, - le transfert du susdit premier lot d'asticots après 4 jours d'incubation pour la mise en développement dans un bac de culture contenant des matières riches en protéines et ou/ lipides pour dégrader les dites matières, et en vue du grossissement final des asticots, et la mise en incubation des œufs de l'autre lot de récipients, pendant quatre jours, dans l'obscurité, pour obtenir un autre lot déjeunes asticots, chacune des étapes sus définies de collecte et de transfert des œufs pondus, de mise en incubation des œufs, de transfert d'asticots après incubation pour la mise en développement et pour dégrader lesdites matières étant répétée dans le cadre d'un autre lot d'asticots, sous réserve que les asticots réunis dans le même bac de culture pour la mise en développement soient issus de pontes intervenues dans le même intervalle de temps de 15 jours, - la durée s' écoulant de la mise en développement des jeunes asticots jusqu'à leur grossissement final étant d'environ 30 jours. De façon plus détaillée, on produit un premier lot d'asticots à partir d'un premier lot d'œufs contenus dans un premier lot de récipients et lorsqu'il est obtenu, on collecte en parallèle, un deuxième lot d'œufs contenus dans un deuxième lot de récipients, la mise en développement du premier lot d'asticots coïncidant avec la mise en incubation du deuxième lot d'œufs. L'issue de la mise en incubation du deuxième lot d'œufs est simultanée à la collecte d'un troisième lot d'œufs contenu dans un troisième lot de récipients. Le deuxième lot d'asticots rejoint le bac de culture où il est mis en développement avec les asticots du 1er lot, tandis que le troisième lot d'œufs est mis à l'incubation et ainsi de suite, avec la collecte d'un 4eme lot d'œufs. Dans ce mode de réalisation, on récolte plusieurs lots d'asticots qui correspondent à des œufs pondus sur un intervalle de temps de 15 jours, et qui sont mis en
développement dans le même bac de culture, ceci afin d'éviter une trop grande variabilité sur la taille des asticots. Pour fixer les idées, si les conditions d'incubation sont telles que l'incubation dure environ 4 jours, les asticots mis en développement peuvent provenir du regroupement de 4 collectes d'oeufs. Il faut noter que si la période d'incubation dure plus de 4 jours., le nombre de collectes d'œufs donnant des asticots pouvant être réunis dans le même bac de culture, ne sera plus de 4, mais sera diminué à 3 ou 2, selon la durée d'incubation nécessaire. Dans le procédé de l'invention, selon un mode de réalisation avantageux, le rendement d'obtention d'asticots est d'environ 1 kg pour environ 3 kg à environ 4 kg de matières à dégrader. Selon un autre mode de réalisation, dans les bacs de culture, le rendement est d'environ 1 kg d'asticots pour environ 2 kg à environ 8 kg de matière à dégrader, notamment d'environ 1kg d'asticots pour environ 4 kg à environ 6 kg de matières à dégrader, notamment 1 kg d'asticots pour environ 3 kg de matière à dégrader. L'invention concerne également l'utilisation du procédé pour récolter les asticots, après l'étape de dégradation des matières à dégrader, ce qui comprend éventuellement une étape de conservation desdits asticots et éventuellement des étapes de salage et de séchage des asticots. Par conservation des asticots, on désigne l'arrêt le processus de développement des asticots empêchant toute possibilité de prolifération sous forme d'insectes. La conservation facilite les stockages et le transport des asticots dans divers lieux d'élevage de poissons et de volaille. La conservation facilite aussi le processus de nourrissage en quantité et en temps voulus au même titre que les granulés pour poissons procurés dans le commerce. Par salage et séchage, on désigne la mise à mort des asticots soit par salage soit par la chaleur par autoclavage (cas de biomasse très importante) suivie de séchage au soleil à l'air libre ou par une autre source de chaleur. Le sel a pour rôle d'empêcher toute développement des germes divers pendant la conservation. le procédé de l'invention peut également être utilisé : - pour la préparation, à partir des asticots, d'aliments pour animaux, notamment pour l'aquaculture et l'aviculture, ou / et
