Nouveau matériau pour le bâtiment
La présente invention concerne un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide et ses applications.
Dans le bâtiment, deux matériaux essentiels sont les bétons et les plâtres.
Les plâtres se poudrent sur l'eau, en proportions précises pré dosées et se malaxent ensuite très vite, puis se coulent aussitôt. Ils ne supportent pas les charges en granulats denses qui altèrent gravement la cohésion et la robustesse du matériau ainsi constitué.
Les bétons se prémélangent à sec. Ils sont constitués de 1/4 à 1/3 de ciment, et la fraction restante composée de granulats plus ou moins denses. Le pré mélange sec est ensuite mouillé à convenance et malaxé, puis mis en oeuvre. Des adjuvants peuvent être ajoutés, soit à sec, soit au mouillé.
Les plâtres et les ciments sont deux liants hydrauliques (organisés avec de l'eau) dont la prise se produit par réaction exothermique. Mais leurs principes de dosage en eau, de renfort en charges granulaires et de mise en œuvre divergent jusqu'à l'incompatibilité.
Les plâtres ont un grand besoin en eau et supportent mal les volumes et poids des charges ou granulats.
La robustesse des bétons est énormément dégradée par tout excès d'eau et il leur est nécessaire d'être suffisamment chargés en granulats, faute de quoi ils rétractent fortement et se fissurent au détriment de leur tenue dans le temps et de leur robustesse. L'insuffisance en granulats conduit l'excès de chaux libre, continue dans le ciment à produire des réactions alcalines internes (sels de Candlot provoquant des gonflements) et externes auréolant la surface de taches et efflorescences.
Ainsi les mélanges de plâtre et de ciment comme liants sont tentants, mais incompatibles pour réaliser des bétons correctement chargés de
granulats.
Tous les essais connus du genre ont abouti à des pertes considérables des propriétés propres à chaque liant.
Il serait souhaitable de disposer d'un béton capable d'être fluide si désiré mais à prise rapide. Il serait aussi souhaitable de disposer d'un béton stable et résistant au feu. Il serait encore souhaitable de disposer d'un béton dont la fidélité d'empreinte se rapproche de celle d'un plâtre à mouler. Il serait tout aussi souhaitable de disposer d'un béton doté d'un retrait et d'une déformation pratiquement nuls, inférieurs à 0,3 %, habituellement inférieurs à 0,2 %, voire de l'ordre de 0,05 %. Il serait également souhaitable de disposer d'un béton doté de meilleures qualités isolantes vis à vis de la température que les bétons conventionnels.
Or après de longues recherches, la demanderesse a pu réaliser un béton d'une composition particulière permettant d'utiliser conjointement comme liants le plâtre et le ciment, le béton ainsi obtenu étant doué d'un ensemble de remarquables qualités résolvant les problèmes ci-avant exposés.
C'est pourquoi la présente demande a pour objet un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide, comprenant, en poids pour 1 mètre cube de béton.
Le terme "modulable" signifie que l'on peut faire varier à volonté la consistance du béton selon l'invention entre une consistance très fluide et un état très pâteux. Le terme "polyfonctionnel " signifie que le béton selon l'invention peut être utile dans toutes les applications des bétons de l'art antérieur. Dans la présente demande et dans ce qui suit, le terme "ciment» désigne particulièrement tous types de ciments hydrauliques, y compris spéciaux, en usage dans tous les bétons divers (ciments de hauts fourneaux, alumineux, magnésium, métalliques, kaoliniques, naturels et artificiels, tels que Portlands etc ....). On peut y assimiler des pseudo-liants (pouzzolanes, asphaltes, cendres volantes, laitiers de hauts fourneaux, anhydrites, et gypses naturels ou synthétiques, chaux) et tout produit réactif à l'eau susceptible de réagir en liant intrinsèque (synthétique naturel ou cellulosique, y compris les vitrifiats pulvérisés d'incinérations et les broyats de dépôts calcifiés de la désalinisation ou du traitement d'eaux usées, qui peuvent être substitués partiellement ou totalement aux ciments hydrauliques.
