Dispositif programmable de compensation de la dispersion modale de polarisation dans une liaison à haut débit
La présente invention concerne un dispositif programmable de compensation de la dispersion modale de polarisation dans une liaison haut débit sur fibre optique, et notamment dans les liaisons multiplexées en longueur d'onde.
La compensation de la dispersion des modes de polarisation dans les liaisons optiques constitue un objectif prioritaire pour permettre l'accroissement du débit, notamment dans les réseaux multiplexes en longueur d'onde (débit recherché de 40 Gbits/sec et au-delà, par canal). Comme cela est illustré sur la figure 1 , dans le cas d'une liaison optique, le faisceau laser l(t) issu d'un modulateur 1 est généralement polarisé linéairement. Après passage au travers de la fibre optique 2, le faisceau transmis lt(t) présente un état de polarisation fortement perturbé du fait par exemple des contraintes appliquées à la fibre, des biréfringences résiduelles de la fibre, des éléments actifs traversés (amplificateurs, commutateurs, multiplexeurs, etc.). Cet état de polarisation quelconque peut toujours être décrit comme la superposition de deux états de polarisation elliptiques, orthogonaux (ou PSP selon l'expression anglo-saxonne « Principle State of Polarisation »), l'ellipticité et l'orientation de chaque état de polarisation étant variables au cours du temps. Les deux états de polarisation orthogonaux sont en outre séparés par un temps de retard noté XDGD (DGD est l'abréviation de l'expression anglo-saxonne « Differential Group Delay »), grandeur aléatoire variable avec le temps et la longueur d'onde, dont la densité de probabilité est une maxwellienne et dont la valeur moyenne est notée τpMD (PMD est l'abréviation de l'expression anglo-saxonne « Polarization Mode Dispersion »). Lorsque la valeur de XP D devient de l'ordre de grandeur du temps bit du signal, on peut observer du fait de la superposition des états orthogonaux de polarisation, pour certaines séquences, un évanouissement du signal (les deux signaux électriques issus du détecteur, de type photodiode, se superposent en opposition de phase).
Afin de pallier cet inconvénient, on peut mettre en œuvre un dispositif du type de celui représenté sur la figure 2, dans lequel des moyens de contrôle dynamique de polarisation 3 permettent de transformer la superposition des états elliptiques orthogonaux en une superposition de deux
états de polarisation linéaires notés a et b, orthogonaux, d'orientations fixes, séparés d'un temps moyen τPMD- Le faisceau ainsi constitué passe par exemple dans une fibre à maintien de polarisation (non représentée), dont les axes coïncident avec les états de polarisations linéaires a et b. Grâce à un tel dispositif, il est possible de fortement diminuer l'influence de la dispersion modale de polarisation et de maintenir ainsi les performances du canal de transmission. Des moyens de contrôle dynamique de la polarisation sont par exemple décrits dans l'article de L.Dupont et al. « Principles of a compact polarisation mode dispersion controller using homeotropic electroclinic liquid crystal confined single mode fiber devices » (Optics Communications, 176 (2000) 113-119). Ils sont basés sur la combinaison d'au moins trois lames d'onde dont l'orientation des axes de polarisation est variable, permettant ainsi de transformer n'importe quel état de polarisation en un autre. Cependant le dispositif décrit précédemment permet de compenser un retard τP D donné ; il n'est donc adapté ni aux liaisons haut débit multiplexées en longueur d'onde, dans lesquelles la valeur du retard dû à la dispersion modale de polarisation dépend de la longueur d'onde, ni aux liaisons optiques dans lesquelles il peut y avoir des fluctuations du retard dû à la dispersion modale de polarisation, suite à des reconfigurations du réseau par exemple.
La présente invention permet de remédier aux inconvénients précités et propose un dispositif programmable de compensation de la dispersion modale de polarisation dans une liaison à haut débit, notamment une liaison multiplexée en longueur d'onde.
