PROCEDE DE SYNTHESE DEPOLYMERES ABLOCS
PARPOLYMERISATIONRADICALAIRECONTROLEEPARDENOUVEAUX •
AGENTS DE CONTROLEDITHIOPHOSPHOROESTERS
La présente invention concerne un nouveau procédé de polymérisation radicalaire donnant accès à des polymères à blocs, ainsi que les polymères à blocs ainsi obtenus.
Les polymères à blocs sont habituellement préparés par polymérisation ionique. Ce type de polymérisation présente l'inconvénient de ne permettre la polymérisation que de certains types de monomères apolaires, notamment le styrène et le butadiène, et de requérir un milieu réactionnel particulièrement pur et des températures souvent inférieures à l'ambiante de manière à minimiser les réactions parasites, d'où des contraintes de mise en oeuvre sévères.
La polymérisation radicalaire présente l'avantage d'être mise en oeuvre facilement sans que des conditions de pureté excessives soient respectées et à des températures égales ou supérieures à l'ambiante. Cependant, jusqu'à récemment il n'existait pas de procédé de polymérisation radicalaire permettant d'obtenir des polymères à blocs.
En polymérisation radicalaire conventionnelle, les macroradicaux en croissance ont une réactivité non-sélective : les chaînes se terminent de façon irréversible par couplage ou dismutation. Par conséquent, il est très difficile de contrôler la structure des chaînes. Les possibilités d'obtenir des polymères fonctionnels, téléchéliques ou des copolymères à blocs sont très limitées. Récemment, un nouveau procédé de polymérisation radicalaire s'est développé : il s'agit de la polymérisation radicalaire dite "contrôlée" ou "vivante". Plusieurs techniques ont été mises au point, dans lesquelles les extrémités de chaînes polymères peuvent être réactivées grâce à une réaction de terminaison ou de transfert réversible (équilibre espèce dormante/espèce active).
La polymérisation radicalaire contrôlée présente les aspects distinctifs suivants :
1. le nombre de chaînes est fixe pendant toute la durée de la réaction,
2. les chaînes croissent toutes à la même vitesse, ce qui se traduit par :
- une augmentation linéaire des masses moléculaires avec la conversion, - une distribution des masses resserrée,
3. la masse moléculaire moyenne est contrôlée par le rapport molaire monomère / précurseur de chaîne,
4. la possibilité de préparer des copolymères à blocs.
Le caractère contrôlé est d'autant plus marqué que la vitesse de réactivation des chaînes en radical est très grande devant la vitesse de croissance des chaînes (propagation).
Il existe des cas où ce n'est pas toujours vrai (i.e. la vitesse de réactivation des chaînes en radical est inférieure à la vitesse de propagation) et les conditions 1 et 2 ne sont pas observées, néanmoins, il est toujours possible de préparer des copolymères à blocs.
Récemment, des procédés de polymérisation radicalaire vivante par amorçage thermique ont été développés. Par exemple, les demandes de brevet PCT WO 98/01478 au nom de Dupont de Nemours et WO 99/35178 au nom de Rhodia Chimie décrivent l'utilisation d'agents de transfert réversible par addition-fragmentation de type dithioester RSC=SR' pour la synthèse de copolymères à architecture contrôlée. Une autre famille d'agents de transfert réversible, les xanthates RSC=SOR', ont été décrits dans la demande de brevet WO 98/58974 de la société Rhodia Chimie comme précurseurs de copolymères à blocs. Le contrôle de la polymérisation radicalaire par des dithiocarbamates RS(C=S)NRιR2 a également été récemment décrit dans les demandes de brevets WO 99/35177 au nom de Rhodia et WO 99/31144 au nom de Dupont de Nemours. Le contrôle de la polymérisation radicalaire par des dithiophosphoroesters RS(P=S)R1R2 a également été récemment décrit dans la demande de brevet WO 02/ 10223 au nom de Rhodia.
La polymérisation radicalaire contrôlée présente un avantage sur la polymérisation radicalaire conventionnelle lorsqu'il s'agit de préparer des chaînes de bas poids moléculaires et fonctionnalisées (télomères réactifs). De tels polymères sont recherchés pour des applications spécifiques telles que, par exemple, revêtements et adhésifs.
Ainsi, lorsque l'on cherche à synthétiser des chaînes greffées avec en moyenne 2 comonomères fonctionnels, la fraction de chaînes avec au plus un site fonctionnel devient importante quand le degré de polymérisation moyen est inférieur à une valeur seuil (e.g. 20 ou 30). La polymérisation radicalaire contrôlée permet, elle, de réduire, voire inhiber, la formation de ces oligomères à zéro ou un site fonctionnel qui dégradent les performances en application.
Dans la suite de la description, le terme polymère est utilisé pour décrire des homopolymères ou des copolymères sauf indication contraire. De plus, on entend par polymère à blocs un copolymère comprenant au moins deux enchaînements successifs de blocs d'unités monomères de constitutions chimiques différentes. Les blocs peuvent être constitués d'un homopolymère ou d'un polymère obtenu à partir d'un mélange de monomères éthyléniquement insaturés. Dans ce cas, le bloc peut
être un copolymère statistique. Le copolymère à blocs peut comprendre deux blocs constitués, chacun, de copolymères statistiques. Dans ce cas, les monomères éthyléniquement insaturés sont tels que les blocs obtenus sont de natures différentes. Par natures différentes, on entend des blocs constitués de monomères de types différents, mais aussi des blocs constitués de monomères de même type mais dans des quantités différentes.