On peut aussi substituer au ciment des composés cellulosiques, par exemple des méthylcelluloses, carboxyméthylcelluloses, hydroxyméthyl- celluloses, hydroxypropylcelluloses, hydroxypropylguars chargés de carbonates, de kieselgurs, de bentonites, de kaolins recuits, d'argiles colloïdales etc.... rendues hydrauliques, comme également des pseudos anhydrites constituées par des broyats de dépôts calcifiés de désalinisation ou d'eau usées. On peut enfin citer des vitrifiats d'incinération pulvérisés ou encore des broyats de roches d'oxyde de magnésium, activables par eau. Mais selon l'invention on utilisera de préférence des ciments
Portland (dits "artificiels").
La fourchette d'incorporation du ciment dans le béton selon l'invention peut varier entre 3 % et 30 % de la masse totale sèche des composants du béton. Pour un béton fluide, le ciment pourra notamment représenter entre 15 % et 30 % de la masse totale sèche des composants du béton et de préférence environ 25 %. Pour un béton ferme, le ciment pourra notamment
représenter entre 6 % et 28 % de la masse totale sèche des composants du béton et de préférence environ 15 % pour un béton robuste à la pression.
Le sulfate de calcium semi-hydrate est un sulfate de calcium modifié par cuisson et additions, donnant des germes de cristallisation non hydratés ou semi-hydrates (Ca SO4 Y∑ H2O), encore appelé plâtre.
Ces semi-hydrates sont composés de 93,79 % de sulfate de calcium anhydre (Ca S0 ) et de 6,21 % d'eau de cristallisation.
Dans des conditions préférentielles de mise en œuvre de l'invention, on utilise un plâtre à mouler et avantageusement un plâtre à mouler normal, de classe 1500 (c'est à dire pesant 1 500 grammes au litre hydraté). On peut citer notamment celui commercialisé par LAFARGE sous la référence Prestia
Tradition.
Le plâtre est par exemple, issu de semi hydrates alpha à granulométrie de 40 microns et temps de prise compris entre 17 et 20 minutes. Le temps de prise est le temps nécessaire pour que le matériau moulé soit réellement bien figé pour commencer à durcir et ne doit pas être confondu avec le temps de durcissement qui est celui nécessaire pour une robustesse suffisante au démoulage et à la manipulation.
Le dosage usuel dans l'invention peut varier dans une fourchette allant de 4 % à 20 % de la masse totale sèche des composants du béton, notamment de 10 à 20 %, particulièrement de 12 à 18 %. On retient particulièrement un béton selon l'invention mettant en œuvre environ 16,5 % de plâtre, associé à environ 22,2 % de ciment.
Outre qu'il joue dans l'invention le rôle d'ultra-fines de remplissage des vides entre le ciment et les granulats, le plâtre joue aussi le rôle • d'accélérateur du ciment lorsqu'on l'utilise à fortes doses.
D'après les études du demandeur, son rôle dans la présente invention est de constituer rapidement un squelette d'appui pour le matériau qui permettra aux autres constituants de se figer et durcir ensemble avec rapidité et stabilité. Il joue aussi le rôle d'absorbeur d'eau excédentaire.
Si le plâtre est préféré, dans le procédé de l'invention on peut lui substituer des gypses naturels ou synthétiques activés différemment (sans
cuisson) que l'on ferait réagir comme des anhydrites (selon l'état des techniques connues du genre) ainsi que des laitiers broyés et des broyats de dépôts calcifiés ou encore des kaolins recuits et activés pour les conduire aux mêmes fonctions que le plâtre. Le fluidifiant / accélérateur est un composé organique hydrosoluble et hydrodispersible qui comporte au moins un groupement mélamine / formaldéhyde, donnant par polycondensation un sel sodique soluble à l'eau.
On utilise avantageusement un condensât de mélamine et de formaldéhyde. On peut citer notamment celui commercialisé par FOSROC sous la référence Melment F10.
On retient aussi particulièrement un condensât polymère soluble extrait de résines anioniques de mélamine. Ce type de condensât est habituellement obtenu à partir d'environ une part de mélamine, trois parts de formaldéhyde et une part d'acide formique de transformation. Il se présente sous forme liquide (extrait sec dilué) ou sous forme solide (extrait sec cristallin). Cette dernière forme est préférée.
La fourchette de dosage de fluidifiant utilisable est avantageusement comprise entre 0, 1 % à 3 %, notamment comprise entre 0,40 % et 2 % du poids de la masse sèche totale des composants du béton, particulièrement comprise entre 0,8 % et 1 ,6 %. Pour les formulations fluides, le dosage préféré est environ 1,15 %.
