ELEMENTS DE CONSTRUCTION NOUVEAUX
La présente invention a pour objet un élément primaire de construction formé de deux profilés-supports longitudinaux de longueur et hauteur égales séparés l'un de l'autre et reliés entre eux par un profilé de liaison longitudinal de même longueur reliant les deux profilés-supports de façon à former, en section transversale, un pont dont les profilés- supports forment les piles, une arche étant formée entre ces deux profilés-supports et le profilé de liaison, la configu¬ ration géométrique de l'extrados du profilé de liaison étant semblable à celle de la configuration de l'arche de sorte que l'extrados du profilé de liaison d'un autre élément de cons¬ truction puisse exactement se loger dans ladite arche.
Elle se rapporte en fait à un élément primaire de cons¬ truction nouveau alvéolé ou non alvéolé du type brique pour la réalisation de constructions ou d'assemblages tels murs ou cloisons et se rapporte en outre aux éléments secondaires, tels éléments de base ou élément de couvercle ou faîtière destinés à coopérer avec lesdits éléments primaires de cons¬ truction lors de la réalisation desdits assemblages.
On utilise depuis des siècles des éléments de construc¬ tion du type brique, pour constituer des constructions tels murs, parois, blocs de maçonnerie. Ils sont en général quoique non obligatoirement utilisés dans les régions où la pierre de construction est rare. La réalisation des murs en briques exige par contre une bonne compétence professionnelle des maçons qui doivent continuellement surveiller l'alignement des briques car, à la différence de la pierre, le moindre désali¬ gnement apparaît en défaut. La main d'oeuvre qualifiée en
matière de maçonnerie se faisant de plus en plus rare à cause de la durée de formation, l'utilisation des composants en terre cuite tels que briques, briques pleines, creuses, tubu- laires, moellons, et parpaings tend à se réduire alors que les coûts de fabrication de ces produits les rendent cependant de plus en plus compétitifs avec le béton et que leur couleur permet d'égayer et d'améliorer l'esthétique des constructions courantes.
L'un des buts de la présente invention est précisément de permettre de continuer de bénéficier des avantages des briques, obtenues à partir de terre cuite, de terre crue ou autres bétons faciles à manipuler et légère du fait de leur structure aérée, tout en permettant la réalisation de construc¬ tions ou assemblages aisés et précis desdits éléments de construction.
L'élément primaire de construction selon l'invention est caractérisé en ce que la surface supérieure du profilé de liaison comporte sur toute sa longueur une rainure longitudi¬ nale bordée par deux rebords longitudinaux, la partie supé¬ rieure de l'arche comportant une partie en saillie ou nervure ayant une configuration approximativement correspondante telle que la partie en saillie d'un autre élément de construction puisse se loger dans la rainure précitée lorsque l'extrados du profilé de liaison est logé dans ladite arche.
Selon une forme d'exécution de l'invention, les profilés supports sont d'une largeur différente.
Selon une autre forme d'exécution de l'invention, cet élément primaire comporte un profilé de liaison ayant en section transversale la forme d'un escalier, formé de paliers ou gradins successifs, éventuellement inclinés, l'arche ayant une configuration correspondante.
Selon une autre forme encore d'exécution de l'invention, les éléments précités sont formés de terre cuite, de terre crue ou encore de tout matériau utilisé dans la construction tel que béton, béton cellulaire, béton allégé.
Selon une forme encore de réalisation de l'invention, les éléments précités sont alvéolés ou non alvéolés. Par exemple, dans le cas de terre crue, ils seront de préférence
préparés par moulage et donc non alvéolés. Il en sera de même dans le cas des différents bétons susceptibles d'être utili¬ sés. Dans le cas de terre cuite, ils seront de préférence préparés par filage ou extrusion avant cuisson et donc seront alvéolés.
Selon une autre forme d'exécution de l'invention, la surface supérieure du profilé de liaison comporte sur toute sa longueur une rainure longitudinale bordée par deux rebords longitudinaux, la partie supérieure de l'arche comportant une partie en saillie ou nervure ayant une configuration approxi¬ mativement correspondante telle que la partie en saillie d'un autre élément de construction puisse se loger dans la rainure précitée lorsque l'extrados du profilé de liaison est logé dans ladite arche.
L'invention a également pour objet un élément de base destiné à servir de pièce de base à une construction formée à l'aide des éléments primaires précitées, ledit élément de base ne différant de l'élément primaire que par le fait que ladite arche est supprimée, la surface inférieure étant par consé¬ quent sensiblement plane.