Plus précisément, l'invention concerne un dispositif programmable de compensation de la dispersion modale de polarisation dans une liaison à haut débit sur une fibre optique de transmission de N canaux, N > 1 , chaque canal Cj correspondant à un signal de longueur d'onde donnée λj, caractérisé en ce qu'il comprend, dans la liaison optique,
- des moyens de contrôle dynamique de la polarisation rétablissant, pour chaque canal Cj, un état de polarisation projeté sur deux états propres linéaires a, et b,, d'orientation fixe, séparés par un temps TPDMJ caractéristique de la dispersion modale de polarisation moyenne sur ladite liaison à la longueur d'onde λ, associée audit canal Cj,
- des moyens programmables de génération de retards optiques pour ajuster, sur ladite liaison et pour chaque canal Cj, la valeur du temps τPDMj à une valeur Δ inférieure à la durée d'un bit définie en fonction du débit de transmission de la liaison, et en ce qu'il comprend en outre des moyens de commande desdits moyens de contrôle dynamique de la polarisation et desdits moyens programmables de génération de retards.
Selon une variante ; les moyens de contrôle dynamique de la polarisation comprennent pour chaque canal Cj, au moins un contrôleur élémentaire comportant un bloc de matériau électro-optique à biréfringence variable sous l'effet d'un champ électrique, et des électrodes disposées sur au moins une face de ce bloc et reliées à un circuit permettant de faire varier les tensions électriques appliquées à ces électrodes en fonction de la rotation désirée des axes de polarisation. Les N contrôleurs élémentaires sont avantageusement réalisés sur un même bloc de matériau électro-optique à biréfringence variable, formant ainsi un contrôleur dynamique de polarisation matriciel.
D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit, illustrée par les figures annexées qui représentent :
- La figure 1 , un schéma illustrant la dispersion modale de polarisation dans une liaison optique (déjà décrite) ;
- La figure 2, le schéma d'un dispositif pour la compensation de la dispersion modale selon l'art antérieur (déjà décrite) ; - La figure 3, le schéma d'un exemple de dispositif de compensation de la dispersion modale selon l'invention appliquée à une liaison haut débit multiplexée ;
- La figure 4, un exemple de réalisation d'un contrôleur élémentaire pour le contrôle dynamique de la polarisation d'un canal dans un dispositif selon l'invention ;
- La figure 5, un exemple de réalisation de contrôleurs matriciels en cascade pour le contrôle dynamique de l'ensemble des canaux dans un dispositif selon l'invention ;
- La figure 6, le schéma illustrant le fonctionnement de moyens programmables de génération de retards optiques du dispositif selon l'invention
- Les figures 7A à 7D, des exemples de réalisation de circuits de génération de retards optiques du dispositif selon l'invention ;
- La figure 8, un exemple de réalisation d'un dispositif de compensation de la dispersion modale selon l'invention.
Sur les figures, les éléments identiques sont repérés par les mêmes références. La figure 3 représente le schéma d'un exemple de dispositif programmable de compensation de la dispersion modale selon l'invention appliquée à une liaison haut débit multiplexée en longueurs d'ondes. Dans cet exemple, la fibre optique 2 transmet N canaux Cj, N > 2, chaque canal Cj correspondant à un signal de longueur d'onde donnée λj. Selon l'invention, le dispositif comprend des moyens 3 de contrôle dynamique de la polarisation rétablissant, pour chaque canal Cj, un état de polarisation projeté sur deux états propres linéaires aj et bj, d'orientation fixe, séparés par un temps TPDMJ caractéristique de la dispersion modale de polarisation moyenne sur ladite liaison à la longueur d'onde λj associée audit canal Cj. Il comprend en outre des moyens programmables 5 de génération de retards optiques pour ajuster, sur ladite liaison et pour chaque canal Cj, la valeur du temps TPD J à une valeur Δ inférieure à la durée d'un bit définie en fonction du débit de transmission de la liaison. A la sortie des moyens de génération de retards 5, chaque canal Cj est détecté par exemple par une photodiode de manière à restituer le signal Sj(t) transmis. Des moyens de commande 6 permettent par exemple en fonction des signaux de sortie Sj(t) sur chaque canal Cj de commander les moyens 3 de contrôle de polarisation et les moyens programmables 5 de génération de retards afin d'ajuster ledit temps Δτj. Dans l'exemple de la figure 3, le faisceau issu de la liaison multiplexée en longueurs d'ondes 2 est couplé à un démultiplexeur 4 qui fournit N canaux Cj parallèles aux longueurs d'ondes λi à λ . Sur chaque canal sont avantageusement prévus des moyens 7 de compensation de la dispersion chromatique de type connu, réalisés par exemple au moyen de
réseaux de Bragg dans des fibres ou au moyen de fibres à dispersion décalée.