- pour l'extraction à partir d'asticots, de substances biochimiques susceptibles d'entrer dans la préparation de compositions pharmaceutiques, ou / et - pour la préparation de compléments alimentaires à valeur probiotique ou diététique. Le concept de probiotique est de diminuer l'utilisation d'antibiotiques dont l'abus peut de manière évidente engendrer des résistances bactériennes. La pratique de l' asticot- thérapie est une preuve de l'existence de substances anti -microbiennes chez les asticots. Les propriétés de ces substances (enzymes, antibiotiques, antifongiques) et la possibilité d'obtention massive d'asticots selon l'invention permettent cette application de 1 ' invention au domaine probiotique . La préparation d'aliments pour animaux peut se faire par distribution directe sous forme d'asticots vivants dans le cas d'une production artisanale. En cas de production industrielle la préparation s'achève par la conservation par salage et séchage et la mise en sac standard prêt à commercialiser et à l'emploi ultérieur. L'extraction de substances biochimiques à partir d'asticots peut se faire en faisant couler par le fond des bacs de culture du liquide provenant des asticots au cours de leur développement. Ce liquide est séparé des substances solides par centrifugation réfrigérée. Le filtrat est congelé puis lyophilisé (la lyophilisation est un procédé de conservation qui empêche la dégradation de la nature et des propriétés des protéines) sous forme de poudre lyophilisé puis transféré vers les laboratoires pharmaceutiques pour être purifié et pour séparer selon des procédés chimiques, diverses enzymes, antibiotiques et peut être antifongiques. L'invention concerne également un dispositif d'élevage de diptères, et plus particulièrement de brachycères, pour la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus, notamment cage, comportant - un support, notamment une table, - une enceinte amovible fixée de façon réversible au susdit support, ladite enceinte étant telle qu'elle isole les diptères de l'extérieur et étant équipée d'au moins un orifice permettant l'introduction d'un ou plusieurs récipients dans ladite enceinte close et l'extraction de ceux-ci hors de ladite enceinte close, ledit orifice étant entouré de moyens empêchant les diptères de s'échapper. Le -dispositif décrit ci-dessus est avantageusement tel que des récipients contiennent des protéines en décomposition susceptibles d'attirer les diptères à venir
déposer des œufs, et ledit dispositif comporte en outre un ou plusieurs supports qui contiennent des sources de glucides servant de nourriture pour les susdits diptères.
Description des figures La figure 1 représente une enceinte close pour les mouches. On a présenté en (1) le support sur lequel est fixée la cage (2), composée d'une partie latérale inférieure en bois ou en plastique (3) et d'une partie grillagée (4). La partie inférieure (3) est équipée d'orifices (5), entourés de manchon en tissu (6). Ces orifices permettent d'introduire et d'extraire les récipients, notamment bocaux, dans lesquels pondent les mouches. Les dimensions de la cage, sont, à titre indicatif, les suivants : hauteur du support : 0,6 cm largeur du support : 1,2 cm longueur du support : 2 m hauteur de la partie en bois : 0,3 m diamètre des orifices : 0,2 m hauteur de la partie grillagée : 1,2 m longueur de la partie grillagée : 2 m largeur de la partie grillagée : 1,2 m Les figures 2A, 2B, 2C schématisent le déroulement du procédé de l'invention, faisant intervenir des œufs provenant de 3 pontes sur un intervalle de temps tel que les 3 lots respectifs d'asticots sont mis en développement dans le même bac de culture.