Un but de la présente invention est de proposer un nouveau procédé de polymérisation radicalaire visant à obtenir des copolymères à blocs.
Un but de la présente invention est de proposer un nouveau procédé de polymérisation radicalaire à l'aide d'un nouvel agent de contrôle qui apporte, par la présence d'au moins une liason de type P-N, une plus grande flexibilité dans la nature des substituants et donc par conséquent la possibilité de moduler la réactivité de l'agent de contrôle.
Un deuxième but de l'invention est de proposer un procédé de polymérisation au cours duquel les masses molaires moyennes en nombre Mn des polymères obtenus sont bien contrôlées.
Un autre but est de proposer un procédé de polymérisation radicalaire contrôlée pour la synthèse de polymères fonctionnalisés en bout de chaîne.
Un autre but est de proposer des polymères présentant un indice de polydispersité (Mw/Mn) faible, Mw étant la masse moléculaire en poids.
Tous ces buts et d'autres qui apparaîtront dans la suite de la description sont atteints par la présente invention qui concerne un procédé de préparation d'un polymère fonctionnalisé de première génération qui comprend une étape de polymérisation radicalaire d'une composition comprenant : - au moins un monomère éthyléniquement insaturé une source de radicaux libres, et au moins un composé (III) de formule générale (IIIA), (IIIB), ou (HIC) :
S II R2— P— S-R!
I
P (IIIC)
dans lesquelles : - Ri et R'i représentent : . un groupe alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substitué,
. une chaîne polymère, - R2, R3 et R'2, identiques ou différents, représentent : un atome d'hydrogène, -S-Ri , un radical cyano, un radical nitro, . un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. NR-1R5, avec R_ι et R5 ayant les significations indiquées ci-dessous, étend entendu que lorsque R2 et R3 sont pris individuellement, au moins un des radicaux R2 ou R3 représente un radical NRtR5,
- R2' et R3, ensembles, représentent les atomes nécessaires pour former un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
- R2 et R3, ensembles, peuvent former un cycle comprenant au moins un atome d'azote en position alpha du phosphore, ce cycle comprenant des atomes de
carbone ou des hétéroatomes, étant saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- R4 et R5, identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène, . un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. un radical NR^, avec RÔ e R7 ayant les significations indiquées ci-dessous, . SO2R8, R8 ayant les significations indiquées ci-dessous,
. P(=O)OR ORιo, R et Rio ayant les significations indiquées ci-dessous,
- Ré et R , identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué, étant entendu que lorsque Ri représente un radical NR6R7, alors R5 combiné avec
RÔ et/ou R peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué, étant entendu que lorsque R5 représente un radical NRéR , alors R_j combiné avec R^ et/ou R7 peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- R8, R et Rio, identiques ou différents, représentent :
. un groupe alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substituent
- p est compris entre 2 et 10.
Le composé (III) utile dans le procédé de l'invention comprend une fonction dithiophosphoroester. Le phosphore de par sa pentavalence permet d'augmenter le nombre et par conséquent la nature des substituants comparativement aux dérivés dithiocarbonés analogues. On peut remarquer que lorsque les radicaux R2 ou R3 sont -S-Rj, deux sites actifs sont alors présents dans le composé (III). Lorsque Ri et R'i sont une chaîne polymère, cette chaîne polymère peut être issue d'une polymérisation radicalaire ou ionique ou issue d'une polycondensation.
Les groupes Ri, Ri', R2 et R2' et R3, R4, R5, R^, R , R8, R9, Rio lorsqu'ils sont substitués, peuvent être substitués par des groupes phényles substitués, des groupes aromatiques substitués, des cycles carbonés saturés ou non, des hétérocycles saturé ou non, ou des groupes : alkoxycarbonyle ou aryloxycarbonyle (-COOR), carboxy (-COOH), acyloxy (-O2CR), carbamoyle (-CONR2), cyano (-CN), alkylcarbonyle, alkylarylcarbonyle, arylcarbonyle, arylalkylcarbonyle, phtalimido, maleïmido, succinimido, amidino, guanidimo, hydroxy (-OH), amino (-NR2), halogène, perfluoroalkyle CnF2n+ι, allyle, époxy, alkoxy (-OR), S-alkyle, S-aryle, des groupes présentant un caractère hydrophile ou ionique tels que les sels alcalins d'acides carboxyliques, les sels alcalins d'acide sulfonique, les chaînes polyoxyde d'alkylène (PEO, POP), les substituants cationiques (sels d'ammonium quaternaires), R représentant un groupe alkyle ou aryle, ou une chaîne polymère.
Selon un mode de réalisation particulier, Ri et Ri' sont des groupes alkyles substitués ou non, de préférence substitués.
Les composés (III) utiles dans la présente invention sont par exemple les composés III dans lesquels Ri ou Ri' est choisi parmi : - CH2C6H5
- CH(CH3)(C02Et) - CH(CH3)(C6H5)
- CH(C02Et)2
- C(CH3)(∞2Et)(S-C6H5) - C(CH3)2(C6H5)
- C(CH3)2CN
dans lesquelles Et représente un groupe éthyle et Ph représente un groupe phényle.