Ces N canaux présentent chacun une dispersion de polarisation différente. Cette dernière est caractérisée par le temps τPDMj (valeur moyenne du retard dû à la dispersion modale de polarisation sur le canal j), une orientation θj des axes propres de polarisation (polarisations elliptiques) et une ellipticité αj de ces polarisations elliptiques. Selon l'invention, les N canaux parallèles passent en suite au travers des moyens 3 de contrôle dynamique de la polarisation. Avantageusement, les moyens 3 de contrôle dynamique de la polarisation comprennent pour chaque canal C,, au moins un contrôleur élémentaire du type de celui représenté sur la figure 4. Le contrôleur élémentaire 30 comporte un bloc de matériau électro-optique 31 à biréfringence variable sous l'effet d'un champ électrique, et des électrodes 32, disposées sur au moins une face de ce bloc et reliées à un circuit permettant de faire varier les tensions électriques appliquées à ces électrodes en fonction de la rotation désirée des axes de polarisation (dans cet exemple, 4 électrodes reçoivent des tensions électriques V1 t V2, V3, V4). Un tel contrôleur élémentaire est par exemple réalisé avec des matériaux de type céramiques PLZT (ou Pbi.xLaxZπ.yTiyOs) ou des matériaux de type cristaux liquides nanogouttes dispersés dans des matrices polymère (matériaux PDLC, selon l'expression anglo-saxonne « polymer dispersed liquid crystal »), isotropes en l'absence de champ appliqué. Ce type de contrôleur est particulièrement intéressant puisqu'il permet grâce à sa structure multiélectrodes et au type de matériau utilisé, de réaliser des lames d'onde dont l'orientation et la biréfringence sont programmables. Ainsi, le même type de contrôleur élémentaire peut être utilisé quelle que soit la longueur d'onde du faisceau dont on souhaite contrôler la polarisation. La déposante a montré que des temps de commutation de l'ordre de la dizaine de microsecondes sont envisagés pour des tensions appliquées de l'ordre de la centaine de volts.
Selon une variante préférée de l'invention, les N contrôleurs élémentaires sont réalisés sur un même bloc de matériau électro-optique à biréfringence variable, formant ainsi un contrôleur dynamique de polarisation matriciel. La mise en cascade d'au moins deux contrôleurs dynamiques de
polarisation matriciels (par exemple 3) permet en outre la réalisation d'un contrôle de polarisation sans butée. La figure 5 représente ainsi par un schéma les moyens 3 de contrôle de la polarisation du dispositif selon l'invention formés dans cet exemple par la mise en cascade de P contrôleurs matriciels. Chaque contrôleur matriciel comprend un bloc 31 de matériau électro-optique à biréfringence variable sur lequel sont agencées les électrodes 32 de telle sorte à former N contrôleurs élémentaires 30. Chaque canal C, est envoyé vers un contrôleur élémentaire. Avantageusement, afin de minimiser l'encombrement et les pertes, chaque composant matriciel du dispositif peut être imagé sur le suivant au moyen d'une matrice de N microlentilles.
Comme on peut le voir sur la figure 3, grâce aux moyens 3 de contrôle dynamique de la polarisation dont un exemple de réalisation vient d'être décrit, on rétablit sur chaque canal Cj un état de polarisation de la lumière projeté sur deux états propres linéaires ^ (état de polarisation linéaire vertical sur la figure 3) et bj (état de polarisation linéaire horizontal sur la figure 3), d'orientations fixes, séparés par TPDMJ- On peut noter que si l'on prend un état de polarisation comme référence, par exemple l'état de polarisation vertical a,, les temps TPDMJ peuvent être positifs ou négatifs. Les N faisceaux passent ensuite dans les moyens programmables
5 de génération de retards optiques permettant d'ajuster pour chaque canal Cj, la valeur du temps TPDMJ à une valeur άτ, inférieure à la durée d'un bit.