L'invention a en outre pour objet un élément de couver¬ ture ou chapeau destiné à servir de pièce de faîte à une construction formée à l'aide des éléments primaires précités, ledit élément de couverture ne différant de l'élément primaire que par le fait que l'extrados du profilé de liaison est supprimé, la surface supérieure formée par le profilé de liaison et les sommets des profilés supports étant plane.
Selon une forme d'exécution préférée dudit élément de couverture ou chapeau celui-ci comporte une surface supérieure à double pente.
Selon une forme d'exécution tant des éléments primaires que des éléments de base ou de couverture selon l'invention, ceux-ci sont formés de terre cuite et comportent des cavités ou conduits axiaux d'allégement et/ou d'aération longitudi¬ naux.
D'autres buts et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description de divers modes de réalisation
faite à titre non limitatif et en regard des dessins annexés, où:
- la figure 1 représente une vue en coupe de principe d'un élément de construction selon l'inven- tion présentant un système de nervure/rai¬ nure ainsi qu'une dissymétrie,
- la figure 2 représente en perspective un élément de construction selon l'invention à profil en gradins;
- la figure 3 représente à plus petite échelle l'élément de construction de la figure 2 réalisé en terre cuite aérée ou à conduits longitudi¬ naux d'allégement;
- la figure 4 représente la section transversale d'un élément selon l'invention à profil arqué;
- la figure 5 est une section transversale d'un élément de construction selon l'invention à profil en gradins et incliné;
- la figure 6 représente en perspective et à plus petite échelle un élément de couvercle ou chapeau de mur destiné à coopérer avec les éléments de construction selon la figure 2;
- la figure 7 représente en perspective et à plus petite échelle un élément de base de mur destiné à coopérer avec des éléments de construction selon la figure 2.
- la figure 8 représente en coupe transversale et à plus petite échelle un mur à parois lisses réalisé à l'aide d'élément de construction identiques à celui de la figure 2;
- la figure 9 représente en coupe transversale et à plus petite échelle, un mur à parements en creux et en saillie, réalisé à l'aide d'éléments identiques à celui de la figure 2; L'élément primaire de construction 1, du type brique, représenté schematiquement sur la figure 1 présente, en sec¬ tion transversale deux parties d'extrémité dissymétriques 10 et 11 reliées entre elles par une partie de liaison IC de
façon à former un pont dont les piles sont constituées par ces parties d'extrémité 10, 11. La partie de liaison IC disposée entre les piles 10 et 11 présente une partie en saillie IC par rapport au plan supérieur 6'a et 6'b des piles et comporte une surface supérieure 1A.
L'arche ID formée entre les piles 10 et 11 et l'intra¬ dos IB de la partie en saillie IC présente la même configura¬ tion que la partie en saillie IC de la partie de liaison IC. En fait la surface supérieure 1A de la partie en saillie IC et la surface inférieure ou extrados IB sont semblables, quoique les dimensions de l'arche ID soient très légèrement supérieures à celle de la partie en saillie IC pour permettre une pénétra¬ tion sûre et aisée de la partie en saillie IC d'une autre brique dans le creux formé par ladite arche ID de l'élément de construction. La surface supérieure 1A de l'élément 1 est parallèle à la surface inférieure ou intrados IB de l'arche, parallèle aux plans supérieurs 6'a et 6'b des piles et paral¬ lèle aux pieds 6a et 6b desdites piles. En fait les pieds 6a et 6b sont destinés à s'appuyer sur les surfaces des plans supérieurs 6'a et 6'b d'un autre élément de construction 1 ou brique dont la partie en saillie IC est introduite dans le creux formé par ladite arche ID. La surface supérieure 1A de la partie en saillie IC comporte deux rebords longitudinaux qui forment une rainure. La surface inférieur IB de l'arche comporte une nervure destinée à venir se loger dans la rainure de l'élément situé en dessous. Les avantages de cette nervure et de cette rainure seront décrits plus en détail plus loin. La dissymétrie des piles 10 et 11 par rapport à l'axe vertical x/y de la partie de liaison IC se manifeste par une différence entre la largeur bl et b2 des bases 6 des piles 10, 11 qui peut être de l'ordre de 10 à 30 mm en construction courarte.