Les composés de formules (IIIA), (IIIB), et (IIIC), sont facilement accessibles. La phosphorylation d'aminés par PC13 représente une méthode générale de préparation d'amino-phosphines (Blowden, F.L. ; Dronsfield, A.T. ; Haszeldine, R.N. ; Taylor, D.R. J Chem. Soc. Perkin Trans. 1 1973, 5, 516. King, R.B. ; Sundaram, P.M. J Org. Chem. 1994, 49, 1784). Le choix judicieux des conditions réactionnelles (solvant, température, dilution, stoechiométrie) et des aminés employées permet de contrôler la formation des intermédiaires mono ou dichlorés. La substitution du (ou des 2) chlore restant donne alors accès à une large variété de substrats en fonction des nucléophiles utilisés (alcools, aminés, thiols, etc..) (Falius, H. ; Babin, M. Z. Anorg. Allg. Chem. 1976, 420 (1), 65. Kanne, D.B. U.S. patent, 1993, U.S. 5189169). La sulfuration ou l'oxydation (Burford, N. ; Spence, R.E. J Chem. Soc. Dalton Trans. 1990, 3611 et références citées) de ces composés permet la synthèse des phosphoramides ou thiophosphoramides correspondants.
Le procédé de l'invention est dans tous les cas mis en œuvre en présence d'une source de radicaux libres, cependant, pour certains monomères, tels que le styrène, les radicaux libres permettant d'initier la polymérisation peuvent être générer par le monomère à insaturation éthylénique, lui-même à des températures suffisamment élevées généralement supérieure à 100°C. Il n'est pas, dans ce cas, nécessaire d'ajouter une source de radicaux libres supplémentaires.
La source de radicaux libres utile dans le procédé de la présente invention est généralement un initiateur de polymérisation radicalaire. L'initiateur de polymérisation radicalaire peut être choisi parmi les initiateurs classiquement utilisés en polymérisation radicalaire. Il peut s'agir par exemple d'un des initiateurs suivants :
- les peroxydes d'hydrogène tels que : l'hydroperoxyde de butyle tertiaire, l'hydroperoxyde de cumène, le t-butyl-peroxyacétate, le t-butylperoxybenzoate, le t-
butylperoxyoctoate, le t-butylperoxynéodécanoate, le t-butylperoxyisobutarate, le peroxyde de lauroyle, le t-amylperoxypivalte, le t-butylperoxypivalate, le peroxyde de dicumyl, le peroxyde de benzoyle, le persulfate de potassium, le persulfate d'ammonium,
- les composés azoïques tels que : le 2-2'-azobis(isobutyronitrile), le 2,2'-azobis(2- butanenitrile), le 4,4'-azobis(4-acide pentanoïque), le l,l'-azobis(cyclohexane- carbonitrile), le 2-(t-butylazo)-2-cyanopropane, le 2,2'-azobis[2-méthyl-N-(l,l)- bis(hydroxyméthyl)-2-hydroxyéthyl] propionamide, le 2,2'-azobis(2-méthyl-N- hydroxyéthyl]-propionamide, le dichlorure de 2,2'-azobis(N,N'- diméthylèneisobutyramidine), le dichlorure de 2,2'-azobis (2-amidinopropane), le 2,2'- azobis (N,N'-diméthylèneisobutyramide), le 2,2'-azobis(2-méthyl-N-[l,l-bis (hydroxyméthyl)-2-hydroxyéthyl] propionamide), le 2,2'-azobis(2-méthyl-N-[l,l-bis (hydroxyméthyl)éthyl] propionamide), le 2,2'-azobis[2-méthyl-N-(2-hydroxyéthyl) propionamide], le 2,2'-azobis(isobutyramide) dihydrate,
- les systèmes redox comportant des combinaisons telles que : . les mélanges de peroxyde d'hydrogène, d'alkyle, peresters, percarbonates et similaires et de n'importe lequel des sels de fer, de sels titaneux, formaldéhyde sulfoxylate de zinc ou formaldéhyde sulfoxylate de sodium, et des sucres réducteurs,
. les persulfates, perborate ou perchlorate de métaux alcalins ou d'ammonium en association avec un bisulfite de métal alcalin, tel que le métabisulfite de sodium, et des sucres réducteurs,
. les persulfate de métal alcalin en association avec un acide arylphosphinique, tel que l'acide benzène phosphonique et autres similaires, et des sucres réducteurs.
Selon un mode de réalisation, la quantité d'initiateur à utiliser est déterminée de manière à ce que la quantité de radicaux générés soit d'au plus 50 % en mole par rapport à la quantité de composé (III), de préférence d'au plus 20 % en mole.
Les monomères éthyléniquement insaturés utiles dans le procédé de la présente invention sont tous les monomères qui polymérisent en présence du composé (III), pour donner des chaînes polymères actives.