La figure 6 illustre par un schéma le fonctionnement de moyens programmables de génération de retards optiques du dispositif selon l'invention selon un exemple préférentiel, pour un canal Cj donné. Ils comprennent K modules M, en série, K > 1 , chaque module M, comprenant des moyens programmables SLM, de commutation de l'orientation des états propres linéaires de polarisation a,, bt de chaque canal C, et un circuit B, de génération d'un retard τ, entre deux états propres linéaires, lesdits retards τ, étant en progression géométrique, de telle sorte que pour chaque canal Cj, la valeur Δ vaut :
Δr/ = rw/D/ + ∑^r2'-' (1 )
où ε,j prend pour valeur +1 ou -1 selon les orientations pour chaque circuit B, des états propres linéaires associés au canal Cj, et τ est le retard élémentaire généré par le bloc Bi du premier module Mη.
Les moyens de commutation programmables SLMi permettent de faire tourner l'état de polarisation de 90° en fonction des moyens de commande 6. Ce sont par exemple des modulateurs spatiaux de lumière à Ni pixels, N1≥N, commandés par tension réalisés avec des cellules à cristal liquide, de type nématique ou ferroelectrique. Les temps de commutation sont alors de l'ordre de 10 à 100 μsec. Des exemples de réalisations de circuits B, sont décrits ci-dessous. Les modulateurs spatiaux sont cascades de telle sorte que chaque faisceau à la longueur d'onde λj d'un canal Cj traverse le pixel j de chacun des K modulateurs spatiaux de lumière. Notons que le nombre de pixels Ni d'un modulateur spatial de lumière est tout à fait compatible avec celui du nombre de canaux des liaisons multiplexées en longueurs d'onde actuelles (8 à 16 canaux) ou futures (64 à 128). Comme cela apparaît sur l'exemple de la figure 6, pour les deux états de polarisation ^ et bj, séparés de τPDMj, si sur le pixel correspondant du modulateur spatial de lumière SLMi du module Mi, on choisit de ne pas commuter la polarisation, en supposant que le circuit Bi introduise un retard τ entre l'état de polarisation horizontal b, et l'état de polarisation vertical aj, le temps de séparation entre les deux états a, et b, en sortie du circuit Bi sera TPDMJ -τ. (ε-ij = -1 ). Au contraire si l'on avait choisi de commuter la polarisation, on aurait eu, entre aj et bJt un retard TPD J +χ- (εij = +1 ). L'opération se répète sur le module M2, avec cette fois-ci un retard τ2 = ±2τ introduit par le circuit B2 entre les états de polarisation aj et bj en fonction de la tension de commande appliquée au modulateur spatial de lumière SLM2. Après passage au travers de l'ensemble des modules Mκ, sur chaque canal C, correspondant à la longueur d'onde λ,, les états de polarisation ^ et bj se trouvent ainsi séparés par un temps Δτ, tel que défini par la relation (1 ). On peut noter que les retards programmables prennent des valeurs négatives et positives entre -(2κ-1 )τ, -2κ"1τ, ..., -τ, +τ, ...,+(2κ-1 )τ. Il est donc possible de compenser une avance ou un retard de la polarisation verticale par rapport à la polarisation horizontale. Cette possibilité permet de n'imposer aux moyens de contrôle dynamique de la polarisation 3 (figure 3) que la nécessité d'orientation fixe, quel que soit l'ordre d'arrivée des états de
polarisation a, et b,. Ainsi, il n'est pas nécessaire par exemple d'imposer à l'état vertical a, par exemple d'être celui qui est en avance. Cette possibilité simplifie l'algorithme qui pilote les moyens de contrôle dynamique de la polarisation. Par ailleurs, il n'est pas nécessaire d'obtenir sur chaque canal C, une valeur nulle pour Δτj ;il suffit que cette valeur soit inférieure à la valeur du temps bit. Dans le cas par exemple de liaisons à 40 Gbits/sec, le temps bit est de l'ordre de 12 psec. Par ailleurs, un ordre de grandeur de τPDM est de l'ordre de 200psec. Ainsi, à titre d'exemple, on peut envisager pour une valeur du retard élémentaire τ de l'ordre du temps bit (12 psec), un nombre K de modules égal à 4, ou pour une valeur du retard élémentaire τ inférieure au temps bit (par exemple 3 psec), un nombre K de modules égal à 6.