On peut utiliser aussi des dérivés du condensât polymère ci- dessus (polymélamines additivées ou modifiées : sulfonatées, éthoxylées, naphtalénees, alkylées, styrénées, carboxylées ou phosphonatees. On peut aussi y substituer des mélanges de fluidifiants polymélamines avec d'autres fluidifiants de formulation différente, tels que ceux ci-dessus.
Selon l'invention, tous les granulats (qu'ils soient denses ou légers) sont compatibles à la formation du béton selon l'invention. On peut par exemple utiliser aussi bien des granulats fins, par exemple de taille moyenne inférieure à 0,5 mm, que des granulats volumineux pouvant aller jusqu'à une taille moyenne (diamètre moyen) de 10 mm.
Le sulfate de potassium utilisé peut être le sulfate de potassium commercial renfermant 93,5 % de K2SO4 pur.
On retient particulièrement un produit dérivé de K2S04 qui est un engrais potassique comprenant 50 % d'oxyde potassique (K2O) soluble dans l'eau, 46 % d'anhydride sulfurique (S03) soluble dans l'eau et de préférence moins de 0,5 % de chlore.
On peut aussi utiliser à la place du sulfate de potassium qui joue le rôle de régulateur de tensions, des viscosants, des coagulants et des gélifiants pour obtenir des résultats comparables. Par exemple on peut citer les dérivés cellulosiques diluables (méthylcellulose, carboxyméthylcellulose, hydroxyméthylcellulose, hydroxypropylcellulose et hydroxypropylguar ou encore des gommes xanthane ou Welan, des kératines, des gélatines et des microsilices. On peut citer aussi des protéines surfactantes, ainsi que des sulfates alkylés ou sulfonatés (ammonium, magnésium, sodium, diéthanolamine, triéthanolamine, ainsi que le phosphate tripotassique anhydre (K3PO4) ou le chlorosulfate basique d'aluminium (AI2(SO4) x Cly OH3) qui sont des gélifiants, des agents de coagulation rapide et des rétenteurs d'eau, accélérateurs de prise.
La fourchette de dosage du régulateur de tensions comme le sulfate de potassium est comprise entre 0,09 % et 2 % du poids des liants, c'est-à-dire du poids du ciment et du poids du sulfate de calcium semi-hydrate, et de préférence environ 1 ,5 %.
Le béton de l'invention est modulable, poly fonctionnel et à prise rapide. De manière générale,
- lorsque l'on veut réaliser un béton fluide, on utilise avantageusement des quantités importantes en eau, en fluidifiant accélérateur et des quantités assez importantes de sulfate de potassium. Typiquement, on peut mettre en œuvre, en poids pour 1 mètre cube de béton, 300 Kg à 400 Kg d'eau, environ 40 Kg de fluidifiant/accélérateur et environ 10 Kg de sulfate de potassium.
- lorsque l'on veut réaliser un béton ferme, on utilise
avantageusement des quantités réduites en eau et en fluidifiant/accélérateur et des quantités faibles de sulfate de potassium. Typiquement, on peut mettre en œuvre, en poids pour 1 mètre cube de béton, 170 Kg à 380 Kg d'eau, 1 Kg à 9 Kg de fluidifiant/accélérateur et 0,1 Kg à 0,2 Kg de sulfate de potassium. - lorsque l'on veut réaliser un béton à fluidité moyenne, on utilise avantageusement des quantités moyennes en eau, fluidifiant/accélérateur et sulfate de potassium. Typiquement, on peut mettre en œuvre, en poids pour 1 mètre cube de béton, 300 Kg à 380 Kg d'eau, 15 Kg à 25 Kg de fluidifiant/accélérateur et 8 Kg à 12 Kg de sulfate de potassium. - lorsque l'on veut réaliser un béton très rapide, on utilise avantageusement des quantités importantes de sulfate de calcium semi-hydrate et de ciment et des quantités faibles de granulats. Typiquement, on peut mettre en œuvre, en poids pour 1 mètre cube de béton, 380 Kg à 450 Kg de sulfate de calcium semi-hydrate, 250 Kg à 350 Kg de ciment et 800 Kg à 1000 Kg de granulats.