Ces monomères éthyléniquement insaturés sont par exemple - le styrène et les dérivés du styrène comme l'alphaméthylstyrène ou le vinyltoluène
- les esters vinyliques d'acide carboxylique comme l'acétate de vinyle, le
Versatate® de vinyle, le propionate de vinyle,
- les halogénures de vinyle et de vinylidène,
- les acides mono- et di- carboxyliques insaturés éthyléniques comme l'acide acrylique, l'acide méthacrylique, l'acide itaconique, l'acide maléique, l'acide fumarique et les mono-alkylesters des acides dicarboxyliques du type cité avec les alcanols ayant de préférence 1 à 4 atomes de carbone et leurs dérivés N- substitués,
- les amides des acides carboxyliques insaturés comme l'acrylamide, le méthacrylamide, le N-méthylolacrylamide ou méthacrylamide, les N- alkylacrylamides. - les monomères éthyléniques comportant un groupe acide sulfonique et ses sels alcalins ou d'ammonium par exemple l'acide vinylsulfonique, l'acide vinyl- benzène sulfonique, l'acide alpha-acrylamido méthylpropane-sulfonique, le 2- sulfoéthylène-méthacrylate,
- les amides de la vinylamine, notamment le vinylformamide, le vinylacétamide, la N-vinylpyrrolidone et la N-vinylcaprolactame,
- les monomères éthyléniques insaturés comportant un groupe amino secondaire, tertiaire ou quaternaire, ou un groupe hétérocyclique contenant de l'azote tel que par exemple les vinylpyridines, le vinylimidazole, les (méth)acrylates d'aminoalkyle et les (méth)acrylamides d'aminoalkyle comme le diméthylaminoéthyl-acrylate ou -méthacrylate, le ditertiobutylaminoéthyl- acrylate ou -méthacrylate, le diméthylamino méthyl-acrylamide ou - méthacrylamide, ou des monomères zwitterioniques comme par exemple l'acrylate de sulfopropyl (diméthyl)aminopropyle,
- les diènes par exemple le butadiène, le chloroprène, - les esters (méth)acryliques, les nitriles vinyliques.
- L'acide vinylphosphoniques et ses dérivés.
Par esters (méth)acryliques, on désigne les esters de l'acide acrylique et de l'acide méthacrylique avec les alcools en Ci -Ci 2 hydrogénés ou fluorés, de préférence Ci-Cg. Parmi les composés de ce type, on peut citer : l'acrylate de méthyle, l'acrylate d'éthyle, l'acrylate de propyle, l'acrylate de n-butyle, l'acrylate d'isobutyle, l'acrylate de 2- éthylhexyle, l'acrylate de t-butyle, le méthacrylate de méthyle, le méthacrylate d'éthyle, le méthacrylate de n-butyle, le méthacrylate d'isobutyle.
Les nitriles vinyliques incluent plus particulièrement ceux ayant de 3 à 12 atomes de carbone, comme en particulier l'acrylonitrile et le méthacrylonitrile.
Pour la préparation de bloc polyvinylamines, on utilise de préférence à titre de monomères éthyléniquement insaturés les amides de la vinylamine, par exemple le vinylformamide ou le vinylacétamide. Puis, le polymère obtenu est hydrolyse à pH acide ou basique.
Pour la préparation de bloc polyalcoolvinyliques, on utilise de préférence à titre de monomères éthyléniquement insaturés les esters vinyliques d'acide carboxylique, comme par exemple l'acétate de vinyle. Puis, le polymère obtenu est hydrolyse à pH acide ou basique.
Les types et quantités de monomères polymérisables mis en oeuvre selon la présente invention varient en fonction de l'application finale particulière à laquelle est destiné le polymère. Ces variations sont bien connues et peuvent être facilement déterminées par l'homme du métier. Ces monomères éthyléniquement insaturés peuvent être utilisés seuls ou en mélanges.
Selon un mode de réalisation particulier, dans le procédé de préparation d'un polymère de première génération, le monomère éthyléniquement insaturé correspond à la formule CXX1 (= CV - CV = CH2 et, lorsqu'on utilise un composé (III) de formule (IIIA), le polymère de première génération obtenu correspond à la formule
- Ri représentent :
. un groupe alkyle, acyle, aryle, alcène ou alcyne éventuellement substitué, . un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substitué, . une chaîne polymère
R2 et R3 , identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. -S-R, ou-S-[CXX'-(CV=CN')b-CH2]n-Rι
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. un radical cyano, . un radical nitro,
. ΝR_ιR5, avec j et R5 ayant les significations indiquées ci-dessous, étend entendu que lorsque R2 et R3 sont pris individuellement, au moins un des radicaux R2 ou R3 représente un radical N jRs,
- R * et R3, ensembles, représentent les atomes nécessaires pour former un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
- R2 et R3, ensembles, peuvent former un cycle comprenant au moins un atome d'azote en position alpha du phosphore, ce cycle comprenant des atomes de carbone ou des hétéroatomes, étant saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- R4 et R5, identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. un radical NR$R , avec RÔ et R7 ayant les significations indiquées ci-dessous,
. SO R8, R8 ayant les significations indiquées ci-dessous, . P(=O)OR9ORιo, R9 et Rio ayant les significations indiquées ci-dessous,
- RÔ et R , identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué, . un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué, étant entendu que lorsque R_j représente un radical NR$R , alors R5 combiné avec RÔ et/ou R peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de
l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué, étant entendu que lorsque R5 représente un radical NR6R7, alors R_. combiné avec R$ et/ou R peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- Rs, R9 et Rio, identiques ou différents, représentent :
. un groupe alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne éventuellement substitué, . un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substitué,et
. n est supérieur ou égal à 1 , de préférence supérieur à 6,
- V, V, identiques ou différents, représentent : H, un groupe alkyle ou un halogène,
- X, X', identiques ou différents, représentent H, un halogène ou un groupe Ru, ORn, O COR,ι, NHCOH, OH, NH2, NHRn, N(Rn)2, (Rn)2N+O-, NHCOR,,, CO2H, CO Rπ, CN, CONH , CONHRn ou CON(Rn)2, dans lesquels R,ι est choisi parmi les groupes : - phosphate, phosphonate, sulfonate,
- alkyle, aryle, aralkyle, alkaryle, alcène ou organosilyle, éventuellement perfluorés et éventuellement substitués par un ou plusieurs groupes carboxyle, époxy, hydroxyle, alkoxy, amino, halogène, sulfonique, phosphate ou phosphonate, et - b est O ou l.
