Utilisation de dendrimères dans une composition ophtalmique
La présente invention a pour objet une composition ophtalmique comprenant au moins une phase aqueuse et un polymère de type dendrimère, non chargé ou chargé positivement ou négativement. La présente invention concerne également l'utilisation de dendrimères, non chargés ou chargés positivement ou négativement, pour assurer la rémanence d'une solution ophtalmique sur la cornée de l'œil.
Les substances actives pharmacologiquement, encore appelées principes actifs, sont généralement formulées en utilisant des excipients qui sont des matériaux inertes ou inactifs pharmacologiquement. Bien qu'ils soient inertes, ces excipients peuvent avoir une influence importante sur la biodisponibilité des médicaments ou substances actives. Parmi ces excipients, les polymères sont couramment utilisés du fait de l'existence d'un grand nombre de polymères différents caractérisés chacun par des propriétés physico-chimiques différentes qui peuvent être reliées à leur structure chimique.
Dans le domaine de la voie oculaire, un des principaux objectifs est d'augmenter l'efficacité et la biodisponibilité des médicaments instillés dans l'œil et par conséquent d'augmenter le temps de contact des principes actifs ou des topiques, instillés et/ou appliqués sur l'œil, avec la cornée et les épithéliums conjonctivaux et cornéens. En effet, les différentes formes pharmaceutiques déjà connues et commercialisées (solutions, suspensions, gels et pommades ophtalmiques) bien qu'actives sont encore trop rapidement éliminées par le liquide lacrymal.
L'augmentation de la biodisponibilité peut être réalisée en réduisant les effets du drainage oculaire et/ou en diminuant le flux sur la cornée et en augmentant le temps de contact sur la cornée.
Afin d'augmenter le temps de rémanence sur la cornée, des dérivés cellulosiques hydrosolubles sont utilisés depuis longtemps comme agents viscosifiants des collyres. Ces polymères sont relativement bien tolérés et certains d'entre eux possèdent des propriétés d'agents filmogènes et ont un faible pouvoir bioadhésif. Ces éthers cellulosiques comprennent de manière non exhaustive
rhydroxypropylméthylcellulose, la méthylcellulose, l'hydroxyéthylcellulose, l'hydroxypropylcellulose. La préparation et le mode d'utilisation de ces dérivés cellulosiques sont décrits dans Nan Ooteghem M., Les collyres, dans "Préparations ophtalmiques", chapitre 5, Editions Techniques et documentation, Lavoisier, Paris, 1995, pages 127-215.
D'autres polymères non ioniques synthétiques ont également été décrits dans le même ouvrage et comprennent les dérivés vinyliques (alcool polyvinylique, polyvinylpyrrolidone) et le dextran.
Greaves J.L. et ilson C.G. (Treatment of diseases of the eye with mucoadhesive delivery Systems, Advanced Drug Delivery Reviews, 1993, 11, 349-
383) ont décrit l'utilisation de solutions de glycoprotéines de mucus pour augmenter également le temps de résidence précornéenne.
D'autres polymères d'origine naturelle comme les sels de chondroïtine et le hyaluronate de sodium ont été décrits (Nan Ooteghem M., Les collyres, dans "Préparations ophtalmiques", chapitre 5, Edition Techniques et documentation,
Lavoisier, Paris, 1995, pages 127-215) comme polymères permettant d'augmenter la viscosité des collyres et le pouvoir bioadhésif des solutions instillées dans l'œil.
Afin d'augmenter le temps de contact des collyres sur la cornée, différents auteurs (Gurny R., Ibrahim H., Buri P., The development and use of in situ formed gels triggered by pH, Biopharmaceutics of ocular drug delivery (P. Edman Ed.),
1993, 81-90 ; Bourlais CL., Acar L., Zia H., Sado P.A., Νeedham T., Leverge R., Ophtalmie drug delivery Systems, récent advances, Prog. Retin. Eye Res., 1998, 17(1), 33-58 ; Van Ooteghem M., Les collyres, dans "Préparations ophtalmiques", chapitre 5, Edition Techniques et documentation, Lavoisier, Paris, 1995, pages 127- 215) ont décrit des hydrogels formés in situ par activation.