Ces éléments de construction 1 comportent une partie en saillie IC et une partie en creux ou arche IB complémentaires, c'est-à-dire l'une en relief, l'autre en creux susceptibles de parfaitement s'interpénétrer. En fait, le but est de pouvoir superposer deux éléments de sorte que la partie supérieure IC de l'un pénètre précisément et obture complètement la partie
inférieure ID de l'autre. De préférence le profil de la partie supérieure IC est dimensionné de façon qu'il soit légèrement plus petit que la partie inférieure ID pour permettre, en pratique, l'interpénétration mentionnée ci-dessus et éventuel- le ent l'utilisation d'un produit, connu en soi, tel que ciment, colle etc, assure l'adhérence superficielle des maté¬ riaux superposés.
En fait ces éléments de construction 1 sont superposa- bles du fait du parallélisme ou quasi parallélisme de leurs surfaces supérieure et inférieure.
Les éléments primaires 1 (figure 2 à 7) peuvent présen¬ ter des profils divers, par exemple des profils en escalier ou profils étages. En fait ces profils en escalier ou étages comportent sur la surface supérieure 1A des marches ou gra- dins 7, 8 et 9 et sur la surface inférieure IB des parties en relief ou gradins 7', 8', 9'.
La partie de liaison de l'élément 1 présente une surface supérieure 9 et une surface inférieure 9' correspondantes. La surface supérieure 9 comporte une rainure 16 bordée latérale- ment de rebords longitudinaux 14, 15. Cette rainure 16 est destinée à contenir un liant tel que ciment, colle. La surface inférieure sensiblement plane 9 ' forme une nervure en relief 17 qui est située en dessous de l'arc du pont et qui peut venir se loger dans la rainure 16 de l'élément la situé en dessous (voir les figures 3 et 4) de l'élément 1 représenté sur les figures 1 et 2, afin d'être en contact sur une large surface avec le liant 32 interposé entre les deux éléments uniquement sur la surface centrale. L'avantage du système de rainure et de nervure selon la présente invention est décisif pour faciliter le montage. Le montage est rendu ainsi très simple et est à la portée d'un non professionnel de la maçon¬ nerie. Il suffit en effet de remplir de liant (mortier ou ciment-colle) la rainure 16. Du fait des rebords latéraux longitudinaux 14 et 15, cette opération est très simple et permet de précisément doser le volume de liant. Une fois ceci fait, lors de la pose d'une brique de la rangée inférieure, la pénétration de la nervure 17 fait déborder le liant. La taille de cette nervure est bien définie, de sorte que le liant
déborde suffisamment pour assurer une large surface de contact entre ces briques, et donc pour garantir la solidité de l'édi¬ fice, mais pas assez pour se déposer sur les profilés supports (10, 11). Ainsi, la construction est bien régulière, n'impose pas de nettoyage, et est solide. De plus, outre l'avantage de ne pas nécessiter de nettoyage des faces de parement, la construction ainsi réalisée donne lieu à la formation d'un joint continu qui contribue à l'étanchéité à l'air de l'ensem¬ ble. Les surfaces des plans supérieurs 6'a et 6'b se trouvant à un niveau inférieur à celui du joint continu qui est au niveau de la surface supérieure 1A de l'élément, l'étanchéité est ainsi également assurée par rapport aux liquides.
Selon une disposition avantageuse sur le plan esthéti¬ que, les largeurs inégales bl et b2 des piles 10 et 11 font apparaître alternativement, par retournement à 180° des éléments, des parties de parement en saillie et des contre- parements en creux sur un mur constitué d'éléments selon l'invention. Une rainure 18 est par ailleurs prévue pour casser l'angle entre le plan supérieur 6a de la pile 10 et la face latérale 34 et réaliser un effet de trait sur les briques empilées dans le même sens.
Des variantes de la section transversale de l'élément de construction 1 sont représentées sur les figures 4 et 5. Sur la figure 4, les piles 10 et 11 sont reliées à la partie cen- traie 9, 9' par des parties de liaison arquée 19, 20 d'épais¬ seur croissante vers le centre. La section de l'élément repré¬ sentée sur la figure 5 présente des parties de liaison entre les parties centrales 9, 9' et les piles 10 et 11, qui sont en gradins 21, 22 et inclinées 23, 24 afin d'assurer un bon centrage de l'élément au moment de sa mise en place.
Sur la figure 6, on a représenté un élément de couver¬ ture susceptible d'être associé à l'élément primaire selon l'invention. Il s'agit d'un élément à toit à double pente ou en chapeau 25 qui présente une surface inférieure identique à celle d'un élément standard 1 et une surface supérieure à deux pans de toit 26 et 27 pour assurer un bon écoulement de l'eau à distance de la surface du mur, grâce à des rebords 28 et 29.
A la place du toit en double pente; cet élément 25 peut pré¬ senter une surface plane de toit plat. Une telle surface pourra servir d'appui pour des linteaux par exemple.