Le procédé ci-dessus est décrit à partir d'un composé de formule (IIIA) cependant cet enseignement est directement applicable aux composés de formules (IIIB) ou (IIIC).
La polymérisation peut être réalisée en masse, en solution; en émulsion, en dispersion ou en suspension. De préférence, elle est mise en œuvre en solution ou en émulsion.
De préférence, le procédé est mis en œuvre de manière semi-continue. La température peut varier entre la température ambiante et 150°C selon la nature des monomères utilisés.
En général, au cours de la polymérisation, la teneur instantanée en polymère par rapport à la quantité instantanée en monomère et polymère est comprise entre 50 et 99 % en poids, de préférence entre 75 et 99 %, encore plus préférentiellement entre 90 et 99 %.
Cette teneur est maintenue, de manière connue, par contrôle de la température, de la vitesse d'addition des réactifs et éventuellement de l'initiateur de polymérisation.
Généralement, le procédé est mis en œuvre en l'absence de source UV, par amorçage thermique.
On peut mettre en oeuvre le procédé de l'invention à partir d'un mélange de monomères éthyléniquement insaturés. On obtient dans ce cas un polymère de première génération statistique. En sélectionnant des monomères de natures particulières, par exemple des monomères hydrophiles et des monomères hydrophobes et la quantité de chacun de ces monomères dans le bloc, on obtient un bloc ayant des propriétés particulières. Ce mode opératoire est particulièrement intéressant lorsque le polymère de première génération ainsi obtenu est un intermédiaire dans la préparation d'un copolymère à blocs.
La présente invention concerne aussi un procédé de préparation d'un copolymère à blocs de Nième génération, par polymérisation radicalaire, N étant supérieur ou égal à 2, qui comprend :
- une première étape de polymérisation radicalaire telle que décrite précédemment pour former le polymère de première génération, suivi de
- N-l étapes de polymérisation radicalaire, chacune de ces étapes étant mise en œuvre à partir d'une composition comprenant : au moins un monomère éthyléniquement insaturé une source de radicaux libres, et le polymère à blocs obtenu à l'étape de polymérisation radicalaire précédente, le ou les monomères éthyléniquement insaturés étant tels que le bloc formé à cette étape est de nature différente du bloc formé à l'étape précédente.
Par exemple, on peut obtenir un copolymère à blocs de deuxième génération par un procédé qui comprend la polymérisation radicalaire d'une composition comprenant : - au moins un monomère éthyléniquement insaturé, une source de radicaux libres, et le polymère de première génération obtenu par polymérisation radicalaire de la composition contenant le composé (III) et des monomère éthyléniquement
insaturé, le bloc ainsi obtenu étant de nature différente du polymère de première génération.
Selon un mode de réalisation de l'invention, (1) on synthétise un polymère de première génération à partir d'une composition comprenant un ou plusieurs monomères éthyléniquement insaturés, d'une source de radicaux libres et d'un composé de formule (IIIA), (IIIB) ou (IIIC), et ensuite (2) on utilise le polymère de première génération obtenu à l'étape (1) pour préparer un copolymère diblocs ( de deuxième génération) par mise en contact de ce polymère de première génération avec un ou plusieurs monomères éthyléniquement insaturés et une source de radicaux libres, le bloc obtenu à l'étape (2) étant de nature différente du polymère de première génération de l'étape (1).
Cette étape (2) peut être répétée avec de nouveaux monomères et le copolymères diblocs obtenus pour synthétiser un nouveau bloc et obtenir un copolymère tribloc.
On peut ainsi répéter autant de fois que nécessaire l'étape de polymérisation à partir d'un copolymère à blocs pour obtenir un copolymère avec un bloc supplémentaire.