Exemple 1 A titre d'exemple, on donne ci-après la description du procédé de préparation d'asticots provenant d'œufs de mouches pondus dans une enceinte. L'enceinte est composée de deux parties : • Une table servant de support sur laquelle vient fixée solidement la cage amovible à l'aide des 6 boulons ou plus. • Une cage amovible en moustiquaire munie d'une partie latérale inférieure en bois dont une des facettes latérales est perforée de quatre orifices équidistants de diamètre de 20 cm. Ces orifices sont entourés d'un manchon en tissu de moustiquaire pour empêcher les mouches de sortir au moment de manipulation. Par ces orifices on place à
l'intérieur de la cage les bocaux en plastique transparents (de volume 5 litres) qui serviront à recevoir les pontes des mouches. On dispose dans chaque bocal 500 grammes de tourteaux de palmiste légèrement mouillés et des morceaux de poissons en décomposition pour attirer les mouches. Dans la cage on place deux ou trois assiettes en plastique (mangeoires) servant à contenir des fruits mûrs (bananes, mangues selon les saisons), du miel et de solutions glucosées vitaminées. Ces aliments à base de glucides sont destinés à nourrir les mouches. Les solutions (ou sirop) glucosées vitaminées sont destinées à fournir aux mouches de meilleures conditions physiologiques de reproduction. Tandis que les bocaux, dans lesquels se trouvent les poissons en décomposition, servent à recevoir les œufs des mouches. Tous les 4 jours, on retire tous les bocaux contenant les œufs et les jeunes larves d'asticots en début de développement. Un deuxième lot de dix nouveaux bocaux sera mis en place dans la cage pour recevoir une nouvelle cohorte de pontes. • Le premier lot de dix bocaux contenant les asticots en début de développement est retiré de la cage et placé dans l'obscurité. Dans chaque bocal on rajoute environ 500 grammes de tourteaux de palmiste mouillés pour servir de source de nourriture pour les jeunes larves de mouche qui doivent poursuivre leur développement encore trois jour avant d'être transférés pour le grossissement final dans un bac en inox d'un m de volume dans lequel on met progressivement une dizaine de kg de tourteaux mouillés. • Les bocaux vides d'asticots sont lavés et remis en incubation à nouveau dans les cages à mouches. • Chaque bac de culture en inox dans lequel se développent les asticots, est mis sous abri. Dans une autre expérience, les aliments sont préparés en grande quantité à l'avance et conservés par congélation dans des sachets de 300 g qui sont décongelés juste avant l'emploi. Les mouches sont nourries tous les jours. Les jus sont mis en décongélation puis disposés dans une ou des assiettes qui sont introduites dans la cage par les orifices. La fréquence de récolte des œufs de la cage est de une à deux fois par semaine. Au jour de la collecte, on introduit les substrats de ponte le matin et on les retire le soir. Les œufs de mouche déposés sur les substrats sont transférés pour éclosion dans des récipients.
Exemple 2
On a représenté sur les figures 2 A, 2B, 2C, un mode de réalisation du procédé selon l'invention dans lequel (A) représente l'enceinte close. Dans la figure 2A, un premier lot de bocaux (al) est introduit dans l'enceinte, cette étape d'introduction étant représentée par (bl). Sur la figure 2B, on extrait le 1er lot de bocaux qui contiennent un premier lot d'œufs (étape représentée par (cl), lequel premier lot d'œufs est mis en incubation dans l'obscurité, pour obtenir à la fin de l'incubation, le premier lot d'asticots (étape représentée par (dl)). On introduit un deuxième lot de bocaux (a2) dans l'enceinte (étape représentée par (b2)) simultanément à la mise en incubation du premier lot d'œufs, en vue de la collecte d'un deuxième lot d'œufs. Sur la figure 2C, le premier lot d'asticots (el), obtenu à l'issue de l'étape d'incubation est mis en développement (fl) dans un bac de culture (B). Le deuxième lot d'œufs est extrait (étape c2) de l'enceinte (A) pour être soumis à une incubation (étape (d2)). Simultanément à la mise en développement du premier lot d'asticots et à la mise en incubation du deuxième lot d'œufs, on introduit un troisième lot de bocaux (a3) dans la cage (étape représentée par (b3)) en vue de la collecte d'un troisième lot d'œufs. Après obtention du deuxième lot d'asticots, celui-ci est mis en développement dans le bac de culture B. Il en est de même du troisième lot d'asticots.
Exemple 3 On a représenté sur le tableau 1, le déroulement du procédé de l'invention, sur 14 semaines, dans lequel la période d'incubation d'un lot d'œufs dure une semaine. Ceci implique que, dans un même bac de culture, on met en développement deux lots d'asticots provenant de deux pontes intervenues sur un même intervalle de temps de 15 jours. Le terme « bac de production » correspond au bac de culture. Sur 14 semaines, on procède donc à la mise en développement de 8 lots d'asticots, repartis en 4 bacs de culture différents, pour tenir compte de ce qui est dit ci-dessus.