Le concept général consiste à instiller une préparation liquide de la consistance d'un collyre conventionnel qui subira une transition de phase dès son contact avec le liquide lacrymal ou la surface de l'œil et se gélifiera, permettant de réduire la fréquence des administrations à 1 à 2 fois par jour. Trois méthodes ont été
décrites pour induire une modification de la transition de phase à la surface de l'œil : une gélificafion par changement de la température, du pH ou de la composition en électrolytes.
D'autres auteurs, comme Robinson et Coll. (Binding of acrylic polymers to mucin/epithelial surfaces : structure-property relationships, Critical Reviews in
Therapeutic Drug Carrier Systems, 1988, Nol.5, Issue 1, 21-67) ont décrit l'utilisation de polymères bioadhésifs comme moyen d'améliorer de façon importante la délivrance de principes actifs à partir de systèmes à libération contrôlée, en optimisant le contact avec la surface absorbante, de manière à prolonger le temps de résidence et à diminuer la fréquence des administrations.
Le terme "bioadhésion" fait référence aux phénomènes d'attachement d'un vecteur de principe actif à un tissu biologique. Il s'agit la plupart du temps d'un épithélium et des surfaces muqueuses de ce tissu, c'est pourquoi on parle aussi de "mucoadhésion". Au niveau de l'œil, des polymères mucoadhésifs (acide polyacrylique, acide hyaluronique, chitosan, ...) interagissent avec la mucine cornéenne ou conjonctivale, par des liaisons non-covalentes (liaisons hydrogène, interactions électrostatiques ou hydrophobes) et restent en contact avec les tissus pré- cornéens jusqu'à ce que le renouvellement de la mucine provoque l'élimination du polymère. En d'autres termes, la liaison mucine-mucine est plus faible que la liaison mucine-polymère. Lorsque plusieurs polymères interagissent avec la mucine, à la fois par des liaisons covalentes et non-covalentes, l'efficacité des médicaments destinés à la voie oculaire est améliorée en terme de perméabilité locale et donc de biodisponibilité. Si le polymère est trop visqueux ou est insoluble dans le film lacrymal, le polymère offre dans ce cas une résistance aux mouvements et aux clignements de l'œil et sera inconfortable pour le patient.
L'utilisation de polymères non-ioniques tels que des dérivés cellulosiques (hydroxypropylméthylcellulose, méthylcellulose, hydroxypropylcellulose, hydroxyéthylcellulose), des dérivés vinyliques, le dextran, dans des solutions aqueuses destinées à être instillées dans l'œil, a conduit à l'obtention de solutions plus
visqueuses qu'une solution aqueuse ordinaire administrable au niveau oculaire. L'augmentation de la viscosité de la solution aqueuse instillée augmente très faiblement le temps de séjour sur la cornée. Cette faible augmentation du temps de résidence sur la cornée est due à la viscosité de la solution (la présence d'un corps étranger entraîne le drainage) et aux faibles voire à l'absence de propriétés bioadhésives de ce type de polymères.
L'utilisation de polymères mucoadhésifs tels que l'acide polyacrylique, la gélatine, le polyméthylméthacrylate, l'acide hyaluronique a conduit, après administration oculaire, à l'observation d'une rémanence sur la cornée mais à une sensation de gêne oculaire due à la viscosité de la solution qui les renferme et au trouble ou à l'absence de transparence qu'ils procurent en solution ou qu'ils génèrent après application sur l'œil après le départ par évaporation ou par élimination d'une partie ou de l'ensemble de la phase aqueuse. Dans ce dernier cas, du fait de la nature solide des polymères qui les constituent, on observe un voile blanchâtre sur la surface de la cornée et une réduction de la vision.
Les formes pharmaceutiques colloïdales de nature lipidique, telles que les liposomes, mais également polymères, tels que nanoparticules, nanocapsules et microsphères, peuvent constituer des réservoirs de principes actifs et assurer ainsi une prolongation dans la durée de mise à disposition du principe actif sur la cornée et par là même une prolongation de l'activité pharmacologique. Ces formes pharmaceutiques peuvent avoir une capacité de bioadhésion sur l'epithelium conjonctival et permettre de ce fait d'accroître le temps de contact entre ces tissus et les principes actifs fixés ou encapsulés dans ces vecteurs de médicaments. Les particules colloïdales qui viennent au contact de la surface oculaire ont tendance à être emportées par le système de drainage lacrymal, ou si les particules sont trop grandes, à être éliminées de la surface oculaire par l'écoulement de larmes. La présence de particules dans l'œil n'est pas très confortable pour le patient et induit un réflexe de larmoiement qui va à l'encontre de l'effet recherché.