Le procédé de l'invention permet ainsi d'obtenir un copolymère dibloc de formule générale (I) :
à partir d'une composition comprenant :
- un monomère éthyléniquement insaturé de formule CYY'(CW=CW')a=CH2,
- un polymère de première génération de formule générale (II) :
dans lesquelles : - Ri représentent :
. un groupe alkyle, acyle, aryle, alcène ou alcyne éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substitué,
. une chaîne polymère, - R2 et R3 , identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. -S-Ri ou -S-[CXX'-(CN=CV)b-CH2]n-Rι,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. un radical cyano,
. un radical nitro,
. Ν jRs, avec j et R5 ayant les significations indiquées ci-dessous, étend entendu que lorsque R2 et R3 sont pris individuellement, au moins un des radicaux R2 ou R3 représente un radical ΝR_tRs,
- R2' et R3, ensembles, représentent les atomes nécessaires pour former un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
- R2 et R3, ensembles, peuvent former un cycle comprenant au moins un atome d'azote en position alpha du phosphore, ce cycle comprenant des atomes de carbone ou des hétéroatomes, étant saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- R_t et R5, identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué,
. un radical NR R , avec Ré et R ayant les significations indiquées ci-dessous,
. SO2R8, R8 ayant les significations indiquées ci-dessous, . P(=O)OR9ORιo, R9 et Rio ayant les significations indiquées ci-dessous,
- Rό et R7, identiques ou différents, représentent : . un atome d'hydrogène,
. un radical alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne, éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique, éventuellement substitué, étant entendu que lorsque Rj représente un radical NRéR7, alors R5 combiné avec
Ré et/ou R7 peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué, étant entendu que lorsque R5 représente un radical NR_sR , alors j combiné avec Ré et/ou R7 peuvent former un cycle ayant de 3 à 50 atomes différents de l'hydrogène, ce cycle pouvant être saturé ou non, aromatique, ou éventuellement substitué,
- R8, R9 et Rio, identiques ou différents, représentent :
. un groupe alkyle, acyle, aryle, aralkyle, alcène ou alcyne éventuellement substitué,
. un cycle carboné ou un hétérocycle, saturé ou non, aromatique éventuellement substituent
- n et m identiques ou différents, sont supérieurs ou égaux à 1 ,
- V, V, W et W, identiques ou différents, représentent : H, un groupe alkyle ou un halogène,
- X, X', Y et Y', identiques ou différents, représentent H, un halogène ou un groupe Ru, ORn, O2COR11, NHCOH, OH, NH2, NHRn, N(Rn)2, (Rn)2N+O-, NHCORπ, CO2H, CO2R11, CN, CONH2, CONHRn ou CON(Rn)2, dans lesquels Ri 1 est choisi parmi les groupes : - phosphate, phosphonate, sulfonate
- alkyle, aryle, aralkyle, alkaryle, alcène ou organosilyle, éventuellement perfluorés et éventuellement substitués par un ou plusieurs groupes carboxyle, époxy, hydroxyle, alkoxy, amino, halogène, sulfonique, phosphate ou phosphonate, et - a et b, identiques ou différents, valent 0 ou 1.
Les monomères éthyléniquement insaturés qui sont utiles sont ceux décrits précédemment.
Le procédé ci-dessus est décrit à partir d'un polymère (II) obtenu à partir d'un composé de formule (IIIA) cependant cet enseignement est directement applicable aux polymères obtenus à partir des composés (IIIB) et (IϋC).
Les composés de formule (IIIA) lorsque R2 ou R3 représentent -S-Ri, (IIIB) et (HIC) sont particulièrement intéressants car ils permettent de faire croître une chaîne polymère sur plus d'un site actif. Avec ce type de composés, il est possible d'économiser des étapes de polymérisation pour obtenir un copolymère à n blocs. Ainsi, si p vaut 2 dans la formule (IIIB) ou (HIC), le premier bloc est obtenu par polymérisation d'un monomère Ml en présence du composé de formule (IIIB) ou (HIC). Ce premier bloc peut ensuite croître à chacune de ses extrémités par polymérisation d'un deuxième monomère M2. Un copolymère tribloc est obtenu, ce copolymère tribloc peut, lui-même, croître à chacune de ses extrémités par polymérisation d'un troisième monomère M3. Ainsi, un copolymère "pentabloc" est obtenu en seulement trois étapes. Si p est supérieur à 2, le procédé permet d'obtenir des homopolymères ou des copolymères à blocs dont la structure est "multi-bras" ou en étoile.
Selon ce procédé de préparation de polymères à blocs, lorsque l'on souhaite obtenir des polymères à blocs homogènes et non à gradient de composition, et si toutes les polymérisations successives sont réalisées dans le même réacteur, il est essentiel que tous les monomères utilisés lors d'une étape aient été consommés avant que la polymérisation de l'étape suivante ne commence, donc avant que les nouveaux monomères ne soient introduits.
Lorsque l'on veut obtenir un bloc statistique, l'étape de polymérisation est mise en œuvre avec une composition contenant un mélange de monomères éthyléniquement insaturés. La présente invention concerne aussi les polymères de première génération et les polymères à blocs susceptibles d'être obtenus selon l'un quelconque des procédés de l'invention. Ces polymères présentent un indice de polydispersité faible et une masse moléculaire contrôlée.
Selon un mode de réalisation particulier, les polymères à blocs comprennent au moins deux blocs polymères choisis parmi les associations suivantes :
- polystyrène/polyacrylate de méthyle
- polystyrène/polyacrylate d'éthyle,
- polystyrène/polyacrylate de tertiobutyle,
- polyacrylate d'éthyle/polyacétate de vinyle,
- polyacrylate de butyle/polyacétate de vinyle
- polyacrylate de tertiobutyle/polyacétate de vinyle.
Un des blocs peut aussi être constitué d'un copolymère statistique obtenu à partir d'un mélange de monomères éthyléniquement insaturés.
Selon un mode de réalisation particulier, les extrémités réactives du polymère à blocs peuvent être clivées pour former un polymère dont les extrémités sont des thiols ou des atome d'hydrogène. Ces modifications peuvent être mises en œuvre par réduction et/ou hydrolyse. Les exemples suivants illustrent l'invention sans toutefois en limiter la portée.