Dans des conditions préférentielles de mise en œuvre de l'invention, on retient le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide, comprenant, en poids pour 1 mètre cube de béton.
Dans d'autres conditions préférentielles de mise en œuvre de l'invention, le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus renferme en outre un colorant.
On peut citer par exemple des colorants minéraux, de préférence des oxydes minéraux et particulièrement ceux commercialisés par la société BAYER sous la dénomination BAYFERROX® .
Le pourcentage pondéral de colorant est avantageusement compris entre 0,01 % et 0,5 %, de préférence compris entre 0,1 % et 0,25 %.
Dans encore d'autres conditions préférentielles de mise en œuvre de l'invention, le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus renferme en outre un accélérateur de gunitage. Dans le cadre de l'invention, sa fonction n'est pas d'accélérer immédiatement la prise, celle-ci étant déjà obtenue. Mais il provoque une maturation accélérée et plus importante après prise définitive conférant une robustesse, dureté et compacité remarquables.
On peut citer par exemple le chlorure de calcium, de préférence l'aluminate de sodium modifié aux polymélamines et particulièrement le chlorure de calcium modifié aux polymélamines tel que celui commercialisé par la société TECHNIQUE BETON sous la dénomination GUNI-FLASH®.
Le pourcentage pondéral de l'accélérateur de gunitage est avantageusement compris entre 1 ,5 % et 7,0 %, de préférence compris entre 2 % et 5 %, tout particulièrement compris entre 2,2 % et 4,5 %.
Dans encore d'autres conditions préférentielles de mise en œuvre de l'invention, le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus renferme en outre un hydrofuge de masse.
Le pourcentage pondéral de l'hydrofuge de masse est avantageusement compris entre 0,4 % et 2,0 %, de préférence compris entre 0,5 % et 1,5 %. Mais il suffit de l'ajout infime d'un hydrofuge de masse à la composition selon l'invention, par exemple entre 0,4 % et 0,5 %, pour rendre la matière totalement étanche (beaucoup plus que ne le devient un béton auto plaçant normal avec la même quantité d'hydrofuge de masse).
On peut citer par exemple les stéarates, de préférence les silices pyrogénées et particulièrement le kieselguhr lauriqué tel que celui commercialisé par la société SIKA sous la dénomination SIKALITE®.
Dans encore d'autres conditions préférentielles de mise en œuvre
de l'invention, le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus renferme en outre un adjuvant ignifugeant.
On peut citer par exemple l'alumine calcinée, de préférence le polysilicates et particulièrement l'oxyde d'alumine tel que celui commercialisé par la société ALCAN CHEMICAL sous la dénomination FLAMTAR®.
Le pourcentage pondéral de l'adjuvant ignifugeant est avantageusement compris entre 2 % et 10 %, de préférence compris entre 5 % et 10 %, tout particulièrement compris entre 8 % et 10 %.
Si l'on veut atteindre une haute protection (1400 à 1600°C persistants), le béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus renferme en outre un matériau ignifugeant comme par exemple l'oxyde de zirconium, de préférence le graphite et particulièrement des polysilicates.
La présente demande a aussi pour objet un procédé de préparation d'un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus caractérisé en ce que l'on mélange les constituants solides ci-dessus décrits puis l'on ajoute progressivement l'eau pour obtenir le béton recherché.
La présente demande a aussi pour objet un procédé de préparation d'une chape caractérisé en ce que l'on applique sur un sol un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus pour obtenir la chape recherchée. La présente demande a aussi pour objet un procédé de préparation d'une paroi caractérisé en ce que l'on projette un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus pour obtenir la paroi recherchée.
La présente demande a enfin pour objet un procédé de préparation d'une pièce moulée caractérisé en ce que l'on procède au moulage d'une pièce à l'aide d'un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci-dessus puis procède au démoulage de la pièce moulée, ainsi que des pièces moulées réalisées à l'aide d'un béton modulable, poly fonctionnel et à prise rapide ci- dessus.
Les bétons objets de la présente invention possèdent de très intéressantes propriétés.
Ils sont modulables, c'est-à-dire qu'ils permettent d'obtenir une consistance allant de très fluide à très pâteux.
Ils sont poly fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils permettent de remplir toutes les fonctions des gammes de bétons.