Un but de la présente invention est de fournir une nouvelle composition ophtalmique qui présente une faible viscosité et qui est facilement administrée sous forme de gouttes dans l'œil.
La présente invention a aussi pour but de proposer des formes oculaires liquides de type collyre(s) destinées à être administrées dans l'œil et qui possèdent, de par leur composition, des propriétés satisfaisantes de rémanence oculaire, notamment en s'adsorbant sur la cornée.
Elle a également pour but d'obvier aux inconvénients cités ci-dessus, tels qu'éviter la gène de l'œil, maintenir la composition transparente vis-à-vis de l'œil et/ou empêcher de favoriser le larmoiement.
Ces buts et d'autres sont atteints par la présente invention qui a pour objet une composition ophtalmique comprenant au moins une phase aqueuse et au moins un dendrimère, non chargé ou bien chargé positivement ou négativement.
Elle vise également l'utilisation de dendrimères, non chargés ou bien chargés positivement ou négativement, pour assurer la rémanence d'une composition ophtalmique sur la cornée de l'œil.
La composition ophtalmique est plus spécifiquement une composition pharmaceutique liquide destinée à être administrée dans l'œil.
Selon une variante de l'invention, la composition ophtalmique peut ne renfermer aucun principe actif pharmaceutique et est utilisée alors à titre de larmes artificielles, notamment pour traiter le syndrome de l'œil sec. Selon une autre variante de l'invention, elle peut renfermer au moins un principe actif pharmaceutique à action pharmacologique locale ou générale (systémique), au moins une substance destinée à des examens oculaires ou leurs mélanges.
Par "dendrimère", on entend selon l'invention un polymère dendritique, généralement fonctionnalisé, présentant une structure polymère arborescente caractérisée par un agencement régulier de son arborescence, avec avantageusement
l'existence d'une symétrie au sein de ladite structure. Ainsi, ces polymères sont des polymères présentant une portion centrale et des bras à base de polymères s'étendant radialement de ladite portion centrale. Plus spécifiquement, les dendrimères sont des assemblages unimoléculaires qui possèdent trois caractéristiques structurales distinctes, à savoir : (i) un cœur, (ii) des couches . intérieures composées d'unités répétées (monomères) et radialement attachées au cœur et (iii) une surface extérieure présentant des groupes fonctionnels terminaux qui sont attachés à la dernière génération d'unités. La taille et la forme de ces dendrimères et les groupes fonctionnels présents dans ces dendrimères peuvent être contrôlés par le choix de la molécule du cœur initiant la synthèse des dendrimères, le nombre d'étapes, donc de générations, mises en œuvre lors de leur synthèse et le choix de l'unité répétée, plus spécifiquement du monomère. Une telle structure polymère, parfois désignée par le terme de structure « fractale », est généralement obtenue par une première étape de condensation de monomères possédant plus de deux fonctions réactives en polymérisation sur une molécule dite « molécule de cœur » présentant au moins deux fonctions susceptibles de réagir avec l'une des fonctions réactives portées par les monomères. A l'issue de cette étape, on obtient une molécule polymère dite « dendrimère de première génération », porteuse de fonctionnalités de surface réactives en polymérisation, sur lesquelles on peut à nouveau greffer par condensation, des monomères possédant au moins deux fonctions réactives en polymérisation, ce par quoi on obtient un dendrimère dit « de deuxième génération ». Un dendrimère dit « de nιeme génération » est obtenu au bout de n étapes de greffage de ce type, n étant un entier allant généralement de 1 à 10, de préférence de 1 à 8.
De préférence, les dendrimères utilisés dans la présente invention différent des polymères en étoile conventionnels par une plus grande concentration de groupes fonctionnels terminaux par unité de volume moléculaire (par comparaison avec des polymères en étoile présentant un nombre équivalent de « bras » liés à la portion centrale et des « bras » liés à la portion centrale de même longueur). Ainsi, la densité des groupes terminaux par unité de volume dans le dendrimère est généralement 1,5
fois plus élevée que celle dans un polymère en étoile conventionnel, de préférence 5 fois plus, avantageusement de 15 à 50 fois plus. De préférence, le rapport de groupes terminaux par bras lié à la portion centrale est d'au moins 2, avantageusement d'au moins 3, et encore plus préférentiellement compris entre 4 et 1024. La chimie de surface des dendrimères peut être contrôlée d'une manière prédéterminée en choisissant un monomère qui contient la fonction chimique désirée ou en modifiant chimiquement tout ou partie des fonctionnalités de surface pour créer de nouvelles fonctionnalités de surface.