EXEMPLES
Généralités sur les conditions de synthèse
Le tétrahydrofurane et l'éther sont distillés sur sodium et benzophénone. Le dichlorométhane et le pentane sont distillés sur P2Os. La triéthylamine est distillée sur KOH. Le PC13 est distillé avant utilisation. Les autres solvant utilisés sont de qualité commerciale et sont employés sans purification préalable. Les spectres de RMN 1H ont été enregistrés avec un appareil Briiker AC à 250 MHz ou à 200 MHz. Les déplacements chimiques δ sont indiqués en ppm (par rapport au TMS) et les constantes de couplages J en Hz. Les multiplicités sont exprimées par les abréviations suivantes : s = singulet, d = doublet, t = triplet, q = quadruplet, m = multiplet, syst. AB (système AB) Les spectres de RMN 31p ont été enregistrés avec un découplage H sur un appareil briiker AC 250 MHz (101,25 MHz) ou 200 MHz (81,02 MHz) ou 80 MHz (32 MHz).
Les réactifs suivants ont été utilisés :
Benzyl mercaptan > 99 % FLUKA Thioglycolate (HSCH2CO2Me)
Soufre (S8) 99,5 % sublimé ACCROS NaOH Riedel-deHaën (SIGMA-ALDRICH)
K2CO3 > 98 % PROLABO
Na2CO3 99,5 % ALDRICH
MgSO4 > 95% PROLABO
Gel de Silice 60 (0,063-0,2 mm) FLUKA
HC1 35 % Aqueux PROLABO
Triéthylamine ALDRICH N-méthyl aniline 99% ALDRICH Diphényl aminé PROLABO PC13 98% ALDRICH
Exemple 1: Synthèse du composé A
9
BnS-P-(N(iPr)2)2
Bn signifie benzyle iPr signifie isopropyle Première étape:
A une solution de PC13 (1 éq., 0,057 mol., 5mL) dans le toluène anhydre (100 mL) est ajoutée lentement (sous argon) une solution de diisopropylamine (6,3 éq., 0,36 mol., 50 mL) dans 100 mL de toluène anhydre. Après l'addition, le mélange est chauffé à reflux durant 2 heures puis la solution refroidie est filtrée. Le toluène est évaporé sous pression réduite et le solide résiduel est recristallisé dans l'acétonitrile. Le composé Al est ainsi obtenu. RMN 31P (C6D6, 81 MHz) δ : 134,2 (s).
? I
(iPr)2N^^N(iPr)_ A1
Deuxième étape:
A une solution de [(iPr)2N]2PCl (composé Al- 1 éq., 1,50 g, 5,63 mmol) dans le THF (sous flux d'argon) est additionnée lentement une solution de triéthylamine (1,47 éq., 1,15 mL, 8,31 mmol) et de benzyl mercaptan (1,47 éq., 975 μL, 8,31 mmol). Le mélange est agité 1H45 à température ambiante. L'intermédiaire (RMN 31P dans CDC13 δ 95,1 ppm) formé est traité par ajout de soufre S8 (1,81 éq, 333 mg, 10,4 mmol). La solution devient
rapidement rouge et après 30 mn d'agitation à température ambiante le mélange est chauffé à 70 °C environ pendant 1 heure. La solution obtenue est filtrée, extraite au dichlorométhane et la phase organique est lavée au carbonate de potassium (solution aqueuse saturée) puis séchée sur MgSO4 et filtrée. Le solvant est évaporé sous pression réduite, l'huile résiduelle est solubilisée partiellement dans un mélange pentane / éther 1/1 puis filtrée. Le solvant est évaporé sous pression réduite et l'huile est purifiée par distillation des impuretés (5 mm Hg, 80-90 °C). Rdt = 79 % (m = 1,73 g, huile). RMN 1H (CDC13, 200 MHz) δ : 1,33 (d, 12H, JHH= 6,90 Hz, CH3) , 1,42 (d, 12H, JHH = 6,90 Hz, CH3) , 3,84 (oct, 4H, JHH = 6,85 Hz, CH) , 4,17 (d, 2H, JHH= 9,57 Hz, SCH2) , 7,33 (m, 5H).
RMN 31P (CDC13, 81 MHz) δ : 84,5 (s).
BnS-P-(N(iPr)2)2 A
Exemples 2 et 3: Synthèse des composés B et C
B
Protocole général de synthèse à partir d'un thiol:
A une solution de diphénylamine (1,05 éq.) et de triéthylamine distillée (1,1 éq) dans le THF anhydre (35 mL pour 1,5 g d'aminé) est ajouté lentement à température ambiante (sous flux d'argon) 1 équivalent de PC13. Après 36 heures d'agitation le mélange réactionnel est refroidi à -80°C environ puis un mélange de thiol et de triéthylamine (2 équivalents de thiol, 2,2 éq. de N(Et)3) en solution dans le THF anhydre sont additionnés lentement (30 minutes environ) à cette température. Après la fin de l'addition la température est maintenue à -80°C pendant 1 heure avant de laisser remonter lentement la température durant 15 heures. Le mélange très visqueux ainsi obtenu est balayé par un fort courant d'argon et du soufre (S8) est additionné rapidement (1,2 éq.), la suspension est alors diluée avec 20 mL de THF puis agitée vigoureusement pendant 48 heures à température ambiante.