Ils peuvent être réalisés à partir de tous types de ciments. Même très fluides, ils sont dotés d'un temps de durcissement exceptionnellement rapide, généralement inférieur à 30 mn et en général même inférieur à 15 mn.
Ils sont stables, c'est-à-dire qu'ils ne présentent aucun désordre de type dimensionnel, mécanique ou chimique, à court ou long terme.
Ils sont remarquablement réfractaires et anti-feu. Par exemple, après séchage, un béton fluide selon l'invention chargé de granulats denses ordinaires, calcaires et siliceux, chauffé à 250°C, donne les résultats suivants après contrôle au laser et au déperdimètre : propriétés réfractaires analogues à celles obtenues dans les mêmes conditions avec des blocs témoins de même dimension en stéatique naturelle ou pierre volcanique des fjords de Norvège. taux de déperdition de la chaleur accumulée à peine inférieur à celui de la stéatite dans le cas de l'emploi de simples granulats calcaires communs, encore meilleur si l'on emploie des granulats réfractaires et encore meilleur si l'on emploie des ciments réfractaires. Ils ont des capacités d'isolation thermique sensiblement supérieures à celles des bétons comparables connus, sans doute grâce à la présence du sulfate de calcium.
Ils permettent d'obtenir des empreintes d'une remarquable qualité lors du moulage qui se caractérisent d'une part par l'extrême fidélité au relief initial, d'autre part par la possibilité d'obtenir la granulométrie et l'aspect physique désirés en faisant varier la composition dans le cadre précité (rugosité ou finesse, matité, brillance ou glaçage).
Le retrait et la déformation sont pratiquement nuls, inférieurs à 0,3 %, habituellement inférieurs à 0,2 %, voire de l'ordre de 0,05 %. Un béton selon l'invention, sec et durci, est plus étanche qu'un béton auto-plaçant normal.
Il suffit de l'addition infime d'un hydrofuge de masse au béton
selon l'invention pour le rendre totalement ou pratiquement totalement étanche et en tout cas considérablement plus que ne le deviendrait un béton auto- plaçant classique additionné de la même quantité d'hydrofuge.
Ces propriétés sont illustrées ci-après dans la partie expérimentale. Elles justifient l'utilisation des bétons ci-dessus décrits, dans de très nombreuses applications dans les métiers du bâtiment.
On peut citer en particulier l'utilisation à titre de béton auto-plaçant ou auto-nivelant pour la réalisation par exemple de sols.
On peut citer aussi l'utilisation à titre de béton projeté pour la réalisation par exemple de piscines.
On peut citer encore l'utilisation à titre de béton hautes performances pour la réalisation par exemple de blocs techniques ou boucliers de protection spéciaux.
On peut citer de plus l'utilisation à titre de béton réfractaire pour la réalisation par exemple de barbecues ou de parois anti-feu.
Mais on peut aussi citer de nombreuses autres applications telles que :
- rendus artistiques et architectoniques,
- produits de précontraintes, exceptionnellement accélérées, - produits isolants thermiques et phoniques porteurs,
- bétons architectoniques légers mais robustes,
- bétons cellulaires « à froid » et préparés in-situ, robustes et performants,
- les bétons fidélisants re taillables ou pouvant être sculptés, - tous les types de bétons étanches et architectoniques,
- les produits extrudés, mais à prise rapide,
- les produits comprimés de toutes finitions directes,
- les bétons finement fibres, tels que composites ciment verre (dits CCV), - les produits armés ou auto-armés
Les conditions préférentielles de mise en œuvre des bétons ci-
dessus décrites s'appliquent également aux autres objets de l'invention visés ci- dessus
Les exemples qui suivent illustrent la présente demande.
Exemple 1 : Béton fluide
La composition de ce béton est la suivante, pour 1 m3 de matière coulée :
On effectue par pré-mélange à sec des composants, qu'on malaxe ensuite en incorporant l'eau. Puis on coule rapidement au tuyau plongeur dans un moule globalement parallélépipédique d'environ 50 x 70 x 3 cm. La matière, très fluide au départ, se fige rapidement (un minute après avoir été coulée), est ferme, démoulable et manipulable à 15 minutes et très dure en 1 heure. Le poids final sec est d'environ 17 Kg. Les surfaces des parois sont sans défaut et la surface supérieure comporte seulement quelques micro-bulles, infimes comparativement aux techniques connues de coulage de bétons auto-plaçants ou auto-nivelants.