Les dendrimères peuvent être notamment des polyamidoammes, des polyéthylènes ou des polyéthylèneimines. De préférence, ce sont des polyamidoammes. Ces dendrimères ont des poids moléculaires qui varient dans une large mesure. Pour donner un ordre de grandeur, ils varient de préférence de 500 à 80 000.
Les dendrimères utilisés dans la présente invention présentent à la surface extérieure des groupes fonctionnels terminaux non chargés, ou bien de charges positives ou négatives. Ces dendrimères présentent dans tous les cas des propriétés bioadhésives remarquables, ce qui les rend particulièrement adaptés à une utilisation dans des compositions ophtalmiques.
Ces polymères, de par leurs propriétés physiques, sont liquides et transparents à température ambiante et à la température de la cornée (≈ 32°C). Ces polymères présentent l'avantage donc, après application, de garder une bonne acuité visuelle.
En général, les dendrimères se solubilisent aisément dans la phase aqueuse d'une solution de collyre, dans la phase aqueuse externe d'une émulsion H/E (Huile dans Eau), d'une micro- ou nano-émulsion H/E (Huile dans Eau), d'une suspension. Ainsi, la composition pharmaceutique de l'invention peut comprendre le dendrimère dissous dans la phase aqueuse d'une émulsion lipophile/hydrophile (huile dans l'eau ou eau dans l'huile, notamment), ou dans une phase aqueuse maintenant en émulsion ou en suspension une substance active ou des collïdes (monoparticules, liposomes, par exemples).
Selon une première variante, les dendrimères utilisés selon l'invention sont des dendrimères non chargés. Dans ce cas, ces dendrimères présentent en général des groupes terminaux hydroxyle -OH. Avantageusement, ces dendrimères non chargés sont des polyamidoamine dont les branches sont terminées par des fonctions hydroxyle -OH-
Selon une seconde variante, la présente invention peut mettre en œuvre des dendrimères chargés positivement ou négativement, qui présentent à la surface extérieure des groupes fonctionnels terminaux de charges positives ou négatives. Ces charges peuvent notamment correspondre à des fonctions choisies parmi : -OH, - OPO3H2, -PO3H2, -PO3H, -PO3, -SO2H, -SO3H, allcylperfluorée, aminée et carboxylique. Préférentiellement, la charge positive correspond à une fonction aminée ou la charge négative correspond à une fonction carboxylique.
De préférence, le dendrimère chargé positivement ou négativement est une polyamidoamine dont les branches sont terminées par des fonctions carboxyhques ou aminées libres.
Des dendrimères utiles selon l'invention ont notamment été décrits dans la demande de brevet EP 0 271 180 et les brevets US 4,568,737 et 4,587,329.
Notamment de fait de la grande quantité de charges, une quantité faible de dendrimères chargés peut être mise en œuvre pour obtenir un effet similaire à celui obtenu avec des polymères linéaires utilisés en plus grande quantité.
De même, les dendrimères de l'invention non chargés mènent à des effets similaires à ceux observés avec les polymères linéaires, à des concentrations faibles.
Ainsi, un dendrimère selon l'invention peut être introduit à une concentration allant de 0,01% à 20% en poids par rapport au poids total de la phase aqueuse de la composition selon l'invention, et, de préférence, il est introduit à raison de 0,1 % à
10%», et avantageusement à raison de 0,5% à 2%.
Le dendrimère utile selon l'invention, non chargé ou bien chargé positivement ou négativement, est avantageusement de génération 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 ; 2,5 ; 3 ; 3,5 ; 4 ; 4,5 ; 5 ; 5,5 ; 6 ; 6,5 ; 7 ; 7,5 ; 8 ou 8,5, de préférence, de génération choisie parmi les
générations de 1 à 6. (Les générations corespondant à des fractions non entières (0,5 ; 1,5 ; 2,5 ...) désignent des dendrimères pour lesquels a été réalisée une modification chimique en tout ou partie des fonctionnalités de surface).