Sur la figure 7 est représenté un élément de base 30 qui peut servir de premier élément d'un mur posé sur les fonda¬ tions de celui-ci par sa surface inférieure sensiblement plane 31. La surface supérieure de l'élément de base 30 est identique à celle d'un élément standard qui peut venir s'ap¬ pliquer directement sur lui. La figure 8 représente un mur réalisé par empilement de briques 1 identiques à celle représentée sur les figures 2 et 3, portant les références la à Id. Cet empilement est réalisé sur un élément de base 30 tel que représenté sur la figure 7. Les briques superposées sont uniquement reliées entre elles par une mince couche de ciment-colle 32 interposée entre les faces ou gradins 9, 9 ' de deux briques superposées. La pose des briques superposées peut avantageusement s'effectuer à joints croisés, chaque brique étant posée au dessus de deux moitiés de briques contiguës de la ligne inférieure de briques. L'assemblage qui ne laisse apparaître aucune coulée ou coulure de joint, évitant ainsi tout nettoyage de parement fastidieux et incertain, se révèle parfaitement étanche dans toutes les directions et résistant à la pénétration et à la traversée de l'eau et de l'air, tout en garantissant un par- fait ressuyage aux intempéries. De plus, les murs ainsi réa¬ lisés sont fortement isolants du point de vue thermique. En effet, une brique de, par exemple, 33 cm de largeur donne lieu à un chemin thermique de l'ordre de 50 cm. Par chemin thermi¬ que, on entend le chemin mis par une onde thermique pour tra- verser un matériau.
La différence de largeur des piles 10 et 11 ne gêne pas la superposition de deux briques identiques dont l'une est retournée à 180°, du fait de la symétrie de la partie de liai¬ son IC par rapport à l'axe vertical xy mais elle permet de faire apparaître sur la face latérale 34 de la pile 11 de plus grande largeur un parement décoratif en saillie par rapport à la face latérale contiguë 37 de la brique voisine de dessus ou de dessous (voir l'assemblage de briques représenté sur les
figures 8 et 9) . Bien entendu divers détails décoratifs peu¬ vent être prévus sur les faces latérales 34 et 37 des briques tels que par exemple des entailles de bordure 18 ou des stries (non représentées) qui en plus de l'effet esthétique assurent le bon accrochage d'un enduit de revêtement de briques.
Sur la figure 9, on a représenté un assemblage de bri¬ ques superposées le à li, identiques à la brique 1 mais dont les sections sont alternées par retournement à 180°. On fait ainsi apparaître à l'extérieur, en saillie ou en relief sur environ 10 à 30mm, un parement décoratif 33 du côté de la rainure 18 où est ménagée une face décorative 34 sur les briques. Du côté intérieur, il correspond au parement décora¬ tif 33 un parement en retrait 35 sur lequel on peut venir appliquer un enduit de façade 36 qui s'accroche bien, grâce par exemple à des rainures (non représentées) ménagées sur la face 37 opposée à la face décorative 34 des briques. Cette disposition des briques en position alternativement décalée latéralement facilite la réalisation d'alternances de décor qui viennent rompre la monotonie des façades en briques. Les murs réalisés à l'aide des éléments selon l'inven¬ tion peuvent être assemblés entre eux par des moyens de chaî¬ nage classiques tels que des profilés à rainures formant un canal dans lequel est placée une armature accrochée à d'autres armatures éventuelles, et noyée dans le béton. Dans les an- gles, des empilements de briques à creux central forment un tube, dans lequel on place une armature qui est ensuite noyée dans du béton.
Les éléments de construction représenté sur les figu¬ res 1 à 7, ayant une forme générale parallélépipèdique sont obtenus de préférence par moulage de terre cuite. Bien enten¬ du, tout autre matériau généralement employé dans le domaine de la construction peut être employé tel que béton, plâtre, gravier, etc, et notamment la terre crue. Cet élément peut être également fabriqué par extrusion de terre à brique pour l'obtention d'un profilé que l'on coupe à longueur voulue en lesdits éléments qui sont alors soumis à cuisson dans un four, qui est du type couramment utilisé pour la cuisson des briques.
Bien entendu lors de l'extrusion peuvent être formés dans ledit élément des rainures longitudinales, éventuellement des rainures ou alvéoles à contour fermé 2, 3, 4, 5 (voir la figure 3) . Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits et représentés, mais elle est susceptible de nombreuses variantes accessibles à l'homme de l'art sans que l'on ne s'écarte de l'esprit de l'invention.