Nous décrivons maintenant à l'aide des figures 7A à 7D des exemples de réalisation de circuits de génération de retards optiques B, pour insertion dans les modules M, tels que représentés sur la figure 6. L'exemple de réalisation de la figure 7A est particulièrement bien adapté à des retards importants tandis que pour des retards plus faibles, les exemples de réalisation décrits sur les figures 7B à 7D serons préférés.
Dans l'exemple de réalisation de la figure 7A, deux modules Mi et M2 sont représentés avec chacun des moyens programmables de commutation de l'orientation des états propres linéaires SLMi et SLM2, par exemple de type modulateurs spatiaux de lumière. Seul le circuit Bi de génération de retard du module Mi est représenté. Il comprend selon cet exemple un premier séparateur de polarisation 71 transmettant la lumière d'une première polarisation correspondant à un état propre linéaire donné (dans cet exemple la polarisation verticale aj) et réfléchissant la lumière d'une deuxième polarisation correspondant au deuxième état propre linéaire (dans cet exemple la polarisation horizontale bj). Il comprend des moyens de réflexion 72 recevant la lumière réfléchie par le premier séparateur de polarisation 71 et la réfléchissant et un second séparateur de polarisation 73 recevant d'une part la lumière de la première polarisation et la retransmettant vers le module M2 suivant et d'autre part la lumière de la deuxième polarisation transmis par les moyens réfléchissants 72 et réfléchissant cette lumière vers le module M2 suivant. Avantageusement, les séparateurs de polarisation 71 et 73 sont réalisés en un seul bloc et ont en
commun un prisme 74, les moyens réfléchissants 72 étant réalisés à l'aide d'un prisme à réflexion totale analogue au prisme commun 74 des séparateurs de polarisation. Ainsi, pour deux états propres de polarisation ^ et b,, séparés de τPDM, si sur le pixel correspondant du modulateur spatial de lumière SLMi on choisit de ne pas commuter la polarisation, l'état a, suivra le trajet direct, tandis que l'état b, sera retardé d'un temps τi égal au temps élémentaire τ et correspondant à la différence de marche entre les deux trajets. Dans ce cas, en sortie du module M-i, le retard séparant a et bj est alors égal à TPDMJ -τ- Au contraire, si l'on avait choisi de commuter la polarisation, on aurait eu, entre at et b,, un retard égal à τPDMj +τ.
Dans l'exemple de réalisation illustré par le schéma de la figure 7B, seul un circuit de génération de retard B, est représenté. Il comprend un premier séparateur de polarisation 75 transmettant la lumière d'une première polarisation correspondant à un état propre linéaire donné (dans cet exemple la polarisation verticale a,) et réfléchissant la lumière d'une deuxième polarisation correspondant au deuxième état propre linéaire (ici la polarisation horizontale bj), des premiers moyens de réflexion 76 recevant la lumière réfléchie par le premier séparateur de polarisation 75 et la réfléchissant, des seconds moyens de réflexion 77 recevant la lumière transmise par le premier séparateur de polarisation 75 et la réfléchissant, un second séparateur de polarisation 78 recevant d'une part la lumière de la première polarisation, définissant ainsi un premier trajet, et la réfléchissant vers un module Ml+1 suivant et d'autre part la lumière de la deuxième polarisation, définissant ainsi un second trajet de longueur équivalente au premier, et réfléchissant cette lumière vers le module Ml+1 suivant. Il comprend en outre une lame de verre L d'indice et d'épaisseur donnée, disposée sur l'un des deux trajets afin de générer le retard τ,. Ainsi, les deux polarisations suivent des trajets optiques équivalents, à la traversée près de la lame de verre L. Dans ce cas, le retard vaut : τ, = e{n - \)ln (2) où n est l'indice et e est l'épaisseur de la lame.