La composition ophtalmique selon l'invention peut notamment être une solution, une émulsion H E (Huile dans Eau), une microémulsion ou nanoémulsion H/E (Huile dans Eau) ou encore une suspension.
Plus particulièrement, les compositions ophtalmiques appliquées localement selon l'invention correspondent à des collyres, des gels ou des crèmes. On préfère les collyres.
Plus particulièrement, les compositions ophtalmiques appliquées localement sont des collyres constitués d'une phase aqueuse ; dans le cas de principes actifs lipophiles, des émulsions ou des microémulsions ou nanoémulsions H/E sont plus appropriées. Ainsi, les collyres sont des compositions liquides. Ils comprennent, comme excipients pharmaceutiquement acceptables, de préférence de l'eau, en particulier de l'eau distillée stérile, ou un composé huileux.
Ces collyres sont délivrés stériles et sont généralement conditionnés dans des récipients spéciaux, tels que flacons compte-gouttes ou ampoules-collyres, en verre ou en matière plastique.
Avantageusement, la composition ophtalmique appliquée localement est isotonique aux larmes. Ainsi, dans le cas d'une solution aqueuse, la composition comprend plus particulièrement de 0,8 à 1 ± 0,1 %> en poids de chlorure de sodium, avantageusement 0,9 ± 0,1 % en poids de chlorure de sodium. II est possible de remplacer le chlorure de sodium par un autre agent isotonisant, tel que du sulfate disodique, du nitrate de sodium, du chlorure de potassium ou du nitrate de potassium.
Le pH de la composition ophtalmique appliquée localement est avantageusement compris entre 6,0 et 8,0 et de préférence entre 6,2 et 7,8.
Ainsi, le pH de la composition peut être ajusté par des solutions tampons, telles que notamment des tampons à base d'acétate, de citrate, de phosphate, d'acides aminés ou de borate. Des acides ou des bases peuvent être utilisés pour ajuster le pH de la composition. La composition ophtalmique appliquée localement peut également comprendre des antioxydants. On peut notamment citer le métabisulfite de sodium, le thiosulfate de sodium, l'acétyl cysteine, l'hydroxyanisole ou l'hydroxytoluène butylique (BHA ou BHT).
D'autres composés peuvent être ajoutés à la composition. On peut notamment citer les agents chélatants, tels que notamment l'acide éthylène-diamino-tétraacétique
(EDTA).
Pour faciliter la conservation de la composition ophtalmique appliquée localement, il peut lui être ajouté au moins un conservateur présentant une innocuité pour l'œil. On peut notamment citer, à titre de conservateur, le borate de phényhnercure, le chlorbutol, le chlorure de benzalkonium, le thiomersal, l'acide ascorbique, l'acide isoascorbique, le palmitate ou l'oléate d'ascorbyle, l'acide sorbique, le tocophérol, et le chlorobutanol.
La composition ophtalmique appliquée localement peut comprendre en outre d'autres polymères organiques que les dendrimères. Plus particulièrement, ces polymères organiques sont choisis parmi le polyvinyl alcool, le povidone, l'hydroxyméthylcellulose, l'hydroxyéthylcellulose, des poloxamères, l'acide alginique, le carboxyméthylcellulose et leurs mélanges.
La composition ophtalmique selon l'invention peut donc être stérilisée. Ainsi, les méthodes connues de stérilisation sont mises en œuvre, telle que l'autoclavage. Si ces méthodes donnent lieu à une instabilité de la composition ophtalmique et plus particulièrement de l'actif pharmaceutique, la composition ophtalmique peut être préparée stérilement lors de son procédé de fabrication.
Les exemples ci-après sont présentés à titre illustratif et non limitatif de la présente invention.
Dans ce qui suit ou qui précède, H signifie hydrophile, L lipophile.
EXEMPLE 1 : Solutions aqueuses de dendrimères à 2% contenant 2% de fluorescéine.