La formulation fluide de ce béton le rend autoplaçant c'est-à-dire qu'il se met en place par son propre poids, sans intervention extérieure, et le destine plus particulièrement à la fabrication de pièces artistiques ou techniques moulées, de belle finition et de grande stabilité physique et chimique.
Un tel béton fluide épouse fidèlement toutes les formes sans bullages des fonds et parois. Les bulles s'éliminent de la surface sans intervention (les bulles remontantes crèvent aussitôt), à de rares exceptions près.
Le "slump" (surface d'étalement sur une surface horizontale lisse par sa propre poussée) de 10 litres de matière fluide est d'environ 78 à 80 cm de diamètre, selon la rapidité de coulage.
La matière durcie et sèche possède une densité d'environ 1,8.
Le béton obtenu, une fois durci et sec, présente une structure très compacte et particulièrement robuste, dont la surface est peu poreuse (la partie du fond est assez étanche) et très dure, ce qui permet une fidélité d'empreinte presque micrométrique, un rendu esthétique exceptionnel et une stabilité dimensionnelle remarquable.
Exemple de comparaison 1 :
On utilise la même formulation que pour l'exemple 1 , mais sans le sulfate de potassium.
On utilise les même paramètres de pré-mélange/malaxage/coulée que ceux de l'exemple 1.
On constate 2 minutes après coulée une légère surtension d'eau superficielle.
Les surfaces des parois sont parfaites et la surface supérieure comporte quelques micro-bulles De cet exemple de comparaison, on peut déduire que dans l'invention le sulfate de potassium n'est pas un accélérateur de prise, puisqu'on n'observe pas de différence notable entre le temps de prise du béton de l'exemple 1 et celui de l'exemple 2.
Un des rôles du sulfate de potassium est donc d'empêcher la ségrégation et le cisaillement des composants du béton ainsi que les surtensions d'eau superficielle ; en effet, en son absence on observe un excès d'eau à la surface d'une coulée de béton.
Un autre des rôles du sulfate de potassium est de répartir l'eau dans la masse du béton de manière homogène pendant tout le processus jusqu'au durcissement final du béton selon l'invention.
Exemple 2 : Béton fluide à granulats denses
On a réalisé un béton dont la composition, au m3 de coulée, est
On procède à un premier malaxage humide, sans le fluidifiant, puis à un second malaxage avec le fluidifiant et on coule aussitôt.
On obtient une coulée très fluide, dont le démoulage peut être 30 minutes.
Le béton ainsi constitué est moins compact que celui de l'exemple 1. La matière durcie et sèche finale est plus robuste au choc dynamique que le béton de l'exemple 1. Les surfaces des parois sont correctes et la surface de coulée comporte seulement quelques micro-bulles.
Exemple 3 : Béton très fluide La composition de ce béton très fluide est, au m3 de coulée
La mise en œuvre est la même que selon l'exemple 1 , mais la coulée est plus facile. Le résultat est exceptionnel de compacité, d'étanchéité et de dureté et ouvre à des applications inusitées. L'étalement, dans les conditions de l'exemple 1 , est d'environ
120 cm de diamètre.
Ce béton très fluide est totalement autonivelant. Il a une prise rapide, à savoir 30 minutes, qui le rend particulièrement robuste à terme. On peut marcher dessus après 1 heure, ce qui permet de réaliser des sols à finition spontanément soignée.
Ce béton fluide est aussi bien autoplaçant qu'autonivelant.
Toutes ses surfaces sont pratiquement parfaites.
Exemple 4 : Béton très fluide aυto-armé La composition de ce béton très fluide est, au m3 de coulée
On procède à la mise en œuvre comme selon l'exemple 3, en ajoutant le mélange mélamine /formaldéhyde après le 1er malaxage.
On obtient une coulée moins fluide qu'à l'exemple 3 et très légèrement moins fluide qu'à l'exemples 1 (slump « 70 cm de diamètre).