Le mélange est filtré sur célite, la célite est rincée avec de l'acétate d'éthyle (2 fois 30 mL) et le filtrat est lavé par une solution de Na2CO3 aqueuse saturée puis une solution d'HCl 10 % et finalement à la saumure. La phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le produit est purifié par chromatographie sur gel de silice (Pentane 5 / Et2O 1 puis gradient Et2O 100 %) ou par cristallisation (cas du benzyl mercaptan).
Synthèse de B à partir du benzyl mercaptan (solide blanc, Et2O)
Le protocole général décrit ci-dessus a été appliqué avec les quantités de réactifs suivantes: PC13 = 0,96 mL ; 11 mmol. (Ph)2NH = 1,96 g ; 11,6 mmol. N(Et)3 = 1,68 mL ; 12,1 mmol. S8 = 422 mg ; 13 ,2 mmol.
BnSH / N(Et)3 = 2,6 mL ; 22 mmol. / 3,36 mL ; 24,2 mmol.
RMN Η (CDC13, 200 MHz) δ : 4,12 (d syst. AB, 4H, J= 12,5 Hz, CH2) ; 7,37 (m, 20H). RMN 31P (CDC13, 81 MHz) δ : 92,8 (s) Pf (Et2O) = 72 °C (non corrigé) Rendement : 28 %
Synthèse de C à partir du thioglycolate (huile jaune pâle)
Le protocole général décrit ci-dessus a été appliqué avec les quantités de réactifs suivantes:
PC13 = 0,92 mL ; 10,5 mmol. (Ph)2NH = 1,86 g ; 11,02 mmol. N(Et)3 = 1 ,65 mL ; 11 ,8 mmol. S8 = 403 mg ; 12,6 mmol. Thioglycolate / N(Et)3 = 1,89 mL ; 21 mmol. / 3,21 mL ; 23,1 mmol.
RMN 'H (CDC13, 250 MHz) δ : 3,71 (si, 6H, OCH3) ; 3,73 (dl, 4H, J= 14,6 Hz, SCH2) ; 7,28 (m, 6Harom.) ; 7,53 (m, 4Harom.). RMN 31P (CDC13, 101 MHz) δ : 93,8 (s).
IR (NaCl, cm'1) : 3060, 2951, 1739 (CO), 1594, 1488, 1296, 1192, 1011 992, 981. Rendement : 23 %
Exemple 4: Synthèse du composé D
A une solution de N-méthyl aniline (2 éq., 22 mmol., 2,6 mL) et de triéthylamine distillée (2,08 éq„ 23 mmol, 3,2 mL) dans le THF anhydre (30 mL pour 1,50 g d'aminé) est ajouté lentement à température ambiante (sous flux d'argon) 1 équivalent ( 11,5 mmol., 1 mL) environ de PC13. Après 36 heures d'agitation le mélange réactionnel est refroidi à - 80°C environ puis un mélange de BnSH (8 mmol., 942 μL) et de triéthylamine (9 mmol., 1,25 mL) en solution dans le THF anhydre (7-8 mL) est additionné lentement (en 20 minutes environ) à cette température. Après la fin de l'addition la température est maintenue à -80°C pendant 1 heure avant de laisser remonter lentement la température durant 15 heures. Le mélange très visqueux ainsi obtenu est balayé par un fort courant d'argon et du soufre S8 est additionné rapidement (15 mmol., 480 mg), la suspension est
alors diluée avec 20 mL de THF puis agitée vigoureusement pendant 48 heures à température ambiante.
Le mélange est filtré sur célite, la célite est rincée avec de l'acétate d'éthyle (2 fois 30 mL) et le filtrat est lavé par une solution de Na2CO3 aqueuse saturée puis une solution d'HCl 10 % et finalement à la saumure. La phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite.
RMN 1H (CDC13, 200 MHz) δ : 3,12 (d, 6H, J= 11,9 Hz, N(CH3)) ; 3,97 (d, 2H, J= 13,2 Hz, SCH2) ; 7,32 (m, 15Harom.). RMN 31P (CDCl3, 81 MHz) δ : 91,l (s). Rendement : 30 %
Exemple 5: Polymérisation du styrène en présence du composé B
Les réactions de polymérisation sont effectuées dans des appareillages de type Schlenk. Dans chaque cas, le mélange contenu dans le réacteur est connecté à une rampe à vide, plongé dans l'azote liquide, puis trois cycles de congélation-vide-retour à température ambiante- afin de dégazer le mélange. Le réacteur est ensuite laissé sous azote à la température appropriée. Le suivi cinétique est réalisé en effectuant des prélèvements du milieu réactionnel au cours du temps, sous courant d'azote. La conversion du monomère est déterminée par gravimétrie après évaporation sous vide du monomère résiduel. Les (co)polymères sont analysés par chromatographie d'exclusion stérique (SEC) en utilisant le THF comme solvant d'élution ; les masses molaires sont exprimées en équivalents polystyrène (g.mol"'). Ces résultats démontrent que la polymérisation radicalaire est contrôlée en faisant appel au composé B.
Les valeurs expérimentales des masses molaires moyennes en nombre (Mn) et des masses au pic (Mp) croissent linéairement avec la conversion en monomère.
On mélange 0,208 g (4,37x10" mole) de précurseur de B et 4,54 g (4,37xl0'2 mole) de styrène. Après dégazage, la solution est portée à 110°C. L'évolution de la masse molaire observée au sommet du pic du chromatogramme SEC est reporté dans le tableau I suivant.
Tableau I