Formule a : fluorescéine 200 mg
Dendrimère polyamidoamine (PAMAM, Starburst®) Génération 2 : 200 mg
Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s ad 10 ml Formule b : fluorescéine 200 mg
Dendrimère polyamidoamine (PAMAM, Starburst®) Génération 2,5 : 200 mg Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s ad 10 ml
Formule c : fluorescéine 200 mg
Dendrimère polyamidoamine (PAMAM, Starburst®) Génération 4 : 200 mg
Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s ad 10 ml Formule d : fluorescéine 200 mg
Dendrimère polyamidoamine (PAMAM, Starburst®) Génération 4,5 : 200 mg Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s ad 10 ml
Formule e : Fluorescéine : 200 mg
Dendrimère polyamidoamine (PAMAM-OH, Starburst®)
Generation 2 : 200 mg
Tampon phosphate isoosomotique pH 6,8 q.s ad 10 ml. Détermination de la rémanence oculaire
Les formules a, b, c et d sont testées sur des lapins albinos néo-zélandais et sont comparées en terme de rémanence à des solutions de tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 contenant de la fluorescéine (2%). Administration des solutions à tester
0,1 ml de chaque préparation additionnée de fluorescéine (2%>) a été déposé à l'aide d'une seringue (sans aiguille) au centre de la cornée de l'œil droit de trois lapins différents. Parallèlement, il a été instillé dans les mêmes conditions dans l'œil gauche de chaque lapin, 0,1 ml de la solution de référence à 2%> de fluorescéine.
Après instillation des produits, les paupières ont été maintenues légèrement collées ensemble pendant environ 10 secondes pour éviter la perte de produit. Observations La présence de fluorescéine a été mesurée au niveau de chaque œil traité en utilisant une lampe à lumières blanche et de Wood intégrées.
L'importance de la rémanence de fluorescéine au niveau de chaque œil a été évaluée à différents temps (5 min., 10 min., 15 min., 30 min., Ih, 2h, 3h, 4h, 5h et 24h) après l'instillation selon l'échelle numérique suivante : • Degré de rémanence :
- absence de fluorescéine 0
- présence de fluorescéine 1
- présence de fluorescéine nettement marquée, détails de l'iris légèrement masqués 2 • Surface d'œil colorée par la fluorescéine :
- un quart (au moins, mais non nulle) 1
- entre le quart et la moitié 2
- entre la moitié et les trois quarts 3
- des trois quarts à toute la surface 4
Résultats
Le temps moyen de présence de fluorescéine en minutes par solution testée est résumé dans le tableau ci-dessous.
A titre de comparaison, une solution d'hydroxypropylcellulose à 0,2%> donne un résultat équivalent à celui de la solution tampon. En revanche, la solution de Carbopol à 0,2% tend à se fixer au niveau de la cornée pendant un temps beaucoup plus long (4 à 5 heures). Dans les mêmes conditions expérimentales, le temps de présence moyen au niveau de l'œil des solutions de Dendrimères B (Génération 2,5), C (Génération 4) et D (Génération 4,5) a été comparable à celui de la solution de Carbopol à 0,2% (4 à 5 heures en moyenne).
EXEMPLE 2 : Solution aqueuse de chlorhydrate de pilocarpine.
Pilocarpine HC1 : 100 mg
Dendrimère polyamidoamine (3eme génération) : 100 mg
Chlorure de benzalkonium : 0,2 ml d'une solution stock à 0,5% dans l'eau
Tampon borate pH 6,8 (pour 100 ml : 1,805 g H3BO3 + 0,132 g borax) q.s. ad
10 ml
EXEMPLE 4 : Suspension aqueuse d'hydrocortisone. Hydrocortisone micronisée : 100 mg Polyamidoamine (génération 4,5) : 100 mg
Chlorure de benzalkonium : 0,2 ml d'une solution stock à 0,5%o dans l'eau Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s. ad 10 ml
EXEMPLE 5 : Emulsion HZL d'acide rétinoïque. Acide all-trans rétinoïque : 10 mg α-tocophérol (vitamine E) : 50 mg
Huile d'arachide : 1 ml
Tween δO® : 10 mg
Dendrimère polyamidoamine (génération 2,5) : 200 mg Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s. ad 10 ml
EXEMPLE 6 : Microémulsion L/H de pilocarpine.
Pilocarpine : 100 mg Macrogol 1500 - glycéroltriricinoléate : 2 g
Polyéthylène glycol : 0,5 g
Isopropylmyristate : 0,5 g
Chlorure de benzalkonium (0,2 ml d'une solution stock à 0,5% dans l'eau)
Dendrimère (polyamidoamine génération 4,5) 200 mg Tampon phosphate isoosmotique pH 7,2 q.s. ad 10 ml.