Le béton auto-armé ci-dessus est autoplaçant et demande une très légère et courte vibration si on veut que le nivelage se fasse seul. Le démoulage se fait après 15 minutes. Les fibres, même des fibres de verre de classe E (prévues pour le renfort de résines non agressives) ne sont ni attaquées ni détériorées par les alcalis du ciment, que ce soit à court ou long terme. Rappelons que les renforts alcali-résistants sont traités au zirconium et sont donc coûteux. Toutes les surfaces sont exemplaires.
Ce béton une fois durci et sec, résiste énormément aux chocs dynamiques et thermiques, ce qui rend ladite matière particulièrement apte à constituer notamment des bassins (piscines) par coulée ou projection
(gunitage), des éléments sanitaires par coulée et des voiles très minces de structures préfabriquées ou projetées in-situ.
Le présent béton fluide auto-armé possède en une heure la même maturité qu'un composite ciment / verre (CCV) conventionnel en 48 heures.
Exemple 5 : Béton fluide auto-armé
La composition est, au m
3 de coulée
On procède à la même mise en œuvre qu'aux exemples 3 et 5. On obtient la même fluidité, donc le même processus de mise en place, qu'à l'exemple 5. Les surfaces des parois sont encore plus remarquables et la surface de coulée présente seulement quelques micro-bulles.
Exemple 7 : Béton fluide léger auto-armé
La composition de ce béton fluide, à prise rapide et léger est au m3 de coulée :
Le matériau obtenu est très robuste, auto-armé et d'une densité d'environ 1
Il est utile notamment pour les réalisations préfabriquées, en raison de sa prise rapide (15 mn), particulièrement robuste malgré son exceptionnelle légèreté.
Les surfaces en parois sont correctes et la surface de coulée comporte seulement quelques micro-bulles.
Exemple 8 : Béton fluide, à prise rapide auto-armé, très léger et très robuste.
Ce béton a une composition, au m3 coulé de :
Le matériau obtenu est extrêmement robuste, auto-armé et d'une densité d'environ 1.
Le béton léger obtenu est anti-feu, isolant thermique et phonique, et très esthétique. On peut en faire avantageusement des voiles très minces de parement et de coffrage perdu, des plans de travail légers, des éléments de décoration légers et toutes applications éventuelles requérant ses propriétés particulières.
Les surfaces des parois sont exemplaires et la surface de coulée est légèrement irrégulière, mais sans bulles.
Exemple 9 : Béton ferme
Composition pour 1 m3 de béton :
On obtient un béton ferme, à prise très rapide, utilisable en préfabrication automatisée.
Un des avantages de ce béton ferme est de pouvoir permettre de hautes cadences de fabrication automatisée par pressage faible (10 kg / cm2) pour un béton hautes performances (BHP) d'une densité d'environ 2.
Ce béton est avantageusement vibré ou faiblement pressé.
Exemple 10 : Béton d'industrie à hautes cadences. La composition de ce béton est, au m3 de béton :
Les éléments pressés sont quasiment secs et durs en sortie de presse. La surface est très belle. Leur aspect ensuite est celui de la pierre naturelle. Ils sont étanches et très durs à très court terme (30 minutes) et difficilement rayables à 24 heures.
Ils peuvent constituer le parement d'autres matières de pressage,
tout comme permettre de réaliser des reconstitutions immédiates de pierres et dallages par exemple abîmés, aussi bien de réhabilitations que de standing.
Ce béton est destiné de préférence au pressage automatisé intensif de type "pondeuse", soit seul, soit en semelle de parement d'autres matériaux pressables, avec lesquels ils sont pressés ensemble et en même temps (moules de presse dits "à tiroir").
Un pressage léger (40 kg / cm2) est préférable et la prise est instantanée, simultanée au démoulage, pour des robustesses immédiates importantes qui vont s'amplifier très vite pour atteindre le meilleur niveau du genre.
Exemple 11 : Béton maigre
La composition de ce béton maigre est, au m3 de béton :
Ce béton maigre permet notamment la recomposition massive à la presse (80 kg / cm2 minimum) de blocs ou éléments ayant la structure tant interne que superficielle, donc l'aspect, de pierres naturelles de référence retypées (calcaires par exemple). En effet, le produit de compression légère de ce béton maigre donne une matière durcie et sèche ayant la consistance, l'apparence et les robustesses des pierres calcaires à grain moyen, avec une belle auto-finition.
Ce béton peut être utile en préfabrication ou pour constituer des blocs à débiter dans les pays manquant de pierres.