Il est possible d'incrémenter le retard τ, en ajoutant une ou plusieurs lame(s) comme cela est décrit sur le schéma de la figure 7C.
On peut également réaliser des faibles retards grâce à une réalisation selon le schéma de la figure 7D. Dans cet exemple , le circuit B,
de génération de retard comprend deux lames accolées 79 et 79' de matériau biréfringent, et d'épaisseurs données identiques. On choisit de façon préférentielle les orientations des axes neutres de chaque lame symétriques, cette orientation étant choisie pour rendre maximale l'angle de séparation θ entre les deux polarisations horizontale bj et verticale aj. Puisque l'épaisseur des lames est identique et les orientations des axes de chaque lame symétriques, les deux états propres de polarisation a, et bj sont recombinés en sortie. Dans ce cas, le retard τ, introduit entre les deux états de polarisation vaut : n(θ) r, = - ~ "a (3) cos< où e est l'épaisseur de chacune des deux lames 79 et 79', c est la vitesse de la lumière dans le vide, n0 est l'indice ordinaire et n(θ) est l'indice vu sous l'angle θ.
Ainsi, à titre d'exemple, on pourra réaliser les lames avec un matériau de type calcite ou vanadate dΥttrium (YV04). Dans ce dernier, on pourra par exemple avoir θ = 5,7°, n0 = 1 ,94, ne = 2,14, et une épaisseur de lame e = 3 mm, donnant pour une longueur d'onde λ = 1 ,55 μm un retard τ, d'environ 4 psec.
La figure 8 représente un exemple particulier de réalisation d'un dispositif de compensation de la dispersion modale selon l'invention sur une liaison haut débit multiplexée en longueurs d'onde, par exemple à 16 canaux. Il comprend une fibre de transmission 2 transportant les signaux multiplexes et connectée à un démultiplexeur 4. Les 16 fibres de sortie 21j sont dotées de collimateurs 22j de manière à fournir des faisceaux collimatés se propageant en espace libre. Ces 16 faisceaux parallèles traversent alors 3 contrôleurs dynamiques de polarisation matriciels, tels que décrits par exemple sur la figure 5, et permettant un contrôle sans butée de la polarisation. Ce sont typiquement des lames en PLZT de 500 μm d'épaisseur environ, portant des motifs de 6 électrodes par contrôleur élémentaire (tel que décrit sur la figure 4). Des tensions maximales de l'ordre de 200 V sont appliquées à ces électrodes. Après rétablissement d'états de polarisation linéaires (aj, b,), les faisceaux traversent les moyens programmables de génération de retard optique 5. Ils sont formés par exemples de 4 modules
M, (dont deux sont représentés sur la figure 8) afin de générer un retard maximum de 200 psec avec un temps de retard élémentaire τ = 12 psec.
Par exemple, le premier module Mi comprend un modulateur spatial de lumière SLMi et un circuit Bi du type de celui représenté sur la figure 7D avec une épaisseur de lame e = 12 mm, générant un retard τi = 12 psec ; le second module M2 comprend un modulateur spatial de lumière SLM2 et un circuit B2 du type de celui représenté sur la figure 7D avec une épaisseur de lame e = 24 mm, générant un retard τ2 = 24 psec ; le troisième module M3 comprend un modulateur spatial de lumière SLM3 et un circuit B3 du type de celui représenté sur la figure 7B avec une épaisseur de lame e = 29 mm, générant un retard τ3 = 48 psec ; le quatrième module M4 comprend un modulateur spatial de lumière SLM et un circuit B4 du type de celui représenté sur la figure 7B avec une épaisseur de lame e = 58 mm, générant un retard τ = 96 psec. Le dispositif selon l'invention offre donc une possible reconfiguration des retards, permettant une compensation optimale par canal et au cours du temps de la dispersion des modes de polarisation. Il présente en outre selon une variante une structure parallèle qui permet un traitement simultané des canaux tout en présentant une bonne compacité grâce à une possible réalisation monobloc du contrôleur de polarisation matriciel. Enfin, le dispositif pouvant être mis en oeuvre en bout de liaison optique, il est possible de l'installer sur des liaisons existantes, non équipées.